Livret Espèces invasives

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La protection des milieux naturels et tout ce qu’ils intègrent, la
faune et la flore sauvage en l’occurrence, est un travail permanent. Mais
c’est aussi un travail à mener au futur, c’est dans ce cadre que le
concept d’éco citoyenneté prend toute son importance : le
développement durable doit rester une priorité et la sensibilisation à
l’écologie doit se faire dès le plus jeune âge, parce que c’est à ces
stades d’innocence et de tranquillité d’esprit que l’éducation à l’écologie,
au même titre que l’éducation civique, doit être inculquée aux
générations futures. C’est, entre autres, dans ce but que l’association
Patrimoine Sauvage a été créée.
L’association
Patrimoine Sauvage
vous présente
Jean-Bernard PERRIN
Président de l’Association
www.patrimoine−
www.patrimoine−sauvage.com
sauvage.com
Espèces Invasives
Biodiversité en danger
Contact : Anthony PERRIN
Tel. : 06 23 46 56 23
Mail : [email protected]
Copyright Association Patrimoine Sauvage
C’est sans regarder derrière lui pour prendre leçon des erreurs
passées, ni devant lui pour épargner les générations futures que
l’homme continue jour après jour d’exploiter avidement les ressources
naturelles de manière inadaptée. Qu’est ce que le développement
durable ? Un concept permettant d’associer le développement
économique à la protection de notre environnement, concept qui ne peut
s’accomplir qu’à travers un effort de tous les jours pour les usagers et un
effort financier pour les prestataires de services. Le développement
durable n’est pas une utopie, mais une voie de développement qui peut
être bénéfique pour la planète et ses habitants, à condition que chacun y
mette de la volonté.
Origine des espèces invasives
Les espèces invasives sont des espèces exotiques (allochtones)
introduites dans un milieu qui n’est pas le leur, et dans lequel elles vont
proliférer au dépend des espèces natives de ce milieu (autochtones).
Leur origine géographique est très variable, bien que les espèces
vivant en milieux extrême ou tropical aient des caractéristiques
biologiques les disposant plus à des capacités invasives. En effet, les
pressions de type physico-chimiques dans ce type de milieu sont fortes,
les espèces y vivant ont donc, au cours de leur évolution, décuplé leur
capacité de survie, de reproduction et de dispersion.
Les statistiques mettent en évidence que sur 1000 espèces
introduites, seules quelques dizaines arrivent à s’adapter. On parle alors
d’espèce naturalisée, sans incidence écologique sur le milieu
d’adoption. Malheureusement, sur ces dix espèces naturalisées une
espèce va proliférer et créer de graves déséquilibres dans l’écosystème
colonisé, on parle alors d’espèce invasive. Une espèce sur 1000
semble être un ratio minime, c’est malheureusement sans compter sur
l’énorme quantité d’espèces introduites via les activités humaines et sur
le potentiel destructeur d’une seule de ces espèces proliférantes.
Les espèces invasives sont particulièrement néfastes pour les
écosystèmes insulaires, source d’une grande quantité d’espèces
uniques et parfaitement adaptées à leur habitat (on parle d’espèce
« endémique ») mais très fragiles vis-à-vis des espèces proliférantes.
Les espèces invasives sont, derrière les méfaits de l’activité humaine, la
seconde cause de perte de Biodiversité à la surface du globe.
Quelques espèces invasives françaises les plus
virulentes
La Renouée du Japon
Origine : Asie
Date d’introduction : 1825 en Europe
Introduite pour l’ornementation
Colonise les berges des cours d’eau et
milieux humides en friche
Exclusion rapide des autres espèces
La Perche soleil
Origine : Amérique du Nord
Date d’introduction : 1880 en Europe
Introduite pour l’aquariophilie
Très prolifique et vorace, elle se nourrit des
pontes des autres poissons
Exclusion rapide des autres espèces
La Caulerpe
Origine : Californie
Date d’introduction : 1984 en France
Introduite pour l’aquariophilie (Monaco)
Prolifique et expansive
Exclusion rapide des autres espèces
Banalisation des habitats marins
Louisianee
L’Ecrevisse de Louisian
Origine : Sud des Etats Unis
Date d’introduction : 1970 en France
Introduite pour la commercialisation
Agressive et prolifique
Exclusion rapide des autres espèces
Porteuse saine de la peste des écrevisses
La lutte contre les espèces invasives
La lutte chimique :
Aspersion de pesticides en lutte chimique
Biologie des espèces invasives
Des caractéristiques biologiques adaptées à l’invasion :
Largement
utilisée
contre
les
« ravageurs de culture », la lutte
chimique emploi des pesticides à
base d’ions métalliques, de souffre ou
de
composés
organiques
(ex :
organochlorés tel que le Gaucho).
Bien que cette lutte soit la plus
utilisée,
elle
reste
la
moins
écologique : utilisation des pesticides
en excès, peu spécifique, forte
rémanence et dispersion des
produits, effets incontrôlés des
produits dérivés, pollution des sols.
La lutte physique :
Lutte par arrachage, capture, confinement ou toute autre méthode mécanique
permettant d’enrayer la propagation des invasives. Bien qu’ayant peu d’impacts sur les
milieux naturels et étant plutôt sélective, elle reste très difficile à mettre en place car
nécessite une main d’œuvre importante. Peut être efficace pour les premiers stades de
développement d’une population invasive.
La lutte biologique :
Consiste à l’introduction dans le milieu envahi d’un
ennemi naturel (« agent de contrôle ») de l’espèce
proliférantes. Développée initialement pour l’Agriculture,
elle nécessite en outre une grande spécificité de l’agent
de contrôle pour l’espèce invasive (risque d’atteinte aux
espèces natives, on parle de « non target effect »). Une
étude préalable en laboratoire et un suivi à long terme
des populations d’agent de contrôle est préférable (Coût
élevé de ce type de lutte).
La lutte écologique : Rétablissement du fonctionnement naturel de
l’écosystème pour augmenter sa résistance aux espèces invasives. Difficile à mettre
en place dans le contexte économique actuel.
Tolérantes aux facteurs abiotiques
(chimiques et physiques) de
l’environnement (Euryécie), ces
espèces sont moins sensibles aux
pollutions.
Monopolisation des ressources
trophiques par la présence de
systèmes
de
détection
ou
d’acquisition de la nourriture
évolués : Organes de détections optimisés pour les animaux invasifs, développement
d’un système racinaire et foliaire dense pour les végétaux invasifs. Aspect
généralement couplé à une forte agressivité.
Poisson chat
Fortes capacités de dispersion des adultes et des propagules (graines pour les
végétaux, œufs pour les animaux) lié à un comportement mobile pour les adultes et
des systèmes sophistiqués d’éjection ou de transport pour les graines et œufs.
Production importante de gamètes (on parle de « stratégie r » ou « pionnière ») et
capacité de reproduction végétative (à partir d’un « morceau » d’individu, fréquent
chez les végétaux invasifs).
Optimisation des fonctions
croissance et de reproduction :
de
Sorties de leur milieu d’origine, les espèces
exotiques ne sont plus sous la coupe de leurs
prédateurs spécifiques. Elles allouent ainsi
l’énergie destinée aux fonctions de défense à
leur croissance et leur reproduction. On parle
d’ « Enemy Release Hypothesis »
« Boule » de juvéniles de poisson chat
Adaptation génétique à leur nouvel environnement entre la période
d’introduction et la période de prolifération (élimination des individus les plus
faibles, adaptation permise par une forte plasticité génétique).
Rôle de l’homme dans le phénomène d’invasion
L’homme est le vecteur d’introduction des espèces invasives dans
les milieux naturels, on parle d’ « Anthropochorie » :
Introduction
volontaire
pour
commercialisation ou l’ornement
la
Introduction involontaire avec les frets
internationaux de marchandise et de
personnes
Les grands axes d’introduction d’espèces
invasives
sont
dits
« Corridors
d’invasion ».
Outre ce rôle direct dans la propagation des espèces invasives,
l’homme facilite la prolifération de ces espèces par la fragilisation
des écosystèmes naturels :
Pollutions agricole, industrielle et urbaine fragilisent
les espèces natives qui deviennent moins
compétitives et plus fragiles face à la pression des
invasives.
Les atteints physiques aux milieux naturels
induisent l’apparition de failles au sein des
écosystèmes naturels, dans lesquelles les invasives
s’engouffrent et prolifèrent.
Impact des espèces invasives
Exclusion des espèces natives par compétition :
Compétition
pour
les
ressources
trophiques (nourriture), soit les matières
organiques pour les espèces animales, la
lumière et les minéraux du sol pour les
espèces végétales
Leurs caractéristiques biologiques et leur
agressivité (on parle d’ « Allélopathie »
pour les espèces végétales) font des
espèces
invasives
d’excellents
compétiteurs
Anodonte colonisée par la moule zébrée
Impacts indirects par modification de l’écosystème colonisé :
La variété des habitats au sein des écosystèmes est largement diminuée par la
prolifération des espèces invasives, espèces exclusives et monopolistes. On parle de
« Banalisation des écosystèmes », se traduisant par une modification d’un ou
plusieurs paramètres physico-chimiques de l’écosystème.
D’autre part les espèces invasives peuvent être porteuses saines de virus et
bactéries mortelles pour les espèces natives.
Compétition génétique, on parle d’ « introgression génétique » :
La fragmentation des habitats (urbanisation et
axes économiques) induit une augmentation de la
surface des milieux ouverts (on parle d’effet
« Lisière ») rapidement colonisés par les invasives.
Cette fragmentation provoque en outre une
fragilisation génétique des populations d’espèces
natives, d’où une moindre résistance face aux
espèces invasives.
Fermeture du milieu par le solidage
Dans le cas où l’espèce invasive
rencontre une espèce native proche dans
le milieu qu’elle colonise, elle va se
reproduire (hybridation) avec cette
espèce comme avec ses congénères. Les
hybrides produits sont généralement
infertiles, l’espèce native subit donc une
pollution génétique massive qui peut
engendrer sa disparition à moyen terme.
Dans le cas où les hybrides sont fertiles,
ils se révèlent souvent être beaucoup plus
invasifs que leur parent exotique.
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