NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
ÉTUDES
BIBLIQUES
La
littérature
johannique
en
langue
française
s'est
enrichie ces
derniers
temps
de
trois
nouveaux
ouvrages,
visant
tous
un
public
cultivé
assez
large
mais se
complétant
mutuellement
par
leur
méthod
e
particulière
d'aborder
la
pens
ée
de
saint
Jean
.
Le
Quatrième
Évangil
e
du
R. P.
Bouyer
est
un
commentaire
br
ef
et
ramassé
de
l'écrit
johannique
tout
entier
1.
L'auteur
évite
tout
apparat
scientifique
,
toute
discussion
d'opinions
qui
a
ur
ait
pu
gêner
un
effort
de
pénétration
calme
et
sereine
de
la
pensée
si
hautement
spirituelle
de
saint
Jean.
Il
n'
hésite
pas
à
s'arrêter
plus
longuement
à des
passages
clefs,
quitte
à
se
contenter
ailleurs
de
réflexions succinctes
ou
même
d'une
simple
paraphrase
du
texte.
C'est
donc
essentiellement
une
lecture
méditée
du
quatrième
évangile
que
le
P.
Bouyer
offre
aux
chrétiens;
un
commentaire
qualifié
certes
au
point
de
vue
exégétique,
dégageant
bien
le sens
général
du
texte,
mais
sans
aller
jusqu'à
en
montrer
toutes
les
implications
plus
difficilement saisissables.
Quelques réflexions
préalables
introduisent
ce
commentaire:
l'originalité
du
quatrième
évangile;
son
auteur;
l'idée
johannique
de
l'histoire
; les
carac
-
tères
littéraires,
le
plan
et
le
contenu
de
l'ouvrage.
Le
R.
P.
Boismard,
nous
le
savions
déjà
par
son
travail
sur
le Prologue,
n'hésite
pas
à
entraîner
ses
lecteurs
dans
les
dédales
de
l'exégèse.
Persuadé
qu'il
faut
peiner
sur
les difficultés
d'un
texte
pour
pouvoir
en
saisir
le sens
et
les
moindres
nuances,
il
commente
maintenant
Jo.
l,
I9-II,
II,
Du
Baptême
à Cana
2,
étudiant
patiemm
e
nt
l'arrière-fond
vétéro-testamentaire
et
judaïque
du
texte,
éclairant
chaque
passage
à
l'aide
des
lieux
parallèles
johanniques
,
développant
assez
longuement
le
détail
de
certaines
discussions,
mais
tout
cela
dans
un
l
angage
s
impl
e
et
accessible
et
avec
une
clarté
vraiment
remar-
quable
.
Excell
e
nte
méthode,
nous
semble-t-il,
qui
aide
à
pénétrer
profondé-
ment
dans
l'évangile, à
en
expérimenter
vivement
les
dimensions
éternelles.
Saint
Jean
en
effet suggère les choses
plus
qu'il
ne
les
dit,
nous
projetant
ainsi
indéfiniment
dans
l'infinité
du
mystère
dont
il
parle,
mais
qu'il
n
'a
rrive
pas
à
exprimer
et
qu'intentionnellement
il
ne
veut
pas
emprisonner
dans
les
cadres
restreints
du
langag
e
humain.
Pour
comprendre
saint
Jean,
il
ne
faut
jamais
se
séparer
de
son
langage à
lui
; s'efforcer
au
contraire
d'en
épuiser
toutes
les possibilités,
souvent
multipl
es,
toujours
complexes.
Travail
diffi-
cile,
qui
exige
un
esprit
intuitif
et
imaginatif,
en
diapason
avec
celui
de
l'évan-
géliste, ainsi
qu'un
sain
équilibre
empêchant
d'
imposer
au
langage
ouvert
et
souple de
saint
J
ea
n des fantaisies
qui
n'ont
plus
rien de
commun
avec
sa
pensée. Les
commentaires
du
P.
Boismard
font
preuve
de
toutes
ces
qualités.
On
sait
qu'il
n'aime
pas les chemins
battus;
il
a même
un
certain
faible
pour
I.
Louis
BOUYER,
Le Quatrième Évangile,
bltrodl~ction
à l'évangile
de
Jeall, traduction
ect
commelltaire, « Bible et
Vie
chrétienne
»,
l vol. de
240
pp., Tournai
et
Paris,
asterman,
20
éd., 1955.
2 . M.-É.
BOTSMARD,
O.P., DII Baptême à Catla
(Jean,
l ,
I9
-11,
II
J,
« Lectio divina»
18,
l vol. de
172
pp., Paris, éd. du Cerf, 1956. .
I90
REVUE
THOMISTE
des
solutions
peu
communes.
Même
l'
on
ne
le
suivra
pas,
on
recueillera
toujours
avec
fruit
ses réflexions
pertinentes,
éclairantes
d'une
manière
ou
d'une
autre
pour
l'intelligence
du
quatrième
évangile
.
Une
conclusion
importante
ressort
de
ce
que
nous
venons
de
dire:
con-
ceptualiser
la
pensée
johannique,
c'est
forcément
la
dépouiller
en
partie
de
son
dynamisme
inné
et
connaturel,
la
diminuer
et
l'appauvrir
dans
une
cer-
taine
mesure.
Toute
théologie biblique, si
valable
soit
-elle,
entraîne
néces-
sairement
cet
inconvénient
.
On
ne
l'accepte
que
pour
gagner
sur
un
plan
ce
que
l'on
perd
sur
l'autre.
On
l'accepte
d'autant
plus
vo
l
ontiers
qu'une
théo-
logie
biblique
ne
pourra
jamais
être
un
but
en
soi,
un
système
qui
se repose
en
lui-même. Moins
immédiatement
au
service
du
texte
sacré,
puisqu'elle
renonce
à le
suivre
pas
à
pas,
la
théologie
biblique
y puise
non
seulement
tous
ses éléments
constitutifs
mais
encore
l'esprit
selon
lequel
elle les organise.
Elle
ne
doit
jamais
rien
inventer
ni
majorer,
mais
seulement
présenter
dans
un
ensemb
le
plus
ou
moins
réussi
ce qui,
d'une
manière
explicite
ou
implicite,
est
réellement
contenu
et
exprimé
dans
la
Bible.
La
construction
d'un
système
aussi cohérent, aussi
parfait
et
complet
que
possible,
n'est
pas
et
ne
pourrait
être
le
but
de
la
théologie
biblique.
Ce
n'est
qu'en
r
econnaissant
ces
limites
qu'on
en
appréciera
la
raison
d'être
et
la
véritable
grandeur.
Finalement
la
théologie
biblique
nous
ramène
au
texte
même
de
la
Bible
dont
en
réalité
elle
ne
s'est
jamais
séparée, mais,
cette
fois-ci,
pour
nous
permettre
d'y
pénétrer
plus
profondément,
d'en
avoir
une
connaissance
plus
ample
et
plus
unifiée.
Comme
la
théologie
spéculative,
et
conjointement
avec elle,
la
théologie
biblique
est
appelée
à se
dépasser
elle-même
dans
une
vue
de sagesse,
une
connaissance
épanouie
et
dépouillée de
la
Révélation
et,
surtout,
de Celui
qui
se révèle.
L'étude
sur
la
pensée de
saint
Jean
que
vient
de
publier
le
R.
P.
Bonsirven
a
été
écrite
dans
cet
esprit!
.
Pour
la
présenter
aux
lecteurs,
il
nous
a
semblé
utile
de
rappeler
quelques
principes
qui
doivent
guider
la
lecture
de ce
livre
et
permettre
de
ne
lui
demander
que
les services
qu'il
entend
rendre,
et
peut
réellement
rendre,
à
tout
chrétien
désireux
d'acquérir
une
connaissance
approfondie
de
la
pensée
de
saint
Jean.
*
* *
[M.-R.
W.]
G.-E.
CLOSEN,
S.J.,
Clefs pour la sainte Écriture, Considérations théologiques
sur les idées religie'uses fondamentales
de
l'A
ncienne A lliance,
traduit
par
Robert
Avice,
avec
un
avant-propos
de
Jean
Décarreaux,
coll. «
Renaissance
et
Tradition
», 1 vol.
de
312
pp.,
Bruges, éd.
Beyaert,
1954.
L'A.
n'a
pas
vou
lu
faire
un
répertoire
des
thèmes
fondamentaux
de
l'A.
T.
ou
une
initiation
biblique
complète,
mais
son
intention
est
simp
l
ement
d'in-
troduire
à
une
lecture
fructueuse
de
la
Bible, .d'appreI].dre
au
croyant
à
écouter
le Dieu
qui
parle
.
Pour
cela,
un
certain
nombre
de
textes
de
l'Ancienne
Alliance, récits,
prophéties
ou
psaumes
-
pas
nécessairement
les
plus
centraux,
ni
les
plus
essentiels
mais
toujours
significatifs -
sont
commentés
et
expli-
qués
.
Le
P.
Closen
écart
e
délibérément
la
méthode
allégorisante,
pour
pré-
férer
le sens
littéral.
Commentaire
direct,
sans
pédantisme,
informé
des
travaux
critiques
contemporains
à
la
publication
du
livre (l'horizon exégé-
tique
de
l'ouvrage,
de
la
sorte, ne
dépasse
pas
1940).
L'A
.
s'attache
à
montrer,
à
propos
de
chaque
th
è
me
abord
é,
sa
permanence
et
son
développement
1.
Joseph
BONSIRVEN,
S. J ., Le Timoitl dl, Verbe,
le
Disciple
biel~-aimé,
1 vol. de
240
pp., Toulouse, Apostolat de
la
Prière, 1956. .
~OTES
BIBLIOGRAPHIQUES
dans
la
litt
é
rature
hébraïque,
puis
son «
accomplissement»
dans
la
nouv
elle
économie,
non
sans
marqu
er au
passage
son o
riginalité
dans
le
contexte
religie
ux
du
monde
gr
éco-oriental.
Les
c
it
a
tions
patristiques,
encore
trop
peu
nombreuses
à
notre
gré,
une
référence
fr
é
qu
e
nte
à
la
liturgie
de
la
Nou-
velle Alliance,
viennent
élargir
la
perspe
c
tive.
La
leçon
qui
se
dégag
e,
c'est
la
gratuité
du
don
divin
.
Toute
démarche
reli-
gieuse
commence
par
l'initiativ
e de Dieu. Quid autem habes quod non accepisti?
C'est
aussi et
surtout
l'humilité
des i
nt
e
rv
entions
divin
es
jusque
dans
l'imm
en-
sité de la grâce
du
Tout-Puissant.
La
Bible
n'en
est-elle
pas
le té
moign
age?
La
sagesse de
Dieu
ne
s'est-elle
pas
an
éa
nti
e,
rapetissée
jusqu
épouser
la
faiblesse
du
parler
humain?
I
nfirma
mundi
elegit Deus. Ce
th
ème
de la
p
eti
tesse des
moyens
choisis
par
Dieu,
de l
'h
umilit
é
de
la
Geste
divin
e,
em-
porte
la co
nvi
c
ti
on.
On
songe
au
mot
de
Pascal:
«
Jésus-Christ
dans
un
e
obscurité
(selon
qu
e le
monde
appelle
obscurité) telle
que
les
historien
s,
n'écrivant
qu
e les
importantes
choses des
États,
l'ont
à
peine
aperçu.
»
Le
style
de
la
tr
a
duction
(1954)
est
correc
t.
Parfois,
le
commentaire
est
un
peu
lent
,
pas
assez
nerveux
.
Les
légères
fautes
de goi'it
qu
'o
n y
pourr
a
it
relever
sont
l
'exce
ption.
C'est
un
livr
e à
re
co
mmander
aux
catéchistes,
à
tout
chrétien
désireux
d'
aborder
la
Bible
avec
fruit.
[P.-L.
C.
]
TEXTES
ET
MANUELS
L'Éducation, « Les
Ens
eigne
ment
s
pontificaux
»,
Présentation
et
Tables
par
les Moines de Solesmes, l
vo
l.
de X-512-[72]
pp
.,
Paris,
Desclée
et
Ci
e,
1955.
L'
excelle
nte
co
llection
des
text
es
pontificaux
dont
nous
avons
déjà
pr
é-
sent
é les
premiers
volumes
s'est
enrichie
d'un
nouveau
recu
eil
dont
il
est
facile de saisir
l'importance
et
l'
ac
tu
a
lit
é.
Il
est co
ns
ac
à l'
Éduc
ation.
Sa
richesse défie
l'
a
nalyse
. Recueil ne signifie
pas
ici «
morc
ea
ux
choisis
»,
ou
du
moins le
choix
ne laisse de côté, dans les doc
uments
qui
ne
sont
pas
int
ég
ral
e-
ment
cités,
que
ce
qui
ne
conce
rn
e
pas
l'éducation.
On
a
donc
bien
l'en
sem
ble
des doc
um
e
nt
s
pontifi
ca
ux d
ep
uis
Pie
VII
conce
rn
a
nt
un
sujet
cap
it
al do
nt
l'É
glise
s'est
si
constamment
préoccupée.
Il
éta
it
particulièrement
oppo
rtun
de les
réu
nir.
Les
r
épé
titions
mêmes
soulign
ent
la
co
ntinuit
é
de
la
tradition;
et
l'
élargi
ssemen
t ,
l'
enr
ic
his
sement,
de
l'enseignement
des
papes
co
nt
empo
-
rains,
manifeste
une
vigilance
attent
i
ve
à
toutes
les
donné
es no
uv
elles.
Le
plan
général de la
synthèse
ai
nsi
obte
nu
e
reste
simple.
Deux
parties:
1.
L'édu-
cation de
l'h
om
me
racheté;
II.
Le
naturalisme
dans
l'éducation.
Chacune
com-
prend
deux ch
api
tr
es. -
Po
ur
la
première
:
1.
Sociétés
compéte
ntes
en
ma-
ti
ère d
du
ca
ti
on
(famille, Église,
État)
;
2.
L'excercice
de
l'
é
duc
a
tion
chré-
ti
e
nn
e.
-
Pour
la
seco
nd
e:
I.
Le
fl
éa
u
du
na
tur
alism
e;
2 .
Les
rem
èdes
au
na
tur
alisme. Mais ce
ca
dr
e
est
abo
nd
a
mm
e
nt
rempli.
Devant
ce
tt
e
synthèse,
on
ne
pourra
pas
dir
e
qu
e
l'
ense
ign
e
ment
m
ag
ist
é-
riel
rest
era
it
« n
égatif
».
Plus encore
que
les co
nd
a
mn
a
ti
ons et les rés
ist
ances
p
ar
rapport
à
l'
école « l
aïq
u
(qui
sont
d
ans
toutes
les m
émo
ir
es
mais
dont
on
t,~
ou~e
r
a
ici les
raisons
profondes
et
la
vér
it
able
orientation).
on
r
emarq
u
era
1 mSlstance s
ur
le devo
ir
d'éducation,
ses
buts,
ses
méthodes
.
On
s'arrêtera
particUlièrement,
comme
il
est
n
orma
l, à
l'enseignement
religieux,
destiné
à
n
ourr
ir
progressivement
et
solid
ement
un
e foi vi
vante,
en se sou
ciant
de ne
pa
s laisser la c
ultur
e
proprement
chrétienne
du
fidèle à
un
ni
veau
inférieur
à
la c
ultur
e
qu'il
acq
ui
ert
par
ailleurs
dans
les
domaines
profanes.
Citons
au
h
asar
d : «
Faites
en
sorte
qu
e vos e
nfants
et
vos
je
unes
gens, à
mesur
e
qu'ils
19
2
REVUE
THOMISTE
progressent
sur
le
chemin
des
années,
reçoivent
aussi
une
instruction
reli-
gieuse
toujours
plus
vaste
et
plus
fondamentale
...
))
(p. 372, n. 478).
Tous
les
éducateurs
chrétiens
et
les
catéchistes
auront
à
cœur
de
méditer
ce
recueil
rendu
si
aisément
accessible
par
les diverses Tables, logique
et
alphabétique,
soigneusement
établies
par
les Moines de Solesmes.
*
* *
S.
THOMAE
AQUINATIS,
Opusculum
de
Ente et Essentia,
«Text
us
philosophici))
in
linguam
japonicam
translati
cura
Instituti
S.
Thomae
Aquinatis
Kyôtoen-
sis,
edidit
V.-M.
POULIOT,
O.
P.,
cum
cooperatione
D.
A.
KUSAKA,
Kyôto
(Japon),
Institut
Saint-Thomas
d
'Aq
uin,
1955.
L'Institut
thomiste
de
Kyôto
inaugure
une
collection
de
textes
philosophi-
ques
médiévaux
accompagnés
de
leur
traduction
japonaise
.
Le
premier
volume
contient
le
de
Ente
et Essentia,
présenté
par
le
R.P
. V.-M.
Pouliot,
avec
le
concours
de
M.
A.
Kusaka
.
Il
ne
nous
appartient
pas
d'appr
écier
la
qualité
de
la
traduction;
mais
comment
ne
pas
saluer
avec
joie
une
initiative
pleine
de
promesses,
qui
est
déjà
le
fruit
d'un
long
travail
préparatoire
de
recherches
et
de
coopération
intellectuelle?
Une
Préface
trace
rapidement
le
portrait
de
ce
précurseur
que
fut
le
P.
Iwashit
a,
auquel
le
R.P.
Pouliot
dit
sa
reconnaissance
admirative.
C'est
grâce
à lui,
quoiqu
e
ap
rès
sa
mort,
que
l'Institut
thomiste
put
être
fondé
en
1945.
Il
a
pris
depuis
un
très
bel essor.
Pour
l'établissement
du
texte,
le P .
P.
s'est
servi
de
l'édition
critique
du
P.
Perrier.
Une
substan-
tielle
introduction
(en français,
puis
en
japonais), suivie
d'une
abondante
bibliographie,
expose
les
notions
essentielles,
utilisant
très
sp
écia
lement
les
travaux
de
M.
Ét.
Gilson.
On
ne
peut
que
féliciter
chaudement
l'A.
d'un
fruit
qui
vient
couronner
tant
d'efforts
et
souhaiter
le succès d'
une
entreprise
qui
peut
si
bien
servir
la
diffusion de
la
pensée
chrétienne
en
même
temps
que
les
hautes
études
philosophiques.
S.
THOMAE
DE
AQUINO,
Summa
theologiae,
cura
et
studio
Instituti
Studiorum
Medievalium
Ottaviensis,
t.
IV
: Tertia Pars, 1 vol. de LXVIII-2413-3089
pp
.,
Ottawa,
Commissio
Pi
a
na,
1953.
L'édition
canadienne
de
la
Summa
theologiae de
saint
Thomas,
publiée
par
la
Commissio Piana, a
connu
un
beau
succès.
Un
second
tirage
est
en
cours
d'achèvement
.
C'est
une
réimpr
ess
ion
,
mais
soigneusement
corrigée
et
notablement
amé
liorée d
ans
sa
présentation
matérielle.
Le
quatrième
volume,
contenant
les 90
qu
es
tions
de la Tertia Pars, a
paru.
Ayant
dé
présenté
les
précédents,
il
nous
suffira
de
rappeler
qu
e,
par
la
qualité
de son
texte
(c'est celui de
l'
é
dition
Piana,
mais les
variantes
sont
signalées),
et
surtout
par
ses
notes,
qui
n'ont
pas
encore
d'équivalent
pour
situer
et
per-
mettr
e de
retrouver
les c
itations
de
saint
Tl).omas,
cette
édition
manuelle
se
place
au
premier
rang.
(Son
prix
est
malheureus
eme
nt
celui
d'une
« devise
fort
e
)),
mais
des
réductions
sont
conse
nti
es
aux
prêtres
et
étudiants
ecclé-
siastiques.)
JOANN
ES
A
SANCTO-THOMA,
Cursus theologicus :
de
EOectibus gratiae, 1 vol.
de
XXVI-240
pp.,
Université
L
ava
l,
Québec, 1955.
En
dépôt
chez
P.
Lethielleux,
Paris.
L'e
xcelle
nt
e
initiative,
prise
par
l'Univ
ersité
canadien
ne
de
Laval,
de
publier
sous
un
e forme
commode
et
à
un
prix
abordab
l
e,
le
C1trsUs
theologicuS
de
J
oan
de
Sa
int
-Thomas
nous
avait
va
lu
huit
volumes,
déjà
signa
lés
dans
NOTES
BIBLIOGRAPHIQUES
I93
la
Revue
Thomiste;
le
neuvième
nous
parvient,
achevant
le
commentaire
de
la
Prima-Secundae.
Il
s'agit
des effets de
la
grâce,
tant
opérante
que
coopé-
rante:
la
justification
et
le
mérit
e.
C'est
dire
son
importance.
Il
n'y
a
pas
à souligner les
qualités
qui
ont
fait
le
renom
du
grand
Commentateur,
sa
pénétration
et
son
habituelle
fidélité à
son
Maître.
On
les
retrouve
dans
ce
volume
avec
cependant,
au
milieu
d'analyses
admirables,
un
fléchissement
pour
la
notion
même
de
mérite
surnaturel.
Comme
beaucoup
de
théologiens
de
son
époque,
Jean
de
Saint-Thomas
ne
pense
pas
pouvoir
le définir
sans
faire
appel
à
un
pacte
positif,
par
le
quel
Di
eu
accepterait
notre
mérite. Mais
ce
n'est
pas
de
saint
Thomas
qu'une
tell
e vue
peut
s'autoriser
(pas
plus
dans
le cas
présent
que
dans
la
th
éologie
du
péché
originel) ;
la
«
praesuppositio
divinae
ordinationis
» a
chez
lui
un
sens
beaucoup
plus
réaliste. Caje
tan
l'a
bien
compris:
«
quae
omnia
aliena
a
th
eologia reali
su
nt
» (in Iam_IIae,
q.
II4,a.
3,
nO
V). Mais ce
n'est
qu'une
faille
dans
une
œuvre
dont
il
est
superflu de louer
la
profondeur
et
dont
l'influence
a
été
grande.
On
ne
saurait
trop
remercier
les
éditeurs,
MM.
Armand
Mathieu
et
Hervé
Gagné,
de
la
remettre
en
si
bonnes
conditions
entre
les
mains
des
étudiants
et
des profes-
seurs de théologie.
P.
LUMBRERAs,
O. P., Praelectiones scholasticae
in
Secundam Partem
D. Thoma
e:
Vol.
IX,
de
Prud
entia, 1 vol.
de
XII-l20
pp.,
1952;
Vol. l,
de
Fine ultimo hominis, 1 vol. de
x-I30
pp.,
1954;
Vol.
VIII,
de
Spe
et
Caritate,
1 vol. de XII-256
pp.,
1954.
Madrid
-Buenos-Aires,
Ediciones
Studium
de
Cultura
et
Rome, « Angelicum».
L'œuvre
considérable
et
justement
appréciée
du
R.
P.
Lumbreras,
O.
P.
va
atteindre
son
ac
hèvement:
sur
les
douze
fascicules
que
comportent
ses
«
Praelectiones
scholasticae
in
Secundam
Partem
D.
Thomae
»,
onze
sont
maintenant
publiés
et
le
douzièm
e
est
annoncé.
Il
se
ra
consacré
au
traité:
de
Diversis Statibus hominum.
Les
de
rni
ers
parus
traitent
de
la
prudence,
de
la
fin
dernière
de
l'homm
e
et
des
vertus
d'espérance
et
de
charité.
On
connaît
la
nière de
l'A
. Il
sait
rester
à égale
distance
entre
le
manuel
sim-
plifié,
sommaire
ou
trop
massif,
et
le
long
commentaire
par
disputes
déve-
loppées,
traditionnel
dans
l'Écol
e.
Il
ne
prétend
pas
remplacer
le
texte
de
saint
Thomas,
mais
y
introduire
et
il a
jugé
à
bon
droit
qu'un
e
introduction
ne doit
pas
être
trop
lourd
e.
Sa
phrase
est
vive, concise,
clair
e;
il
sait
faire
le
point
d'
un
e
question;
un
e
érudition
de
bon
aloi lui
permet
à
chaque
instant
les
citations
les
plus
opportunes,
par
il
introduit
discrètement
à
l'œuvre
des
plus
grands
Commentateurs.
On
en
retire
parfois, il
est
vrai,
l'impression
qu'il se
dérobe
derrière
ces Maîtres,
et
cette
discrétion
donnait
à
plusi
e
urs
de ses
premiers
volumes
un
e a
llure
un
peu
trop
impersonnelle
.
Cette
im-
pression
s'atténue
b
ea
ucoup
pour
les fascicules
que
nous
signalons
et
l'A.
n'hésite
pas
à affirmer
nettem
ent
sa
propre
pensée
dans
les
questions
encore
en
débat
.
On
peut
certes
ne
point
partager
toutes
ses prises de position,
encore
que
dans
la
plus
grande
majorité
des
cas
elles
soient
des
plus
clas-
siques :
nous
ne
parlerions
pas
dans
le
même
sens de
la
conscience
et
de ses
rapports
avec
la
prudence,
mais alors
même
qu'elles
paraiss
en
t discutables,
on
ne
peut
l
eur
d
én
ier
la
clarté
et
la
science.
La
question
consacrée à
la
guerre,
au
traité
de la c
harité,
rassemble
avec
bonheur
de
beaux
t
extes
de
Vitoria;
plus originale
et
pleine
d'intérêt
est
l
'ét
ud
e de
la
sédition
et
des
conditions
d'une
just
e révolte.
On
ne
peut
que
so
uh
a
it
er
l'achèvem
en
t
prochain
d'une
œuvre
qui
permettra
à
bien
des
ét
udi
ants
de d
épasser
larg
em
ent
les
donn
ées
de le
urs
manuels
et
le
ur
donnera
le
goilt
de la l
ect
ure
de
saint
Thomas
.
[M.-M.
L.]
Revue Thomiste. -
13
.
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