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* Enfin, Il déclare lui-même cette égalité de nature avec son Père en affirmant très
clairement dans le Temple de Jérusalem : "Le Père et moi, nous sommes un" (Jn 10 30).
Certes, les apôtres n'ont pas compris sur le coup la portée de telles affirmations du Christ. Il
faut attendre la Résurrection pour que les écailles leur tombent des yeux et qu'ils reconnaissent la
divinité du Christ. Ainsi, une semaine après Pâques, ayant Jésus devant les yeux, Thomas est non
seulement acculé à reconnaître la réalité de la résurrection mais il va plus loin et professe aussi que
Jésus est Dieu en s'exclamant : "Mon Seigneur et mon Dieu !" (Jn 20 28).
La divinité de Jésus est une partie essentielle du témoignage des apôtres et des premiers
disciples de Jésus, même s'ils ne la formulent pas encore avec les termes techniques que forgeront les
théologiens des siècles suivants. Ainsi, saint Pierre reconnaît en Jésus l'auteur de la vie (Ac 3 15), saint
Paul - comme saint Jean, d'ailleurs (Jn 1 3) - affirme qu'il est créateur de toutes choses (Col 1 16) et
qu'il est de la même forme, c'est-à-dire de la même nature, que Dieu (Ph 2 6) ; en Lui, "se trouve
corporellement la plénitude de la divinité " (Col 2 9).
II HESITATIONS ET HERESIES
L'homme Jésus s'est dit Dieu et Il a donné, par ses miracles et par toute sa vie, des signes de la
vérité de cette déclaration. Devant la grandeur de cette affirmation, l'intelligence humaine s'affole et
perd pied. Au cours de l'histoire, elle va errer principalement sur trois points. Puisque "quelqu'un"
(une personne) s'est dit homme et Dieu, les erreurs pourront porter : soit sur l'affirmation de son
humanité (en la niant ou en la diminuant), soit sur celle de sa divinité, soit sur l'union de l'une et de
l'autre. Examinons rapidement l'histoire de ces hérésies.
A) - Les négateurs de l'humanité de Jésus
Trois grandes hérésies nieront que le Christ fut vraiment et complètement homme.
* D'abord les docètes qui prétendaient que Jésus n'avait que l'apparence d'un corps, que
cette enveloppe charnelle que les apôtres ont vue n'était qu'une sorte de fantôme :
Jésus semblait un homme, mais Il ne l'était pas vraiment. A ceux-là, saint Ignace
d'Antioche répondra que si le Christ a seulement semblé souffrir sur la croix, la
rédemption n'est aussi qu'une apparence et non une réalité.
* Les valentiniens soutiendront, eux, que le corps du Christ est venu du Ciel au travers
de Marie. Elle n'a été qu'un canal et n'a pas engendré l'Homme-Dieu. Le Christ a un
corps sidéral, d'une autre matière que le nôtre. Dans ce cas-là, Jésus n'est plus le
Messie de la lignée de David tant attendu par les juifs.
* Plus tard, Apollinaire soutiendra qu'en s'incarnant, le Christ n'a pas pu prendre une
humanité complète. Il a pris seulement un corps et les parties végétale et animale de
notre âme mais pas sa partie spirituelle. Il craint que l'intelligence et la volonté
humaines de Jésus aient pu entrer en conflit avec le Verbe. Les Pères orientaux
remarqueront avec raison qu'une telle conception est catastrophique. Si le Verbe n'a
pas pris une âme humaine, Il ne sauve pas nos âmes, car "seul ce qui est assumé par le
Christ est sauvé".
Association Notre Dame de Chrétienté