En 1794, le Collège national du Mans comprend : 1° une école civique, divisée en trois classes ;
2° un cours de Latinité, limité à trois années ; 3° un cours de sciences, et, enfin, une école de Dessin.
Telle fut l’organisation jusqu’au jour où fut inaugurée l’
École Centrale
., 1er ventôse an VI2. Les
Sciences physiques et naturelles, les Mathématiques, les Belles-Lettres, l’Histoire et la Géographie, les
Langues anciennes et le Dessin : tel était le programme des études de l’École Centrale. Ce programme
subit, en l’an 10 (1802), quelques modifications, qui ne changèrent pas le fond même des études ; on y
ajouta la législation avec des éléments de droit civil et criminel ; c’était une heureuse innovation.
Un décret du 16 floréal an XI3 supprima l’École Centrale, qui fut remplacée par une École
Secondaire Communale, (décret du 11 thermidor an XII4) ; et, encore, cette école n’entra en exercice que
le 11 brumaire an XIII5.
On y admettait des pensionnaires, avec un uniforme, et des externes. Les élèves faisaient
deux classes en un an, pour passer d’une classe dans l’autre, ils devaient subir deux examens, l’un au 1er
germinal ( 22 mars), l’autre au 15 fructidor ( 2 septembre). L’enseignement était donné dans chaque classe
par le même professeur. On se servait des livres adoptés pour les lycées. Il y avait un professeur de
dessin, et on donnait des leçons de langue anglaise aux élèves qui le désiraient. Les élèves, pensionnaires et
externes, pouvaient concourir pour les places gratuites dans les lycées.
En 1810-1811, nouvelle transformation. L’École Secondaire Communale devient le
Collège
du
Mans, et fait partie de l’Académie d’Angers. Les professeurs prennent le nom de
régents
, qu’ils
conserveront longtemps. C’est à cette époque que l’organisation se manifeste le plus clairement. Il y a un
bureau d’administration, un Principal, des Régents et des Maîtres d’étude jouissant de traitements fixes et
de certains avantages, tels que le logement et la nourriture. Le professeur de musique est en dehors du
Lycée, ainsi que le professeur de musique, et tous deux doivent être agréés par le Principal et le Bureau.
On trouve aussi, à cette date, la mention d’un
cahier académique
, où les élèves de la seconde année
d’humanités inscrivaient leurs meilleurs devoirs de
l’année.
La Restauration ne fit pas grand chose. On installa, en
1817, un sous-principal ; les professeurs durent faire la
classes en robe d’étamine noire, avec la
chausse
(pour
ceux qui y avaient droit) ; le Régent de Mathématiques
était dispensé de cette formalité. Un règlement du 27
août de la même année fixe les conditions d’admission au
collège, le prix de la pension, les heures des différents
exercices de la journée, les sorties, les vacances.
A partir de ce moment, il ne se passe rien qui mérite
d’être signalé. Il faut aller jusqu’en 1839, pour noter
quelque fait saillant : on a construit de nouveaux dortoirs, vastes et bien aérés ; la chapelle s’est enrichie
d’un orgue ; la philosophie se fait désormais en français ; on reçoit à demi-pension des élèves d’un âge
encore tendre que les parents ont l’intention de mettre plus tard en pension entière.
III ― C’est en 1851 seulement que le Collège du Mans est érigé en Lycée ; du moins, le décret est
rendu au mois de décembre 1850. L’inauguration solennelle eut lieu au mois de mars suivant. Ce fut une
véritable fête pour la ville du Mans.
Depuis cette époque, notre Lycée a vu dans ses murs bon nombre d’élèves, dont quelques-uns
uns ont conquis par leur travail une place éminente dans la société : sénateurs, députés, conseillers
généraux, officiers des armées de terre et de mer, médecins, avocats, professeurs, ingénieurs, tels sont
les titres que l’on trouve dans la liste des anciens élèves ; d’autres, suivant des voies différentes, ont su
néanmoins se faire une position distinguée dans le commerce et dans l’industrie.
2 19 février 1798.
3 6 mai 1803.
4 30 juillet 1804.
5 2 novembre 1804.