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Le poireau connait depuis quelques années une augmentation des
attaques de ravageurs. Dans ce dossier sont présentés les 3
principaux ravageurs du poireau : la teigne lu poireau, la mouche
mineuse du poireau et la mouche de l’oignon.
LA TEIGNE DU POIREAU (
Acrolepiopsis assaectella
)
¬ Description
La teigne est un petit papillon, semblable à une mite, d’une envergure
d’environ 16 mm.
La tête est rougeâtre ; le reste du corps est brunâtre. Les ailes antérieures
sont étroites, rectangulaires et de couleur brun grisâtre, parsemées de
taches noirâtres, ainsi que de 2 taches blanches sur le bord inférieur.
Les ailes postérieures sont effilées, gris clair et frangées.
Adulte de teigne du poireau (Source : INRA)
La larve mesure entre 10 et 12 mm. La tête, le thorax et les pattes sont
jaunes. L’abdomen est vert avec des taches noires sur chaque segment.
Larve de teigne du poireau (Source : INRA)
Mars 2008
Les ravageurs du poireau 17
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¬ Dégâts
Les larves s’attaquent au poireau et la plupart des Allium cultivés. Elles réalisent des galeries dans
le feuillage et, parfois, pénètrent dans le cœur du poireau. Les feuilles se déchirent (les feuilles ont
l’aspect lacéré) et il s’en suit un dépérissement total de la plante, favorisé par le développement de
maladies suite aux lésions.
Sur oignon, les larves s’abritent dans le cône foliaire, provoquant un dessèchement partiel et un
vieillissement précoce de l’oignon.
¬ Biologie
La teigne passe l’hiver sous forme adulte en se protégeant du froid dans les débris végétaux.
Les premiers vols d’adultes ont lieu en mars-avril. Ils sont actifs à la tombée du jour et durant la
nuit.
La femelle dépose ses œufs isolément aux pieds des plantes ou plus fréquemment sur les feuilles.
Les populations sont alors encore faibles surtout si l’hiver était rigoureux.
Dès l’éclosion, la larve réalise des mines dans les feuilles. Après Quelques jours, elle quitte sa
mine pour s’enfoncer à l’intérieur du poireau.
Les générations suivantes (on en compte 2 à 3 générations par an) sont beaucoup plus
dommageables pour les plantes cultivées.
Les adultes de 2ème génération apparaissent dans le courant du mois de juillet. La 3ème génération
(uniquement si les conditions climatiques d’arrière-saison sont favorables) apparaît en octobre.
Ceux-ci seront responsables des pontes au printemps suivant.
¬ Lutte
- Préventivement, recouvrez votre culture avec un filet anti-insecte pendant les périodes de vols
des adultes.
- Il est possible de lutter contre les larves en réalisant des traitements à base de
Bacillus
thuringiensis
. Cette bactérie ne s’attaque qu’aux larves de papillons. Il est donc sans danger pour
la santé et l’environnement.
Les larves ingèrent la substance lorsqu’elles se nourrissent des feuilles de poireau. La bactérie se
développe dans le corps de la larve en produisant une toxine qui provoque sa mort.
Les traitements doivent être appliqués dès l’apparition des larves.
- Pour les petites parcelles, il est également possible de capturer les adultes mâles grâce à l’action
d’une phéromone sexuelle.
Pour cela, placez un piège delta (petite maisonnette triangulaire ouvert sur les côtés. Photo ci-
dessous) quelques centimètres au dessus des feuilles du poireau.
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Dans le fond du piège, placez une plaque engluée et déposez-y la capsule de phéromone sexuelle.
Cette capsule imite l’odeur dégagée par la femelle dans le but d’attirer le mâle pour
l’accouplement.
Laissez le piège en place durant toute la période des vols. Changez la plaque engluée dès qu’il y a
trop de papillons ou de débris (feuilles, autres insectes,…) afin que le piège soit toujours
opérationnel.
LA MOUCHE MINEUSE DU POIREAU (
Phytomyza gymnostoma
)
¬ Description
Ce mouche grisâtre mesure environ 3 mm et possède des ailes hyalines plus longues que le corps.
La larve est un petit asticot mesurant jusqu’à 6 mm. Elle est de couleur jaune pâle. La partie
postérieure de la larve est large et munie d’une paire de stigmates, ce qui permet de la différencier
de la mouche de l’oignon.
La pupe (=chrysalide) est rougeâtre et d’une taille de 3-4 mm.
Adulte de mouche mineuse du poireau
(Source : Royal Horticultural Society)
Pupes de mouche mineuse du poireau
(Source : Société de l’Horticulture de l’Yonne)
¬ Dégâts
Cette mouche s’attaque à la plupart des Allium : poireau, ciboulette, ail, oignon,…
Au printemps, les galeries réalisées par les larves affaiblissent les plantes. Les feuilles se
ramollissent et se déforment. Il s’en suit un arrêt de la croissance du poireau, suivi de son
dépérissement complet.
De plus, à la récolte, la présence de pupes dans le blanc du poireau, le rend impropre à la
consommation.
Les attaques d’automne sont mieux supportées par les plantes car celles-ci sont souvent mieux
implantées à cette saison.
¬ Biologie
Courant du mois d’avril, la femelle de la mineuse du poireau vient pondre au sommet du feuillage
des poireaux.
A l’éclosion, les larves vont pénétrer dans les feuilles, sous l’épiderme, et réaliser des galeries
sinueuses jusqu’à la base de la plante.
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Toujours dans leur galerie, les larves vont se transformer en chrysalide et rester dans cet état
jusqu’à la fin de l’été.
Fin août, apparaissent les adultes, issues de ces chrysalides, qui vont rapidement pondre à
nouveau des œufs sur les poireaux. Durant l’hiver, ces larves vont se chrysalider et donner
naissance aux adultes au printemps suivant.
¬ Lutte
Il n’existe pratiquement pas de solutions curatives pour lutter contre ce ravageur.
- Préventivement, utilisez un filet anti-insecte pendant la période de vols de cette mouche.
Faites en sorte que le filet ne touche pas les feuilles du poireau.
- En début d’attaque, il est recommandé de couper et brûler les feuilles atteintes avant que les
larves ne descendent jusqu’au cœur du poireau.
- Réalisez des rotations de cultures d’une année sur l’autre.
- Après la culture, les déchets de cultures (pouvant abriter encore des pupes) seront brûlés. Il
faut éviter de les mettre sur le compost.
- Enfin, gérez, si cela est possible, la date de semis pour éviter la présence de feuillage pendant
la période des vols.
LA MOUCHE DE L’OIGNON (
Delia antiqua
ou
Phorbia antiqua
ou
Hylemyia antiqua
)
Cette petite mouche, semblable à la mouche domestique, peut également occasionner des dégâts
sur poireaux.
¬ Description
L’adulte est de couleur gris avec 5 bandes foncées sur le thorax. Les ailes sont jaunâtres.
La larve est blanche et mesure entre 6 et 8 mm.
La pupe est marron, annelée et ovoïde. Elle mesure environ 7 mm.
Adulte de mouche de l’oignon (source : INRA) Larves de mouche de l’oignon (source : INRA)
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¬ Dégâts
Il est fréquent de retrouver des attaques de cette mouche sur poireaux, oignons, ail et échalotes.
Les larves se nourrissent du cœur des poireaux. Ces attaques entrainent la fanaison de la plante
qui prend alors une teinte grisâtre et s’arrache facilement.
Une même larve peut attaquer plusieurs plantes avant de se nymphoser (= chrysalide).
¬ Biologie
On compte plusieurs générations par an. Les adultes apparaissent fin avril, courant du mois de
mai.
La femelle pond par cycles successifs espacés de 15 jours. Les adultes de la deuxième génération
apparaissent dans le courant du mois de juillet.
Les œufs sont pondus sur les jeunes poireaux ou dans le sol près des pieds de poireaux. Les larves
pénètrent dans la plante en passant entre les pousses des feuilles ou par la base des racines. Les
attaques sont une porte d’entrée pour une bactérie qui provoque une pourriture de la plante. Les
larves se nourrissent alors des tissus en décomposition.
Le passage de l’état de larve à l’état adulte (= la pupe) a lieu dans le sol, à 5-10 cm de profondeur.
Les pupes resteront dans le sol jusqu’au printemps suivant.
¬ Lutte
- Préventivement, semez et plantez tardivement pour limiter les attaques de première
génération.
- Évitez d’apporter du fumier frais.
- Placez un filet anti-insecte durant les périodes de vol.
- En cas d’attaque, arracher et brûler les plantes atteintes avant que les larves ne passent d’une
plante à l’autre.
SOURCE PHOTOS ET TEXTE :
- http://www.inra.fr/hyppz/RAVAGEUR/3delant.htm
- http://www.inra.fr/hyppz/RAVAGEUR/3acrass.htm
- http://www.horticulture-yonne.fr/
- http://www.biobest.be/
- http://www.rhs.org.uk/research/scienceexchange/pests.asp
- Journées Techniques Fruits & Légumes et Viticulture Biologiques Page 100
- Beaune, les 6 et 7 décembre 2005
- Otto Schmid et Silvia Henggeler, 2003. Ravageurs et maladies au jardin. Les
solutions biologiques. Ed. Terre Vivante
- Collectif, 2003. Guide santé du jardin. Ed. Larousse
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