Lire le texte intégral du discours prononcé par le Président de la

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REPUBLIQUE DU NIGER
FRATERNITE – TRAVAIL – PROGRES
DISCOURS DE DIFFA PRONONCE PAR S.E.M.
MAHAMADOU ISSOUFOU,PRESIDENT DE LA
REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT,
DIFFA LE 21 FEVRIER 2015
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OFFICIERS,
SOUS-OFFICIERS,
HOMMES DU RANG,
Le Vendredi 06 Février dernier, notre pays a été victime d’une agression perpétrée
par le groupe terroriste Boko-Haram. Ce jour-là, Vous, nos vaillants Soldats, avez
écrasé l’ennemi. Vous avez gagné une bataille mais la guerre ne fait que
commencer. Notre objectif est de la gagner. Nous ferons tout pour la réalisation de
cet objectif.
Pour y arriver, notre premier devoir est de connaître l’ennemi.
Qui est BokoHaram ? BokoHaram est une bande d’assassins qui prétendent agir au
nom de l’Islam. Ils commettent le parricide, alors que l’Islam ordonne le respect et
l’obéissance aux parents. Ils tuent, égorgent, y compris dans les mosquées, alors que
l’Islam proclame que tuer un seul homme, c’est tuer l’humanité toute entière. Ils
violent les femmes et vivent dans la luxure alors que l’Islam exige la chasteté. Ils
pillent, alors que l’Islam exige le respect de la propriété d’autrui. Ils sont intolérants,
xénophobes alors que l’Islam est une religion de tolérance, une religion qui
recommande l’hospitalité y compris pour l’étranger non musulman. Alors que
l’Islam incite l’homme à apprendre, comprendre et savoir, Boko Haram veut
l’enfermer dans l’obscurantisme. Boko Haram n’est donc pas une organisation
musulmane. BokoHaram travestit l’Islam. Son appel au Djihad n’est qu’une
escroquerie. Sur le plan militaire, ces criminels ont eu jusqu’ici un certain succès, en
attaquant en masse, en avançant drogués, en effrayant l’ennemi et en s’armant sur
lui. Mais les bandits armés de Boko Haram ne sont pas des professionnels : ils sont,
au mieux des artisans. La phase de leur ascension tire à sa fin. Il est possible qu’ils
réussissent encore quelques actions asymétriques lâchement préparées mais, plaise
à Dieu, ils perdront la guerre car cette guerre, nous la gagnerons.
Nous la gagnerons parce que notre cause est juste et noble. Cette cause, c’est
la défense de la patrie, la défense de l’intégrité de notre territoire, la protection du
peuple et de ses biens. Cette cause, c’est la liberté et la tolérance.
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Officiers, sous-officiers, hommes du rang, nous gagnerons cette guerre, parce que
vous êtes des professionnels qui ont fait le choix du métier des armes. Nous la
gagnerons parce que vous êtes des soldats courageux, braves et fiers. J’ai lu les états
de service de certains d’entre vous, en particulier ceux de vos officiers. Vous êtes
tous des guerriers redoutables, commandés par des officiers intrépides. Vous en
avez donné les preuves sur plusieurs théâtres d’opération, à l’intérieur de notre
pays comme à l’extérieur. En particulier, vous en avez donné la preuve en écrasant
BokoHaram le 06 Février dernier. Je vous salue tous vaillants soldats ! Tous les
espoirs de la Nation sont fondés sur vous. Tous les regards de la Nation sont rivés
sur Diffa car c’est à Diffa que se décidera le sort de nos armes.
Je salue la mémoire de ceux qui ont fait le sacrifice suprême, ceux qui sont
tombés au champ d’honneur notamment à Bosso et ici à Diffa. Que leurs familles et
leurs camarades trouvent ici l’expression de mes sincères condoléances.
Officiers, sous-officiers, hommes du rang, nous gagnerons cette
guerre parce que la trinité peuple-Gouvernement-forces de défense et de sécurité
est en place. Le peuple vous soutient : il l’a prouvé de manière éloquente, dans un
élan patriotique, le 17 Février dernier, non seulement à Niamey où une marée
humaine a déferlé dans les rues pour vous soutenir, mais aussi dans toutes les villes
et villages du pays.Notre peuple, dans une union sacrée, rejette BokoHaram et son
programme médiéval. C’est le lieu de féliciter les populations de Diffa pour
leurcourage et leur collaboration avec les forces de défense et de sécurité. Je leur
demande de garder leur calme et de regagner leurs foyers pour ceux qui ont eu à les
quitter par la force des circonstances. J’ai une pensée pour les populations
d’Abadam et pour toutes les victimes collatérales de cette agression de BokoHaram.
Que les familles des disparus trouvent, ici, l’expression de mes condoléances.
Officiers, sous-officiers et hommes du rang, nous gagnerons cette
guerre, car c’est l’objectif que s’est fixé le Gouvernement qui, pour ce faire, est
instruit pour mobiliser toutes les ressources humaines, matérielles et financières.
Ainsi le Gouvernement poursuivra l’effort d’accroissement des effectifs, de
formation, d’entraînement et d’équipement de toutes les forces de défense et de
sécurité. Par ailleurs, en décrétant l’état d’urgence, il a voulu se donner les moyens
juridiques de la victoire. Je demande à tous les agents de l’Etat d’y contribuer, en
particulier en assurant la continuité du service public : par conséquent chacun doit
continuer à tenir ou regagner son poste.
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Officiers, sous-officiers et hommes du rang, nous gagnerons cette
guerre car nous ne sommes pas seuls : nous avons des alliés. Nous avons les alliés de
la Force Mixte Multinationale (FMM), notamment nos frères Tchadiens qui ont
combattu à vos côtés le 06 Février à Bosso. Nos frères Tchadiens méritent qu’on leur
rende hommage : je salue leur combativité, leur courage et leur engagement dans la
lutte contre le terrorisme. Je salue aussi ceux qui, au sein de la communauté
internationale, nous assistent dans cette épreuve.
Ma conviction est que, de cette épreuve, nous sortirons trempés
et davantage aguerris. Les professionnels que vous êtes vaincront, plaise à Dieu, les
artisans de BokoHaram. Je l’avais dit dans mon discours de Bilma, le 11 Février
dernier : BokoHaram n’a pas d’avenir. Nos jeunes, en particulier ceux de Diffa,
doivent le savoir. Je leur demande une nouvelle fois de se détourner de BokoHaram.
Ils doivent savoir, contrairement aux fables que leur raconte cetteorganisation
criminelle, qu’il n’y a pas de place au paradis pour celui qui tue son père ou sa mère,
il n’y a pas de place au paradis pour celui qui tue tout court, il n’y a pas de place au
paradis pour les violeurs et les vandales.
VIVE LE NIGER !
VIVE LA REPUBLIQUE !
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