HELLÉNISTIQUE Se dit de la civilisation et de la période historique grecques allant de la mort d’Alexandre le Grand (323 avant J.-C.) à la conquête de l’Egypte par Rome (30 avant J.-C.). Dans ce sens, le terme fut utilisé pour la première fois par l’historien allemand J.G. Droysen dans Histoire de la l’hellénisme (1836-1843) : Epoque hellénistique : Lorsque Alexandre meurt en 323 avant J.-C. sans s’être donné de successeur, ses généraux, les diadoques, se battent pour l’hégémonie pendant près de vingt ans. L’Empire éclate en de nombreux Etats indépendants : cités libres (Corinthe, Athènes, Rhodes), ligues fédérées (Achaïe, Etolie), mais surtout royaume indépendants, ceux des Séleucides d’Asie, des Lagides ou Ptolémées d’Egypte, des Antigonides de macédoine, des Attalides de Pergame. Ces Etats héritèrent d’une infrastructure grecque ou hellénisée. Leur trait commun est le passage de la cité (polis) démocratique à une forme de gouvernement d’un territoire beaucoup plus vaste, où le pouvoir est accaparé par une minorité de riches notables ou par un roi, souvent divinisé (basileus), exerçant personnellement le pouvoir. Ces Etats favorisèrent de vastes programmes de construction et développèrent une administration complexe, chargée de gérer le commerce du pays avec les contrées les plus reculées et en favorisant la création de nouvelles villes-comptoirs. Le commerce s’établit entre les divers centres de production. Les Ptolémées allèrent jusqu’à introduire un contrôle des changes, ainsi qu’une monnaie officielle, et à planifier la production de leurs principales ressources. Cette expansion du commerce international suscita l’apparition d’une nouvelle classe sociale, celle des marchands et des banquiers, la plus marquée par l’hellénisme. Les petits agriculteurs et les nombreux esclaves ne profitèrent guère de l’augmentation du niveau de vie. Plusieurs révoltes d’esclaves s’ensuivirent et de nombreuses bandes de hors-la-loi firent leur apparition. Mais cette richesse nouvelle permit l’éclosion de nombreux foyers de culture : Alexandrie d’Egypte, Antioche, Pergame, Rhodes. Des écoles de savants et d’érudits enrichirent considérablement certaines disciplines : philosophie (écoles de Platon et d’Aristote) ; philologie (critique des textes d’Homère par Aristarque) ; poésie mythologique, bucolique et amoureuse (Callimaque) ; analyse historique (Polybe) ; sciences exactes (Euclide et Archimède). La société hellénistique connut un véritable engouement pour les religions à mystères (orphisme, pythagorisme, culte de Déméter, de Dionysos, de Cybèle ou d’Isis) répandues surtout dans les couches populaires. Les élites se tournaient vers des philosophies nouvelles comme le stoïcisme et l’épicurisme. Ces nouvelles formes de pensée étaient égalitaires, Epicure acceptant même, dans son Jardin, des femmes, voire des courtisanes ou des esclaves. L’élan créateur de l’hellénisme fut progressivement absorbé par Rome, dont les marchands côtoyaient les populations grecques dans les comptoirs méditerranéens. L’art et l’architecture adoptèrent les modes orientales, la jeunesse romaine reçut des précepteurs grecs. Rome intervint militairement dans les royaumes hellénistiques minés par des querelles de palais, annexant la Grèce, la Macédoine, l’Asie Mineure, la Syrie, l’Egypte. La civilisation hellénistique continua à fleurir à travers le nouveau centre de pouvoir. Art hellénistique : L’expression art hellénistique mérite d’être nuancée tant du point de vue chronologique que stylistique. C’est ainsi que les arts, comme la culture, se prolongèrent, notamment en Asie, bien après la conquête romaine de l’Egypte. Il est également difficile de définir un style hellénistique, tant les productions de cette époque montrent une grande diversité, qui provient surtout des nombreux apports (barbares, égyptiens, mésopotamiens, etc.) étrangers à l’art grec traditionnel. L’éclatement des structures politiques, économiques, sociales, contribua à l’élaboration d’un langage artistique nouveau. Dans d’autre cas, notamment au début de l’époque hellénistique, les artistes formés à l’art classique (Apelle, Lysippe, etc.) se mirent au service d’Alexandre et ne changèrent pas radicalement leur esthétique. Ce foisonnement d’idées, de tendances et d’influences rend difficile l’examen de cet art brillant. HIÉRATIQUE (écriture) Ecriture cursive de l’Egypte ancienne qui reprend, en les simplifiant, les hiéroglyphes de l’écriture monumentale. HIÉRATIQUES (arts) Expression qualifiant certains styles, certains arts (byzantin, égyptien) qui font de place à la fantaisie ou à l’intervention de l’artiste, mais dont l’iconographie est rigoureusement régie par un code fixé généralement par un pouvoir religieux, garant de la tradition sacrée. HIÉROGLYPHE (préfixe hiéro- et grec gluphein « graver ») Unité graphique utilisée dans l’écriture égyptienne la plus ancienne. On distingue trois types d’écriture égyptienne : l’écriture hiéroglyphique proprement dite, c’est-à-dire celle des monuments, l’écriture cursive ou hiératique, tracée sur papyrus, et l’écriture démotique, plus simplifiée que l’écriture hiératique. L’écriture hiéroglyphique (antérieure à 2 500 avant J.-C.) est très proche de la pictographie ; les signes désignant des êtres animés, des parties du corps humain, des végétaux ou des objets sont très peu schématisés et ressemblent plutôt à des dessins ; en revanche, dans l’écriture cursive et démotique, les signes sont devenus beaucoup plus arbitraires. Comme toutes les écritures de type idéographique, l’écriture hiéroglyphique utilise à la fois des idéogrammes (signes-morphèmes), des déterminants sémantiques (qui ne se prononcent pas) et des phonogrammes (éléments phonétiques). Demeuré longtemps indéchiffrable, le système de cette écriture fut décomposé et analysé par Champollion (1822) grâce à la découverte de la pierre de Rosette, qui portait le même texte en hiéroglyphiques, en démotique et en grec. HILAL (al-) Revue créée au Caire en 1892 par le Libanais Djiurdji Zaydan. Elle contribua à la renaissance littéraire arabe. HUSHOUD Voir Foules. HYPOGÉE Construction souterraine où les Anciens Egyptiens déposaient les morts : les hypogées de la vallée des Rois. HYPOSTYLE Se dit d’une salle à colonnes, couverte, qui sert de transition entre un vestibule ou une cour et l’intérieur de l’édifice.