MUSEE SAINT-REMI DE REIMS Salle 01 : Reims antique Reims en 200 après J.-C. (maquette au 1/2000e) La première mention de Durocortorum apparaît dans le livre V de la Guerre des Gaules de Jules César. Celui-ci, racontant la conquête de la Gaule, explique l'installation des légions romaines aux pays des Rèmes, sur l'oppidum de Durocorter. La conquête romaine va complètement transformer cette bourgade gauloise pour en faire, en moins de deux siècles, une ville d'importance. Strabon nous dit qu'au Ier siècle, Durocortorum rassemblait la plus forte population de la région et servait de résidence aux gouverneurs romains. Reims est alors le siège du legatus pro praetore de la province impériale de Belgique. La période de paix romaine qui règne encore durant tout le ne siècle, voit se confirmer cette extension importante de la ville ainsi que son embellissement. La ville, comme de nombreuses villes romaines, se construit à partir de deux axes principaux : le cardo (nord-sud) reliant la voie Reims-Thérouanne à la voie Reims-Metz-Langres et le decumanus (est-ouest) reliant la voie Reims-Trèves à la voie Reims-Paris. A l'entrée et à la sortie de ces deux axes, quatre arcs monumentaux sont construits. Un seul subsiste aujourd'hui: celui connu sous le nom de Porte de Mars, un des plus grands du monde romain. Inclus pendant tout le Moyen-Age dans le rempart du Château des Archevêques, construit par Henri de France entre 1162 et 1175, l'arc commence à être dégagé au XVIIè siècle, puis restauré au XIXè siècle, restauration qui sera reprise en 1983 pour tenter de lui donner sa fraîcheur et sa beauté d'antan. Opposé à cet arc, au sud de Reims, on érige alors l'arc dit de Bacchus, plus connu actuellement sous le nom de Porte Bazée. Démoli en 1753, un pan de mur est encore visible à l'angle de la rue de l'Université et de la rue de Contrai. Les deux autres arcs, peut-être dédiés à Vénus et à Cérès, n'existent plus. Reims, comme toutes les villes importantes, a son amphithéâtre. Le seul témoignage de son emplacement, aujourd'hui, est la rue du Mont d'Arène, aux abords de l'église Saint-Thomas. Le forum, centre politique, économique et juridique de la cité romaine est présent aussi à Reims. Il couvre la place du Forum actuelle jusqu'à la place Royale. Au nord, à l'ouest et à l'est, il est délimité architecturalement par une grande galerie semi-souterraine ayant la forme d'un , elle-même surmontée d'un portique ; ce type de monument s'appelle cryptoportique ; celui de Reims édifié vers 200 après J.-C. a été décelé en 1838, puis son dégagement a été entrepris vers 1930. L'aqueduc principal permet d'alimenter la ville avec les eaux de la Suippe. Partant de Jonchery-sur-Suippe, il parcourt 38 km avant d'arriver à Reims au-dessous des buttes Saint-Nicaise. Des fouilles effectuées en 1985 et 1986, dans le quartier des Essillards, ont permis de retrouver sa trace dans sa partie souterraine. Les eaux fournies sont destinées non seulement aux maisons privées de Reims, mais aussi aux édifices publics comme les thermes. Ceux-ci se trouvaient probablement entre la rue Robert de Coucy et la place Royale. L'emplacement des temples dans Reims est incertain. Seul le temple dédié à la triade capitoline Jupiter, Junon et Minerve qui se trouve sur le forum, est le plus probable. A l'extérieur, les nécropoles forment une ceinture autour de la ville, se développant principalement le long des routes sortant de Reims. Cette période de paix et de prospérité va progressivement s'interrompre avec les premières invasions barbares vers la fin du IIIe siècle après J.-C.