FAMILLES 05
QU’ESTCE QUE LE DIABÈTE ?
Lorsque nous mangeons, les aliments sont transformés
en partie en sucre qui est utilisé comme source d’éner-
gie par les cellules de l’organisme. C’est l’insuline, une
hormone produite par le pancréas, qui régule le taux
de sucre dans l’organisme afin d’éviter qu’il ne soit
trop haut (hyperglycémie) ou trop bas (hypoglycémie).
Chez les diabétiques, l’insuline ne remplit pas son rôle
convenablement et le sucre s’accumule dans le sang
provoquant une hyperglycémie à l’origine de nom-
breuses aections.
Il existe trois types de diabète.
Le diabète de type 1. Le diabète de type 1 égale-
ment connu sous le nom de diabète insulinodépendant
représente 10 à 15 % des cas de diabète.
Le diabète de type 1 se manifeste soit dès l’enfance, à
l’adolescence ou chez les jeunes adultes. Il s’agit d’une
maladie auto-immune dans laquelle notre système im-
munitaire crée des anticorps qui détruisent les cellules
du pancréas productrices de l’insuline. Actuellement, il
est impossible de prévenir ce type de diabète.
Le diabète de type 2. Appelé également diabète
non insulino-dépendant ou diabète de la maturité, le
diabète de type 2 concerne 90 % des personnes diabé-
tiques. Il s’agit d’une maladie métabolique qui résulte
de la conjonction de deux phénomènes étroitement
liés.
- Il y a d’abord une diminution de la sensibilité des
cellules à l’action de l’insuline, ou insulinorésistance.
L’insuline peine à faire entrer le
glucose dans les cellules pour leur
apporter leur énergie.
- Il y a ensuite une hyperinsuliné-
mie réactionnelle. Le pancréas va
fabriquer de plus en plus d’insu-
line pour tenter de « forcer » l’entrée du glucose dans
les cellules afin de maintenir une glycémie normale. À
la longue, il s’épuise jusqu’à ne plus fabriquer susam-
ment d’insuline ce qui va provoquer une augmentation
du taux de glucose dans le sang.
Le diabète de type 2 se manifeste généralement après
l’âge de 40 ans. Cependant, depuis quelques années,
on remarque que ce diabète apparaît également chez
l’enfant en excès de poids ou obèse.
Le diabète de grossesse. Certaines femmes en-
ceintes n’ayant jamais présenté de
diabète auparavant, développent un
diabète vers la fin du 2e et au 3e tri-
mestre de leur grossesse. Dans 90 %
des cas, le diabète de grossesse dis-
paraît après l’accouchement. Cepen-
dant, les femmes ayant développé ce
type de diabète courent un risque
plus grand de développer, des années
plus tard, un diabète de type 2.
Comme il n’y a pas de symptômes
évidents, il faut contrôler le taux de sucre durant toute
la grossesse car ce diabète augmente le risque de fausse
couche, d’accouchement prématuré et de mise au
monde d’un bébé plus gros que la normale.
Le diabète ne se transmet pas de la mère à l’enfant du-
rant la grossesse mais il existe des facteurs héréditaires
prédisposant au diabète.
CAUSES ET FACTEURS DE RISQUE
Les causes du diabète de type 1 sont mal connues. On
ne connaît donc pas les raisons qui mènent l’orga-
nisme à fabriquer des anticorps. Il semblerait que la
réaction auto-immune soit déclenchée par des facteurs
environnementaux, infectieux, alimentaires ou psy-
chologiques. Il existe également une prédisposition
génétique mais elle est moindre que pour le diabète de
type 2. Actuellement, il est impossible de prévenir le
diabète de type 1.
Dans le cas du diabète de type 2, il n’y a pas une seule
cause précise mais un ensemble de facteurs.
TOUT SAVOIR
SUR LE DIABÈTE
Le diabète est une maladie chronique incurable qui se traduit
par une élévation anormale du taux de sucre dans le sang.
Sans traitement approprié, cette maladie peut être à l’origine de
graves complications.
DIABÈTE
6
Le diabète est
un trouble de
l’assimilation, de
l’utilisation et
du stockage du
glucose (sucre)
apporté par
l’alimentation.
On peut être
diabétique sans
le savoir, et ce,
depuis des années.
06 FAMILLES
Le facteur génétique est présent. Ainsi, 30 % des enfants
dont un parent est diabétique non insulino-dépendant
seront diabétiques à leur tour en vieillissant. Le mode
de vie occupe une place importante dans la survenue de
la maladie. Elle survient le plus souvent chez les sujets
en surpoids, ne pratiquant aucune activité physique et
ayant une alimentation déséquilibrée. Les personnes
en surpoids ont cinq fois plus de risque d’être diabé-
tique que celles de corpulence normale. Chez les obèses
(surpoids extrême), ce risque est multiplié par dix.
Il est à noter que certains médicaments (corticoïdes,
certains neuroleptiques, immuno-suppresseurs, etc.),
des maladies inflammatoires du pancréas (alcool,
calculs, mucoviscidose, etc.) et des dérèglements endo-
criniens peuvent aussi causer du diabète. On parle alors
de diabète secondaire.
QUELS SONT LES SYMPTÔMES ?
Le diabète de type 2, surtout, ne se manifeste par aucun
symptôme particulier. Il peut donc rester « silencieux »
pendant des années. Ce qui a pour conséquence que le
diagnostic est souvent établi avec cinq ou dix ans de re-
tard alors que l’excès de sucre a déjà provoqué de graves
dégâts ou, par hasard, à l’occasion
d’une prise de sang.
Cependant, il existe un certain
nombre de signes précurseurs
qui, s’ils sont plus marqués qu’en
temps normal, doivent vous inci-
ter à consulter votre médecin :
envie fréquente d’uriner (jour et
nuit), fatigue, manque d’énergie,
perte de poids, soif importante,
faim constante, mauvaise cica-
trisation, engourdissement, fourmillements dans les
mains et les pieds, infections récurrentes touchant la
peau, les gencives, les organes génitaux, etc.
À un stade plus avancé, la maladie se manifeste par des
troubles visuels (vision floue), douleurs ou crampes des
jambes, impuissance, pathologie cardiaque ou vascu-
laire, etc.
Les signes sont les mêmes quel que soit le type de dia-
bète. Mais ils ne se présentent pas tous de la même
manière ni avec la même intensité. Dans le diabète
de type 1, les symptômes évoluent rapidement et sont
souvent spectaculaires. Dans le diabète de type 2, les
symptômes évoluent plus lentement et ne se déclarent
que tardivement.
LES COMPLICATIONS POSSIBLES
DU DIABÈTE
Trop de sucre dans le sang pendant une longue période
détériorent précocement les vaisseaux sanguins et les
nerfs : les vaisseaux sanguins se rétrécissent et dur-
cissent progressivement et l’aux de sang ne se fait
plus correctement ; les nerfs sont également touchés.
Les complications peuvent être de deux types :
Les macroangiopathies : Il s’agit de l’atteinte des
gros vaisseaux qui irriguent le cœur, le cerveau ou les
jambes.
Le diabète augmente par deux le risque cardio-vascu-
laire, et celui-ci est encore plus élevé lorsque la maladie
est associée à d’autres facteurs qui altèrent les parois
artérielles tels que le tabagisme, l’obésité, l’excès de
cholestérol dans le sang ou l’hypertension artérielle.
Il faut savoir que les accidents cardio-vasculaires (an-
gine de poitrine, infarctus du myocarde, artériopathie
des membres inférieurs, accidents vasculaires céré-
braux, etc.) constituent la première cause de mortalité
chez le patient diabétique.
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Un belge sur vingt
est atteint de
diabète, et après
65 ans un sur dix
présente un diabète
de type 2, mais un
sur deux n’a pas été
dépisté.
© corbis
FAMILLES 07
Les microangiopathies : l’irrigation sanguine des
petits vaisseaux de certains organes peut être altérée
ce qui peut avoir des conséquences particulièrement
sévères sur les yeux, les reins ou le système nerveux.
Des troubles oculaires (rétinopathie)
La rétinopathie correspond à l’atteinte des petits
vaisseaux de la rétine. Il s’agit de la complication du
diabète la plus fréquente. Les lésions de l’œil passe
généralement inaperçues car elles ne causent pas de
douleurs. Mais il est important d’agir si on veut éviter
des problèmes de vue pouvant aller jusqu’à la cécité.
Des lésions au niveau des reins (néphropathie)
Les reins sont constitués d’une multitude de minus-
cules vaisseaux sanguins qui forment un filtre dont le
rôle est d’éliminer les toxines et déchets du sang. Le
diabète va entraîner une détério-
ration progressive des reins qui se
manifestera par divers problèmes,
allant de l’insusance rénale à
la maladie rénale irréversible.
Àl’heure actuelle, les seuls traite-
ments sont la dialyse ou la gree
du rein. L’insusance rénale
chronique atteint à long terme la
moitié des diabétiques.
Une atteinte des nerfs (neuropathie)
Tous les nerfs de l’organisme peuvent être touchés. On
distingue l’atteinte des nerfs périphériques qui per-
mettent de faire bouger les membres et les diérentes
parties de la tête (yeux, mâchoires) de celle des nerfs
du système nerveux autonome qui commandent les
actions involontaires qui se produisent dans votre
corps (rythme cardiaque, digestion, etc.).
En général, la neuropathie périphérique se caractérise
par des picotements, des pertes de sensibilité et des
douleurs qui se manifestent d’abord au bout des orteils
ou des doigts, puis remontent progressivement le long
des membres atteints. La personne étant insensible à
la douleur, cela favorise l’apparition de blessures, qui
peuvent se transformer en lésions graves.
La neuropathie du système nerveux autonome peut
entraîner des symptômes variés tels que : atteinte
de la régulation de la pression artérielle, tachycardie
(rythme cardiaque trop rapide), perturbation de la
digestion, envie d’uriner ou à l’inverse aucun besoin
d’uriner, défaut de sudation, impuissance, etc.
6
Le diabète ne se
guérit pas mais
les traitements
permettent
de contrôler
efficacement la
glycémie.
VRAI FAUX
La plupart des personnes atteintes du diabète ne le
savent même pas. Ce vrai ou faux a pour but de tester
vos connaissances sur le diabète et, peut-être, vous
éviter d’être atteint un jour par cette maladie.
Les diabétiques ne peuvent pas manger de sucre ?
FAUX Les diabétiques peuvent manger du sucre.
Cependant, il n’est pas conseillé de manger trop de
sucre car cela favorise l’obésité. On conseille les sucres
complexes (féculents, pain complet, etc.) au détriment
des sucres simples (sodas, sucreries, etc.)
C’est le foie qui fournit le glucose dont nous avons
besoin, même en cas de jeûne absolu. En fait
l’alimentation n’apporte qu’une recharge. Si elle est
trop pauvre en glucose, le foie transforme les muscles
et éventuellement les graisses en glucose.
En renouvelant ses stocks, le foie permet à l’organisme
de disposer de près de 300 g de glucose par 24 heures
même en cas d’arrêt de l’alimentation.
La consommation excessive de sucre
provoque le diabète ?
FAUX Le diabète se caractérise par une hyperglycémie,
c’est-à-dire une concentration excessive de sucre dans le
sang. La consommation excessive de sucre ne provoque
pas le diabète. Il semblerait que c’est l’excès de graisse
(beurre, fromage, charcuteries, viennoiseries, etc.)
qui accroît les risques chez les sujets génétiquement
prédisposés. Beaucoup d’aliments (en particulier les
féculents) contiennent du sucre et sont donc susceptible
de faire augmenter sa concentration dans le sang. Il faut
également savoir qu’il y a autant de glucides dans du
pain que dans du chocolat… Pour éviter que le diabète
s’aggrave, il faut manger de tout, un peu et pas toute la
journée.
Les diabétiques ont un appétit anormalement
développé pour le sucre ?
FAUX Un diabète qui n’est pas soigné donne faim, mais
pas forcément de sucre.
On peut être atteint de diabète sans le savoir ?
VRAI On estime qu’un diabète de type 2 débute
généralement 8 à 10 ans avant qu’on le diagnostique.
Le dépistage du diabète est facile ?
VRAI Il s’agit d’un simple test sanguin effectué chez le
médecin. On place une goutte de sang recueillie au bout
du doigt sur une bandelette réactive et on insère
celle-ci dans un appareil qui mesure instantanément le
taux de glucose dans le sang. Le dépistage est conseillé
aux personnes considérées à risques.
6
08 FAMILLES
DIABÈTE
Les lésions du pied (pied diabétique)
Chez le diabétique les vaisseaux sanguins sont abî-
més, ils n’apportent donc pas correctement l’oxygène
indispensable à la vie des tissus du pied. Ce qui rend
la peau extrêmement fragile. En outre, la personne n’a
plus de sensibilité au niveau du pied. Blessure, brûlure,
ampoule, cor… ne font plus du tout mal. Elle va donc
continuer à marcher sur sa blessure sans s’en rendre
compte. Et pour finir, le diabète rend la cicatrisation
plus lente ce qui favorise l’infection de ces plaies. Les
lésions au pied des diabétiques doivent être prises en
compte très sérieusement car elles peuvent parfois
entraîner une amputation.
LES TRAITEMENTS
Le diabète de type 1 est dû au fait que le pancréas
ne sécrète pas assez d’insuline. Le traitement habituel
consiste donc en l’apport d’insuline administrée avec
des injections quotidienne à l’aide de seringues ou de
stylos ou de manière continue à l’aide d’une pompe à
insuline reliée à un cathéter placé sous la peau.
Le traitement sera complété par des recommandations
visant à adopter une alimentation saine et à encoura-
ger la pratique d’activités physiques.
Dans le cas du diabète de type 2, la prévention et
le traitement initial repose en priorité sur l’adoption
d’une alimentation équilibrée et pauvre en graisses et
sur l’élimination, si nécessaire, des kilos superflus. La
pratique d’une activité physique régulière (marche, na-
tation, etc.) est également conseillée. Ces mesures sont
généralement susantes pour équilibrer le diabète
lorsque les complications
ne sont pas apparues.
Le diabète de type 2 est
une maladie évolutive.
Avec le temps, les mesures
hygiéno-diététiques ne
donnent plus de résultats
satisfaisants, le médecin
peut alors prescrire des médicaments antidiabétiques
oraux (ADO). La gamme des ADO est aujourd’hui très
large, ce qui permet de trouver la solution la mieux
adaptée pour chaque patient.
En général, le médecin commence par prescrire un seul
médicament oral (la metformine) et lorsque les résul-
tats ne sont plus susants, il associe plusieurs médica-
ments. Il existe six familles d’ADO qui ont des actions
spécifiques et permettent d’équilibrer le diabète. Ces
ADO sont prescrits en tenant compte de la durée du
diabète, l’âge du sujet et des contre-indications éven-
tuelles.
Les biguanides. Ils sont représentés par la Metformine,
le traitement le plus courant. Il permet de diminuer la
résistance à l’insuline.
Les sulfamides hypoglycémiants qui stimulent la sécré-
tion d’insuline par le pancréas.
Les glinides qui vont forcer le pancréas à sécréter de
l’insuline au moment des repas.
Les inhibiteurs de l’alpha-glucosidase. Ils ralentissent
l’absorption des sucres contenus dans l’alimentation ce
qui améliore la glycémie après le repas.
La pioglitazone qui améliore la sensibilité à l’insuline
des tissus notamment musculaires et graisseux.
Les inhibiteurs de la DPP4 qui amplifient un méca-
nisme naturel de l’organisme appelé « voie des incré-
tines » qui contribue à la régulation du taux de sucre
dans le sang.
Après des années d’évolution, les médicaments oraux
ne sont généralement plus ecaces. Certaines per-
sonnes doivent alors s’injecter une dose d’insuline en
complément du traitement oral.
Des visites régulières chez le généralistes, le diabéto-
logue, le cardiologue, etc. sont nécessaire pour évaluer
l’ecacité du traitement et éviter les complications du
diabète.
Diabète gestationnel En général, des modifications
au niveau du régime alimentaire et un contrôle du
poids susent à maintenir la glycémie dans les valeurs
normales. Il arrive que le médecin doive prescrire de
l’insuline ou plus rarement certains médicaments hy-
poglycémiants. P
Sources
www.diabete-abd.be
www.diabete2-patients.com
www.diabete.qc.ca
www.diabete.fr
www.carenity.com
www.diabetenet.com
50% des diabétiques
meurent d’une maladie
cardio-vasculaire
Source: www.who.int
© corbis
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