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Hospitalier, ce qui n’est hélas pas toujours le cas, les patients s’adressant aux généralistes
de garde et aux Accueils des Urgences des Centres Hospitaliers Généraux.
Les patients agités trouvent difficilement une solution tant pour être calmés que pour être
évacués vers une structure hospitalière spécialisée souvent éloignée.
En 1997, la psychiatrie disposait de 72000 lits d’hospitalisation complète et de 27000 lits en
hospitalisation partielle de jour et de nuit, soit un total de 99000 lits auxquels s’ajoutent
10000 places d’accueil à temps complet dans des structures alternatives à l’hospitalisation.
Au total, plus d’un million de patients ont été pris en charge dans des structures intra ou
extra hospitalières.
En 1999, sur 26 régions, 4 n’avaient pas arrêté leur Carte Sanitaire de Psychiatrie et 10
n’avaient pas adopté leur S.R.O.S. psychiatrique. Si à l’origine, la circulaire de 1960 fixait le
nombre de lits en psychiatrie à 3 pour 1000 habitants, on note en 1997, une forte disparité
selon les régions, si la moyenne nationale est de 1,5, l’écart varie de 1 à 10 selon les
régions (19 secteurs de psychiatrie n’ont aucun lit d’hospitalisation complète). En
psychiatrie infanto-juvénile, les disparités sont encore plus criantes, et sur 323 secteurs de
pédopsychiatres 182 n’avaient aucune capacité d’hospitalisation et 17 départements ne
disposent d’aucun lit d’hospitalisation. Par contre, il persiste encore un suréquipement en
psychiatrie générale estimé en 1993 à 14310 lits excédentaires.
2. L’atteinte au libre choix
La seconde difficulté est l’atteinte au libre choix alors que toutes les réglementations
l’exigent. Lors de son accès au C.M.P. de « son secteur » le patient n’a pas le choix réel, ni
de son médecin, ni de l’équipe soignante. Une fois entré dans la filière, il lui sera
extrêmement difficile (et onéreux en frais de déplacement) de choisir une autre filière avec
d’autres partenaires.
Le malade peut avoir des raisons personnelles de choisir son équipe soignante, mais aussi
des raisons sociologiques qui lui imposent d’éviter de côtoyer son voisin, son parent ou son
collègue de travail, sans parler des murmures sur sa pathologie psychiatrique que le
quartier, le village ou la famille peuvent colporter. Certes, il pourrait aller ailleurs ou être
suivi en clinique ou en privé, mais à quel prix ? (Déplacements onéreux et compliqués dans
le temps et l’espace). Certes, il est aussi des circonstances qui imposent une prise en
charge en dehors du secteur (infirmier ou personnel soignant malade psychiatrique lui-
même) et les assurances ne font aucune difficulté pour les prises en charge de ces cas
particuliers, mais cela reste des exceptions.
3. L’articulation entre les soins psychiatriques et somatiques qui n’est pas formalisée
dans la sectorisation et ne dépend en fait que de la personnalité des acteurs de soins.
Le Conseil national de l’Ordre des médecins avait déjà été alerté de ces problèmes et des
difficultés de mise en place d’un secteur extra-hospitalier par rapport aux soins dispensés
par les médecins libéraux en 1976, et un rapport fut effectué par le Dr JACQUEMART en
1978.
Si l’on peut évoquer un réseau de suivi du malade mental, il semble extrêmement difficile
de le formaliser. Avant toute chose, il convient de considérer que les acteurs de ce suivi
sont loin d’avoir tous une formation médicale de base, les psychologues, les sociologues,
les assistantes sociales, les ergothérapeutes, les musicothérapeutes etc… sont une partie
intégrante et nécessaire du soin, mais n’ont aucune raison de répondre aux obligations
déontologiques de notre Code.