Novembre 2016 © DG Trésor
AMBASSADE DE FRANCE EN REPUBLIUQUE
TCHEQUE
SERVICE ECONOMIQUE
2. Un document-cadre : la stratégie nationale de lutte contre le changement climatique
Le 26 octobre 2015, la stratégie nationale de lutte contre le changement climatique a été approuvée par le
Gouvernement. Ce document co-rédigé par le Ministère de l’Environnement et l’Institut d’Hydrométéorologie
dresse un état des lieux des impacts du changement climatique en République tchèque et propose des
mesures sectorielles (forêts, agriculture, eau, milieu urbain, biodiversité, transport, industrie, énergie) à
horizons 2030. Il est complété par le plan d’action national pour le changement climatique, document
d’implémentation des mesures identifiées ; ce texte est actuellement en discussion interministérielle, pour une
version définitive prévue pour février 2017.
A noter également la « loi antifossile » qui vise à réduire la dépendance de la République tchèque vis-à-vis
des énergies fossiles : sa mise en place faisait partie des déclarations de politique générale du Gouvernement
Sobotka en 2014, à condition qu’elle ne nuise pas à la compétitivité de l’économie tchèque. Ce texte, préparé
par le Ministère de l’Environnement, fixe des objectifs indicatifs à horizons 2050 et complète la Stratégie
énergétique tchèque (approuvée en mai 2015 et qui prévoie à horizon 2040 un mix énergétique basé sur le
nucléaire et les ENR). Y figure également un projet de taxe carbone, qui avait déjà été envisagée à partir de
2009. L’entrée en vigueur de ce texte est prévue pour 2018.
Positions tchèques vis-à-vis des questions internationales et
communautaires
La République tchèque, pays signataire du protocole de Kyoto et appartenant au groupe de l’annexe B, s’était
engagée à réduire de 8% ses émissions de GES (par rapport à 1990) à horizon 2012, objectif qui a été
largement dépassé (-37%) du fait de la restructuration économique du pays après 1989.
1. COP 21
La République Tchèque militait pour un accord légalement contraignant, complété par des engagements
chiffrés pour toutes les parties prenantes, tout en s’opposant à la création de nouveaux instruments en faveur
de l’atténuation et/ou de l’adaptation. Concernant les objectifs en termes de réduction des émissions, elle ne
souhaite pas fixer d’objectifs plus ambitieux que ceux déjà stipulés dans le Paquet Energie-Climat 2030 (voir
ci-après). Le Premier Ministre Sobotka a qualifié l’Accord de Paris de « moment historique », qui a motivé la
mise en place de mesures telles que la loi antifossile ou encore la Stratégie d’adaptation au changement
climatique de la Ville de Prague.
L’énergéticien national tchèque, CEZ, figure parmi les industriels qui se sont montré les plus engagés dans la
COP 21 ; lors du Business&Climate summit de mai 2015, Daniel Benes (PDG de CEZ) a pris l’engagement
de décarboner les activités de l’énergéticien (qui possède 13 centrales thermiques) d’ici 2050. D’autres
entreprises (RWE, E.On, Schneider Electric) ont répondu à une initiative du Ministère de l’Environnement
visant à initier un dialogue entre institutionnels et entreprises sur la thématique du développement durable. En
outre, les Tchèques étaient actifs au sein de trois coalitions : transition charbon, initiative pour le marché du
carbone (Banque Mondiale), initiative pour les énergies renouvelables en Afrique.
2. Politique énergie-climat à l’échelle communautaire
La thématique énergie-climat est sensible pour la République tchèque, soucieuse de préserver ses choix
souverains en matière de mix énergétique et la compétitivité de son industrie. Elle soutient un objectif
européen de réduction des émissions de - 40% à horizons 2030, dans le cadre de la politique énergie-climat,
mais était initialement opposée à la fixation d’un objectif sur les renouvelables, même européen et indicatif.
Ceci est lié en particulier aux difficultés que connaît le marché de l’électricité, dont les prix bas sont insuffisants
pour permettre l’investissement privé, et à la faible acceptation sociale d’une hausse des prix pour les
particuliers afin de soutenir la production d’énergies renouvelables.