ETUDES ET RECHERCHES DU CREFAT ISSN : 2337-2710 Policy Brief N°1 • 2014 APPROCHE PAR LES COMPTES DE TRANSFERTS NATIONAUX AUTEUR : EQUIPE DE RECHERCHE : Latif Dramani - Economiste Latif Dramani - Economiste Fahd Ndiaye - Economiste Alaya Ouarmé - Economiste Latif Dramani : CREFAT Université de Thiès / Fahd Ndiaye : Agence Nationale de Statistique et de la Démographie / Alaya Ouarmé : UCSPE, Ministère de l'Economie des Finances et du Plan PROTECTION SOCIALE AU SENEGAL APPROCHE PAR LES COMPTES DE TRANSFERTS NATIONAUX appelée comptes de transferts inter-générationnels ou National Tranfers Accounts (NTA) est une technique statistique de comptabilité basée sur les structures de population et les agrégats des comptes nationaux. Au Sénégal, comme dans quatre autres pays africains, dans le cadre d’un projet pilote, financé par le CRDI et L’African Economic Research Consortium (AERC), l’étude présente ici les résultats synthétiques obtenus sur les comptes de transferts et les implications de politiques sociodémographiques. Introduction D epuis plusieurs décennies, le Sénégal met œuvre des politiques économiques et des programmes en vue d’atteindre un niveau de développement profitable à toute la population. En effet, les premières politiques ont concerné la stabilisation économique mise en œuvre dans les années 70, suivies du Programme d’Ajustement Structurel (PAS) des années 80 et la dévaluation du Franc CFA en 1994. Bien qu’ayant amélioré le cadre macroéconomique, ces politiques n’ont pas permis d’améliorer les performances économiques à même de répondre à la demande sociale. La dernière décennie a été marquée par un ralentissement de la croissance en termes réels. La dévaluation du Franc CFA a permis une rupture et porté la croissance économique réelle à plus de 5% en moyenne par an, jusqu’en 2001. Les données Les données sur la consommation viennent de l’ESPS 2005 qui est une enquête nationale basée sur un échantillon d’environ 13.000 ménages. Elle a été conçue pour vérifier les progrès effectués dans le cadre des stratégies de réduction de pauvreté. Les données comme dans la plupart des enquêtes sur les dépenses ont été collectées au niveau du ménage. L’ensemble des données nous fournit l’information sur l’éducation (scolarisation, niveau d’éducation atteint, formation, dépenses scolaires, etc.), la santé (fréquentation des centres de santé, dépenses en santé du chef de famille, etc.) et d’autres types de consommation (logements, électricité et eau, consommations non alimentaire et alimentaire, etc.), les caractéristiques démographiques des ménages. Cependant, les informations sur le revenu ne sont pas disponibles dans cette enquête compte tenu du fait que cette variable n’est pas dans le champ de l’enquête. Les années 2000 sont marquées par l’avènement de l’initiative PPTE née de la volonté de la communauté internationale et des bailleurs de fonds en particulier de réduire voire annuler les dettes de pays pauvres et endettés afin d’insuffler un nouveau départ pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à l’horizon 2015. Ainsi, le Sénégal a formulé et mis en œuvre deux documents de Stratégie de Réduction de la Pauvreté entre 2003 et 2010, dont l’objectif principal est l’atteinte du point d’achèvement (juin 2004) pour la réduction de la dette et les priorités nationales en termes de réduction de la pauvreté. Des résultats importants ont été enregistrés entre 2003 et 2006, même si depuis 2007, l’économie subit les contrecoups des chocs exogènes nés, entre autres, des crises alimentaires, financières, et de la volatilité des prix du pétrole. Pour pallier l’absence d’information sur le revenu, nous utilisons une autre enquête qui a été particulièrement conçue pour saisir l’information sur le revenu utilisant une approche en trois étapes. Les données sur le revenu viennent de l’enquête 1-2-3 réalisée à Dakar en 2001. La première phase de l’enquête fournit des informations générales sur les ménages (âge, santé, maison, etc.). La seconde étape vise l’emploi et le revenu et tire son échantillon sur la base des résultats de la première phase. La troisième étape est semblable à une enquête de dépenses. La principale limite de cette enquête est sa couverture géographique. Elle a seulement couvert la ville principale, Dakar, qui pèse environ 90% des activités du secteur moderne. Nous avons fait l’hypothèse, dans nos calculs, que la structure des revenus indiqués par l’enquête 1.2.3 est similaire pour toutes les autres régions. Une telle hypothèse est susceptible de changer le profil final du revenu du travail. Nous nous rendons compte de cette limite mais ces données sont actuellement les plus récentes disponibles sur le revenu. Aujourd’hui encore, le Sénégal a élaboré une nouvelle politique économique à travers le Plan Sénégal Emergent (PSE) pour prendre en compte l’ensemble des priorités nationales suite aux multiples crises et répondre favorablement à la demande sociale. Elle décline entre autres axes, le développement du monde rural à travers une modernisation du sous-secteur agricole ; la mise en place d’infrastructures économiques structurantes ; la scolarisation pour tous ; l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant. Cependant, malgré la bonne volonté politique, les différents programmes économiques n’ont pas encore suffisamment pris en charge en termes réels la croissance économique pour répondre à la demande sociale. En effet, l’incidence de la pauvreté reste toujours élevée et touche essentiellement la population rurale (selon l’ANSD l’incidence nationale de la pauvreté en 201011 est de 46,7% alors qu’en milieu rural l’incidence reste encore très élevée 57,3%). L’atteinte de tous les OMD n’est pas acquise même si les progrès sont considérables. Population depuis 1950 et projection à l’horizon 2050 La question que l’on pourrait se poser est de savoir si l’inélasticité des politiques économiques face à la demande sociale est liée l’insuffisance des outils de recherche ou à un mauvais ciblage ? Y a-t-il de nouveaux instruments à mettre à la disposition des décideurs ? Pour répondre à ces questions, ce policy, fait appel à une méthodologie qui lie les agrégats macroéconomiques et les comptes par âge de la population d’une nation. Elle permet de rendre compte de la synergie entre l’analyse économique et la démographie d’un pays, en intégrant le dividende démographique de premier et second ordre, le cycle de vie et le financement de son déficit/surplus si les transferts entrants et sortants sont en déséquilibres comptables. Cette nouvelle méthodologie Figure 1 : Evolution de la population entre 1950 et 2050 Source : Calcul des auteurs à partir des données de World Population Prospects, the 2006 Revision -2- en milliers La population du Sénégal est estimée à 13,5 millions en 2013 selon l’ANSD. Son évolution sur l’ensemble de la période 1950-2050 est caractérisée par une croissance de 893% en 100 ans. La population sénégalaise a connu une croissance de 306% sur les 50 premières années alors que pour les 50 autres, la croissance n’est que de 144%. 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 0 1950 2000 2012 2025 2050 ETUDES ET RECHERCHES DU CREFAT • Policy Brief N°1 • 2014 Structure des âges globale et projection à l’horizon 2050 Caractéristiques démographique de la population • Taux de mortalité brut C’est le nombre de décès survenus dans l’année pour 1000 habitants. On enregistre une moyenne annuelle de 16,6‰4 sur la période 1960-2009 et une chute de 63% en 49 ans. Le plus haut niveau (25,1‰) est atteint en 1960 et en 2009 on enregistre le plus bas niveau (9,2‰). http://www.publicenemyafrica.com • Indice de Développement Humain (IDH) La population sénégalaise se caractérise par sa jeunesse. En 2012, les jeunes de 0 à 14 ans représentent la majorité de la population sénégalaise. Sur la même periode, la figure 2 montre qu’environ 40% de la population totale est inférieure à 15 ans, tandis que les personnes âgées sont moins de 10% de la population. L’évolution de la structure par âge de la population sénégalaise sur la période 1950-2050 reflète une baisse de la mortalité au cours des 25 dernières années et une chute moins accentuée de la natalité et de la fécondité. La transition démographique qui se profile à partir de 2050 sur la figure 2 est caractérisée par la baisse de la fécondité, l’amélioration des soins de santé et de l’augmentation de l’espérance de vie. La structure par âge de la population sénégalaise va connaître des changements importants dans les prochaines décennies. Ainsi, ces changements peuvent avoir des implications potentiellement importantes sur le développement économique. Les NTA mesurent comment chaque groupe d’âge produit, consomme, échange et épargne les ressources. Ils constituent donc un cadre pour examiner les liens entre les changements de la structure de la population et le développement économique. Autrement dit, les NTA constituent un système complet pour mesurer les flux économiques entre les membres d’un groupe d’âge donné et d’autres groupes d’âge au niveau global et pour une période de temps. 2025 2012 2000 1950 0 2 000 4 000 55 ans et plus 6 000 35 à 54 ans 8 000 15 à 34 ans 10 000 Avec les NTA, les liens entre la structure par âge de la population, le comportement économique du cycle de vie, les systèmes de soutien intergénérationnel et leurs incidences potentielles sur l’accumulation de la richesse, les taux de croissance économique et l’équité entre les générations sont examinés. 0 à 14 ans Structure par âge de la population (1950-2050) 50% Le système des NTA est parfaitement en adéquation avec le système des comptes nationaux. En effet, il introduit la dimension «âge» dans le système de comptabilité nationale et il fournit des méthodes qui permettent de distribuer les revenus du travail et de la consommation à des groupes d’âge de la population d’une part, et de procéder à la réaffectation ou le transfert de ressources économiques entre les différents groupes d’âge d’autre part. 40% 30% 20% 10% 0% C’est le nombre moyen d’enfants par femmes au cours de leur vie, entre 15 et 50 ans. L’évolution du taux de fertilité se caractérise par une chute de 26%6 sur la période 1960-2010 avec une moyenne annuelle de 6,6 enfants par femme. En 1976 on enregistre le plus haut niveau (7,5 enfants par femme) et en 2009 le niveau le plus bas (4,9 enfants par femme). Concept des NTA et adéquation avec les comptes nationaux 2050 Source : Calcul des auteurs à partir des données de World Population Prospects, the 2006 Revision • Le taux de fertilité (fécondité) Méthodologie de l’élaboration des Comptes de Transferts intergénérationnels (NTA) Estimation de la population par tranches d'âges 1950-2050 (en milliers) Figure 2 : Structure de la population par groupe d’âge entre 1950 et 2050 au Sénégal L’IDH est un indice statistique composite qui mesure la qualité de vie moyenne de la population d’un pays. Il se fonde sur trois critères majeurs : l’espérance de vie, le niveau d’éducation et le niveau de vie. Sur la période 1980-2010, on enregistre une moyenne annuelle de 0,45 avec une croissance de 44% en 30 ans. 1950 2000 0 à 14 ans 35 à 45 ans 4 Perspective Monde/Université Sherbrooke/ source : Banque Mondial, Juillet 2011 2012 2025 2050 Il est composé de deux comptes : le compte de flux (également appelé compte du cycle de vie) et le compte de la richesse. 15 à 34 ans 55 ans et plus 5 Human development, Report 2007 6 Source : Perspective Monde/Université Sherbrooke/ Banque Mondial, Juillet 2011 -3- Centre de Recherche en Economie et Finance Appliquées de Thiès (CREFAT) L’équation fondamentale des NTA Figure 3 : Illustration du cycle de vie économique Les flux de revenus entrants sont composés du revenu du travail ( Yl (a) ), du revenu du patrimoine ( Ya (a) ) et des transferts reçus ( + (a) ). Les flux de revenus sortants sont composés quant à eux de la consommation ( Ca (a) ), de l’épargne ( Sa (a) ) et des transferts versés ( - (a) ). pour un groupe d’âge (a). Consommation et Production par tête Le graphique le plus important au monde : Le cycle de vie économique L’idée de l’équation fondamentale des NTA est que pour un groupe d’âge donné, l’ensemble des flux de revenus entrants est égal à l’ensemble des flux de revenus sortants. Cette équation fondamentale des NTA est dérivée de l’identité comptable qui stipule que pour une économie donnée, la somme du revenu du travail, du revenu du capital et des transferts reçus est égale à la somme de la consommation, de l’épargne et des transferts versés. 500 400 200 Consommation 100 0 Surplus Production du travail 300 Deficits 0 10 20 30 40 Age 50 60 70 80 Source : Andy Mason et Ron Lee, livre sur l’économie générationnelle Le déficit du cycle de vie pour un groupe d’âge donné est défini comme la différence entre la consommation et le revenu du travail. Au niveau national, il est défini comme étant la somme des déficits (surplus) pour tous les groupes d’âge. La consommation est calculée comme étant la somme de la consommation privée et de la consommation publique. La consommation privée se compose de la consommation privée en éducation, en santé et des autres consommations privées. Cette décomposition est la même pour la consommation publique. Le déficit du cycle de vie est positif au cours des années où l’individu est à charge et négatif au cours des années de travail. La réécriture de l’identité (1) permet d’avoir l’équation (2) suivante : La figure 4 met en évidence le déficit du cycle de vie (LCD) du Sénégal pour l’année 2005. Cette figure comporte le LCD agrégé et le LCD moyen. L’équation (2) met en évidence le déficit de cycle de vie à gauche et les sources de son financement à droite de l’équation (2), en l’occurrence les transferts nets et la réaffectation de l’actif (désépargne). En ce qui concerne le LCD moyen, il est positif entre les groupes d’âge 0-35ans et 60 ans et plus. Dans le premier groupe d’âge, le LCD moyen a atteint son pic à l’âge de 18 ans avec plus de 200.000 FCFA alors que dans le dernier groupe d’âge, le pic est noté entre 79-82 ans avec 400.000 FCFA. Le LCD moyen négatif concerne le groupe d’âge 36-59 ans et le pic est atteint à 49 et 52 ans avec environ 200.000 FCFA. La notion de Déficit du cycle de vie (LCD) La figure 4 montre qu’entre 0-35 ans et entre 60 ans et plus, le LCD agrégé est positif, ce qui signifie que les individus qui sont situés dans ces deux groupes d’âges sont globalement à charge. Au niveau du premier groupe d’âge, le LCD agrégé a atteint son pic dans le groupe d’âge des moins de 3 ans avec environ un peu plus de 70 milliards. Par contre dans le dernier groupe d’âge, le LCD agrégé atteint son pic entre 69-72 ans avec un peu plus de 5 milliards. Le LCD agrégé est négatif dans le groupe d’âge 36-59 ans. 500000 400000 LCD AGGREGE 300000 200000 100000 0 -100000 -200000 -300000 Le graphique 3 illustre la notion de surplus et de déficit pour un groupe d’âge. Source : CREFAT, à partir des données de ESPS 1 (2005) -4- LCD MOYEN 80 70 60 50 40 30 20 10 0 -10 -20 0 3 6 9 12 15 18 21 24 27 30 33 36 39 42 45 48 51 54 57 60 63 66 69 72 75 78 81 84 87 90 Dans une économie moderne, les enfants et les personnes âgées consomment plus de ressources qu’ils ne produisent. Les enfants et les personnes âgées qui consomment plus qu’ils ne produisent présentent un déficit, alors que les adultes en âge de travailler produisent généralement plus qu’ils ne consomment. Ces derniers dégagent donc un surplus. Figure 4 : Déficit du cycle de vie moyen et agrégé en 2005 au Sénégal EN UNITE DE CFA http://olowampi.over-blog.com Globalement le LCD agrégé montre un déficit de 1676 milliards de FCFA très largement supérieur au surplus dégagé par le groupe d’âge 35-59 ans estimé à 198 milliards de FCFA. AGE ETUDES ET RECHERCHES DU CREFAT • Policy Brief N°1 • 2014 Les résultats comparatifs en Afrique - Dans les économies des pays africains, le déficit de cycle de vie est différent selon les groupes d’âge. En effet, au Sénégal, c’est le groupe d’âge 35-60 ans qui dégage un surplus permettant de réduire le déficit constaté entre la consommation et la production au niveau des autres groupes d’âge regroupant les jeunes (0-34 ans) et les personnes âgées (60 ans et plus). Par contre au Kenya, au Nigéria et en Afrique du sud, le surplus est noté respectivement au niveau des groupes d’âge 29-55 ans, 32-62 ans et 33-60 ans. On peut donc remarquer que dans certains pays, le surplus généré commence plus tôt alors que dans d’autres, il commence un peu plus tard. Par ailleurs, il faut remarquer que le Kenya a la plus petite durée de surplus. En effet, le Kenya est le pays où le surplus commence plus tôt, soit 29 ans et se termine également plus tôt (55 ans) comparativement aux autres pays. Les solutions possibles… • Eliminer les barrières à l’emploi et améliorer la productivité des séniors L’une des solutions les plus largement discutée au vieillissement de la population consiste à repousser l’âge de la retraite. En effet, puisque les personnes âgées vivent plus longtemps, ils devraient travailler plus longtemps. Ainsi, les politiques qui éliminent les barrières à l’emploi et améliorent la productivité des personnes du 3ème âge constituent une partie essentielle de toute action efficace au vieillissement de la population. Parmi les quatre pays, le Sénégal est le pays où le surplus commence tardivement (35 ans) comparativement aux autres. Il est suivi par l’Afrique du Sud (33 ans). Le surplus au niveau de ces deux pays prend fin au même âge (60 ans). • Investir dans le capital humain des jeunes générations La compréhension du rôle dominant de la faible fécondité de la population nous oriente vers l’approche qui consiste à améliorer la productivité des petites cohortes d’enfants en investissant dans leur capital humain. Ainsi les futures cohortes de contribuables auront moins de membres, seront plus instruits et plus productifs. L’argument que le vieillissement de la population occasionnera la faillite des programmes publics de protection sociale pour les personnes âgées est une simplification excessive. Le vieillissement de la population va engendrer inévitablement une augmentation du nombre de bénéficiaires par rapport au nombre de contribuables. Il se traduira par des ajustements et sacrifices importants, et non pas simplement l’élimination des programmes publics pour les personnes âgées. L’Etat doit mettre en place une bonne politique d’emploi. En particulier, pour les jeunes afin de leur permettre de rentrer tôt sur le marché du travail et ainsi dégager très tôt un surplus leur permettant d’être indépendant sur le plan économique et social. Signalons que le Nigéria est le pays où le surplus prend fin tardivement (62 ans) et on note que la durée du surplus est de 30 ans alors que cette durée est de 25 ans au Sénégal, 26 ans au Kenya et 27 ans en Afrique du Sud. Ces résultats suggèrent que malgré la diversité des politiques économiques mises en œuvre dans ces quatre pays, les tendances lourdes de transferts intergénérationnelles restent globalement les mêmes. Tableau comparatif des déficits de cycle de vie avec d’autres pays africains Pays Age où le surplus débute Age où le surplus termine Surplus Total 29 32 35 33 55 62 60 60 26 30 25 27 Kenya Nigeria Sénégal Afrique du Sud Les gains provenant du dividende démographique peuvent être considérablement retardés et ou diminués si les jeunes manquent de compétences professionnelles ou si les opportunités d’emploi sont quasi inexistantes. la deuxième s’articule autour de la problématique du maintien des standards de vie élevé des pays en développement lorsque les bienfaits du premier dividende économique seront épuisés et par ricochets les changements dans la structure par âge ne seront plus favorables à la croissance économique (pour cause de vieillissement de la population). • Sauvegarder le noyau familial La famille est un système de soutien important dans le monde, mais ne constitue pas une solution aux pressions du vieillissement démographique sur les systèmes de transferts publics. Les personnes âgées en Asie et en Afrique comptent le plus souvent sur la famille pour un soutien financier. Cependant, le vieillissement de la population impliquera de grandes contraintes sur n’importe quel système de transfert, et le système de soutien familial est tout aussi vulnérable que le système de soutien public. Source : Calcul des auteurs Recommandations de politiques économiques Un fait indéniable… Dans la plupart des pays du monde, des changements dans la structure par âge de la population seront favorables au cours de la première décennie du XXIème siècle. Toutefois, cette phase de transition va bientôt prendre fin au Brésil, et dans d’autres pays d’Amérique latine. En Inde, et en Afrique, les tendances de la structure par âge de la population seront favorables pendant encore trois décennies. Deux grandes questions… http://olowampi.over-blog.com Pour ces pays, deux grandes questions de politique économique sont importantes à examiner : - la première est de savoir comment tirer parti des avantages potentiels qui découlent du dividende démographique. Dans ce contexte, le faible niveau des revenus du travail chez les jeunes adultes dans de nombreux pays africains est un facteur important. -5- Centre de Recherche en Economie et Finance Appliquées de Thiès (CREFAT) Les politiques à mettre en œuvre… pleinement son rôle en assurant un minimum social, mais surtout en prenant des mesures hardies pour réguler le système. • Le renforcement de la coopération inter et intra générationnelle Parmi les résultats les plus importants des NTA, on peut noter les effets de coopérations inter et intra générationnelles. Les flux économiques publics et privés sont énormes et les différences générationnelles dans la consommation par tête seraient très importantes en l’absence de ces transferts. Les pays en développement seront bientôt confrontés à une population vieillissante et à des niveaux relativement faibles de développement. Les difficultés que ce changement dans la structure de la population vont engendrer sont en étroite relation avec le développement des institutions qui sont essentielles dans les sociétés vieillissantes. Il est donc nécessaire de susciter une coopération dans la génération et entre les générations. • Un plan d’investissement massif et structurant pour l’emploi des jeunes générations Toutes les réponses efficaces au vieillissement de la population impliquent une anticipation précoce de la mise en œuvre des politiques d’épargne et de financement, des décennies avant l’amorce du vieillissement de la population. Il est donc impératif d’investir dans des secteurs à forte intensité de main d’œuvre afin de prendre en charge des jeunes qui sont sous-employés ou en chômage jusqu’à l’âge de 35 ans. Cette politique passe par la modernisation de l’agriculture, le lancement de grands travaux publics et le développement de l’agro-industrie. • La bonne gouvernance La bonne gouvernance est primordiale parce que les gouvernements sont souvent fortement impliqués dans le soutien aux personnes âgées, mais aussi très importante dans la mise en œuvre des investissements en capital humain permettant de catalyser la productivité de futures générations. L’Etat doit jouer • Une forme d’altruisme négocié entre les générations Dans le même sillage, la coopération entre les générations et une forme d’altruisme négocié au sein des familles doit prévaloir pour anticiper les problèmes du vieillissement de la population. -6- Présentation du CREFAT Le Centre de Recherche en Economie et Finance Appliquées de Thiès (CREFAT) est un institut de recherche créé au sein l’Université de Thiès. A ce titre, il compte travailler en étroite collaboration avec tous les chercheurs de l’université de Thiès, ceux des autres universités du Sénégal et du monde. Il compte également nouer des relations de partenariats avec le secteur public et privé, ainsi qu’avec les institutions de coopération et d’aide au développement. • Laboratoire de Recherche sur les Transformations Économiques et Sociales (LARTES-IFAN) • Groupe d’Études et de Recherche en Sciences Économiques et Sociales de Saint Louis (GERSEG) MISSIONS DU CREFAT • • • • • • Satisfaire la société grâce à une recherche accessible et de qualité ; Aider à la prise de décisions dans la mise en œuvre des stratégies de développement ; Participer au rayonnement de l’Université de Thiès ; Participer activement au développement durable de la Région de Thiès et du Sénégal ; Contribuer activement à la lutte contre la pauvreté au Sénégal et dans la sous-région à travers des recherches innovantes ; Diffuser les résultats des travaux de recherche auprès de la communauté scientique. AXES DE RECHERCHE Le CREFAT abrite la formation doctorale Economie Finance et Développement et le master Banque Finance Assurance au sein de l’Unité de Formation et de Recherche Sciences Economiques et Sociales. A ce titre le CREFAT accueille des doctorants qui peuvent choisir de poursuivre leurs études dans les axes et thèmes de recherches ci-dessous : Axe 1 : Economie monétaire et financière 1- Intermédiation financière, 2- Stabilité financière, 3- Crise financière, 4- Microfinance, 5- Micro-assurance. Axe 2 : Croissance et institutions 1- Economie publique, 2- Croissance, 3- Economie agricole et rurale, 4- Productivité du travail, emploi et chômage, 5- Pauvreté, 6- Gouvernance. Axe 3 : Economie régionale et locale 1- Economie du tourisme, 2- Economie de l’environnement, 3- Migration et développement 4- Economie des réseaux. Axe 4 : Techniques quantitatives 1- Modélisation, 2- Données quantitatives et qualitatives, 3- Données de panel, 4- Plan d’expériences, 5- Séries financières. Axe 5 : Economie Générationnelle et Dynamiques de Populations 1- Comptes de transferts générationnels et intergénérationnels, 2- Comptes générationnels, 3- Modélisation mathématique de la population, 4- Mini observatoire sur les dynamiques de populations. Partenariat Académique International • University of Manchester • University of California, Berkeley • University of Hawaii at Manoa • East-West Center Hawaii • Laboratoire de Recherche en Economie et Gestion (LAREG-Université de Parakou) • Centre d’Études en macroéconomie et Finance Internationales de Nice (CEMAFI) • Laboratoire d’Économie de Paris Dauphine (EURISCO) • Laboratoire d’Études et de Recherche sur l’Économie, les politiques et les Systèmes Sociaux de Toulouse (LEREPS) • TRIANGLE, UMR CNRS, Université de Lyon 2 et École normale de Lyon • CREM, Université de Caen Partenariat Institutionnel • Unité de Coordination des Politiques Economiques • Direction de la Planification Nationale • Direction de la Monnaie et du Crédit • Direction des Stratégies de Développement • ONU FEMMES • Banque Mondiale • PNUD • CRDI • IRD AFFILIATION AUX RÉSEAUX DE RECHERCHES • National Transfer Account (NTA), Berkeley et Hawaii • Chronic Poverty Research Center (CPRC) Manchester • Politiques Economiques et Pauvreté (PEP) • Global Development Network (GDN) • African Economic Research Consortium (AERC Nairobi) • Global Trade Analysis Project (GTAP) • African Econometric Society (AES) • Réseau de Recherches Analyse Economique et Développement de l’Agence Universitaire de la Francophonie POLES DE RECHERCHE Le CREFAT fonctionne autour d’une structure polaire organisée autour des pôles suivants : • Politiques Economiques et Sociales • Politiques Sectorielles • Economie régionale, Economie locale et Intégration • Economie Industrielle • Economie de Réseaux et Economie Numérique Le CREFAT anime : - des séminaires de lecture, - des points de presse trimestriels sur la situation économique et sociale, - des conférences débats sur des sujets de politiques économiques et de politiques sociales, - des « séminaires chercheurs » et des « séminaires invités » avec différents partenaires. - Il prévoit également la mise en place ultérieure d’une revue scientifique d’économie et de finance appliquées. PARTENARIAT Partenariat Académique National • Laboratoire de Recherche Économiques et Monétaires (LAREM) • Consortium pour la Recherche Économique et Sociale de Dakar (CRES) -7- B.P. : 988 Grand Standing Thiès (Sénégal) Tél. : (221) 33 951 09 45 - Fax : (221) 33 952 21 21 http://crefat.univ-thies.sn