 Une zone humide
qu’est-ce que c’est ?
Présente
dans les prairies
de la Save Lisloise,
moi la Jacinthe
de Rome, jatteste
quelles sont
bien hu mides !
> DÉFINITION D’UNE ZONE HUMIDE
Ce sont des terrains, exploités ou non, habituellement
inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre
de façon permanente ou temporaire.
La végétation y est dominée par des plantes
hygrophiles (= aimant l’humidité) pendant au moins
une partie de l’année. (Définition du code de l’environnement)
Ce sont les marais, tourbières, bois
et prairies humides et inondables
et leurs annexes en eau : fossés,
mares, étangs,….
La nature du sol mais aussi des plantes caractéristiques, dites indicatrices,
permettent de déterminer si l’on est ou non dans une zone humide.
La Jacinthe romaine,
espèce emblématique
de la zone humide
de L’Isle-Jourdain
L’Iris des marais La menthe aquatique
Devenues rares, les zones humides constituent aujourd’hui un enjeu de
préservation très important au niveau mondial pour leurs multiples
rôles dans la protection des eaux, du climat et de la biodiversité.
Une convention internationale a été signée à RAMSAR (IRAN) en
1971, afin d’inciter tous les pays à protéger leurs zones humides.
Le 2 février est devenu “la journée mondiale des zones
humides” : l’occasion de plaider en faveur des zones humides !
> BIENS ET SERVICES RENDUS PAR LES ZONES HUMIDES
Travaux de drainage
Pollution
SERVICES DIRECTS
• l’alimentation en eau potable
• la production d’eau pour les
nombreux usages domes-
tiques et industriels
• les produits de la pêche et
l’aquaculture
• la production forestière
• l’agriculture : irrigation, pâ-
turages et fourrages
• la production de plantes pour
la pharmacopée, le rempaillage…
• le tourisme et le sport : utilisa-
tion des plans d’eau et rivières.
SERVICES
ENVIRONNEMENTAUX
• protection de la qualité de l’eau
(épuration, filtre, dégradation
de molécules)
• soutien d’étiage (= limiter
l’assèchement des rivières)
• prévention des risques : incen-
dies, inondations, glissements
de terrain
• fourniture d’oxygène, piégeage
de carbone
• réservoirs de matériel génétique
• réservoirs de faune et flore
• prévention des invasions ani-
males et végétales.
VALEURS SOCIALES
ET PATRIMONIALES
• intérêt patrimonial : bâtis tra-
ditionnels liés à la gestion
de l’eau (canaux, écluses,
lavoirs, moulins...)
• intérêt scientifique : suivi des
effets du changement clima-
tique, suivis biologiques,…
• intérêt éducatif : les mares,
par exemple, sont des mini-
écosystèmes très pédagogiques
• usages récréatifs : pêche, chasse,
randonnée, sports nautiques,
promenades en famille…
A noter :
tous les 2 février,
on fête les zones
humides
dans le monde
entier !
> MAIS LES ZONES HUMIDES DISPARAISSENT...
En France, on estime que 80 % des zones humides ont disparu (50%
depuis 1970) en lien avec l’évolution des activités humaines : drainages,
comblements, diminution de l’élevage, mises en cultures, boisements, artificialisation
des sols (construction, routes…), modification du lit des cours d’eau, prélèvements
excessifs d’eau, pollutions,…
Pourtant, les zones humides sont indispensables au bon fonction-
nement des écosystèmes et de la ressource en eau, et rendent de
nombreux services à la société.
 La zone humide
de L’Isle-Jourdain
> LE CONTEXTE
A l’Isle-Jourdain, la rivière a façonné la plaine, créant à force d’inondations, des milieux
humides. L’homme, depuis longtemps, a “domestiqué” ces milieux pour les utiliser : cultures,
pâturages, bois.
S’il n’a pu empêcher les crues, il a créé un réseau de chenaux, fossés et digues, pour permettre
d’irriguer et de fertiliser “naturellement” les terres, prairies et bois, mais aussi éviter qu’ils
ne soient trop engorgés.
Prairies
Une mosaïque
de zones humides
s'étendant
sur 400 hectares :
c’est ce paysage
que nous pouvons
découvrir aujourdhui.
Champs
cultivés
Mares
Plans d’eau
Réseau dense
de fossés Ouvrages hydrauliques
à l’abandon
Parcelles
enfrichées
Rivières
Forêts
riveraines
Bois spontanés
Peupleraies
Haies
et alignements d’arbres
Arbres têtards
ou “trognes”
> LE PROJET DE LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES
Restaurer une prairie humide en bord de Save pour
limiter les crues et protéger le captage d’eau
potable.
En 2012, la Communauté de Communes de la Gascogne
Toulousaine, avec l’appui de l’Agence de l’Eau Adour Garonne
et le fonds européen FEDER, a acheté une parcelle située en
bordure de Save, en amont du captage de l’eau potable de
L’Isle-Jourdain.
Cette parcelle de 13 hectares, initialement cultivée,
va faire l’objet d’une conversion en prairie humide :
• Creusement de 3 “casiers d’inondation” de 60 cm de
profondeur en bord de Save, afin de créer une dépression qui
pourra accueillir les crues.
• Conversion en prairie naturelle hygrophile (qui aime l’eau) à
partir d’un foin récolté dans des prairies humides existantes dans le
secteur ; cette technique innovante dite “fleur de foin” assurera rapide-
ment la constitution d’une prairie composée d’espèces naturelles adaptées aux
conditions locales et aux inondations.
• Gestion par fauche et pâturage qui sera confiée,
une fois la zone humide restaurée, à un éleveur.
Sur la parcelle retenue,
M. Abrahamovski (agriculteur
chargé de ré-implanter la prairie naturelle)
et Mme Fages (élue à la CCGT)
discutant de la préparation du sol.
Je p o u s s e ra i
bientôt dans
ce cha mp !
Ce projet de restauration en prairie humide
est co-financée par l’Union Européenne
et l’Agence de l’Eau Adour Garonne.
La parcelle du projet inondée
(janvier 2013)
La parcelle retenue
pour le projet de restauration...
Les travaux ont commencé :
ici le creusage des casiers d’inondation.
A terme, la parcelle restaurée
en prairie naturelle
accueillera un éleveur.
 La zone humide
et la prévention des crues
Sans les zones
hu mides,
nous subirions
plusieurs fois par an
des inondations
bien plus importantes,
aux conséquences
potentiellement
dramatiques.
Peupleraie, plaine et ville
inondées.
> UN RÔLE TRÈS IMPORTANT
La prévention des crues est le premier service rendu
par la zone humide de L’Isle-Jourdain.
C’est très important : la zone est soumise à des
inondations régulières (tous les 2 à 3 ans, parfois
plusieurs fois par an), à proximité immédiate du
bourg de L’Isle-Jourdain.
La Save, à l’image de toutes les rivières gasconnes, voit son niveau
varier avec les saisons : très basse en fin d’été, elle remonte en hiver, et
déborde au printemps et en début d’été lors de fortes pluies. Cependant, ce
sont des pluies exceptionnelles qui sont à l’origine des plus grosses inondations,
comme en juillet 1977, crue historique encore vive dans les mémoires.
Toute la vallée peut alors être inondée, jusqu’aux limites de ce que
l’on appelle “la zone d’expansion des crues”.
Les milieux naturels que sont les prairies, les bois et les plans d’eau situés dans cette zone,
constituent des zones d’épandage des eaux, appelées aussi “zones d’écrêtage des crues”. Lors
des inondations, l’eau y est effectivement “stockée” temporairement, ce qui limite d’autant
la masse d’eau qui s’écoule dans la rivière et évite l’inondation des zones situées en aval ou
plus en hauteur. Ces milieux relarguent ensuite l’eau lentement à la rivière, absorbant une partie sur place. La
couverture en herbe ou en bois assure une bonne absorption. Bien entendu, ce rôle d’écrêtage des crues varie en
fonction de la gestion hydraulique réalisée par les gestionnaires des parcelles, de la nature de la connexion avec
la rivière et les eaux du bassin versant, et de l’état du système hydraulique : une zone munie d’un énorme fossé
collecteur directement connecté à la rivière sera moins efficace qu’une zone avec un réseau dense de fossés
secondaires gérés avec des clapets et des écluses, comme il en existe à l’Isle-Jourdain.
Le rôle tenu par les fossés, prairies et bois
s’observe à chaque inondation.
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