L’ÉCONOMIE SOCIALE ABITIBI-TÉMISCAMINGUE AbitibiOuest 21 130 LA RÉGION EN CHIFFRES Abitibi 24 354 RouynNoranda 39 404 Solde migratoire (2004-2005) Adultes ayant un diplôme -1 122 habitants collégial ou universitaire (34 238 au Québec) 21,1% (31,7% au Québec) Vallée-de-l’Or 43 023 Perspectives démographiques 2001-2026 -12,9% (9,3% au Québec) Taux d’activité (2005) 61,9% (64,3% en 2004) Taux d’emploi (2005) 56,3% (57,5% en 2004) Taux de population urbaine 54,8% (80,4% au Québec) Témiscamingue 17 186 Taux de chômage Superficie 2 Revenu disponible par Abitibi-Témiscamingue 57 340 km 10,6% (2004) 9,2% (2005) (4,4% du Québec) habitant (2003) 24 414 $ Québec (28 595 $ au Québec) 8,4% (2004) 8,2% (2005) Population (2005) 145 097 habitants (2% du Québec)14e région Les enjeux de la région administrative sur 17 L'Abitibi-Témiscamingue est l'une des régions ressources du Québec. Son économie et l'industrie reposent sur l'exploitation des ressources naturelles. Au cours de l'année 2005, le nombre d'emplois a diminué, notamment dans le secteur forestier, à la suite du contentieux canado-américain sur le bois d'œuvre et du dépôt du rapport Coulombe. L'industrie forestière, qui génère environ 6750 emplois, représente 10 % des emplois de l'Abitibi-Témiscamingue. On compte 24 entreprises d'économie sociale dans le secteur forestier, dont 16 coopératives forestières, lesquelles embauchent un peu plus d'un millier de personnes. Au cours des dernières années, grâce à la hausse de l'achalandage touristique, l'industrie du tourisme est devenue un levier important pour le développement économique de la région. La majorité des entreprises d'économie sociale de l'Abitbi-Témiscamingue, soit 21 %, appartiennent au secteur du loisir et du tourisme. On compte aujourd'hui de plus en plus d'entreprises d'économie sociale. Déjà, en 2004, elles étaient 239 entreprises et généraient plus de 3400 emplois. Les entreprises d’économie sociale par secteur d’activité L’ÉCONOMIE SOCIALE EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE Secteur Entreprises Secteur Entreprises aide domestique 8 habitation (coop) 8 * 3 400 emplois représentant 5,2 % de l’emploi régional (2003) culture 27 hébergement (OBNL) 16 * Un chiffre d’affaires annuel de 170 M$ (2003) média et NTIC 10 loisir-tourisme 51 * 1 061 438 $ d’investissements du Fonds de développement * des entreprises d’économie sociale (FDEÉS) (2002-2004) CPE 18 agroalimentaire 20 production et transformation 6 récupération et recyclage 7 commerce et services 7 transport 13 autres secteurs 24 * 29 entreprises mises sur pied forêt 24 (avec l’aide des CLD 1998-2004) * 797 emplois créés ou consolidés * 90 emplois créés ou consolidés (avec l’aide des CLD 2002-2004) (avec l’aide des CLD 2004) ABITIBI-TÉMISCAMINGUE 1 DES RÉUSSITES EN ÉCONOMIE SOCIALE Les mandats sociaux et de lutte à la pauvreté que se donnent les entreprises d'économie sociale proposent des solutions concrètes aux enjeux socioéconomiques de l'AbitibiTémiscamingue. Les phénomènes de sous-scolarité et de féminisation de la pauvreté entraînent différents besoins dans la population. Les entreprises d'économie sociale de l'Abitibi contribuent à y répondre, notamment grâce à des programmes d'insertion à l'emploi, à une aide importante apportée à la communauté sous forme de dons et à des plans d'intégration socioartistique pour de jeunes adolescents. Des projets comme l'implantation d'une résidence en milieu rural pour personnes âgées, la création d'une maison offrant des soins palliatifs ou bien la construction de logements sociocommunautaires pour des ménages à faible revenu ont aussi apporté une réponse concrète aux différents besoins de la communauté de la région. Pour leur part, les entreprises d'économie sociale du secteur de la récupération et du recyclage ont su répondre aux enjeux environnementaux. À titre d'illustration, alors que la ressourcerie La Petite Boutique d'Amos récupérait 85 tonnes de matière textile en 2001, elle a réussi à en récupérer 126 en 2005, la population ayant participé davantage à la récupération de vêtements. On observe d'ailleurs, dans la communauté, un changement d'attitude par rapport aux problématiques reliées à l'environnement et à l'importance du recyclage dans la société. La reconnaissance par des politiques publiques La mise en place d'enveloppes destinées aux entreprises d'économie sociale dans les centres locaux de développement (CLD) a permis de sensibiliser les collectivités locales à l'économie sociale et de développer des outils adaptés à ce modèle entre- preneurial. Cette initiative a donné lieu, chez les instances gouvernementales régionales, à une vague de reconnaissance des entreprises d'économie sociale. Cette reconnaissance s'est traduite par la tenue de quelques campagnes de financement et par la création de soutien financier, de nouveaux services d'accompagnement et d'outils particuliers. La concertation des différents acteurs de l'économie sociale et son déploiement régional, ont été rendus possible grâce à la mise en place du Comité régional d'économie sociale de l'Abitibi-Témiscamingue (CRÉSAT). Depuis 2005, la MRC Abitibi s'est dotée d'une politique de gestion des matières résiduelles, grâce à laquelle l'entreprise d'économie sociale La Petite Boutique d'Amos bénéficie d'une aide financière annuelle pour « services rendus »; car la municipalité considère que cette entreprise contribue de façon importante à l'amélioration de la qualité de l'environnement et à la qualité de vie de la communauté. PORTRAIT D’UNE ENTREPRISE D’ÉCONOMIE SOCIALE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE LA TROUPE À COEUR OUVERT inc. La MRC de l'Abitibi-Ouest a connu une excellente saison touristique au cours de l'été 2005, un succès attribué en grande partie à la popularité du spectacle à grand déploiement Le Paradis du Nord. Ce spectacle musical, dernière création originale de La Troupe À Cœur ouvert, relate l'histoire régionale et a attiré quelque 13 000 spectateurs. Par ses retombées économiques, cette mégaproduction a su faire valoir, auprès des commerçants des environs, l'importance économique et touristique des activités culturelles. Elle a également permis de faire découvrir l'histoire régionale aux gens d'ici et d'ailleurs, tout en attirant plus de touristes dans la région. dollars, cette méga-production engage aujourd'hui plus de 400 bénévoles de la région tout au long de l'année. Malgré une situation économique régionale difficile, cette troupe de théâtre a su rallier toute une MRC autour d'un même objectif économique et développer une fierté culturelle régionale. Fondée en 1981, cette troupe poursuit sa mission en soutenant la vie culturelle et communautaire dans son milieu. Au départ, la troupe était composée d'une quinzaine de personnes. Par ses retombées économiques de plus d'un million de ABITIBI-TÉMISCAMINGUE 2 PERSPECTIVES EN ÉCONOMIE SOCIALE Défis et pistes d'action Le concept de l'économie sociale n'est pas encore tout à fait compris par l'ensemble des acteurs et des élus de la région. À l'initiative des centres locaux d'économie sociale (CLÉ), mis en place par le CRÉS dans chacune des Témiscamingue, ont vu leur volume annuel légal d'exploitation forestière diminuer. Compte tenu de la situation économique de la région, les partenaires du secteur de l'économie sociale, tels les différents centres locaux de développement (CLD), concentrent davantage leurs énergies aux problématiques liées à la foresterie et à l'agriculture, qu'au déploiement de l'économie sociale. Toutefois, dans certaines MRC de la région, il s'agit au contraire d'une occasion de démarrer des entreprises d'économie sociale dans ces secteurs. Par ailleurs, ces initiatives sont en partie appuyées par le gouvernement du Québec, grâce à une aide monétaire supplémentaire versée au Fonds de développement des entreprises d'économie sociale pour les MRC touchées par la baisse de l'activité forestière. Ce soutien financier permet d'appuyer des entreprises d'économie sociale en démarrage, ou qui ont un projet d'expansion, et qui créent de nouveaux emplois. cinq MRC, l'ensemble de ces centres se sont dotés d'une grille commune de reconnaissance d'entreprises d'économie sociale afin d'en faciliter la compréhension dans l'ensemble des territoires. Cette démarche a permis la réalisation de plusieurs projets et d'autres sont en voie d'être réalisés. Afin de valoriser les entreprises d'économie sociale de l'AbitibiTémiscamingue, le CRÉS a aussi produit, en 2004, un portrait des entreprises d'économie sociale de la région et projette de publier un bulletin d'information destiné aux entreprises, aux acteurs et aux partenaires. Des projets de mise sur pied de coopératives sont en émergence dans le secteur de la récupération, des services de proximité et du transport. À la suite de la publication du rapport Coulombe, certaines MRC du Québec, dont celles de la région de l'Abitibi- Le projet Multi-Nature correspond aux critères du nouveau programme en économie sociale relatif aux activités Opportunités de développement forestières. Ce même programme a aussi permis à une entreprise d'insertion sociale de moderniser son équipement. Des projets d'entreprises d'économie sociale sont en voie d'être consolidés un peu partout sur le territoire. On y retrouve de nouvelles entreprises dans les secteurs de la récupération, des services de proximité, en télécommunication et dans le milieu culturel. On prévoit la mise sur pied d'un marché public, d'un atelier de confection artisanale et d'un projet visant l'intégration des jeunes dans le domaine socioartistique. L’enjeu de la Relève L'enjeu de la relève dans une entreprise d'économie sociale est surtout lié à la bonne gestion de l'entreprise. En effet, si les revenus générés permettent de créer des emplois dont les conditions salariales sont intéressantes, il est plus facile d'attirer la relève et d'en assurer sa rétention. Des programmes d'emploi comme la mesure Mon premier emploi en économie sociale, mise en place par le Fonds Jeunesse Québec, seraient un atout pour favoriser la relève dans l'ensemble des entreprises d'économie sociale. ABITIBI-TÉMISCAMINGUE LE PÔLE RÉGIONAL D’ÉCONOMIE SOCIALE Le rôle des pôles est de promouvoir l’économie sociale et de favoriser la concertation et le partenariat entre les intervenants locaux et régionaux en économie sociale afin d’harmoniser les interventions et d’en maximiser les effets. Ces pôles sont constitués de représentants d’entreprises d’économie sociale et des structures intermédiaires locales et régionales de soutien au développement. Le comité régional d'économie sociale, incorporé depuis peu, a signé l'entente avec le Chantier de l'économie sociale pour devenir le Pôle régional d'économie sociale de l'Abitibi-Témiscamingue. Membre du Réseau québécois de recherche partenariale en économie sociale et reconnu par la CRÉ de sa région, le pôle est majoritairement composé d'organisations de soutien au développement et d'entreprises d'économie sociale. Le Pôle régional d’économie sociale d’Abitibi-Témiscamingue organise, dans le cadre de la Saison de l'économie sociale et solidaire, une journée régionale de l'économie sociale. Personnes-ressources : Monique Lessard, CLD Témiscamingue et Mario Tardif, CDR Abitibi-Témiscamingue ABITIBI-TÉMISCAMINGUE 3 PORTRAIT D’UNE ENTREPRISE D’ÉCONOMIE SOCIALE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE LE CENTRE D’AMITIÉ AUTOCHTONE DE VAL-D’OR Imprimé sur papier fait à 100 % de fibres postconsommation, sans chlore Le Centre d'amitié autochtone de Vald'Or a comme mission d'améliorer la qualité de vie des Autochtones en milieu urbain, de favoriser le rapprochement entre les peuples et de promouvoir la culture autochtone. Les membres des Premières Nations représentent environ 4 % des rési-dents de l'Abitibi-Témiscamingue. Ils éprouvent plus de difficulté à accéder au marché du travail que la population non autochtone. Une personne sur deux habite une réserve, alors que les autres résident en milieu rural ou urbain. Le centre offre des services de développement social, économique et communautaire. Les projets de développement économique, basés sur les principes de l'économie sociale, visent à assurer la pérennité de l'organisme et à permettre la création d'emplois. Les projets d'économie sociale comprennent un service d'hébergement, une boutique d'artisanat, des services alimentaires et la location de salles. Le service d'hébergement du centre comprend 24 chambres à prix modique. Il s'adresse surtout à une clientèle en provenance des communautés nordiques Cries qui séjourne à Val-d'Or pour des raisons de santé. Durant l'année 2004-2005, 12 072 personnes ont utilisé le service d'hébergement. La boutique d'art et d'artisanat offre des produits originaux de confection ou de style autochtone; les revenus sont réinvestis dans la collectivité. Elle a reçu près de 900 clients durant la même période. Enfin, la cafétéria du Centre d'amitié autochtone, reconnue pour ses repas maison, peut accueillir près de 70 personnes. Elle sert, en moyenne, 126 repas par jour. Ces dernières années, la clientèle n'a pas cessé de croître. Le nombre de repas offerts annuellement est passé de 28 740 en 2000-2001 à 44 235 en 2004-2005. Ces résultats démontrent que les services offerts par le centre sont bien adaptés à la réalité de la communauté autochtone de Val-d'Or. Forme légale : OBNL Nombre d’employés : 65 (dont 70% d’autochtones) Fondation : 1974 1272, 7e rue Val-d’Or, J9P 6W6 T : (819) 825-6857 F : (819) 825-7515 [email protected] www.caavd-vdnfc.ca Note: le genre masculin est utilisé sans discrimination dans le seul but d’alléger le texte. En vue du Sommet de l’économie sociale et solidaire, une cueillette d’information a été faite auprès des acteurs de l’économie sociale dans chacune des régions du Québec. Ce document présente une synthèse de certains de leurs propos. RÉFÉRENCES : La tournée des régions 2006, Les Affaires, 2006. (données de la «La région en chiffres») Institut de la statistique du Québec. (données de la carte : population totale en 2005 pour chaque MRC) Aides accordées par les CLD aux entreprises d’économie sociale : Retombées prévues sur les emplois et les entreprises, par année, MDEIE - DGAER, Direction des programmes et des mesures, juillet 2006. (certaines données de « l’économie sociale en Abitibi-Témiscamingue») Portrait des entreprises d’économie sociale de l’Abitibi-Témiscamingue et de ses cinq MRC, CRÉS, CRÉ de l’AbitibiTémiscamingue, octobre 2004. Tableau de l’Abitibi-Témiscamingue, Édition 2005-2006. Les portraits de la région, Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue, 2005. DOCUMENT PRODUIT À L’AUTOMNE 2006 PAR : Chantier de l’économie sociale 4200, rue Adam Montréal (Québec) H1V 1S9 Téléphone : 514 899-9916 1 888 251-3255 [email protected] www.chantier.qc.ca Photographies : (p. 1.) Image modifiée, Inconnu, © Le Québec en images, CCDMD, (p. 2.) La Troupe à Coeur ouvert, www.alliance9000.com, (p. 3.) Image modifiée, Inconnu, © Le Québec en images, CCDMD, (p. 4.) Le Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or. ABITIBI-TÉMISCAMINGUE 4