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Odontologie Pédiatrique
CROISSANCE CRANIO-FACIALE
& MORPHOGENESE DES ARCADES
CE QU'IL FAUT RETENIR
La croissance crâniofaciale dépend de facteurs héréditaires mais subi aussi l'influence des grandes
fonctions oro-faciales, dont la face est le support et tout particulièrement la:ventilation puis la mastication.
La morphogenèse des arcades correspond à la croissance et au modelage des bases osseuses
maxillaires et mandibulaires, en rapport avec les phénomènes de dentition. les procès alvéolaires vont
jouer un rôle de rattrapage entre la croissance mandibulaire et celle du maxillaire, d'où l'importance d'un joint
dentaire correct.
La c d’occlusion est le rapport inter-canine, car c’est cette zone qui subit le moins de changements
lors de la morphogénèse.
PLAN
1.INTRODUCTION...........................................................................................................................................2
2. CROISSANCE CRÂNIO-FACIALE.............................................................................................................2
3. FACTEURS D'INFLUENCE........................................................................................................................7
4. RELATIONS AVEC LA CROISSANCE GÉNÉRALE................................................................................10
5. MORPHOGENESE DES ARCADES DENTAIRES...................................................................................12
6. CONCLUSION..........................................................................................................................................19
BIBLIOGRAPHIE
1. AKNIN J.-J. Croissance crâniofaciale. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Odontologie/Orthopédie
dentofaciale, 23-455-C-10, 2008.
2. BERTHET A., DELAMAIRE M., JACQUELIN L.F. Interception précoce des dysfonctions oro-
faciales. Chir Dent France 2001, 1046, 40 - 44.
3. BENAUWT A. ET LORETTE A. : Manuel d’orthodontie pour omnipraticiens, Ed. SNPMD, Paris
1990
Louis-Frédéric JACQUELIN, PU PH Od. pédiatrique (Reims)
Yves DELBOS MCU-PH Od. pédiatrique (Bordeaux)
Annie BERTHET, MCU PH Od. pédiatrique (Reims)
Béatrice RICHARD, MCU-PH Sc biologiques (Bordeaux)
lf.jacquelin@univ‐reims.fr v 2.00 - septembre 2009
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1. INTRODUCTION
La connaissance des phénomènes de croissance est nécessaire en odontologie pédiatrique ou en
orthopédie dento-faciale : il est important de pouvoir situer l’enfant sur sa courbe de croissance,
pour en connaître le taux et la quantité résiduelle afin d’établir un diagnostic et un plan de
traitement adapté. Il est important de savoir ce qu’est une croissance normale et dans quelles
conditions elle peut se développer, de repérer des situations ou des évolutions pathologiques.
Si le potentiel de croissance est en grande partie sous la dépendance de facteurs héréditaires,
il ne peut s'exprimer sans l'influence de l'environnement, représenté par les grandes fonctions
oro-faciales, dont la face est le support : ventilation, mastication mais aussi vision et olfaction ou
qui lui sont étroitement attachées : déglutition, phonation.
La morphogenèse des arcades correspond à la croissance et au modelage des bases osseuses
maxillaires et mandibulaires, en rapport avec les phénomènes de dentition. Rappelons (cf cours
de physiologie dentaire appliquée) que le terme de dentition désigne la dynamique d'évolution de la
denture, (formation des bourgeons dentaires, minéralisation, éruption, mise en occlusion) alors que
la denture, qui représente l'ensemble dents, n'est qu'un terme descriptif d'anatomie.
2. CROISSANCE CRÂNIO-FACIALE
2.1. CROISSANCE DU CRÂNE
2.1.1 Base crânienne
• La base crânienne correspond à une entité plus large que l'on pourrait penser puisqu'elle comprend
non seulement le sphénoïde, l'ethmoïde et l'occipital mais aussi le frontal et les 2 pariétaux réunis
par des synchondroses ou des sutures membraneuses. Les synchondroses, sous la dépendance de
facteurs génétiques, sont responsables de la croissance primaire ; les sutures membraneuses, sous la
dépendance de facteurs environnementaux, de la croissance adaptative.
L'augmentation en longueur et en largeur, essentiellement due aux synchondroses, est complétée
par une croissance modelante (aposition/résorption) responsable d'une augmentation en épaisseur et
de la sculpture ou de l'adaptation des loges et orifices anatomiques.
• La croissance de la base crânienne a d'importantes répercussions sur l'architecture crânio-faciale.
• Repère : ossification de la suture sphénobasillaire à 18 ans
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2.1.2 Voûte crânienne
La voûte crânienne se constitue à partir d'éléments du frontal, pariétal, occipital et des grandes
ailes du sphénoïde. La croissance repose sur des mécanisme d'ossification membraneuse et de
phénomène de résorption interne sous l'influence de l'expansion du cerveau qui va doubler de
volume entre 0 et 6 ans, tripler entre 0 et 20 ans.
• Repère : fermeture de la dernière fontanelle (bregmatique) à 3 ans.
2.2. CROISSANCE FACIALE
2.2.1 Croissance du complexe naso-maxillaire
Outre les os maxillaires, ce complexe englobe l'os lacrymal, os nasal, l'os zygomatique, le palatin
et le cornet inférieur. Les processus d’accroissement qui s’effectuent dans les trois sens de l’espace
sont d'origine suturale et de remodelage periosté.
Pour Enlow, le mécanisme de croissance modelante est synchrône de la croissance suturale et de
même nature. Ce mécanisme est continu, successif et simultané, s’effectuant d’un bout à l’autre de
l’os, auquel il garde sa forme et ses proportions.
2.2.2 Croissance transversale
Les sutures médianes internasales, intermaxillaires et interpalatines unissent des os
essentiellement d’origine membraneuse et n’ont pas de potentiel de croissance propre mais se
comportent suivant le mot de Delaire comme « des joints de dilatation à rattrapage automatique ».
Après cinq ans, ces sutures sont pratiquement inactives à l’exception de la suture palatine
médiane . Le palais s’élargit en arrière par l’allongement divergent de l’arcade, au fur et à mesure
de l’apparition des dents monophysaires. En revanche la suture palatine médiane n’est pas
synostosée avant 25 ans ce qui provoque une augmentation de la largeur intermolaire plus forte que
la largeur intercanine d’où un élargissement en éventail.
Le modelage comprend des phénomènes d’apposition d’os à la surface de certaines zones et
de résorption dans d’autres. Ce mode de croissance deviendrait plus important avec la baisse
d’activité des sutures.
L’action des fonctions regroupant la vision, la respiration, la phonation et la déglutition
détermine la notion de « matrice fonctionnelle » pour Moss. Il s'agit de l'ensemble des tissus
mous et des espaces vides liés à une fonction donnée, qui exercent une action sur les os de la face et
participent à leur conformation et leur orientation. Le maxillaire est un véritable carrefour
fonctionnel de la face ; sa position dans l’espace, sa croissance n’étant pour Moss que des réponses
à la croissance primaire de ses matrices fonctionnelles.
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2.2.3 Croissance verticale et antéro-postérieure
Ces deux croissances, liées entres elles, sont sous l’influence du système adaptatif sutural
périmaxillaire et des phénomènes de remodelage.
La croissance antéro-inférieure du maxillaire se fait grâce à l’action des sutures fronto-
maxillaires, maxillo-malaires, zygomatico-malaires, ptérygo-palatines, prémaxillo-malaires et
palatines transverses sous l’influence active du septum nasal. La croissance du septum nasal
sollicite l’allongement du maxillaire en induisant la croissance au niveau des sutures précédentes.
La suture palatine transverse joue un rôle important dans la croissance antéro-postérieure
au niveau du palais : son activité de cette suture persiste jusqu’à la fin de la croissance. Au cours
de la croissance, cette suture se déplace vers l’arrière et en dehors ce qui permet l’écartement des
tubérosités et la divergence de l’arcade alvéolo-dentaire supérieure.
Le modelage prend une importance fondamentale, en avant au niveau de l’épine nasale
antérieure et surtout au niveau des tubérosités et des apophyses ptérygoïdes qui jouent le rôle
principal dans la croissance sagittale. Cette poussée sagittale, s'accompagne d'une résorption de la
zone antérieure et inférieure du maxillaire, ce qui rend plus saillante la partie maxillaire
correspondant au nez.
La croissance périostée assure une croissance proportionnée des os et intervient à différents
niveaux
au niveau des procès alvéolaires qui se développent par apposition osseuse contribuant à la
croissance verticale totale du complexe naso-maxillaire tout au moins dans sa partie
postérieure [20].
au niveau de la voûte palatine qui suit un mouvement de descente par résorption du plancher
des fosses nasales associée à une apposition sur la face buccale du palais.
Au niveau des tubérosités et des crêtes alvéolaires par une apposition osseuse importante
permettant l’allongement de l’arcade dentaire
Au niveau du bord libre postérieur de la lame horizontale du palatin par une apposition
osseuse permettant l’allongement du palais osseux
Au niveau des apophyses frontales et zygomatiques par une apposition osseuse tandis que la
partie antérieure du maxillaire se creuse par résorption caractérisant le remodelage des
contours externes de la face.
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2.3. CROISSANCE MANDIBULAIRE
La mandibule, eos impair, médian, et symétrique : c’est le seul os mobile de la face grâce à
l'articulation temporo-mandibulaire qui le relie à la base du crâne.
Selon Moss et Schudy, la mandibule est la réunion de quatre entités qui s’accroissent
individuellement :
corps
procès alvéolaire antérieur
procès alvéolaire postérieur
branche (dite montante) et te mandibulaire (condyle)
2.3.1 accroissement en largeur
A la naissance, la mandibule est constituée de deux parties réunies sur la ligne médiane par la
suture symphysaire. Peu après la naissance, par disparition du cartilage de la symphyse les deux
hémi-mandibules se solidarisent.
L’augmentation de largeur de la mandibule résulte donc essentiellement de son allongement,
associé à la divergence progressive de l’arc mandibulaire dans sa partie postérieure. La résorption
modelante contribue un peu à l’élargissement mandibulaire.
2.3.2 Accroissement en longueur
Accroissement de la branche : il se produit une apposition osseuse très importante le long du
bord postérieur associée à une résorption du bord antérieur. Celle-ci est un peu moins importante de
telle sorte que la branche recule mais aussi s’épaissit de la naissance à l’âge adulte. Ce processus
continue jusqu’à l’évolution des dents de sagesse. Les deux hémicorps mandibulaires étant
divergents, il en résulte que les deux ramus s’écartent avec la croissance.
Accroissement du corps mandibulaire : l’augmentation de longueur du corps mandibulaire
dépend essentiellement de la résorption du bord antérieur de la branche montante. Le menton se
modèle autant par résorption sus-symphysaire que par apposition symphysaire.
2.3.3 Accroissement en hauteur
La branche mandibulaire est très courte à la naissance. Elle s’accroît grâce :
- à l’activité du cartilage condylien. Pour certains auteurs le cartilage condylien est un centre
de croissance adaptative alors que pour d’autres ce serait un centre de croissance propre guidant la
croissance mandibulaire. Un remodelage osseux donne sa forme définitive à la tête et au col du
condyle. Cet accroissement va déterminer la dimension verticale en même temps que la longueur
totale de la mandibule. La croissance condylienne est appelée à s’équilibrer avec la croissance
alvéolaire pour réaliser l’occlusion dentaire.
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