Conférence co-organisée en duplex avec l’Archipel
des Sciences* depuis l’Université des Antilles et
de la Guyane à Pointe-à-Pitre.
Dans la drépanocytose, les globules rouges
se déforment et obstruent les vaisseaux. En
cause : une mutation sur les deux copies
d’un gène impliqué dans la synthèse de
l’hémoglobine, pouvant entrainer de l’anémie, des cri-
ses douloureuses, des infections… « Les symptômes varient
beaucoup d’un drépanocytaire à l’autre, et environ 10 % des
malades n’en ont aucun », tempère le Pr Mariane de Mon-
talembert, spécialiste de la pathologie à l’hôpital Nec-
ker-Enfants Malades.
La stratégie actuelle consiste à prévenir ces trois
complications : vaccinations supplémentaires et péni-
cilline, transfusion sanguine, antidouleurs, oxygénothé-
rapie… « Un seul médi-
cament, l’hydroxyurée,
agit directement sur l’hé-
moglobine mutée, indi-
que le Pr Robert Girot,
spécialiste de la mala-
die à l’Hôpital Tenon.
Cependant, ses effets indésirables limitent sa prescription à
un patient sur trois. » Dernière option applicable à envi-
ron 1 % des malades pour l’instant : la greffe de moelle
osseuse, une opération lourde, risquée et qui nécessite
un donneur compatible.
Côté recherche, deux grandes pistes sont à l’étude :
la thérapie génique et des médicaments qui réduisent
la déshydratation des globules rouges pour faire bais-
ser la concentration d’hémoglobine mutée. « Nous avons
identifié un nouveau mode d’action de l’hydroxyurée, ajoute
Marc Romana, chercheur Inserm au CHU de Pointe-à-
Pitre. Nous recherchons aussi des facteurs de risque généti-
ques et environnementaux capables de prédire l’évolution
de la maladie. »
* www.archipel-des-sciences.org.
Conférence co-organisée en duplex avec
le Pavillon des Sciences de Montbéliard*
depuis l’Amphithéâtre de Numérica.
L’insomnie toucherait
12 millions de Fran-
çais. Et ce trouble du
sommeil – le plus fré-
quent – est encore trop souvent traité
uniquement par somnifères. « Leur
prise ne devrait jamais dépasser quatre
semaines : au-delà il y a risque de dépen-
dance, rappelle le Dr Isabelle Guy, res-
ponsable de l’unité « Sommeil » au
Centre hospitalier de Belfort-Montbé-
liard. Pour ma part, je n’en prescris
jamais au premier rendez-vous. »
Le Dr Guy mise avant tout sur
une thérapie basée sur la rééduca-
tion de ses comportements par le
patient (voir Témoignage), associa-
ble à d’autres techniques : yoga, tai-
chi, photothérapie… « Des recher-
ches sont menées pour mieux cibler
les types de patients sur lesquels cette
thérapie comportementale a le plus
de chances de bien fonctionner, expli-
que le Dr Joëlle Adrien, directrice
de recherche Inserm à la Faculté de
médecine Pitié-Salpêtrière. Mais on
sait déjà que, sur le long terme, elle est
plus efficace que les somnifères sur les
insomniaques chroniques. »
De nouveaux médicaments sont
aussi en développement. Les plus
avancés sont ceux qui bloquent
l’action de l’orexine, une hormone
impliquée dans les mécanismes bio-
logiques de l’éveil. Une piste pro-
metteuse car « de plus en plus d’études
suggèrent que l’insomnie serait davan-
tage un “hyper-éveil” qu’un trouble des
mécanismes du sommeil », indique le
Dr Joëlle Adrien. D’où l’importance
de ne pas sur-stimuler les mécanis-
mes de l’éveil par l’utilisation abu-
sive d’écrans en tous genres… surtout
avant de se coucher !
* www.pavillon-sciences.com.
TÉMOIGNAGE
« DémystIfIer la malaDIe »
Alice Thorinius-Rivière préside l’association
guadeloupéenne « Drépano Doubout »
Ma fille de 15 ans est drépanocytaire. Heureusement,
elle n’a eu à subir que quelques hospitalisations pour
crises douloureuses et aucune infection grave. Pour
réduire le risque de complications, elle évite les varia-
tions brusques de température (baignade à la rivière,
dos nu…), et elle boit beaucoup d’eau et de jus de fruits
maison. Il y a encore trop de parents qui ont honte de
dire qu’ils ont un enfant drépanocytaire. Or si l’entou-
rage n’est pas au courant, cela peut mettre la vie de
l’enfant en danger !
la QUestIon À
Patricia, 41 ans, insomniaque en voie de guérison.
Quel a été votre parcours médical ?
Au début, je prenais un somnifère de temps en temps,
puis de plus en plus souvent… et enfin tous les jours pendant 3 ans ! Il
ne faisait plus effet – parfois je ne m’endormais pas avant 5 h du matin –
mais j’étais « accro ». Mon généraliste m’a alors orienté vers le Dr Guy
dont j’ai suivi les consignes : agenda de sommeil, lever tôt, activité physi-
que quotidienne avant 16 h, ritualisation de la soirée… Depuis 3 mois, je
m’endors entre 22 h 30 et 23 h, et je ne prends plus aucun somnifère !
En chiffres
• 12 à 15 000 malades
en France.
• 400 nouveaux
cas par an.
• 98 % de survie
à 18 ans.
• Espérance de
vie 50-60 ans.
?
Questions du public
• Quels liens entre
troubles du sommeil
et de la mémoire ?
• Comment faire quand
on travaille de nuit ?
• Quels conseils pour
ceux qui se réveillent
beaucoup trop tôt ?
• Etc.