1 ECOLE DES MINES DE DOUAI BROCHARD (Tiphaine) JAUNET (Romain) ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE LA DEMARCHE HQE®, MYTHE OU REALITE ? Promotion 2010 Année Scolaire 2006 - 2007 2 3 Remerciements Nous tenons particulièrement à remercier notre parrain d’étude bibliographique, M. Laurent Alleman, Enseignant-Chercheur au département ChimieEnvironnement pour sa coopération et sa disponibilité durant toutes ces semaines. Nous exprimons également toute notre gratitude à M. Clément Loget, ElèveIngénieur à l’Ecole des Mines de Douai pour son aide précieuse dans notre recherche documentaire. Enfin, nous sommes reconnaissant envers M. Sesolis, Ingénieur HQE®, pour les conseils qu’il a su nous donner sur le travail effectué. 4 5 Table des matières Remerciements........................................................................................................... 3 Table des matières...................................................................................................... 5 Résumé....................................................................................................................... 7 Abstract....................................................................................................................... 9 Introduction............................................................................................................. 11 I. Définition de la démarche HQE® ............................................................. 13 I.1. Naissance et objectifs de la démarche HQE®..........................................13 I.2. Fondement de la démarche HQE® : 5 référentiels...................................15 I.2.1. Définition Formelle...................................................................... 16 I.2.2. Définition « Exigentielle » ........................................................... 16 I.2.3. Définition Explicite de la Qualité Environnementale (DEQE)...... 17 I.2.4. Système de Management Environnementale (SME).................. 18 I.2.5. Certification................................................................................. 19 I.3. Mise en place de la démarche.................................................................. 20 I.3.1. Un langage commun...................................................................20 I.3.2. Hiérarchisation des cibles........................................................... 21 I.4. Démarche portée vers le développement durable.................................... 22 I.5. Démarche de progrès............................................................................... 24 II. Démarche HQE® en théorie..................................................................... 27 II.1. Domaines abordés par la démarche........................................................27 II.2. DEQE : Exigences et Indicateurs Opérationnels................................... 28 II.2.1. Cibles de maîtrise des impacts sur l’environnement extérieur... 29 II.2.1.1. Les cibles d’éco-construction....................................... 29 II.2.1.2. Les cibles d’éco-gestion............................................... 31 II.2.2. Cibles de création d’un environnement intérieur satisfaisant…. 33 II.2.2.1. Les cibles de confort.....................................................33 II.2.2.2. Les cibles de santé....................................................... 36 II.3. Système de Management Environnementale.......................................... 38 II.3.1. Introduction................................................................................ 38 II.3.2. Présentation............................................................................... 39 III. Démarche HQE® en application............................................................. 41 III.1. Démarche HQE® en chiffres.................................................................. 41 III.1.1. Types de bâtiments appliquant la Démarche HQE®................ 41 III.1.2. Dépenses comparatives........................................................... 42 III.1.3. Gains dans une perspective de développement durable..........46 III.2. Exemples de bâtiments HQE®............................................................... 47 III.2.1. Lycée professionnel de Blanquefort (Gironde)......................... 48 III.2.2. Maison diocésaine de Châlons-en-Champagne (Champagne) 52 III.3. Démarche HQE® et démarches étrangères environnementales……… 56 Conclusion............................................................................................................... 61 Références................................................................................................................ 63 Glossaire................................................................................................................... 69 6 7 Résumé La démarche HQE® est une démarche environnementale volontaire. Elle a pour objectif de maîtriser les impacts sur l’environnement générés par une opération de construction d’un bâtiment, tout en assurant à ses occupants des conditions de vie saines et confortables tout au long de la vie de l’ouvrage. La démarche est basée sur un ensemble de cinq référentiels qui la définissent complètement. Parmi ces référentiels, deux prédominent et permettent au maître d’ouvrage de mettre en application cette démarche. D’une part, la Définition Explicite de la Qualité Environnementale (DEQE), définition qui regroupe 14 cibles. Chacune reprend des exigences mesurées à l’aide d’indicateurs opérationnels. D’autre part, le Système de Management Environnemental (SME), guide les choix et les décisions du maître d’ouvrage tout du long de son projet pour respecter au mieux la démarche. Il s’appuie sur la norme ISO 14 001. Initiée en 1992, par le ministre déléguée au logement et au cadre de vie, MarieNoëlle Lienemann, la démarche HQE® progresse pas à pas, participant à la construction durable. Elle suit par ailleurs un processus de certification. En outre, les coûts des ouvrages sont un facteur à intégrer au projet de réalisation. En effet, pour la démarche HQE®, l’investissement initial est légèrement supérieur à celui d’une construction traditionnelle mais il est compensé par des coûts de fonctionnement, de maintenance et d’entretien plus bas. Les économies réalisées sont significatives si l’on prend en compte la durée de vie du bâtiment sur le long terme. Enfin, nombreux sont les pays qui possèdent déjà leurs propres démarches environnementales. Elles attribuent une note globale sur les performances finales atteintes, contrairement à la démarche HQE® qui suit le projet de sa phase de conception jusqu’à sa réalisation. La démarche HQE® est donc une démarche méthodique qui permet aux maîtres d’ouvrage volontaires d’intégrer à leur projet un aspect environnemental. MOTS MATIERES – – – – Démarche HQE® DEQE Cibles Développement durable – – – – Environnement SME Référentiels Bâtiments 8 9 Abstract The HQE® approach is a voluntary environmental approach. It aims to control the environmental impacts generated by an operation of construction, while ensuring its occupants a healthy and comfortable living conditions throughout the life of the building. This approach is based on five systems of reference which define it completely. Among these systems of reference, two of them predominate and permit the project manager to apply this approach. On the one hand, the Explicit Definition of Environmental Quality (EDEQ), definition which gathers 14 targets. Each one considers requirements measured using operational indicators. On the other hand, the System of Environmental Management (SEM), guides choices and decisions of the project manager throughout its project in order to respect the approach as well as possible. It is based on the standard ISO 14 001. Initiated in 1992, by the minister delegated to the housing and to the framework of life, Marie-Noëlle Lienemann, the HQE® approach progresses step by step, taking part in sustainable construction. In addition, it follows a process of certification. Moreover, the costs of buildings are a factor which needs to be integrated into the project of realization. Indeed, for the HQE® approach, the initial investment is slightly higher than one of a traditional construction but it is compensated by running and maintenance costs. Savings are significant if we take into account the lifespan of the building on the long term. Lastly, a lot of countries have already their own environmental approach. They allot a total note on the final performances reached, contrary to the HQE® approach which follows the project from its phase of design to its construction. The HQE® approach is thus a methodical approach which permits voluntary project managers to integrate an environmental aspect into their project. KEYWORDS – – – – HQE® approach EDEQ Targets Sustainable development – – – – Environment SEM Systems of reference Buildings 10 11 Introduction L’effet de serre, le réchauffement de la planète, le trou dans la couche d’ozone, ne sont plus de vagues menaces lointaines. La conscience de la fragilité de notre environnement sensibilise de plus en plus le grand public à la qualité environnementale. Bien des domaines, dont celui du bâtiment, peuvent avoir des incidences néfastes sur les grands équilibres de la planète. Ces effets se mesurent surtout sur le terrain énergétique. En 2000, les secteurs résidentiel et tertiaire en France ont dépassé pour la première fois les 100 millions de tonnes d’équivalent pétrole en énergie consommée, soit 46 % de la consommation nationale d’énergie, ce qui correspond à 25% des émissions françaises de gaz à effet de serre. Il faut donc à la fois lutter contre le gaspillage de ressources énergétiques de plus en plus rares et contre une brutale accélération des changements climatiques de la planète. De nouvelles préoccupations apparaissent aussi chez les entrepreneurs. Leurs attentes et leurs motivations ne se limitent plus au confort et au coût des bâtiments. Elles intègrent également le respect de l’environnement et la prise en compte des risques sanitaires pour la santé publique, le bâtiment concentrant de nombreux produits nuisibles pour la santé. La démarche HQE® (Haute Qualité Environnementale) appliquée au secteur du bâtiment est une réponse à ces nouvelles attentes. Elle permet d’élargir le champ de recherche des solutions les plus performantes en considérant tous les stades de vie et tous les impacts du bâtiment. Elle assure un meilleur contrôle de l’acte de bâtir. Elle installe la notion de développement durable dans le secteur du bâtiment en considérant les aspects économiques, sociaux et environnementaux d’une construction. La démarche HQE® contribue à répondre aux nouveaux défis du XXIe siècle. 12 13 I. Définition de la démarche HQE® I.1. Naissance et objectifs de la démarche HQE®. La démarche HQE® a été initiée en 1996 par l’Association HQE, et a pour objectif de maîtriser les impacts sur l’environnement générés par une opération de construction d’un bâtiment, tout en assurant à ses occupants des conditions de vie saines et confortables tout au long de la vie de l’ouvrage. Elle doit permettre d'améliorer ou de maintenir la Qualité Environnementale des bâtiments dans le cadre d'opérations de construction, d'adaptation ou de gestion [1]. La démarche HQE® est une démarche totalement volontaire, fondée sur la responsabilité du maître d’ouvrage et de ses partenaires. Elle a pour but de les guider dans une approche environnementale. HQE® n’est ni une norme, ni un label, ni une réglementation : si des objectifs sont donnés, il n’y a pas d’instrument de contrôle [2]. Elle offre un langage commun décrivant précisément les caractéristiques environnementales d’un bâtiment, et permet ainsi de s’accorder sur des objectifs partagés par tous les acteurs. Les premiers travaux sur l’environnement dans le bâtiment ont été lancés en 1992 par Marie-Noëlle Lienemann, alors ministre déléguée au logement et au cadre de vie : ce sont les premiers pas de la démarche qualité dans le bâtiment. En 1996, L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) et de nombreux acteurs du bâtiment (1) fondent l’Association HQE dans le but de prolonger et développer les travaux du Plan Construction Architecture (PCA) et les ouvrir à tous les maîtres d’ouvrage ou acteurs des professions concernés [3] [4]. La démarche HQE® a été formalisée par l’Association HQE autour de 14 cibles permettant d‘atteindre deux grands objectifs : une meilleure qualité de vie et la préservation de la planète. L’historique ci-après (voir figure 1) présente les principaux événements environnementaux qui ont contribués à la création et mise en place de la démarche HQE®. (1) Membres fondateurs de l’Association HQE : Le Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA), anciennement PCA. Le Ministère de l’Environnement Le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) La Fédération Française du Bâtiment L’Agence régionale de l’environnement et des nouvelles énergies Île-de-France (ARENE) L’Association des industries de produits de construction (AIMCC). 14 2005 2004 Premières certifications « NF Bâtiments Tertiaires – Démarche HQE® » délivrée par l’Association HQE et l’AFNOR, pour les bâtiments à usage de bureau ou d’enseignement. 5 janvier 2004. L’Association HQE est reconnue d’utilité publique. 2001 Novembre 2001. Premières assises de la démarche HQE®. Annonce par le secrétaire d’État au logement d’une certification des logements en démarche HQE®. 1996 Création de l’Association HQE 1995 Expérimentation du premier lycée en démarche HQE : le lycée Maximilien Perret (Alfortville). 1994 Lancement de réalisations expérimentales HQE dans le domaine de l’habitat social (REX HQE). 1993 Création de L’Atelier Technique pour l’Évaluation de la Qualité Environnementale (ATEQUE) par le Plan Construction Architecture (PCA) 1992 Les premiers travaux sur l’environnement dans le bâtiment sont lancés à la demande de Marie-Noëlle Lienemann, ministre déléguée au logement et au cadre de vie. Figure 1: Historique de la mise en place de la démarche HQE®. 15 I.2. Fondement de la démarche HQE® : 5 référentiels. Cinq référentiels fondent la démarche HQE® dans le secteur du bâtiment. Ces référentiels trouvent leur origine dans les travaux du PCA et ont été élaborés par un groupe de travail de l'Association. Ils ont été rendus publics en novembre 2001 au cours des "Premières Assises de la Démarche HQE®" [2]. Pour pouvoir établir une démarche HQE® il faut se référer à chacune de ses références. On différencie des références théoriques, définissant les objectifs environnementaux proposés par la démarche HQE®, et des références opérationnelles, méthodes pour atteindre ces objectifs. Références Théoriques: • 1er Référentiel : La Définition Formelle. • 2ème Référentiel : La Définition "Exigentielle". Références Opérationnelles: • 3ème Référentiel : La Définition Explicite de la Qualité Environnementale (DEQE). • 4ème Référentiel : Le Système de Management Environnemental (SME). • 5ème Référentiel : La Certification. Les cinq référentiels sont liés et interagissent entre eux : La Démarche HQE® Des performances et exigences (14 cibles) Du management 5 Référentiels DEQE Définition Explicite de La Qualité Environnementale SME Système de Management Environnemental Figure 2: Interactions des 5 référentiels fondant la démarche HQE®. 16 I.2.1. Définition Formelle. Elle résume ce qu’est la HQE®. "La qualité environnementale des bâtiments correspond aux caractéristiques du bâtiment, de ses équipements (en produits et services) et du reste de la parcelle de l'opération de construction ou d'adaptation du bâtiment qui lui confère l'aptitude à satisfaire les besoins de maîtrise des impacts sur l'environnement extérieur et de création d'un environnement intérieur confortable et sain" [2]. I.2.2. Définition "Éxigentielle". Elle établit les objectifs environnementaux de la démarche HQE® et permet de structurer la description de l’environnement pour un bâtiment. L'exigence générale pour la qualité environnementale d'un bâtiment se décompose en quatorze exigences particulières, appelées "cibles". Elles sont organisées suivant deux Domaines (voir figure 3): maîtriser les impacts sur l'environnement extérieur (souci de la planète) et produire un environnement intérieur satisfaisant (souci de l'habitant). Ces 14 cibles se décomposent en cibles élémentaires. On en distingue actuellement 52 (voir figure 3). La liste a été établie en 1997 et est appelée à évoluer. Elle constitue cependant une bonne base de l'HQE® et définie les exigences nécessaires de l'HQE® avec une bonne précision [5]. Domaine D1 Domaine D2 Maîtriser les impacts sur l’Environnement extérieur ECO-CONSTRUCTION 3 Cibles Créer un environnement intérieur sain et confortable ECO-GESTION 4 Cibles CONFORT 4 Cibles 52 Cibles élémentaires Figure 3: Définition Éxigentielle. SANTÉ 3 Cibles 17 I.2.3. Définition Explicite de la Qualité Environnementale (DEQE). Ce document recense l'ensemble des cibles, les cibles élémentaires associées, ainsi que leurs exigences et leurs indicateurs opérationnels, c'est à dire les moyens de contrôle mis à disposition pour répondre à chaque exigence. Les indicateurs retenus pour exprimer les exigences contenues dans les différentes cibles sont de différents types: quantitatifs ou qualitatifs, selon les cas et selon les phases du projet auxquelles ils s'appliquent [6]. Exemple : – Cible n°2 : Choix intégré des produits, systèmes e t procédés de construction. – Exigence : limiter l’impact sur le changement climatique – Indicateur opérationnel : quantité annuelle de CO2 équivalent rejetée sur l’ensemble du cycle de vie des matériaux. La DEQE est un cadre de référence, dans lequel on viendra puiser des éléments selon le contexte de travail. Les caractéristiques HQE® n'auront pas à toutes êtres utilisées à la lettre dans tous les cas, cela dépendra de la stratégie de mise en œuvre du Système de Management Environnemental (SME) par le maître d'ouvrage, notamment la hiérarchisation des cibles qu'il fera pour chaque projet [6]. De plus, la DEQE peut être utilisé pour des suivis de conception, de réalisation, d'exploitation, et de communication des performances d'un bâtiment en Qualité Environnementale [4]. Cibles Indicateurs Figure 4: Contenu de la DEQE : cibles associées à des indicateurs. 18 I.2.4. Système de Management Environnemental (SME). Associé à la DEQE, le SME a pour vocation de guider la maîtrise d'ouvrage dans les différentes phases de mise en œuvre d'une démarche HQE®. Il organise les opérations afin d'optimiser l'effort de Qualité Environnementale. Il s'agit donc de l'ensemble de l'organisation, des procédures et des pratiques spécifiques à une opération de construction, d'adaptation ou de gestion d'un bâtiment [2]. En effet, intégrer l’ensemble des dimensions environnementales, les appréhender, les hiérarchiser, en tenant compte des différentes phases de la vie du bâtiment nécessite une méthode. Coordonner tous les acteurs impliqués demande de la rigueur. Le SME propose donc une méthode de travail, de conduite de projet [4]. Le SME a été élaboré le 23 novembre 2001 par L'Association HQE. Il s’agit dans les faits d’une déclinaison du système international de management environnemental ISO 14001, adapté aux opérations de construction [7]. Selon les termes de la norme internationale ISO 14001, le SME "est la composante du système de management global qui inclut la structure organisationnelle, les activités de planification, les responsabilités, les pratiques, les procédures, les procédés et les ressources pour élaborer, mettre en œuvre, réaliser, passer en revue et maintenir la politique environnementale" [8]. Le système de management est au cœur de la démarche HQE®. Il traduit son caractère volontaire : la qualité environnementale à obtenir est définie dans ce cadre par le maître d’ouvrage qui exerce ainsi pleinement sa responsabilité. Il transmet ses exigences à la maîtrise d’œuvre en s’étant assuré des moyens compatibles avec ses ambitions. C’est un engagement qui lie les partenaires autour d’un projet commun. Il a également pour objectif de permettre la constitution d'un système de certification. 19 I.2.5. Certification. La certification n’est pas une obligation : c’est un outil à disposition des acteurs. Dans de nombreux cas, la démarche HQE® peut être lancée sur la base des référentiels de l’Association HQE sans rechercher de certification, tout comme des entreprises utilisent la norme ISO 14001 pour faire du management environnemental sans se faire certifier pour autant [3]. Aujourd'hui, la certification « démarche HQE® » ne concerne que certains bâtiments tertiaires (locaux d'enseignement et bureaux), sous le nom « NF Bâtiment tertiaire Démarche HQE® ». Elle s'étendra progressivement à tout le secteur tertiaire (commerce, hôtellerie, logistique, bâtiments culturels, sportifs, de santé, etc.) et à l'habitat. Une collaboration entre l'Association HQE et QUALITEL est en cours pour produire au cours des prochaines années une certification commune, NF Logement Démarche HQE® [1]. Ce qu’il faut retenir : Cinq référentiels établis par des groupes de travail de l’Association HQE caractérisent la démarche HQE® et la définissent complètement. On peut regrouper ces référentiels en deux domaines : les exigences environnementales de la démarche et le management proposé par la démarche. La démarche HQE® met en évidences grâce à ces référentiels les choix environnementaux à faire, et propose une méthode de gestion des projets pour que ces choix raisonnés soient réalisés dans les meilleures conditions. 20 I.3. Mise en place de la Démarche HQE®. I.3.1. Un langage commun. Pour construire un bâtiment, le réhabiliter ou le rendre plus performant et plus agréable, de nombreux acteurs doivent se coordonner (voir figure 5). Le maître d’ouvrage (commanditaire des travaux) doit savoir précisément à quel besoin le bâtiment répond, les attentes de ceux qui y vivront ou y travailleront, les conditions de son futur entretien et de son exploitation. La responsabilité du projet lui appartient. Maître d’ouvrage Fait appel Concepteurs Architectes Bureaux d’études Économistes Font appel et contrôlent Entreprises Maîtrise d’oeuvre A la Responsabilité Réalisent Chantier Impose un règlement d’urbanisme Suivent Contrôleurs techniques Assureurs Banquiers Municipalité Figure 5: Acteurs de la démarche HQE®. Tous ces acteurs, qui vont créer et faire vivre le bâtiment doivent coopérer. La « Haute Qualité Environnementale » est avant tout le langage commun de tous ces acteurs, qui doivent s’accorder sur le meilleur projet possible dans un contexte donné. Il faut donc se mettre d’accord sur un vocabulaire, qui permette de parler des mêmes choses de manière claire et sans ambiguïtés sur les objectifs à atteindre et les moyens d’y parvenir : c’est l’application de la DEQE. 21 I.3.2. Hiérarchisation des cibles. L'une des phases importantes de la démarche HQE®, est celle de la hiérarchisation des "exigences" environnementales. Pour une construction neuve, le traitement simultané et efficace de toutes les cibles n’est pas possible [6]. Le maître d'ouvrage a donc à établir une liste de priorités en choisissant parmi les quatorze cibles de construction de la DEQE, les trois ou quatre qui lui semblent les plus importantes et sur lesquelles un maximum d'effort sera concentré (voir figure 6). De même dans cette hiérarchisation, quatre ou cinq autres cibles seront retenues pour un traitement particulier. Les cibles restantes se devant d'être traitées d'une façon évidemment très correctes, au minimum conformes à la réglementation ou aux bonnes pratiques [5]. Niveau très performant 3 cibles au moins Niveau performant 4 cibles au moins 14 cibles Niveau base 7 cibles au moins Figure 6: Hiérarchisation des cibles. Le choix des cibles s’établit en fonction du terrain sur lequel est installée la construction, de l’usage du bâtiment et de toutes les caractéristiques propres au projet. Les cibles se recoupent souvent. Exemple : le choix des matériaux contient un volet énergie, n’est pas neutre pour le nettoyage et l’entretien, et peut avoir un impact sur l’acoustique et l’hygiène du milieu. Certaines cibles peuvent se traiter ensemble. Exemple : l’isolation thermique peut être bénéfique pour l’acoustique, mais ce n’est pas toujours le cas, cela dépend des techniques retenues. Parfois, les objectifs visés sont antagonistes. Exemple : renouvellement d'air et économie d’énergie [4]. C’est à la maîtrise d’œuvre de proposer des solutions ou de l'organisation des espaces et de la conception d’ensemble. Il y a parfois des arbitrages à réaliser, en fonction de priorités que le maître d’ouvrage aura définies. C’est l’application du SME. 22 I.4. Démarche portée vers le développement durable. Le bâtiment est au coeur des préoccupations de développement durable, dont il est un enjeu majeur : à lui seul, le secteur du bâtiment consomme 50 % des ressources naturelles et 40 % de l’énergie mondiale [9]. La démarche HQE® participe activement à la diminution de ces consommations. Elle permet aux concepteurs de mettre en oeuvre les principes du développement durable. Le développement durable est la prise en compte de trois composantes essentielles : le social, l’économique et l’environnemental, dont la mise en oeuvre est réalisée au travers du principe de gouvernance. Celui-ci consiste à s’assurer que les moyens et les actions respectent ces trois dimensions. On rassemble dans le tableau suivant les actions entreprises par la démarche HQE® dans la perspective de développement durable par rapport aux exigences du bâtiment. Tableau 1: La démarche HQE® contribue aux principes du développement durable. Dans le domaine Social La démarche HQE® intègre la durée de vie de l’immeuble et de ses équipements. Elle La maîtrise des charges d’habitation est déterminante pour nombre d’usagers, en appréhende le bâtiment dans tout son cycle de particulier les ménages les plus modestes. vie et conduit à minimiser les coûts en phase d’utilisation et à alléger les charges de Le confort et les garanties d’innocuité des locaux en terme de santé de l'usager fonctionnement. Elle doit permettre la satisfaction du confort de l’usager ainsi qu’un doivent être pris en compte. environnement intérieur agréable et sain. Dans le domaine Environnemental La démarche HQE® réalise des bâtiments Effets considérables du bâtiment : neufs et améliore des bâtiments existants qui prélèvement de ressources, transformation auront dans leur ensemble des impacts limités des milieux naturels et des paysages, rejets sur l’environnement. Elle doit prendre en d’eaux usées, pollution de l’air, production compte la préservation des écosystèmes de déchets de chantier équivalente en remarquables et de la biodiversité, doit quantité à celle des déchets ménagers. préserver les paysages, le patrimoine historique et culturel, etc. Dans le domaine Économique Le secteur résidentiel tertiaire pèse près du cinquième du PIB, avec les consommations La vision intégrée du bâtiment de la démarche HQE® dans tout son cycle de vie permet qui lui sont associées, en particulier l’eau et l’énergie, et les services nécessaires au d’optimiser les choix économiques. fonctionnement courant des bâtiments. 23 Le défi est aujourd’hui de faire de cette démarche expérimentale un vrai réflexe et une préoccupation quotidienne. Du concepteur à l’usager, de l’aménageur au maître d’oeuvre, chacun doit désormais faire le choix de la recherche de la haute qualité environnementale [4]. Il n’est plus possible d’ignorer l’influence qu’une construction locale peut avoir sur l’environnement. À l’échelle locale, l’acte de construire garde ses impératifs. Mais cet acte de construire ne peut plus oublier les enjeux globaux de protection de l’environnement : éviter notamment l’effet de serre, la destruction de la couche d’ozone et le gaspillage des ressources en énergie et matériaux. La démarche d’amélioration de la qualité environnementale tente d’apporter une réponse à l’ensemble de ces problématiques parfois contradictoires [2]. 24 I.5. Démarche de progrès. Un bâtiment HQE® est avant tout un bâtiment qui répond à une attente. Les usagers sont de plus en plus exigeants pour leur confort, ils souhaitent de meilleures garanties pour leur santé, tandis que les ressources naturelles et notamment énergétiques se raréfient, que leur coût augmente, que les rejets dans l’eau, l’air et les sols posent des problèmes locaux ou planétaires. Offrir un cadre de vie toujours plus sûr et agréable, tout en pesant le moins possible sur l’environnement, tel est l’enjeu de la démarche HQE® [4]. Pour y répondre dans de bonnes conditions économiques, de nombreux professionnels se mobilisent, des techniques et des matériaux nouveaux sont mis au point, un vaste mouvement de progrès se met en marche. Cela est vrai dans tous les pays industrialisés, où différentes méthodes sont proposées aux acteurs du bâtiment. La capacité à évoluer, à s’enrichir de la pratique, est un des points forts de la démarche HQE® : elle associe tous les acteurs du bâtiment pour enrichir son contenu (exigences, évolution…) sur la base des retours d’expérience La HQE® est une dynamique collective [1]. L’Association HQE organise chaque année les assises de la HQE®, qui permettent de faire le point de l’avancement des pratiques et des attentes, en France et dans le monde. Il n’y a pas de labellisation des bâtiments HQE®, ceci risquerait de figer le mouvement. 25 Ce qu’il faut retenir : La démarche HQE® participe activement à la diminution de consommation des ressources naturelle et de l’énergie mondiale dans une perspective de développement durable : c’est une démarche rentable sur le long terme autant dans le domaine social, économique qu’environnemental. Elle globalise l’acte de construire écologique. La démarche HQE® mobilise tous les professionnels. Cela exige toujours plus d’intelligence, de compétences et d’organisation, en plus des efforts de technicité et de recherche. Cette mobilisation est source de progrès. 26 27 II. Démarche HQE® en théorie II.1. Domaines abordés par la démarche. La démarche HQE® a une approche globale sur l’environnement. Sur la figure ci-dessous, on retrouve les domaines abordés par la DEQE pour traiter les objectifs environnementaux fixés par la démarche. Ressources naturelles Espace Pollutions Réchauffement climatique Confort Produits de construction Intégration dans le site Air Température Santé Déchets Diversité biologique Humidité Eau Déchets Insertion dans le site Énergie Eau Économie d'énergie Air Matériaux Matériaux Planète Habitant Figure 7: Arbre descriptif des domaines abordés par la démarche HQE®. 28 II.2. DEQE : Exigences et Indicateurs Opérationnels. La DEQE présente les caractéristiques HQE® des bâtiments, neufs ou réhabilités. Ces caractéristiques sont à décliner selon les différents types de bâtiments et les différentes phases opérationnelles d'un projet. Elle peut être utilisé à des fins de programmation, d'évaluation des résultats de concours, de suivi de conception, de réalisation ou d'exploitation, et aussi de communication et d’affichage des performances [2]. Elle sera utilisé à terme par les maîtres d’ouvrage, leurs partenaires, voire des évaluateurs extérieurs. Les concepteurs pourront l’utiliser au moins en partie. Rédigée par un groupe de travail de l’Association HQE, elle est consultable sur le site de l’Association (www.assohqe.org). Etablie en 1997, la DEQE est appelée à évoluer. Ce document recense actuellement les 14 cibles de la démarche HQE®. Chaque cible se décomposant en cibles élémentaires, qui sont actuellement au nombre de 52 [6]. Elle doit aussi comprendre les aspects suivants pour chaque cible: – Critères d'appréciation, – Indicateurs, – Méthodes d'évaluation, – Echelles d'appréciation. L’ensemble des 14 cibles est organisé en deux domaines et quatre familles : Figure 8: Les 14 Cibles de la démarche HQE®. 29 II.2.1 Cibles de maîtrise des impacts sur l’environnement extérieur. Ce domaine, constitué de sept cibles, vise l’environnement au sens général. Il a comme objectifs principaux l’économie des ressources naturelles et d’énergie, ainsi que la réduction des déchets. Les 7 cibles contribuent donc pour la collectivité et la planète : – – – – – – – à bien gérer les ressources naturelles. à économiser l’énergie sous toutes ses formes. à lutter contre le réchauffement climatique. à réduire les pollutions émises par les logements. à une bonne insertion dans le site. au maintien et au développement de la diversité biologique. à une réduction des nuisances pour les riverains pendant le chantier. II.2.1.1. Les cibles d’éco-construction. Cette première famille concerne l’implantation du bâtiment sur le site, le choix de procédés de construction et les contraintes du chantier qui doit être « à faibles nuisances ». • Cible n° 01 : “Relation harmonieuse des bâtiments avec leur environnement immédiat”: Cibles élémentaires – utilisation des opportunités offertes par le voisinage et le site. – gestion des avantages et désavantages de la parcelle. – organisation de la parcelle pour créer un cadre de vie agréable. – réduction des risques de nuisances entre le bâtiment, son voisinage et son site. Dans cette cible est traité l’exploitation des avantages et des contraintes du site, afin d’intégrer au mieux le bâtiment dans son environnement extérieur. Intégration ne signifie pas toujours mimétisme et discrétion dans le paysage. 30 • Cible n° 02 : “Choix intégré des procédés et produits de construction”: Cibles élémentaires – adaptabilité et durabilité des bâtiments. – choix des procédés de construction. – choix des produits de construction. Les produits ainsi que leurs procédés de construction doivent être adaptés au bâtiment dans une perspective de durée. Ils vont dépendre des caractéristiques techniques et économiques mais aussi environnementales et sanitaires. • Cible n° 03 : “Chantier à faibles nuisances”: Cibles élémentaires – gestion différenciée des déchets de chantier. – réduction du bruit de chantier. – réduction des pollutions de la parcelle et du voisinage. – maîtrise des autres nuisances de chantier. Tout chantier de construction génère des nuisances tant pour les riverains que pour l’environnement : les poussières, la boue, les eaux souillées, la production de déchets, le bruit, le va-et-vient de véhicules encombrants. L’optimisation de la durée d’un chantier s’avère donc un élément important aussi bien sur le plan économique qu’environnemental. Réduire les nuisances nécessite une préparation technique du chantier, pour laquelle on veillera particulièrement à identifier les différents types de déchets qui seront produits afin de prévoir un tri et une valorisation adaptés. On prévoira aussi une gestion optimale de l’eau et de l’énergie utilisées sur le chantier. Enfin, le bruit est une nuisance importante. Il est nécessaire d’adapter le chantier au voisinage. La rapidité de mise en œuvre des matériaux favorise ainsi la réduction des nuisances sur le chantier. 31 II.2.1.2. Les cibles d’éco-gestion. Cette famille concerne le fonctionnement courant du bâtiment : Il doit prendre en compte l’économie d’énergie et d’eau, le tri et la valorisation des déchets, ainsi que la maintenance et l’exploitation du bâtiment. • Cible n° 04 : “Gestion de l’énergie”: Cibles élémentaires – renforcement de la réduction de la demande et des besoins énergétiques. – renforcement du recours aux énergies environnementalement satisfaisantes. – renforcement de l’efficacité des équipements énergétiques. – utilisation de générateurs propres lorsqu’on à recours à des générateurs à combustion. Dans un bâtiment, les postes qui consomment le plus d’énergie sont le chauffage, la production d’eau chaude et la climatisation. Le choix de matériau adéquat peut permettre de réduire ces consommations. • Cible n° 05 : “Gestion de l’eau”: Cibles élémentaires – gestion de l’eau potable. – recours à des eaux non potables. – assurance de l’assainissement des eaux usées. – aide à la gestion des eaux pluviales. Cette cible concerne exclusivement la gestion de l’eau durant la phase d’utilisation de l’ouvrage (consommation d’eau potable, gestion de l’eau pluviale ou des eaux usées au niveau de l’ouvrage). 32 • Cible n° 06 : “Gestion des déchets d’activités”: Cibles élémentaires – conception des dépôts de déchets d’activités adaptée aux modes de collecte actuels et futurs probable. – gestion différenciée des déchets d’activités, adaptée au mode de collecte actuel. Cette cible fait référence à la gestion des déchets qui sont produits lors de la phase d’utilisation de l’ouvrage. C’est la réduction du volume de déchets d’activités ou encore leur gestion adaptée aux modes de collecte actuels et futurs qui est visée. • Cible n° 07 : “Entretien et maintenance”: Cibles élémentaires – optimisation des besoins de maintenance. – mise en place de procédés efficaces de gestion technique et de maintenance. – maîtrise de effets environnementaux des procédés de maintenance. Sur le plan patrimonial, la durabilité se traduit par le maintien de l’ouvrage et de ses équipements en état de fonctionnement. Sur le plan économique, le gestionnaire doit pouvoir préserver les qualités de l’ouvrage le plus aisément possible et au moindre coût. Sur le plan environnemental, un bâtiment pérenne évite des prélèvements de ressources et des impacts supplémentaires sur l’environnement. 33 II.2.2. Cibles de création d’un environnement intérieur satisfaisant. Ce deuxième domaine touche l’environnement au sens de la qualité de la vie des occupants. Il prend en compte la demande des usagers de plus de confort et de sécurité. Il se divise en sept cibles articulées autour de deux familles (confort et santé) qui sont interdépendantes. Exemple : l’absence de confort en été peut devenir un problème de santé publique, le bruit peut passer du stade de la gêne à celui de la dépression. II.2.2.1. Les cibles de confort. L’impression de confort dans un ouvrage dépend de plusieurs paramètres : – L’hygrométrie (humidité) et la température ressentie des lieux.. – Le bruit subit par l’habitant. – La vue offerte par le bâtiment et l’accès à la lumière naturelle. – L’odeur des lieux. • Cible n° 08 : “Confort hygrothermique”: Cibles élémentaires – permanence des conditions de confort hygrothermique. – homogénéité des ambiances hygrothermiques. – zonage hygrothermique. Assurer un confort hygrothermique, c’est assurer notamment une température constante en toute saison. Les conditions optimales de confort sont : - une température moyenne de 18 à 20°C - une hygrométrie de 40 à 60 % - une différence de température inférieure à 3°C en tre l’air intérieur et les parois. - La construction en matériau adapté permet de remplir ces conditions. 34 • Cible n° 09 : “Confort acoustique” : Cibles élémentaires – correction acoustique. – isolation acoustique. – affaiblissement des bruits d’impact et d’équipements. – zonage acoustique. Le bruit est ressenti par la population comme la premières des nuisances. C’est un critère majeur dans le choix d’une habitation. Gênant, il agit aussi sur notre santé nerveuse et physique. Son intensité se mesure en décibel. - 85 dB : seuil de risque - 95 dB : seuil de danger - 120 dB : seuil de douleur. Grâce à sa masse, le matériau adéquat servant à la construction des façades est structurellement un isolant acoustique performant. Il permet d’atténuer la transmission des bruits extérieurs et intérieurs des ouvrages. • Cible n° 10 : “Confort visuel” : Cibles élémentaires – relation visuelle satisfaisante avec l’extérieur. – éclairage naturel optimal en termes de confort et de dépenses énergétiques. – éclairage artificiel satisfaisant et en appoint de l’éclairage naturel. Le confort visuel prend en compte le regard que l’occupant peut avoir sur l’extérieur depuis le bâtiment, ainsi que l’éclairage intérieur du bâtiment, qu’il faut optimiser naturel. Le confort visuel a un lien direct avec les dépenses énergétiques. 35 • Cible n° 11 : “Confort olfactif” : Cibles élémentaires – réduction des sources d’odeurs désagréables. – ventilation permettant l’évacuation des odeurs désagréables. Dans un habitat, la sensation de bien-être est transmise par l’ensemble de nos sens. Au même titre que la vue et l’ouïe, l’odorat est sollicité. La réduction des odeurs désagréables, par une ventilation permettant leur évacuation, assure un confort olfactif. Le choix d’un matériau constitué essentiellement de composés minéraux, ne favorisant pas le développement de micro-organismes, souvent responsables d’odeurs désagréables, est préconisé. 36 II.2.2.2. Les cibles de santé. Un bâtiment HQE® est avant tout un bâtiment qui répond à une attente : un logement où les habitants sont en bonne santé. Les paramètres qui permettent de créer un environnement sain pour les usagers du bâtiment sont : la qualité sanitaire des espaces, de l’air et de l’eau. • Cible n° 12 : “Conditions sanitaires”: Cibles élémentaires – création de caractéristiques non aériennes des ambiances intérieures satisfaisantes. – création des conditions d’hygiène. – facilitation du nettoyage et de l’évacuation des déchets d’activités. – facilitation des soins de santé. – création de commodités pour les personnes à capacités réduites. Dans cette cible, sont traitées les nuisances issues de l’espace intérieur et des surfaces, à l’exception de la qualité de l’air et de l’eau (cibles 13 et 14). • Cible n° 13 : “Qualité de l’air”: Cibles élémentaires – gestion des risques de pollution par les produits de construction. – gestion des risques de pollution par les équipements. – gestion des risques de pollution par l’entretien ou l’amélioration. – gestion des risques de pollution par le radon. – gestion des risques d’air neuf pollué. – ventilation pour la qualité de l’air. Pour répondre à cette cible, il s’agit de maîtriser les sources de pollution de l’air intérieur et de limiter les effets sur la santé. Nous respirons environ 15m3 d’air par jour, malheureusement de plus en plus pollué. Nos modes de vie évoluent. Nous passons désormais près de 80 à 90 % de notre temps à l’intérieur des constructions (logement, école, bureau, transports…). Contrairement aux idées reçues, l’air intérieur d’un bâtiment peut s’avérer plus pollué que l’air extérieur. 37 • Cible n° 14 : “Qualité de l’eau” : Cibles élémentaires – protection du réseau de distribution collective d’eau potable. – maintien de la qualité de l’eau potable dans les bâtiments. – amélioration éventuelle de la qualité de l’eau potable. – traitement éventuel des eaux non potables utilisées. – gestion des risques liés aux réseaux d’eaux non potables. Cette cible concerne la qualité des eaux potables et non potables utilisées durant la phase d’usage de l’ouvrage. Pour maintenir une qualité de l’eau satisfaisante à l’intérieur de l’ouvrage, il faut contrôler les réseaux internes, l’accès aux réseaux de distribution collective et enfin maîtriser la qualité de l’eau ne provenant pas d’un réseau de distribution d’eau potable. Ce qu’il faut retenir : Les quatorze cibles traitées par la DEQE balayent tous les domaines environnementaux, ce qui constitue, avec les cinquante-deux cibles élémentaires associées, un cadre complet de référence sur les exigences de la démarche HQE®. Elles décrivent précisément les caractéristiques attendues et offrent ainsi un langage commun aux acteurs concernés. Elles peuvent être enrichies (exigences, évolution…) sur la base des retours d’expérience. Certaines cibles se recoupent, certaines se traitent ensemble, et d’autres sont antagonistes (exemples I.3.2.). Cependant, l’environnement étant une notion transversale, la DEQE a une application complexe de par son approche globale sur l’environnement. C’est pourquoi un Système de Mangement Environnemental est proposé par la démarche HQE®, basé sur la DEQE. 38 II.3. Système de Management Environnementale. II.3.1. Introduction. Les maîtres d’ouvrage publics ou privés, les entreprises, les artisans, les architectes, bureaux d’études, fournisseurs de matériaux et tous les “maillons” de la chaîne du bâtiment ont pris aujourd’hui la mesure de l’intérêt de la démarche HQE®. Pour ouvrir les portes de la HQE® à un plus grand nombre, il est donc nécessaire de créer des systèmes d’accès simplifiés et de diffuser des outils adaptés [10]. Cette étape a abouti à la mise au point de méthodes d’intégration du programme environnemental dans le montage d’un projet de bâtiment et dans la conduite d’une opération de construction. Les préoccupations environnementales, en effet, ne doivent pas bouleverser le processus habituel. Ainsi le programme de management environnemental proposé par la démarche HQE® s’intègre dans le programme fonctionnel, architectural et technique de l’opération. Le Système de Management Environnemental se veut une sorte de discours de la méthode. Il définit des étapes et précise les processus de la démarche HQE®. 39 II.3.2. Présentation. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la réalisation de la Qualité Environnementale est moins une question technique qu’une question de management environnemental. Le plus important tient dans une organisation efficace et rigoureuse. Maîtriser cette organisation, c’est l’objet du SME, le Système de Management Environnemental qui représente ainsi un fil conducteur pour le maître d’ouvrage. Le SME, un des cinq “référentiels” de la démarche HQE® s’est appuyé sur un système qui était déjà rodé: la norme ISO 14001, définie au niveau international pour décrire les modalités et les méthodes relatives à la gestion de l’environnement. Il en a pris la logique et s’attache comme elle au management environnemental des projets tout en s’assurant que les performances de la réalisation finale correspondent aux objectifs initiaux fixés par le maître d’ouvrage [7] [8]. Les spécificités pour le bâtiment ont été précisées. Le SME inclut ainsi la structure organisationnelle, les activités de planification, les responsabilités, les pratiques, les procédures, les procédés et les ressources pour élaborer, mettre en oeuvre, réaliser, passer en revue et maintenir la politique environnementale [2]. Ce qu’il faut retenir : Intégrer l’ensemble des dimensions environnementales, les appréhender, les hiérarchiser, en tenant compte des différentes phases de la vie du bâtiment nécessite une méthode. De même, coordonner tous les acteurs du bâtiment demande de la rigueur. La HQE® propose donc une méthode de travail, de conduite de projet. C’est ce que l’on appelle le Système de Management Environnemental. Il va ainsi guider le maître d’ouvrage dans les différentes phases de l’opération. 40 41 III. Démarche HQE® en application III.1. Démarche HQE® en chiffres. III.1.1. Types de bâtiments appliquant la Démarche HQE®. 12% 3% 2% 44% 11% 11% 17% Bâtiments de l’enseignement : 44% Logements : 17% Bâtiments tertiaires : 11% Equipements sportifs : 11% Hôpitaux, maisons d’accueil : 2% Culture et loisirs : 3% Autres (bâtiments industriels, ZAC,…) : 12% Figure 9: Types de bâtiments appliquant la démarche HQE®. 42 III.1.2. Dépenses comparatives. La démarche HQE® est fondée sur un raisonnement en coût global, intégrant l’ensemble des coûts directs, indirects et dérivés d’un bâtiment sur toute sa durée de vie. Elle est une démarche rentable sur le long terme. • Des bénéfices économiques directs et collectifs Les bâtiments appliquant la démarche HQE® procurent des bénéfices économiques directs qui profitent en particulier aux propriétaires et aux occupants des locaux. Ils engendrent aussi des bénéfices collectifs pour le voisinage et à différentes échelles, du local au global (création d'emplois, réduction des dépenses publiques de santé, amélioration de l'environnement et préservation des ressources naturelles…) [11]. Tableau 2: Bénéfices économiques directs et pour la collectivité suivant les 4 familles des 14 cibles. QUALITE DES CONSTRUCTIONS DURABLES (familles HQE®) Eco-construction (choix des produits et matériaux, chantier à faibles nuisances) Eco-gestion (énergie, eau, déchets d'activité, entretien et maintenance…) Confort et santé (acoustique, conditions sanitaires des espaces, qualité de l'air intérieur…) Globalement BENEFICES ECONOMIQUES Directs Pour la collectivité • Moins de risques de vices cachés. • Moins de sinistres de chantier • Des coûts de déconstruction réduits. • Moins de charges (maintenance; énergie, eau…), ce gain pouvant être partagé entre propriétaire et occupant. • Renouvellement moins fréquent des équipements grâce à un entretien régulier. • Amélioration du taux d'occupation des locaux ; facilité accrue de commercialisation. • Possibilité à venir de vente de certificats négociables CO2 • Moins de risques de sinistres (incendies…). • Meilleure productivité des employés, moindre absentéisme (locaux d'activités). • Moins de dépenses de santé. • Réduction du risque de contentieux en justice ("sick building syndrome"). • Augmentation de la valeur patrimoniale et du prix de revente. • Image améliorée, retombées marketing. • Impact réduit des chantiers (déchets, ruissellement, bruit et nuisances de voisinage…). • Usage optimisé des ressources. • Moindres contribution à l'effet de serre (réduction des émissions CO2). • Moindres consommations de ressources naturelles (énergie, eau…). • Rejets moindres dans l'environnement (eaux usées, déchets…). • Moins de remboursements à la charge de la sécurité sociale (réduction du risque santé). • Développement de nouvelles activités économiques et de nouveaux emplois. 43 • Les bénéfices directs selon les acteurs Les bénéfices économiques de la construction en démarche HQE® ne profitent pas uniquement aux propriétaires et aux occupants. D’autres partenaires du processus de construction et de gestion du bâti en bénéficient aussi, aux premiers rangs desquels figurent la maîtrise d’oeuvre, les entreprises du bâtiment, les banques et les assurances [11]. Figure 10: Bénéfices directs selon les acteurs. 44 • Comparaison des coûts globaux Le maître d’ouvrage doit tenir compte des coûts lors de l’étude d’un projet. Il a le choix de construire suivant une réalisation traditionnelle mais il peut désormais envisager d’adopter la démarche HQE® comme ligne directrice de son ouvrage. Le tableau ci-dessous fait l’état des différents coûts globaux qu’ils soient immédiats comme la programmation, la conception, la construction… ou encore différés tels que l’entretien, les risques de sinistres… Ainsi une construction traditionnelle sera moins coûteuse qu’une construction en démarche HQE® sur le court terme mais le deviendra de plus en plus sur le long terme [2]. Tableau 3: Comparaison des coûts globaux. COMPARAISON DES COUTS GLOBAUX Postes Réalisation traditionnelle Réalisation en démarche HQE® Coûts immédiats (1) Programmation, études préalables Conception, SPS, contrôle Construction, équipements 5% 6% 15 % 16 % 80 % 82 % (3) Coûts différés Fluides (énergie, eau, assainissement) Entretien, maintenance Sinistres (1) 10 % par an 7 % par an (4) 8 % par an 5 % par an 7 % (2) 0 à 1 % (5) Exprimé en base 100 du montant des travaux d’une réalisation traditionnelle. Source : Observatoire de la qualité de la construction. (3) Compte tenu du fait que certains équipements ne sont pas arrivés à maturité industrielle (panneaux photovoltaïques, éolien, verre triple vitrage), ce taux devrait tendre à la baisse. (4) Malgré les efforts anciens en matière d’énergie, les gisements dans le domaine du bâtiment existent encore : le poste eau, par exemple, qui peut faire l’objet d’économies substantielles, allant de 30 à 50 %. (5) Objectifs. (2) 45 Exemple : Le coût de renouvellement. Le coût de renouvellement suppose de connaître la durée de vie du produit, afin d’effectuer des comparaisons de données. Dans une démarche HQE®, il est fréquent de choisir une durée de vie théorique du bâtiment. Après quelques années d’expérience, les coûts constatés en démarche HQE® s’avèrent très peu différents de ceux d’une prestation classique similaire (voir tableau ci-avant). Les dépenses globales sont évaluées en fonction du coût des travaux. Dans un schéma classique de construction, elles se situent, pour une durée de vie de vingt ans, à 367 % (1) du prix des travaux, sinistres compris. La démarche HQE®, en coût global, conduit à investir un peu plus, mais avec un gain sur le fonctionnement. Les dépenses globales sont ainsi limitées à 241 % du coût des travaux. (1) Comparaison des coûts globaux entre une réalisation traditionnelle et une réalisation HQE® : Tableau 4: Comparaison des coûts globaux pour une réalisation traditionnelle et pour une réalisation en démarche HQE®. Postes Réalisation traditionnelle Réalisation en démarche HQE® Coûts immédiats = 100 % Coûts différés (20 ans) Fluides (énergie, eau, assainissement) Entretien, maintenance Sinistres Coûts immédiats + coûts différés 20 x 10 % 20 x 7 % 20 x 8 % 7% 20 x 5 % 0à1% 367 % 241 % 46 III.1.3. Gains dans une perspective de développement durable. La HQE® progresse principalement dans le public mais il se développe de plus en plus dans le privé, plus particulièrement dans les établissements de santé, les maisons de retraites, les grandes surfaces commerciales. Ces opérateurs privés y trouvent leur compte: en effet, si le surcoût immédiat ne peut souvent être négligé notamment du fait du temps supplémentaire nécessaire au management de projet, cet inconvénient peut être équilibré par les économies réalisées et les coûts évités. Cela quelquefois dès l’investissement, mais en général tout au long de la vie du bâtiment, les coûts de fonctionnement tout comme ceux de maintenance se trouvant minimisés [2] [13]. En terme de coût global, qui tient compte à la fois du coût d’investissement et du coût de fonctionnement l’approche HQE® est donc avantageuse par rapport à une approche ordinaire. Cela sans compter le gain inestimable en terme de protection de la santé des occupants et de l’environnement de tous… La démarche HQE® suppose donc un développement sur le long terme et ce dans une perspective de construction durable. Ce qu’il faut retenir : En terme de coût, la démarche HQE® suppose de prendre en compte la durée de vie du bâtiment et ce, dans une perspective des gains sur le long terme dans les domaines de fonctionnement, d’entretien et de maintenance de l’ouvrage. Les coûts pour la programmation, la conception et la construction d’une réalisation appliquant la démarche HQE® acceptent un investissement initial supplémentaire de 5 à 10% par rapport à ceux d’une réalisation traditionnelle. La durée de retour sur investissement est généralement inférieure à 10 ans : Une construction écologique est donc rentable à moyen terme ; les économies d’énergies finançant en partie l’investissement initial supplémentaire. 47 III.2. Exemples de bâtiments HQE®. Les exemples de construction bâtis suivant la démarche HQE® sont de plus en plus nombreux. En 2005, on référençait déjà 598 ouvrages réalisés ou en cours de réalisation [12]. Le Nord-Pas-de-Calais a été une des premières régions à appliquer la démarche HQE® dans la réalisation de ses infrastructures scolaires tels que le lycée technique Léonard de Vinci à Calais construit en 1998. Cette dynamique s’est développée de façon significative, puisse que l’ensemble des bâtiments d’éducation de la région ont été réalisé ou réhabilité suivant la démarche HQE® [13]. Mais la démarche HQE® se développe aussi dans les autres régions et élargie ses horizons à d’autres domaines de construction que les bâtiments de l’enseignement comme les logements, les équipements sportifs, ou autres bâtiments industriels… Pour chacun des deux exemples traités ci-après, les exigences choisies par le maître d’ouvrage sont classées par cibles, évaluées sur une échelle de 4 niveaux. Chaque niveau est décrit ci-dessous : Niveau 1 Simple respect de la réglementation. Niveau 2 Volonté d'aller au-delà de la réglementation mais sans objectifs précis. Niveau 3 Volonté affichée d'aller au delà de la réglementation avec des objectifs ambitieux et vérifiés à la fin de la construction. Niveau 4 Mise en œuvre de solutions innovantes et exceptionnelles. 48 III.2.1. Lycée professionnel de Blanquefort (Gironde). Maître d'ouvrage : Conseil régional d'Aquitaine Lieu : Blanquefort (France) Date d'achèvement : 2006 Architecte : Isabelle Colas 80, rue du 29 juillet 62100 Calais Bureaux d'étude : Assistance HQE : IMBE Bureau d'études environnemental : ADRET Énergie : Cap Ingelec Les cibles ainsi que leurs niveaux d’exigence, allant de 1 à 4, sont réparties suivant une toile d’araignée : 1. Relation harmonieuse du bâtiment avec son environnement immédiat 2. Choix intégré des produits, systèmes et procédés de construction 3. Chantier à faible impact environnemental 4. Gestion de l'énergie 5. Gestion de l'eau 6. Gestion des déchets d'activité 7. Maintenance - pérennité des performances environnementales 8. Confort hygrothermique 9. Confort acoustique 10. Confort visuel 11. Confort olfactif 12. Qualité sanitaire des espaces 13. Qualité sanitaire de l'air 14. Qualité sanitaire de l'eau Figure 11: Niveaux d'exigence du lycée professionnel de Blanquefort. Caractéristiques environnementales du bâtiment (selon les cibles HQE) 3. Chantier à faible impact environnemental Niveau 4 • Rationnalisation des accès et des modes de déplacement sur le bâtiment, • Circulation piétonnière privilégiée sur le site, installation d'abris deux roues totalisant 150 places, • 70% de la parcelle est perméable, fossé périphérique de rétention des eaux pluviales, • Conservation des pins existants, choix d'une végétation rustique, toitures végétalisées, • Intervention d'un paysagiste afin d'améliorer la valeur écologique du site, création d'un parc de proximité, • Jardins d'eau et phyto-épuration des eaux de ruissellement. Niveau 3 • Analyse multicritères pour le choix des produits de construction avec la création et/ou le recueil de 70 fiches matériaux, • Brique "monomur", bardage en bois, fenêtres double vitrage peu émissives, laine de verre confinée, linoléum… Niveau 3 • Signature d'une charte de chantier à faibles nuisances, information et sensibilisation des entreprises, • Tri des déchets selon 8 catégories, traçabilité assurée par bordereaux de suivi, • Mise en place de deux fosses de décantation des laitances de béton. 49 ECO-CONSTRUCTION 2. Choix intégré des produits, systèmes et procédés de construction Déclinaison effective de la cible sur le site Tableau 5: Moyens mis en oeuvre pour répondre aux cibles. 1. Relation harmonieuse du bâtiment avec son environnement immédiat Niveau de prise en compte de la cible 5. Gestion de l'eau Niveau 3 • Equipements hydro-economes, • Rétention des eaux pluviales (bassin de 800m2) et récupération pour l'arrosage (2/3 des besoins) et l'alimentation de certaines machines des ateliers. 6. Gestion des déchets d'activité Niveau 2 • 3 déchetteries réparties sur le site (30m2 pour les déchets d'activités spécifiques et le compostage). Niveau 2 • GTC : fonctions de contrôle / commande et suivi des consommations (énergie, eau) grâce au logiciel "ecoweb", • Distribution d'un cahier de recommandations détaillées pour l'exploitation et la maintenance. 4. Gestion de l'énergie ECO-GESTION 7. Maintenance pérennité des performances environnementales 50 Niveau 4 • Consommation d'énergie primaire des différents bâtiments (coefficient C) : réduction de 10 à 26% par rapport à la valeur de référence de la RT2000, • Ventilation mécanique double flux avec récupération de chaleur, pour les locaux orientés au Nord, • Conception architecturale permettant de minimiser l'usage de climatisation, • Chauffage et ECS (eau chaude sanitaire) : 55% gaz (chaudière haut rendement) et 45 % bois, • Energie solaire : 700 m2 de vitres teintées, 120 m2 de capteurs solaires (ECS+plancher chauffant dans le gymnase) et 140 m2 de panneaux photovoltaïques • Taux de couverture des besoins totaux par les énergies renouvelables (solaire+bois): 42%. Niveau 3 • Confort d'été amélioré grâce à des protections solaires et des vitres teintées,• Facteur de lumière du jour minimum de 2% dans toutes les classes, étages à lumière, ateliers éclairés naturellement,• Conception architecturale permettant de minimiser l'usage de la climatisation,• Classes orientées au Sud : sondes de qualité d'air intérieur signalent (par voyant lumineux) la nécessité d'ouvrir les fenêtres. 9. Confort acoustique Niveau 3 • Création d'une qualité d'ambiance acoustique adaptée aux différents locaux. • Réalisation d'études acoustiques : études spécifiques sur 17 locaux tests, mesure des temps de réverbération sur 6 locaux types, fiches de calcul d'isolement des façades et d'isolement entre locaux, bruits d'impact et d'équipement pris en compte dans les prescriptions données pour chaque lot dans la notice acoustique. 10. Confort visuel Niveau 2 • Optimisation de l'éclairage naturel grâce à de nombreuses fenêtres dans le bâtiment. (Etude d'optimisation du confort visuel avec le logiciel Dial). 11. Confort olfactif Niveau 1 12. Qualité sanitaire des espaces Niveau 1 13. Qualité sanitaire de l'air Niveau 2 14. Qualité sanitaire de l'eau Niveau 1 8. Confort hygrothermique CONFORT 51 SANTE • Des sondes de qualité de l'air ont été intégrées dans le bâtiment. 52 III.2.1. Maison diocésaine de Châlons-en-Champagne (Champagne). Maître d'ouvrage : Association diocésaine de Châlons-en-Champagne Lieu : Châlons-en-Champagne (France) Date d'achèvement : Février 2004 Architecte : Méandre atelier d’architecture 35 rue Prés Kennedy 94140 Alfortville Christian Hackel et Emmanuelle Patte-Colardelle Bureaux d'étude : Bureau d’étude Fluides : MCI Thermique Bureau d’étude électrique : Etudélec Bureau d’étude structure : SN Le Chevalier (51) Paysagiste : Tangente Les niveaux de prise en compte des 14 cibles HQE®, allant de 1 à 4, sont réparties suivant une toile d’araignée : 1. Relation harmonieuse du bâtiment avec son environnement immédiat 2. Choix intégré des produits, systèmes et procédés de construction 3. Chantier à faible impact environnemental 4. Gestion de l'énergie 5. Gestion de l'eau 6. Gestion des déchets d'activité 7. Maintenance - pérennité des performances environnementales 8. Confort hygrothermique 9. Confort acoustique 10. Confort visuel 11. Confort olfactif 12. Qualité sanitaire des espaces 13. Qualité sanitaire de l'air 14. Qualité sanitaire de l'eau Figure 12: Niveaux d'exigence de la maison diocésaine de Châlons-en-Champagne. Caractéristiques environnementales du bâtiment (selon les cibles HQE) Niveau de prise en compte de la cible Déclinaison effective de la cible sur le site Niveau 4 3. Chantier à faible impact environnemental Niveau 2 • Logement de fonction en bois monté en atelier, ce qui permet de réduire les nuisances sur le chantier (montage rapide et propre). ECO-CONSTRUCTION 53 2. Choix intégré des produits, systèmes et procédés de construction • Enduit isolant de chanvre et de chaux (production régionale), • Bardages et menuiseries en bois massif avec l’utilisation d’essences locales (chêne) et non de bois tropicaux (bois de chêne récupéré de la tempête de 1999), • Analyse de cycle de vie des matériaux avec bilan énergétique (transport, fabrication, utilisation), • Ouate de cellulose recyclée en rampant de toiture et dans les murs à ossature bois, • Enduit isolant réalisé en chanvre et en chaix utilisé à l'intérieur sur les murs périphériques, • Volets anciens en chênes conservés sur les façades exposées. Tableau 6: Moyens mis en oeuvre pour répondre aux cibles. Niveau 3 • Décloisonnement de la structure existante et création d’une rue intérieure, animée de baies et de passerelles, donnant plus d’ouverture et de visibilité au bâtiment, • Accessibilité pour handicapés, • Stationnement pour vélos, • Disposition des nouveaux locaux dans le bâtiment existant, • Création d’un parvis ouvert sur la rue. 1. Relation harmonieuse du bâtiment avec son environnement immédiat Niveau 4 • Isolation thermique renforcée (enduit de chanvre et de chaux sur les murs périphériques pour ses propriétés hygrothermiques et acoustiques ; ouate de cellulose en rampant de toiture et dans les murs à ossature bois), • Chaudière gaz naturel à condensation, • Capteurs solaires en toiture permettent à la fois l’eau chaude sanitaire et un complément de chauffage du système de gaz naturel, • Plancher chauffant à basse température est alimenté par la chaudière au gaz naturel pour le chauffage du rez-de-chaussée du bâtiment principal et mixte gaz naturel/ solaire pour les 3 niveaux de logement, • Double vitrage peu émissif, • Etude d’ensoleillement avec mesure des ombres portées, • Eclairage naturel du bâtiment, • Luminaires à basse consommation, • Commande par cellules photosensibles, • Equipement des appareils d’éclairage par ballast électronique. 5. Gestion de l'eau Niveau 2 • Ballon de stockage de 500 litres d'eau chaude sanitaire chauffés par les capteurs solaires placés en toiture, • Infiltration des eaux de pluie sur la parcelle avec des tranchées drainantes (sols perméables et tranchées filtrantes). 6. Gestion des déchets d'activité Niveau 1 7. Maintenance pérennité des performances environnementales Niveau 1 4. Gestion de l'énergie 54 ECO-GESTION 8. Confort hygrothermique Niveau 3 9. Confort acoustique Niveau 3 10. Confort visuel Niveau 2 11. Confort olfactif Niveau 1 12. Qualité sanitaire des espaces Niveau 1 13. Qualité sanitaire de l'air Niveau 2 14. Qualité sanitaire de l'eau Niveau 1 • Chaleur homogène par rayonnement due au plancher chauffant,• ventilation naturelle assurant le renouvellement en air frais,• Deux ventilo-convecteurs à introduction d’air neuf (800 m3) pour le renouvellement d’air des salles de réunions situées au 3ème étage,• Extraction d’air par caisson simple flux. CONFORT • Brûleur modulant à pré-mélange silencieux : 51 dB à 1m de distance, • Dalles de Fermacell désolidarisées du plancher en bois offrant une excellente isolation phonique, • Enduit de chanvre sur les murs absorbant les bruits intérieurs et isolant des bruits extérieurs, • Moquette au sol des plateaux pour amortir les bruits d’impacts, • Faux plafonds perforés avec feutre acoustique, • Panneaux de feutre coulissants pour les baies de la rue intérieure. SANTE • Émission d’oxyde d’azote réduites : 35 mg/kWh, • Utilisation de matériaux minimisant les émissions de COV, et de formaldéhydes. 55 • La rue intérieure, sur les quatre cotés, est une boite à lumière dont l’ambiance varie au cours de la journée et au fil des saisons, • Postes de travail proches des fenêtres, offrant luminosité, vue sur la ville ou sur le jardin, • Optimisation de l’éclairage et du confort visuel en créant la cafétéria côté jardin. 56 III.3. Démarche HQE® et démarches étrangères environnementales. Les pays industrialisés ont compris les enjeux forts que représente le secteur du bâtiment pour l’environnement. Les initiatives internationales sont ainsi nombreuses et suivent des directions diverses selon les cultures propres à chaque pays, leur histoire, l’organisation de leurs professions et l’état de leurs techniques [1]. Regardons quelques exemples de démarches environnementales dans le bâtiment dans le monde : Grande Bretagne Allemagne Suisse États-Unis Autriche Figure 13: Carte mondiale des démarches étrangères environnementales étudiées. Japon 57 1. Aux Etats-Unis Créé en 1994, le US Green Building Council (USGBC) gère un label appelé LEED (1) qui est une certification environnementale des bâtiments d’habitation et du secteur tertiaire. LEED a une approche produit avec des performances mesurables à atteindre, qui se caractérisent par l’attribution d’une note globale sur le bâtiment. L’USGBC a été à l’origine de la création, en 1998, du World Green Building Council, association internationale à but non lucratif qui fédère des organismes de dix pays (États-Unis, Mexique, Brésil, Japon, Italie, Espagne, Émirats arabes unis, Australie, Chine et Corée). Inconvénients : approche subjective – les coefficients sont arbitraires – et peu adaptée au contexte local. Plus d’informations sur : www.usgbc.org 2. Au Japon La certification CASBEE (2) est une déclinaison du label américain LEED. Elle y ajoute la notion de culture et de caractère régional de la construction. Cette méthode reste dans la lignée de l’approche LEED, avec l’attribution d’une note globale. 3. En Grande-Bretagne Le Building Research Establishment développe depuis 1990 le " BREEAM Green Leaf (3) ". Le BREEAM est basé sur un référentiel transversal qui prenant en compte management, énergie, matériaux, confort, transport, implantation et pollution atmosphérique. Il privilégie une approche système tout comme la démarche HQE®. Il est le plus diffusé dans le monde (Canada, Hong-Kong, Norvège, Inde…). Plus d’informations sur : www.breeam.org Figure 14: Logo de BREEAM. (1) LEED: Leadership Energy Environment Design CASBEE: Comprehensive Assessment System for Building Environmental Efficiency (3) BREEAM Green Leaf aussi nommé BREEAM: Building Research Establishment Environmental Assessment Method (2) 58 4. En Suisse Exploité par l’Association AMI sous mandat de l’Agence fédérale du bâtiment, le label Minergie, créé en 1996, vise la réduction des consommations énergétiques en cinq priorités : Exigences de base requises pour les murs du bâtiment. Valeurs limites pour l’indice de dépense d’énergie thermique. Renouvellement d’air mécanique. Exigences supplémentaires, en fonction du type de bâtiment sur l’éclairage et la production de froid et de chaleur. – Surcoût d’investissement limité à 10 % maximum. – – – – Il existe aussi le standard “ E-2000 éco-construction “, qui peut se coupler avec Minergie et qui amène des cibles complémentaires : matériaux, gestion de l’eau, transports, coût de construction… Plus d’informations sur : www.minergie.ch Figure 15: Logo de Minergie. 5. En Allemagne Le label Passivhaus a pour objectif depuis 1986 : – – – – La réduction des consommations énergétiques des immeubles d’habitation L’apport en énergie solaire passive Le renforcement de l’isolation des bâtiments L’utilisation des énergies renouvelables et la récupération de chaleur. Le Passivhaus se caractérise par une valeur cible : pour l’eau chaude sanitaire, le chauffage et l’électricité, la consommation doit être inférieure à 50 kWh/m2/an [14]. Plus d’informations sur : www.passiv.de 6. En Autriche Depuis l’an 2000, les ministères du Transport, du Logement et de l’Innovation développent la certification Total Quality (TQ). Elle prend en compte à la fois des critères environnementaux et de qualité globale et concerne tout type d’opération. Encore peu utilisée, elle se distingue par son approche transversale. 59 Ce qu’il faut retenir : L’Allemagne, l’Autriche et la Suisse sont les pays pionniers des démarches environnementales. Les labels y existants sont attribués pour des performances environnementales et non l’établissement d’une démarche comme le fait la HQE®. Le LEED (label américain) et le BREEAM (label Anglais) offrent l’avantage d’être conçus sous la forme de " check-list ", ce qui assure un aspect pragmatique à leur application, et par leur simplicité de mise en place, assure un aspect mobilisateur. Le BREEAM est en effet le label le plus diffusé dans le monde. Cependant ni le LEED ni le BREEAM n’optimisent qualité et environnement comme le fait la démarche HQE®. La démarche HQE® reprend pour l’essentiel les préoccupations identifiées dans les autres pays, mais se différencie par sa logique : elle a une approche globale sur l’environnement, et prévoit simultanément la conception d’un système de management des opérations et des exigences à atteindre. La HQE® a donc un sacré retard, en termes de chiffres (bâtiments reconnus) et de notoriété, sur les dispositifs étrangers, mais du fait de sa volonté de s’imposer un maximum d’exigences, elle participe à sa propre dynamique et en cela devance ses voisins mondiaux. 60 61 Conclusion La démarche HQE® s’affirme comme une démarche volontaire prônant la liberté des acteurs face aux choix environnementaux qu’ils pourront faire. Beaucoup soutiennent la démarche, comme Ségolène Royal qui inclut la HQE® dans son pacte présidentiel (12.02.2007): Exigence 62 : Développer la valeur ajoutée environnementale : Conditionner les nouveaux permis de construire à l’adoption d’objectifs HQE® dans la totalité du parc immobilier public. De même, Les Verts ont obtenu la généralisation de la Haute Qualité Environnementale dans la construction et la réhabilitation des bâtiments en Ile-deFrance : à compter du 1er janvier 2008, toutes les opérations engagées par les grands opérateurs satisferont aux critères de la HQE. Les intentions ne manquent pas mais ne se suffisent pas. Les bâtiments appliquant la démarche HQE® se trouvent principalement dans le public et se limitent pour la plupart à des constructions scolaires (collèges, lycées). Représentant ainsi une infime partie des ouvrages réalisés, la démarche HQE® n’a pas une portée environnementale suffisante. Par ailleurs, les 14 cibles de la DEQE décrivent précisément la globalité des incidences que peut avoir le bâtiment sur l’environnement. Elles réunissent les caractéristiques attendues par les maîtres d’ouvrage et offrent ainsi un langage commun aux acteurs concernés. Basée sur les deux référentiels, la DEQE et le SME, la démarche HQE® illustre une démarche logique et méthodique. Cependant, en application, la mise en place d’une démarche HQE® s’avère complexe. La multiplicité des exigences engendre des contradictions et des cibles pouvant être antagonistes. La hiérarchisation des cibles contraint les maîtres d’ouvrage à limiter leurs performances à certains domaines. Le niveau écologique atteint n’est pas optimal. Cela s’explique par le fait que trop de cibles sont abandonnées (niveau de base), la DEQE lourde d’application et la démarche peut être trop ambitieuse. La démarche HQE® est une démarche rentable sur le long terme. Elle s’inscrit dans une perspective de développement durable. Néanmoins, les coûts de mise en place sont élevés et rebutent un certain nombre d’opérateurs du bâtiment. En conclusion, la démarche HQE® se concentre sur le confort et les conditions de vie de l’habitant auxquels elle ajoute une conscience environnementale. C’est en quoi on peut penser qu’elle constitue une vraie démarche de qualité empreinte d’environnement et non une démarche environnementale. 62 63 Références Bibliographiques [1] Association HQE, Association pour la Haute Qualité Environnementale. (Page consultée le 10 novembre 2006). La Haute Qualité Environnementale, [En ligne]. http://.assohqe.org/ [2] Bâtiment et démarche HQE – (Brochure informative – ADEME Direction du Bâtiment et des Energies Renouvelables. Avril 2004). [3] Guide de Gestion Locale – Guide de la Haute Qualité Environnementale. (Brochure informative. Novembre 2005). [4] HQE, Mode d’Emploi – Association HQE. 14 Mars 2006. [5] La Démarche HQE® - Le BLOC BETON construit l’avenir. (Brochure commerciale BLOC BETON DEVELOPPEMENT. 2006) [6] Définition Explicite de la Qualité Environnementale – référentiels des caractéristiques HQE. Document 5 - 15 novembre 2001. Groupe de Travail. [7] Référentiel du Système de Management Environnemental pour le maître d’ouvrage concernant des opérations de construction, adaptation ou gestion des bâtiments. Document 23 Novembre 2001. Groupe de Travail. [8] Amélioration continue de la performance environnementale par la maîtrise des impacts liés à l'activité de l'entreprise : norme : ISO 14001 (1996 – 09). [9] ARENE, Agence Régionale de l’Environnement et des Nouvelles Energies. (Page consultée le 18 décembre 2006). La HQE et le renouvellement urbain durable, [En ligne]. http://www.areneidf.org/HQE-urbanisme/index.html [10] ADEME, Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie. (Page consultée le 18 décembre 2006). Domaine d’intervention Bâtiment, [En ligne]. http://www.ademe.fr/entreprises/hqe/ [11] HQE dans les régions – Association HQE. 10 et 11 Mars 2005. [12] Conseil Général du département du Nord. (Page consultée le 18 décembre 2006). Le Département du Nord, bâtisseur « HQE® ». [En ligne]. http://wportail.cg59.fr/portal/page?_pageid=33,30899&_dad=portal&_schema=PORT AL&id_rubrique=429 [13] Construction durable : les bénéfices économiques – (Brochure informative – ARENE Ile-de-France. Février 2004). [14] Architecture à Vivre – maison – Construire Bioclimatique. Bimestriel n°34. Janvier/Février 2007. 64 65 Liste des figures Figure 1: Historique de la mise en place de la démarche HQE®………………….… 14 Figure 2: Interactions des 5 référentiels fondant la démarche HQE®…………........ 15 Figure 3: Définition Éxigentielle. Inspiré de [8]……………………………………...…. 16 Figure 4: Contenu de la DEQE : cibles associées à des indicateurs……………...…17 Figure 5: Acteurs de la démarche HQE®. Inspiré de [8] [12] [13]………………...…. 20 Figure 6: Hiérarchisation des cibles. Source : [8]……………………………………… 21 Figure 7: Arbre descriptif des domaines abordés par la démarche HQE®…………. 27 Figure 8: Les 14 Cibles de la démarche HQE®. Source : [12]………………….…… 28 Figure 9: Types de bâtiments appliquant la démarche HQE®. Source : [14]……… 41 Figure 10: Bénéfices directs selon les acteurs. Source : [15]……………………...… 43 Figure 11: Niveaux d'exigence du lycée professionnel de Blanquefort…………...… 48 Source : www.constructiondurable.com Figure 12: Niveaux d'exigence de la maison diocésaine………………………...…....52 de Châlons-en-Champagne. Source : www.constructiondurable.com Figure 13: Carte mondiale des démarches étrangères………………………….….... 56 environnementales étudiées. Source : www.google.fr Figure 14: Logo de BREEAM. Source : www.breeam.org.........................................57 Figure 15: Logo de Minergie. Source : www.minergie.ch..........................................58 66 67 Liste des tableaux Tableau 1: La démarche HQE® contribue aux principes………………………...……22 du développement durable. Inspiré de [2]. Tableau 2: Bénéfices économiques directs et pour la collectivité............................. 42 suivant les 4 familles des 14 cibles. Source : [13] Tableau 3: Comparaison des coûts globaux. Source : [2]………………………….… 44 Tableau 4: Comparaison des coûts globaux pour une réalisation…………………… 45 traditionnelle et pour une réalisation en démarche HQE®. Source : [2] Tableau 5: Moyens mis en œuvre pour répondre aux cibles………………………… 49 Source : www.constructiondurable.com Tableau 6: Moyens mis en œuvre pour répondre aux cibles………………………… 53 Source : www.constructiondurable.com 68 69 Glossaire HQE : Haute Qualité Environnementale. ADEME : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. PCA : Plan Construction Architecture. PUCA : Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA), anciennement PCA. ARENE : Agence régionale de l’environnement et des nouvelles énergies. AIMCC : Association des industries de produits de construction. AFNOR : Association Française de Normalisation. ATEQUE : Atelier Technique pour l’Evaluation de la Qualité Environnementale. DEQE : Définition Explicite de la Qualité Environnementale. SME : Système de Management Environnemental. USGBC : US Green Building Council. LEED : Leadership Energy Environment Design. CASBEE : Comprehensive Assessment System for Building Environmental Efficiency. BREEAM : Building Research Establishment Environmental Assessment Method. TQ : Total Quality.