L'Abitibi-Témiscamingue est l'une des régions ressources du
Québec. Son économie et l'industrie reposent sur l'exploitation des ressources naturelles. Au cours de
l'année 2005, le nombre d'emplois a diminué, notamment dans le secteur forestier, à la suite du con-
tentieux canado-américain sur le bois d'œuvre et du dépôt du rapport Coulombe. L'industrie forestière, qui génère environ
6750 emplois, représente 10 % des emplois de l'Abitibi-Témiscamingue. On compte 24 entreprises d'économie sociale dans
le secteur forestier, dont 16 coopératives forestières, lesquelles embauchent un peu plus d'un millier de personnes. Au cours
des dernières années, grâce à la hausse de l'achalandage touristique, l'industrie du tourisme est devenue un levier important
pour le développement économique de la région. La majorité des entreprises d'économie sociale de l'Abitbi-Témiscamingue,
soit 21 %, appartiennent au secteur du loisir et du tourisme. On compte aujourd'hui de plus en plus d'entreprises d'économie
sociale. Déjà, en 2004, elles étaient 239 entreprises et généraient plus de 3400 emplois.
Superficie
57 340 km2
(4,4% du Québec)
Population (2005)
145 097 habitants (2% du
Québec)14erégion
administrative sur 17
L’ÉCONOMIE SOCIALE
aide domestique 8habitation (coop) 8
culture 27 hébergement
(OBNL) 16
média et NTIC 10 loisir-tourisme 51
CPE 18 agroalimentaire 20
production et
transformation 6récupération et
recyclage 7
commerce et
services 7transport 13
forêt 24 autres secteurs 24
* 3 400 emplois représentant 5,2 % de l’emploi régional (2003)
* Un chiffre d’affaires annuel de 170 M$ (2003)
* 1 061 438 $ d’investissements du Fonds de développement
*des entreprises d’économie sociale (FDEÉS) (2002-2004)
*29 entreprises mises sur pied (avec l’aide des CLD 1998-2004)
* 797 emplois créés ou consolidés (avec l’aide des CLD 2002-2004)
*90 emplois créés ou consolidés (avec l’aide des CLD 2004)
LA RÉGION EN CHIFFRES
L’ÉCONOMIE SOCIALE
EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
ABITIBI-TÉMISCAMINGUE 1
Solde migratoire (2004-2005)
-1 122 habitants
(34 238 au Québec)
Perspectives démo-
graphiques 2001-2026
-12,9% (9,3% au Québec)
Taux de population urbaine
54,8% (80,4% au Québec)
Revenu disponible par
habitant (2003)
24 414 $
(28 595 $ au Québec)
Adultes ayant un diplôme
collégial ou universitaire
21,1% (31,7% au Québec)
Taux d’activité (2005)
61,9% (64,3% en 2004)
Taux d’emploi (2005)
56,3% (57,5% en 2004)
Taux de chômage
Abitibi-Témiscamingue
10,6% (2004) 9,2% (2005)
Québec
8,4% (2004) 8,2% (2005)
ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
Témiscamingue
17 186
Rouyn-
Noranda
39 404
Abitibi-
Ouest
21 130 Abitibi
24 354
Vallée-de-l’Or
43 023
Secteur Entreprises Secteur Entreprises
Les enjeux de la région
Les entreprises d’économie sociale par secteur d’activité
Les mandats sociaux et de lutte à la
pauvreté que se donnent les entreprises
d'économie sociale proposent des solu-
tions concrètes aux enjeux socioé-
conomiques de l'Abitibi-
Témiscamingue. Les phé-
nomènes de sous-scolarité
et de féminisation de la
pauvreté entraînent dif-
férents besoins dans la
population. Les entre-
prises d'économie
sociale de l'Abitibi con-
tribuent à y répondre,
notamment grâce à des pro-
grammes d'insertion à l'em-
ploi, à une aide importante apportée
à la communauté sous forme de dons
et à des plans d'intégration socioartisti-
que pour de jeunes adolescents. Des
projets comme l'implantation d'une
résidence en milieu rural pour person-
nes âgées, la création d'une maison
offrant des soins palliatifs ou bien la
construction de logements sociocom-
munautaires pour des ménages à faible
revenu ont aussi apporté une réponse
concrète aux différents besoins de la
communauté de la région. Pour leur
part, les entreprises d'économie sociale
du secteur de la récupération et du
recyclage ont su répondre aux enjeux
environnementaux. À titre d'illustra-
tion, alors que la ressourcerie La Petite
Boutique d'Amos récupérait 85
tonnes de matière textile en
2001, elle a réussi à en
récupérer 126 en 2005,
la population ayant
participé davantage à
la récupération de
vêtements. On
observe d'ailleurs,
dans la communauté,
un changement d'atti-
tude par rapport aux problé-
matiques reliées à l'environ-
nement et à l'importance du recyclage
dans la société.
La reconnaissance par des
politiques publiques
La mise en place d'enveloppes des-
tinées aux entreprises d'économie
sociale dans les centres locaux de
développement (CLD) a permis de
sensibiliser les collectivités locales à
l'économie sociale et de développer
des outils adaptés à ce modèle entre-
preneurial. Cette initiative a donné
lieu, chez les instances gouvernemen-
tales régionales, à une vague de recon-
naissance des entreprises d'économie
sociale. Cette reconnaissance s'est
traduite par la tenue de quelques cam-
pagnes de financement et par la créa-
tion de soutien financier, de nouveaux
services d'accompagnement et d'outils
particuliers. La concertation des dif-
férents acteurs de l'économie sociale et
son déploiement régional, ont été ren-
dus possible grâce à la mise en place
du Comité régional d'économie sociale
de l'Abitibi-Témiscamingue (CRÉS-
AT).
Depuis 2005, la MRC Abitibi s'est
dotée d'une politique de gestion des
matières résiduelles, grâce à laquelle
l'entreprise d'économie sociale La
Petite Boutique d'Amos bénéficie d'une
aide financière annuelle pour « servi-
ces rendus »; car la municipalité con-
sidère que cette entreprise contribue de
façon importante à l'amélioration de la
qualité de l'environnement et à la qua-
lité de vie de la communauté.
ABITIBI-TÉMISCAMINGUE 2
DES RÉUSSITES EN ÉCONOMIE SOCIALE
LA TROUPE À COEUR OUVERT inc.
La MRC de l'Abitibi-Ouest a connu une excellente saison
touristique au cours de l'été 2005, un succès attribué en
grande partie à la popularité du spectacle à grand
déploiement Le Paradis du Nord. Ce spectacle musical,
dernière création originale de La Troupe À Cœur ouvert,
relate l'histoire régionale et a attiré quelque 13 000 specta-
teurs. Par ses retombées économiques, cette méga-
production a su faire valoir, auprès des commerçants des
environs, l'importance économique et touristique des acti -
vités culturelles. Elle a également permis de faire découvrir
l'histoire régionale aux gens d'ici et d'ailleurs, tout en attirant
plus de touristes dans la région.
Fondée en 1981, cette troupe poursuit sa mission en sou-
tenant la vie culturelle et communautaire dans son milieu. Au
départ, la troupe était composée d'une quinzaine de person-
nes. Par ses retombées économiques de plus d'un million de
dollars, cette méga-production engage aujourd'hui plus de
400 bénévoles de la région tout au long de l'année. Malgré
une situation économique régionale difficile, cette troupe de
théâtre a su rallier toute une MRC autour d'un même objectif
économique et développer une fierté culturelle régionale.
PORTRAIT D’UNE ENTREPRISE D’ÉCONOMIE SOCIALE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
Défis et pistes d'action
Le concept de l'économie sociale n'est
pas encore tout à fait compris par
l'ensemble des acteurs et des élus de la
région. À l'initiative des centres locaux
d'économie sociale (CLÉ), mis en
place par le CRÉS dans chacune des
cinq MRC, l'ensemble de ces centres
se sont dotés d'une grille commune de
reconnaissance d'entreprises d'éco-
nomie sociale afin d'en faciliter la
compréhension dans l'ensemble des
territoires. Cette démarche a permis la
réalisation de plusieurs projets et
d'autres sont en voie d'être réalisés.
Afin de valoriser les entreprises
d'économie sociale de l'Abitibi-
Témiscamingue, le CRÉS a aussi pro-
duit, en 2004, un portrait des entrepri-
ses d'économie sociale de la région et
projette de publier un bulletin d'infor-
mation destiné aux entreprises, aux
acteurs et aux partenaires.
À la suite de la publication du rapport
Coulombe, certaines MRC du Québec,
dont celles de la région de l'Abitibi-
Témiscamingue, ont vu leur volume
annuel légal d'exploitation forestière
diminuer. Compte tenu de la situation
économique de la région, les parte-
naires du secteur de l'économie
sociale, tels les différents centres
locaux de développement (CLD), con-
centrent davantage leurs énergies aux
problématiques liées à la foresterie et à
l'agriculture, qu'au déploiement de
l'économie sociale. Toutefois, dans
certaines MRC de la région, il s'agit au
contraire d'une occasion de démarrer
des entreprises d'économie sociale
dans ces secteurs. Par ailleurs, ces ini-
tiatives sont en partie appuyées par le
gouvernement du Québec, grâce à une
aide monétaire supplémentaire versée
au Fonds de développement des entre-
prises d'économie sociale pour les
MRC touchées par la baisse de l'acti-
vité forestière. Ce soutien financier
permet d'appuyer des entreprises
d'économie sociale en démarrage, ou
qui ont un projet d'expansion, et qui
créent de nouveaux emplois.
Opportunités de développement
Des projets de mise sur pied de
coopératives sont en émergence dans
le secteur de la récupération, des ser-
vices de proximité et du transport.
Le projet Multi-Nature correspond aux
critères du nouveau programme en
économie sociale relatif aux activités
forestières. Ce même programme a
aussi permis à une entreprise d'inser-
tion sociale de moderniser son
équipement.
Des projets d'entreprises d'économie
sociale sont en voie d'être consolidés
un peu partout sur le territoire. On y
retrouve de nouvelles entreprises dans
les secteurs de la récupération, des
services de proximité, en télécommu-
nication et dans le milieu culturel. On
prévoit la mise sur pied d'un marché
public, d'un atelier de confection arti-
sanale et d'un projet visant l'intégration
des jeunes dans le domaine socioartis-
tique.
L’enjeu de la
Relève
L'enjeu de la relève dans une entre-
prise d'économie sociale est surtout
lié à la bonne gestion de l'entreprise.
En effet, si les revenus générés per-
mettent de créer des emplois dont
les conditions salariales sont
intéressantes, il est plus facile d'at-
tirer la relève et d'en assurer sa
rétention. Des programmes d'emploi
comme la mesure Mon premier
emploi en économie sociale, mise en
place par le Fonds Jeunesse Québec,
seraient un atout pour favoriser la
relève dans l'ensemble des entre-
prises d'économie sociale.
PERSPECTIVES EN ÉCONOMIE SOCIALE
Le rôle des pôles est de promouvoir l’économie sociale et de favoriser la concertation et le partenariat entre les intervenants
locaux et régionaux en économie sociale afin d’harmoniser les interventions et d’en maximiser les effets. Ces pôles sont
cons titués de représentants d’entreprises d’économie sociale et des structures intermédiaires locales et régionales de
soutien au développement.
Le comité régional d'économie sociale, incorporé depuis peu, a signé l'entente avec le Chantier de l'économie sociale pour
devenir le Pôle régional d'économie sociale de l'Abitibi-Témiscamingue. Membre du Réseau québécois de recherche parte-
nariale en économie sociale et reconnu par la CRÉ de sa région, le pôle est majoritairement composé d'organisations de sou-
tien au développement et d'entreprises d'économie sociale. Le Pôle régional d’économie sociale d’Abitibi-Témiscamingue
organise, dans le cadre de la Saison de l'économie sociale et solidaire, une journée régionale de l'économie sociale.
Personnes-ressources : Monique Lessard, CLD Témiscamingue et Mario Tardif, CDR Abitibi-Témiscamingue
ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
LE PÔLE RÉGIONAL D’ÉCONOMIE SOCIALE
ABITIBI-TÉMISCAMINGUE 3
Le Centre d'amitié
autochtone de Val-
d'Or a comme mis-
sion d'améliorer la
qualité de vie des
Autochtones en
milieu urbain, de
favoriser le rap-
prochement entre
les peuples et de pro-
mouvoir la culture autochtone. Les
membres des Premières Nations repré-
sentent environ 4 % des rési-dents de
l'Abitibi-Témiscamingue. Ils éprou-
vent plus de difficulté à accéder au
marché du travail que la population
non autochtone. Une personne sur
deux habite une réserve, alors que les
autres résident en milieu rural ou
urbain.
Le centre offre des services de déve-
loppement social, économique et com-
munautaire. Les projets de développe-
ment économique, basés sur les prin-
cipes de l'économie sociale, visent à
assurer la pérennité de l'organisme et à
permettre la création d'emplois. Les
projets d'économie sociale compren-
nent un service d'hébergement, une
boutique d'artisanat, des services ali-
mentaires et la location de salles.
Le service d'hébergement du centre
comprend 24 chambres à prix
modique. Il s'adresse surtout à une
clientèle en provenance des commu-
nautés nordiques Cries qui séjourne à
Val-d'Or pour des raisons de santé.
Durant l'année 2004-2005, 12 072
personnes ont utilisé le service d'hé-
bergement. La boutique d'art et d'ar-
tisanat offre des produits originaux
de confection ou de style autochtone;
les revenus sont réinvestis dans la
collectivité. Elle a reçu près de 900
clients durant la même période.
Enfin, la cafétéria du Centre d'amitié
autochtone, reconnue pour ses repas
maison, peut accueillir près de
70 personnes. Elle sert, en moyenne,
126 repas par jour. Ces dernières
années, la clientèle n'a pas cessé de
croître. Le nombre de repas offerts
annuellement est passé de 28 740 en
2000-2001 à 44 235 en 2004-2005.
Ces résultats démontrent que les ser-
vices offerts par le centre sont bien
adaptés à la réalité de la communau-
té autochtone de Val-d'Or.
PORTRAIT D’UNE ENTREPRISE D’ÉCONOMIE SOCIALE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
LE CENTRE D’AMITIÉ
AUTOCHTONE DE VAL-D’OR
Forme légale : OBNL
Nombre d’employés : 65
(dont 70% d’autochtones)
Fondation : 1974
1272, 7erue
Val-d’Or, J9P 6W6
T : (819) 825-6857
F : (819) 825-7515
www.caavd-vdnfc.ca
ABITIBI-TÉMISCAMINGUE 4
DOCUMENT PRODUIT À
L’AUTOMNE 2006 PAR :
Chantier de l’économie sociale
4200, rue Adam
Montréal (Québec) H1V 1S9
Téléphone : 514 899-9916
1 888 251-3255
www.chantier.qc.ca
Note: le genre masculin est utilisé sans discrimination dans le seul but d’alléger le texte.
En vue du Sommet de l’économie sociale et solidaire, une cueillette d’information a été faite auprès des acteurs de l’économie
sociale dans chacune des régions du Québec. Ce document présente une synthèse de certains de leurs propos.
RÉFÉRENCES :
La tournée des régions 2006, Les Affaires, 2006. (données de la «La région en chiffres»)
Institut de la statistique du Québec. (données de la carte : population totale en 2005 pour chaque MRC)
Aides accordées par les CLD aux entreprises d’économie sociale : Retombées prévues sur les emplois et les entreprises, par
année, MDEIE - DGAER, Direction des programmes et des mesures, juillet 2006. (certaines données de « l’économie sociale en
Abitibi-Témiscamingue»)
Portrait des entreprises d’économie sociale de l’Abitibi-Témiscamingue et de ses cinq MRC, CRÉS, CRÉ de l’Abitibi-
Témiscamingue, octobre 2004.
Tableau de l’Abitibi-Témiscamingue, Édition 2005-2006.
Les portraits de la région, Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue, 2005.
Photographies : (p. 1.) Image modifiée, Inconnu, © Le Québec en images, CCDMD, (p. 2.) La Troupe à Coeur ouvert,
www.alliance9000.com, (p. 3.) Image modifiée, Inconnu, © Le Québec en images, CCDMD, (p. 4.) Le Centre d’amitié
autochtone de Val-d’Or.
Imprimé sur papier fait à 100 % de fibres postconsommation, sans chlore
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