A Rome, sur les pas de Plutarque

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A Rome, sur les pas de Plutarque
GENCOD : 9782311001068
PASSAGE CHOISI
Extrait de l'introduction
Mestrius Plutarchos, notre Plutarque (40/50-119/125 de n. è.) était romain. C'était un
chevalier romain, originaire de Grèce et de culture grecque. Cette double appartenance
civique n'en fait pas un «collaborateur» des Romains, mais un membre banal de l'élite de
l'Empire. Sans apprécier outre mesure la brutalité manifestée par certains gouverneurs et
soldats, cette élite s'était en effet ralliée au régime fondé au IIe siècle av. n. è., après la
conquête de la Grèce, et qui s'était structurée sous une forme apaisée et pacifique avec la
naissance de l'Empire, au début de l'ère chrétienne.
Plutarque est grec et fier de l'être. Il est parfaitement conscient du joug romain qui pèse sur
le monde, mais il n'en est pas moins un Romain, un membre de l'élite romaine. Comme les
interlocuteurs de ses traités, il se sent «gréco-romain», la romanité étant une qualité qui
transcende l'origine locale. Il marie les deux cultures, et éclaire l'une par l'autre. Il connaît
assez de latin pour consulter des ouvrages écrits dans cette langue et pour mener des
enquêtes étymologiques. Les institutions romaines ne lui sont pas étrangères. Il les a
connues à travers la lecture et par la fréquentation d'amis romains, pour la plupart originaires
de la partie occidentale de l'Empire, comme son protecteur Mestrius Florus, à qui il devait
sans doute d'avoir été fait citoyen romain. Plutarque s'est d'ailleurs rendu à deux ou trois
reprises à Rome où il a résidé un certain nombre d'années (75-79 ; 93-94). C'est donc un
Grec relativement bien informé de tout ce qui touche Rome.
Après ses études, à Athènes, où il avait fréquenté l'École platonicienne, Plutarque avait
effectué plusieurs voyages, notamment, donc, à Rome où il parvint à obtenir un brevet de
chevalier, et peut-être même les ornements de consul. Par cette distinction, sans devenir
réellement membre du Sénat romain, il possédait le rang honorifique d'ancien consul. Autant
dire que Plutarque avait des protecteurs puissants et était bien en cour au Palatin. Après une
vie partagée entre les missions officielles et l'érudition, il se fixa à l'âge mûr dans sa patrie, à
Chéronée, en Béotie. Il était aussi citoyen de Delphes et depuis 90 prêtre du sanctuaire
d'Apollon. Il entretenait à son domicile une sorte d'académie, où des jeunes gens venaient se
cultiver dans tous les domaines.
Plutarque est l'un des auteurs les plus prolifiques de l'Antiquité grecque. Le catalogue
médiéval de ses oeuvres donne 227 ouvrages, dont 105 ont été conservés. Cette oeuvre
comprend d'une part les Vies parallèles, un ensemble de biographies comparées de Romains
et de Grecs, d'autre part les ouvrages moraux, au nombre de 79. Les Oeuvres morales
traitent de sujets très divers, qui vont des problèmes philosophiques aux questions politiques
ou historiques. L'inspiration est généralement platonicienne, avec des influences
pythagorisantes telles que les transmettait l'École platonicienne. Les Questions romaines
appartiennent aux Œuvres morales, parmi lesquelles sont citées également des Questions
grecques, qui sont conservées, et des Questions barbares, dont seul le titre nous est
parvenu. Il n'est pas impossible que ces trois oeuvres aient constitué un ensemble, même si
les Questions grecques sont très différentes des Questions romaines. Il semble enfin que les
Questions romaines soient à ranger parmi les oeuvres tardives de Plutarque. On s'accorde à
reconnaître qu'elles ont été écrites après la mort de Domitien en 96 de n. è., peut-être au
cours de la première décennie du IIe siècle.
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