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Les émissions de Gaz à Eet de Serre
en région Poitou-Charentes
de 1990 à 2013
Janvier 2016
Les synthèses de l’AREC
PRÉAMBULE :
Le rôle des acteurs locaux dans l’animaon territoriale des poliques de réducon des émissions de gaz à
eet de serre est primordial. Le bilan des émissions de gaz à eet de serre (GES) du territoire picto-
charentais de 1990 à 2013 constue un oul d’observaon, de suivi et d’aide à la décision à l’usage de
l’ensemble des acteurs locaux.
Le bilan des émissions du territoire quane les GES qui sont géographiquement émis sur le territoire.
Réalisé sur la base de l’inventaire naonal CITEPA, ce bilan est donc comparable et cohérent avec les
inventaires naonaux et internaonaux. Il a déjà été réalisé par l’AREC à trois reprises pour les années
2003, 2005 et 2008. Cee nouvelle édion assure la mise à jour des résultats jusqu’en 2013.
Réparon sectorielle des émissions de GES sur le territoire picto-charentais en 2013
Résidenel
Teraire
Transport de
marchandises
Déplacement
de personnes
Agriculture
Industrie
Déchets
En 2013, les émissions anthropiques de gaz à eet
de serre du territoire picto-charentais s’élèvent à
18 451 ktéqCO2 (milliers de tonnes équivalent CO2).
Les émissions directes des secteurs producfs
sont les émissions des agents économiques
producfs du territoire : agriculture, industrie,
teraire, transport de marchandises et déchets.
Elles représentent les deux ers des émissions
picto-charentaises.
Les émissions directes des ménages (résidenel
et déplacements de personnes) couvrent un ers
du total des émissions picto-charentaises.
Les secteurs des transports (34%) et de
l’agriculture (27%) occupent une part
importante dans le mix régional des
émissions de GES, loin devant les
secteurs de l’industrie (16%), du
résidenel (14%), du teraire (7%) et du
traitement des déchets (2%).
L’importance des deux premiers secteurs
en région s’explique par le caractère rural
du territoire. Dans le cas du transport, il
s’agit quasi exclusivement d’émissions
d’origine énergéque, pour lesquelles la
contribuon du mode rouer écrase
tous les autres modes. Le poids du
secteur agricole se juse par les
importantes émissions d’origine non
énergéque (ferlisaon des sols
agricoles, fermentaon entérique,
geson des déjecons animales).
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LES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE
EN RÉGION POITOU-CHARENTES DE 1990 À 2013
Emissions picto-charentaises et émissions naonales de GES en 2013 (en téqCO2/hab.)
Rapportées au nombre d’habitants, les émissions
de GES sur le territoire picto-charentais s’élèvent à
8,8 téqCO2/hab. Elles sont plus élevées que la
moyenne naonale (7,5 téqCO2/hab.).
Lécart est parculièrement marqué pour les
secteurs des transports et de l’agriculture. Le
territoire picto-charentais étant à dominante
rurale, l’agriculture y est très développée et les
besoins de mobilité de ses habitants sont élevés.
L’inuence du transit naonal et internaonal de
marchandises (notamment via l’A10 et la N10)
accentue également les émissions liées au
transport.
En ce qui concerne les secteurs de l’industrie et du
résidenel/teraire, les émissions régionales
rapportées à l’habitant sont proches de celles du
niveau naonal. Le modeste niveau
d’industrialisaon en région est compensé par la
présence de trois grandes cimenteries, dont les
procédés de décarbonataon sont très émeeurs
de GES. Quant au secteur du bâment (résidenel
et teraire), ses émissions sont très liées aux
consommaons d’énergie pour l’usage chauage.
Aussi, le climat tempéré de la région permet
d’aeindre un niveau d’émission moyen plus faible
qu’au niveau naonal.
Pour les secteur de l’industrie de l’énergie, les
émissions régionales rapportées à l’habitant sont
très faibles. En eet, il n’y a quasiment aucune
industrie de l’énergie émerices de GES sur le
territoire (centrale thermique à amme, ranerie,
cokerie, etc.). La centrale nucléaire de Civaux et
les diérentes énergies renouvelables de la région
n’émeent pas directement de GES. Ainsi, les
seules installaons contribuant aux émissions de
ce secteur sont les trois usines d’incinéraon des
ordures ménagères avec valorisaon énergéque
et les installaons de cogénéraon.
téqCO2/hab.
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LES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE
EN RÉGION POITOU-CHARENTES DE 1990 À 2013
Entre 1990 et 2013, le total des émissions de GES
anthropiques du territoire picto-charentais se
situe sur une tendance baissière (-2,5%).
Lévoluon des émissions a été marquée par une
croissance soutenue entre 1990 et 2005 (+5,3%)
puis un recul entre 2005 et 2013 (-7,4%). Cee
tendance cache cependant un bilan plus contras
entre les diérents secteurs.
Résidenel
Teraire
Transport de
marchandises
Déplacement
de personnes
Agriculture
Industrie
Déchets
En ktéqCO2 Émissions
en 1990
Émissions
en 2005
Émissions
en 2008
Émissions
en 2013
Transport de marchandises 2 070 2 637 2 651 2 732
Déplacements de personnes 3 288 3 662 3 621 3 620
Résidenel 2 081 2 804 2 623 2 549
Teraire 910 1 203 1 231 1 230
Agriculture et pêche 6 081 5 381 5 189 4 951
Industrie 4 062 3 839 3 564 3 019
Déchets 440 405 410 350
TOTAL 18 932 19 932 19 289 18 451
Historique des émissions picto-charentaises de GES
ktéqCO2
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LES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE
EN RÉGION POITOU-CHARENTES DE 1990 À 2013
Évoluon des émissions sectorielles de GES entre 1990 et 2013
Pour le secteur du bâment, les amélioraons en
maère de performance énergéque des
bâments et les changements d’énergie ne
permeent pas de compenser la forte
augmentaon des surfaces construites,
notamment dans le secteur teraire (+54% entre
1992 et 2013).
En maère de transport, la croissance des
émissions est directement reliée à celle de la
consommaon énergéque qui se juse par
l’augmentaon de la mobilité des picto-
charentais et par l’explosion du trac de poids
lourds.
Pour le secteur de l’agriculture, les émissions de
l’élevage - qui prennent en compte les émissions
directes dues aux déjecons animales et la
fermentaon entérique - ont reculé, du fait de la
baisse des cheptels ruminants, principalement
bovins. Les émissions des sols agricoles sont
également en baisse, en raison d’une moindre
ulisaon des engrais azotés.
En ce qui concerne le secteur de l’industrie, la
baisse des émissions depuis 1990 s’explique par
plusieurs facteurs : la désindustrialisaon locale
de l’économie, la diminuon de la consommaon
d’énergies au contenu carbone élevé (substuon
du charbon et des produits pétroliers au prot du
gaz, de l’électricité et du bois) et les eorts
réalisés par les industries minérales (cimenteries,
tuileries, verreries et autres) dans la réducon des
émissions de GES liées à la décarbonataon.
Lanalyse de ces résultats doit se faire avec
précauon : si la baisse des émissions d’un secteur
est liée à une délocalisaon de ses acvités, cela
ne constue en rien un progrès. Le changement
climaque étant un problème global, l’origine
géographique des émissions importe peu.
Les émissions liées aux secteurs du bâment
(teraire et résidenel) et du transport (transport
de marchandises et déplacement de personnes)
sont en forte hausse (respecvement +26,4% et
+18,6%). A l’inverse, lagriculture et l’industrie
voient leurs émissions de GES signicavement
baisser (-18,6% et -25,7%).
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LES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE
EN RÉGION POITOU-CHARENTES DE 1990 À 2013
Le Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE)
dénit les orientaons et les objecfs régionaux, à
l’horizon 2020 et 2050, en maère d’ecacité
énergéque, d’économie d’énergie, de réducon
des émissions de gaz à eet de serre et de
développement des énergies renouvelables, de
prévenon et de réducon de la polluon
atmosphérique et dadaptaon au changement
climaque.
Le SRCAE de la Région Poitou-Charentes a été
approuvé le 17 juin 2013. Parmi les objecfs
achés, deux d’entre eux concernent la réducon
des émissions de GES : 20% (objecf européen et
naonal) à 30% en 2020 et 75% (facteur 4) à 80%
en 2050 par rapport au niveau d’émissions de
GES de 1990.
A l’échelon naonal, la Loi relave à la Transion
Énergéque pour la croissance verte (LTE)
introduit, à horizon 2030, un objecf de réducon
des émissions de GES de 40% par rapport à leur
niveau de 1990.
La traducon des deux objecfs du SRCAE et de
l’objecf de la LTE sur le territoire picto-charentais
est la suivante :
en 2020 : 15 150 ktéqCO2 (-20%) ;
en 2030 : 11 360 ktéqCO2 (-40%) ;
en 2050 : 4 730 ktéqCO2 (-75%).
La trajectoire à suivre pour aeindre ces diérents
objecfs est représentée dans le graphique ci-
dessous :
A l’instar des résultats naonaux (-10% entre 1990
et 2013), le territoire nest pas encore sur la
tendance qui doit le mener au facteur 4 et à son
objecf intermédiaire de -20% en 2020. Il est donc
nécessaire, comme au niveau naonal, de
redoubler d’eorts sur la diminuon des
consommaons énergéques (principalement
dans les secteurs du résidenel, du teraire et des
transports), sur le développement des énergies
renouvelables mais également sur la maitrise de
la demande de biens de consommaon, qu’ils
soient alimentaires ou matériels.
-185 téqCO2/an
-470 téqCO2/an
-380 téqCO2/an
-330 téqCO2/an
Projecons des émissions de GES à horizon 2020, 2030 et 2050
ktéqCO2
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