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L’empreinte de Nadia Boulanger…
Le parcours de Jay Gottlieb dessine la silhouette d’un musicien exceptionnellement doué. Comme nombre de
virtuoses, Jay a été immergé dès sa prime enfance dans la musique. A New-York où il est né, son père était homme
d’affaires et grand amateur de musique ; sa mère, interprète et professeur de danse moderne, pratiquait le piano à
ses heures : « Très tôt, j’ai ressenti l’appel du Steinway qui trônait dans le salon. Personne ne m’a forcé, c’était une
véritable vocation ! » sourit le pianiste. Elève à la Juilliard School et à la High School of Performing Arts, le jeune
prodige noircit ses premières partitions à 10 ans et bénécie des conseils des meilleurs
professeurs. Une rencontre, entre toutes, sera déterminante dans son parcours, celle
de Nadia Boulanger : « Nadia ne me quitte jamais. Je pense à elle comme à la musique
incarnée. Je me souviens de son intelligence, de son esprit critique, de sa méthode
très socratique, de son exigence aussi. La musique était en tout pour elle et toute la
musique était en elle... ». Auprès de ce mentor d’exception qui a formé les plus grands
musiciens du XXème siècle, le jeune musicien apprend la musique au sens large, la
composition, l’harmonie, le contrepoint, l’analyse… mais aussi à repousser toujours
plus loin les frontières de l’expression. C’est elle encore qui l’envoie à Harvard étudier
la philosophie, l’anthropologie, la psychologie, les mathématiques, parallèlement à la
musique. « Il n’y avait même pas à discuter ! Il fallait que j’aille à Harvard » se souvient
Jay qui en a gardé une forte prédilection pour la philosophie.
Une virtuosité polymorphe
A l’issue de ses études, Jay choisit de s’installer à Paris et de se
consacrer au piano. « Il m’a fallu choisir entre la composition et
l’interprétation. Le piano l’a emporté mais mon goût de la création
reste nourri par mon travail avec des compositeurs contemporains
et l’improvisation. ». Son ascension dans le monde musical
est fulgurante. Lauréat d’un nombre impressionnant de prix
(Fondation Menuhin, Fondation Rockefeller, Prix Lincoln Center,
Prix Lili Boulanger, Concours international d’improvisation, etc,
etc), il est invité comme soliste par des chefs ayant pour nom
Boulez, Ozawa ou Nagano… Au concert comme au disque,
sa technique éblouissante alliée à une variété de dynamiques
magistrale et un tempérament de feu stupéent la critique
musicale : « Incomparable » pour Le Monde, « Magistral »
pour Diapason, « Prodigieux » pour le Point, « Exemplaire »
pour Télérama… la presse rivalise de superlatifs dès qu’il s’agit
d’évoquer le phénomène Gottlieb. S’il est très engagé dans la
création contemporaine, Jay Gottlieb défend aussi avec brio la
musique américaine. Ses enregistrements des œuvres de John
Adams, Philip Glass, John Cage ou Charles Ives ont ainsi reçu
les plus hautes distinctions. Inlassable défricheur, il a tiré de cette
virtuosité polymorphe, un art d’improvisateur et le goût du risque.
On l’attend ainsi avec impatience aux Flâneries dans une
série d’improvisations autour du romantisme et des Années
folles mais aussi dans une carte blanche qui reète bien
l’éclectisme de ce pianiste hors norme…
Elève à la Julliard
School et à la High
School of Performing
Arts, le jeune
prodige noircit ses
premières partitions
à 10 ans et bénécie
des conseils des
meilleurs professeurs