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son traitement est particulièrement apprécié des
patients à l’HEGP)
•Il faut rapporter la dose totale pour chaque médi-
cament en fonction de la surface corporelle,
•Il faut déterminer le jour et l’ordre de passage des
médicaments (incompatibilité éventuelle),
•Il faut définir le mode de dilution en tenant comp-
te des tares du patient (diabète : ex pas de glucosé
5%) et la voie d’administration,
•Les thérapeutiques adjuvantes (bains de bouche,
neuro-protecteurs, casque de glace, crème pour
une éventuelle toxicité unguéale)
•Définir la dose totale limitante (toxicité cumulati-
ve en mg/m2)
Il faut décrire les cycles de traitements :
• L’intervalle entre les cycles de traitement
•Le nombre de cycles programmés
•Les règles générales d’adaptation des posologies
Les agents anticancéreux se caractérisent par leurs
propriétés cytotoxiques. Ils provoquent la mort des
cellules engagées dans le cycle cellulaire, par inter-
action avec l’ADN ou avec le fuseau mitotique. Ces
agents anticancéreux sont classés suivant leur méca-
nisme d’action (Tableau 2 a) (Figures 2, 3, 4).
1. LES INTERCALANTS
Ces molécules s’intercalent entre 2 paires de bases et
perturbent la structure hélicoïdale de l’ADN, empê-
chant ainsi sa réplication et sa transcription (Figure 5).
a) Les anthracyclines
La Doxorubicine,en est le “chef de file”. Il existe
également l’Epirubicine et L’ I d a r u b i c i n e. E n
terme d’efficacité (tableau 2 b), sur 220 patients trai-
tés, le taux de réponse objective est de 21% (9-38%)
et la médiane de survie de 8,2 (5-12,5 mois) [3-9].
En association (tableau 3), si l’on observe une amé-
lioration modérée de l’efficacité, il n’existe pas de
différence de survie [10-12]. Sur le plan de la tolé -
rance, ils sont tous les trois hématotoxiques, alopé-
ciants et émétisants. Il existe un risque local cutané
en cas d’extravasation hors de la veine, et sera donc
utilisée de préférence dans une voie veineuse centra-
le. C’est sa toxicité cardiaque qui est limitante :
toxicité aiguë sous forme de troubles du rythme,
mais surtout toxicité cumulative, conduisant à l’in-
suffisance cardiaque. Ceci impose une évaluation de
la fonction cardiaque avant traitement et une sur-
veillance en cours de chimiothérapie, par échogra-
phie et/ou mesure isotopique de la fraction d’éjection
du ventricule gauche. Le risque d’insuffisance car-
diaque est majeur au-delà d’une dose cumulée de
550 mg/m2qu’il convient de ne pas dépasser pour la
doxorubicine et de 1 000 mg/m2pour la farmorubi-
cine.
b) Les anthracènediones
La Novantrone® (Mitoxantrone) en raison de son
caractère moins cardiotoxique par rapport aux
authracyclines a été étudiée dans les cancers de la
prostate. Sa toxicité est principalement hématolo-
gique. Cette molécule a fait l’objet de plusieurs
phases II [13-17] a eu l’autorisation de mise sur le
marché en janvier 2000 en France et sera plus déve-
loppée par le Pr Stéphane Culine dans le prochain
chapitre. Il existe un bénéfice clinique significatif
sur la douleur à partir de 403 patients par rapport à
un traitement par corticothérapie seule (tableau 4)
[16, 17].
2. LES ALKYLANTS
Les alkylants agissent en formant des ponts chi-
miques entre 2 sites d’un même brin d’ADN ou de 2
brins d’ADN voisins (Figure 6). Ces ponts vont
gêner la réplication de l’ADN. Ils comprennent plu-
sieurs groupes les oxazophorines et les sels de pla-
tines (tableau 5). En terme de taux de réponse, ils
sont peu attractifs et surtout toxiques chez les sujets
âgés [18-20]:
•les Oxazophorines qui comprennent l’Endoxan ®
( C y c l o p h o s p h a m i d e ) e t l ’ H o l o x a n ®
(Ifosfamide).Ce sont des médicaments hémato-
toxiques, alopéciants et émétisants. Ils ont de plus
une toxicité particulière, du fait de l’élimination
urinaire d’un métabolite toxique, l’acroléïne, res-
ponsable de cystites hémorragiques. La préven -
tion est possible par l’utilisation de Mesna ®
(Uromitexan), systématique avec l’Holoxan® et
les fortes doses d’Endoxan®. L’Holoxan® a éga-
lement une toxicité neurologique centrale (encé-
phalopathie).
III. PRINCIPAUX AGENTS
ANTICANCÉREUX UTILISÉS DANS
LE CANCER DE LA PROSTATE