Marek Halter conte les femmes de l'islam.
[De Muhammad à Khadija] « Quand j’étais pauvre,
elle m’a enrichi : quand tout le monde m’abandonnait, elle m’a réconforté ; quand on me traitait
de menteur, elle a cru en moi.
» Sans sa plus jeune fille, Fatima, guerrière intransigeante, Mahomet n'aurait jamais pu imposer
l'Islam dans la péninsule arabique. Et si Aïcha, la dernière épouse, n'avait pas fidèlement
retranscrit ses paroles, nous ne connaîtrions pas le Coran”, affirme-t-il sans ambages.
Veuve, belle et riche, Khadija s'est remariée tardivement pour maintenir sa place dans la
société très masculine de La Mecque. Contre toute attente, elle a choisi un homme pauvre et
illettré, Muhammad ibn Abdallâh, dont elle est devenue la première femme. En dix ans de
bonheur, elle a su imposer Mohammad auprès des puissants clans de La Mecque, formant
avec lui un couple exceptionnel, modèle de sagesse et de modération. Lorsqu'une série de
tragédies s’abat sur le pays, et que la peste, les inondations et la mort endeuillent la famille,
face à ces coups du destin, Khadija fait preuve d’un courage et d’une force inouïs.La paix
revenue, Mohammad s’isolera alors dans le désert où, un jour, l’ange Gabriel lui transmettra les
paroles du Dieu Unique. Mohammad, à cet instant, croit devenir fou mais Khadija pressent qu’il
s’agit là d’un grand événement et se dressera contre tous pour défendre la parole nouvelle de
son bien-aimé, C'est en grande partie grâce à elle que Mohammad ibn Abdallâh bâtira ainsi
l’une des plus remarquables aventures religieuses du monde...
Le rôle déterminant de Khadija dans l'avènement de l'islam.
“Comme il ne savait pas lire, et encore moins écrire, il a accumulé les sourates – ce qui veut
dire "chapitre" en araméen. Puis, Khadija a fait venir des scribes et, de mémoire, Mahomet a
dicté ces sourates. Rédigées en arabe sur toutes sortes de supports, ce récit ne sera rassemblé
que plus tard pour former le Coran, qui veut dire "récitation". La révélation initiale de Mahomet,
c’est celle d’un Dieu qui s’adresse à un peuple polythéiste dans sa propre langue, l’arabe .”,
résume Marek Halter.
Choisir le personnage de Khadija n'a rien d'anodin. “Il y avait urgence à raconter cette histoire
car il est urgent que les musulmanes puissent se trouver un modèle. Les jeunes sont en
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