Dépôt Institutionnel de l’Université libre de Bruxelles / Université libre de Bruxelles Institutional Repository Thèse de doctorat/ PhD Thesis Citation APA: Byl, B. (2004). Application de la technique ELISPOT à l'évaluation de réponses vaccinales (Unpublished doctoral dissertation). Université libre de Bruxelles, Faculté de Médecine – Médecine, Bruxelles. Disponible à / Available at permalink : https://dipot.ulb.ac.be/dspace/bitstream/2013/211189/1/06fbada5-0a1a-42ca-a585-0d256b45fdbf.txt (English version below) Cette thèse de doctorat a été numérisée par l’Université libre de Bruxelles. L’auteur qui s’opposerait à sa mise en ligne dans DI-fusion est invité à prendre contact avec l’Université ([email protected]). Dans le cas où une version électronique native de la thèse existe, l’Université ne peut garantir que la présente version numérisée soit identique à la version électronique native, ni qu’elle soit la version officielle définitive de la thèse. DI-fusion, le Dépôt Institutionnel de l’Université libre de Bruxelles, recueille la production scientifique de l’Université, mise à disposition en libre accès autant que possible. Les œuvres accessibles dans DI-fusion sont protégées par la législation belge relative aux droits d'auteur et aux droits voisins. Toute personne peut, sans avoir à demander l’autorisation de l’auteur ou de l’ayant-droit, à des fins d’usage privé ou à des fins d’illustration de l’enseignement ou de recherche scientifique, dans la mesure justifiée par le but non lucratif poursuivi, lire, télécharger ou reproduire sur papier ou sur tout autre support, les articles ou des fragments d’autres œuvres, disponibles dans DI-fusion, pour autant que : - Le nom des auteurs, le titre et la référence bibliographique complète soient cités; - L’identifiant unique attribué aux métadonnées dans DI-fusion (permalink) soit indiqué; - Le contenu ne soit pas modifié. L’œuvre ne peut être stockée dans une autre base de données dans le but d’y donner accès ; l’identifiant unique (permalink) indiqué ci-dessus doit toujours être utilisé pour donner accès à l’œuvre. Toute autre utilisation non mentionnée ci-dessus nécessite l’autorisation de l’auteur de l’œuvre ou de l’ayant droit. ------------------------------------------------------ English Version ------------------------------------------------------------------This Ph.D. thesis has been digitized by Université libre de Bruxelles. The author who would disagree on its online availability in DI-fusion is invited to contact the University ([email protected]). If a native electronic version of the thesis exists, the University can guarantee neither that the present digitized version is identical to the native electronic version, nor that it is the definitive official version of the thesis. DI-fusion is the Institutional Repository of Université libre de Bruxelles; it collects the research output of the University, available on open access as much as possible. The works included in DI-fusion are protected by the Belgian legislation relating to authors’ rights and neighbouring rights. Any user may, without prior permission from the authors or copyright owners, for private usage or for educational or scientific research purposes, to the extent justified by the non-profit activity, read, download or reproduce on paper or on any other media, the articles or fragments of other works, available in DI-fusion, provided: - The authors, title and full bibliographic details are credited in any copy; - The unique identifier (permalink) for the original metadata page in DI-fusion is indicated; - The content is not changed in any way. It is not permitted to store the work in another database in order to provide access to it; the unique identifier (permalink) indicated above must always be used to provide access to the work. Any other use not mentioned above requires the authors’ or copyright owners’ permission. Université Libre de Bruxeiles Faculté de Médecine Laboratoire d’immunologie Expérimentale ULB - Campus Erasme Bibliothèque de Médecine - CP 607 Route de Lennick, 808 (Bât.E) B- 1070 Bruxelles Tél.: 02/555.61.70 Application de la technique EUSPOT à l’évaluation de réponses vaccinales Baudouin Byl Promoteur : Professeur M. Goldman Co-promoteur : Professeur F. Mascart Thèse présentée en vue de l’obtention du titre de Docteur en Sciences Médicales Année académique 2003-2004 ikomL Université Libre de Bruxeiies Faculté de Médecine Laboratoire d’immunologie Expérimentale Application de la technique ELISPOT à l’évaluation de réponses vaccinales Baudouin Byl Promoteur : Professeur M. Goldman Co-promoteur : Professeur F. Mascart Thèse présentée en vue de l’obtention du titre de Docteur en Sciences Médicales Année académique 2003-2004 Nombreux sont celles et ceux qui m'ont accueilli et aidé, Nombreux sont celles et ceux qui m 'ont guidé, Nombreux sont celles et ceux qui m'ont soutenu, voire supporté, tout au long de ces travaux, Qu 'elles et ils trouvent toutes et tous ici l'expression de ma gratitude. Je tiens également à remercier les nombreux patients et volontaires qui y ont contribué. Je dédie, modestement, cet ouvrage aux Maîtres qui m'ont initié à l'Art Médical et plus particulièrement dans le domaine des maladies infectieuses. Baudouin Byl Ces travaux ont bénéficié du soutien du Fond de la Recherche Scientifique Médicale Belge, de la Fondation Erasme, de la Clinique des Maladies Infectieuses de l’Hôpital Erasme, de la société OM-Pharma (Meyrin, Suisse) et d’un don de Roche Belgique. 2 Composition du Jury Président Pr Jacques Devière, Université Libre de Bruxelles Secrétaire Pr Michel Goldman, Université Libre de Bruxelles Membres Pr Nathan Clumeck, Université Libre de Bruxelles Pr Jean Content, Institut Pasteur de Bruxelles Pr Geert Leroux-Roels, Université de Gand Pr Françoise Mascart, Université Libre de Bruxelles Pr Michel Moutschen, Université de Liège Pr Jean-Paul Van Vooren, Université Libre de Bruxelles 3 Table des matières Première partie : Dissertation de thèse e Abréviations.............................................................................................................................................7 1. INTRODUCTION.................................................................................................. 10 1.1. Généralités sur la réponse immune............................................................................................ 10 1.1.1. immunité naturelie ou non spécifique.................................................................................. ...10 1.1.2. Le LPS...................................................................................................................................... 13 1.1.3. Les cellules dendritiques.......................................................................................................... 16 1.1.4. Réponse spécifique et activation des lymphocytes T...............................................................24 1.1.5. Stimulation du lymphocyte B.................................................................................................... 31 1.1.6. L’anatoxine tétanique............................................................................................................... 31 1.1.7. Les superantigènes.................................................................................................................. 32 1.1.8. Les Heat Shock Proteins.......................................................................................................... 33 1.1.9. Anergie et apoptose................................................................................................................. 33 1.1.10. Réponse de type 1 et de type 2............................................................................................ 34 1.2. Modulation de la réponse lymphocytaire.................................................................................... 41 1.3. Réponse vaccinale, immunomodulation pharmacologique et adjuvants............................... 45 1.3.1. Les différentes catégories de vaccins...................................................................................... 45 1.3.2. Immunomodulation en vaccinologie - les adjuvants................................................................ 47 1.3.3. Adjuvants immunostimulateurs................................................................................................ 49 1.3.4. Adjuvants particulaires et copolymères.................................................................................... 51 1.4. Réponse vaccinale à l’administration par voie muqueuse et modulation de l’immunité muqueuse.............................................................................................................................................. 51 2. OBJECTIFS DU TRAVAIL................................................................................................... 55 3. MATERIEL ET METHODES................................................................................................. 56 3.1. Analyse de la production de cytokines à l’échelon cellulaire par ELISPOT..........................56 3.2. Mise au point de la technique d’ELISPOT appliquée à l’énumération des cellules productrices de cytokines........................ 58 3.2.1. Cinétique de la production de cytokines après stimulation in vitro.......................................... 58 3.2.2. Cinétique de l’apparition de cellules productrices de cytokines au cours d’une réponse vaccinale............................................................................................................................................. 59 4 4. RESULTATS............................................................................................................................. 61 4.1. Analyse à l’échelon cellulaire de laréponse des cellules T spécifiques de l’anatoxine tétanique chez des patients infectés par le VIH................................................................................61 Données complémentaires : Production d’IFN-y et d’IL-4 en réponse à une stimulation polyclonale au cours de l’infection aiguë par le VIH............................................................................................. 62 4.2. L’extrait bactérien OM-85 BV induit une production d’IFN-y dépendante de l’IL-12 par les lymphocytes CD4+ chez l’homme....................................................................................................... 64 4.3. Etude in vitro de l’effet adjuvant d’un analogue du Lipide A, l’OM-197..................................65 5. DISCUSSION......................................... 66 5.1. Introduction.................................................................................................................................... 66 5.2. Suivi de la réponse immune.........................................................................................................69 5.3. Altérations de la réponse immune au cours de l’infection par le VIH..................................... 70 5.3.1. Restauration de la fonction immune......................................................................................... 75 5.3.2. Approche vaccinale.................................................................................................................. 76 5.4. Cellules dendritiques et adjuvants vaccinaux.......................................................... ................. 80 5.5. Immunisation par voie muqueuse........................... 81 5.6. Agents mimétiques du Lipide A et adjuvants.............................................................................83 6. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES............................................................................... 87 7. LISTE DES FIGURES...........................................................................................88 8. REFERENCES......................................................................................................................... 89 Deuxième partie : Thèse annexe 103 1. RÉSUMÉ.............................................................................................................. 104 2. RÉFÉRENCES.................................................................................................... 105 Annexe : Curriculum vitae io6 5 Première Partie : Dissertation de thèse 6 Abréviations APC Antigen presenting cells, cellules présentatrices d’antigènes CD Cellules dendritiques CpG ODN Oligodeoxynucléotide contenant des motifs Cytosine-phosphate Guanosine CTL Cytotoxic T lymphocytes ELISPOT Enzyme-linked immunospot assay HLA Human leucocyte antigen HSP Heat Shock Protein LPS Lipopolysaccharide MHC Major histocompatibility complex NK Natural killer, cellules tueuses naturelles PAMP Pathogen-associated molecular pattern PBMC Peripheral blood mononuclear cells PHA Phytohémagglutinine A PPR Pattern récognition receptor TLR Toll-like receptor TNF-a Tumor-necrosis factor-a 7 Résumé Le développement des stratégies vaccinales a été initialement essentiellement basé sur une approche empirique, et le monitoring de la réponse immime naturelle ou vaccinale a longtemps reposé uniquement sur la titration des anticorps, négligeant ainsi les aspects de la réponse cellulaire. Cette approche a néanmoins montré ses limites, soulignées par les difficultés à mettre au point des vaccins efficaces contre une série de micro-organismes infectieux tels que certains parasites, virus responsables d’infections chroniques ou micro­ organismes infectieux intracellulaires. Notre objectif a été de développer l’analyse de la production de cytokines à l’échelon cellulaire afin de l’appliquer à la réponse immune au cours de l’infection par le VIH et à la caractérisation de l’effet d’adjuvants vaccinaux naturels et synthétiques. La technique développée, l’ELISPOT (enzyme-linked immunospot), permet à la fois de caractériser le phénotype et d’énumérer le nombre de cellules produisant activement des cytokines en réponse à une stimulation antigénique. A l’aide de cette technique, nous avons pu étudier la réponse immune à des antigènes bactériens et des mitogènes chez des volontaires sains et des patients infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) investigués à différents stades de l’infection [Byl et al. 1999]. Nous avons montré que la réponse lymphocytaire à un mitogène induisait une production comparable d’IFN-y parmi les patients infectés et les témoins, tandis que la production d’IL-4 induite par le mitogène était profondément diminuée. Nous avons montré que la source des deux cytokines différait et que seuls les lymphocytes CD4+ étaient capables de produire de l’IL-4 en réponse à un mitogène. Par contre, après l’administration in vivo d’anatoxine tétanique, il est apparu que la réponse lymphocytaire à une stimulation in vitro par cet agent était marquée par une diminution de la production des deux cytokines analysées, production limitée aux lymphocytes CD4+. Nos travaux sur un extrait bactérien, l’OM-85 BV, utilisé comme agent immunostimulant, nous ont conduits à démontrer que son effet sur la production d’IFN-y nécessitait la présentation par des cellules présentatrices d’antigènes et requérait la présence d’IL-12 [Byl et al. 1998]. Parmi les cellules présentatrices d’antigènes, les cellules dendritiques jouent un rôle fondamental dans l’initiation de la réponse antigénique. Ces cellules voient leurs capacités immunostimulatrices réduites dans de nombreuses circonstances où l’on peut mettre en évidence une atteinte fonctionnelle du système immunitaire. Les molécules capables d’induire 8 la stimulation et la maturation des cellules dendritiques pourraient être amenées à jouer un rôle important dans la modulation de la réponse immune, et certaines d’entre-elles pourraient être utilisées dans des vaccins thérapeutiques ou préventifs. Nous avons dès lors étudié les propriétés immunomodulatrices d’un analogue synthétique du LPS, l’OM-197, dépourvu des propriétés endotoxigéniques de ce dernier [Byl et al. 2003b]. Ce produit est apparu capable d’induire la maturation des cellules dendritiques du sang circulant ou dérivées des monocytes circulants ainsi que la production d’EL-12. Nous avons montré que cette maturation était efficace pour induire une réponse primaire in vitro caractérisée par la génération de lymphocytes sécrétant de l’IFN-y spécifique à l’antigène HBs chez des sujets naïfs pour cet antigène. Le profil de la réponse générée in vitro à l’aide de l’OM-197 correspond au profil qui théoriquement pourrait induire une réponse immune cellulaire adéquate. En effet, de nombreuses études ont mis en évidence que l’efficacité de la réponse immune et l’élimination d’un agent infectieux pouvait dépendre du type de cytokines produites dans les phases initiales de l’infection. D’autre part, les infections pour lesquelles les approches vaccinales empiriques n’ont pas encore abouti (telles que l’infection par le VIH ou par Plasmodium, ou la vaccination thérapeutique vis-à-vis de maladies cancéreuses) partagent la caractéristique de devoir probablement nécessiter une réponse dite de type T helper 1 (Thl), caractérisée par la production d’Interféron-y (IFN-y) et de lymphocytes cytotoxiques. En conclusion, l’application de la technique ELISPOT à l’analyse à l’échelon cellulaire de la production de cytokines par les lymphocytes nous a permis de préciser l’anomalie fonctionnelle des lymphocytes CD4+ de patients infectés par le VIH, de mettre en évidence la capacité d’un extrait bactérien à induire la production de cytokines de type Thl via l’action de cellules présentatrices d’antigènes et la production d’IL-12, et de démontrer la capacité d’un analogue synthétique du LPS à induire la maturation des cellules dendritiques et une réponse primaire in vitro. L’ensemble de ces données souligne l’intérêt de l’analyse à l’échelon cellulaire de la production de cytokines et suggère l’intérêt que pourrait avoir l’utilisation de l’OM-197 pour induire une modulation de la réponse immune et l’orientation spécifique de celle-ci vers un profil apte à maîtriser une infection virale chronique ou la prolifération de cellules tumorales. L’OM-197 pourrait être utilisé comme adjuvant vaccinal ou pour puiser des cellules dendritiques. 9 1. Introduction 1.1. Généralités sur la réponse immune L’évolution de la défense des organismes vivants vis-à-vis d’une agression par un agent extérieur est caractérisée par le développement de deux axes complémentaires et intimement liés : l’immunité non spécifique et l’immunité spécifique. 1.1.1. Immunité naturelle ou non spécifique Lorsqu’un organisme étranger efffacte les barrières cutanéo-muqueuses d’un individu, il initie en premier lieu des réponses immunes non spécifiques conduisant à la réaction inflammatoire. Elles sont apparues les premières dans l’évolution des espèces. Elles impliquent des médiateurs moléculaires et cellulaires. Les composants cellulaires comprennent les leucocytes polynucléaires, les monocytes et macrophages, les cellules dendritiques, les cellules NK {natural killer) et les lymphocytes yô. Les insectes et les vertébrés partagent une famille de récepteurs cellulaires impliqués dans cette réponse non spécifique. Ces récepteurs sont connus chez l’homme sous le nom de Toll-like receptors (TLR), par analogie au récepteur identifié chez la drosophile qui porte le nom de Toll protein. Ils sont présents à la surface des polynucléaires neutrophiles et des cellules présentatrices d’antigènes et reconnaissent des structures moléculaires dérivées de micro-organismes, telles que le lipopolysaccharide (LPS) de la paroi des bactéries à Gram négatif, l’acide lipoteichoique de la paroi des bactéries à Gram positif ou les ADN et ARN bactériens. Il est plus récemment apparu que ces TLR sont également capables de reconnaître des molécules endogènes et que, plus largement, ils auraient un rôle de surveillance consistant à détecter les produits de dégradation de certaines macromolécules endogènes telles que les protéoglycans [Johnson et al. 2003]. Ceci explique que des agents exogènes qui ne sont pas capables de stimuler directement les TLR induisent malgré tout une réponse inflammatoire. Celle-ci prend alors son origine au niveau de ces produits de dégradation de macromolécules endogènes. 10 Les récepteurs TLR initient une cascade d’événements intracellulaires qui conduisent à la transcription de gènes impliqués dans le processus de l’inflanamation. Le site d’atteinte initiale, qui le plus souvent sera épithélial, libère d’importantes quantités de cytokines inflammatoires telles que l’Interleukine-1 et le Tumor Necrosis Factor-a (TNF-a). Ces cytokines induisent, par action autocrine ou paracrine, plusieurs voies d’activation intracellulaires, dont celle du nuclear factor-KB (NF-icB). Cette dernière voie d’activation régule notamment l’expression de nombreux gènes liés à l’inflammation cutanée tels que les gènes de l’E-sélectine, diverses chemokines et molécules d’adhésion vasculaire. Au cours de la réaction inflammatoire, les leucocytes sont recrutés par chimiotactisme vers le site de la réaction et activés. Les monocytes sanguins arrivés au site de l’infection, une fois activés, se transforment en cellules effectrices puissantes, les macrophages. Ceux-ci constituent le pont entre immunité naturelle et immunité spécifique. Dans le cadre de la réponse immune non spécifique, les macrophages vont phagocyter et détruire les micro­ organismes présents. Ils vont également produire d’importantes quantités de cytokines inflammatoires telles que l’fL-l, l’IL-ô, le TNF-a, et l’IL-12. Ces diverses cytokines vont stimuler les cellules NK qui représentent une source importante d’ILN-y. Les macrophages vont également jouer le rôle de cellules présentatrices d’antigènes aux lymphocytes et initier ainsi la réponse immune spécifique. Le TNF-a est produit principalement par les cellules mononucléées (monocytes et macrophages) en réponse à une stimulation par des molécules d’origine microbienne telles que le LPS. Cette dernière molécule est d’ailleurs l’inducteur le plus puissant de TNF-a. Les propriétés pro-inflammatoires du TNF-a sont multiples et comprennent notamment l’augmentation de la perméabilité capillaire, la stimulation de l’activité phagocytaire des polynucléaires, la stimulation de l’activité pro-coagulante et la stimulation des centres de contrôle de la thermogenèse. L’EL-12 est essentiellement produite par les cellules présentatrices d’antigènes telles que les monocytes et les cellules dendritiques, mais aussi par les polynucléaires neutrophiles. L’EL-12 est une cytokine hétérodimère de 70 kD composée de 2 sous-unités liées de manière covalente. Seul l’hétérodimère est actif Les deux composants sont régulés de façon indépendante. Le monomère IL-12p40 est produit en large excès par rapport au dimère IL12p70. Il existe deux voies de production de l’IL-12 : 11 une voie indépendante des lymphocytes T : riL-12 est produite directement par les cellules phagocytaires et dendritiques en réponse à une stimulation par des produits bactériens, viraux, fongiques et parasitaires, une voie dépendante des lymphocytes T : TEL-12 est produite par les cellules dendritiques et phagocytaires interagissant avec des lymphocytes activés via un signal de costimulation (le CD 40). L’interleukine-12 joue un rôle charnière entre l’immunité spécifique et naturelle. Elle exerce un puissant effet sur les lymphocytes T et NK en induisant notamment la production de quantités importantes d’EFN-y. Par contre, le monomère p40 et la forme dimérique (p40)2 ont un effet antagoniste à celui de TEL-12 par blocage de la sous-unité pi du récepteur à TEL-12. Un effet agoniste a cependant été observé chez des souris dépourvues d’EL-12p35 [Decken et al. 1998; Holscher e/a/ 2001]. D’autres cytokines partagent avec l’EL-12 le caractère hétérodimérique et la capacité à induire une production d’EFN-y ; riL-23 et l’EL-27 [Trinchieri 2003]. Ces cytokines composent la famille de TEL-12 et sont impliquées à différents stades de la réponse immune. L’EL-27 induit la prolifération clonale des lymphocytes CD4+ naïfs mais pas celle des lymphocytes mémoires. En cas d’infection, la nature de l’agent infectieux et la quantité présente induisent l’expression de profils variés d’interleukines de la famille de l’EL-12. Ceci explique pourquoi, chez un hôte spécifiquement déficient en une interleukine de la famille de riL-12, certains micro-organismes peuvent causer une infection chronique, alors que la réponse immune à d’autres micro-organismes est conservée [Brombacher et al. 2003]. Les lymphocytes NK participent à la réponse immune non spécifique. Doués de capacités cytotoxiques non spécifiques, ces lymphocytes n’expriment ni le TCR {T cell receptor spécifique des lymphocytes T), ni les immunoglobulines de surface spécifiques des lymphocytes B. Ils expriment irrégulièrement le CD16 et le CD56. Les lymphocytes NK sont activés par le contact avec des cellules dépourvues du complexe MHC de classe I autologue. Avec les macrophages, ils constituent les composants cellulaires de la partie phylogénétiquement la plus ancierme du système immunitaire, et jouent un rôle essentiel dans la phase non spécifique de la réponse immune. Ils influencent également la réponse spécifique des lymphocytes T, et, par le biais des interactions entre lymphoc}4es T et B, la réponse humorale. 12 Les lymphocytes T yô représentent environ 10% de la population lymphocytaire. Ils se différencient des autres populations lymphocytaires T par la structure de leur TCR, composé des chaînes y et ô. Contrairement aux autres lymphocytes T porteurs du TCR ap, ils sont rapidement activés par les produits bactériens et sont capables, par la production secondaire d’IFN-y et de TNF-a, d’induire la production d’IL-12 par les cellules dendritiques et la stimulation consécutive des lymphocytes T. Une augmentation des lymphocytes Vy9Vô2 (qui représentent la population principale de lymphocytes yô chez l’homme) a été observée au cours d’infections telles que brucellose, ehrlichiose, listériose, salmonellose, tuberculose ou tularémie. Un certain nombre de composés naturels non peptidiques d’origine microbienne induisent l’expansion de cette sous-population lymphocytaire particulière [Eberl and Jomaa 2003]. Plus récemment, on a pu mettre en évidence une régulation de la production d’EFN-y des lymphocytes CD8+ indépendante de la production d’IL-12 ou des cellules NK dans un modèle murin d’infection par le LCMV {lymphocytic choriomeningitis virus) précédant de plusieurs jours l’expansion maximale de cette population CD8+ [Pien et al. 2002]. Cette voie d’activation apparaît directement dépendante de cytokines participant à la réponse non spécifique telles que l’IL-18 et les IFN-a et EFN-P, et illustre une autre voie de stimulation de la réponse spécifique au départ de la réponse immune non spécifique. Parmi les cytokines faisant le lien entre immunité innée et acquise figurent en outre le GMCSF, riL-15, l’IL-18, l’IL-1, et peut-être également TIL-2 (revu dans [Belardelli and Ferrantini 2002]). Citons encore pour mémoire l’effet des prostaglandines impliquées dans la réaction inflammatoire et qui agissent sur la maturation des cellules dendritiques [Morelli and Thomson 2003]. 1.1.2. Le LPS Le LPS ou lipopolysaccharide ou endotoxine est un composant glycolipidique présent dans la membrane externe de toutes les bactéries à Gram négatif II est une des molécules clés dans le déclenchement de la réponse inflammatoire. En particulier, certaines espèces bactériennes possèdent un LPS extrêmement puissant à induire une coagulopathie ou un choc circulatoire. 13 La structure de tous les LPS adhère à un principe constant : un polysaccharide attaché à un composant lipidique appelé le Lipide A (figure 1). Le polysaccharide est composé d’un core et d’un polymère oligosaccharidique (l’antigène O) variable d’une espèce bactérienne à l’autre. La liaison entre le core polysaccharidique et le Lipide A se fait par l’intermédiaire d’un radical spécifique appelé l’acide 3deoxy-D-manno-2-octulosonique (KDO). Le Lipide A est responsable de l’expression de cytokines induite par le LPS [Netea et al. 2002], Le LPS se lie au CD 14 (liaison facilitée par un couplage préalable à la LPS-binding protein ou LBP) et est présenté aux TLR. L’agrégation des CD14, TLR et d’autres protéines de surface conduit à la transmission du signal intracellulaire. Un effet lié à la dose peut être observé comme mis en évidence dans la relation entre la concentration sérique ou méningée de LPS de Neisseria meningitidis et les conséquences cliniques [Brandtzaeg et al. 2001]. Des expériences in vitro ont démontré une grande variation dans la capacité des LPS d’espèces bactériennes différentes d’induire la production de cytokines. Ainsi, le LPS de E. coli, Salmonella sp., ou N. meningitidis est beaucoup plus puissant que le LPS de Rhodobacter sp.. Cette différence est liée notamment à la conformation tridimensionnelle du Lipide A. Cette conformation dépend de la longueur et de l’asymétrie des chaînes acylées et à la distribution des charges négatives (figure 2) [Seydel et al. 1993; Seydel et al 2003]. A l’état monomérique, le LPS stimule nettement moins efficacement les récepteurs qu’à l’état polymérique, mais c’est la structure monomérique qui induit la conformation supramoléculaire des agrégats de LPS. La structure supra-moléculaire est lamellaire pour les formes cylindriques de LPS, et cubique ou hexagonale pour les formes coniques. Les Lipides A adoptant une conformation conique sont de puissants inducteurs de production de cytokines. Les Lipides A adoptant une conformation cylindrique ont un effet antagoniste sur les TLR par rapport aux formes coniques. Les cytokines produites en réponse au LPS dépendent ainsi de son origine. Par exemple, Porphyromonas gingivalis n’induit la production ni d’IL-12 p40 ni d’fFN-y mais induit par contre une production supérieure d’IL-5, EL-10 ou IL-13 à celle induite par le LPS d‘‘E. coli [Netea et al 2002]. Certains LPS (tels que celui de E. coli) stimulent préférentiellement TLR4, tandis que le LPS de Neisseria meningitidis stimule tant TLR4 que TLR2, et que d’autres LPS stimulent préférentiellement TLR2. Il est utile de noter que certaines préparations purifiées de LPS sont sensiblement contaminées par diverses lipoprotéines qui, agissant sur d’autres TLR que le LPS, peuvent potentiellement 14 Figure 1 : Représentation schématique de la structure du LPS Lipide A Inner core r Chaîne O-spécifique ^-------- s/-------- ^ 0 O phosphate Outer core O glucosamine heptose Le LPS comporte une partie lipidique, le lipide A, composé quasiment toujours de 2 glucosamines phosphatées portant un nombre variable de radicaux acylés, et auxquelles sont fixés Yinner core (comprenant le KDO), l'outer core, et la chaîne 0spécifique constituée d'unités répétitives de 3 à 8 sucres. Ces trois dernières structures composent la partie polysaccharidique du LPS, Figure 2 : Conformation spatiale du Lipide A Le nombre de chaînes acylées du lipide A contribue à déterminer sa conformation spatiale en formes plus ou moins cylindriques (schéma extrait de [Netea et al 2002]). LPS d’E. coff LPS de P. glngivalls Précurseur tétraacylé du hexaacylé pentaacyté LPS ■ r ■ Æ) ■- O**. ) ( k fo, ) N-Ü ( ) Vl 15 H / U r-OH perturber certains résultats sur lesquels sont basées les connaissances actuelles de l’affinité entre les TLR et les différentes molécules de LPS [Hellman et al. 2003]. 1.1.3. Les cellules dendritiques Les cellules dendritiques (CD) sont les seules capables de stimuler les lymphocytes T naïfs quand elles sont pulsées avec des antigènes peptidiques et sont donc les cellules initiatrices de la réponse immune spécifique. Les cellules dendritiques humaines représentent un ensemble hétérogène de cellules dérivées de deux lignées distinctes, de phénotypes, de localisations et de missions différentes [Steinman et al. 1997; Banchereau et al. 2000]. La première lignée est celle des CD myéloïdes descendantes de progéniteurs médullaires. Ces cellules portent le marqueur CDl le et se différencient en cellules dendritiques épithéliales, les cellules de Langerhans (CDla et non-épithéliales ou interstitielles (CDla Ces cellules portent des marqueurs de surface communs aux macrophages et granulocytes. Les cellules interstitielles et de Langerhans diffèrent notamment par : une meilleure capacité des cellules interstitielles à capturer les antigènes, une meilleure activité lysosomiale des CD interstitielles, une capacité limitée aux CD interstitielles de stimuler les lymphocytes B, un profil de production de cytokines différent : alors que ces deux sous-populations produisent de riL-12, seules les cellules dendritiques interstitielles produisent de l’IL-lO et sont capables d’induire la maturation des lymphocytes B. Une deuxième lignée comprend les CD plasmacytoides (CDl le négatives). Ces cellules produisent d’importantes quantités d’IFN-a en réponse à une stimulation par des antigènes viraux. Elles sont essentiellement localisées dans la médullaire des ganglions et pourraient avoir une fonction dans le phénomène de tolérance immune par sélection négative et élimination des lymphocytes CD4+ par apoptose via Pas / Fas-ligand [Suss and Shortman 1996; Steinman and Inaha 1999]. (1) Recrutement des cellules dendritiques Les CD s’accumulent très rapidement au site où se dépose un antigène et sont parmi les premières cellules à coloniser le site d’une inflammation muqueuse [MeWilliam et al. 1994]. Cette aecumulation est le fruit du recrutement des précurseurs médullaires. Ceux-ci migrent dans un premier temps vers les tissus périphériques. La migration vers les différents sites est 16 dirigée par l’expression de récepteurs aux chemokines tels que CCRl, CCR5 et CCR6 et par des molécules d’adhésion. Ces différents récepteurs sont exprimés de façon variable à la surface des différents types de CD et ont une affinité variable pour les ligands que sont notamment les différentes chémokines MIP, RANTES (Regulated on Activation, Normal T cell-Expressed and Secreted),... (2) Capture des antigènes Pour capturer les antigènes, les CD immatures utilisent la macropinocytose, l’endocytose via les C-type lectine receptors ou le récepteur Fcy de type I, la phagocytose de particules telles que des débris cellulaires résultant de nécrose ou apoptose, et également le couplage des peptides aux heat shock proteins (HSP) de la membrane cellulaire. La capture d’antigènes induit le phénomène d’activation et de maturation des CD. (3) Activation des cellules dendritiques Pour être aptes à présenter un antigène aux lymphocytes, les cellules dendritiques doivent être activées. Cette activation est induite par l’action de cytokines de la famille du TNF telles que le TNF-a, Fas ligand, CD40 ligand et TRANCE et par la stimulation des pattern-recognition receptors (PRR) par les composants d’origine microbienne appelés pathogen-associated molecular pattern (PAMP). La plupart des PRR récemment identifiés appartiennent à la famille des récepteurs Toll. Dix TLR sont actuellement identifiés. La partie extracellulaire de ces récepteurs, composée d’un domaine riche en résidus leucines, a pour ligand un ensemble de molécules d’origines variées parmi lesquelles: les lipopeptides et lipoprotéines des mycoplasmes, mycobactéries et spirochètes (TLR2) ; les lipoprotéines et peptidoglycans de la paroi des bactéries à Gram positif (TLR2) ; les ARN viraux (TLR3) ; les acides lipoteichoiques des bactéries à Gram positif et le LPS des bacilles et coques à Gram négatif (TLR4) ; FHSP60 d’origine endogène ou exogène (TLR4) ; les flagellines bactériennes (TLR5) ; ou les CpG ODN (TLR9) [Kaisho and Akira 2002]. Le CD 14, quand il est exprimé, comme à la surface des monocytes, facilite l’interaction entre le LPS et le récepteur TLR4 ou TLR2. Le TLR4 est de plus couplé à une autre molécule indispensable à la recormaissance de ses ligands, le MD-2. Les récepteurs TLR forment des homodimères au niveau de la membrane cellulaire. Le TLR2 possède la particularité de nécessiter une dimérisation avec un autre TLR (TLR6 et TLRl notamment) pour déclencher l’activation intracellulaire. Les TLR possèdent une partie intracellulaire (TIR pour Toll/interleukinl receptor homology domain). Cette partie intracellulaire interagit avec le myeloid différentiation factor 88 (MyD88). 17 Figure 3 : Voies de signalisation des TLR Illustration schématique des voies de signalisation des récepteurs TLR4, TLR9 et TLR2 et de leur stimulation par les différents PAMP (d’après [O'Neill 2002; Kaisho and Akira 2002; UnderhIII and Ozinsky 2002; Akira 2003]). Ligands LPS coniques HSP60 Taxol ADN bactérien CpG ODN ; TLR9 IFN-p IL-12p70 i IL-ip , TNFkx, IL-e LPS cylindriques lipopeptides peptidoglycan i Maturation CD40, CD80, CD86 18 IL-8, IL-12p40 IL-13, IL-5, IL-10 L’activation des TLR induit une voie de stimulation commune conduisant, via le MyD88, IRAK {IL-1 receptor associated kinase) et NF-kB, à la production d’IL-1, d’IL-6 et de TNFa. Cette voie d’activation est cruciale pour la production de cytokines en réponse à une stimulation par le LPS comme en témoigne l’abolition de cette réponse des macrophages déficients en MyD88. Cette déficience n’influence pas l’expression des molécules costimulatrices CD40, CD80 et CD86 à la surface de la CD. Le contrôle de cette expression semble emprunter une autre voie, celle du TIR domein-adaptingprotein / MyD88-adapter-like (TERAP / Mal) [Kaisho and Akira 2002], Il semble que Ton ne soit qu’au début de l’identification des TLR adapters et d’autres molécules apparaissent potentiellement impliquées dans la voie d’activation des TLR [O'Neill et al. 2003]. Le TLR4 induit en outre spécifiquement la production d’EL-12 p70, et, ainsi que le TLR3, peut induire Vinterferon regulated factor 3 (IRF-3), un facteur de transcription essentiel à la production d’IFN-p. Les ligands de TLR2 induisent plus spécifiquement la production d’BL-4 et d’IL-5, d’EL-12p40 et de moins de TNF-a, probablement par l’activation d’une autre voie impliquant notamment la PI3 kinase et Racl [Akira 2003] (figure 3). Au-delà du signal généré par la stimulation spécifique de l’un ou l’autre TLR, il est probable qu’un degré supérieur de complexité est obtenu par différentes combinaisons de stimulations de récepteurs TLR distincts [Underhill and Ozinsky 2002; Lorenz et al. 2002; Jouault et al. 2003]. La régulation fine de la réponse immune tant dans son orientation vers un profil Thl ou Th2 que dans le contrôle de l’intensité de la réponse pourrait ainsi reposer principalement sur l’interaction entre les CD et les différents micro-organismes pathogènes (revu dans [Pulendran et al. 2001]). Cette régulation est d’ailleurs parfois détournée par le micro­ organisme infectieux. Ainsi, Plasmodium falciparum et le virus rougeoleux bloquent la maturation des CD, tandis que Schistosoma mansoni en bloque la migration. Les CD expriment également une série de lectines qui comprennent un ou plusieurs carbohydrate récognition domain médiant la reconnaissance des carbohydrates autologues ou dérivant de structures pathogènes. Ces lectines interagissent avec les glycoprotéines du soi pour médier les réactions cellulaires telles que la différenciation et la migration des CD. Après liaison aux antigènes, les lectines contribuent également à l’internalisation de ceux-ci par le biais de leur région cytoplasmique qui régule l’endocytose. L’interaction entre lectines et micro-organismes infectieux peut contribuer à la pathogénie de l’infection comme c’est le cas dans l’infection par le VIH : celui-ci se lie spécifiquement à la lectine DC-SIGN {DCspecifîc intercellular adhesion molecule-grabbing nonintegrin), et, non seulement, échappe à 19 la dégradation endosomiale mais de plus peut être de nouveau extemalisé et contribue à l’infection ultérieure d’un lymphocyte CD4+ [Geijtenbeek et al. 2000], De même, certains antigènes tumoraux expriment de multiples résidus carbohydrates et peuvent, par liaison simultanée à de nombreuses molécules de lectines, bloquer la dégradation de l’antigène et sa présentation [Engering et al. 2002], (4) Migration et maturation des cellules dendritiques L’activation des cellules dendritiques induit un ensemble de modifications dans l’expression de récepteurs de surface des CD, augmentant les capacités migratoires selon des profils différents en fonction du territoire concerné (localisation muqueuse, espaces interstitiels ou muscles et peau) (revu dans [Steinman and Pope 2002]). Durant leur migration vers les organes lymphoïdes secondaires, elles subissent des modifications phénotypiques et fonctionnelles reprises sous le nom de maturation. Ce processus conduit à l’augmentation de l’expression à la surface des molécules impliquées dans le recrutement et la costimulation des lymphocytes T (CD54, CD86), du CD83, des molécules MHC I et MHC H, de la production de cytokines (dont l’IL-12) et de diverses chemokines. On voit également une régulation négative de l’expression de certains récepteurs aux chémokines (CCRl et CCR5), tandis que d’autres voient leur expression augmenter (CCR7, CXC, CXCR4,...). A ce stade de maturation, les CD perdent leur capacité à phagocyter et processer des antigènes. Quand elles atteignent les zones T-dépendantes des organes lymphoïdes, les CD ont par contre acquis les capacités d’immunostimulation et de recrutement des lymphocytes T naïfs par présentation au niveau du MHC des épitopes antigéniques [Reis e Sousa et al 1997]. (5) Le complexe MHC Le complexe MHC {major histocompatibility complex) est un ensemble de protéines membranaires dont le rôle consiste à présenter les antigènes aux lymphocytes. Les protéines constituant le MHC appartiennent à la superfamille des immunoglobulines. Deux structures différentes existent : le MHC de classe I et le MHC de classe E. Trois loci du chromosome 6 codent principalement pour le MHC de classe I (désignés HLA-A, -B, -C) tandis que 3 autres codent pour des protéines dites de classe I b. Les molécules de classe E principales sont les molécules HLA-DR, -DQ, et -DP. Le nombre d’allèles pour chaque molécule est variable. La présence de deux allèles pour chaque locus HLA contribue à la diversité de la réponse immune, et les populations présentant un moindre polymorphisme dans les allèles HLA semblent présenter une relative 20 limitation de leux capacité à présenter des antigènes. De la même façon, l’absence de réponse à certains vaccins ou la rapidité de l’évolution de l’infection par le ’VIH sont corrélées au génotype des allèles MHC de l’individu [Carruth et al. 1999], MHC de classe I Le complexe de classe I est composé d’une chaîne lourde polymorphique liée de façon non covalente à une chaîne légère invariante : la p2 microglobuline. Les peptides présentés par le MHC de classe I sont généralement dérivés de protéines cytoplasmiques ou nucléaires, qui subissent une dégradation enzymatique par un complexe nommé le protéosome. Ils sont ensuite transportés au niveau du réticulum endoplasmique où ils sont couplés au dimère MHC de classe I. Le complexe formé est ensuite transporté via l’appareil de Golgi au niveau de la membrane cellulaire ou il est assemblé en tétramères. Les molécules de classe I sont exprimées par toutes les cellules nucléées, à l’exception des cellules dérivées des crêtes neuronales et du tissu trophoblastique. MHC de classe II Le complexe de classe II est constitué d’un hétérodimère ap de glycoprotéines transmembranaires synthétisées au niveau du réticulum endoplasmique, couplé à un troisième constituant nommé la chaîne invariante, qui empêche la fixation de peptides endogènes dans la cavité formée par les domaines a et p. Ce complexe forme une structure polymérique exportée du réticulum endoplasmique vers l'appareil de Golgi et ensuite vers le compartiment lysosomial. A ce niveau, la chaîne invariante subit une dégradation progressive tandis que le complexe MHC acquiert la capacité de se lier à un peptide provenant de l’internalisation d’une protéine extracellulaire en cours de dégradation enzymatique à l’intérieur de la vésicule de pinocytose. La transcription des gènes MHC de classe II, incluant celui de la chaîne invariante (li) est largement dépendante de l’expression de CIITA {class II trans activâtor). Les protéines MHC de classe El et le CIITA sont exprimés constitutivement par les cellules thymiques épithéliales et les APC. Les cellules dendritiques et de Langerhans en présentent les plus fortes densités, tandis que les macrophages et lymphocytes B matures présentent des densités plus faibles. 21 Modulation de l’expression des molécules du MHC L’expression des molécules du MHC est modulée par les cytokines. L’EFTSl-y stimule l’expression de molécules de classe II sur les APC, et peut également induire l’expression de molécules de classe II sur des cellules épithéliales, endothéliales, endocrines ou stromiques. Par contre, l’induction des molécules de classe D peut être antagonisée par la présence de certains produits bactériens tels que le LPS, les prostaglandines ou les corticoïdes. Les molécules de classe I peuvent être induites par l’IFN-y, l’IFN-a, l’BFN-P et le TNF-a. (6) Présentation des antigènes parles cellules dendritiques Présentation via le MHC de classe I La présentation de l’antigène via le MHC de classe I est nécessaire pour activer une réponse générant des lymphocytes CD8+ cytotoxiques (CTL). Deux voies de présentation sont connues. La voie endogène permet la présentation d’un antigène consécutive à l’infection de la CD. Après infection, la CD synthétise les protéines de l’agent infectieux. Ces protéines sont clivées au niveau du protéosome, et des fragments peptidiques sont transportés au niveau de l’appareil de Golgi où ils sont couplés au MHC de classe I qui est ensuite extériorisé, conduisant à l’expression des protéines virales à la surface de la cellule présentatrice. La voie exogène de la présentation via le MHC de classe I permet l’endocytose de protéines d’origine infectieuse, par exemple par le biais de leur couplage avec les HSP, qui sont ensuite clivées dans le cytoplasme et subissent le même transport vers l’appareil de Golgi [Wang et al. 2002]. Cette voie exogène permet aux CD de présenter des antigènes qui ne se répliquent pas (tels que par exemple les antigènes vaccinaux) aux CD8+. Elle permet également la présentation de fragments peptidiques internalisés par la CD alors qu’ils sont déjà intégrés dans des complexes immuns (via le FcyR), ou qu’ils sont présents à la surface de cellules nécrotiques. Présentation via le MHC de classe II La même séquence exogène que décrite ci-dessus via des récepteurs de la CD tels que le CD205, et l’endocytose vers le compartiment lysosomial induit la présentation du peptide couplé au MHC II et au CD86. Présentation via le CDl Les CD expriment diverses molécules de la famille du CDl en fonction notamment de leur origine (ainsi, les cellules de Langerhans d’origine épidermique expriment le CD la, tandis que les mêmes d’origine dermique expriment le CDlb). 22 Contrairement aux MHC de classe I auxquels les récepteurs CDl sont structurellement apparentés et aux MHC de classe H, les récepteurs CDl sont spécialisés dans la présentation de lipides et de glycolipides aux lymphocytes T. Ç7) Différenciation des celiules dendritiques et tolérance La production d’IL-12 et d’IL-4 lors de la réponse immune non spécifique et l’activation suivie de la maturation des cellules dendritiques constituent le processus qui finalement aboutit à la polarisation de la réponse immune en réponse de type 1 ou de type 2 tels que définis plus loin. La nature des composants d’origine microbienne va induire par le biais des TLR une polarisation de la réponse des CD. Ainsi, une stimulation par le LPS ou les CpG ODN induit des CD capables d’orienter les lymphocytes T vers une réponse de type Thl, on les appelle DCl, par opposition aux CD stimulées par des antigènes glycoprotéiques dérivés de nématodes ou de la toxine cholérique etc. qui orientent la CD vers un profil Th2 (DC2). L’activation de CD qui sécrètent de l’IL-10 mais pas d’IL-12 {Tr-driving DC ou DCr) oriente les lymphocytes T naïfs vers un profil de lymphocytes T régulateurs (lymphocytes Tr). En l’absence d’un signal de costimulation et en présence d’APC produisant de l’IL-lO, les lymphocytes induits sont également de type Tr. Les cellules dendritiques jouent par ce biais un rôle important dans le phénomène de tolérance en maintenant la tolérance périphérique quand elles sont stimulées par un antigène en l’absence de molécule adjuvante [Hawiger et al. 2001; Lutz and Schuler 2002]. Certains éléments suggèrent également que les CD immatures induisent des phénomènes de tolérance. Ainsi, des CD immatures pulsées avec un peptide du virus de l’influenza induisent une diminution de la réponse des lymphocytes CD8+ spécifiques de cet antigène produisant de l’IFN-y au profit des lymphocytes CD8+ producteurs d’IL-10 [Dhodapkar et al. 2001]. Il semble que ces différents types fonctionnels de CD soient le fruit d’une différenciation dépendant des antigènes présents plutôt que de lignées différentes. (8) Génération de cellules dendritiques in vitro Les CD peuvent être générées au départ de plusieurs types cellulaires et plusieurs cytokines peuvent être utilisées pour induire leur maturation (revu dans [Nestle et al. 2001]). Les cellules mononucléées du sang périphérique cultivées en présence de GM-CSF et d’IL-4 génèrent des cellules dendritiques myéloïdes de phénotype immature ressemblant aux cellules dendritiques interstitielles. Elles nécessitent une étape de maturation obtenue par divers 23 stimuli tels que le LPS pour exprimer ensuite les marqueurs de cellules matures capables de stimuler les lymphocytes. Une autre source de CD repose sur l’expansion in vitro des précurseurs médullaires. Cultivés en présence de GM-CSF et de TNF-a, ces précurseurs mènent à une population composée des deux sous-types de cellules dendritiques : intersitielles et de Langerhans. De plus, ces cellules dendritiques ne requièrent pas de maturation ultérieure, dans la mesure où le TNF-a a déjà induit celle-ci. Enfin plus récemment des CD myéloïdes ont été générées à partir de monocytes humains cultivés en présence d’IL-3 et d’IFN-p. 1.1.4. Réponse spécifique et activation des lymphocytes T Le développement d’une réponse inflammatoire non spécifique induit secondairement une réponse spécifique aux antigènes détectés. Cette réponse spécifique est le friait de la présentation des antigènes aux lymphocytes T et B. Les cellules présentatrices d’antigènes sont les cellules dendritiques, les monocytes et leurs dérivés activés que sont les macrophages, et, pour les antigènes polysaccharidiques uniquement, les lymphocytes B. En outre, les cellules infectées peuvent également présenter des épitopes antigéniques du micro­ organisme infectieux via le MHC de classe I. (1) Structure du TCR L’activation des lymphocytes T est une étape essentielle du développement d’une réponse immune spécifique. Seuls les lymphocytes qui expriment le TCR aP sont capables de générer une réponse immune spécifique après activation. Le TCR est associé à un complexe de faible poids moléculaire appelé CD3, lui-même composé de 5 chaînes polypeptidiques. Le TCR détermine la spécificité antigénique du lymphocyte, tandis que le CD3 est impliqué dans la transduction du signal délivré au niveau du TCR lors de la reconnaissance antigénique. Le complexe TCR / CD3 est associé à un autre site, soit CD4 soit CD8, qui interagit respectivement avec les molécules MHC de classe II ou de classe I. (2) Présentation de l’antigène aux lymphocytes et costimulation Les antigènes accèdent directement aux organes lymphoïdes via les canaux afférents, à la rate via le sang, et au MALT {mucosal associated lymphoid tissué) via les cellules M qui transportent les antigènes au travers de l’épithélium des muqueuses, ou indirectement, par la 24 migration des cellules dendritiques. Celles-ci se localisent dans les aires T du tissu lymphoïde sous la forme de cellules dendritiques interdigitées. La nature de la cellule présentatrice et le type d’antigène présenté détermineront le lymphocyte auquel le complexe MHC / antigène sera présenté: • présentation à un lymphocyte cytotoxique (CD8+) via le complexe MHC de classe I, • présentation à un lymphocyte T helper (CD4+) via le complexe MHC de classe n. Cependant, on a pu également mettre en évidence des lymphocytes cytotoxiques de phénotype CD4-I- dans une série d’infections virales telles que l’infection à virus herpes zoster, la rougeole, l’hépatite B, et l’influenza [Kundu and Merigan 1992]. Le phénomène conduisant à la présentation de l’antigène est initié par des interactions non spécifiques entre différents récepteurs lymphocytaires et leurs correspondants au niveau des cellules présentatrices; ICAM et CD2 à la surface du lymphocyte d’une part, et récepteurs de la famille LFA {leucocyte-function-associated antigen) sur les APC d’autre part. Ces interactions non spécifiques stabilisent transitoirement l’adhésion entre APC et lymphocytes. La recormaissance du complexe MHC-peptide par le TCR constitue le premier signal d’activation du lymphocyte et induit l’expression de CD40 ligand (CD40L ou CD154) à la surface du lymphocyte T. Le CD40L interagit ensuite avec le CD40, exprimé constitutivement par les APC et dont l’expression est notamment augmentée par le GM-CSF et riL-3, deux cytokines produites par les lymphocytes dont le TCR est engagé dans une interaction avec le MHC. La voie d’activation CD40-CD40L représente un système clé dans la régulation de la présentation d’antigènes par les APC, l’activation des lymphocytes T, l’activation des macrophages, et l’extravasation des leucocytes par le biais de l’interaction avec l’endothélium vasculaire (revu par [Grewal et al. 1997]). La liaison CD40-CD40L induit l’expression sur F APC de molécules stimulatrices B7-1 (CD80) et B7-2 (CD86), ligands de deux molécules présentes à la surface des lymphocytes T, le CD28 et le CTLA-4 (CD152). Stimulé par ces molécules, le CD28 délivre un co-signal, le deuxième signal d’activation du lymphocyte, qui entraîne l’activation complète de celui-ci. L’interaction du CD28 du lymphocyte T avec le B7-1 de l’APC est indispensable, en particulier pour la réponse immune primaire. L’absence de ce signal de costimulation entraîne l’anergie du lymphocyte T. Les cellules dendritiques expriment constitutivement B7-1, tandis que les monocytes et les lymphocytes B, T et NK doivent préalablement être activés pour l’exprimer. L’interaction entre le CD40 et son ligand entraîne également au niveau de la cellule présentatrice une stimulation de la production d’IL-la et IL-ip, IL-6, IL-8, IL-10, EL25 12, TNF-a, Mff-a, et une augmentation de l’expression des ICAM-1 (CD54), LFA-3 (CD58). Par le biais de la stimulation des APC via l’interaction CD40-CD40L entre lymphocytes T CD4+ et APC s’exerce l’effet helper des CD4+ sur la stimulation des lymphocytes CD8+ : les APC engagés dans une interaction CD40-CD40L augmentent fortement leur capacité de présentation aux CD8+. A contrario, l’altération de cette interaction, comme démontré sur des souris déficientes en CD40-L, entraîne une diminution de l’induction des CD8+ mémoires impliqués dans la CTL [Borrow et al. 1996]. L’activation du TCR est également favorisée par la coaggrégation du complexe TCR-CD3 avec le CD4 ou le CD8, et l’interaction entre ces structures et le MHC. Enfin, il semble que le CD45 sous l’une ou l’autre de ses isoformes soit également indispensable à l’activation du TCR. L’activation du TCR conduit à la transmission d’un signal transmembranaire induisant l’augmentation de Ca^"^ intracellulaire, l’activation de la tyrosine kinase et de la protéine kinase C. Une cascade de réactions enzymatiques conduit ensuite à la transcription des composants nucléaires contribuant à Tactivation du gène de l’IL-2 et à l’induction de la prolifération cellulaire. La stimulation adéquate des lymphocytes T et B par les monocytes implique im contact cellulaire entre ces différentes cellules et un effet paracrine des différentes cytokines. L’activation des lymphocytes T par des antigènes dits de rappel tels que l’anatoxine tétanique se fait essentiellement par la voie des molécules présentatrices de classe II et des lymphocytes CD4+. D’autres antigènes parmi lesquels les allo-antigènes HLA sont capables d’induire une activation des lymphocytes CD4+ par le biais soit d’auto-APC ou d’allo-APC, mais également une activation des lymphocytes CD8+ après présentation par des allo-APC [Via et al. 1990]. Au cours d’une stimulation immunitaire, en plus de la réponse spécifique à l’antigène présenté, on peut mettre en évidence une activation lymphocytaire non spécifique. C’est notamment le cas au cours de diverses infections virales [Tough and Sprent 1996]. Cette stimulation résulte de l’action des cytokines induites, et notamment parmi celles-ci des IFN de type 1 (a et P), et ne nécessite aucune activation du TCR . Le CD80 et le CD86 se lient également au CTLA-4, récepteur dont la présence à la surface du lymphocyte T est induite dans la phase tardive de l’activation (environ 48 heures). Il en résulte ime régulation négative [Lenschow et al. 1996], 26 {3} Réponse primaire La réponse primaire, résultant d’une première exposition à un antigène, implique des lymphocytes T qui n’ont jamais été activés au travers de leur TCR. Lors de l’activation cellulaire et la prolifération, les cellules naïves produisent essentiellement de riL-2, mais elles enclenchent la différenciation qui leur permettra plus tard de produire d’autres cytokines après restimulation antigénique [Ehlers and Smith 1991; Picker et al. 1995]. Après activation par la cellule présentatrice, les lymphocytes expriment désormais les marqueurs d’activation et de différenciation en cellules effectrices ou mémoires [Esser et al. 2003]. Ils expriment également des marqueurs les différenciant en fonction de la zone épithéliale correspondant au ganglion où ils ont été activés. Les cellules provenant du tractus gastro-intestinal portent notanunent le marqueur de l’intégrine a4p7, tandis que les cellules provenant de l’épithélium cutané portent le marqueur CLA (cutaneous lymphocyte antigen). Après immimisation ou exposition à un agent infectieux, la première phase de la réponse est caractérisée par l’expansion considérable de la population lymphocytaire spécifique de l’antigène. Au niveau des lymphocytes CD8+, il semble exister une certaine proportionnalité entre la charge antigénique et la proportion de cellules spécifiques de cet antigène induites. Généralement, l’infection naturelle induit une réponse de plus grande amplitude que celle induite par une immunisation vaccinale. Très rapidement, une seconde phase va conduire à l’apoptose la toute grande majorité des cellules activées, tandis que certains lymphocytes vont évoluer au cours d’une troisième phase en lymphocytes mémoires CD4-I- et CD8-I-. L’amplitude de cette phase « mémoire » est généralement déterminée par celle de la phase d’expansion initiale. L’expression du récepteur aux chémokines CCR7 et du CD62L permet de différencier parmi les lymphocytes mémoires deux sous-populations : l’une exprime le CCR7 et le CD62L et n’a pas de capacité effectrice immédiate {central memory T cells - Tcm) (prédominant dans le tissu lymphoïde) tandis que l’autre sous-population, qui n’exprime pas ces récepteurs, est pourvue d’une capacité effectrice immédiate {effector memory T cells Tem) et prédomine dans les tissus périphériques [Sallusto et al. 1999]. Le maintien de lymphocytes mémoires tant CD8-H que CD4+ nécessite la présence de cytokines, en particulier pour les lymphocytes CD8+. L’IL-15 joue un rôle important dans celte fonction. En outre, le maintien d’une CTL par le biais de lymphocytes mémoires nécessite également la présence de lymphocytes CD4+ helper, ce qui est illustré par la perte de la réponse des lymphocytes CD8+ en cas de déplétion en lymphocytes CD4+ dans plusieurs modèles 27 d’infection ou au décours de l’infection par le VIH [Shedlock and Shen 2003; Sun and Bevan 2003]. Les lymphocytes mémoires représentent environ 40% des lymphocytes CD4+ circulant chez l’homme. Les mécanismes de régulation des populations de lymphocytes CD4+ et CD8+ semblent différents et conduisent à une diminution plus précoce des lymphocytes CD4+. Cette différence justifie l’importance des rappels dans le maintien d’une réponse des lymphocytes CD4+, elle-même indispensable au maintien de la CTL. Un ensemble de données expérimentales suggère que les sous-populations Tcm et Tem ne sont pas indépendantes l’une de l’autre et qu’une différenciation de Ton en Tem est possible au niveau des lymphocytes CD4+ et CD8+. La différenciation en l’une ou l’autre des souspopulations peut être modulée en fonction des cytokines présentes. Il semble que la balance entre ces deux sous-populations dépende également de la quantité d’antigènes présente et qu’elle pourrait se déterminer très tôt dans les premiers jours de l’infection, peut-être selon une évolution linéaire des cellules effectrices d’abord vers les lymphocytes Tem et ensuite Ton. Les conséquences que pourrait avoir la persistance de l’antigène sur cette balance sont actuellement inconnues. (4) Réponse secondaire ou de rappel Le phénotype du lymphocyte mémoire reste modifié par rapport au lymphocyte naïf II conserve une taille supérieure, un contenu plus riche en ARN, et exprime plus de récepteurs impliqués dans l’adhésion aux APC ou à l’endothélium vasculaire. Des différences fonctionnelles importantes existent entre les lymphocytes naïfs et les lymphocytes mémoires lors de leur activation. Les lymphocytes mémoires sont doués d’une plus grande capacité à proliférer de façon spécifique, à répondre à des stimuli chémotactiques, à migrer et adhérer aux endothéliums vasculaires. Par contre, ils prolifèrent moins bien en réponse à des mitogènes. Leur production de cytokines n’est pas non plus la même. On note en particulier une production d’IL-2 moindre, et une plus grande production d’IL-4 et peut-être d’IFN-y [Picker et al 1995]. L’acquisition d’altérations permanentes dans l’expression d’adhésines semble être responsable de l’orientation vers un circuit de circulation différent de celui des cellules naïves. En réponse à une activation, une synergie se développe entre les lymphocytes naïfs et les lymphocytes mémoires, chacun des deux phénotypes induisant l’amplification de la réponse de l’autre population via les cytokines produites [Akbar et al. 1991]. La persistance de la mémoire immunitaire fait actuellement l’objet de beaucoup d’interrogations. Si la persistance de l’antigène n’apparaît pas indispensable pour le maintien d’une réponse humorale, plusieurs éléments suggèrent que, par contre, le maintien d’une 28 réponse Thl par des lymphocytes CD8+ nécessite la persistance de l’antigène, et la présence continue d’IL-12 pourrait également être requise [Seder and Hill 2000], A ce titre, il est intéressant de noter que si l’on a cra que des réponses cellulaires pouvaient persister à vie malgré l’élimination présumée définitive de l’antigène et que l’on citait volontiers l’exemple de la rougeole, du génome rougeoleux a été identifié par PCR chez des patients âgés, signant une persistance à bas bmit de l’antigène [Katayama et al. 1995]. (5) La réponse immune cellulaire La réponse immune cellulaire comporte la participation des lymphocytes T helper et des lymphocytes cytotoxiques (CTL), essentiellement de phénotype CD8+. L’activation des lymphocytes CD8+ requiert, dans la plupart des cas, l’interaction de trois types cellulaires distincts ; les lymphocytes CD4+, les lymphocytes CD8+ et les APC. L’aide apportée par les lymphocytes CD4+ l’est en fait par l’intermédiaire de l’activation des APC. L’engagement du CD40L à la surface du lymphocyte CD4+ activé avec le CD40 présent sur l’APC augmente fortement la capacité de présentation des antigènes par les APC et la costimulation permettant l’activation des lymphocytes CD8+. Cet engagement séquentiel permet ainsi au départ de l’activation de quelques lymphocytes CD4+ d’activer un grand nombre de lymphocytes CD8+. Les lymphocytes CTL utilisent essentiellement deux mécanismes : l’exocytose de granules de perforine et de granzyme, et le mécanisme d’apoptose par la voie de Pas / FasL. En plus de leur action cytotoxique, les lymphocytes cytotoxiques produisent de grandes quantités de cytokines telles que l’rPN-y et le TNF-a. La qualité de la réponse cytotoxique dépend de l’avidité du lymphocyte pour l’antigène cible, mais au-delà de l’avidité du TCR, l’avidité fonctionnelle du lymphocyte peut varier au cours de l’infection suite à une variation de l’efficience de la transduction du signal d’activation au départ du TCR [Berzofsky et al. 2001]. (6) Les lymphocytes T régulateurs Plusieurs catégories de lymphocytes T régulateurs possédant des caractéristiques phénotypiques et des modes d’action distincts ont été identifiées [McGuirk and Mills 2002; Mittrucker and Kaufinann 2004]. On distingue : • Les lymphocytes Tri, lymphocytes CD4+ caractérisés par un profil de production de cytokines distinct des profils Thl et Th2 car produisant de l’IL-lO, de l’IL-5 mais ni IL-4, ni TGF-p. Leur caractère régulateur semble médié par la production d’BL-lO. 29 • Les lymphocytes Th3, lymphocytes CD4+ dont l’action est médiée par le TGF-p. • Les lymphocytes CD4+CD25+. Leur effet régulateur semble dépendre à la fois de la production de cytokines régulatrices (parmi lesquelles l’lL-10 et le TGF-P), et également de contacts cellulaires, notamment probablement par le biais du CTLA-4 {cytotoxic Tlymphocyte antigen 4). Le même épitope peut d’ailleurs induire en parallèle une réponse de type helper et une réponse de type « régulation » caractérisée par une production d’IL10 en l’absence d’IL-4 comme décrit dans l’infection chronique à HCV [MacDonald et al. 2002], Chez la souris, la sous-population lymphocytaire CD4+CD25+ provient essentiellement du thymus mais des études réalisées chez la souris thymectomisée suggèrent une possible différenciation en lymphocytes régulateurs au niveau des tissus périphériques. La différenciation en lymphocytes régulateurs semble être le fruit de l’activation par un soustype spécifique de cellules dendritiques. Les lymphocytes régulateurs présentent différents profils d’expression de récepteurs aux chemokines (de la famille CCR). Ces récepteurs jouent un rôle important dans la régulation de la fonction suppressive et la relation entre lymphocytes régulateurs et APC. En particulier, les lymphocytes CD25+ expriment en abondance le CCR4 dont un ligand est abondamment produit par les CD myéloïdes mais pas par les CD plasmacytoïdes. Cette collaboration facilitée avec les CD myéloïdes, impliquées dans la capture d’antigènes du soi vers les ganglions lymphatiques, pourrait contribuer au mécanisme de la tolérance [D'Ambrosio et al. 2003]. Les lymphocytes régulateurs jouent un rôle important dans le contrôle de la réponse immune notamment par le biais de la production d’IL-10 et de TGF-(3. Il est intéressant de noter que de nombreux micro-organismes infectieux, parmi lesquels de nombreux agents d’infections chroniques, modulent la production de ces deux cytokines, avec en plus parfois une dérégulation de la production d’LL-12, ou possèdent des homologues de l’IL-10 (revu dans [McGuirk and Mills 2002]). Des lymphocytes T régulateurs spécifiques de Bordetella pertussis ont été mis récemment en évidence. La FHA {filamentous hemagglutinin A) de cette bactérie induit une augmentation de la production d’IL-10 et une réduction de celle d’IL-12 par les cellules dendritiques, dont la résultante est l’expansion d’une sous-population de lymphocytes régulateurs de phénotype CD4+ CD25+. Ceci est le premier exemple d’une stratégie des micro-organismes favorisant spécifiquement la réponse suppressive au site de l’infection [McGuirk et al. 2002]. 30 1.1.5. Stimulation du lymphocyte B Selon leur capacité à induire une réponse immune au niveau des lymphocytes B en l’absence ou non de lymphocytes T, les antigènes sont séparés en thymo-indépendants de type 1 (capables d’induire une activation de tous les lymphocytes B tant matures qu’immatures), thymo-indépendants de type 2 (requérant la présence de macrophages et d’un minimum de lymphocytes T, et capables de stimuler uniquement des lymphocytes B matures) et thymodépendants. Cette dernière catégorie comporte essentiellement les antigènes protéiques, dont l’anatoxine tétanique. Lors de la réponse primaire à un antigène thymo-dépendant, l’antigène est présenté par les CD interdigitées aux lymphocytes T qui, une fois activés, interagissent par la voie de CD40CD40L avec des lymphocytes B exprimant un récepteur membranaire pour un épitope du même antigène. L’activation du lymphocyte B qui en résulte conduit à la différenciation en plasmocytes d’une part et à la migration de lymphocytes B spécifiques vers les centres germinatifs du tissu lymphoïde d’autre part. Ils y prolifèrent rapidement en centroblastes et en centrocytes. En présence d’une liaison du récepteur du lymphocyte B à l’antigène présenté par les CD folliculaires, un processus de sélection en faveur des centrocytes exprimant des anticorps de forte affinité se met en place. Les centrocytes échappant à ce processus de sélection subissent une apoptose. La réponse secondaire spécifique aux antigènes thymo-dépendants est caractérisée par une mobilisation plus rapide des lymphocytes B mémoires exprimant des récepteurs de haute affinité pour l’antigène et permettant d’atteindre rapidement un pic élevé d’anticorps. Au cours de cette réponse, le lymphocyte B peut jouer le rôle de cellule présentatrice. L’antigène internalisé subit un processus de dégradation analogue à celui décrit pour les autres cellules présentatrices. Les fragments d’épitopes sont alors présentés aux lymphocytes T. Il s’ensuit une séquence d’activation mutuelle du lymphocyte B et du lymphocyte T impliquant les interactions successives des divers récepteurs de surface et leurs ligands respectifs, parmi lesquelles la liaison CD40-CD40L joue un rôle essentiel. 1.1.6. L’anatoxine tétanique L’anatoxine tétanique, dérivée de la toxine tétanique par inactivation, conserve de celle-ci ses déterminants antigéniques. C’est un antigène T-dépendant [Geha et al. 1973] nécessitant une 31 présentation par les cellules présentatrices [Alpert et al. 1981; Demotz et al. 1989] et induisant une réponse de type clonale [Adams et al. 1991], caractérisée par la production essentiellement d’IgGl [Rubin et a/. 1986], En réponse à l’administration d’une dose de rappel d’anatoxine tétanique, les lymphocytes T de volontaires, dont la stimulation in vitro avant le rappel n’est que peu ou pas efficace, produisent essentiellement de l’EFN-y, IL-2 et TNF-P [Fernandez et al. 1994], La source de ces cytokines est principalement représentée par les lymphocytes CD4+ (cinq pour cent au maximum des cellules sécrétrices sont cependant des lymphocytes CD8+). Le pic de production d’IFN-y par mesure de la concentration intracellulaire de celui-ci est d’environ 96 heures, tandis que les rares cellules produisant de l’IL-4 présentent un pic plus précoce (24 heures) [elGhazali et al. 1993; Fernandez et al 1994], 1.1.7. Les superantigènes Les superantigènes sont des molécules susceptibles de se lier à des molécules MHC de classe n sur la face externe de l’hélice a d’une part et à des séquences caractéristiques de certaines familles des chaînes (3 du TCR en dehors des zones de contact du peptide et des molécules de classe n d’autre part. Ils ne nécessitent donc pas de reconnaissance antigénique par le TCR. Par cette caractéristique, les superantigènes sont capables d’activer un grand nombre de clones de lymphocytes T. Le prototype du superantigène est représenté par T enterotoxine B du staphylocoque (SEB). L’effet de la SEB sur les lymphocytes dépend du degré de maturation de ceux-ci. Les lymphocytes naïfs subissent une expansion suivie d’apoptose, tandis que les lymphocytes mémoires subissent une expansion sans anergie secondaire. La SEB a démontré sa capacité adjuvante à la réponse immune tant humorale que cellulaire dans des modèles animaux [Torres et al. 2002]. De nombreux micro-organismes infectieux contiennent des superantigènes. C’est le cas par exemple du rétrovirus murin de la tumeur marnmaire de type C. Le VIH ne semble pas en posséder. Par contre, le cytomégalovirus, agent ubiquitaire et co-infectant fréquent du VIH semble induire la réplication préférentielle du VIH dans un sous-répertoire particulier, le sous-répertoire Vpi2, par un effet sélectif conduisant à l’expansion de ce sous-répertoire. Ceci pourrait conduire à la persistance d’un réservoir de lymphocytes infectés par le VIH [Dobrescu et al. 1995]. 32 1.1.8. Les Heat Shock Proteins Les Heat Shock Proteins (HSP) sont des protéines présentes dans toutes les cellules de procaryotes ou d’eucaryotes, où elles jouent un rôle essentiel dans l’assemblage ou le transport d’autres molécules. Leurs séquences d’acides aminés sont largement conservées de la bactérie à l’espèce humaine. Elles sont la cible d’une réponse immune dans de nombreuses infections. Elles activent les macrophages pour produire les cytokines inflammatoires et les chemokines, et induisent l’expression des molécules costimulatrices. Les cellules nécrotiques humaines induisent par exemple la stimulation des CD par le biais de la libération d’HSPVO. L’HSPVO d’origine mycobactérienne est également capable d’induire la maturation des CD. L’effet sur la production de chemokines et cytokines de l’HSPVO réside dans le fragment Cterminal de la protéine [Wang et al 2002]. Ce même fragment est impliqué dans la liaison entre HSP et protéines exogènes permettant le transport de celles-ci vers la voie du MHC I. Au niveau des cellules dendritiques, à l’intérieur d’un complexe qui associe le TLR4, le CXCR4 et un ensemble d’autres protéines de surface, les HSP70 et 90 constitutives des CD semblent jouer un rôle dans l’activation du TLR par le LPS [Triantafilou and Triantafilou 2002]. 1.1.9. Anergie et apoptose La nécessité de la présence d’im signal coactivateur afin d’activer les lymphocytes T permet de garantir la spécificité de la réponse aux antigènes du «non soi » [Janeway, Jr. 1992]. En effet, le signal de coactivation est dépendant de la présence de produits bactériens ou viraux tels que le LPS. En l’absence de ce signal, situation qui prévaudrait en cas de présentation au TCR d’un antigène du soi, il n’y aurait pas d’activation possible des APC et donc pas de coactivation des lymphocytes T mais au contraire, anergie et absence de production d’IL-2 après stimulation du TCR. On sait cependant que l’apport exogène d’IL-2 peut induire une réversibilité de cet état. L’anergie semble un mécanisme sélectivement réservé aux lymphocytes de type Thl. L’apoptose ou mort cellulaire programmée joue un rôle important dans de nombreux phénomènes physiologiques tels que l’embryogenèse mais aussi dans la régulation immune [Golstein et al. 1991; Cohen 1991; Ameisen 1994]. C’est notamment ce mécanisme qui conduit à l’élimination des cellules T immatures spécifiques du soi. L’apoptose est contrôlée 33 par plusieurs voies et interactions entre la cellule et son environnement, principalement la voie de Fas et la voie des molécules de la famille bcl-2. Les contrôles des phénomènes d’apoptose par ces deux voies sont indépendants [Memon et al. 1995; Strasser et al. 1995]. Certains facteurs de croissance sont nécessaires pour empêcher l’induction de l’apoptose tels que l’IL-2 ou l’IL-4 pour les lymphocytes T. Les produits des gènes de la famille bcl-2 contrôlent également celle-ci. Certains membres de cette famille ont un effet protecteur (tels que le bcl-2), tandis que d’autres ont l’effet inverse. En outre, certains récepteurs membranaires tels que le Fas ou le récepteur au TNF de type I induisent un signal d’apoptose. Au cours de l’activation lymphocytaire, l’expression de bcl-2 est diminuée par rapport aux cellules non activées, suggérant que l’activation des lymphocytes conduit à une population destinée à l’apoptose en l’absence d’une restimulation par l’IL-2 [Akbar et al. 1993]. De plus, la stimulation du TCR induit l’expression de Fas et contribue donc également à favoriser l’apoptose. Cependant, alors que l’induction de l’expression de Fas se produit dans les premières heures de la stimulation, l’apoptose médiée par Fas ne peut pas intervenir avant plusieurs jours [Strasser 1995]. Par l’apoptose, le système immunitaire dispose d’un mécanisme pour détruire rapidement les cellules activées après élimination de l’agent pathogène activateur [Russell 1995]. Le mécanisme d’apoptose conduit à l’activation des endonucléases cellulaires qui clivent l’ADN. Ce mécanisme a bien été démontré dans certaines infections virales telles que la mononucléose ou la varicelle. 1.1.10. Réponse de type 1 et de type 2 Les travaux de Mossman chez la souris ont mis en évidence une polarisation fonctionnelle des lymphocytes T, en fonction des cytokines qu’ils produisent. Ces travaux sont essentiellement basés sur l’analyse de la production de cytokines par des clones de lymphocytes T [Mosmann et al. 1986]. Les cellules dites Thl produisent de l’EFN-y, de TEL-2 et du TNF-p. Les cellules dites Th2 produisent de riL-4, IL-5, IL-10, et IL-13. Ces dernières cytokines sont essentielles à la stimulation des lymphocytes B et à leur maturation en plasmatocytes. Les deux types de cellules orientent la production d’anticorps vers des isotypes différents ; IgGl, IgA et IgE pour la stimulation Th2, et IgG2a pour la réponse de type Thl. De plus, une réponse Thl puissante serait capable d’induire une réaction d’hypersensibilité retardée (DTH) sans mener à la production d’anticorps [Mosmann et al. 1991]. Par ailleurs, les cytokines Th2 sont capables d’inhiber plusieurs fonctions macrophagiques. 34 Les cytokines présentes influencent la différenciation en profil Thl ou Th2 selon un feedback positif [Seder and Paul 1994], Ainsi, on peut stimuler la différenciation vers un profil Th2 en cultivant des lymphocytes T en présence d’EL-4, tandis que 1’IFN-y et l’IL-12 induisent la différenciation des précurseurs des cellules Th en Thl [Rocken et al 1992b]. L’interaction entre le TCR et son ligand joue également un rôle important, puisqu’une occupation prolongée du complexe CD3 / TCR semble critique pour l’induction d’un phénotype Th2 [Rocken et al. 1992a]. Un feed-hack négatif existe entre ces deux différentes populations. Ainsi, les lymphocytes CD8+ orientent préférentiellement les lymphocytes CD4+ vers un profil Thl, tandis qu’en l’absence de lymphocytes CD8+, on assiste à l’apparition de lymphocytes CD4+ produisant de l’IL-4 et induisant l’apparition d’IgE [Holmes et al. 1997]. La polarisation Thl / Th2 ne résulte pas tant dans l’expansion de clones spécifiques que dans une modification de l’expression des gènes des diverses cytokines à l’échelle de la population concernée. Ainsi, des clones dérivés de lymphocytes CD4+ expriment des ARNm de cytokines de type 1 et 2 répartis de façon aléatoire, avec donc un certain nombre de clones exprimant des cytokines de chacun des types [Kelso et al. 1995]. Parmi les 5% environ de lymphocytes produisant de l’IL-4, seul un quart ne produit que cette cytokine. Le reste produit en proportion variable également soit de l’IL-2 soit de l’IFN-y en réponse à une stimulation polyclonale [Picker et al 1995]. De même, Andersson et al ont montré qu’en stimulation polyclonale par ionomycine et PMA, 50% et 25% du faible pourcentage de cellules produisant de l’IL-4 (1 à 3%) produisent également respectivement de l’IL-2 et de l’EFN-y [Andersson et ai. 1990]. Ils ont mis en évidence un pic d’IL-4 intracellulaire après environ 6 heures de stimulation, en même temps qu’un premier pic d’IL-2 et d’IFN-y. Cependant un deuxième pic de ces dernières cytokines survient environ 24 heures plus tard. Les deux populations de lymphocytes T proviennent de la même population de précurseurs et, si les cytokines présentes influencent de façon importante la différenciation en lymphocytes Thl ou Th2, on sait également qu’il ne faut que quelques jours pour parvenir, à partir d’une cellule indifférenciée, à une cellule polarisée vers l’un ou l’autre type. La réalité de cette polarisation Thl / Th2, d’abord clairement démontrée chez la souris, n’est apparue que progressivement en immunologie humaine. Ainsi, on a pu générer des clones de lymphocytes CD4+ de type Thl dans les maladies auto-immunes thyroïdiermes ou Th2 chez des patients atopiques [Romagnani 1991]. Des phénomènes de dérégulation de la production 35 de cytokines impliquant une modification de l’équilibre Thl / Th2 sont évoqués dans un grand nombre de pathologies infectieuses, néoplasiques ou inflammatoires [Lucey et al. 1996; Spellberg and Edwards, Jr. 2001], Si les cytokines produites par les deux types de clones sont essentiellement les mêmes chez l’homme et la souris, une différence notable est rencontrée en ce qui concerne l’IL-10 : outre son origine monocytaire, chez l’homme, cette cytokine est produite tant par les clones Thl que Th2 [Del Prete et al. 1993], On décrit également des cellules T ayant un profil ThO, produisant des cytokines des 2 types. Plusieurs études ont contribué à étendre ce concept de polarisation de la production de cytokines à d’autres types cellulaires que les lymphocytes T helper, avec notamment des clones de lymphocytes CD8+ exprimant un profil de type 2 [Maggi et al. 1994], Pour cette raison, on parle plus volontiers de cytokine ou effet de type 1 ou 2. Les prototypes des cytokines de type 1 ou 2 sont respectivement 1’IFN-y d’une part, et TIL-4 et riL-13 d’autre part. Leurs propriétés sont résumées ci-dessous. (1) Interféron-y Les lymphocytes représentent la source la plus importante d’IFN-y. Au stade initial de la réponse immune, seules les cellules NK produisent une quantité significative d’fFN-y, mais au cours d’une réponse spécifique, les autres populations lymphocytaires contribuent largement à cette production en réponse à l’IL-12. L’IFN-y est le principal facteur d’activation des macrophages. Il induit l’expression des récepteurs pour le fragment Fc des immunoglobulines et facilite la cytotoxicité dépendante des anticorps (ADCC pour antibody-dependant cytotoxicity). Il induit également la production de monoxyde d’azote (NO) impliqué dans la destruction des micro-organismes phagocytés, et l’expression des molécules MHC de classe II à la surface des cellules présentatrices. Il agit également au niveau des lymphocytes en induisant : • l’inhibition de la prolifération des cellules Th2, • la promotion de la prolifération des lymphocytes B et de la synthèse de la chaîne légère des immunoglobulines, • la stimulation des cellules NK. (2) lnterleukine-4 et lnterleukine-13 L’IL-4 est sécrétée par les lymphocytes Th2 mais également par les mastocytes. Parmi ses effets principaux, on note : • la promotion de la croissance des lymphocytes B et de leur différenciation, 36 • la régulation de la production d’immunoglobulines en particulier en favorisant la production d’IgE et d’IgG4, • la régulation de la différenciation des lymphocytes T en favorisant la différenciation en lymphocytes Th2, • l’inhibition de la production d’fFN-y par les lymphocytes T, • la promotion de l’expression du CD23 à la surface des lymphocytes B, ce qui induit l’inhibition de l’activation des macrophages et la potentialisation de l’effet de l’IL-lO sur ceux-ci. L’IL-4 et riL-13 partagent de nombreuses propriétés et utilisent toutes deux la partie a du récepteur à l’IL-4. L’IL-13 se différencie de riL-4 principalement sur les points suivants : elle n’agit pas sur les lymphocytes T et elle induit la production d’IFN-y par les lymphocytes NK en synergie avec l’IL-2. L’IL-4 est plus impliquée dans l’induction de la production d’IgE, tandis que l’IL-13 joue im rôle prépondérant dans les mécanismes de fibrose liés aux infections parasitaires et dans la pathogénie du bronchospasme [Chomarat and Banchereau 1998; Mckenzie 2000; Foster et al. 2002; Wynn 2003]. D’autres caractéristiques différencient les lymphocytes Thl des lymphocytes Th2. Les lymphocytes Thl expriment des récepteurs aux chémokines de type CXCR3 et CXCR5 tandis que les lymphocytes Th2 expriment préférentiellement des récepteurs de type CCR4 et dans une moindre mesure CCR3 [Bonecchi et al. 1998]. Ce point est particulièrement important dans la physiopathologie de l’infection par le VIH. En effet, l’affinité du VIH vis-à-vis de ces différents récepteurs pourrait influencer sa capacité à infecter plus un type de lymphocytes que l’autre et contribuer à l’orientation de la réponse immune. La famille des chémokines joue un rôle important dans le chémotactisme des lymphocytes et chacune d’entre-elles possède une affinité variable pour les différents récepteurs. La polarisation de l’expression des récepteurs sur les deux types de lymphocytes intervient donc probablement dans le recrutement spécifique de ceux-ci au niveau des sites inflammatoires. De plus, il n'est pas impossible que l’action des chémokines au niveau du lymphocyte induise une modulation de la production de cytokines. Ainsi, un ligand du CCR2 (le MCP-1) semble préférentiellement induire la production d’IL-4 et bloquer celle d’IL-12. En outre, l’expression de ligands des sélectines P et E (protéines fortement exprimées au cours des réactions inflammatoires) diffère entre lymphocytes Thl et Th2. Cette différence induit un comportement différent des deux phénotypes de lymphocytes : les lymphocytes Thl 37 voient leur capacité de fixation nettement favorisée par rapport aux lymphocytes Th2 dans les zones épithéliales sièges d’une réaction inflammatoire [Austrup et al. 1997], Expression clinique des réactions de type 1 et de type 2 La réaction de type 1 induit typiquement la réaction d’hypersensibilité retardée. Cette réaction représente le prototype de la réaction à médiation cellulaire dans laquelle les cytokines produites par les lymphocytes de type 1 activent les macrophages et les lymphocytes cytotoxiques, et induisent la production préférentielle de certains isotypes d’immunoglobulines. Cette stimulation conduit préférentiellement à l’élimination des agents intracellulaires. La réaction de type 2 est caractérisée par l’induction de réponses immunitaires à médiation humorale en favorisant la différenciation des lymphocytes B en plasmocytes sécréteurs d’anticorps neutralisants (IgE, IgGl). Hypothèse de la différenciation linéaire des lymphocytes La plupart des considérations sur la différenciation de la réponse immune en type 1 et type 2 ont envisagé cette différenciation comme branchée sur le profil ThO. Plus récemment, une nouvelle hypothèse a été émise : les cellules évoluent linéairement d’un profil de type 2 vers un type 0 et ensuite vers un type 1. Les observations suivantes sont en faveur d’une telle voie de différenciation ; persistance d’une réponse efficace de type 2, caractérisée par la présence d’un titre élevé d’anticorps, au cours d’une réponse cellulaire de type 1, - nécessité d’une production initiale d’EL-4 dans la génération d’une réponse de type 1 dans des modèles d’infection à Leishmania major ou de malaria, perte concomitante des réponses de type 1 et 2 en cas de déplétion en cellules productrices d’EL-4. Un ensemble de travaux (revus dans [Perussia and Loza 2003]) ont mis en évidence que si la plupart des lymphocytes T et NK du sang périphérique sont de phénotype ThO, une petite population est de profil Thl (produisant de l’IFN-y) tandis qu’une autre est de profil Th2 (produisant essentiellement de l’IL-13). La sous-population de type 2 est de profil immature 38 et prolifère en lymphocytes de type 2 en réponse à l’lL-2 ou riL-4. Par contre, en réponse à une stimulation par l’IL-12, ces lymphocytes évoluent vers un type 0 (IL-13 low et IPN-y low) et ensuite vers un type 1 (IFN-y high). Après stimulation via le TCR, les cellules évoluent selon les conditions vers une prolifération suivie de mort cellulaire ou directement vers une mort cellulaire programmée. Dans ces deux conditions, on observe une production d’IL-10. Cette évolution vers la mort cellulaire des lymphocytes de type 1 stimulés via leur TCR est inhibée par TIL-4 [Loza and Perussia 2002], contrôlée par les cytokines provenant des APC (IL-12, IL-18, IFN-y), et accélérée par l’engagement du TCR ou des récepteurs de surface des NK pour ces derniers. La plupart des lymphocytes de type 2 résident probablement dans la moelle osseuse pour les NK et dans le thymus pour les lymphocytes T. Il est intéressant de noter que les lymphocytes de type 2 produisent de grandes quantités de cytokines qui activent une série de composants de l’immunité non spécifique (tels que les éosinophiles, les mastocytes, les basophiles). Il apparaît ainsi que les lymphocytes T de type 2 pourraient jouer un rôle important dans l’initiation de la réponse immune. Ce serait dans un second temps que les cellules NK et les lymphocytes T se différencieraient vers le type 1 en réponse aux IFN-y, EL-12 et IL-18. Alors qu’initialement on supposait que la différenciation de cellules naïves en lymphocytes de type Th2 nécessitait la présence préalable d’IL-4 produite par exemple par des mastocytes, des travaux plus récents ont mis en évidence que des lymphocytes CD4-I- peuvent se différencier en producteurs d’IL-4 même en l’absence d’IL-4 ou de stimulation par le récepteur à l’IL-4. Si certains parasites orientent activement la différenciation vers un profil Th2, il semble que la présence de ces « adjuvants Th2 » ne soit pas indispensable. La voie Th2 pourrait donc être considérée comme la voie par défaut en l’absence de constituants microbiens capables d’orienter la réponse vers un profil Thl. Dans d’autres modèles, il apparaît effectivement que la réponse immune obtenue par le blocage des TLR est de type Th2 [Jankovic et al 2002]. Par contre, la différenciation vers le profil Th2 semble dépendante des molécules costimulatrices et en particulier de la liaison B7-CD28. En effet, le blocage de cette liaison annihile la réponse Th2 tout en maintenant une certaine réponse Thl dans des modèles d’infections helminthiques [Jankovic et al. 2001]. La dépendance de la réponse Th2 aux molécules costimulatrices pourrait expliquer en partie l’hypothèse selon laquelle la réponse Th2 serait favorisée en présence d’une quantité élevée 39 d’antigènes. Dans ces conditions, un grand nombre de lymphocytes seraient stimulés, y compris les lymphocytes dont le TCR n’aurait qu’une affinité réduite pour l’antigène. La réponse Thl est associée aux lymphocytes T exprimant un TCR de haute affinité pour l’antigène, haute affinité dont le rôle prépondérant apparaît en cas de faible concentration antigénique (revu dans [Jankovic et al 2001]). Notons enfin que l’avidité des peptides pour le MHC influence également la balance Thl/Th2, dans le sens d’une induction d’un profil Thl par l’augmentation de l’avidité [Pfeiffer et al. 1995; Singh et al. 1998]. Considérés ensembles, ces différents éléments peuvent conduire au schéma suivant : en présence de composants microbiens capables de stimuler les TLR, les cellules dendritiques produisent d’importantes quantités d’IL-12 orientant les cellules naïves CD4+ vers un profil de type 1, en l’absence de composants activant les TLR, l’absence d’induction d’lL-12 induit une réponse par défaut de type Th2, éventuellement favorisée par certains adjuvants Th2. (3) Conséquences de la polarisation de la réponse lymphocytaire en type 1 et type 2 Divers études et modèles animaux ont mis en évidence que le succès dans l’élimination de certains agents infectieux était dépendant de la nature de la réponse immune offerte par l’individu. Ainsi, Leishmania major induit une réponse de type Thl chez les souris CBA/J, et une réponse de type Th2, létale, chez les souris BALB/c. Chez l’homme infecté p2ir Mycobacterium leprae, des lymphocytes Thl prédominent dans les lésions de lèpre tuberculoïde et procurent une réponse immune efficace. Cette réponse est accompagnée d’une plus grande production de cytokines inflammatoires d’origine macrophagique telles que l’EL-ip et le TNF-a. Une réponse de type 2 prédomine dans la lèpre lépromateuse et s’accompagne d’une immunité non efficace [Yamamura et al. 1991]. Par contre, le nématode Trichuris mûris induit une réponse inefficace de type Thl chez les souris sensibles et une réponse de type Th2 efficace chez les souris résistantes [Lise et al. 1992]. Dans de nombreux modèles d’infections helminthiques, une réponse Th2 est essentielle à l'élimination ou au contrôle de l’infection [Cause et al. 2003]. 40 1.2. Modulation de la réponse lymphocytaire La mise en évidence de l’importance du type de réponse immune dans l’éradication du micro­ organisme infectieux justifie l’intérêt à identifier les paramètres impliqués dans l’orientation de cette réponse. Plusieurs éléments influencent la différenciation des lymphocytes vers l’un ou l’autre des profils. • Les cytokines présentes au moment de la phase précoce de la réponse immune. Comme mentionné plus haut, elles jouent un rôle important [Seder and Paul 1994]. Plusieurs mécanismes déclenchent la réponse Th2 via l’induction préliminaire d’IL-4. Les sources identifiées de cette EL-4 sont les basophiles et les lymphocytes T NK1+ [Seder et al. 1991; Seder et al 1991; Yoshimoto and Paul 1994; Pearce and Reiner 1995]. La préexistence d’une réponse d’un type donné semble empêcher l’expression de la réponse opposée. Ceci est illustré notamment par l’influence que peut avoir chez l’animal la préexistence d’une infection helminthique induisant un climat de type 2 sur les réponses de type 1 [Pearce et al. 1991; Actor et al. 1993; Robinson et al. 2003]. Actor et al. ont ainsi induit une diminution de la réponse Thl attendue au virus de la vaccine chez la souris préalablement infectée par S. mansoni, et une diminution de la vitesse de clearance virale [Actor et al 1993]. L’IL-10 semble également jouer un rôle modulateur dans l’initiation de la réponse immune. Dans une série d’infections virales, essentiellement causées par des virus à ARN, dont le VIH, la production d’anticorps spécifiques induit une augmentation de la capacité à infecter les macrophages qui semble corrélée à un effet facilitant sur la production d’EL10 par le biais de la liaison des anticorps aux récepteurs FcyR des macrophages (revu dans [Suhrbier and Linn 2003]).• • Le délai écoulé par rapport à l’exposition à l’antigène. Dans plusieurs modèles expérimentaux, une réponse initiale de type Thl est soit accompagnée soit suivie d’une réponse Th2 [Sander et al. 1995; Bamard et al. 1996; Jiao et al. 2003]. Ce même phénomène est retrouvé dans une étude de vaccination contre le VIH chez l’homme [Evans et al. 1998b]. L’évolution au cours du temps du profil de la réponse pourrait être la conséquence de l’évolution constatée dans le profil des cytokines produites par les cellules 41 dendritiques après stimulation, où l’on constate d’abord une production de cytokines de type Thl suivie ensuite de cytokines de type Th2 [Langenkamp et al. 2000]. • La fréquence à laquelle l’antigène est proposé. La répétition de l’exposition à l’antigène est associée à une efficacité accrue dans la production d’anticorps spécifiques. Ceci est peut-être la conséquence d’une orientation induite préférentiellement vers ime réponse de type Th2. • Le niveau de maturation du système immunitaire. Le système immunitaire du nouveau-né présente une immaturité relative. Parmi les déficits identifiés, on note une difficulté à induire une réponse de type Thl et des réponses de type cytotoxique, en même temps que l’on observe une réponse Th2 importante. On a également pu mettre en évidence une diminution de la réponse des CD plasmacytoïdes du nouveau-né à une stimulation par les CpG ODN [De Wit et al. 2003]. Parmi les conséquences de ces perturbations, on peut citer l’absence de production d’IgG2 résultant de la non-maturation de la lignée des lymphocytes B et induisant une sensibilité accrue à l’infection par les bactéries encapsulées. • La quantité d’antigène présente. Plusieurs études ont suggéré que l’administration de quantités élevées d’antigènes induit une réponse humorale, tandis que des doses plus faibles induisent une réponse cellulaire [Constant and Bottomly 1997]. Il semble cependant que non seulement la quantité d’antigène mais également sa capacité à être dégradé par les APC et être présenté aux lymphocytes influencent cette réponse.• • La nature des APC, des ligands et des signaux coactivateurs utilisés influence l’orientation de la réponse lymphocytaire [Gajewski et al. 1991; DeKxuyff et al 1992; Constant and Bottomly 1997]. Par exemple, la présentation de KLH par des lymphocytes B chez des souris BALB/c induit la production dTL-4, tandis que par des APC spléniques, c’est de riFN-y qui est produit. De la même façon, selon le tissu lymphoïde à l’origine des lymphocytes CD4+ utilisés, la production de cytokines est également modifiée [DeKruyff et al 1992]. L’orientation préférentielle de l’antigène vers les scavenger receptors, présents à la surface des macrophages, cellules dendritiques et lymphocytes B, a permis de convertir une réponse de type Th2 en une réponse de type Thl dans un modèle murin 42 [Bhatia et al. 2002], L’originalité de ce dernier travail réside dans la modification chimique de l’antigène (perte des groupes e-aminés par traitement par l’acide maléique à pH 15) le rendant susceptible de devenir un ligand pour ces scavenger receptors. Ces récepteurs orientent spécifiquement la réponse vers un profil de type Thl probablement par le biais d’une augmentation de la densité des complexes peptides-MHC de classe II [Abraham et al. 1995; Singh et al 1998]. • Certains agents pharmacologiques diminuent la réponse immune. Outre les classiques immunosuppresseurs, diverses molécules peuvent induire une diminution de la réponse immune. C’est par exemple le cas de certaines molécules utilisées dans la prophylaxie anti-malarique telles que la primaquine ou la chloroquine [Fryauff et al. 1997]. Ces molécules inhibent la réponse à l’effet immunostimulant de produits dérivés de l’ADN bactérien décrits ci-dessous, les CpG ODN [Manzel et al. 1999]. • Les complexes antigènes - anticorps. Ceux-ci sont présents dans de nombreuses infections chroniques. Ils pourraient induire une augmentation de la production de cytokines de type 2 au détriment de la production de cytokines de type 1 [Berger et al. 1996]. Par ailleurs, la présence d’un taux élevé d’anticorps spécifiques induit une moins bonne réponse à une nouvelle administration de l’antigène. La présence d’anticorps maternels chez le nouveauné est un facteur qui pourrait contribuer, par ce mécanisme, à la faible réponse immune de celui-ci et au délai nécessaire à l’obtention d’une réponse vaccinale satisfaisante [Siegrist 2003; Glezen 2003].• • La nature de l’antigène. Chez des sujets atopiques, des clones dérivés de lymphocytes spécifiques de Dermatophagoides pteronyssinus produisent d’abondantes quantités d’IL-4 mais peu d’EFN-y, tandis que des clones dérivés de lymphocytes des mêmes sujets spécifiques d’antigènes bactériens tels que l’anatoxine tétanique ne produisent que de 1’IFN-y [Parronchi et al. 1991]. De même, des clones dérivés de sujets normaux s’orientent vers un profil Thl lors d’une stimulation par le PPD, et Th2 lors d’une stimulation par un antigène helminthique [Del Prete et al 1991]. Les mécanismes responsables de cette orientation sont actuellement inconnus mais sont probablement dépendants d’autres facteurs cités ci-dessus tels que par exemple le type de cellules 43 présentatrices utilisées préférentiellement [Liew et al. 1990], ou les récepteurs TLR mis enjeu. • La voie d’administration de l’antigène. En particulier, le phénomène de tolérance orale désigne l’absence de réponse systémique lors de l’administration par voie parentérale d’un antigène préalablement administré par voie orale. Le mécanisme conduisant à cette tolérance n’est pas cormu. Il est probable que le type de présentation aux APC et la production locale de cytokines qui s’en suit participent à cette tolérance. En particulier, le TGF-p, cytokine immimosuppressive, est produit en abondance au niveau de la lamina propria du tube digestif De nombreuses études ont également démontré que, si une réponse tant systémique que muqueuse est observée après immunisation par l’une ou l’autre de ces deux voies, la réponse est beaucoup plus soutenue dans le temps dans le compartiment qui a été utilisé comme porte d’entrée (revu dans [Esser et al 2003]). L’immunisation par voie transcutanée fait également l’objet de recherches, par exemple dans le cadre du développement d’un vaccin contre le RSV [Godefroy et al. 2003]. • La conjugaison de l’antigène. La conjugaison d’antigènes polysaccharidiques à une protéine porteuse permet de transformer une réponse T indépendante en une réponse T dépendante et conduit à l’induction d’une mémoire immune et un shift vers des anticorps protecteurs.• • La manipulation des épitopes. Agrégation d’épitopes, fusion à des protéines porteuses et conjugaison avec d’autres protéines ont pour conséquence de permettre une augmentation de leur immunogénicité (revu dans [Plotkin et al. 2002]). • rutilisation d’adjuvants. Le rôle des adjuvants est développé ci-dessous. La manipulation thérapeutique de la balance Thl / Th2, quoique séduisante, doit être envisagée avec prudence. L’hypothèse dite « hygiénique » suggère en effet que l’augmentation de maladies atopiques dans les pays développés pourrait trouver son origine dans une diminution de l’exposition aux antigènes bactériens environnementaux. Cette diminution aurait elle-même pour conséquence d’orienter la réponse immune vers un profil Th2. De récents éléments contredisent cependant cette hypothèse. En effet, l’augmentation 44 constatée d’allergies médiées par la voie Th2 est corrélée à celle de maladies auto-immunes de type Thl telles que le diabète [Stene and Nafstad 2001] ou les maladies inflammatoires digestives [Sawczenko et al. 2001]. Il apparaît donc plus probable qu’une déficience générale de la régulation immune explique cette constatation. Quoiqu’il en soit, l’association dans le temps entre la réduction de l’incidence d’infections et l’augmentation de l’incidence de maladies allergiques et auto-immunes dans les pays développés d’une part et certains éléments démontrant un effet protecteur de l’infection sur certaines maladies auto-immunes comme revu dans [Bach 2002] d’autre part, ouvrent le champ à d’autres perspectives dans le domaine de l’immunomodulation. Des éléments tant in vitro qu’in vivo suggèrent que l’exposition contrôlée à certains antigènes bactériens pourrait contribuer à maîtriser certaines réponses atopiques [Pochard et al. 2002; Kalliomaki et al. 2003]. Par exemple, l’administration de Lactobacillus rhamnosus à des jeunes enfants à risque atopique a induit une réduction de l’incidence d’eczéma atopique. En se plaçant dans la perspective d’une différenciation linéaire plutôt que branchée des lymphocytes de type 1 et 2, les concepts de manipulation des profils de réponse immune doivent être revus. Il apparaît alors que toute tentative de développement d’une CTL doit passer par le maintien d’une réponse de type 2 (par exemple en maintenant une stimulation par de petites doses d’antigènes et en l’associant à l’utilisation d’adjuvants inflammatoires). Par contre, dans les cas où une CTL est inutile ou non souhaitée (vaccination contre une toxine ou un pathogène extracellulaire), une dose élevée de l’antigène avec un adjuvant peu inflammatoire (de type aluminium) se révélerait une bonne solution. C’est sur ce dernier modèle qu’ont été conçus empiriquement un certain nombre de vaccins réputés pour leur efficacité, comme ceux dirigés justement sur les toxines diphtériques et tétaniques. 1.3. Réponse vaccinale, immunomodulation pharmacologique et adjuvants 1.3.1. Les différentes catégories de vaccins Parmi les vaccins utilisés en clinique humaine, on distingue actuellement les catégories suivantes ; 45 Vaccins tués ou inactivés : préparation de micro-organismes viraux ou bactériens qui en prineipe ont conservé leurs déterminants antigéniques lors du processus, le plus souvent chimique, de désactivation. La réponse immune obtenue est typiquement de nature humorale et peut donc être mesurée par le titrage des anticorps. La non-réplication de l’agent vaccinal a longtemps été considérée comme impliquant l’incapacité à induire une réponse cellulaire efficace. Vaccins conjugués ; ces vaccins sont destinés à induire ime réponse efficace contre les polysaccharides de la paroi de micro-organismes encapsulés tels que Hemophilus influenzae ou Streptococcus pneumoniae. En effet, les antigènes polysaccharidiques sont capables d’induire une réponse immune T indépendante en stimulant directement les lymphocytes B. En l’absence de contribution des lymphocytes T helper, cette réponse se limite cependant à la production d’immunoglobulines de moindre affinité et de demi-vie plus courte. L’importante morbidité et mortalité des infections provoquées par ces bactéries encapsulées dans la population des jeunes enfants a justifié le développement de vaccins dans lequel le polysaccharide de paroi est conjugué à une protéine porteuse ayant déjà été administrée à la population vaccinée, telle que l’anatoxine tétanique ou l’anatoxine diphtérique. Cette conjugaison entraîne l’induction d’une participation des lymphocytes helper générant à la fois des IgG et une mémoire immune. L’apparition de ce type de vaccin a largement contribué à la réduction de la morbidité induite par les infections à Hemophilus influenzae. Vaccins subunitaires : ces vaccins, dont le prototype est celui de l’hépatite B, sont produits le plus souvent par clonage de l’ADN de l’antigène vaccinal dans une espèce bactérienne ou fungique. Ils ont l’avantage de garantir la pureté de la préparation antigénique et la sécurité du vaccin par rapport aux préparations plus anciennes. Ils n’offi'ent cependant aucune amélioration sur la réponse immune obtenue par rapport à l’administration de l’antigène extrait directement d’une préparation du micro-organisme entier. Vaccins vivants atténués : l’atténuation de la souche vaccinale est le plus souvent obtenue par culture sur des lignées cellulaires non humaines. Ces vaccins offrent l’énorme avantage de reproduire à faible intensité la maladie naturelle. La réponse immune obtenue est en général de bien meilleure qualité que la réponse obtenue par les vaccins tués. Elle 46 ne requiert en général que peu ou pas de rappel - quoiqu’un rappel de vaccin RRO (rougeole - rubéole - oreillons) soit actuellement recommandé au vu d’une réponse insuffisante obtenue par l’administration d’une seule dose - et induit une réponse cellulaire. La capacité résiduelle de l’agent vaccinal à se répliquer oblige à la plus grande prudence chez les patients immunodéprimés et conduit à une réévaluation régulière de la balance coût - bénéfice par rapport au vaccin tué. C’est ainsi que le risque de poliomyélite vaccinale dépasse désormais le risque de poliomyélite par la souche sauvage. Ce vaccin atténué a donc été éliminé de l’arsenal vaccinal au profit du vaccin tué, peut-être moins immunogène mais plus sûr. Actuellement, tous les vaccins vivants atténués sont associés à un risque de réversion vers le type sauvage, avec le risque de développement de la maladie dans toute son ampleur et de la transmission secondaire à d’autres sujets. A ces différentes catégories s’ajouteront également dans le futur les vaccins à ADN, où l’administration directe d’ADN sous l’une ou l’autre forme permet d’induire la production du peptide correspondant et l’initiation de la réponse immune, et les vaccins orientés sur des protéines chimériques associant plusieurs épitopes sélectionnés pour leurs propriétés immunogènes. 1.3.2. Immunomodulation en vaccinologie - les adjuvants Il existe de nombreuses possibilités de modifier le type de réponse vaccinale induite en jouant sur l’un ou l’autre des paramètres évoqués précédemment. Cette réponse varie par exemple selon la capacité de l’agent vaccinal à se répliquer (vaccins vivants atténués versus inactivés), la structure des substrats antigéniques utilisés (polysaccharides, protéines recombinantes, ADN,..), la voie d’administration, mais elle dépendra surtout de l’adjonction d’adjuvants. En effet, la plupart des antigènes ne sont que faiblement immunogènes s’ils sont administrés seuls. Plusieurs adjuvants ont été testés en médecine depuis la première démonstration de leur utilité sur la production d’antitoxines anti-diphtériques et anti-tétaniques en 1925. Les composés à base d’aluminium ont été longtemps les seuls adjuvants autorisés par la Food and Drug Administration. Efficaces pour la production d’anticorps, ces différents dérivés sont cependant de médiocres adjuvants pour la génération d’une réponse cellulaire. On distingue les composés suivants; l’oxyhydroxyde d’aluminium [AlOOH], l’hydroxyphosphate d’aluminium, où, au départ du précédent, un certain nombre de groupes hydroxyles sont 47 substitués par des groupes phosphates, et le sulfate d’aluminium potassium [AlK (804)2] (alun). L’adsorption des antigènes repose sur l’attraction électrostatique que l’on peut optimaliser en choisissant un adjuvant dont le point isoélectrique est opposé à celui de l’antigène au pH désiré. L’activité biologique des adjuvants à l’aluminium est liée à la formation d’un dépôt permettant une exposition prolongée de l’antigène. La production d’antigènes particulaires facilite la présentation aux APC et l’activation du complément ainsi que la stimulation des macrophages. Il est probable que les adjuvants à l’aluminium soient de surcroît capables de stimuler directement les APC, peut-être par une voie indépendante des TLR car un déficit en MyD88 n’inhibe pas cet effet [HogenEsch 2002]. Les sels d’aluminium ont été incriminés comme agents étiologiques de la myofasciite macrophagique, entité caractérisée par un tableau de myalgies chroniques attribuées pour certains à une stimulation immune persistante de type Th2 au niveau musculaire [Gherardi 2003]. Ce tableau nosologique reste cependant contesté dans sa réalité, et, en l’absence de démonstration de relation de causalité, ni l’OMS ni la FDA n’ont remis en question la place des sels d’aluminium [WHO Vaccine Safety Advisory Committee 1999]. Notons que certains adjuvants à l’aluminium, en fonction de leur point isoélectrique, sont capables de détoxifier l’endotoxine par liaison covalente avec les phosphates de celle-ci [Shi et al. 2001]. On admet actuellement que les propriétés biologiques d’un adjuvant sont fonction de sa capacité à orienter la réponse immune vers l’un ou l’autre profil. Ainsi, les sels d’aluminium orientent la réponse vers un profil Th2 tandis que l’adjuvant complet de Freund l’oriente vers un profil Thl [Audibert and Lise 1993]. L’adjuvant complet de Freund, émulsion Huile / Eau contenant des mycobactéries, est un puissant adjuvant dont les effets secondaires rendent l’utilisation proscrite en clinique. L’adjuvant incomplet de Freund (émulsion Huile / Eau sans mycobactéries), est lui aussi associé à des effets secondaires importants qui contre-indiquent son utilisation clinique [Gilbert et al. 2003]. D’autres émulsions contenant des muramyldipeptides (sous-unités de la paroi des mycobactéries) sont en cours de développement. Selon leur origine, quatre catégories de produits adjuvants peuvent être définies: origine végétale (saponine, glucan,..), origine bactérienne (toxine cholérique, lipopolysaccharides,..), origine chimique (hydroxyde d’aluminium, émulsions,..), et origine humaine (IFN-y, DHEA, GM-CSF,..). 48 Selon leur mode d’action cette fois, on peut répartir les adjuvants en deux catégories. Une première catégorie regroupe ceux qui facilitent la présentation de l’antigène en optimalisant la durée de la délivrance aux cellules présentatrices ou la qualité de cette délivrance. On retrouve dans cette catégorie les adjuvants particulaires, les copolymères, etc. Une deuxième catégorie d’adjuvants regroupe l’ensemble des produits qui génèrent un signal du « non-soi » via les PRR. Cette catégorie regroupe notamment le LPS, les lipoprotéines, les peptidoglycans, les CpG ODN et leurs dérivés. Ils sont repris ci-dessous sous le terme d’adjuvants immunostimulateurs. 1.3.3. Adjuvants immunostimulateurs Ceux-ci sont caractérisés par leur capacité à stimuler la production de cytokines et l’activation des lymphocytes. Le LPS est un puissant immunostimulateur mais sa toxicité le rend inutilisable dans cette indication. Des modifications de la structure du LPS induisent la perte de l’activité endotoxine, telle que mesurée par le LAL {Limulus amoebocyte lysate assay), tout en conservant des capacités adjuvantes. Un mutant de N. meningitidis produisant un LPS à 5 chaînes acylées induit beaucoup moins de TNF-a tout en conservant des capacités adjuvantes tandis qu’un autre possédant 4 radicaux acylés perd en outre les capacités adjuvantes [van der Ley et a/. 2001]. Certains dérivés tels que l’OM-174, un analogue du Lipide A de Escherichia coli triacylé au lieu de la composition hexa-acylée de la molécule naturelle, sont capables d’induire une production importante de cytokines sans induire d’effet endotoxine [Brandenburg et al. 2000]. On trouve ici également les dérivés du LPS tels que le MPL {monophosphoryl lipid A). Celuici peut générer une réponse de type Thl [Gustafson and Rhodes 1992]. Par contre, sa capacité à induire la production d’anticorps reste réduite. Il a été testé en combinaison avec différents constituants tels que liposomes, émulsions, alun ou QS21 (dérivé saponique) et a été administré chez l’homme avec succès dans un vaccin contre l’hépatite B en induisant une réponse immune plus rapide (deux doses au lieu de trois) que l’Engerix-B’^^ utilisé comme contrôle [Thoelen et al. 1998]. Les saponines composent un second groupe de molécules immunomodulatrices (triterphénoides glycosides dérivés de Quillaja saponaria). Le QS21 induit également la 49 production de cytokines Thl (IL-2 et IFN-y) ainsi que d’anticorps de type IgG2a [Kensil 1996]. Les saponines ont pour effet d’induire des modifications au niveau de la paroi cellulaire en interférant avec les molécules de cholestérol. Il en résulte l’apparition de pores qui pourraient peut-être favoriser la pénétration des antigènes au niveau cytoplasmique. L’ADN bactérien a également un effet immunostimulateur. En particulier, des oligodéoxynucléotides (ODN) d’origine bactérienne, les CpG, semblent extrêmement prometteurs. Il s’agit d’oligodéoxynucléotides dérivés de l’ADN monocaténaire des procaryotes contenant un profil particulier de dinucléotides Cytosine-phosphate-Guanosine non méthylés. Les CpG ODN agissent au niveau du TLR9 [Hemmi et al. 2000]. Par cette voie, ils ont la capacité d’activer la réponse immune en induisant notamment la synthèse d’immunoglobulines, la prolifération des lymphocytes B, la production d’BL-12 et d’IFN-a par les monocytes, la maturation des CD, l’expression des molécules MHC de classe II et des CD40, CD54 et CD86 [Hartmann et al. 1999; Sester et al. 1999; Hartmann et al 1999]. Les CpG ODN sont capables de modifier le type de réponse immune en provoquant un shift d’une réponse Th2 à une réponse Thl au point de supprimer la production d’IgE en faveur des IgG et IgM au départ de PBMC de sujets atopiques [Bohle et al. 1999; Jahn-Schmid et al. 1999; Parronchi et al. 1999]. Ils peuvent également reconstituer une réponse CTL chez des animaux dépourvus de fonction T helper par déplétion de leurs lymphocytes CD4+ [Wild et al. 1999], ou même stimuler des lymphocytes en l’ahsence d’APC [Bendigs et al. 1999]. Les CpG ODN ont été utilisés avec succès pour induire une réponse de type Thl lors d’une stimulation par la gpl20 de souris en association avec l’alun, alors que typiquement une réponse de type Th2 était notée en l’absence de CpG [Demi et al. 1999], ou encore dans un modèle de vaccination animale par la protéine gpl20 du VIH-1 [Moss et al. 2000]. Dans un modèle de vaccination contre l’hépatite C, si les CpG ODN ont permis une augmentation de la réponse humorale, ils n’ont induit cependant aucun effet sur la réponse cellulaire [Encke et al. 2003]. Des séquences contenant des oligodéoxynucléotides de type CpG capables d’activer les macrophages et les lymphocytes B ont été identifiées dans le génome de plusieurs souches de virus Srv et VIH [Lapatschek et al. 1998]. Le rôle éventuel de ces séquences dans l’activation du système immunitaire qui caractérise l’infection par le VIH est actuellement inconnu. Parmi les dérivés immunostimulateurs, des dérivés synthétiques de type phosphoantigène sont capables, via la stimulation des lymphocytes yô (Vy9A^ô2T) d’induire la stimulation des CD 50 [Ismaili et al. 2002a]. Enfin, parmi les substances immunomodulatrices, on trouve les chémokines et les cytokines. Parmi celles-ci, les EL-1, IL-2, EFN-y, IL-12, et le GMC-SF ont fait l’objet d’investigations. Les capacités adjuvantes de l’IL-12 ont été particulièrement étudiées (revu dans [Portielje et al. 2003]). Les cytokines possèdent des effets secondaires liés à la dose, et diverses autres caractéristiques telles que leur courte demi-vie les rendent peu attractives comme adjuvants, en particulier pour une administration par voie systémique. 1.3.4. Adjuvants particulaires et copolymères Les adjuvants particulaires sont caractérisés par une dimension comparable à celle des micro­ organismes infectieux. Ils sont donc des cibles naturelles à la captation par les cellules présentatrices d’antigènes. Une émulsion Huile / Eau, le MF59, a été ainsi testée comme adjuvante d’antigènes tels que ceux du virus influenza, de l’hépatite B, d’antigènes polysaccharidiques, d’antigènes des virus VIH, HSV, CMV. Le MF59 est d’ailleurs l’adjuvant d’un vaccin anti-influenza commercialisé en Europe, le Fluad ™ (Chiron Vaccines, Sienne, Italie). Ce vaccin pourrait être plus immunogène que les vaccins contre la grippe utilisant des adjuvants conventionnels [Banzhoff et al. 2003]. Des liposomes ont également été testés comme vecteurs d’antigènes ou d’adjuvants immunostimulateurs tels que le MPL. Enfin, des structures complexes combinant un vecteur et un immunomodulateur sont également en développement. C’est le cas par exemple des Immunostimulating eomplexes (ISCOMS). Ces ISCOMS sont des micelles obtenues par la combinaison de cholestérol avec des saponines telles que le Quil-A. La structure micellaire permet de réduire les effets hémolytiques associés aux saponines. Dans cette catégorie, on peut également citer les virus like partiales (VLP), les polylactidecoglycolides (PLG) et autres microsphères préparées à partir de polymères biodégradables et biocompatibles [Zhou et al. 2003], et les copolymères [Hunter 2002]. 1.4. Réponse vaccinale à l’administration par voie muqueuse et modulation de l’immunité muqueuse Les lymphocytes activés circulant au niveau des intestins sont porteurs à leur surface d’une molécule d’adhérence caractéristique, l’intégrine a4p?. Après exposition à un antigène 51 administré par voie orale, la toute grande majorité des lymphocytes B et T activés, suite à l’expression préférentielle de cette intégrine, rejoignent la lamina propria intestinale par le biais d’une adhésion préférentielle aux cellules endothéliales de ce territoire [Kantele et al. 1999], tandis que les autres rejoignent les autres sites muqueux tels que par exemple les muqueuses respiratoires. Ce phénomène contribue à la présence d’un compartiment fonctionnel lymphoïde séparé, le MALT {mucosal associated lymphoid tissué). Ce compartiment suscite beaucoup d’intérêt dans la mesure où de nombreux agents infectieux tels le VIH ou les agents responsables d’infections respiratoires, digestives et urinaires utilisent une porte d’entrée muqueuse [Smith et al. 2003]. La circulation des lymphocytes entre les sphères respiratoires et digestives offre en outre l’opportunité d’administrer par voie orale des vaccins orientés vers la prévention d’infections respiratoires. De surcroît, la qualité de la réponse immune muqueuse induite par voie muqueuse est meilleure qu’après induction par voie systémique (revu dans [Berzofsky et al 2001]). C’est le cas par exemple dans un modèle de vaccination contre le VIH 1 par un vaccin ADN associé à l’adjuvant QS-21 [Sasaki étal. 1998]. Divers produits d’origine bactérienne ainsi que des cytokines ont été étudiés pour leur capacité adjuvante lors d’une administration par voie muqueuse [Holmgren et al. 2003]. Un petit nombre de molécules d’origine bactérienne ont la propriété d’être hautement immunogènes par contact avec les cellules muqueuses (les mucosal immunogens). Parmi celles-ci, la toxine cholérique et la toxine heat labile de Escherichia coli (LT). L’immunisation vis-à-vis d’un antigène protéique administré par voie orale est largement améliorée par la co-administration de toxine cholérique et induit sélectivement une réponse de type Th2 au niveau des muqueuses. Des dérivés non toxiques de ces molécules sont en cours de développement [Jakobsen and Jonsdottir 2003]. Les différents dérivés induisent des réponses immunes différentes mais la persistance d’un effet adjuvant semble nécessiter la conservation de la capacité à induire la production d’AMP cyclique [Cheng et al. 1999]. L’induction de la production d’IL-12 est plus constante avec la toxine cholérique qu’avec la toxine LT. De même, l’administration intranasale d'enterotoxines modifiées induit une réponse immune locale aux antigènes associés [Kanellos et al. 2000; Pizza étal. 2001]. Les cytokines peuvent également être utilisées comme adjuvant pour une administration par voie muqueuse. En effet, cette administration ne s’accompagne pas des effets secondaires associés à l’administration par voie parentérale. L’administration intranasale d’IL-12 induit une production systémique d’IL-12 et d’IFN-y (revu dans [Boyaka and McGhee 2001]), 52 tandis que l’IL-6 et riL-12 ont été administrées avec succès en adjuvant de la toxine tétanique ou de l’antigène H INI du virus influenza. Enfin, les CpG ODN administrés par voie orale ou intranasale sont également efficaces comme adjuvants [McCluskie and Davis 1998; Holmgren et al 2003], Au-delà de l’approche vaccinale classique, plusieurs préparations à base d’extraits bactériens ont fait la preuve de capacités immunomodulatrices lors d’une administration orale. Parmi ces préparations, l’OM-85 BV (Bronchovaxom™, OM-Pharma, Genève) est un extrait lyophilisé obtenu par la lyse alcaline de huit micro-organismes de la flore commensale responsables d’infections respiratoires : Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae, Klebsiella pneumoniae, Klebsiella ozonae, Staphylococcus aureus, Streptococcus pyogenes, Moraxella catarrhalis et Streptococcus viridans. Des études in vitro et in vivo ont mis en évidence la capacité de cet extrait à stimuler les lymphocytes T [Maestroni and Losa 1984], activer les lymphocytes NK [Wybran et al. 1989], induire l’expression de molécules d’adhésion à la surface des cellules phagocytaires [Duchow et al. 1992], induire la production d’BL-6 et d’EL-8 [Keul et al. 1996] et induire l’augmentation de la concentration d’EFN-y bronchoalvéolaire [Emmerich et al. 1990; Emmerich et al. 1992], L’administration orale d’OM-85 BV à des rongeurs augmente la production d’IL-ip, de TNF-a et d’oxyde nitrique au niveau des macrophages alvéolaires ainsi que la production d’IgG au niveau du sérum et de la salive [Brough-Holub and Kraal 1996; Arafat et al. 1996]. L’OM-85 BV induit la maturation des cellules dendritiques humaines [Zelle-Rieser et al. 2001], est capable, par administration orale, d’induire un shift d’un profil de réponse Th2 vers un profil Thl chez des rats nouveau-nés [Bowman and Holt 2001], et induit une augmentation de la concentration sérique d’IgG et d’IgA dans une étude ouverte réalisée chez de jeunes enfants hypogammaglobulinémiques [Quezada et a/. 1999]. Une revue exhaustive de la littérature clôturée en décembre 2003 identifie 38 études cliniques orientées principalement sur l’effet de l’administration de l’OM-85 BV sur l’incidence d’infections respiratoires. Huit études contrôlées en double aveugle à l’aide d’un groupe placebo réalisées chez des patients adultes atteints de bronchite chronique [Cvoriscec et al. 1989], de jeunes enfants [Paupe 1991; Collet et al. 1993; Gutierrez-Tarango and Berber 2001; Schaad et al. 2002; Rio-Navarro et al. 2003], des patients hémodialysés [Tielemans et al. 1999] ou des patients âgés institutioimalisés [Orcel et al. 1994] ont conclu à une diminution significative de l’incidence d’infections respiratoires dans le groupe traité par l’OM-85 BV. 53 Une seule des études conduites en double aveugle, réalisée chez des patients bronchiteux chroniques, n’a pas pu mettre en évidence d’effet de l’OM-85 BV sur l’incidence d’exacerbation de l’affection mais a démontré une diminution du recours à l’hospitalisation et de la durée de celle-ci [Collet et al. 1997]. Deux études pharmaco-économiques ont conclu récemment à un rapport coût - bénéfice favorable à l’administration d’OM-85 BV tant chez des adultes que des enfants à risque d’infection respiratoire [Collet et al. 2001; Pessey et al. 2003], L’usage clinique de l’OM-85 BV ne fait pas l’objet d’un consensus actuellement. Chez les patients atteints de bronchite chronique, sur base des données de la littérature exposées cidessus, le consensus GOLD {Global Initiative for Chronic Obstructive Lung Disease) de 2001 et la mise à jour de 2003 en cours de publication proposent un niveau d’évidence B (« études randomisées contrôlées, nombre d’études limité »), identique à celui retenu pour la vaccination anti-pneumococcique [Pauwels et al. 2001]. La même approche de modulation de la réponse immune au niveau de la sphère urinaire a conduit à l’élaboration d’une préparation contenant l’extrait lyophilisé de 18 souches û'Escherichia coli, l’Uro-Vaxom™. Cette préparation a fait l’objet de plusieurs études in vitro qui ont également mis en évidence ses effets immunomodulateurs : prolifération des lymphocytes, production d’lL-6, d’IL-2 et de TNF-a. Elle induit également la maturation des CD [Schmidhammer et al. 2002]. Plusieurs études contrôlées par placebo ont mis en évidence l’effet préventif de cet extrait bactérien sur l’incidence d’infections urinaires (revu dans [Bauer et al. 2002]). Cette préparation contient des HSP baetériennes (HSP60 et HSP70) qui jouent certainement un rôle dans ses propriétés immunomodulatrices [Polla et al. 1995; Sedelmeier and Bessler 1995; Bloemendal et al. 1997; Wendling and Farine 1998]. Ces exemples soulignent l’intérêt de la modulation de la réponse immune au niveau des muqueuses comme approche préventive des infections. 54 2. Objectifs du travail Notre objectif a été de développer l’analyse de la production de cytokines à l’échelon cellulaire afin de l’appliquer à la réponse immune au cours de l’infeetion par le VIH et à la caractérisation de l’effet d’adjuvants vaccinaux naturels et synthétiques. Premier objectif Déterminer la nature de la réponse vaccinale résiduelle à un antigène protéique chez des patients infectés par le VIH et la comparer à la réponse à une stimulation polyclonale. Le vaccin étudié est l’anatoxine tétanique. La caractérisation de la réponse immune est réalisée au niveau cellulaire par l’énumération des cellules productrices de cytokines. Cette approche permet : • la détermination de la réponse résiduelle en fonction du stade d’évolution de la maladie, • la détermination de la capacité de réponse secondaire lors d’une nouvelle exposition à l’antigène choisi. Deuxième objectif Mettre à profit les méthodes d’investigation de la production de cytokines à l’échelon cellulaire pour préciser le mode d’action d’un agent immunomodulateur d’origine bactérienne, l’OM-85 BV et mesurer l’effet de cet agent in vitro sur les lymphocytes du sang circulant de sujets sains et de patients infectés par le VIH. Troisième objectif Evaluer par ces mêmes techniques la capacité adjuvante d’un analogue synthétique du LPS, rOM-197, dans un modèle de réponse primaire in vitro à un antigène viral protéique, l’antigène HBs du virus de l’hépatite B. 55 3. Matériel et méthodes 3.1. Analyse de la production de cytokines à l’échelon cellulaire par ELISPOT Nos travaux sont essentiellement basés sur le développement et l’utilisation de la technique ELISPOT (enzyme-linked immunospot assay), qui permet l’énumération des cellules productrices de cytokines en réponse à une stimulation spécifique ou non spécifique. Le principe et les étapes principales de cette technique sont illustrés dans la figure suivante (figure 4). Brièvement, un anticorps dirigé contre la cytokine à détecter est adsorbé sur les membranes en nitrocellulose de la plaque de culture (anticorps de capture). Les sites restés libres sont ensuite bloqués à l’aide de sérum de veau. La suspension cellulaire est déposée dans les puits pour une durée variable selon la cytokine investiguée. La cytokine est captée par l’anticorps adsorbé sur la nitrocellulose dès qu’elle est produite, c’est-à-dire à proximité immédiate du corps cellulaire. Après incubation, les cellules sont éliminées et un second anticorps spécifique d’un autre épitope de la cytokine est incubé. Ce second anticorps est couplé à la biotine. Dans le temps suivant, de l’extravidine couplée à une peroxydase se lie au deuxième anticorps. Un substrat chromogénique (le 3-amino-9-ethylcarbazole [AEC]) est ensuite ajouté. La réaction chromogène fait apparaître des spots colorés correspondant pour chacun d’entre eux à l’empreinte d’une cellule productrice. Les spots sont ensuite comptés au binoculaire, et le nombre de cellules énumérées est rapporté au nombre de cellules incubées. Chacun des puits des plaques utilisées dans nos travaux (MAJHLAN 4550, Millipore ™) peut contenir un maximum de 200.000 à 400.000 cellules. Selon le stimulus utilisé et la fenêtre de résultats attendus, une combinaison de dilutions différentes permet de compter le nombre de cellules productrices. Les résultats sont ensuite rapportés par million de cellules. 56 Figure 4 : Illustration de la technique d’ELISPOT 57 3.2. Mise au point de ia technique d’ELiSPOT appiiquée à i’énumération des ceiiuies productrices de cytokines 3.2.1. Cinétique de la production de cytokines après stimulation in vitro Nous avons observé que de nombreux paramètres influencent la sensibilité de la technique d’ELISPOT appliquée à l’énumération des cellules productrices de cytokines. Pour déterminer les conditions optimales pour cette énumération, des PBMC de sujets contrôles ont été stimulés soit de façon non spécifique (PHA, PMA-ionomycine, anti-CD28) soit par de l’anatoxine tétanique. Les PBMC ont été pré-incubés en tube de polypropylène à 37% en présence de CO2 et ensuite placés en plaque d’ELiSPOT. Différentes combinaisons de durées d’incubation en tube et en plaque ont été comparées. Les cinétiques observées sont très différentes d’une cytokine à l’autre comme illustré pour la durée de préincubation en tube (figure 5). Pour la détection de cellules productrices d’IFN-Y, la combinaison d’une préincubation de 72 heures en tube de polypropylène suivie de 24 heures d’incubation dans la plaque d’ELiSPOT a été retenue comme optimale pour les stimulations polyclonales et spécifiques. Pour la détection de cellules productrices d’IL-4, vu l’absence de couple d’anticorps identifié performant pour l’ELISPOT en stimulation antigénique, plusieurs couples d’anticorps ont été comparés (Medgenix ™, Mabtech AB ™ et Pharmingen ™). Le couple retenu pour sa sensibilité optimale comprend les anticorps suivants: - Capture : anti-IL-4 clone 82-2 (lOpg/ml), Mabtech AB, Stockolm, Sweden. - Détection : anti-IL-4 clone 12.1 (Ipg/ml), Mabtech AB, Stockolm, Sweden. L’adjonction dans le milieu de culture d’un anticorps anti-récepteur de TIL-4 ou la purification de sous-populations de lymphocytes par billes magnétiques n’ont pas augmenté la sensibilité de TELISPOT à l’IL-4. Parmi les agents de stimulation polyclonale, diverses combinaisons de PMA-ionomycine ou PMA et anti-CD28 ne se sont pas révélées supérieures à la PHA. Les conditions d’incubation suivantes ont été retenues : 4 heures de préincubation en tube, suivie de 48 heures d’incubation en plaque d’ELiSPOT. 58 Figure 5 : Détermination de la durée de préincubation optimale pour l’énumération de cellules productrices d’IL-4 et d’IFN-y en réponse à une stimulation polyclonale Cette figure illustre l'influence de la durée de préincubation des lymphocytes en présence de l’agent de stimulation en tube de polypropyléne avant la mise en culture en plaque de nitrocellulose. Lors de 3 expérimentations représentatives, les PBMC de donneurs de sang sont incubés en présence de phytohémagglutinine A (1 pg/ml) pendant 4, 24, 48 ou 72 heures en tubes de polypropyléne à la concentration de 2 x 10® / ml avant d’être déposés en plaque d’ELISPOT pour 24 (IFN-y) ou 48 (IL-4) heures, La durée optimale de préincubation en tube observée est de 4 heures pour l’IL-4 et de 72 heures pour l’IFN-y. 3.2.2. Cinétique de l’apparition de cellules productrices de cytokines au cours d’une réponse vaccinale Dans un premier temps, nous avons déterminé chez des volontaires sains précédemment vaccinés contre la toxine tétanique le délai d’apparition de cellules productrices de cytokines après l’administration d’un rappel de vaccin. Nous avons administré une dose de rappel (Tevax et récolté des PBMC de ces volontaires aux jours 0, 3, 7 et 21 après l’admini.stration du rappel. L’énumération des cellules productrices de cytokines a été réalisée par la technique ELISPOT décrite ci-dessus. Le maximum de cellules productrices d’IFN-'y dans le sang circulant est atteint au jour 7 après le rappel (figure 6). Les prélèvements sanguins ont ensuite été réalisés aux jours 0, 7 et 21. 59 Figure 6 : Cinétique de la réponse cellulaire à l’administration d’anatoxine tétanique V) 0) 6000-, .y O 5000O OQ 3 ■D Q. 4000O (O L. O a ^ </) ~~ 3000_û) Z Z 2000 0) U 1000 O Z 0 - - -- 0 3 7 21 Délai après administration d'anatoxine tétanique (jours) Evolution du nombre de cellules productrices d’IFN-y par million de PBMC en fonction du délai écoulé par rapport à l’administration d’un rappel de vaccination anti-tétanique chez 8 volontaires sains. Les rectangles représentent les interquartiles et la médiane, et les barres horizontales supérieures et inférieures les valeurs extrêmes observées. 60 4. Résultats 4.1. Analyse à l’échelon cellulaire de la réponse des cellules T spécifiques de l’anatoxine tétanique chez des patients infectés par le VIH Nous avons étudié par ELISPOT la production d’IFN-y et d’IL-4 des PBMC chez 10 patients infectés par le VIH et 14 témoins. Tous avaient reçu antérieurement une vaccination antitétanique complète. Les PBMC ont été isolés et stimulés in vitro soit par la PHA soit par l’anatoxine tétanique. Les patients et les sujets contrôles ont ensuite reçu un rappel du vaccin antitétanique et les PBMC ont été prélevés 7 et 21 jours plus tard. Tandis que le nombre de cellules sécrétrices d’EFN-y en réponse à une stimulation par la PHA n’était pas différent de celui des témoins chez les patients infectés, il était significativement diminué en réponse à une stimulation par l’anatoxine tétanique tant avant qu’après l’administration du rappel de vaccination. Des expérimentations sur des populations lymphocytaires déplétées ont indiqué que la source principale d’IFN-y dans la réponse à l’antigène tétanique était la population des lymphocytes CD4+. La différence observée entre contrôles et sujets infectés par le VIH est donc le témoin d’un dysfonctionnement impliquant les lymphocytes CD4+. En ce qui concerne la production d’EL-4, le nombre de cellules sécrétant de l’IL-4 en réponse tant à une stimulation polyclonale qu’à la stimulation par l’anatoxine tétanique était significativement abaissé chez les patients infectés par le VEH par rapport aux témoins. La source principale d’IL-4 dans la réponse à la PHA et à l’antigène tétanique était la population des lymphocytes CD4+. Ces observations sont également en faveur d’un dysfonctionnement de la population des lymphocytes CD4+. En conclusion, la sécrétion de cytokines tant Thl que Th2 en réponse à une stimulation antigénique spécifique est réduite chez les patients infectés par le VIH. L’atteinte fonctionnelle des lymphocytes CD4+ observée chez le patient infecté par le VIH entraîne donc une altération de la réponse immune tant Tti2 que Thl. [By\ et al 1999] 61 Cellular Immunology 192, 107-112 (1999) Article ID cimm.1999.1462, available online at http://www,idealibrary.com on IDEj^L® Single Cell Analysis of Antigen-Specific T Cell Responses in HIV-Infected Individuels^ Baudouin Byl,* t Michéle Gérard,! Myriam Libin,* Nathan Clumeck,! Michel Goldman,* and Françoise Mascart* * Department of Immunology and \ Department of Infectious Diseases, Hôpital Erasme, and t Department of Infectious Diseases, Hôpital Saint-Pierre, Université Libre de Bruxelles, B-I070 Brussels, Belgium Received September 14, 1998; accepted January 8, 1999 Antigen-specific and polyclonally induced T cell re­ sponses were analyzed in 10 HIV-infected individuals and in 14 Controls by enumerating the nunibers of tetanus toxoid (TT)-specific and phytohemagglutinin (PHA)-induced IFN-y-secreting cells (SC) and IL-4-SC using an enzyme-linked immunospot assay. Whereas the numbers of IFN-y-SC in HIV-infected patients were not different from those of the Controls in response to an in vitro stimulation with PHA, they were significantly decreased in response to an in vitro stim­ ulation with TT, both before and after a TT booster. Cell déplétion experiments indicated that this différ­ ence was related to an impairment of CD4* T-cellmediated TT-specific IFN-y sécrétion. Concerning IL-4, the numbers of both polyclonally induced IL-4-SC and TT-specific IL-4-SC were significantly lower in HIV-infected patients than in the Controls. It is concluded that sécrétion of antigen-specific cytokines of both Thl and Th2 types is depressed in HIV-infected patients. © 1999 Academie Press INTRODUCTION Infection of CD4^ T cells and antigen-presenting cells with HIV results in a progressive loss of Thl-type immune responses (reviewed in 1). The hypergammaglobulinemia commonly observed in AIDS patients, sometimes associated with increased IgE sérum levels and hypereosinophilia, led to the suggestion that T cells preferentially secrete Th2-type cytokines in the course of HIV infection (2). Although a dominant synthesis of IL-4 and IL-5 has been documented in CD8* T cell clones generated from AIDS patients with a Joblike syndrome (3), the cytokine profile of CD4'^ T cells ' 1 his Work was partially presented at the Second European Con ferenre on Experimental AIDS Research, Junc 1997, Stockholm, Sweden (abstract 244), and was supported by the Fonds de la Re­ cherche Scientifique Médicale (Belgium) and the Fondation Erasme (Hôpital Erasme, Bruxelles, Belgium). in the course of HIV infection remains unclear. The initial observation by Clerici et al. (4) of a defect in IL-2 production in response to recall antigens together with a decreased production of IFN-y and an increased pro­ duction of IL-4 by phytohemagluttinin (PHA)-stimulated peripheral blood mononuclear cells (PBMC) was followed by several studies which failed to demonstrate a Th2 shift (5, 6). Différences in the experimental settings used to evaluate the cytokine profiles of T cells might explain these conflicting results. Thl/Th2 re­ sponses in HIV-infected individuals hâve so far only been analyzed either after T cell cloning or upon poly­ clonal stimulation of peripheral blood T cells (4, 5, 711). In the présent study, we used a sensitive enzymelinked immunospot (ELISPOT) technique to analyze at the single cell level the sécrétion of IFN-y and IL-4 by T cells stimulated by either PHA or tetanus toxoid (TT). The TT-specific cytokine profile was further ana­ lyzed during an in vivo immune response induced by the administration of a TT booster. We found that the numbers of IFN-y-secreting cells (SC) in HIV-infected individuals were normal after PHA stimulation but dramatically decreased in response to TT. Cell déplé­ tion experiments indicated that this différence was related to an impairment of CD4^ T-cell-mediated TTspecific IFN-y sécrétion. After an in vivo TT booster dose, both TT-specific IFN-y-SC and IL-4-SC were diminished in HIV-infected subjects compared to Con­ trols. MATERIALS AND METHODS Subjects and Study Design Ten HIV-infected patients (CDC classification: stage A for 7 patients, B3 for 1, and C for 2) with a médian age of 37 years (r ange: 28-53) and a médian CD4^ cell count of 267/mm^ (range; 12-1224) and 14 healthy volunteers with a médian age of 34 years (range: 2641) were included in the study after approval of the 0008-8749/99 $30.00 Copyright © 1999 by Academie Press AU rights of reproduction in any form reserved. 108 BYL ET AL, protocol by the ethical committee of the hospital. Nine patients were receiving antirétroviral drugs (AZT, 5; D4T, 4; ddC, 4; ddl, 2; 3TC, 2; louiride, 2; and saquinavir, 2) associated with mono- {n = 2), bi- [n = 2), or tritherapy (n = 5); one patient was not receiving any antirétroviral drug at investigation time. Both groups received 0.5 ml of a TT vaccine im (Tevax, SmithKline Beecham Biologicals, Rixensart, Belgium). Blood samples were collected before the TT booster and 7 and 21 days later for énumération of cytokine-SC by ELISPOT and for détermination of anti-TT IgG sérum levels by ELISA. Enumération of Cytokine-SC by ELISPOT After isolation of PBMC by density gradient centrif­ ugation on Lymphoprep (Nycomed, Oslo, Norway), IFN-y-SC and IL-4-SC were enumerated using an ELISPOT technique described elsewhere (12, 13). Preliminary experiments showed that the optimal détec­ tion of cytokine-SC required preincubation of PBMC (2 X 10® PBMC/ml) in the presence of 20 /xg/ml TT (Pasteur Institute, Brussels, Belgium) or of 1 p-g/ml PHA (Wellcome, Beckenham, UK) in RPMI 1640 supplemented with 5% fêtai calf sérum (FCS). Optimal preincubation times were 72 h for IFN-y-SC and 4 h for IL-4-SC. After preincubation in tubes, the cells were transferred to nitrocellulose-bottom microtiter plates (Mahan 4550; Millipore, Eschborn, Germany) coated with anti-IFN-y mAb (clone 1/DlK, Chromogenix, Stockholm, Sweden) or anti-IL-4 mAb (clone 82-2, Mabtech AB. Stockholm, Sweden). The plates were then washed five times with PBS, blotted dry, and blocked for 2 h at 37°C by the addition of 100 ju,l RPMI 1640 containing 10% FCS. Serial twofold dilutions of single cell suspensions were then dispensed into the plates in the presence of either TT (20 p-g/ml) or PHA (1 p,g/ml). The plates were incubated in a humidified 5% CO2 atmosphère at 37°C for 16 h for the énumération of IFN-y-SC and for 48 h for the énumération of IL-4SC. The cells were then removed by extensive washing with PBS containing 0.25% Tween 20 before the addi­ tion of either biotinylated anti-IFN-y mAb (clone 7/B6/1, Chromogenix) or biotinylated anti-IL-4 mAb (clone 12.1, Mabtech) for 3 h at room température. After being washed with PBS, 2 p,g/ml ExtrAvidin horseradish peroxidase (Sigma Chemical Co., St. Louis, MO) was added for 1 h before adding 3-aminoethylcarbazole (Sigma Chemical Co.). Spots appeared after a few minutes, and the reaction was stopped by briefly washing the plates with tap water. The spots were counted under low magnification (x40) in the Wells containing less than 150 to 200 spots. Different wélls were counted for each condition so that the total number of cells counted ranged from 375 X 10^ to 1 X 10®. The results were expressed as numbers of spots per 10® PBMC or per 10® CD4'^ cells. Ceii Déplétion Experiments PBMC were depleted of CD4^ cells by using immunomagnetic beads coated with anti-CD4 mAb (Dynabeads M450 CD4, Dynal, Oslo, Norway) following the manufacturées recommendations. After this treatment, the cell suspensions contained less than 2% of CD4^ cells as assessed by flow cytometry. Détermination of Anti-TT Sérum IgG Levels Anti-TT sérum IgG levels were determined by ELISA using polystyrène microtiter plates (Maxisorb; Nunc, Roskilde, Denmark) coated overnight with 10 /xg/ml TT diluted in PBS. After being blocked with PBS containing 2% BSA, 1/800 and 1/1600 sérum dilutions were incubated in the microwells for 2 h at room tem­ pérature. After being washed with PBS, peroxidaseconjugated goat anti-human IgG (Southern Biotechnology Associates Inc., Birmingham, AL) was added at a 1/5000 dilution and incubated for 2 h at room tempér­ ature. Finally, the substrate ophenyldiamine in ci­ trate buffer was added, and the absorbance was measured at 490 nm using a Titertek multiscan photometer (ICN, Biomedicals, Orsay, France). Results were expressed as lU/ml by comparison with a standard curve established with TT-specific human immunoglobulins (Tetabuline-Croix-Rouge, Brussels, Bel­ gium). Statistical Analyses Statistical analyses were performed using Wilcoxon’s signed-rank test for paired data and the MannWhitney test for unpaired data. RESULTS Enumération of lEN-y-SC and IL-4-SC in Healthy Controls and HIV-Infected Individuals We first compared the responses of healthy Controls with those of HIV-infected patients after stimulation with PHA. As shown in Fig. 1 (top), after stimulation with PHA the numbers of IFN-y-SC were similar in both populations with médian (range) values of 25,905 (10,752-63,451) and 30,171 (1040-81,707) SC/10® PBMC for healthy Controls and HIV-infected patients, respectively. In contrast, the IL-4 response to PHA was clearly impaired in HIV-infected patients (médian: 299, range; 11-1067 SC/10® PBMC) compared to the Controls (médian: 1966; range 531-7533 SC/10® PBMC, P< 0.001). In contrast to their normal IFN-y response to PHA, HIV-infected individuals displayed a profound defect in their IFN-y response to TT (Fig. 1, (bottom), P < 0.001) compared to the Controls. As far as TT-specific IL-4-SC are concerned, only low numbers could be de- ANTIGEN-SPECIFIC CYTOKINES AND HIV 109 PHA TT FIG. 1. Enumération of IFN-y and IL-4-SC in response to in vitro stimulation of PBMC with PHA (top) or TT (bottom) in healthy Controls (•) and HIV-infected individuals (O). tected in 5 of 14 Controls and in 2 of 10 HIV-infected individuals. ELISPOT Analysis of Antigen-Speciüc Cytokine-SC after in Vivo Administration of a TT Booster Differenüal Effects of CD4* Cell Déplétion on IFN-y Production in Response to PHA or TT In preliminary experiments with healthy volunteers, we observed that the numbers of IPN-y-SC and IL4-SC in peripheral blood peaked 7 days after the TT injection (data not shown). Since the TT-specific responses were found to dépend on CD4^ T cells, the results of these experiments were expressed as IFNy-SC and IL-4-SC per 10^ CD4^ cells. In healthy Con­ trols, the numhnrs of TT-specific IFN-y-SC luse in ali individuals from day 0 to day 7. Tlie médian (range) values of IPN-y-SC/lü® CD4^ cells were 2341 (100012,453) and 7637 (2658-16,197) before and 7 days af­ ter the TT injection, respectively {P< 0.001). As shown in Fig. 2 (top), this response was dramatically lower in To détermine the T cell population responsible for IFN-7 or IL-4 sécrétion in response to PHA or TT, CD4^ cell déplétion studies were carried out. As shown in Table 1, déplétion of CD4^ T cells from PBMC of healthy individuals abrogated the IFN-y response to TT but had only a marginal effect on the IFN--y response to PHA. As far as IL-4 is concerned, cell déplétion experiments indicated a dominant rôle for CD4* T cells for the response to both TT and PHA. 110 BYL ET AL. TABLE 1 DISCUSSION Effects of CD4'^ Cell Déplétion on IFN-'y-SC and IL-4-SC Nunibers IFNy-SC' IL-4-SC' Stimulus' Cells" Exp 1 Exp 2 Exp 1 Exp 2 PHA Whole PBMC CD4 depleted Whole PBMC CD4 depleted 15,648 10,992 4507 16 28,440 19,200 3307 53 2074 171 72 2640 0 0 TT 220 35 " PHA was used at a concentration of 1 jxg/ml and TT at a concen­ tration of 20 txglm\. ‘ PBMC from healthy Controls were either untreated or depleted of CD4* cells using immunomagnetic beads. 'Cytokine-SC numbers were expressed per 10“ cells. Whereas the numbers of IFN-y-SC in HIV-infected patients were not different from those of the Controls in response to an in vitro stimulation with PHA, there was a significant decrease in response to an in vitro stimulation with TT. This was obvious before and after in vivo administration of TT. Goncerning IL-4, the numbers of both polyclonally induced IL-4-SG and TTspecific IL-4-SG were significantly lower in HIV-in­ fected patients than in the Controls. The normal IFN-y response to PHA in HIV-infected individuals most likely reflects the function of their 20000 n HIV-infected individuals. Seven days after the TT in­ jection, the médian number of IFN-y-SC in these pa­ tients was only 1771/10® CD4'“ cells (range: 500-9525) [P = 0.003 compared to Controls). This différence was still évident 21 days after vaccination (data not shown). Although TT-specific IL-4-SC numbers remained much lower than those of IFN-y-SC after TT injection, they rose significantly in 11 of the 14 healthy Controls to reach a médian of 37 IL-4-SC/10® CD4^ cells on day 7 (range; 0-189) {P < 0.01 compared with preinjection numbers) (Fig. 2, bottom). In the HIV-infected popula­ tion, only 4 of 10 patients displayed a détectable IL-4 response to the TT booster. In 2 of these patients, the IL-4-SC numbers on day 7 postvaccination were even higher than in the control population (250 and 1739/ 10® CD4'*^ cells). However, these 2 patients also had high numbers of TT-specific IFN-y-SC on day 7 post­ vaccination (8762 and 2551/10® CD4^ cells, respectively). Their numbers of circulating CD4^ cells were 151 and 145/mm®, respectively. None of these patients had documented allergy or eosinophilia. These results indicate that both Th 1-type and Th2-type responses to TT are impaired in most HIV-infected patients, whereas in a few patients both responses may be maintained. IFNy <iO> 15000 + a O 10000 - O <Dü O) c <Üüw 5000 O o°o ego 0 Day 0 Day 7 Day 0 Day 7 Antitetanus Toxoid IgG Response Since protection against tetanus is mainly mediated by IgG which neutralize TT, we measured sérum anti-TT IgG before and after the TT booster. In contrast to Controls, where the TT boost resulted in an increase of anti-TT IgG in ail subjects, only 5 of 10 HIV-infected patients displayed an increase in sérum anti-TT IgG titers 21 days after vaccination. Maximum antibody üters at the peak uf the response were therefore sig­ nificantly lower in 1 IlV-infected patients (médian: 2.89 lU; range; 0.98-16.63) compared to Controls (médian: 4.71 lU; range: 2.55-22.54) {P = 0.02) (Fig. 3). No relationship was found between the numbers of cytokine-SG and the antibody titers. # Controls w HIV intQctoa FIG. 2. Enumération of TT-specific IFN-7-SC and IL-4-SC before and 7 days after a TT booster in response to in vitro stimulation of PBMC with TT in healthy Controls (•) and HIV-infected individuals (O). The results were expressed by 10' 004" lymphocytes. ANTIGEN-SPECIFIC CYTOKINES AND HIV p=0.02 • contrais O HIVinfected FIG. 3. Anti-TT-specific IgG titers before and 21 days after a TT booster in healthy Controls (•) and HIV-infected individuals (O). The results are expressed as lU/ml. CD8^ or CD16'^/CD56* cells, since the production of IFN-y was sustained in the absence of CD4^ lympho­ cytes. This is in accordance with the previously reported increased IFN-y mRNA levels and with the increased levels of intracellular IFN-y in CD8^ cells of HIV-infected patients (6. 11, 14). Similarly, the PHAstimulated IFN-y production of HIV-infected patients was reported to be positively correlated with the numbers of CD8^ lymphocytes and with the numbers of CD16^/CD56'^ natural killer cells (15). Although there appears to be convergence among the different studies on the production of IFN-y in HIVinfected subjects, the ability of PBMC from HIV-in­ fected patients to produce IL-4 has been controversial and appears dépendent on techniques and the stimulating agent used (4, 5, 8, 9, 11). Most of these data were obtained on clones or on polyclonally activated cells. Therefore, interprétation must proceed with cau­ tion, as polyclonal activation only demonstrates the capacity of the cells to secrete cytokines, which does not imply that the observed response could be physiologically relevant. For this reason, we focused on the antigen-specihc cytokine production in HIV-infected patients in addition to their polyclonal activation. This was made possible by using a single cell analysis tech­ nique, the ELISPOT assay, and we found that the numbers of IFN-y-SC were primarily a reflection of the 111 cytokines produced by the CD4* population, as shown by cell déplétion experiments. TT-specific IFN-y sécré­ tion was shown to be clearly depressed in HIV-infected patients. The results of TT-specific IL-4 sécrétion were more difficult to interpret due to the fact that we could detect such cells in only 5 of the 14 Controls. Because a decreased TT-specific IFN-7 sécrétion could be a con­ séquence of a delayed exposure to TT in some patients or of a loss of memory T cells secondary to HIV infec­ tion, the patients were therefore further analyzed during the course of a developing immune response after an in vivo TT booster. Our results indicate that both the IFN-y and the IL-4 responses to TT are impaired in most HIV-infected patients. This impairment was ob­ served even when the numbers of IFN-7 or IL-4-SC were expressed relative to the total CD4'^ cells, and was therefore not simply due to lower numbers of CD4'^ cells in these patients. This observation indicates, therefore, that in HIV-infected individuals the CD4'^ T-celTdependent TT-specific cytokine sécrétions, both IFN-y and IL-4, décliné independently from the disappearance of cells. In contrast to the dépréssion of antigen-specific cytokine sécrétions, polyclonally induced IFN-y sécrétion was not affected early in the course of HIV infection. This is consistent with previ­ ously reported lymphoproliférative responses (16). However, in 2 of the 10 HIV-infected patients the num­ bers of both antigen-specific IFN-y-SC and IL-4-SC were high, with IL-4-SC numbers even higher than in Controls. These patients had no predisposing factor known to increase the production of Th2 cytokines. The clinical relevante of this finding is unclear. It suggests that some patients with a low CD4^ count could develop a Th2 cytokine profile, although the majority of HIV-infected patients displayed a generalized distur­ bance in cytokine production. Because of the heterogeneity of the administered antirétroviral treatment, we were unable to investigate the influence of the drug treatment on the immune response. Since protection against tetanus is mainly mediated by IgG which neutralize tetanus toxin, we also measured the anti-TT IgG in the sera from the patients involved in this study. Only half of the HIV-infected patients showed increased anti-TT IgG titers after the booster, and this increase was moderate with the exception of 2 patients. The presence of these antibodies in some patients contrasted somewhat with the impaired antigen-specific cy­ tokine sécrétion. No corrélation was found between elther IFN-y-SC or IL-4-SC and the anti-TT IgG titers, and the 2 patients with high antibody titers were not those with high numbers of circulating antigen-specific cytokine-SC. The.se antibodies could cnnceivably hâve been •^ynthesized within lymph nndes where T cell helper function could be different from what we observed in the peripheral blood. Alternatively, they could hâve been derived from a subpopulation of circulating B cells, which hâve the capacity to synthesize anti-TT IgG in tlie absence of T 112 BYL ET AL, cell help (17). Finally, IL-13, which bas been recently reported to be increased in chronic HIV infection (18), could also contribute to B cell stimulation in some pa­ tients. In conclusion, our results do not support a shift from Thl to Th2 in IFN-y and IL-4 sécrétions by T cells from HIV-infected patients during a response to an antigenspecific stimulation, but they confirm the existence of a profound disturbance in cytokine sécrétions in the majority of these patients, especially by CD4'^ T cells. 7. Diaz-Mitoma, F., Kumar, A., and Karimi, S. et al.. Clin. Exp. Immunol. 102, 31, 1995. 8. Barcellini, W,, Rizzardi, G. P., Borghi, M. O., Fain, G., Lazzarin, A., and Meroni, P. L. AIDS 8, 757, 1994. 9. Meyaard, L., Otto, S. A., Keet, I. P. M,, Van Lier, R. A. W.. and Miedeina, F, BloodSA, 4262, 1994, 10. Meyaard, L., Hovenkamp, E., Keet, I. P. M., Hooibrink, B., de Jong, I. H., Otto, S. A., and Miedema, F. J. Immunology 157, 2712, 1996. 11. Klein, S. A.. Dobmeyer, J. M,, and Dobmeyer, T. S. et al.. AIDS 11, 1111, 1997. 12. Czerkinsky, G., Andersson, G.. Ekre, H. P., Niisson, L. A., Klareskog, L., and Outcherlony, O, J. Immunol. Methods 110, 29, 1988. REFERENCES 1. Pantaleo, G., and Fauci, A. S,, Annu. Rev. Immunol. 13, 487, 1995. 13. Carol, M., Lambrechts, A., Van Gossum, A., Libin, M,, Gold­ man, M,, and Mascart-Lemone, F. Gui 42, 643, 1998. 2. Clerici, M., and Shearer, G. M., Immunol. Today 15, 575, 1994. 14. 3. Maggi, E., Giudizi, M. G., and Biagiotti, R., étal. J. Exp. Med. 180, 489, 1994. Caruso, A., Canaris, A. D., and Licenziati, S. et al., J. Acq. Immun. Def. Synd. 10, 462, 1995. 15. 4. Clerici, M., Hakiin, F. T., Venzon, D. J., Blatt, S., Hendrix, G. W., Wynn, T. A., and Shearer, G. M., J. Clin. Invest. 91, 759, 1993. Ullum, H., Cozzi Leori, A., and Bendtzen, K.. AIDS Res. Hum. Retroviruses 13, 1039, 1997. 16. Clerici, M., Stocks, N. L. Zajac, R. A., Boswell, R. N., Lucey, D. R., Via, G. S., and Shearer, G. M. J. Clin. Invest. 84, 1892, 1989. 5. Maggi, E., Mazzetti, M., and Ravina, A. étal, Science265, 244, 1994. 17. 6. Graziosi, G., Pantaleo, G., and Gantt, K. R. et al.. Science 265, 248, 1994. Stevens, R. H,, Macy, E.. Morrow, G., and Saxon. A., J. Immu­ nol. 122, 2498, 1979. 18. Zou, W., Dulioust, A., and Fior, R. et al.. AIDS 11, 533, 1997, Données complémentaires : Production d’IFN-y et d’IL-4 en réponse à une stimulation polyclonale au cours de l’infection aiguë par le VIH Nous avons étudié la production d’IFN-y et d’IL-4 en réponse à une stimulation polyclonale de PBMC isolés chez 12 patients au cours de l’infection aiguë par le VIH et nous l’avons comparée à celle observée chez des volontaires sains ou des patients chroniquement infectés par le VIH. Au cours de l’infection aiguë par le VIH, le nombre de cellules produisant de l’IFN-y en réponse à une stimulation polyclonale augmente de façon importante par rapport à des sujets sains et décroît ensuite progressivement de façon linéaire dans les mois qui suivent, tandis que le nombre de cellules productrices d’IL-4 décroît immédiatement et de façon définitive (figure 7). L’analyse de la production de c5dokines dans des populations de lymphocytes déplétées en lymphocytes CD4+ obtenues par cytaphérèse chez 3 des patients présentant une infection aiguë nous a montré que seuls les lymphocytes CD4+ produisent de l’IL-4 en stimulation polyclonale ou par l’anatoxine tétanique. 62 Figure 7 : Production d’IFN-y et d’IL-4 en réponse à une stimulation polyclonale au cours de l’infection aiguë et chronique par le VIH A B 10000-1 OS 150000- .y ü I i 7500- 100000- 5000- i ± 50) 3=d C 2500- D Le nombre de cellules productrices d’IFN-y en réponse à une stimulation des PBMC par la PHA dans les premiers mois de l’infection par le VIH (n=12) est significativement plus élevé que celui de sujets contrôles (n=14) ou de patients au stade chronique de l’infection (n=18) (figure 7A) (P de Kruskal-Wallis <0.0001). Par contre, l’infection aiguë par le VIH s’accompagne d’une diminution rapide et non réversible de la production d’IL-4 (figure 7B) (P de Kruskal-Wallis <0.0001). Les figures 7C et 7D illustrent l’évolution du nombre de cellules productrices d’IFN-y et d’IL-4 exprimé en nombre de cellules par 10® PBMC en réponse à une stimulation in vitro par ia PHA au décours de l’infection aiguë par le virus du VIH. On observe une importante augmentation du nombre de cellules productrices d’iFN-y suivie d’une diminution linéaire (coefficient de régression linéaire R^=0.757, P<0.0001 pour l’IFN-y et R^=0.379, P= 0.0581 pour l’IL-4). 63 4.2. L’extrait bactérien OM-85 BV induit une production d’IFN-y dépendante de i’iL-12 par les lymphocytes CD4+ chez l’homme. Afin de préciser l’effet d’extraits bactériens utilisés comme immuno-modulateurs, nous avons utilisé la technique de l’ELISPOT pour investiguer l’un d’entre eux, l’OM-85 BV (BronchoVaxom ™) sur la production d’IFN-y. Nous avons prélevé des PBMC de 42 sujets sains et de 18 patients infectés par le VIH dont 5 patients avec plus de 500 lymphocytes CD4+ par mm3 de sang circulant et 13 avec moins de 500 lymphocytes CD4+. Nous les avons stimulés in vitro avec de l’OM-85 BV. Par sélection positive ou négative de sous-populations lymphocytaires à l’aide d’anticorps couplés à des billes magnétiques, nous avons analysé le phénotype des cellules sécrétrices d’IFN-y. Nous avons également analysé l’effet de l’OM-85 BV sur la production d’IL-12 par les cellules présentatrices d’antigènes et le rôle de l’IL-12 dans la capacité des lymphocytes à sécréter de l’EFN-y. Nous avons mis en évidence que rOM-85 BV stimule la production d’IFN-y de cellules mononucléées sanguines d’individus normaux ou infectés par le VIH, même chez les patients ayant moins de 500 lymphocytes CD4-I-. Les lymphocytes CD4-H représentent la source principale d’IFN-y en réponse à l’OM85 BV. Cet effet de l’OM-85 BV est dépendant de la production d’IL-12 par les cellules présentatrices d’antigènes. Nous concluons que l’extrait bactérien étudié pourrait augmenter les défenses antimicrobiennes par l’induction de la production d’IFN-y par les lymphocytes CD4+, par un mécanisme dépendant de la production d’IL-12. [By\ et al 1998] 64 JOURNAL OF INTERFERON AND CYTOKINE RESEARCH 18:817-821 (1998) Mary Ann Liebert, Inc. Bacterial Extract OM85-BV Induces Interleukin-12-Dependent IFN-y Production by Human T Cells BAUDOUIN BYL,' MYRIAM LIBIN,‘ MICHÈLE GÉRARD.^ NATHAN CLUMECK,^ MICHEL GOLDMAN,’ and FRANÇOISE MASCART-LEMONE’ ABSTRACT To obtain insight into the possible mode of action of bacterial extracts used as immunostimulants in Europe, we used the ELISPOT technique to investigate the effects of one of them (OM85-BV, Broncho-Vaxom™) on interferon-y (IFN-y) production by peripheral blood mononuclear cells (PBMC). We found that (1) OM85BV stimulâtes IFN-y sécrétion by PBMC from normal individuals and human immunodeficiency virus (HTV)infected patients, (2) CD4^ cells represent the major source of IFN-y produced in response to OM85-BV, and (3) this effect of OM85-BV involves the induction of interleukin-12 (IL-12) sécrétion by accessory cells. We conclude that bacterial extracts might enhance antimicrobial defenses by eliciting IL-12-dependent IFN-y synthesis by CD4+ T cells. ther analyzed the effect of the bacterial extract on the sécrétion of IL-12 by accessory cells. INTRODUCTION RAL ADMINISTRATION OF bacterial extracts is a common MATERIALS AND METHODS practice in Europe to prevent airway infections in young children and elderly people. Although no clear consensus bas Bacterial extract been reached about the clinical efficacy of these products, there OM85-BV (Broncho-Vaxom™, OM Laboratories, Geneva, is some evidence from placebo-controlled randomized studies Switzerland) is a bacterial extract obtained by submitting eight that they might indeed reduce the incidence of acute respiramicroorganisms {Streptococcus pneumoniae, Haemophilus intory infections in some populations.”’^’ The mechanisms of ac­ fluenzae, Klebsiella pneumoniae, Klebsiella ozonae, Staphylotion of bacterial extracts remain elusive, although in vitro stud­ coccus aureus, Streptococcus pyogenes, Streptococcus viriies hâve suggested that they might exert stimulatory effects on dans, and Moraxella catarrhalis in equal numbers) to B lymphocytes, natural killer (NK) cells, neutrophils, and progressive alkaline lysis. The lyophilisate was dissolved in monocytic cells.’^"^’ The latter effect does not dépend on the stérile RPMI 1640 medium and contained 600 pg of LPS when presence of lipopolysaccharide (LPS) and involves a CD14-inused at a concentration of 200 /zg/ml, as assessed by a limilus dependent pathway.’^’ amebocyte lysate assay (LAL-QCL-1000, Whittacker MA BioBecause of the central rôle of interferon-y (IFN-y) in host products, Walkersville, MD). defenses,’’’ we analyzed the influence of bacterial extracts on O the production of this cytokine. For this purpose, we used a two-site reverse enzyme-linked immunospot technique (ELISPOT) to enumerate IFN-y-secreting cells (SC) among pe­ ripheral blood mononuclear cells (PBMC). Because interleukin12 (IL-12) is known to play a critical rôle in the induction of IFN-y synthesis in several Systems and to be produced by phagocytic cells in response to bacterial products,’*””’ we fur- Blood sampling Blood was collected on calparine from 42 healthy blood donors and from 18 asymptomatic human immunodeficiency virus (HTV)-infected patients (5 patients with more than 500 circulating CD4''' lymphocytes/mm* and 13 patients with less than 500 CD4'*' lymphocytes/mm’). ‘Department of Immunology, Hôpital Erasme, Brussels, Belgium. ^Department of Infectious Diseases, Hôpital Saint-Pierre, Université Libre de Bruxelles, Brussels, Belgium. 817 818 BYL ET AL. Cell préparations PBMC were isolated by Ficoll density gradient centrifuga­ tion on Lymphoprep (Nycomend, Oslo, Norway) and cultured at 2 X 10® PBMC/ml in RPMI 1640 supplemented with 5% fê­ tai calf sérum (FCS) in round-bottom polypropylene tubes (Falcon 2059, Becton Dickinson, San José, CA), in the presence of OM85-BV. Accessory cells consisting essentially of monocytes were purified from PBMC by dumping as described.^'®) Briefly, PBMC were incubated in ice-cold RPMI supplemented with 20% heat-inactivated FCS for 30 min at 4°C under con­ tinuons rocking agitation. Monocytes were then sedimented by a short centrifugation at 1000g. The pellet was resuspended in culture medium and then subjected to a new cycle of dumping under agitation at 4°C. After centrifugation, the cell pellet was resuspended in fresh culture medium. The resulting cell prépa­ ration contained more than 75% CD14''' monocytic cells. PBMC were depleted of CD4''' or CD8''' cells by incubation with magnetic microbeads coated with antihuman CD4 or antihuman CD8 monoclonal antibodies (mAb) (Dynal, Oslo, Nor­ way), followed by removal of the beads using a magnet. Purified CD4*'' lymphocytes were obtained by incubating accessory cell-depleted PBMC with magnetic microbeads coated with an­ tihuman CE)4 mAb, followed by detachment of the CD4“^ cells using antimouse IgG-coated beads (Detachabead, Dynal). For the experiment using polymyxin B as endotoxin inhibitor, polymyxin B (Calbiochem, Band Soden, Germany) was added to PBMC at a concentration of 10 U/ml, known to neu- FIG. 1. OM85-BV induces IFN-y sécrétion by PBMC. PBMC from 8 healthy donors were cultured in the presence of increasing doses of OM85-BV, and IFN-y-secreting cells were enumerated after 3 days by the ELISPOT technique. Results are expressed as numbers of IFN-y SC/10® PBMC and shown as médian and percentile 25 and 75. tralize 1000 pg/ml LPC. RESULTS AND DISCUSSION IFN-y ELISPOT assay After culturing PBMC for 3 days in the presence of OM85BV, the numbers of EFN-y SC were enumerated using an ELISPOT technique described elsewhere.O'*' Briefly, the cells were transferred into wells of a nitrocellulose Millititer HA plate (MAHAN 4550, Millipore, Eschbom, Germany) that had been coated with antihuman lEN-y mAb (clone 1/DlK, Chromogenix, Môlndal, Sweden). After 16 h incubation at 37°C, the plates were washed 10 times with PBS-0.25% Tween 20 to remove the cells, and a biotinylated mouse antihuman IFN-y mAb (clone 7/B6/1, Chromogenix) was added as developing antibody. Finally, extravidin horseradish peroxidase (Sigma Chem­ ical Co, St Louis, MO) was added for 1 h, followed by 3-amino9-ethylcarbazole (Sigma). Spots were counted using low magnification light microscopy, and the results were expressed as numbers of spots per 10® PBMC. OM85-BV induces IFN-y sécrétion by PBMC from healthy Controls and from HPV-infected patients Incubation of PBMC with OM85-BV for 72 h resulted in a dose-dependent increase in the proportion of IFN-y SC, which reached 710/10® PBMC at the optimal OM85-BV concentra­ tion (200 )ug/ml) (Fig. 1). This dose, therefore, was used for further experiments. The excipient of OM85-BV had no effect, as the numbers of IFN-y SC were similar after incubation with excipient (médian of 10 experiments 30, range 5-66) or with medium alone (mé­ dian 40, range 5-66). Table 1. OM85-BV Stimulâtes IFN-y Synthesis BY PBMC FROM HIV-Inpected Patients Control medium OM85-BV IL-12 induction and measurement Accessory cells were incubated with increasing doses of OM85-BV, and culture supematants were collected after 48 h of culture. To estimate IL-12 concentrations in culture supernatants by ELISA, commercial kits were used for measuring the p40 subunit of IL-12 (Biosource, Fleurus, Belgium) and the p70 heterodimeric bioactive form of IL-12 (Quantikine HS ELISA-R & D Systems Europe, Oxon, United Kingdom). Statistical analysis The nonparametric Mann-Whitney test was used to déter­ mine statistical significance. Healthy Controls (n = 42) HIV-infected patients CD4''' cells/mm^ >500 (n = 5) <500 (n = 13) 57 (0-480)“ 656 (117-1930) 40 (0-330) 30 (0-325) 366 (170-2400)® 200 (0-500)“ “Results are shown as médian (range) of IFN-y SC/10® PBMC of healthy individuals or HIV-infected patients enu­ merated by ELISPOT after 3 days of culture either in contrnl medium or in the presence of 200 /xg/ml OM85-BV. ®p = 0.25 compared with healthy Controls (two-tailed MannWhitney test). “p < 0.001 compared with healthy Controls. 819 OM85-BV INDUCES IL-12-DEPENDENT IFN-y PRODUCTION Table 2. OM85-BV Induces IFN-y SC in Presence of Polymyxin B“ Medium + polymyxin B OM85-BV + polymyxin B Experiment 1 Experiment 2 Experiment 3 117 723 196 835 57 305 “PBMC from 3 healthy individuals were cultured with polymyxin B (10 U/ml) in the absence or presence of OM85-BV (200 /xg/ml). After 3 days, numbers of IFN-y SC/10® PBMC were determined by ELISPOT. We then compared the numbers of IFN-y SC in response to 200 /xg/ml OM85-BV in 42 healthy blood donors with those of 15 HIV-infected patients. As shown in Table 1, PBMC from most HIV-infected patients were able to respond to OM-85 BV, although the magnitude of the response was lower than in healthy Controls and decreased according to the CD4''' T cell count. When expressed by 10® CD4''‘ cells, numbers of IFN-y SC were not significantly different between the two groups of HTV-infected patients, médian (range) values being 813 (386-9600) and 1250 (0-4167) in patients with more than and less than 5(X) CEM"*^ cell/mm^, respectively. The residual concentration of LPS présent in OM85-BV (approximately 600 pg/ml) was not responsible for its effect, as the médian number of IFN-y SC after stimulation with LPS at a concentration of 1 ng/ml was 86 (range 26-157). Furthermore, in experiments on 3 different donors, OM85-BV induced a clear induction of IFN-y SC even in presence of polymyxin B added at a concentration known to neutralize the amount of LPS pré­ sent in the OM85-BV préparation (Table 2). Characterization of the phenotype of the IFN-y SC To gain insight into the nature of the cells that are activated to secrete IFN-y on OM85-BV exposure, we first determined the effects of CD4''' cell or CD8''' cell déplétion on the num­ bers of IFN-y SC. In three independent experiments, we found that déplétion of CD4''' T cells resulted in the complété disappearance of IFN-y SC, whereas CD8'*‘ cell déplétion had no significant effect (data not shown). To further document the rôle of CD4''' cells in the sécrétion of IFN-y, we performed additional coculture experiments using accessory cells and purified CD4''' T cells (more than 90% pure). As shown in Figure 2, only very low numbers of IFN-y SC were found on incuba­ tion of CD4'^ T cells alone or accessory cells alone in the pres- IFN-y secreting cells /10® PBMC PBMC PBMC + control isotype PBMC + anli-IL12 CD4+ APC CD4 + APC CD4-t.APC + anti-lL12 FIG. 2. Involvement of IL 12, accessory cclls, and CDI'"' T cells in OM85-BV-induced IFN-y sécrétion. Cell suspensions consisting of PBMC, purifîed CD4'*' T cells (CD4), antigen presenting cells (APC), or CD4 + APC were incubated for 3 days ei ther in medium alone (open bars) or with 200 txg/nû OM85-BV (hatched bars), in the absence or presence of neutralizing antilL-12 mAb (2 ng/ml) or of the same amount of isotype-matched control mAb. The data shown as numbers of IFN-y-SC/10® cells are those of one of two experiments that gave similar results. 820 BYL ET AL. other cytokines, such as IL-18, also participate in the induction of IFN-y synthesis by OM85-BV. In conclusion, our results indicate that OM85-BV stimulâtes IL-12-dependent IFN-y sécrétion by CD4'^ cells, an effect that might resuit in enhanced antimicrobial defenses. Interestingly, another bacterial extract (OK-432 obtained from Streptoccoccus pyogenes) used as adjuvant in cancer treatment was shown recently to also induce IL-12 and IFN-y production.*'^* To further dissect the molecular basis of these effects, additional studies should establish the précisé nature of the molécules included in bacterial extracts that are responsible for the induction of IL12 and of the antigens or superantigens that elicit CD4''' T cell activation. ACKNOWLEDGMENTS This Work was supported by a grant from the Laboratories OM (Meyrin, Genève, Switzerland) and by the Fonds de la Recherche Scientifique Médicale (Belgium). FIG. 3. OM85-BV induces IL-12 production by human accessory cells. Accessory cells isolated from PBMC by dump­ ing were incubated for 2 days with increasing doses of OM85BV, and IL-12 levels were determined in culture supematants by an ELIS A spécifie for the p40 subunit of IL-12. The data shown are those of one of two experiments that gave similar results. ence of OM85-BV. Indeed, the induction of lEN-y-secreting cells was observed only when both cell populations were pré­ sent together. Rôle of IL-12 in the induction of IFN-y SC Since IL-12 is known to play a critical rôle in the induction of IFN-y synthesis in several Systems and to be produced by phagocytic cells in response to bacterial products/*"'^' we analyzed the effect of the bacterial extract on the sécrétion of IL12 by accessory cells isolated from PBMC. OM85-BV induced a dose-dependent stimulation of IL-12 sécrétion by accessory cells, the active doses of OM85-BV in this System being in the same range as those inducing EFN-y sécrétion (Fig. 3). In these experiments, IL-12 concentrations were determined in culture supematants by an ELISA spécifie for the p40 subunit of IL12. When the ELISA spécifie for the p70 heterodimeric form of IL-12 was used, a mean concentration of 3 pg/ml was measured in the presence of 200 /xg/ml OM85-BV as compared with less than 0.5 pg/ml in the absence of the bacterial extract. This rather low induction of IL-12 (p70) as compared with IL12 (p40) is not surprising, as PBMC were previously shown to produce much lower levels of the p70 heterodimeric form of IL-12 than of the free p40 form.*** Finally, to evaluate the functional rôle of IL-12 in the OM85B V-mediated induction of IFN-y SC, we added a neutralizing anti-IL-12 mAb (2 ng/ml. Biosource, Fleurus, Belgium) or the same amount of an isotype-matched control mAb to PBMC in­ cubated with OM85-BV. As shown in Figure 2, IL-12 neutralization resulted in a dramatic réduction in the numbers of OM85-BV-induced IFN-y SC. Obviously, it is possible that REFERENCES 1. CVORISEC, B., USTAR, M., PARDON, R., PALECEC, I., STIPIC-MARKOVIC, A., and ZIMIC, B. (1989). Oral immunotherapy of chronic bronchitis: a double-blind, placebo-controlled, multicentre study. Respiration 55, 129-135. 2. ORCEL, B., DELCLAUX, B., BAUD, M., and DERENNE, J.P. (1994). Oral immunization with bacterial extracts for protection against acute bronchitis in elderly institutionalized patients with chronic bronchitis. Eur. Respir. J. 7, 446-452. 3. MAESTRONI, G.J.M., and LOSA, G.A. (1984). Clinical and immunobiological effects of an orally administered bacterial extract. Int. J. Immunopharmacol. 6, 111-117. 4. WYBRAN, J., LIBIN, M., and SCHANDENE, L. (1989). Activa­ tion of natural killer cells and cytokine production in man by bac­ terial extracts. Immunopharmacol. Immunotoxicol. 11, 17-32. 5. DUCHOW, J., MARCHANT, A., DELVBILLE, J.P., SCHANDENÉ, L., and GOLDMAN, M. (1992). Upregulation of adhesion molécules induced by Broncho-vaxom on phagocytic cells. Int. J. Immunopharmacol. 14, 761-766. 6. MARCHANT, A., and GOLDMAN, M. (1996). OM85-BV upregulates the expression of adhesion molécules on phagocytes through a CD14-independent pathway. Int. J. Immunopharmacol. 18, 259-262. 7. MURRAY, H.W. (1994). Interferon-gamma and host anti-microbial defense: current and future clinical applications. Am. J. Med. 97,459^67. 8. D’ANDREA, A., RENGARAJU, M., VALLANTE, N.M., CHEHIMI, J., KUBIN, M., ASTE, M., CHAN, S.H., KOBAYASHI, M., YOUNG, D., NICKBARG, E., CHIZZONTTE, R., WOLF, S.F., and TRINCHIERI, G. (1992). Producüon of nat­ ural killer cell stimulatory factor (interleukin-12) by peripheral blood mononuclear cells. J. Exp. Med. 176, 1387-1398. 9. TRINCHIERI, G. (1995). Interleukin-12: a proinflammatory cy­ tokine with imraunoregulatory functions that bridge innate résis­ tance and antigen-specific adaptative immunity. Annu. Rev. Immunol. 13, 251-276. 10. CLE'VELAND, M.G., GORHAM, J.D., MURPHY, T.L., TUOM.LN'EN, E., and MUTIPHY, K.M. (1996). Lipoteidioic add préparations of gram-positivc bacteria induce interleukin-12 through a CD-14 dépendent pathway. Infect. Immun. 64, 1906-1912. 821 OM85-BV INDUCES IL-12-DEPENDENT IFN-y PRODUCTION 11. MAHON, B.P., RYAN, M.S., GRIFFIN, F., and MILLS, K.H.G. (1996). Interleukin-12 is produced by macrophages in response to live or killed Bordetella pertussis and enhances the effïcacy of an acellular Pertussis vaccine by promoting induction of Thl cells. Infect. Immun. 64, 5295-5301. 12. SRISKANDAN, S., EVANS. T.L, and COHEN, J. (1996). Bacterial supcrantigen-induced human lymphocyte responses are nitric oxide dépendent and mediated by IL-12 and IFN-gamma. J. Immunol. 156, 2430-2435. 13. SHEN, L., GUYRE, P.M., BALL, E.D., and FANGER, M.W. (1986). Glucocorticoid enhances gamma interferon effects on hu­ man monocyte antigen expression and ADCC. Clin. Exp. Immunol. 65, 387-395. 14. CAROL, M., LAMBRECHTS, A., VAN GOSSUM, A., LIBIN, M., GOLDMAN, M., and MASCART-LEMONE, F. (1998). Spontaneous sécrétion of interferon-gamma and interleukin-4 by human intra-epithclial and lamina propria gut lymphocytes. Gut 42, 643-649. 15. FUJIMOTO, T., DUDA, R.B., SZILVASI, A., CHEN, X., MAI, M., and O’DONNELL, M.A. (1997). Streptococcal préparation OK-432 is a potent inducer of EL-12 and a T helper cell 1 domi­ nant State. I. Immunol. 158, 5619-5626. Address reprint requests to: Dr. Michel Goldman Department of Immunology Hôpital Erasme 808 route de Lennik B-1070 Brussels Belgium Fax: 32-2-555-4499 E-mail: [email protected] Received 24 Match 1998/Accepted 16 May 1998 4.3. Etude in vitro de l’effet adjuvant d’un analogue du Lipide A, l’OM-197 La maturation des cellules dendritiques est critique pour l’induction de la réponse antigènespécifique des lymphocytes T et pourrait être essentielle pour le développement de vaccins visant l’immunité dépendant des lymphocytes T. Nous avons investigué l’effet sur les cellules dendritiques humaines de l’OM-197, un analogue du Lipide A composant de l’endotoxine des bacilles à Gram négatif L’OM-197 est un pseudodipeptide synthétique dérivé d’aminoacides, lié à 3 chaînes acylées et dépourvu d’effet endotoxinémique. Au départ de prélèvements de sang obtenus chez des volontaires sains, nous avons étudié l’effet de l’OM-197 sur la production de TNF-a et d’IL-12 en sang total et sur la maturation des cellules dendritiques myéloïdes et plasmacytoïdes en sang total. Nous avons également mesuré son effet sur des cellules dendritiques dérivées de monocytes du sang circulant cultivés en présence d’lL-4 et de GM-CSF. Nous avons ensuite mesuré la capacité de l’OM197 à développer un effet adjuvant dans la génération d’une réponse immune primaire in vitro contre l’antigène de surface du virus de l’hépatite B (Ag HBs) chez des sujets naïfs pour cet antigène. Nous avons montré que l’OM-197 induit l’augmentation de l’expression de HLA-DR, des CD40, CD54, CD80, CD86 et CD83, à la surface des cellules dendritiques myéloïdes naturellement présentes dans le sang autant que des cellules dendritiques générées in vitro au départ de monocytes à l’aide d’EL-4 et de GM-CSF. L’OM-197 induit la production d’IL-12 et de TNF-a des cellules dendritiques et inhibe la phagocytose de dextran par les cellules dendritiques. Enfin, des cellules dendritiques incubées avec l’OM-197 après avoir été exposées à l’antigène HBs induisent in vitro l’expansion de lymphocytes T CD4+ spécifiques de l’antigène HBs produisant de l’fFN-y au départ de lymphocytes d’individus naïfs. L’ensemble de ces données suggère que l’OM-197 est un adjuvant potentiel pour l’induction de réponses de type Thl. [Byl et al 2003b; Byl et al. 2003a] 65 International Immunopharmacology ELSEVIER International Immunopharmacology 3 (2003) 417-425 www.eIsevier.com/locate/intimp OM197-MP-AC induces the maturation of human dendritic cells and promûtes a primary T cell response B. Byl", M. Libin", J. Bauer^ O.R. Mal■tin^ D. De Wit^ G. Davies^, M. Goldman^’*, F. Willems^^ "Laboratoire d'Immunologie Expérimentale, Université Libre de Bruxelles, Brussels, Belgium OM-Pharma, Meyrin, Switzerland Received 7 November 2002; received in revised fomi 3 January 2003; accepted 6 January 2003 Abstract Dendritic cell (DC) maturation is critical for the induction of antigen-specific T lymphocyte responses and may be essential for the development of human vaccines relying on T cell immunity. We investigated the effects on human DC of OM-197, a synthetic pseudodipeptide derived from amino acids, linked to three fatty acid chains and devoid of endotoxin properties. OM197 upregulated the expression of HLA-DR, CD80, CD86, CD83, CD40 and CD54 at the surface of myeloid DC naturally présent in blood as well as of DC generated in vitro from monocytes using IL-4 and GM-CSF. OM-197 also induced the release of IL-12 and TNF-a from DC. Finally, DC incubated with OM-197 after pulsing with hepatitis B surface antigen (HBs Ag) induced in vitro expansion of IFN-y-secreting HBs Ag-specific 004“^ T lymphocytes from naive individuals. Taken together, these data identify OM-197 as a potential vaccine adjuvant for the induction of Thl-type responses. © 2003 Elsevier Science B.V. Ail rights reserved. Keywords: Adjuvant; Dendritic cell; Lipid A; T lymphocyte; Vaccine 1. Introduction Dendritic cells (DC) are professional antigen-presenting cells (APC) that represent an essential link between innate and adaptive immunity [1], At the immature State, DC are sentinels that efficiently sample their environment for foreign antigen at potential sites of pathogen entry. The récognition of microbial Products is mediated by a set of germ-line-encoded * Corresponding author. Hôpital Erasme, 808 roule de Lennik, Ki-i07ü, Brussels, Belgium. Tel.: +32-2-555 39 25; fax: +32-2-55544-99. E-mail address: [email protected] (M. Goldman), receptors, the Toll-like receptors (TLRs) which are expressed at the surface of immature DC. TLRs recognize evolutionary conserved molecular patterns derived from microbial pathogens such as lipopoly­ saccharide (LPS), lipoproteins and bacterial DNA (i.e., with umnethylated CpG sequences) and double-stranded RNA [2-4], During infections, TLR triggering induces DC maturation which results in an increase of MHC class II and costimulatory mol­ écules expression and production of several cytokines * including IL-12, a critical factor for génération of T hclper (Th) 1 type responses [5-7]. Haclcrial LPS, a major intcgial cumpntienl from the outer membrane of Gram-negative bacteria, is a prototypical pathogen- 1567-5769/03/$ - see front matter © 2003 Elsevier Science B.V. Ail rights reserved. doi: 10.1016/S 1567-5769(03)00008-0 418 B. Byl et al. / International Immunophurmacology 3 (2003) 417-425 associated molecular pattern demonstrated to induce myeloid DC maturation through TLR-4 engagement [4]. While lipid A moiety of LPS acts as a potent adjuvant, its high toxicity excludes its use as vaccine adjuvant. Therefore, efforts are made to design lipid A dérivatives and analogues which would be endowed with adjuvant properties but devoid of toxicity. OM-197-MP-AC (S,R) [OM-197], a lipid A ana­ logue, is a synthetic pseudodipeptide derived fiom amino acids linked to three fatty acid chains. In the présent study, we first investigated the effects of OM197 on the production of cytokines in human whole blood. The observation that OM-197 induces the release of IL-12 led us to détermine the influence of OM-197 on the phenotype of myeloid DC and their capacity to induce a primaiy T cell response. Fig. 1. Chemical structure of OM-197-MP-AC. 2. Materials and methods obtained by Chemical treatment of E. coli lipid A 2.1. Culture media and reagents [8]. One milligram of OM-197 eontains less than 0.125 Endotoxin Unit measured by Limulus amoebocyte Lysate (data OM-Phanna). Culture medium consisted of RPMI 1640 (Bio Whittaker, Verviers, Belgium) supplemented with 2 mM L-glutamine (Bio Whittaker), gentamicin (20 pg/ ml), 50 pM 2-mercaptoethanol (Bio Whittaker), 1% nonessential amino acids (Bio Whittaker) and 10% fêtai bovine sérum (FBS) (HyClone, Erembodegem, Adult peripheral fresh blood was obtained from healthy volunteers. Peripheral blood mononuclear cells (PBMC) were isolated from buffy coats obtained Belgium) or 5% homemade human sérum pool. Recombinant IL-4 (1.43 x lO’ U/ing) was purchased inaiy immune response to HBs, PBMC were isolated from Cellgenix (Freiburg, Gennany) and recombinant GM-CSF (Leucomax, 16 x 10^ lU/mg) from Novartis (Basel, Switzerland). Lipopolysaccharide (LPS) from Escherichia coli (0128;B12) was purchased from Sigma (Bomem, Belgium). Hepatitis B virus surface antigen (HBs Ag) was purchased from Aldevron (Fargo, ND, USA). OM-197-MP-AC-(S,R) [OM-197] (OM-Pharma, Meyrin, Switzerland) is the code naine of a synthetic acylated pseudodipeptide [(35',97î)-3-[(7?)-3-dodecanoyloxytetradecanoylamino]-4-oxo-5-aza-9-[(R)-3hydroxytetradecanoylamino]-decan-l ,10-diol 1-dihydrogeno-phosphate 10-(6-aminohexanoate)] (Fig. 1) (molecular weight: 1047.46; exact mass: 1046; molec­ ular formula: CJ5H107N4O12P; molecular composi­ tion: C 63.07%, H 10.30%, N 5 35%, O 18.33%, P 2.96%). The Chemical structure of the threc fatty acid chains is similar to OM-174, a lipid A analogue 2.2. Blood samples and DC préparations from healthy donors. For in vitro génération of prifrom heparinized blood obtained from selected vol­ unteers négative for anti-HBs, HBs antigen and antiHBc (exclusion of both hepatitis B infection or vaccination). PBMC were prepared from ail samples by centrifugation over Ficoll-Hypaque gradients (Nycomed, Oslo, Noway) and DC were generated as described by Romani et al. [9]. Briefly, PBMC were first suspended in culture medium and allowed to adhéré onto large Falcon flasks. After 2 h at 37 °C, non-adherent cells were removed and adhèrent cells were cultured in 20 ml of medium containing GMCSF (800 U/ml) and interleukin-4 (IL-4) (500 U/ml). Every 3 days, 800 U GM-CSF and 500 U IL-4 were added to the cultures. After 6 days of culture, nonadherent cells con'esponding to the DC fraction were liuivcslccl. The lesulting cell préparations contaiiied >90% DC as assessed by morphology and FACS analysis. B. Byl et ai / International Immunopharmacology 3 (2003) 417-425 2.3. Whole blood and DC cultures Heparinized whole blood saioples (1 ml diluted 1:1 in medium per condition) were incubatcd at 37 °C with 20 ^g/ml OM-197 or 10 ng/ml LPS. Whole blood cultures were stopped after 4 h for flow cytometry analysis and after 16 h for détermination of cytokine levels in plasma. Monocyte-derived DC (5 X 10^/ml) were cultured ovemight at 37 °C with 20 pg/ml OM-197 or 1 [tg/ml LPS and then assessed for flow cytometry analysis. Culture supematants were harvested for ELISA. 2.4. Cytokine détermination IL-12 (p40) and TNF-a concentrations were measured by two-site sandwich ELISA Systems using antibodies (Flexia kits) from Biosource (Nivelles, Belgium). The détection limit for these assays was 20 pg/ml. IL-12 (p70) levels were measured by ELISA kits (Endogen, Erembodegem, Belgium). The détection limit for this assay was 2 pg/ml). 2.5. Flow cytométrie analysis To analyze the phenotype of circulating DC, whole blood cells were incubated for 30 min at 4 °C with 7 pl cocktail of FITC-conjugated mAbs spécifie for CD3, CD14, CD16, CD19, CD20, CD34 and CD56 receptors, 5 pl allophycocyanin (APC)-conjugated anti-CDllc mAb, 5 pl PerCPconjugated anti-HLADR niAb and one of the following PE-conjugated mAb: anti-CD80 IgGl mAb, antiCD54 IgG2b mAb (Becton Dickinson, Mountain View, CA), anti-CD86 IgG2b mAb, anti-CD40 IgGl mAb (Biosource), anti-CD83 IgG2b mAb (ImmunoTech, Marseille, France). As Controls, cells were stained with comesponding isotype-matched control mAbs. After this first incubation, blood cells were incubated for 5 min at room température in the dark with 2.5 ml of FACS Lysis IX (Becton Dick­ inson). Cells were then centrifuged at 1500 rpm for 10 min and resuspended in 200 pl FACS buffer (PBS supplemented with 0.5% bovine sérum albumin). Blood samples were then analyzed using a four-color cytometer (FACSCalibur, Becton Dickinson). Acqiiisition was based on a number of 5000 events in the lineage cocktail-negative and FlLA-DR-positive cells 419 gâte. Monocyte-derived DC were analyzed as previously described [10]. 2.6. Induction of HBs-specific CD4^T cell response and énumération of IFN-y-secreting CD4^ T cells To monitor HBs-specific CD4'^T cell primary response, DC and CD4^T lymphocytes were isolated from PBMC of healthy individuals naive for hepatitis B viras. Stimulator cells were DC generated from adhèrent PBMC as described previously. Responder cells were CD4'^T lymphocytes obtained from the nonadherent fraction of PBMC and were purified by a négative sélection using a cocktail of hapten-conjugated mAb (including anti-CD8, anti-CDllb, antiCD 16, anti-CD 19 anti-CD39, anti-CD56), MACS microbeads coupled to anti-hapten monoclonal anti­ bodies and a MACS column (Santa Cruz Biotechnol­ ogies, Boechout, Belgium). Purity of CD4'*^T cells was higher than 90% as assessed by FACS analysis. Stimulator cells were autologous DC generated fi'om adhèrent PBMC, incubated or not with HBs (10 pg/ml) for 2 h before stimulation or not with OM-197 (20 pg/ ml) for 16 h. DC were then extensively washed and cocultured with CD4'^T lymphocytes at a ratio of 1:10 in polypropylene tubes, in complété medium with 10% human sérum. After 96 h, CD4^T lymphocytes were transferred in wells of a nitrocellulose Millititer HA plate (MAHAN 4550; Millipore, Eschbom, Germany) coated with anti-human IFN-y monoclonal antibody (mAb) (clone 1/Dl K, Chromogenix, Molndal, Sweden). After 48 h incubation at 37 °C, plates were washed 10 times with PBS-0.25% Tween 20 to remove cells, and a biotinylated niouse anti-human IFN-y (clone 7/B6/1, Chromogenix) was added as developing antibody. Finally, exti'avidine horseradish peroxidase (Sigma, St. Louis, MO) was added for 1 h, followed by 3-amino-9-ethylcarbazole (Sigma). Spots were counted using low-magnification light microscopy. 2.7. Statlstical analysis Médian values were compared using the unpaired (Mann-Whitney) or paired (Wilcoxon) nonparametric tests according to the effcctivcness of the pairing. This one was assessed by corrélation calculation using the nonparametric Spearman corrélation coefficient using 420 B. Byl et al. / International Immunopharmacology 3 (2003) 4 J 7—425 GraphPad Prism version 3.02 for Windows (GraphPad Software, San Diego, CA). 3. Results 3.1. OM-197 stimulâtes cytokine production in whole blood induce the release of high levels of IL-12 (p40), although lower than those induced by LPS, and also high levels of TNF-a, in the same range than induced by LPS (Fig. 3). The médian (range) IL-12 (p40) concentrations were 40 (0-167), 340 (0-4700) and 884 (0-9210) pg/ml for medium alone, OM-197 and LPS, respectively (P=0.0005 for comparison of OM197 stimulation with medium alone, P= 0.0122 for comparison of OM-197 with LPS). The médian In a first set of experiments, we found that addition of graded concentrations of OM-197 to whole blood resulted in a dose-dependent production of IL-12 (p40) (Fig. 2A). A maximum effect was reached between 20 and 40 pg/ml. We next compared the effects of OM- (range) TNF-a concentrations were 40 (10-150), 3100 (375-16,930) and 4606 (730-14,380) pg/ml, for medium alone, OM-197 and LPS, respectively (P=0.0005 for comparison of OM-197 stimulation with medium alone, P= 0.2334 for comparison of OM- 197 (20 pg/ml) and LPS (10 ng/ml) on cytokine production in the same System. OM-197 was able to in three out of four assayed samples (data not shown). 197 with LPS stimulation). IL-12 (p70) was detected V -^lL-12 p40 80 OM-197 (pg/ml) -*-HLA-DR — CD80 — CD83 ■—CD86 CD40 -0-CD54 OM-197 (pg/ml) Fig. 2. OM-197 stimulâtes IL-12 (p40) release in whole blood and induces upregulation of HLA-DR, CD80, CD83, CD86, CD40, CD54 at the surface of myeloid blood DC. Peripheral whole blood was cultured either in medium alone (corresponding to 0 pg/ml OM-197) or with graded doses of OM-197 (A) After 24 h, plasma samples wcie assayed by HLIS.A for IL-12 (p4ü) levels. One représentative experiment is shown. (B) Aller 4 h. myeloid blond DC were analyzed for surface molécules expression by flow cytometry. Data represenl médian fluorescence intensity of one représentative experiment. B. Byt et al. / Inlenialional Immunopharmacohgy 3 (2003) 417-425 20000- 421 P=0.000S P=0.2334 I------------------------- 1 I--------------------- I B) O. a 10000- v^' O Fig, 3. Production of IL-12 (p40) and TNF-a by whole blood samples upon addition of OM-197. Whole blood was cultured either in medium alone or with OM-197 (20 pg/ml). After 24 h, plasma samples were assayed for cytokine levels by ELISA. Data represent 12 independent experiments from different donors. Boxes are for interquartiles and bars for ranges. 3.2. OM-197 induces dendritic cell maturation DC represent a major source of IL-12 and are critically involved in the induction of primary immune responses. We therefore determined the influence of OM-197 on DC présent in whole blood and compared blood DC responses to OM-197 and LPS. For this purpose, we used a four-color flow cytometry method allowing the distinction between myeloid DC (lineage-/HLA-DR'^/CDl Ic^) and plasmacytoid DC (lineage-/HLA-DR'^/CDl lc“). As shown in Fig. 2B, incubation of whole blood for 4 h with graded con­ centrations of OM-197 induced a dose-dependent upregulation of MHC class II molécules, CD40, CD80, CD86 costimulatory molécules, CD54 adhe­ sion molécule and CD83 maturation marker on mye­ loid DC. A maximum effect was reached with 20 pg/ ml OM-197 and was comparable to the increase of the same markers induced upon 1 pg/ml LPS stimulation (Table 1 and Fig. 4). In contrast, plasmacytoid DC were only slightly affected by OM-197 as the product only slightly upregulated the expression of CD40, CD80 and CD83 (Table 1 and Fig. 4). We conclude from these experiments that OM-197 preferentially activâtes myeloid DC présent in human blood. As the effects of OM-197 in whole blood might dépend on the presence of other cell types and circulating factors, we investigated the effect of OM-197 on DC derived from monocytes cultured with IL-4 and GM-CSF. Data shown in Table 2 Table 1 Phenotype of blood DC exposed lo OM-197 or LPS DC Stimulus HLA DR CD40 CD54 CD80 CD83 CD86 Myeloid DC Medium OM-197 LPS Medium OM-197 LPS 614±471 10001689* 943 ± 604 473 1 351 5161341'^^ 4521361 161 10 34123** 31 1 17 11 15.7 1418.6** 171 11 130 1 106 4101298** 450 1 365 66147 102 1 112'^® 105 1 118 6.4 1 2.4 60 1 39* 53 126 8.817.9 13111* 12 1 8.8 9.5 1 5.7 227 1 134* 252 1 133 6,0 1 2.5 17121** 25 125 231 1 448 1 393 1 64 1 75 1 641 Plasmacytoid DC 128 193** 163 125 126^® 120 Whole blood was cultured for 4 h with OM-197 (20 pg/ml) or LPS (10 ng/ml), or in medium alone. Myeloid and plasmacytoid blood DC were analyzed by flow cytometry for the surface expression of the indicatcd molécules. Data represent mean ± S.D. of médian fluorescence intensity of eight independent experiments on different donors. P values are for comparison between OM-197-stimulated and unstimulated blood samples. NS is for P valuoO.lO. ♦P value<0.0.5 **P value<0.01. * P value < 0.001. 422 B. Byt et at. / International Immunopharmacology 3 (2003) 417—425 Fig. 4, Flow cytometry analysis of circulating DC upon addition of OM-197 to whole blood. Blood DC were gated front whole blood cells by assembling RI and R2 régions. Myeloid DC and plasmacytoid DC were identified as CDllc'/HLA-DR‘ and CD 11 C“/HLA-DR'* cells, respectively. Whole blood was incubated eiüier in medium alone or with OM-197 (20 pg/ml) for 4 h and tlien analyzed by flow cytometry for the surface expression of the indicated molécules. Solid histograms depict spécifie Ab staining in the absence of stimulus and open histograms represent spécifie Ab staining in the presence of OM-197. One représentative experiment out of eight is shown. established that OM-197 (20 |4g/ml) induced a clear upregulation of HLA-DR, CD40, CD54, CD80, CD83 3.3. OM-197-induced DC maturation increases DC capacity to elicit a primary immune response and CD86 on these cells, this effect being comparable to DC phenotypic maturation observed in response to LPS (1 pg/ml). Moreover, we observed that OM-197 (20 pg/ml) induced the production of IL-12 (p40), IL12 (p70) and TNF-a by monocyte-derived DC, the cytokine levels being lower than those obtained after LPS stimulation (Table 3). To analyze the conséquence of OM-197-induced DC maturation at the T cell level, OM-197-activated DC were tested for their ability to stimulate an in vitro primary CD4'^T cell response. For that purpose, HBs was used as a model of primary Ag and HBs-specific CD4"^T cell responses were monitored in blood donors Table 2 Phenotype of monocyte-derived DC exposed to OM-197 or LPS Stimulus HLA DR CD40 CD54 CD80 CD83 CD86 Medium OM-197 LPS 370 ±234 711 ±406** 768 ±461 142 ±99 480 ± 325* 519±319 185 ±89 351 ± 149** 362 ±138 48 ±47 112 ± 117* 116± 113 11 ± 6.6 45 ± 22* 53 ±28 99 ± 109 428 ± 402* 454 ± 426 DC were cultured ovemight with OM-197 (20 pg/ml) or LPS (1 pg/ml), or in medium atone. DC were analyzed by flow cytometry for the surface expression of the indicated molécules. Data represent mean ± S.D. of médian fluorescence intensity of 12 independent experiments on different donors. P value are for comparison between OM-197-stimulated and unstimulated blood samples. * P vainc <n ns **P value<0 01 value <0.001. B. Byl et ai / International Immunopharmacology 3 (2003) 417-425 423 Table 3 Production of cytokines by monocyte-derived DC exposed to OM-197 or LPS Stimulus IL-12 (p40) (pg/ml) IL-12 (p70) (pg/ml) TNF-a (pg/ml) Medium OM-197 LPS 248 (32-3028) 19,968 (3365-96,495)** 71,950 (6220-273,000)’ <2(<2 to <2) 65 (0-1045)* 237 (18-1733)’ 402 (148-4028) 17,885 (5050-73,800)** 65,525 (14,805-181,600)’ DC were generated from PBMC and cultured at 5 x lO’ DC/ml ovemight with OM-197 (20 pg/ml) or LPS (1 gg/m!) or medium alone. Cytokine levels in culture supematants were assayed by ELISA and expressed in pg/ral. Data represent médian (range) of 12 independent experiments on different donors. *P value <0,01 for comparison between medium alone and OM-197 stimulation. **P value<0.0001 for comparison between medium alone and OM-197 stimulation. * P value<0.01 for comparison between OM-197 and LPS stimulation. * P value<0.001 for comparison between OM-197 and LPS stimulation. naive for hepatitis B virus. Monocyte-derived DC were loaded with HBs (10 pg/ml) for 2 h and then activated by OM-197 (20 pg/ml). After 16 h, DC were washed and seeded in culture with autologous CD4"^T cells. After 4 days, we measured the number of IFN7-secreting CD4‘^T cells per lO'’ CD4’^T cells after their stimulation with either DC alone or OM-197- + Q O activated DC or HBs-pulsed DC or HBs-pulsed/OM197-activated DC. As shown in Fig. 5, OM-197activated DC were able to induce higher numbers of HBs-specific CD4"^T cells secreting IFN-y than unactivated DC (Fig. 5). The médian (range) of IFN-ysecreting cells for 10*’ CD4'^cells were 20 (0-50), 37 (6-103), 33 (10-40) and 125 (83-312) for medium alone, OM-197 stimulation without HBs Ag, HBs Ag without OM-197 and association of HBs Ag with OM-197, respectively. The différences between OM197 alone and OM-197 assoeiated with HBs Ag, or HBs Ag alone and OM-197 assoeiated with HBs Ag were significant with P values of 0.0087 and 0.0022, respectively. O CO 4. Discussion The recent insights into proinflarmnatory signais (N O' Fig. 5. OM-197 promotes the expansion of IFN-y-secreting HBs Ag-specific CD4'T lymphocytes from naive individuals. Monocytederived DC were incubated for 2 h in medium alone or with HBs (10 pg/ml) and then stimulated ovemight with OM-197 (20 pg/ml), After washing, DC were seeded in cultures with autologous CD4'T cells at 1;10 responder to stimulator ratios. Aller 4 days culture, cells were transferred on ELISPOT plates for énumération of IFN-ysecreting CD4 T cells. Results are expressed as number of IFN--ysecreting cells for 10* CD4D' lymphocytes. Data represent six independent expcnincMls fKiiii differeni donors négative for anti HBs, anti-HBc and HBs antigcii. Boxes are for interquarliles and bars for ranges. hâve opened the way to a more rational design of immunoadjuvants. This is of major interest in view of the urgent need of adjuvants able to elicit strong and lasting T cell immunity as required to prevent HFV infection and to mount efficient anti-tumor responses. To elicit a broad immune response and to complété the humoral response with a strong eellular component, the wish is now to formulate adjuvants able to induee Thl cytokine production. Monophosphoryl lipid A, bacterial DNA as well as virus-like particles are currently developed for this purpose. Immunostimulatory adjuvants eould stimulate the initial step of the immune response by mimicking Thl-inducing signais naturally pruvided by certain bacteria and viruses. The sliinulation of innate immunity by bacterial produets represents indeed an 424 B. Byl el al. / International Immunopkarmacology 3 (2003) 417-425 important step for the development of spécifie im­ mune responses [11]. LPS is a potent immunomodulator agent, but its médicinal use is limited because of its toxicity including the induction of systemic inflammatory response syndrome. Other bacterial- or viralderived molécules providing signal are available such as CpG oligonucleotides or lipid A mimetics, both under investigation for their adjuvants properties [1215]. LPS adjuvant activity résides indeed in the lipid A portion. Structural and conformational différences between LPS and numerous semi-synthetic dériva­ tives modify the ability to induce endotoxin effect as measured by Limulus amoebocyte lysate or to produce cytokines [16]. Monophosphoryl lipid A (MPL), an produce IL12-p70 seems related to the ability to stimulate TLR-4 [19], OM-197 appears thus as a potential ligand for TLR-4. However, considering the triacylated structure of OM-197, TLR-2 could also be involved in its récognition, as TLR-2 appears to recognize lipoproteins derived ffom bacteria, mycobacteria or yeasts, characterized by a triacylated NHotenninal residue [4]. Although the relevance of these in vitro data to the pharmaceutical development of OM-197 needs to be validated in an in vivo model, we suggest that OM197 should be considered as a promising adjuvant to elicit Th 1 immune response. acylated diglucosamine dérivative of lipid A front Salmonella minnesota was shown to display greatly Acknowledgements reduced toxicity while retaining immunomodulatory properties [15]. Other lipid A mimetics such as OM174, a semi-synthetic triacylated lipid A, or GLA-60, This study was supported by OM-Phanna, Meyrin, Switzerland. a synthetic triacylated monosaccharide lipid A, harbor immunomodulatory effects without endotoxin activity [8,17]. By comparison with natural products, syn­ Référencés thetic compounds présent numerous advantages. Their Chemical structure can be modified to resuit in enhanced biological activity, stability and safety, and they are also ffee of any biological contaminants. OM-197 shows structural similarities with semi-syn­ thetic dérivatives of lipid A and is devoid of endo­ toxin activity as measured by Limulus assay. In the présent study, we demonstrated that OM-197 induced a potent phenotypic maturation of myeloid DC naturally présent in blood as well of DC generated ffom monocytes. Moreover, we found that OM-197 activated myeloid DC to produce large amounts of TNFa and IL-12, both IL-12 (p40) and bioactive IL-12 (p70) wliich is critical for the induction of a Thloriented immune response [5]. This contrasts with MPL which was shown to be a weaker inducer of DC maturation and IL-12 synthesis [18]. Consistent with the OM-197-induced IL-12 synthesis, OM-197-activated DC were more efficient than unactivated DC to expand IFN-y-secreting HBs Ag-specific CD4’' T lym­ phocytes fi'om naive individuals. Additional studies are needed to détermine the membrane target of OM-197 on human DC. However, the Chemical similarity of OM-197 with lipid A dérivatives suggests that Toll-like receptors could be involvcd in its slimulatory effects. As the ability to [1] Banchereau J, Briere F, Caux C, Davoust J, Lebecque S, et al. Immunobiology of dendritic cells. Annu Rev Imtnunol 2000; 18:767-811. [2] Janeway Jr CA. The immune System evolved to discriminate infectious nonself from noninfectious self. Immunol Today 1992;13:11-6. [3] Medzhitov R, Janeway Jr C. The Toll receptor family and microbial récognition. Trends Microbiol 2000;8:452-6. [4] Akira S, Takeda K, Kaisho T. Toll-like receptors; critical pro­ teins linking innate and acquired immunity. Nat Immunol 2001;2:675-80. [5] Trinchieri G. lnterleukin-12: a proinflammatory cytokine with immunoregulatory functions that bridge innate résistance and antigen-specific adaptive immunity. Annu Rev Immunol 1995;13:251-76. [6] Reis e Sousa C, Hieny S, Scharton-Kersten T, Jankovic D, Charest H, et al. In vivo microbial stimulation induces rapid CD40 ligand-independent production of interleukin 12 by dendritic cells and their redistribution to T cell areas. J Exp Med 1997;186:1819-29. [7] Reis e Sousa C. Dendritic cells as sonsors of infection. Im­ munity 2001;14:495-8. [8] Brandenburg K. Lindner B, Schromm A, Koch MH, Bauer J, et al. Physicochemical characteristics of triacyl lipid A partial structure OM-174 in relation to biological activity. Eur J Biochem 2000;267:3370-7. [9] Romani N, Reider D, Heuer M, Ebner S, Kampgen E. et al. (iCMciatioii oi mature dendritic cclls Iront human blood. An improved iiiethod wiih spécial regard to clinical applicability. J Immunol Methods 1996;196:137-51. B. Byl et al. / International Immunophannacology 3 (2003) 417-425 [10] Goriely S, Vincart B, Slordeur P, Vekemans J, Willems F, et al. Déficient IL-12 (p35) gene expression by dendritic cells derived front néonatal monocytes. J Immunol 2001;166:2141-6. [11] Bancliereau J, Steinman RM. Dendritic cells and the control of immunity. Nature 1998;392:245-52. [12] Heeg K, Zimmermann S. CpG DNA as a Th 1 trigger. Int Arch Allergy Immunol 2000;121:87-97. [13] Miconnet I, Koenig S, Speiser D, Krieg A, Guillaume P, et al. CpG are efficient adjuvants for spécifie CTL induction against tunior antigen-derived peptide. 3 Immunol 2002;168:1212-8. [14] Verthelyi D, Kenney RT, Seder RA, Gam AA, Friedag B, et al. CpG oligodeoxynucleotides as vaccine adjuvants in primates. J Immunol 2002;168:1659-63. [15] Persing DH, Coler RN, Lacy MJ, Johnson DA, Baldridge JR, et al. Taking toll: lipid A mimetics as adjuvants and immunomodulators. Trends Microbiol 2002;10:S32-7. 425 [16] Netea MG, van Deuren M, Kullberg B J, Cavaillon JM, Van der Meer JW. Does the shape of lipid A détermine the inter­ action of LPS with Toll-like receptors? Trends Immunol 2002;23:135-9. [17] Funatogawa K, Matsuura M, Nakano M, Kiso M, Hasegawa A. Relationship of structure and biological activity of monosaccharide lipid A analogues to induction of nitric oxide pro­ duction by murine macrophage RAW264.7 cells. Infect Immun 1998;66:5792-8. [18] Ismaili J, Rennesson J, Aksoy E, Vekemans J, Vincart B, et al. Monophosphoryl lipid A activâtes botli human dendritic cells and T cells. J Immunol 2002;168:926-32. [19] O’Neill LAJ. Toll-like receptor sinal transduction and the tailoring of innate immunity: a rôle for Mal? Trends Immunol 2002;23:296-300. 5. Discussion 5.1. Introduction Depuis la première publication de Jenner en 1798 rapportant le succès de la vaccination contre la variole, la mise au point successive d’un grand nombre de vaccins a permis une réduction impressionnante de l’incidence de nombreuses maladies infectieuses. L’éradication totale de la variole en 1980 représente le premier succès en principe définitif de cette approche, et l’on a observé une réduction de plus de 90% des cas de maladies telles que la rougeole, le tétanos, la rubéole, les oreillons, la fièvre jaune, la coqueluche, la poliomyélite, les infections k Haemophilus influenzae, la diphtérie,... parmi les populations vaccinées. Les recommandations américaines proposent ainsi actuellement la vaccination des enfants contre pas moins de treize micro-organismes infectieux [Atkinson et al. 2002]. En Belgique, le schéma vaccinal de base recommandé par le Conseil Supérieur d’Hygiène en 2003 comporte la vaccination contre dix micro-organismes ou toxines bactériennes auxquels s’ajoutent des vaccins complémentaires pour certains groupes à risque. Deux grandes stratégies ont été initialement développées : celle de l’atténuation de l’agent infectieux et celle de l’inactivation de celui-ci. Au caractère empirique des premiers vaccins, dont le critère biologique d’efficacité consistait essentiellement en l’apparition d’anticorps titrables, succède actuellement une approche basée sur une meilleure connaissance de l’immunophysiologie de la réponse immune et de la cascade qui conduit de la présence de l’alloantigène à la réponse cellulaire et humorale. La complexité des différents mécanismes immunopathologiques et les tentatives de développement vaccinal qui en dérivent sont illustrées par l’approche vaccinale menée contre le RSV ou Bordetella pertussis. Les premiers vaccins mis au point contre le RSV, composés d’un virus inactivé et d’un adjuvant à base d’aluminium, ont induit une exacerbation des signes respiratoires lors de l’exposition ultérieure à l’infection naturelle. Cette exacerbation de la présentation clinique a été attribuée à l’induction d’une réponse de type 2, en conséquence de quoi l’approche actuelle consiste à forcer la réponse vers une réponse de type 1 par le choix de l’adjuvant [Hancock et al. 2003], En ce qui concerne l’infection à Bordetella pertussis, on a d’abord considéré que la protection était obtenue par le développement d’une réponse humorale après administration du vaccin cellulaire. Il est cependant apparu par la 66 suite que la protection n’était pas corrélée au taux d’anticorps obtenu, et que par contre l’infection naturelle induisait une puissante réaction immunitaire de type cellulaire. L’intolérance relative au vaccin cellulaire et l’insuffisance de couverture vaccinale qui en résultait ont conduit à son remplacement progressif par les vaccins acellulaires. Ils utilisent comme cible antigénique la FHA (filamentous haemagglutiniri) qui est une des protéines impliquées dans l’adhésion de la bactérie aux cellules épithéliales, et la toxine impliquée dans les conséquences cliniques de l’infection. Ce vaccin induit une réponse plus orientée que le vaccin cellulaire vers le type Th2 caractérisée par un taux élevé d’anticorps. Par comparaison avec le vaccin cellulaire, le vaccin acellulaire induit une élimination du pathogène plus lente lors d’une inoculation chez l’animal. Cependant, il est associé à un taux de protection vaccinale en clinique identique à celui du vaccin cellulaire [Bamard et al 1996] sans pour autant induire plus de problèmes atopiques [Maitra et al. 2004]. La difficulté de l’évaluation de la réponse vaccinale est également illustrée par la controverse actuelle concernant la nécessité d’administrer un rappel d’antigène HBs chez les sujets chez qui, après qu’un taux élevé initial d’anticorps ait été obtenu, le taux résiduel devient indétectable [Banatvala and Van Damme 2003]. Des éléments épidémiologiques indiquent qu’au-delà de cette disparition, une réponse cellulaire efficace persiste. Les vaccins efficaces disponibles actuellement partagent deux caractéristiques principales: ils induisent une réponse en anticorps capables de reconnaître des micro-organismes responsables d’infections aiguës, et les micro-organismes concernés sont caractérisés par une grande stabilité antigénique telle que celle observée pour les virus de la poliomyélite ou de la variole. Dans de nombreuses autres situations, telles que les infections virales chroniques dont le prototype est l’infection par le VIH, mais aussi les infections causées par des micro­ organismes intracellulaires ou les affections cancéreuses, la génération d’une réponse immune spécifique permettant l’éradication du micro-organisme infectieux ou de la tumeur se révèle infiniment plus difficile. En ce qui concerne par exemple la prévention de l’infection par le VIH, ni l’utilisation de virus atténués ou inactivés, ni l’utilisation de protéines recombinantes, n’ont été, jusqu’à présent, couronnées de succès. Malgré des efforts multiples et soutenus, les recherches en vue d’obtenir un vaccin prophylactique vis-à-vis de maladies telles que la tubereulose, l’infection par le VIH ou la malaria n’ont toujours pas abouti, alors que naît de surcroît le besoin de vaccins thérapeutiques qui pourraient contribuer à contenir voire à guérir des maladies chroniques telles que certaines infections ou néoplasies. Outre les exemples ci-dessus, des vaccins 67 efficaces sont également toujours attendus pour la leishmaniose, les schistosomiases, la dengue, le RSV, l’EBV, le CMV, le rotavirus, l’HSV, les papillomavirus,... L’infection par le VIH, la malaria, l’hépatite C et la tuberculose partagent d’intéressantes similitudes en terme d’approche vaccinale. En effet, tant les données épidémiologiques que les résultats des premiers essais vaccinaux soulignent l’importance non seulement d’une fonction helper mais également d’une puissante activité CTL pour maîtriser l’infection (revu dans [Esser et al 2003]). La mémoire immunitaire des lymphocytes CD4+ peut se maintenir par la présence d’antigènes sous forme inerte, stockés sous forme de complexes immuns, au niveau des cellules dendritiques folliculaires ou dans des granulomes. Pour obtenir le développement d’une puissante CTL, les vaccins devraient pouvoir induire, outre des anticorps neutralisants, la présentation par la voie du MHC de classe I de peptides générant une réponse persistante en lymphocytes CD8+. Le maintien de lymphocytes CD8+ mémoires pourrait dépendre de la persistance de l’infection et l’activation continue des lymphocytes T qui en résulte [Zinkemagel 2003]. En effet, la présentation par le MHC de classe I dépend essentiellement de la synthèse intracellulaire de l’antigène. De façon finaliste et évolutionniste, la persistance de la CTL envers certains pathogènes contribue à contenir l’infection à bas bruit en instaurant un subtil équilibre entre infection et immunité. Cet équilibre entre infection et immunité induit une activation permanente du système immunitaire non spécifique par la production de cytokines, l’activation des macrophages, etc. L’échec de certaines approches vaccinales visant à induire une CTL provient peut-être alors du fait que l’agent infectieux vaccinal ne persiste pas suffisamment longtemps. L’élaboration de vaccins possédant cette puissante CTL nécessite tout à la fois de maîtriser le suivi de la réponse immune, d’utiliser ce suivi pour étudier l’effet des différentes approches d’immunomodulation, et enfin de sélectionner les techniques d’immunomodulation orientant la réponse dans le sens pressenti comme le plus efficace. Ceci nécessite la capacité à évaluer plus finement la réponse immune en ne se contentant pas de la simple mesure du taux d’anticorps 68 5.2. Suivi de la réponse immune En complément du suivi traditionnel de la réponse immune par la mesure de la production d’anticorps, l’évolution technologique a permis le suivi de la réponse cellulaire. L’analyse du profil de cette réponse suite à une stimulation antigénique a souffert cependant du manque de sensibilité des techniques telles que la mesure de la production de cytokines dans les surnageants de culture ou la détection de cytokines intracellulaires par cytométrie de flux. Ceci explique que beaucoup de travaux, notamment parmi ceux orientés sur l’étude de l’équilibre Thl / Th2, ont été réalisés soit en utilisant des stimulations polyclonales puissantes telles que celles induites par la phytohémagglutinine, soit en étudiant la production de types cellulaires particuliers tels que des clones. La technique ELISPOT permet la détection de petits nombres de cellules sécrétrices et permet l’étude de systèmes plus physiologiques tels que la stimulation antigénique. Elle a été d’abord mise au point dans l’étude des cellules productrices d’anticorps et a ensuite été adaptée à l’étude des cellules sécrétrices de cytokines [Czerkinsky et al. 1988]. Cette technique est souvent plus sensible que la technique ELIS A, et est plus spécifique que la détection de cytokines intra-cytoplasmiques [Kabilan et al. 1990]. Ceci est probablement dû au fait que cette dernière technique détecte également des cellules qui ont internalisé la cytokine comme démontré pour l’mSf-y [Akdis et al. 1995], ou des cellules qui l’ont produite mais ne l’excrètent pas. L’influence de la capture de la cytokine sur les résultats de dosages en surnageant de culture est également apparue dans nos mains lors de la mesure de la production d’IL-4 par ELIS A. Nous avons en effet pu modifier la mesure apparente de la production d’IL-4 en ajoutant dans le surnageant un anti-récepteur soluble de cette cytokine. L’ELISPOT tire avantage de la production de cytokines spécifiques d’un antigène pour permettre la visualisation directe et l’énumération des cellules répondant à cet antigène. De plus, l’ELISPOT n’énumère que les cellules spécifiques d’un antigène qui effectivement produisent la cytokine, et non pas les lymphocytes spécifiques mais éventuellement non fonctionnels qui sont détectés au même titre que les cellules fonctionnelles par la technique de la liaison par les complexes MHC de classe I tétramériques. Plus récemment, nous avons également pu mettre en évidence la sensibilité de la Real Time PCR réalisée en sang total après stimulation ex vivo, dans le suivi de la réponse immune secondaire [Stordeur et al. 2003], technique que nous investiguons actuellement dans un modèle de réponse primaire. 69 5.3. Altérations de la réponse immune au cours de l’infection par le VIH Au cours de l’infection par le VIH, de nombreuses fonctions immunitaires présentent des anomalies. Certaines des protéines virales contribuent directement aux altérations observées. C’est le cas notamment des gpl60, gpl20, gp41 et p24, des protéines nef, et tat. En particulier, tat inhibe la réponse des lymphocytes CD4+ à l’anatoxine tétanique [Chirmule et al. 1995], induit l’expression du Pas ligand sur les macrophages, et se lie également avec haute affinité au CD26, molécule d’activation des lymphocytes T impliquée dans la réponse immune spécifique [Gutheil et al. 1994]. Nef tat induisent une diminution d’expression des molécules HLA de classe I, qui induit la diminution de la réponse cytotoxique des lymphocytes CD8+, tandis que en outre tat inhibe la fonction cytolytique des cellules NK par interaction avec la voie de transmission intracellulaire (revu dans [Brander and Walker 1999]). Une des caractéristiques principales de l’infection par le VIH est d’induire une diminution du nombre de lymphocytes CD4+. Le VIH infecte préférentiellement les lymphocytes CD4+ spécifiques des antigènes du VIH [Douek et al. 2002] et en particulier la sous-population exprimant le CCR5, qui prédomine au niveau des muqueuses respiratoires, génitales et digestives [Douek et al. 2003]. Il en résulte une déplétion très rapide de la population des lymphocytes CD4+ au niveau des muqueuses dans les premières semaines de l’infection. Au décours de la phase aiguë, la déplétion en lymphocytes CD4+ se poursuit lentement au niveau de l’ensemble du tissu lymphoïde. En plus de la diminution du nombre de lymphocytes CD4-I-, l’infection par le VIH est caractérisée par l’apparition de défauts fonctionnels tant des lymphocytes CD4+ que CD8+, mais également des lymphocytes B, des cellules présentatrices d’antigènes et des lymphocytes yô [Lane et al. 1985; Shearer et al. 1986; Hofinann et al. 1987; Miedema et al. 1988; Martini et al. 2002]. Plusieurs travaux ont mis en évidence un défaut de prolifération des lymphocytes CD4+ et CD8+ lié à un défaut d’activation du TCR et un défaut de la fonction helper vis-à-vis des lymphocytes B. La perte de la réponse à une stimulation du TCR est liée à un défaut dans la production d’IL-2 et peut d’ailleurs être compensée par l’adjonction d’IL-2 ou par une costimulation par la voie du CD28 [Gruters et al. 1990]. Certaines anomalies lymphocytaires ne sont cependant pas liées à la diminution de la production d’IL-2, comme en témoigne la persistance d’anomalies phénotypiques malgré l’exposition à l’IL-2 [Sieg et al. 2003]. 70 La perte de la réponse à un antigène de rappel est une des premières altérations de la réponse immune au cours de l’infection par le VIH. Elle précède l’altération de la réponse aux alloantigènes HLA et ensuite celle de la réponse aux mitogènes [Meyaard et al 1993], Les lymphocytes T se comportent au cours de l’infection par le VIH comme dans un état d’anergie vis-à-vis des antigènes de rappel, et la stimulation par des APC autologues ne conduit pas à la production d’IL-2. Les antigènes de rappel tels que l’anatoxine tétanique activent exclusivement les lymphocytes CD4+ [Via et al 1990], ce que nous avons confirmé en montrant que la déplétion en lymphocytes CD4+ annihile la production de cytokines en réponse à l’anatoxine tétanique. La différence entre les voies d’activation de ces antigènes et des allo-antigènes HLA, dont les réponses prolifératives peuvent utiliser soit les lymphocytes CD4 soit les lymphocytes CD8, explique peut-être la persistance de la réponse aux allo­ antigènes HLA plus longtemps au cours de la maladie. Différents mécanismes pourraient intervenir : effet délétère d’une modification de production de cytokines sur une des voies conduisant à la présentation (le TGF-P par exemple désactive les monocytes), insuffisance du signal de costimulation ou déficience en cystéine conduisant à une diminution de la concentration intracellulaire de glutathion. En étudiant la réponse aux allo-antigènes HLA dans un modèle de présentation par des allo-APC incluant notamment des allo-APC de jumeaux homozygotes non infectés par le VIH, Clerici et al ont pu montrer que le défaut de réponse réside au niveau du lymphocyte T helper, mais qu’une réponse aux allo-antigènes peut cependant être initiée par les allo-APC. Ceci suggère que le défaut de réponse des lymphocytes CD4+ peut peut-être être compensé par une densité plus importante d’allodéterminants sur l’allo-APC [Clerici et al. 1991]. Chez les patients chroniquement infectés par le VIH, la production d’fFN-y en réponse à la stimulation polyclonale par la PHA est également le reflet de la stimulation de la population des lymphocytes CD8+ et de la population des lymphocytes NK dont l’activation est cependant moindre qu’à la phase de séroconversion [Graziosi et al. 1994; Caruso et al. 1995; Caruso et al. 1996; Klein et al. 1997]. Des données très contradictoires existent concernant la production d’IL-4 des lymphocytes de patients infectés par le VIH, après stimulation spécifique ou non. La plupart de ces données ont été obtenues à l’aide de stimulations polyclonales ou sur des populations clonales. Maggi et al ont ainsi pu mettre en évidence la production d’IL-4 par des clones dérivés de lymphocytes CD8+ chez des patients au stade avancé de l’infection par le VIH [Maggi et al. 1995]. Les résultats obtenus dans ces modèles ne doivent ainsi être comparés qu’avec la plus grande prudence à ceux obtenus en stimulation antigénique. En effet, il n’y a pas de similitude automatique entre la production de cytokines 71 par une stimulation polyclonale et une stimulation antigénique [Imada et al. 1995], D’autre part, la production de cytokines en réponse à une stimulation polyclonale reflète la capacité intrinsèque des lymphocytes, alors que la stimulation antigénique permet d’explorer la résultante de cette capacité, du micro-environnement et des signaux régulateurs émis par les cellules présentatrices d’antigènes. La production d’EL-4 en réponse à une stimulation antigénique n’a cependant pas été fréquemment étudiée, notamment à cause du faible nombre de cellules sécrétant cette cytokine et des faibles quantités produites en surnageant. L’analyse du nombre de cellules sécrétrices par la méthode ELISPOT nous a permis une analyse fine de cette production. Nous avons montré que la réponse à la stimulation par la PHA chez les patients infectés par le VIH était accompagnée d’une production d’IFN-y comparable à celle de sujets contrôles, tandis que nous avons noté un effondrement de la production d’IL-4. Par contre, en réponse à une stimulation antigénique, tant la proportion de cellules sécrétrices d’IFN-y que celle de cellules sécrétrices d’IL-4 étaient profondément diminuées chez les patients infectés, et ceci même en corrigeant pour le nombre de lymphocytes CD4+. Nos expériences de stimulation de suspensions cellulaires déplétées en lymphocytes CD4+ ont mis en évidence que seuls les CD4+ représentent une source significative d’IL-4 tant en stimulation antigénique que mitogénique. Les différences de production de cytokines que nous avons observées sont donc essentiellement le reflet d’une altération de la production de cytokines par la sous-population des lymphocytes CD4+. Nous avons montré qu’après administration d’un rappel d’anatoxine tétanique, la réponse immune en production d’EFN-y restait inférieure à ce qui était observé chez les témoins. Nous avons également montré qu’en réponse à ce rappel, alors que la plupart des sujets contrôles voient le nombre de leurs lymphocytes CD4-Isécrétant de l’IL-4 après restimulation in vitro augmenter, ce n’est le cas que d’une minorité de patients infectés par le VM. De façon intéressante, chez les deux patients chez qui nous avons détecté une réponse importante en nombre de cellules sécrétrices d’IL-4, la production d’IFTSl-y était également importante. Enfin, nous avons observé une réponse en anticorps de moindre amplitude chez les patients infectés par le VEH par rapport aux sujets contrôles, et l’absence de corrélation entre la réponse en anticorps d’une part et la réponse en nombre de cellules productrices de cytokines d’autre part. Ce dernier point pourrait s’expliquer pai‘ la participation à la stimulation des lymphocytes B de cytokines que nous n’avons pas investiguées telle que l’EL-13 [Zou et al. 1997] ou par une différence entre les cytokines 72 produites par les lymphocytes circulants et la stimulation au niveau des ganglions lymphoïdes. Ces différentes observations indiquent que, chez le patient infecté par le VIH, la production à l’échelon cellulaire tant d’IL-4 que d’EFN-y spécifique d’un antigène dépendant des lymphocytes CD4+ décroît, et ce d’autant plus que la maladie progresse. Ceci démontre que la détérioration de la réponse immune chez le sujet infecté par le VIH n’induit pas un shift vers un profil Th2, comme suggéré par certains auteurs [Clerici et al. 1993a; Meyaard et al. 1996], mais plutôt une atteinte diffuse de la réponse y compris dans les populations de type Th2. Le déficit mis en évidence dans la production d’IL-4 est à rapprocher de l’hypothèse de linéarité dans la polarisation des types lymphocytaires évoquée plus haut. Faut-il voir dans ce déficit de production d’EL-4 le facteur responsable du déficit en production d’EFN-y ? La production d’EL-12, cytokine centrale dans l’activation du système immunitaire, est profondément altérée durant l’infection par le VIH. La diminution de production en réponse à un stimulus bactérien est dépendante de l’infection par le VIH elle-même, et ne semble pas secondaire à un phénomène d’immunorégulation [Chehimi et al. 1994]. Cette diminution ne s’accompagne pas d’une régulation négative par hyperproduction d’IL-10, ni d’une diminution linéaire de la production de toutes les cytokines, puisque notamment l’IL-ô est produite en quantité plus importante dans ce modèle chez les patients infectés par le VEH. L’adjonction d’IL-12 exogène mais aussi d’anti-EL-10 restaure la production d’EFN-y et d’IL2 en réponse à la stimulation par des antigènes viraux ou des antigènes de rappel de PBMC de patients infectés par le VIH [Clerici et al. 1993b; Clerici et al. 1994; Daftarian et al. 1995; Landay et al. 1996; Uherova et al. 1996]. L’adjonction d’EL-15 exerce le même effet [Seder et al. 1995]. L’adjonction d’IL-15 aux PBMC de patients infectés par le VEH augmente en outre la cytotoxicité des cellules NK, la prolifération en réponse à une stimulation mitogénique ou antigénique et restaure la production d’IL-12 [Chehimi et al. 1997]. La diminution de production d’EL-12 est observée en réponse à de nombreux stimuli tels que le LPS, l’acide lipoteichoique des bactéries à Gram positif, et d’autres antigènes bactériens ou fungiques. Elle touche l’expression des deux sous-unités de l’IL-12, semble induire une diminution de l’expression du récepteur membranaire à ril..-12, elle-même responsable d’une diminution de production d’EFN-y [Marshall et al. 1999]. Ceci oriente vers un défaut au niveau des cellules présentatrices d’antigènes. Parmi celles-ci, les cellules dendritiques jouent un rôle important quoique controversé dans la pathogénie de l’infection [Lore and Larsson 73 2003]. Par l’étude de jumeaux homozygotes, il apparaît que dans la relation entre CD et lymphocytes helper, la CD du patient infecté garde toute sa compétence dans la présentation de l’antigène au cours d’une réponse secondaire in vitro, contrastant avec les capacités altérées du lymphocyte T à produire de l’IL-2 [Blauvelt et al. 1996]. Si certains travaux suggèrent que les CD puissent également être infectées, [Macatonia et al. 1990; Langhoff et al. 1991; Macatonia et al. 1992], d’autres données ne vont pas dans ce sens [Cameron et al. 1992; Karhumaki et al. 1993]. Les cellules dendritiques exposées au virus expriment des particules virales infectantes à leur surface et sont capables dans un second temps d’infecter des lymphocytes CD4+ autologues [Ludewig et al. 1995]. Par contre, les autres cellules présentatrices d’antigènes que sont les lymphocytes B et les monocytes semblent incapables d’induire l’infection des lymphocytes CD4+ par ce mécanisme. La possibilité pour des cellules dendritiques matures d’adsorber des particules virales à leur surface et de les présenter aux lymphocytes CD4+ est une propriété importante de ces cellules étant donné leur rôle fonctionnel. Deux mécanismes distincts ont été récemment démontrés : d’une part, l’infection des cellules dendritiques par le VIH qui peut être bloquée par le RANTES ou un anti-CD4, et d’autre part la capture virale suivie de présentation [Blauvelt et al. 1997]. Les molécules d’adhésion telles que le CD54 et le CDlla semblent jouer un rôle important dans cette dernière voie [Fujiwara et al. 1999]. Au cours de l’infection par le VIH, on constate une diminution du nombre et de la fonctionnalité des CD [Knight et al. 1997; Lore and Larsson 2003]. En comparaison avec des CD de sujets sains, les CD de patients infectés par le VIH présentent une expression diminuée du CD86 et CD40, et l’absence d’expression des CD83 et CD80. Les CD matures, par leur capacité de présentation, contribuent plus que les immatures à la dissémination du VIH. Le déficit de maturation observé durant l’infection participe peut-être à la limitation de cette propagation du virus, mais aux dépens de la capacité à induire une réponse cellulaire. L’expression des récepteurs des CD peut être restaurée in vitro, à l’exception de celle du CD83 [Mcllroy et al. 1998]. En plus de la diminution du nombre de CD, la proportion de celles-ci exprimant le CD 11c, la fi-action myéloïde, est également diminuée [Grassi et al. 1999]. La susceptibilité des CD à l’infection par le VIH semble être hétérogène, comme en témoigne la plus grande susceptibilité des CD exprimant le CDllc, associée à une expression plus élevée du co-récepteur CXCR4 [Patterson et al. 1999]. 74 5.3.1. Restauration de la fonction immune Plusieurs études ont mis en évidence une restauration de certains paramètres immunitaires au cours du traitement de l’infection par le VIH (revues par [Brander and Walker 1999]). Autran et al ont montré qu’au cours du traitement par Highly Active AntiRetroviral Therapy (HAART), on pouvait assister à une récupération fonctionnelle en plusieurs étapes : (1) augmentation du nombre de lymphocytes T mémoires circulants, (2) diminution de l’activation des lymphocytes, (3) augmentation du taux de lymphocytes T naïfs, et (4) diminution du nombre de lymphocytes CD8+ [Autran et al 1997]. Si l’augmentation initiale rapide du nombre de lymphocytes T mémoires suggère plus une redistribution d’un compartiment non accessible vers le compartiment sanguin, la réapparition de cellules naïves dans un délai plus long suggère une nouvelle différenciation à partir de précurseurs thymiques. Une telle différenciation de nouvelles cellules naïves au départ du thymus a d’ailleurs été démontrée au cours de la HAART [Douek et al. 1998], La récupération du nombre de lymphocytes CD4+ semble concerner cependant essentiellement les lymphocytes mémoires [Evans et ai 1998a], et une participation extra-thymique dans la restauration des lymphocytes CD4+ a été récemment mise en évidence [Pido-Lopez et al. 2003]. La combinaison de l’administration d’un puissant traitement anti-rétroviral et d’IL-2 permet d’atteindre la restauration d’un nombre important de lymphocytes CD4+ chez des patients ne répondant pas à la HAART. La réponse à l’administration d’IL-2 en association avec un traitement anti-rétroviral est cependant dépendante du nadir des lymphocytes CD4-I-, suggérant une irréversibilité dans la perte de ceux-ci [Markowitz et al. 2003]. Parmi les paramètres améliorés par la HAART, on peut encore citer la récupération, mais seulement partielle, de la CTL aux antigènes de rappel, alloantigènes et mitogènes [Blazevic et al. 2000; Amiel et al. 2000], ainsi que la normalisation de Tactivation immune du tissu lymphoïde démontrée par la diminution de la production d’IFN-y, d’ILl-a et ILl-p [Behbahani et al. 2000] et par une diminution de l’expression du CD40L, 0X40 et Pas au niveau des lymphocytes [Sousa et ai 1999]. L’administration d’AZT en monothérapie induit une augmentation du nombre de cellules dendritiques et augmente leur capacité à stimuler des lymphocytes [Gompels et al. 1998]. Administrée au cours de l’infection aiguë, la HAART permet la persistance d’une puissante CTL spécifique au VIH, tandis que cette CTL diminue 75 chez les patients chez qui la HAART est débutée plus tard dans l’évolution de la maladie [Oxenius et al. 2000]. Certaines anomalies de la fonction immune ne semblent cependant pas être réversibles par la HAART. Ainsi, si le nombre de cellules dendritiques revient à la normale, l’expression du CDllc reste altérée chez les patients traités [Grassi et al 1999]. On observe également la persistance d’une diminution de la production d’IL-2, IL-12 et IFN-y en réponse à des stimulations antigéniques [Clerici et al. 2000] et une dissociation entre une récupération de l’immunité cellulaire et la persistance d’une production réduite d’IL-2 [Alfonzo et al. 2003]. Cette dissociation pourrait être liée à une présentation d’antigène suboptimale par les APC. Au niveau de la population des lymphocytes yô, la reconstitution immune n’est pas complète, et, malgré la HAART, les proportions relatives des lymphocytes Vôl et Vô2 restent altérées [Pôles et al. 2003]. On peut conclure que les schémas actuels de HAART conduisent à une restauration partielle de la réponse immune. Celle-ci semble suffisante pour réduire de façon significative le risque d’infection opportuniste. Par contre, tant la réponse à des antigènes de rappel que la réponse à de nouveaux antigènes restent altérées [Lederman et al. 2003]. 5.3.2. Approche vaccinale Malgré de nombreux progrès réalisés dans la compréhension de la réponse immunitaire à l’infection par le VIH, la mise au point d’un vaccin bute sur de nombreuses difficultés. Parmi celles-ci, on peut notamment citer la diversité antigénique du virus, l’absence de modèle animal pertinent et l’absence de marqueurs immunologiques de protection. A ces facteurs s’ajoute en outre toute la dimension éthique de l’expérimentation des vaccins potentiels. Malgré ces difficultés, de nombreuses études ont contribué à tracer les voies qui semblent les plus prometteuses. • Plusieurs travaux ont mis en évidence une CTL anti-VIH chez des patients chez qui le virus n’a pas pu être détecté, et qui n’ont pas évolué en plusieurs mois ou années vers une infection détectable, ce qui suggère qu’ils ont peut-être réussi à éliminer le virus.• • L’apparition précoce de lymphocytes T cytotoxiques spécifiques d’antigènes du VIH est détectée chez la grande majorité des patients [Koup et al. 1994; Borrow et al. 1994; 76 Musey et al. 1997], Le peptide env paraît particulièrement immunogène puisque des lymphocytes cytotoxiques sont détectés chez 80 à 100 % des patients étudiés. De nombreux épitopes d’autres protéines virales induisent également une réponse cytotoxique des lymphocytes CD8 {env, gag, pol, nef, vif). L’absence de réponse cytotoxique lymphocytaire est associée à une virémie et à une symptomatologie clinique persistante ainsi qu’à une chute précoce des lymphocytes CD4+, tandis que de nombreuses études suggèrent un rôle important de la CTL dans le contrôle initial de la virémie [Yasutomi et al. 1993; Rosenberg et al. 1997]. Cette CTL est dépendante d’une fonction helper compétente [Rosenberg et al 1997]. Au cours de l’évolution de l’infection par le VIH, on observe une diminution progressive de la réponse des lymphocytes T cytotoxiques. Plusieurs mécanismes (revus dans [Geretti et al. 1996]) ont été proposés pour expliquer ce déclin, parmi lesquels une altération de la fonction des APC, l’infection des lymphocytes CD8+, la variation antigénique du virus, l’atteinte de la population des lymphocytes T helper. Curieusement, les patients co-infectés par le VIH et le virus d’Epstein-Barr perdent plus volontiers leur CTL spécifique du VIH que celle du virus d'Epstein-Barr [Geretti et al 1996]. Une explication pourrait être que cette dernière dépend moins de l’effet helper des lymphocytes CD4+ que la CTL vis-à-vis du VEH. L’intensité et la polyclonalité de la réponse T cytotoxique seraient des facteurs associés à un meilleur pronostic. O Suite à l’observation de la puissante CTL induite lors de la primo-infection par le VIH, de son rôle dans la diminution de la charge virale, et de la mise en évidence d’une cytotoxicité vis-à-vis du VIH chez des sujets exposés à l’infection et qui semblent donc l’avoir contrôlée, il est généralement admis qu’une réponse vaccinale adéquate doit viser à l’obtention d’une CTL puissante et de taux d’anticorps neutralisants. Une des difficultés, et non des moindres, réside dans l’induction de cette réponse cellulaire puissante. Plusieurs approches peuvent être envisagées. Elles comprennent, par exemple, l’utilisation de doses faibles d’antigènes, l’utilisation d’adjuvants favorisant une réponse de type Thl, l’utilisation de cytokines ou de vecteurs vivants inducteurs d’une réponse de type Thl (tels que le BCG) ou transfectés par une gène de cytokine Thl [Salk et al. 1993]. Plusieurs candidats vaccins qui pourraient induire une réponse cellulaire puissante accompagnée d’une réponse humorale sont en cours d’investigation. Citons notamment l’administration successive d’un virus recombinant contenant la gpl60 et de gpl20 [Corey et al. 1998]. Par contre, l’utilisation d’un vecteur viral incapable de se reproduire chez l’homme est 77 associée de manière variable à une immunogénicité suffisante [Carruth et al 1999; Shiver et al. 2002], • La diversité antigénique parmi les différentes souches de VIH ne semble pas un obstacle rédhibitoire au développement d’une CTL vaccinale. De nombreux travaux ont mis en évidence un certain degré de reconnaissance croisée entre les épitopes testés, suggérant qu’une combinaison d’épitopes permettrait de réduire la probabilité qu’une souche puisse totalement échapper à la réponse immune. Par contre, une mutation dans l’épitope ayant préalablement induit une CTL est capable d’induire un échappement viral [Barouch et al. 2002]. • L’observation d’une évolution vers un état d’immunodéficience chez des patients infectés par des souches de VIH atténuées par une délétion naturelle au niveau du gène nef hypothèque sérieusement la possibilité de vaccination par des souches atténuées [Learmont et al. 1999; Collins and Nabel 1999]. • L’utilisation de CpG ODN a permis d’orienter une réponse vers un type Thl dans un modèle de vaccination murine par la gpl60 [Demi et al 1999]. • De nombreux éléments plaident en faveur du développement de vaccins administrés par voie muqueuse. Plusieurs essais d’administration par voie orale, nasale ou rectale semblent prometteurs [Amara et al. 2001]. Force est de constater qu’à ce jour, l’administration de vaccins à des sujets exposés au VIH ou à des sujets déjà infectés, si elle s’est souvent accompagnée d’une réponse immune détectable, n’a pas réduit le taux d’infection ou la charge virale de sujets déjà infectés [Brander and Walker 1999], ou n’a pas induit l’effet escompté sur la CTL [Robbins et al. 2003]. La première étude en phase Kl d’un vaccin contre le VIH, composé d’une protéine gpl20 recombinante de sous-type B, le vaccin AIDSVAX B/B™ (VAXGEN), s’est soldé par un échec [McCarthy 2003]. De très nombreux travaux ont été réalisés tels que le vaccin par AnefSTW (mutant du Virus de l’Immunodéficience Simien dépiété en son gène codant pour nef), des virus à réplication limitée transfectés par des produits du VIH ou des souches atténuées de VIH, des peptides 78 vaccinaux (vaccins subunitaires) [Steinman and Germain 1998; Esser et al 2003], L’utilisation de vaccins à ADN a fait également l’objet de nombreuses études. Si leur innocuité et leur capacité à induire une réponse tant humorale que cellulaire ont été démontrées de façon prometteuse, cette réponse reste insuffisante dans l’état actuel des connaissances (revu dans [Liu 2003]). C’est probablement par la combinaison de ces différentes approches que l’on pourra mettre au point un vaccin efficace. Ainsi, dans un modèle murin, on peut moduler la réponse à un vaccin à ADN en modifiant la séquence d’administration d’un plasmide codant pour le GM-CSF par rapport à la dose d’ADN vaccinal [Kusakabe et al. 2000]. L’injection intradermique d’ADN viral chez des macaques rhésus, renforcée par l’administration de virus de la vaccine, induit une CTL efficace sans induire pourtant d’anticorps neutralisants détectables [Robinson et al. 1999]. De même, l’administration successive de gpl20 et d’IL-2 chez la souris est accompagnée de l’apparition d’une réponse mixte, meilleure que si les deux composants sont injectés en même temps [Barouch et al. 1998]. Plus récemment, un vaccin ADN codant pour une protéine de fusion entre CTLA-4 et gpl20 s’est révélé plus efficace que le vaccin ADN ne codant que pour la gpl20 chez la souris [Nayak et al. 2003]. Enfin, l’administration successive d’ADN et d’un vaccin par virus recombinant induit une réponse immune supérieure à chaque composé administré isolément [McMichael and Hanke 2003]. Les stratégies poursuivies actuellement [Letvin 2002; McMichael and Hanke 2003] visent à utiliser un vecteur viral ou un vaccin ADN. Le virus de la vaccine, quoique bon candidat, est contre-indiqué dans la mesure où des vaccinations de masse dans des régions à haute prévalence de patients déjà atteints par le VIH induiraient un risque de vaccine généralisée probablement inacceptable. D’autres vecteurs viraux tels que le MVA (modified vaccinia Ankara) sont également étudiés. L’approche consiste à concevoir des vaccins capables tant d’initier la production d’anticorps que d’induire une réponse cellulaire conduisant à la production de cytokines du type de l’IFNy et de lymphocytes cytotoxiques. L’ensemble de ces éléments suggère que la stimulation des cellules dendritiques in vivo par le biais de l’utilisation de puissants adjuvants ou in vitro par le biais de la stimulation de CD pulsées avec des antigènes du virus VIH pourrait apparaître comme une des voies prometteuses [Lore et al. 2003; Lapenta et al. 2003; Lu et al. 2003]. Dans ce contexte, le développement d’adjuvants capables d’induire une réponse primaire in vitro, comme l’OM-197, prend tout son sens. 79 5.4. Cellules dendritiques et adjuvants vaccinaux Afin de répondre aux défis exposés ci-dessus, il faut donc concevoir des approches vaccinales permettant d’augmenter la qualité de la réponse des lymphocytes CD4+ Thl et CD8+ cytotoxiques, d’induire une immunité muqueuse (voie naturelle d’entrée de nombreux agents infectieux tels que le VIH par exemple), d’obtenir des vaccins thérapeutiques aussi bien que préventifs, mais également des vaccins capables de réduire une réponse immune inopportune telle que rencontrée dans les maladies auto-immunes. Les cellules dendritiques semblent jouer un rôle important dans la physiopathologie de nombreux états où il apparaît que le système immunitaire n’est plus ou pas suffisamment capable de réagir à l’invasion infectieuse ou tumorale. De nombreuses recherches se sont donc orientées vers l’utilisation de vaccins basés sur les propriétés des cellules dendritiques et en particulier dans le domaine de l’oncologie (revus dans [Schuler et al. 2003]). Les lymphocytes CD4+ et CD8+jouent un rôle important dans la réponse antitumorale (revu dans [Kalos 2003]). L’approche principale a été de promouvoir l’activation de lymphocytes T spécifiques de l’antigène tumoral. De nombreux obstacles ont été identifiés tels que l’impossibilité dans de nombreux cas à identifier un antigène tumoral ou la difficulté à délivrer cet antigène adéquatement aux lymphocytes. Une réponse immune et un effet anti-tumoral ont été observés en puisant des CD avec des lysats de tumeur, des peptides dérivés, des peptides synthétiques MHC restreints, des protéines (revu dans [Fong and Engleman 2000]). Plusieurs essais ont été réalisés dans le traitement du mélanome notamment en utilisant des peptides tumoraux spécifiques comme l’antigène MAGE ou d’autres antigènes de différenciation des mélanocytes, utilisés seuls ou incorporés dans des virus recombinants, ou encore utilisés pour puiser des CD avec différentes molécules adjuvantes [Boon and van Baren 2003]. Dans le cadre d’un essai de vaccination thérapeutique par administration de CD pulsées chez des patients porteurs d’un mélanome, il a été possible de convertir une réponse Th2 en réponse Thl chez un patient, shift accompagné d’une réponse clinique [Schmitz et al. 2002]. Plusieurs travaux ont mis en évidence qu’une meilleure réponse était obtenue en générant des CD4+ de profil Thl plutôt que Th2 dans des modèles de tumeurs ou d’infections chroniques. Les éléments théoriques en faveur d’une meilleure efficacité d’une réponse Thl sont les suivants : les lymphocytes Thl par l’expression des récepteurs aux chémokines de type CXCR6, induiraient une meilleure 80 migration vers les sites inflammatoires ; par leur profil de sécrétion de cytokines, les cellules Thl induiraient une activation plus efficace des CD pour expandre la population des lymphocytes CD8+ et la cytotoxicité par la voie de Fas ligand. L’EL-12 a déjà été démontrée comme permettant d’induire une réponse de type Thl in vitro ou in vivo. De même, une synergie entre vaccination par CD et administration d’IL-2 a également été observée [Shimizu étal. 1999] Parmi les questions non résolues figure notamment le choix d’utiliser des CD matures ou immatures. En effet, quoique des succès aient été observés dans des modèles de vaccination contre des antigènes tumoraux lors de l’utilisation de CD tant matures qu’immatures, l’inhibition de la réponse des lymphocytes T après injection de CD immatures dérivées de macrophages a été rapportée tant dans des applications anti-tumorales [Nestle et al 2001] que dans un essai de vaccination de volontaires sains par des CD pulsées par l’antigène du virus de l’influenza [Dhodapkar et al 2001]. Les résultats encourageants observés soulèvent l’importance de pouvoir disposer de puissants agents de stimulation des CD pour les puiser avec l’antigène choisi ou les administrer avec les cellules dendritiques. L’utilisation de CD pulsées ex vivo et l’apport d’adjuvants pourraient contribuer à annihiler les différents mécanismes par lesquels les tumeurs sont capables d’inhiber la différenciation, la maturation ou la migration des CD (revu dans [Fong and Engleman 2000]). De plus, s’il devait apparaître qu’un déficit de maturation des CD contribue à la pathogenèse du cancer, l’utilisation d’agents capables d’induire une telle maturation ex vivo pourrait devenir un des éléments clés dans l’évolution de la thérapeutique anti­ cancéreuse. L’expérience accumulée en oncologie ouvre certainement la voie à des développements dans le domaine connexe des maladies infectieuses. 5.5, Immunisation par voie muqueuse Nos travaux sur l’OM-85 BV ont permis de mettre en évidence que cet extrait bactérien induit une production dose dépendante d’fFN-y par les lymphocytes CD4+ et uniquement ceux-ci. Cette stimulation des lymphocytes CD4+ nécessite la présence de cellules présentatrices d’antigènes. La stimulation des lymphocytes CD4+ est dépendante de la production d’IL-12, et donc de l’activation des monocytes. L’activation des APC par l’OM-85 BV est indépendante de la voie du CD 14 [Marchant and Goldman 1996], et nous avons montré que la 81 polymyxine n’a pas d’effet réducteur sur cette activation. On peut en concliu'e que le principe actif responsable de l’activation des APC et de l’activation secondaire des lymphocytes CD4+ n’est pas l’endotoxine de la paroi microbienne présente en quantité résiduelle dans cette préparation. Nous avons aussi montré que les lymphocytes de patients infectés par le VIH sont également stimulables par l’OM-85 BV. La caractérisation précise des substances impliquées dans la réponse lymphocytaire est difficile puisque de nombreuses molécules sont présentes dans cette préparation, dont on peut supposer que tous les composants n’ont pas les mêmes capacités immunogènes. Nous ne pouvons pas exclure que la stimulation des lymphocytes soit liée à un effet de type superantigène lié à l’un ou l’autre composant. Cependant, l’intensité de la stimulation est du même ordre de grandeur en réponse à l’OM-85 BV qu’en réponse à l’anatoxine tétanique chez des témoins avant rappel d’anatoxine tétanique, ce qui paraît faible pour un effet de type superantigène. Une stimulation non spécifique via par exemple les TLR est plus probable. Nous avons cependant pu observer que l’effet de l’OM-85 BV sur les cellules dendritiques est très réduit par rapport, par exemple, à celui de l’OM-197 (dormées non publiées). L’efficacité de l’administration orale des préparations d’extraits bactériens peut paraître surprenante dans la mesure où la muqueuse digestive est exposée à un grand nombre de produits bactériens de façon physiologique et que l’on conçoit difficilement que l’administration d’un extrait inerte puisse induire un effet surajouté. Certaines substances bactériennes, telles que la toxine cholérique déjà mentionnée, se sont cependant révélées de puissants adjuvants lorsque administrées par voie orale en association avec d’autres protéines. Dans le cadre d’un essai en double aveugle, nous avons administré de l’OM-85 BV ou un placebo à 42 volontaires sains pendant 2 semaines afin de mesurer la réponse des lymphocytes du sang circulant à une stimulation ultérieure ex vivo. Nous avons ensuite mesuré le nombre de cellules produisant de l’IFN-y en réponse à une stimulation par des mitogènes ou des antigènes in vitro dans les semaines suivant l’administration, ainsi que l’évolution des différentes sous-populations lymphocytaires et de l’expression de marqueurs d’activation. Aucune différence n’est appame entre les témoins et les sujets traités par l’OM85 BV. De même, nous n’avons pas pu mettre en évidence une réponse au niveau sérique en anticorps anti-pneumocoque, un des composants de l’OM-85 BV dans un autre groupe de volontaires, ni d’augmentation de la population lymphocytaire portant le marqueur de l’intégrine a4p? identifiant les lymphocytes d’origine muqueuse (données non publiées). 82 Il apparaît donc que l’administration orale de l’OM-85 BV n’induit pas d’activation immune détectable au niveau du compartiment sanguin alors que plusieurs travaux déjà cités montrent l’apparition d’une réponse au niveau de la muqueuse respiratoire. On peut donc considérer que rOM-85 BV induit une stimulation spécifiquement localisée au niveau du tissu lymphoïde des muqueuses. La mise en évidence de la capacité à stimuler le système lymphoïde muqueux par l’administration de préparations d’extraits bactériens présente une approche intéressante dans le développement de vaccins oraux. De nombreuses applications pourraient en dériver dans le traitement des maladies infectieuses siégeant au niveau des muqueuses, ou dont la porte d’entrée se situe à ce niveau (infections respiratoires, digestives ou urinaires, d’origine bactérienne, virale ou parasitaire). En effet, l’administration d’un antigène par voie systémique n’est pas toujours capable d’induire une réponse muqueuse, la réponse induite par voie systémique n’est pas toujours dans le sens de la réponse induite par voie muqueuse et l’utilisation d’adjuvants permet également de moduler cette réponse [Holmgren et al 2003]. Par exemple, dans un modèle animal de vaccination par un antigène de surface mycobactérien, le PstS-1, l’administration muqueuse génère une réponse dont le profil Th varie selon les adjuvants utilisés [Rodriguez et al. 2003]. Un ensemble de données expérimentales (revu dans [Esser et al 2003]) suggère en outre que le développement et le maintien d’une CTL au niveau des sites muqueux nécessite effectivement une vaccination par voie muqueuse. Outre les dérivés bactériens déjà cités, on peut rappeler le rôle immunomodulateur du bacille de Calmette Guérin utilisé en instillation locale dans le traitement de certaines affections malignes telles que le cancer de la vessie, ou celui de 1’ OK-432, extrait streptococcique, inducteur de la production d’IL-12 et également utilisé pour ses propriétés immunostimulantes en oncologie [Fujimoto et al. 1997; Itoh et al. 2003]. 5.6. Agents mimétiques du Lipide A et adjuvants Si le LPS apparaît comme la molécule adjuvante par excellence, sa toxicité rend son utilisation extrêmement difficile, comme en témoigne par exemple la tolérance moyenne au vaccin cellulaire de la coqueluche, dont les effets secondaires sont attribués notamment à la présence de LPS. Plusieurs approches ont été proposées pour contourner cette toxicité. Des dérivés ont été synthétisés en construisant un mutant de N. meningitidis produisant des formes 83 altérées de Lipide A [van der Ley et al 2001]. Ces Lipides A altérés contiennent un nombre réduit de chaînes acylées. Cette modification a pour effet de modifier la sensibilité à certains antibiotiques mais surtout de découpler la capacité à produire du TNF-a (réduite) de la capacité à exercer un effet adjuvant. Une autre voie a consisté à modifier le Lipide A de Salmonella minnesota RC595 pour aboutir au Monophosphoryl Lipid A (MLA), dérivé diglucosamine-acylé. Ce dérivé possède des capacités immunomodulatrices tout en étant dépourvu des effets toxiques du LPS initial. Un autre dérivé du MLA, obtenu par hydrolyse d’un résidu beta-hydroxymyristoyl, est caractérisé par une diminution supplémentaire des effets LPS tout en conservant des capacités immunomodulatrices (déposé sous le nom de MPL™). Ce dernier produit entre dans la composition d’un vaccin contre le mélanome commercialisé au Canada sous le nom de Melacine ™ (Corixa Inc., Schering Plough). Des dérivés de cette famille ont été testés comme adjuvants dans des préparations vaccinales contre Leishmania major [Persing et al. 2002]. Il est à noter que l’effet immunomodulateur de ces dérivés disparaît dans les formes contenant moins de 5 chaînes acylées. Le MLA induit une augmentation du calcium intracellulaire, ce qui n’est pas le cas du LPS. Les deux molécules induisent une augmentation de l’ARN du TLR2 et une phosphorylation de la kinase ERK 1/2 {extracellular-related kinase), impliquée dans la régulation de l’expression de riL-12, mais selon des cinétiques différentes. Ceci illustre que, alors que certaines voies d’activation sont communes, d’autres sont manifestement spécifiques au MLA [Ismaili et al. 2002b]. Il en résulte un effet différent sur la production de TEL-12. Les différences physico-chimiques existant entre le LPS et les analogues dérivés sont illustrées par l’analyse détaillée des caractéristiques physico-chimiques de l’OM-174, comparées à celles du LPS de Escherichia coli [Brandenburg et al 2000]. L’OM-174 est un analogue obtenu par déacylation chimique du Lipide A de Escherichia coli. Cet analogue a la capacité d’induire un effet anti-tumoral dans un modèle de péritonite carcinomateuse chez le rat [Onier et al. 1999a; Onier et al. 1999b], est capable d’induire la maturation et la migration des cellules dendritiques après injection chez la souris [Pajak et al. 2003], et est un adjuvant potentiel dans l’induction d’une réponse cytotoxique vis-à-vis d’un peptide dérivé d’une protéine de Plasmodium berghei [Meraldi et al. 2003]. Cependant, l’OM-174 n’induit qu’une production réduite de TNF-a et d’IL-12 par les cellules dendritiques in vitro (données non publiées), ce qui, vu l’importance de ces cytokines dans l’induction de la réponse immune, pourrait limiter son efficacité adjuvante. La perte de trois chaînes acylées dans la composition de l’OM-174 par rapport au LPS induit des modifications au niveau de la fluidité et de la conformation supramoléculaire des 84 agrégats, passant d’une structure cubique pour la forme hexa-acylée à une forme lamellaire pour la forme tetra-acylée et à ime forme micellaire pour la forme tri-acylée. Quoique certaines controverses existent sur la part de l’effet biologique liée à la forme monomérique et celle liée à la forme supramoléculaire, il apparaît que la capacité à s’intercaler dans les membranes cellulaires et à activer les différents récepteurs est fonction de la stabilité du monomère. Par contre, les monomères de LPS activent nettement moins bien la cascade enzymatique du LAL que les agrégats. Un découplage entre l’activité endotoxine et d’autres activités biologiques peut donc être lié à la structure tridimensionnelle du dérivé [Brandenburg et al 2000; Seydel et al 2003]. L’OM-197-MP-AC (S,R) (OM-197) (OM Pharma, Meyrin, Suisse) est le nom de code d’un pseudodipeptide synthétique acylé répondant à la formule suivante ; (3S,9R)-3-[(R)-3dodécanoyloxytétradécanoylamino]-4-oxo-5-aza-9-[(R)-3-hydroxytétradécanoylamino]décan-l,10-diol 1-dihydrogéno-phosphate 10-(6-aminohexanoate) ]. Sa structure chimique porteuse de 3 chaînes acylées est voisine de l’OM-174. L’OM-197 est dépourvu d’effet endotoxine: 1 milligramme d’OM-197 contient moins de 0.125 Endotoxin Unit mesuré par le Limulus amoebocyte lysate assay (LAL). Nous avons montré que l’OM-197 induit une production importante d’IL-12 p40 et de TNF-a lors d’une stimulation in vitro en sang total, quoique inférieure à la production induite par une stimulation par le LPS. De façon intéressante, nous avons aussi pu montrer que 1’OM-197 induit la production de la forme bioactive de l’IL-12 (EL-12 p70), qui est une des cytokines principales indispensables à la génération d’une réponse de type Thl [Trinchieri 2003]. Cette caractéristique importante distingue ce produit d’autres analogues tels que l’OM-174 ou le MLA [Ismaili et al 2002b]. L’OM-197 induit également la maturation des cellules dendritiques du sang circulant de phénotype myéloïde, cormne en témoigne l’augmentation de l’expression d’HLA-DR, et des CD40, CD54, CD80, CD83 et CD86, restreinte pour plusieurs de ces marqueurs aux seules CD CDllc+. En outre, l’OM-197 diminue la capacité des CD à phagocyter du dextran marqué au FITC, témoin de l’évolution d’un phénotype immature à un phénotype mature. Au-delà de la simple caractérisation des effets de l’OM-197 sur les cellules dendritiques, il était important de s’assurer que les CD ainsi amenées à maturation étaient fonctionnelles et capables de stimuler les lymphocytes T. Notre modèle de génération d’une réponse immune primaire in vitro nous a effectivement permis de démontrer l’effet adjuvant de l’OM-197. En effet, il est capable d’induire une expansion de la population de lymphocytes CD4+ produisant de l’IFN-y spécifique de l’antigène HBs au départ de cellules mononucléées du 85 sang périphérique de patients indemnes d’infection antérieure à ce virus, c’est-à-dire de générer in vitro une réponse immune primaire. Des études complémentaires sont nécessaires pour déterminer la ou les cibles membranaires de rOM-197 au niveau des CD. La similarité chimique existant entre le LPS et l’OM-197 suggère que les TLR pourraient être impliqués dans ce mécanisme. La capacité de l’OM-197 à induire la production d’IL-12 p70, la forme bioactive de l’IL-12, en fait un ligand potentiel du TLR4 [O'Neill 2002], tandis que sa structure triacylée pourrait lui permettre d’agir également via le TLR2 [Akira et al. 2001]. Contrairement à la plupart des analogues du Lipide A, directement dérivés de celui-ci, l’OM197 partage avec une autre classe de dérivés synthétiques [Hawkins et al. 2002; Przetak et al. 2003], la propriété de ne pas contenir de glucosamines pour articuler les différentes branches acylées, ce qui semble apporter l’avantage d’une simplification dans la synthèse chimique. De plus, cette origine synthétique lui confère une stabilité et une résistance chimique ajustables et surtout l’avantage supplémentaire de l’absence de contamination biologique résiduelle. Cette contamination est en effet un problème difficile à maîtriser. Ainsi, les premiers vaccins acellulaires contre Bordetella pertussis étaient suffisamment contaminés par une quantité de fimbriae et pertactine, qui ne faisait en principe pas partie de leur composition, que pour induire une réponse immune contre ces antigènes, soulignant la difficulté à purifier des préparations d’origine bactérienne [Pichichero et al. 1997; Pichichero et al. 2000]. 86 6. Conclusions et perspectives Malgré les immenses progrès réalisés dans leur prévention et leur traitement, les maladies infectieuses restent responsables d’une importante morbidité et mortalité, en particulier dans les pays les plus défavorisés. La recrudescence de certaines d’entre-elles telles que la tuberculose, l’apparition d’autres telles que l’infection par le VIH, et l’émergence de la multirésistance aux agents anti-infectieux représentent autant de défis planétaires. Les connaissances en immunologie et en vaccinologie ont explosé au cours de ces dernières années et nous font mieux percevoir encore l’indispensable nécessité de comprendre pour maîtriser et de maîtriser pour piloter la réponse immune dans le meilleur sens favorable à l’individu et aux sociétés humaines. Au cours des différents travaux exposés ici, nous avons développé plusieurs approches basées sur la mise en évidence de la production de cytokines à l’échelon cellulaire. Cette technique nous a permis d’analyser finement divers modèles de réponses immunes et d’immunomodulation. Les approches suivies ici ont visé à se rapprocher autant que faire se peut de la réalité physiologique, en évitant au maximum les écueils liés par exemple à l’utilisation de clones cellulaires et en conservant le fonctionnement paracrine des cellules actrices de la réponse immune. Ceci nous a permis d’obtenir une sensibilité supérieure à celle des méthodes conventionnelles. Nos travaux sur la réponse immune du patient infecté par le VIH nous ont natmellement conduit à explorer la capacité d’extraits bactériens à moduler la réponse immune et ce d’autant qu’il apparaît que le subtil équilibre entre micro-organismes infectieux et sujet infecté d’une part, et homéostasie du système immunitaire d’autre part sont intimement liés. Les progrès réalisés dans la compréhension du rôle des pathogen-associated molecular patterns tant dans l’initiation de la réponse immune que dans le maintien de l’homéostasie du système immunitaire suggèrent que les extraits bactériens et les molécules dérivées de ceux-ci seront amenés à jouer un rôle important dans l’élaboration de nouvelles approches prophylactiques et thérapeutiques tant dans le domaine des infections que dans ceux connexes de l’oncologie ou de l’allergie. 87 7. Liste des figures Figure 1 : Représentation schématique de la structure du LPS..................................................15 Figure 2 : Conformation spatiale du Lipide A............................................................................ 15 Figure 3 : Voies de signalisation des TLR........................................................................... ......18 Figure 4 : Illustration de la technique d’ELISPOT.................................................................... 57 Figure 5 : Détermination de la durée de préincubation optimale pour l’énumération de cellules productrices d’IL-4 et d’IFN-y en réponse à une stimulation polyclonale....................... 59 Figure 6 : Cinétique de la réponse cellulaire à l’administration d’anatoxine tétanique...........60 Figure 7 : Production d’LFN-y et d’IL-4 en réponse à une stimulation polyclonale au cours de l’infection aiguë et chronique par le VIH........................................................................... 63 88 8. Références Abraham R, Singh N, Mukhopadhyay A, Basu SK, Bal V, Rath S. Modulation of immunogenicity and antigenicity of proteins by maleylation to target scavenger receptors on macrophages. J.lmmunol. 1995; 154: 1-8. Actor JK, Shirai M, Kullberg MC, Buller RM, Sher A, Berzofsky JA. Helminth infection results in decteased virus-specific CD8+ cytotoxic T- cell and Thl cytokine responses as well as delayed virus clearance. Proc.Natl.Acad.Sci.U.S.A 1993; 90: 948-952. Adams PW, Opremcak EM, Orosz CG. Limiting dilution analysis of human, tetanus-reactive helper T lymphocytes. A rapid method for the énumération of helper T lymphocytes with specificity for soluble antigens. J.Immunol.Methods 1991; 142: 231-241. Akbar AN, Borthwick N, Salmon M et al. The significance of low bel-2 expression by CD45RO T cells in normal individuals and patients with acute viral infections. The rôle of apoptosis in T cell memory. J.Exp.Med. 1993; 178: 427-438. Akbar AN, Salmon M, Janossy G. The synergy between naive and memory T cells during activation. Immunol.Today 1991 ; 12: 184-188. Akdis AC, Towbin H, Libsig P, Motz J, Alkan SS. Cytokine immunotrapping: an assay to study the kinetics of production and consumption or dégradation ofhuman interferon-gamma. J.Immunol.Methods 1995; 182: 251-261. Akira S. Mammalian Toll-like receptors. Curr.Opin.Immunol. 2003; 15: 5-11. Akira S, Takeda K, Kaisho T. Toll-like receptors: critical proteins linking innate and acquired immunity. Nat.Immunol. 2001 ; 2: 675-680. Alfonzo M, Blanc D, Troadec C, Eliaszewicz M, Gonzalez G, Scott-Algara D. Partial restoration of cytokine profile despite reconstitution of cytomegalovirus-specific cell-mediated immunity in human immunodeficiency virus-infected patients during highly active antirétroviral treatment. Scand.J.lmmunol. 2003; 57: 375-383. Alpert SD, Jonsen ME, Broff MD, Schneeberger E, Geha RS. Macrophage T-cell interaction in man; handling of tetanus toxoid antigen by human monocytes. J.Clin.Immunol. 1981; 1: 21-29. Amara RR, Villinger F, Altman JD et al. Control of a mucosal challenge and prévention of AIDS by a multiprotein DNA/MVA vaccine. Science 2001; 292: 69-74. Ameisen JC. Programmed cell death (apoptosis) and cell survival régulation: relevance to AIDS and cancer [éditorial]. AIDS 1994; 8: 11971213. Amiel C, Kusnierz JP, Mouton Y et al. Cytokine analysis at the single cell level and lymphoproliférative responses to mycobacterial antigens in HfV-l patients with successful virologie response to potent antiretrovirals. J.Clin.Immunol. 2000; 20: 458-465. Andersson U, Andersson J, Lindfors A, Wagner K, Moller G, Heusser CH. Simultaneous production of interleukin 2, interleukin 4 and interferon- gamma by activated human blood lymphocytes. Eur.J.Immunol. 1990; 20: 1591-1596. Arafat H, Turkall R, El Morsy A. Immunostimulation in rats following oral administration of OM-85 BV. Eur.Respir.Rev 1996; 6: 176-181. Atkinson WL, Pickering LK, Schwartz B, Weniger BG, Iskander JK, Watson JC. General recommendations on immunization. Recommendations of the Advisory Committee on Immunization Practices (ACIP) and the American Academy of Family Physicians (AAFP). MMWR Recomm.Rep. 2002; 51: 1-35. Audibert FM, Lise LD. Adjuvants: current status, clinical perspectives and future prospects. Immunol.Today 1993; 14: 281-284. Austrup F, Vestweber D, Borges E et al. P- and E-selectin médiate recruitment of T-helper-1 but not T-helper-2 cells into inflammed tissues. Nature 1997; 385: 81-83. Autran B, Carcelain G, Li TS et at. Positive effects of combined antirétroviral therapy on CD4-I- T cell homeostasis and fonction in advanced HfVdisease. Science 1997; 277: 1 12-116. Bach JF. The cffcct of infections on susccptibilily to autoimmune and allergie diseases. N.Engl.J.Med. 2002; 347: 911-920. Banatvala JE, Van Damme P. Hepatitis B vaccine - do we need boosters? J.Viral Hepat. 2003; 10: 1 -6. Banchereau J, Briere F, Caux C et al. Immunobiology of dendritic cells. Annu.Rev.lmmunol. 2000; 18: 767-811. Banzhoff A, Nacci P, Podda A. A new MF59-adjuvanted influenza vaccine enhances the immune response in the elderly with chronic diseases: results from an immunogenicity meta-analysis. Gerontology 2003; 49: 177-184. 89 Barnard A, Mahon BP, Watkins J, Redhead K, Mills KH. Thl/Th2 cell dichotomy in acquired immunity to Bordetella pertussis: variables in the in vivo priming and in vitro cytokine détection techniques affect the classification of T-cell subsets as Thl, Th2 or ThO. Immunology 1996; 87: 372-380. Barouch DH, Kunstman J, Kuroda MJ et al. Eventual AIDS vaccine failure in a rhésus monkey by viral escape from cytotoxic T lymphocytes. Nature 2002; 415: 335-339. Barouch DH, Santra S, Steenbeke TD et al. Augmentation and suppression of immune responses to an HfV-1 DNA vaccine by plasmid cytokine/lg administration. J.Immunol. 1998; 161: 1875-1882. Bauer HW, Rahlfs VW, Lauener PA, Blessmann GS. Prévention of récurrent urinary tract infections with immuno-active E. coli fractions: a meta-analysis of five placebo-controlled double-blind studies. Int.J.Antimicrob.Agents 2002; 19: 451-456. Behbahani H, Landay A, Patterson BK et al. Normalization of immune activation in lymphoid tissue following highly active antirétroviral therapy. J.Acquir.lmmune.Defic.Syndr. 2000; 25: 150-156. Belardelli F, Ferrantini M. Cytokines as a link between innate and adaptive antitumor immunity. Trends Immunol. 2002; 23: 201-208. Bendigs S, Salzer U, Lipford GB, Wagner H, Heeg K. CpG-oligodeoxynucleotides co-stimulate primary T cells in the absence of antigenpresenting cells. Eur.J.Immunol. 1999; 29: 1209-1218. Berger S, Ballo H, Stutte HJ. Distinct antigen-induced cytokine pattern upon stimulation with antibody-complexed antigen consistent with a Thl->Th2-shift. Res.Virol. 1996; 147: 103-108. Berzofsky JA, Ahlers JD, Belyakov IM. Strategies for designing and optimizing new génération vaccines. Nat.Rev.Immunol. 2001 ; 1: 209219. Bhatia S, Mukhopadhyay S, Jarman E et al. Scavenger receptor-specific allergen delivery elicits IFN-gamma-dominated immunity and directs established TH2-dominated responses to a nonallergic phenotype. J.Allergy Clin.Immunol. 2002; 109: 321-328. Blauvelt A, Asada H, Saville MW et al. Productive infection of dendritic cells by HfV-1 and their ability to capture virus are mediated through separate pathways. J.Clin.Invest 1997; 100: 2043-2053. Blauvelt A, Chougnet C, Shearer GM, Katz SI. Modulation of T cell responses to recall antigens presented by Langerhans cells in HfVdiscordant identical twins by anti-interleukin (IL)-10 antibodies and IL-12. J.Clin.Invest 1996; 97: 1550-1555. Blazevic V, Sahgal N, Kessler HA, Landay AL, Shearer GM. T cell responses to recall antigens, alloantigen, and mitogen of HfV-infected patients receiving long-term combined antirétroviral therapy. AIDS Res.Hum.Retroviruses 2000; 16; 1887-1893. Bloemendal A, Van Der ZR, Rutten VP, Van Kooten PJ, Farine JC, Van Eden W. Experimental immunization with anti-rheumatic bacterial extract OM-89 induces T cell responses to beat shock protein (hsp)60 and hsp70; modulation of peripheral immunological tolérance as its possible mode of action in the treatment of rheumatoid arthritis (RA). Clin.Exp.Immunol. 1997; 110: 72-78. Bohie B, Jahn-Schmid B, Maurer D, Kraft D, Ebner C. Oligodeoxynucleotides containing CpG motifs induce lL-12, IL-18 and IFN-gamma production in cells from allergie individuals and inhibit IgE synthesis in vitro. Eur.J.Immunol. 1999; 29: 2344-2353. Bonecchi R, Bianchi G, Bordignon PP et al. Differential expression of chemokine receptors and chemotactic responsiveness of type 1 T helpercells (Thls)and Th2s. J.Exp.Med. 1998; 187: 129-134. Boon T, van Baren N. Immunosurveillance against cancer and immunotherapy-synergy or antagonism? N.Engl.J.Med. 2003; 348: 252-254. Borrow P, Lewicki H, Hahn BH, Shaw GM, Oldstone MB. Virus-specific CD8-I- cytotoxic T-lymphocyte activity associated with control of viremia in primary human immunodeficiency virus type 1 infection. J.Virol. 1994; 68: 6103-6110. Borrow P, Tishon A, Lee S et al. CD40L-deflcient mice show déficits in antiviral immunity and hâve an impaired memory CD8-t CTL response. J.Exp.Med. 1996; 183: 2129-2142. Bowman LM, Holt PG. Sélective enhancement of systemic Thl immunity in immunologically immature rats with an orally administered bacterial extract. Infect.Immun. 2001; 69: 3719-3727. Boyaka PN, McGhee JR. Cytokines as adjuvants for the induction of mucosal immunity. Adv.Drug Deliv.Rev. 2001 ; 51: 71-79. Brandenburg K, Lindner B, Schromm A et al. Physicochemical characteristics of triacyl lipid A partial structure OM- 174 in relation to biological activity. Eur.J.Biochem. 2000; 267: 3370-3377. Brander C, Walker BD. T lymphocyte responses in HfV-1 infection: implications for vaccine development. Curr.Opin.Immunol. 1999; 11 : 451-459. 90 Brandtzaeg P, Bjerre A, Ovstebo R, Brusletto B, Joo GB, Kierulf P. Neisseria meningitidis lipopolysaccharides in human pathology. J.Endotoxin.Res. 2001; 7: 401-420. Brombacher F, Kastelein RA, Alber G. Novel lL-12 family members shed light on the orchestration of Thl responses. Trends Immunol. 2003;24:207-212. Brough-Holub E, Kraal G. Cytokine production by alveolar macrophage aller oral administration of OM-85 BV in a arat model. Eur.Respir.Rev 1996; 6: 163-165. Byl B, Gérard M, Libin M, Clumeck N, Goldman M, Mascart F. Single cell analysis of antigen-specific T cell responses in HfV- infected individuals. Cell Immunol. 1999; 192; 107-112. Byl, B., Libin, M., Bauer, J., Chiavaroli, C., Martin, O. R., De Wit, D., Davies, G., Goldman, M., and Willems, F. The synthetic triacyl pseudodipeptide OM-197-MP-AC induces the maturation of fucntional monocyte-derived human dendritic cells able to induce primary T cell responses.6'*' Annual Conférence on Vaccine Research, NFID, Washington. 2003a. Byl B, Libin M, Bauer J et al. OM197-MP-AC induces the maturation of human dendritic cells and promotes a primary T cell response. Int.lmmunopharmacol. 2003b; 3: 417-425. Byl B, Libin M, Gérard M, Clumeck N, Goldman M, Mascart-Lemone F. Bacterial extract OM85-BV induces interleukin-12-dependent IFNgamma production by human CD4+ T cells. J.Interferon Cytokine Res. 1998; 18: 817-821. Cameron PU, Forsum U, Teppler H, Granelli-Pipemo A, Steinman RM. During HfV-1 infection most blood dendritic cells are not productively infected and can induce allogeneic CD4+ T cells clonal expansion. Clin.Exp.Immunol. 1992; 88: 226-236. Carruth LM, Greten TF, Murray CE et al. An algorithm for evaluating human cytotoxic T lymphocyte responses to candidate AIDS vaccines. AIDS Res.Hum.Retroviruses 1999; 15: 1021-1034. Caruso A, Canaris AD, Licenziati S et al. CD4+ and CD8+ lymphocytes of patients with AIDS synthesize increased amounts of interferongamma. J.Acquir.Immune.Defic.Syndr.Hum.Retrovirol. 1995; 10: 462-470. Caruso A, Licenziati S, Canaris AD et al. Characterization of T cell subsets involved in the production of IFN- gamma in asymptomatic HfV-infected patients. AIDS Res.Hum.Retroviruses 1996; 12: 135-141. Chehimi J, Marshall JD, Salvucci O et al. lL-15 enhances immune functions during HfV infection. J.Immunol. 1997; 158: 5978-5987. Chehimi J, Starr SE, Frank I et al. Impaired interleukin 12 production in human immunodeflciency virus- infected patients. J.Exp.Med. 1994; 179: 1361-1366. Cheng E, Cardenas-Freytag L, Cléments JD. The rôle of cAMP in mucosal adjuvanticity of Escherichia coli heat-labile enterotoxin (LT). Vaccine 1999; 18: 38-49. Chirmule N, Than S, Khan SA, Pahwa S. Human immunodeflciency vims Tat induces functional unresponsiveness in T cells. J.Virol. 1995; 69: 492-498. Chomarat P, Banchereau J. Interleukin-4 and interleukin-13: their similarities and discrepancies. Int.Rev.Immunol. 1998; 17: 1-52. Clerici M, Hakim FT, Venzon DJ et al. Changes in interleukin-2 and interleukin-4 production in asymptomatic, human immunodeflciency virus-seropositive individuals. J.Clin.Invest 1993a; 91: 759-765. Clerici M, Lucey DR, Berzofsky JA et al. Restoration of HIV-spécifie cell-mediated immune responses by interleukin-12 in vitro. Science 1993b; 262: 1721-1724. Clerici M, Seminari E, Suter F et al. Different immunologie profiles characterize HfV infection in highly active antirétroviral therapy-treated and antiretroviral-naive patients with undetectable viraemia. The Master Group. AIDS 2000; 14: 109-116. Clerici M, Via CS, Lucey DR, Roilides E, Pizzo PA, Shearer GM. Functional dichotomy of CD4-I- T helper lymphocytes in asymptomatic human immunodeflciency virus infection. Eur.J.Immunol. 1991; 21: 665-670. Clerici M, Wynn TA, Berzofsky JA et al. Rôle of interleukin-10 in T helper cell dysfunction in asymptomatic individuals infected with the human immunodeflciency virus. J.Clin.Invest 1994; 93: 768-775. Cohen JJ. Programmed cell death in the immune System. Adv.Immunol. 1991 ; 50: 55-85. Collet JP, Ducruet T, Haider S et al. Economie impact of using an immunostimulating agent to prevent severe acute exacerbations in patients with chronic obstructive pulmonary disease. Can.Respir.J. 2001 ; 8: 27-33. Collet JP, Ducruet T, Kramer MS et al. Stimulation of nonspecific immunity to reduce the risk of récurrent infections in children attending day-care centers. The Epicreche Research Group. Pediatr.Infect.Dis.J. 1993; 12: 648-652. 91 Collet JP, Shapiro P, Emst P, Renzi T, Ducruel T, Robinson A. Effects of an immunostimulating agent on acute exacerbations and hospitalizations in patients with chronic obstructive pulmonary disease. The PARJ-IS Study Steering Committee and Research Group. Prévention of Acute Respiratory Infection by an Immunostimulant. Am.J.Respir.Crit Care Med. 1997; 156: 1719-1724. Collins ICL, Nabel GJ. Naturally attenuated HfV-lessons for AIDS vaccines and treatment. N.Engl.J.Med. 1999; 340; 1756-1757. Constant SL, Bottomly K. Induction of Thl and Th2 CD4-t T cell responses: the alternative approaches. Annu.Rev.Immunol. 1997; 15: 297322. Corey L, McElrath MJ, Weinhold K et al. Cytotoxic T cell and neutralizing antibody responses to human immunodeficiency virus type 1 envelope with a combination vaccine regimen. AIDS Vaccine Evaluation Group. J.Infect.Dis. 1998; 177: 301-309. Cvoriscec B, Ustar M, Pardon R, Palecek I, Stipic-Markovic A, Zimic B. Oral immunotherapy of chronic bronchitis: a double-blind placebocontrolled multicentre study. Respiration 1989; 55: 129-135. Czerkinsky C, Andersson G, Ekre HP, Nilsson LA, Klareskog L, Ouchterlony O. Reverse ELISPOT assay for clonal analysis of cytokine production. I. Enumération of gamma-interferon-secreting cells. J.Immunol.Methods 1988; 110: 29-36. D'Ambrosio D, Sinigaglia F, Adorini L. Spécial attractions for suppressor T cells. Trends Immunol. 2003; 24: 122-126. Daftarian MP, Diaz-Mitoma F, Creery WD, Cameron W, Kumar A. Dysregulated production of interleukin-10 (IL-10) and lL-12 by peripheral blood lymphocytes from human immunodeficiency virus-infected individuals is associated with altered proliférative responses to recall antigens. Clin.Diagn.Lab Imrnunol. 1995; 2: 712-718. De Wit D, Olislagers V, Goriely S et al. Blood plasmacytoid dendritic cell responses to CpG oligodeoxynucleotides are impaired in human newboms. Blood 2003. Decken K., Kohler G, Palmer-Lehmann K el al. Interleukin-12 is essential for a protective Thl response in mice infected with Cryptococcus neoformans. Infect.Immun. 1998; 66: 4994-5000. DeKruyff RH, Fang Y, Umetsu DT. IL-4 synthesis by in vivo primed keyhole limpet hemocyanin-specific CD4-H T cells. I. Influence of antigen concentration and antigen- presenting cell type. J.Immunol. 1992; 149: 3468-3476. Del Prete G, De Carli M, Almerigogna F, Giudizi MG, Biagiotti R, Romagnani S. Human lL-10 is produced by both type I helper (Thl) and type 2 helper (Th2) T cell clones and inhibits their antigen-specific prolifération and cytokine production. J.Immunol. 1993; 150: 353-360. Del Prete GF, De Carli M, Mastromauro C et al. Purified protein dérivative of Mycobacterium tuberculosis and excretory-secretory antigen(s) of Toxocara canis expand in vitro human T cells with stable and opposite (type 1 T helper or type 2 T helper) profile of cytokine production. J.Clin.Invest 1991; 88; 346-350. Demi L, Schirmbeck R, Reimann J, Wolf H, Wagner R. Immunostimulatory CpG motifs trigger a T helper-1 immune response to human immunodeficiency virus type-1 (HfV-1) gp 160 envelope proteins. Clin.Chem.Lab Med. 1999; 37: 199-204. Demotz S, Matricardi PM, Irle C, Panina P, Lanzavecchia A, Corradin G. Processing of tetanus toxin by human antigen-presenting cells. Evidence for donor and epitope-specific Processing pathways. J.Immunol. 1989; 143: 3881-3886. Dhodapkar MV, Steinman RM, Krasovsky J, Munz C, Bhardwaj N. Antigen-specific inhibition of effector T cell fonction in humans after injection of immature dendritic cells. J.Exp.Med. 2001; 193: 233-238. Dobrescu D, Ursea B, Pope M, Asch AS, Posnett DN. Enhanced HIV-1 réplication in V beta 12 T cells due to human cytomégalovirus in monocytes: evidence for a putative herpesvirus superantigen. Cell 1995; 82: 753-763. Douek DC, Brenchley JM, Betts MR et al. HfV preferentially infects HfV-specific CD4+ T cells. Nature 2002; 417: 95-98. Douek DC, McFarland RD, Keiser PH et al. Changes in thymie fonction with âge and during the treatment of HfV infection. Nature 1998; 396: 690-695. Douek DC, Picker LJ, Koup RA. T cell dynamics in HfV-1 infection. Annu.Rev.Immunol. 2003; 21: 265-304. Duchow J, Marchant A, Delville JP, Schandene L, Goldman M. Upregulation of adhesion molécules induced by broncho-vaxom on phagocytic cells. Int.J.lmmunopharmacol. 1992; 14: 761-766. Eberl M, Jomaa H. A genetic basis for human gammadelta T-cell reactivity towards microbial pathogens. Trends Immunol. 2003; 24: 407409. Ehlers S, Smith KA. Différentiation of T cell lymphokine gene expression: the in vitro acquisition of T cell memory. J.Exp.Med. 1991 ; 173: 25-36. 92 eIGhazali GE, Paulie S, Andersson G et al. Number of interleukin-4- and interferon-gamma-secreting human T cells reactive with telanus toxoid and the mycobacterial antigen PPD or phytohemagglutinin: distinct response profiles depending on the type of antigen used for activation. Eur.J.Immunol. 1993; 23: 2740-2745. Else KJ, Hultner L, Grencis RK. Cellular immune responses to the murine nematode parasite Trichuris mûris. II. Differential induction of TH-cell subsets in résistant versus susceptible mice. Immunology 1992; 75: 232-237. Emmerich B, Emslander HP, Pachmann K, Hallek M, Milatovic D, Busch R. Local immunity in patients with chronic bronchitis and the effects of a bacterial extract, Broncho-Vaxom, on T lymphocytes, macrophages, gamma-interferon and secretory immunoglobulin A in bronchoalveolar lavage fluid and other variables. Respiration 1990; 57: 90-99. Emmerich B, Pachmann K, Milatovic D, Emslander HP. Influence of OM-85 BV on different humoral and cellular immune defense mechanisms of the respiratory tract. Respiration 1992; 59 Suppl 3: 19-23. Encke J, Zu PJ, Stremmel W, Wands JR. CpG immuno-stimulatory motifs enhance humoral immune responses against hepatitis C virus core protein after DNA-based immunization. Arch.Virol. 2003; 148: 435-448. Engering A, Geijtenbeek TB, van Kooyk Y. Immune escape through C-type lectins on dendritic cells. Trends Immunol. 2002; 23: 480-485. Esser MT, Marchese RD, Kierstead LS et al. Memory T cells and vaccines. Vaccine 2003; 21: 419-430. Evans TG, Bonnez W, Soucier HR, Fitzgerald T, Gibbons DC, Reichman RC. Highly active antirétroviral therapy results in a decrease in CD8+ T cell activation and preferential reconstitution of the peripheral CD4-I- T cell population with memory rather than naive cells. Antiviral Res. 1998a; 39: 163-173. Evans TG, Fitzgerald T, Gibbons DC, Keefer MC, Soucier H. Thl/Th2 cytokine responses following HfV-l immunization in séronégative volunteers. The AIDS Vaccine Evaluation Group. Clin.Exp.Immunol. 1998b; 111: 243-250. Fernandez V, Andersson J, Andersson U, Troye-Blomberg M. Cytokine synthesis analyzed at the single-cell level before and after revaccination with tetanus toxoid. Eur.J.Immunol. 1994; 24: 1808-1815. Fong L, Engleman EG. Dendritic cells in cancer immunotherapy. Annu.Rev.Immunol. 2000; 18: 245-273. Foster PS, Martinez-Moczygemba M, Huston DP, Corry DB. Interleukins-4, -5, and -13: emerging therapeutic targets in allergie disease. Pharmacol.Ther. 2002; 94: 253-264. Fryauff DJ, Church LW, Richards AL et al. Lymphocyte response to tetanus toxoid among Indonesian men immunized with tetanusdiphtheria during extended chloroquine or primaquine prophylaxis. J.Infect.Dis. 1997; 176: 1644-1648. Fujimoto T, Duda RB, Szilvasi A, Chen X, Mai M, O'Donnell MA. Streptococcal préparation OK-432 is a potent inducer of IL-12 and a T helpercell 1 dominant State. J.Immunol. 1997; 158: 5619-5626. Fujiwara M, Tsunoda R, Shigeta S, Yokota T, Baba M. Human follicular dendritic cells remain uninfected and capture human immunodeficiency virus type 1 through CD54-CD1 la interaction. J.Virol. 1999; 73: 3603-3607. Gajewski TF, Pinnas M, Wong T, Fitch FW. Murine Thl and Th2 clones proliferate optimally in response to distinct antigen-presenting cell populations. J.Immunol. 1991; 146: 1750-1758. Gause WC, Urban JF, Stadecker MJ. The immune response to parasitic helminths: insights from murine models. Trends Immunol. 2003; 24: 269-277. Geha RS, Schneeberger E, Rosen FS, Merler E. Interaction of human thymus-derived and non-thymus-derived lymphocytes in vitro. Induction of prolifération and antibody synthesis in B lymphocytes by a soluble factor released from antigen-stimulated T lymphocytes. J.Exp.Med. 1973; 138: 1230-1247. Geijtenbeek TB, Kwon DS, Torensma R et al. DC-SIGN, a dendritic cell-specific HfV-l-binding protein that enhances trans-infection of T cells. Cell 2000; 100: 587-597. Geretti AM, Dings ME, van EIs CA et al. Human immunodeficiency virus type 1 (HfV-l)—and Epstein-Barr virus— spécifie cytotoxic T lymphocyte precursors exhibit different kinetics in HfV-l-infected persons. J.Infect.Dis. 1996; 174: 34-45. Gerrard TL, Fauci AS. Activation and immunoregulation of antigen-specific human b lymphocyte responses: multifaceted rôle of the monocyte. J.Immunol. 1982; 128: 2367-2372. Gherardi RK. [Lessons from macrophagic myofasciitis: towards définition of a vaccine adjuvant-related syndrome]. Rev.Neurol.(Paris) 2003; 159: 162-164. Gilbert PB, Chiu YL, Allen M et al. Long-term safety analysis of préventive HfV-1 vaccines evaluated in AIDS vaccine évaluation group NlAlD-sponsored Phase I and II clinical trials. Vaccine 2003; 21: 2933-2947. 93 Glezen WP. Effect of maternai antibodies on the infant immune response. Vaccine 2003; 21: 3389-3392. Godefroy S, Goestch L, Plotnicky-Gilquin H el al. Immunization onto shaved skin with a bacterial enterotoxin adjuvant protects mice against respiratory syncytial virus (RSvÿ Vaccine 2003;21: 1665-1671. Golstein P, Ojcius DM, Young JD. Cell death mechanisms and the immune System. Immunol.Rev. 1991 ; 121: 29-65. Gompels M, Patterson S, Roberts MS, Macatonia SE, Pinching AJ, Knight SC. Increase in dendritic cell numbers, their fonction and the proportion uninfected during AZT therapy. Clin.Exp.lmmunol. 1998; 112: 347-353. Grassi F, Hosmalin A, Mcllroy D, Calvez V, Debre P, Autran B. Déplétion in blood CDl Ic-positive dendritic cells from HfV-infected patients. AIDS 1999; 13: 759-766. Graziosi C, Pantaleo G, Gantt KR el al. Lack of evidence for the dichotomy of THl and TH2 prédominance in HfV- infected individuals. Science 1994;265:248-252. Grewal IS, Borrow P, Pâmer EG, Oldstone MB, Flavell RA. The CD40-CD154 System in anti-infective host defense. Curr.Opin.Immunol. 1997; 9: 491^97. Gruters RA, Terpstra FG, De Jong R, Van Noesel CJ, van Lier RA, Miedema F. Sélective loss of T cell functions in different stages of HIV infection. Early loss of anti-CD3-induced T cell prolifération followed by decreased anti-CD3-induced cytotoxic T lymphocyte génération in AIDS- related complex and AIDS. Eur.J.Immunol. 1990; 20: 1039-1044. Gustafson GL, Rhodes MJ. Bacterial cell wall products as adjuvants: early interferon gamma as a marker for adjuvants that enhanee protective immunity. Res.Immunol. 1992; 143: 483-488. Gutheil WG, Subramanyam M, Flentke GR et al. Human immunodeficiency virus 1 Tat binds to dipeptidyl aminopeptidase fV (CD26): a possible mechanism for Tat's immunosuppressive activity. Proc.Natl.Acad.Sci.U.S.A 1994; 91: 6594-6598. Gutierrez-Tarango MD, Berber A. Safety and efficacy of two courses of OM-85 BV in the prévention of respiratory tract infections in children during 12 months. Chest 2001; 119: 1742-1748. Hancock GE, Heers KM, Pryharski KS, Smith JD, Tiberio L. Adjuvants recognized by toll-like receptors inhibit the induetion of polarized type 2 T cell responses by natural attaehment (G) protein of respiratory syncytial virus. Vaccine 2003; 21: 4348-4358. Hartmann G, Weiner GJ, Krieg AM. CpG DNA: a potent signal for growth, activation, and maturation of human dendritic cells, Proc.Natl.Acad.Sci.U.S.A 1999; 96: 9305-9310. Hawiger D, Inaba K, Dorsett Y et al. Dendritic cells induce peripheral T cell unresponsiveness under steady State conditions in vivo. J.Exp.Med. 2001; 194: 769-779. Hawkins LD, Ishizaka ST, McGuinness P et al. A novel class of endotoxin receptor agonists with simplifled structure, toll-like receptor 4dependent immunostimulatory action, and adjuvant activity. J.Pharmacol.Exp.Ther. 2002; 300: 655-661. Hellman J, Tehan MM, Warren HS. Murein lipoprotein, peptidoglycan-associated lipoprotéine and outer membrane protein A are présent in purified rough and smooth lipopolysaccharides. J.Infect.Dis. 2003; 188: 286-289. Hemmi H, Takeuchi O, Kawai T et al. A Toll-like receptor recognizes bacterial DNA. Nature 2000; 408: 740-745. Hofmann B, Lindhardt BO, Gerstoft J el al. Lymphocyte transformation response to pokeweed mitogen as a prédictive marker for development of AIDS and AIDS related symptoms in homosexual men with HIV antibodies. Br.Med.J.(Clin.Res.Ed) 1987; 295: 293-296. HogenEsch H. Mechanisms of stimulation of the immune response by aluminum adjuvants. Vaccine 2002; 20 Suppl 3: S34-S39. Holmes BJ, MacAry PA, Noble A, Kemeny DM. Antigen-specific CD8+ T cells inhibit IgE responses and interleukin-4 production by CD4+ T cells. Eur.J.Immunol. 1997; 27: 2657-2665. Holmgren J, Czerkinsky C, Eriksson K, Mharandi A. Mucosal immunisation and adjuvants: a brief overview of recent advances and challenges. Vaccine 2003; 21 Suppl 2: S89-S95. Hoischcr C, Atkinson R,\, Arendse B et al. A protective and agonistie funeliun oriL-12p40 in mycobacterial infection. J.lmmunol. 2001; 167: 6957-6966. Hunter RL. OverView of vaccine adjuvants: présent and future. Vaccine 2002; 20 Suppl 3: S7-I2. Imada M, Simons FE, Jay FT, HayGlass KT. Antigen mediated and polyclonal stimulation of human cytokine production elicit qualitatively different patterns of cytokine gene expression. Int.Immunol. 1995; 7: 229-237. 94 Ismaili J, Olislagers V, Poupot R, Fournie JJ, Goldman M. Human gamma delta T cells induce dendritic cell maturation. Clin.Immunol. 2002a; 103: 296-302. Ismaili J, Rennesson J, Aksoy E et al. Monophosphoryl lipid A activâtes both human dendritic cells and T cells. J.lmmunol. 2002b; 168: 926-932. Itoh T, Ueda Y, Okugawa K et al. Streptococcal préparation OK432 promotes functional maturation of human monocyte-derived dendritic cells. Cancer Immunol.Immunother. 2003; 52: 207-214. Jahn-Schmid B, Wiedermann U, Bohle B, Repa A, Kraft D, Ebner C. Oligodeoxynucleotides containing CpG motifs modulate the allergie TH2 response of BALB/c mice to Bet V 1, the major birch pollen allergen. J.Allergy Clin.Immunol. 1999; 104: 1015-1023. Jakobsen H, Jonsdottir I. Mucosal vaccination against encapsulated respiratory bacteria—new potentials for conjugate vaccines? Scand.J.Immunol. 2003; 58: 119-128. Janeway CA, Jr. The immune System evolved to discriminate infectious nonself from noninfectious self Immunol.Today 1992; 13: 11-16. Jankovic D, Kullberg MC, Hieny S, Caspar P, CoIIazo CM, Sher A. In the absence of IL-12, CD4(+) T cell responses to intracellular pathogens fail to default to a Th2 pattern and are host protective in an IL-10(-/-) setting. Immunity. 2002; 16: 429-439. Jankovic D, Liu Z, Cause WC. Thl- and Th2-cell commitment during infectious disease: asymmetry in divergent pathways. Trends Immunol. 2001;22:450-457. Jiao X, Lo-Man R, Winter N, Deriaud E, Gicquel B, Leclerc C. The shift of Thl to Th2 immunodominance associated with the chronicity of Mycobacterium bovis bacille Calmette-Guerin infection does not affect the memory response. J.lmmunol. 2003; 170: 1392-1398. Johnson GB, Brunn GJ, Tang AH, Platt JL. Evolutionary dues to the functions of the Toll-like family as surveillance receptors. Trends Immunol. 2003; 24: 19-24. Jouault T, Ibata-Ombetta S, Takeuchi O et al. Candida albicans phospholipomannan is sensed through toll-like receptors. J.Infect.Dis. 2003; 188: 165-172. Kabilan L, Apdersson G, Lolli F, Ekre HP, Olsson T, Troye-Blomberg M. Détection of intracellular expression and sécrétion of interferongamma at the single-cell level after activation of human T cells with tetanus toxoid in vitro. Eur.J.Immunol. 1990; 20: 1085-1089. Kaisho T, Akira S. Toll-like receptors as adjuvant receptors. Biochim.Biophys.Acta 2002; 1589: 1-13. Kalliomaki M, Salminen S, Poussa T, Arvilommi H, Isolauri E. Probiotics and prévention of atopie disease: 4-year follow-up of a randomised placebo-controlled trial. Lancet 2003; 361: 1869-1871. Kalos M. Tumor antigen-specific T cells and cancer immunotherapy: current issues and future prospects. Vaccine 2003 ; 21: 781 -786. Kanellos TS, Byarugaba DK, Russell PH, Howard CR, Partidos CD. Naked DNA when co-administered intranasally with heat-labile enterotoxin of Escherichia coli primes effectively for systemic B- and T-cell responses to the encoded antigen. Immunol.Lett. 2000; 74: 215220. Kantele A, Zivny J, Hakkinen M, Elson CO, Mestecky J. Differential homing commitments of antigen-specific T cells after oral or parentéral immunization in humans. J.lmmunol. 1999; 162: 5173-5177. Karhumaki E, Viljanen ME, Cottler-Fox M, Ranki A, Fox CH, Krohn KJ. An improved enrichment method for functionally competent, highly purified peripheral blood dendritic cells and its application to HfV- infected blood samples. Clin.Exp.Immunol. 1993; 91: 482-488. Katayama Y, Hotta H, Nishimura A, Tatsuno Y, Homma M. Détection of measles virus nucleoprotein mRNA in autopsied brain tissues. J.Gen.Virol. 1995; 76 ( Pt 12): 3201-3204. Keiso A, Graves P, Troutt AB, Francis K. Evidence for the stochastic acquisition of cytokine profile by CD4-t- T cells activated in a T helper type 2-like response in vivo. Eur.J.Immunol. 1995; 25: 1168-1175. Kensil CR. Saponins as vaccine adjuvants. Crit Rev.Ther.Drug Carrier Syst. 1996; 13: 1-55. Keul R, Roth M, Papakonstantinou E, Nauck M, Perruchoud AP, BInck LH. Induction of inlcrlcukin 6 and inlerleukin 8 expression by Broncho-Vaxom (OM-85 BV) via C-Fos/serum responsive élément. Thorax 1996; 51: 150-154. Klein SA, Dobmeyer JM, Dobmeyer TS et al. Démonstration of the Thl to Th2 cytokine shift during the course of HfV- 1 infection using cytoplasmic cytokine détection on single cell level by flow cytometry. AIDS 1997; 11: 1111-1118. Knight SC, Elsley W, Wang H. Mechanisms of loss of functional dendritic cells in HfV-1 infection. J.Leukoc.Biol. 1997; 62: 78-81. 95 Knutson ICL, Schiffman K, Disis ML, Immunization with a HER-2/neu helper peptide vaccine générâtes HER-2/neu CD8 T-cell immunity in cancer patients. J.Clin.Invest 2001 ; 107: 477-484. Koup RA, Safrit JT, Cao Y, Andrew, C.A. Temporal association of cellular immune responses with the initial control of viremia in primary human immunodeficiency virus type 1 syndrome. Jour virology 1994; 68: 46504655. Kundu SK., Merigan TC. Equivalent récognition of HIV proteins, Env, Gag and Pol, by CD4-I- and CD8+ cytotoxic T-lymphocytes. AIDS 1992; 6: 643-649. Kusakabe K, Xin KQ, Katoh H et ai. The riming ofGM-CSF expression plasmid administration influences the Thl/Th2 response induced by an HfV-t-specific DNA vaccine. J.lmmunol. 2000; 164: 3102-3111. Landay AL, Clerici M, Hashemi F, Kessler H, Berzofsky JA, Shearer GM. In vitro restoration of T cell immune fonction in human immunodeficiency virus-positive persons: effects of interleukin (IL)-12 and anti-IL-10. J.Infect.Dis. 1996; 173: 1085-1091. Lane HC, Depper JM, Greene WC, Whalen G, Waldmann TA, Fauci AS. Qualitative analysis of immune fonction in patients with the acquired immunodeficiency syndrome. Evidence for a sélective defect in soluble antigen récognition. N.Engl.J.Med. 1985; 313: 79-84, Langenkamp A, Messi M, Lanzavecchia A, Sallusto F. Kinetics of dendritic cell activation: impact on priming of THl, TH2 and nonpolarized T cells. Nat.Immunol. 2000; 1: 311-316. Langhoff E, Terwilliger EF, Bos HJ et al. Réplication of human immunodeficiency virus type 1 in primary dendritic cell cultures. Proc.Natl.Acad.Sci.U.S.A 1991; 88: 7998-8002. Lapatschek MS, Gilbert RL, Wagner H, Miethke T. Activation of macrophages and B lymphocytes by an oligodeoxynucleotide derived from an acutely pathogenic simian immunodeficiency vims. Antisense Nucleic Acid Drug Dev. 1998; 8: 357-370. Lapenta C, Santini SM, Logozzi M et al. Potent immune response against HfV-1 and protection from virus challenge in hu-PBL-SCID mice immunized with inactivated virus-pulsed dendritic cells generated in the presence of IFN-alpha. J.Exp.Med. 2003; 198: 361-367, Le Gros G, Ben Sasson SZ, Seder R, Finkelman FD, Paul WE. Génération of interleukin 4 (IL4)-producing cells in vivo and in vitro: IL-2 and IL4 are required for in vitro génération of IL4- producing cells. J.Exp.Med. 1990; 172: 921-929. Learmont JC, Geczy AF, Mills J et al. Immunologie and Virologie Status after 14 to 18 Years of Infection with an Attenuated Strain of HfVI - A Report from the Sydney Blood Bank Cohort. N Engl J Med 1999; 340: 1715-1722. Lederman HM, Williams PL, Wu JW et al. Incomplète immune reconstitution after initiation of highly active antirétroviral therapy in human immunodeficiency virus-infected patients with severe CD4+ cell déplétion. J.Infect.Dis. 2003; 188: 1794-1803. Lenschow DJ, Walunas TL, Bluestone JA. CD28/B7 System of T cell costimulation. Annu.Rev.Immunol. 1996; 14: 233-258. Letvin NL. Strategies for an HfV vaccine. J.Clin.Invest 2002; 110: 15-20. Liew FY, Millott SM, Schmidt JA. A répétitive peptide of Leishmania can activate T helper type 2 cells and enhance disease progression. J.Exp.Med. 1990; 172: 1359-1365. Liu MA. DNA vaccines: a review. J.Intem.Med. 2003; 253: 402410. Lore K, Betts MR, Brenchley JM et al. Toll-like receptor ligands modulate dendritic cells to augment cytomégalovirus- and HfV-1-spécifie T cell responses. J.lmmunol. 2003; 171: 43204328. Lore K, Larsson M. The rôle of dendritic cells in the pathogenesis of HfV-1 infection, APMIS 2003; 111: 776-788. Lorenz E, Mira JP, Frees KL, Schwartz DA. Relevance of mutations in the TLR4 receptor in patients with gram-negative septic shock. Arch.Intem.Med. 2002; 162: 1028-1032. Loza MJ, Perussia B. Peripheral immature CD2-/low T cell development from type 2 to type 1 cytokine production. J.lmmunol. 2002; 169: 3061-3068. Lu W, Wu X, Lu Y, Guo W, Andrieu JM, Therapeutic dendritic-cell vaccine for simian AIDS. Nat.Med. 2003; 9: 27-32. Lucey DR, Clerici M, Shearer GM. Type 1 and type 2 cytokine dysrégulation in human infections, neoplastic, and inflammatory diseases. Clin.Microbiol.Rev, 1996; 9: 532-562. Ludewig B, Holzmeister J, Gentile M et al. Réplication pattern of human immunodeficiency virus type 1 in mature Langerhans cells, J.Gen.Virol. 1995; 76 ( Pt 6): 1317-1325. 96 Lutz MB, Schuler G. Immature, semi-mature and fully mature dendritic cells: which signais induce tolérance or immunity? Trends Immunol. 2002;23:445-449. Macatonia SE, Gompels M, Pinching AJ, Patterson S, Knight SC. Antigen-presentation by macrophages but not by dendritic cells in human immunodefïciency virus (HIV) infection. Immunology 1992; 75; 576-581. Macatonia SE, Lau R, Patterson S, Pinching AJ, Knight SC. Dendritic cell infection, déplétion and dysfunction in HfV-infected individuals. Immunology 1990; 71: 38-45. MacDonald AJ, Duffy M, Brady MT et al. CD4 T helper type 1 and regulatory T cells induced against the same epitopes on the core protein in hepatitis C virus-infected persons. J.lnfect.Dis. 2002; 185; 720-727. Maestroni GJ, Losa GA. Clinieal and immunobiological effects of an orally administered bacterial extract. Int.J.Immunopharmacol. 1984; 6: 111-117. Maggi E, Giudizi MG, Biagiotti R et ai Th2-like CD8+ T eells showing B cell helper function and reduced cytolytic activity in human immunodefïciency virus type 1 infection. J.Exp.Med. 1994; 180:489-495. Maggi E, Manetti R, Annunziato F, Romagnani S. CD8+ T lymphocytes producing Th2-type cytokines (Tc2) in HfV-infected individuals. J.Biol.Regul.Homeost.Agents 1995; 9; 78-81. Maitra A, Sherriff A, Griffiths M, Henderson J. Pertussis vaccination in infancy and asthma or allergy in later childhood: birth cohort study. BMJ 2004; 328: 925-926. Manzel L, Strekowski L, Ismail FM, Smith JC, Macfarlane DE. Antagonism of immunostimulatory CpG-oligodeoxynucleotides by 4aminoquinolines and other weak bases; mechanistic studies. J.Pharmacol.Exp.Ther. 1999; 291: 1337-1347. Marchant A, Goldman M. OM-85 BV upregulates the expression of adhesion molécules on phagocytes through a CD 14-independent pathway. Int.J.Immunopharmacol. 1996; 18: 259-262. Markowitz N, Bebchuk JD, Abrams DI. Nadir CD4+ T cell count predicts response to subcutaneous recombinant interleukin-2. Clin.Infect.Dis. 2003; 37: el 15-el20. Marshall JD, Chehimi J, Gri G, Kostman JR, Montaner LJ, Trinchieri G. The interleukin-12-mediated pathway of immune events is dysfunctional in human immunodefïciency virus-infected individuals. Blood 1999; 94: 1003-1011. Martini F, Poccia F, Goletti D et al. Acute human immunodefïciency virus réplication causes a rapid and persistent impairment of Vgamma9Vdelta2 T cells in chronically infected patients undergoing structured treatment interruption. J.lnfect.Dis. 2002; 186: 847-850. McCarthy M. HfV vaccine fails in phase 3 trial. Lancet 2003; 361: 755-756. McCluskie MJ, Davis HL. CpG DNA is a potent enhancer of systemic and mucosal immune responses against hepatitis B surface antigen with intranasal administration to mice. J.Immunol. 1998; 161: 4463-4466. McGuirk P, McCann C, Mills KH. Pathogen-specific T regulatory 1 cells induced in the respiratory tract by a bacterial molécule that stimulâtes interleukin 10 production by dendritic cells: a novel strategy for évasion of protective T helper type 1 responses by Bordetella pertussis. J.Exp.Med. 2002; 195: 221-231. McGuirk P, Mills KH. Pathogen-specific regulatory T cells provoke a shift in the Thl/Th2 paradigm in immunity to infections diseases. Trends Immunol. 2002; 23: 450-455. Mcllroy D, Autran B, Clauvel JP, Oksenhendler E, Debre P, Hosmalin A. Low CD83, but normal MHC class II and costimulatory molécule expression, on spleen dendritic cells from HfV+ patients. AIDS Res.Hum.Retroviruses 1998; 14: 505-513. Mckenzie AN. Régulation of T helper type 2 cell immunity by interleukin-4 and interleukin-13. Pharmacol.Ther. 2000; 88: 143-151. McMichael AJ, Hanke T. HIV vaccines 1983-2003. Nat.Med. 2003; 9: 874-880. McWilliam ÀS, Nelson D, Thomas JA, Holt PG. Rapid dendritic cell recruitment is a hallmark of the acute inflammatory response at mucosal surfaces. J.Exp.Med. 1994; 179; 1331-1336. Memon SA, Moreno MB, Petrak D, Zacharchuk CM. Bcl-2 blocks glucocorti. J.Immunol. 1995; 155: 4644-4652. Meraldi V, Audran R, Romero JF el al. OM-174, a new adjuvant with a potential for human use, induces a protective response when administered with the synthetic C-terminal fragment 242-310 from the circumsporozoite protein of Plasmodium berghei. Vaccine 2003; 21: 2485-2491. Meyaard L, Hovenkamp E, Keet IP el al. Single cell analysis of IL-4 and IFN-gamma production by T cells from HfV-infected individuals: decreased IFN-gamma in the presence of preserved lL-4 production. J.Immunol. 1996; 157: 2712-2718. 97 Meyaard L, Schuitemaker H, Miedema F. T-cell dysfunction in HIV infection: anergy due to defective antigen- presenting cell function? Immunol.Today 1993; 14: 161-164. Miedema F, Petit AJ, Terpstra FG et al. Immunological abnormalities in human immunodeficiency virus (HfV)- infected asymptomatic homosexual men. HFV affects the immune System before CD4+ T helper cell déplétion occurs. J.Clin.lnvest 1988; 82: 1908-1914. Mittrucker HW, Kaufmann SH. Mini-review; Regulatory T cells and infection; suppression revisited. Eur.J.Immunol. 2004; 34: 306-312. Morelli AE, Thomson AW. Dendritic cells under the spell of prostaglandins. Trends Immunol. 2003; 24: 108-111. Mosmann TR, Cherwinski H, Bond MW, Giedlin MA, Goffman RL. Two types of murine helper T cell clone. I. Définition according to profiles of lymphokine activities and secreted proteins. J.Immunol. 1986; 136: 2348-2357. Mosmann TR, Schumacher JH, Street NF et al. Diversity of cytokine synthesis and function of mouse CD4+ T cells. Immunol.Rev. 1991; 123: 209-229. Moss RB, Diveley J, Jensen F, Carlo DJ. In vitro immune function after vaccination with an inactivated, gpl20-depleted HfV-l antigen with immunostimulatory oligodeoxynucleotides. Vaccine 2000; 18: 1081-1087. Musey L, Hughes J, Schacker T, Shea T, Corey L, McEIrath MJ. Cytotoxic-T-cell responses, viral load, and disease progression in early human immunodeficiency virus type 1 infection. N.Engl.J.Med. 1997; 337: 1267-1274. Nakamura T, Kamogawa Y, Bottomly K, Flavell RA. Polarization of IL-4- and IFN-gamma-producing CD4-t T cells following activation of naive CD4+ T cells. J.Immunol. 1997a; 158: 1085-1094. Nakamura T, Lee RK, Nam SY et al. Reciprocal régulation of CD30 expression on CD4-I- T cells by lL-4 and IFN-gamma. J.Immunol. 1997b; 158: 2090-2098. Nayak BP, Sailaja G, Jabbar AM. Enhancement of gpl20-speciflc immune responses by genetic vaccination with the human immunodeficiency virus type 1 envelope gene fused to the gene coding for soluble CTLA4. J.Virol. 2003; 77: 10850-10861. Nestle FO, Banchereau J, Hart D. Dendritic cells: On the move from bench to bedside. Nat.Med. 2001 ; 7: 761-765. Netea MG, van Deuren M, Kullberg BJ, Cavaillon JM, Van der Meer JW. Does the shape of lipid A détermine the interaction of LPS with Toll-like receptors? Trends Immunol. 2002; 23: 135-139. O'Neill LAJ. Toll-like receptor sinal transduction and the tailoring of innate immunity: a rôle for Mal? Trends Immunol. 2002; 23: 296-300. OTleill LAJ, Fitzgerald K, Bowie AG. The Toll-IL-1 receptor adaptor family grows to five members. Trends Immunol. 2003; 24: 287-290. Onier N, Hilpert S, Arnould L et al. Cure of colon cancer metastasis in rats with the new lipid A OM 174. Apoptosis of tumor cells and immunization of rats. Clin.Exp.Metastasis 1999a; 17; 299-306. Onier N, Hilpert S, Reveneau S et al. Expression of inducible nitric oxide synthase in tumors in relation with their régression induced by lipid A in rats. Int.J.Cancer 1999b; 81: 755-760. Orcel B, Delclaux B, Baud M, Derenne JP. Oral immunization with bacterial extracts for protection against acute bronchitis in elderly institutionalized patients tvith chronic bronchitis. Eur.Respir.J. 1994; 7: 446-452. Oxenius A, Price DA, Easterbrook PJ et al. Early highly active antirétroviral therapy for acute HfV-1 infection préservés immune function of CD8+ and CD4+ T lymphocytes. Proc.Natl.Acad.Sci.U.S.A 2000; 97: 3382-3387. Pajak B, Garze V, Davies G, Bauer J, Moser M, Chiavaroli C. The adjuvant OM-174 induces both the migration and maturation of murine dendritic cells in vivo. Vaccine 2003; 21: 836-842. Parronchi P, Brugnolo F, Annunziato F et al. Phosphorothioate oligodeoxynucleotides promote the in vitro development of human allergenspecific CD4-H T cells intoThl elïectors. J.Immunol. 1999; 163: 5946-5953. Parronchi P, Macchia D, Piccinni MP et al. Aile. Proc.Natl.Acad.Sci.U.S.A 1991; 88: 4538-4542. Patterson S, Robinson SP, English NR, Knight SC. Subpopulatiuns of peripheral blood dendritic cells show differenlial susceptibility to infection with a lymphotropic strain of HIV-1. Immunol.Lett. 1999; 66: 111-116. Paupe J. Immunotherapy with an oral bacterial extract (OM-85 BV) for upper respiratory infections. Respiration 1991 ; 58: 150-154. Pauwels RA, Buist AS, Ma P, Jenkins CR, Hurd SS. Global strategy for the diagnosis, management, and prévention of chronic obstructive pulmonary disease: National Heart, Lung, and Blood bstitute and World Health Organization Global Initiative for Chronic Obstructive Lung Disease (GOLD): executive summary. Respir.Care 2001 ; 46: 798-825. 98 Pearce EJ, Caspar P, Grzych JM, Lewis FA, Sher A. Downregulation of Thl cytokine production accompanies induction of Th2 responses byaparasitic helminth, Schistosoma mansoni. J.Exp.Med. 1991; 173: 159-166. Pearce JE, Reiner SL. Induction of Th2 responses ininfectious diseases. Current Opinion in Immunology 1995; 7: 497-504. Persing DH, Coler RN, Lacy MJ el al. Taking toll: lipid A mimetics as adjuvants and immunomodulators. Trends Microbio. 2002; 10: S32S37. Perussia B, Loza MJ. Linear '2-0-1' lymphocyte development: hypothèses on cellular bases for immunity. Trends Immunol. 2003; 24: 235241. Pessey JJ, Megas F, Arnould B, Baron-Papillon F. Prévention of Récurrent Rhinopharyngitis in At-Risk Children in France : A CostEffectiveness Model for a Nonspecific Immunostimulating Bacterial Extract (OM-85 BV). Pharmacoeconomics. 2003; 21: 1053-1068. Pfeiffer C, Stein J, Southwood S, Ketelaar H, Sette A, Bottomly K. Altered peptide ligands can control CD4 T lymphocyte différentiation in vivo. J.Exp.Med. 1995; 181: 1569-1574. Pichichero ME, Deloria MA, Rennels MB et al. A safety and immunogenicity comparison of 12 acellular pertussis vaccines and one wholecell pertussis vaccine given as a fourth dose in 15- to 20-month-old children. Pediatrics 1997; 100: 772-788. Pichichero ME, Edwards KM, Anderson EL et al. Safety and immunogenicity of six acellular pertussis vaccines and one whole-cell pertussis vaccine given as a fifth dose in four- to six-year-old children. Pediatrics 2000; 105: el 1. Picker U, Singh MK, Zdraveski Z et al. Direct démonstration of cytokine synthesis heterogeneity among human memory/effector T cells by flow cytometry. Blood 1995; 86: 1408-1419. Pido-Lopez J, Burton C, Hardy G et al. Thymie output during initial highly active antirétroviral therapy (HAART) and during HAART supplémentation with interleukin 2 and/or with HfV type 1 immunogen (Remune). AIDS Res.Hum.Retroviruses 2003; 19: 103-109. Pien GC, Nguyen KB, Malmgaard L, Satoskar AR, Biron CA. A unique mechanism for innate cytokine promotion of T cell responses to viral infections. J.Immunol. 2002; 169: 5827-5837. Pizza M, Giuliani MM, Fontana MR et al. Mucosal vaccines: non toxic dérivatives of LT and CT as mucosal adjuvants. Vaccine 2001; 19: 2534-2541. Plotkin SA, Orenstein WA, Offit PA. Vaccines. Philadelphia: Saunders, 2002. Pochard P, Gosset P, Grangette C et al. Lactic acid bacteria inhibit TH2 cytokine production by mononuclear cells from allergie patients. J.AIlergy Clin.Immunol. 2002; 110: 617-623. Pôles MA, Barsoum S, Yu W et al. Human immunodeficiency virus type 1 induces persistent changes in mucosal and blood gammadelta T cells despite suppressive therapy. J.Virol. 2003; 77: 10456-10467. Polla BS, Baladi S, Fuller K, Rook G. Presence of hsp65 in bacterial extracts (OM-89): a possible mediator of orally-induced tolérance? Experientia 1995; 51: 775-779. Portielje JL, Gratama JW, Van Ojik HL, Stoter G, Kruit WL. IL-12: a promising adjuvant for cancer vaccination. Cancer Immunol.Immunother. 2003; 52: 133-144. Przetak M, Chow J, Cheng H, Rose J, Hawkins LD, Ishizaka ST. Novel synlhetic LPS receptor agonists boost systemic and mucosal antibody responses in mice. Vaccine 2003; 21: 961-970. Pulendran B, Palucka K, Banchereau J. Sensing pathogens and tuning immune responses. Science 2001; 293: 253-256. Quezada A, Maggi L, Perez MA, Rodriguez J. Effect of bacterial antigen lysate on IgG and IgA levels in children with récurrent infections and hypogammaglobulinemia. J.Investig.Allergol.Clin.Immunol. 1999; 9: 178-182. Reis e Sousa, Hieny S, Scharton-Kersten T et al. In vivo microbial stimulation induces rapid CD40 ligand-independent production of interleukin 12 by dendritic cells and their redistribution to T cell areas. J.Exp.Med. 1997; 186: 1819-1829. Riü-Navarru BE, Luis Sienia-Monge JJ, Berbcr A, Turrcs-AlcatUara S, Avila-Castanon L, Gomez-Barreto D. Use of OM-85 BV in children suffering from récurrent respiratory tract infections and subnormal IgG subclass levels. Allergol.Immunopathol.(Madr.) 2003; 31:7-13. Robbins GK, Addo MM, Troung H et al. Augmentation ofHfV-1-spécifie T helper cell responses in chronic HfV-l infection by therapeutic immunization. AIDS 2003; 17: 1121-1126. Robert C, Kupper TS. Inflammatory skin diseases, T cells, and immune surveillance. N.Engl.J.Med. 1999; 341: 1817-1828. 99 Robinson HL, Montefiori DC, Johnson RP et al. Neutralizing antibody-independent containment of immunodeficiency virus challenges by DNA priming and recombinant pox virus booster immunizations. Nat.Med. 1999; 5: 526-534. Robinson TM, Nelson RG, Boyer JD. Parasitic infection and the polarized Th2 immune response can alter a vaccine-induced immune response. DNA Cell Biol. 2003; 22: 421-430. Rocken M, Muller KM, Saurat JH et al. Central rôle for TCR/CD3 ligation in the différentiation of CD4+ T cells toward A Th 1 or Th2 functional phenotype. J.Immunol. 1992a; 148: 47-54. Rocken M, Saurat JH, Hauser C. A common precursor for CD4+ T cells producing lL-2 or IL-4, J.Immunol. 1992b; 148: 1031-1036, Rodriguez A, Troye-Blomberg M, Lindroth K, Ivanyi J, Singh M, Fernandez C. B- and T-cell responses to the mycobacterium surface antigen PstS-1 in the respiratory tract and adjacent tissues. Rôle of adjuvants and routes of immunization. Vaccine 2003; 21: 458-467. Romagnani S. Human THl and TH2 subsets: doubt no more. Immunol.Today 1991; 12: 256-257. Rosenberg ES, Billingsley JM, Caliendo AM et al. Vigorous HfV-1-spécifie CD4+ T cell responses associated with control of viremia. Science 1997; 278: 1447-1450. Rubin RL, Tang FL, Lucas AH, Spiegelberg HL, Tan EM. IgG subclasses of anti-tetanus toxoid antibodies in adult and newbom normal subjects and in patients with systemic lupus erythematosus, Sjogren's syndrome, and drug-induced autoimmunity. J.Immunol. 1986; 137: 2522-2527. Russell JH. Activation-induced death of mature T cells in the régulation of immune responses. Curr.Opin.Immunol, 1995; 7: 382-388. Salk J, Bretscher PA, Salk PL, Clerici M, Shearer GM. A strategy for prophylactic vaccination against HfV. Science 1993; 260: 1270-1272. Sallusto F, Lenig D, Forster R, Lipp M, Lanzavecchia A. Two subsets of memory T lymphocytes with distinct homing potentials and effector functions. Nature 1999; 401: 708-712. Sander B, Skansen-Saphir U, Damm O, Hakansson L, Andersson J, Andersson U. Sequential production of Thl and Th2 cytokines in response to live bacillus Calmette-Guerin. Immunology 1995; 86: 512-518. Sasaki S, Sumino K, Hamajima K et al. Induction of systemic and mucosal immune responses to human immunodeficiency virus type 1 by a DNA vaccine formulated with QS-21 saponin adjuvant via intramuscular and intranasal routes. J.Virol. 1998; 72: 4931-4939. Sawczenko A, Sandhu BK, Logan RF et al. Prospective survey of childhood inflammatory bowel disease in the British Isles. Lancet 2001; 357: 1093-1094. Schaad UB, Mutterlein R, Goffin H. Immunostimulation with OM-85 in children with récurrent infections of the upper respiratory tract: a double-blind, placebo-controlled multicenter study. Chest 2002; 122:2042-2049. Schmidhammer S, Ramoner R, Holtl L, Bartsch G, Thumher M, Zelle-Rieser C. An Escherichia coli-based oral vaccine against urinary tract infections potently activâtes human dendritic cells. Urology 2002; 60: 521-526. Schmitz M, Bomhauser M, Ockert D, Rieber EP. Cancer immunotherapy: novel strategies and clinical expériences. Trends Immunol. 2002; 23: 428-429. Schuler G, Schuler-Thumer B, Steinman RM. The use of dendritic cells in cancer immunotherapy. Curr.Opin.Immunol. 2003; 15: 138-147. Sedelmeier EA, Bessler WG. Biological activity of bacterial cell-wall components: immunogenicity of the bacterial extract OM-89. Immunopharmacology 1995; 29; 29-36. Seder RA, Grabstein KH, Berzofsky JA, McDyer JF. Cytokine interactions in human immunodeficiency virus-infected individuals; rôles of interleukin (IL)-2, lL-12, and IL-15. J.Exp.Med. 1995; 182: 1067-1077. Seder RA, Hill AV. Vaccines against intracellular infections requiring cellular immunity. Nature 2000; 406: 793-798. Seder RA, Paul WE. Acquisition of lymphokine-producing phenotype by CD4+ T cells. Annu.Rev.Immunol. 1994; 12: 635-673. Seder RA, Paul WE, Dvorak AM et al. Mouse splenic and bone marrow cell populations lhat express high- affinity Fc epsilon receptors and producc interleukin 4 are highly enriched in basophils. Proc.Natl.Acad.Sci.U.S.A 1991 ; 88: 2835-2839. Sester DP, Stacey KJ, Sweet MJ, Beasley SJ, Cronau SL, Hume DA. The actions of bacterial DNA on murine macrophages. J.Leukoc.Biol. 1999;66:542-548. Seydel U, Hawkins L, Schromm AB et al. The generalized endotoxic principle. Eur.J.Immunol. 2003; 33: 1586-1592. 100 Seydel U, Labischinski H, Kastowsky M, Brandenburg K. Phase behavior, supramolecular structure, and molecular conformation of lipopolysaccharide. Immunobiology 1993; 187: 191-211. Shearer GM, Bernstein DC, Tung KS et al. A model for the sélective loss of major histocompatibility complex self- restricted T cell immune responses during the development of acquired immune deficiency syndrome (AIDS). J.Immunol. 1986; 137: 2514-2521. Shedlock DJ, Shen H. Requirement for CD4 T cell help in generating functional CD8 T cell memory. Science 2003; 300: 337-339. Shi Y, HogenEsch H, Regnier FE, Hem SL. Détoxification of endotoxin by aluminum hydroxide adjuvant. Vaccine 2001 ; 19: 1747-1752. Shimizu K, Fields RC, Giedlin M, Mule JJ. Systemic administration of interleukin 2 enhances the therapeutic efficacy of dendritic cell-based tumor vaccines. Proc.Natl.Acad.Sci.U.S.A 1999; 96: 2268-2273. Shiver JW, Fu TM, Chen L et al. Replication-incompelent adénoviral vaccine vector elicits effective anti-immunodeficiency-virus immunity. Nature 2002; 415: 331-335. Sieg SF, Bazdar DA, Lederman MM. Impaired TCR-mediated induction of Ki67 by naive CD4+ T cells is only occasionally corrected by exogenous lL-2 in HfV-1 infection. J.Immunol. 2003; 171: 5208-5214. Siegrist CA. Mechanisms by which maternai antibodies influence infant vaccine responses: review of hypothèses and définition of main déterminants. Vaccine 2003; 21: 3406-3412. Singh M, O'Hagan D. Advances in vaccine adjuvants. Nat.Biotechnol. 1999; 17: 1075-1081. Singh N, Bhatia S, Abraham R et al. Modulation of T cell cytokine profiles and peptide-MHC complex availability in vivo by delivery to scavenger receptors via antigen maleylation. J.Immunol. 1998; 160: 4869-4880. Smith PD, Meng G, Salazar-Gonzalez JF, Shaw GM. Macrophage HfV-1 infection and the gastrointestinal tract réservoir. J.Leukoc.Biol. 2003; 74: 642-649. Sousa AE, Chaves AF, Doroana M, Antunes F, Victorino RM. Early réduction of the over-expression of CD40L, 0X40 and Fas on T cells in HfV-1 infection during triple anti-retroviral therapy: possible implications for lymphocyte traffic and functional recovery. Clin.Exp.Immunol. 1999; 116: 307-315. Spellberg B, Edwards JE, Jr. Type 1/Type 2 immunity in infections diseases. Clin.Infect.Dis. 2001 ; 32: 76-102. Steinman RM, Germain RN. Antigen présentation and related immunological aspects of HfV-1 vaccines. AIDS 1998; 12 Suppl A: S97-112. Steinman RM, Inaba K. Myeloid dendritic cells. J.Leukoc.Biol. 1999; 66: 205-208. Steinman RM, Pack M, Inaba K. Dendritic cells in the T-cell areas of lymphoid organs. Immunol.Rev. 1997; 156: 25-37. Steinman RM, Pope M. Exploiting dendritic cells to improve vaccine efficacy. J.Clin.lnvest 2002; 109: 1519-1526. Stene LC, Nafstad P. Relation between occurrence of type 1 diabètes and asthma. Lancet 2001 ; 357: 607-608. Stordeur P, Zhou L, Byl B et al. Immune monitoring in whole blood using real-time PCR. J.Immunol.Methods 2003; 276: 69-77. Strasser A. Apoptosis. Death of a T cell. Nature 1995; 373: 385-386. Strasser A, Harris AW, Huang DC, Krammer PH, Cory S. Bcl-2 and Fas/APO-1 regulate distinct pathways to lymphocyte apoptosis. EMBO J. 1995; 14:6136-6147. Suhrbier A, Linn ML. Suppression of antiviral responses by antibody-dependent enhancement of macrophage infection. Trends Immunol. 2003; 24: 165-168. Sun JC, Bevan MJ. Defective CD8 T cell memory following acute infection without CD4 T cell help. Science 2003; 300: 339-342. Suss G, Shortman K. A subclass of dendritic cells kills CD4 T cells via Fas/Fas-ligand-induced apoptosis. J.Exp.Med. 1996; 183: 1789-1796. Thoelen S, Van Damme P, Mathci C et al. Safety and immunogenicity of a hepalitis B vaccine formulated with a novel adjuvant System. Vaccine 1998; 16: 708-714. Tielemans C, Gastaldello K, Husson C et al. Efficacy of oral immunotherapy on respiratory infections in hemodialysis patients: a doubleblind, placebo-controlled study. Clin.Nephrol. 1999; 51: 153-160. Torres BA, Perrin GQ, Mujtaba MG, Subramaniam PS, Anderson AJC, Johnson HM. Superantigen enhancement of spécifie immunity: antibody production and signaling pathways. J.Immunol. 2002; 169: 2907-2914. 101 Tough DF, Sprent J. Viruses and T cell turnover: evidence for bystander prolifération. Immunol.Rev. 1996; 150: 129-142. Triantafilou M, Triantafilou K. Lipopolysaccharide récognition: CD14, TLRs and the LPS-activation cluster. Trends Immunol. 2002; 23: 301-304. Trinchieri G. lnterleukin-12 and the régulation of innate résistance and adaptive immunity. Nat.Rev.Immunol. 2003; 3: 133-146. Uherova P, Connick E, MaWhinney S, Schlichtemeier R, Schooley RT, Kuritzkes DR. In vitro effect of interleukin-I2 on antigen-specific lymphocyte proliférative responses from persons infected with human immunodeficiency virus type 1. J.Infect.Dis. 1996; 174: 483-489. Underhill DM, Ozinsky A. Toll-like receptors: key mediators of microbe détection. Curr.Opin.Immunol. 2002; 14: 103-110. van der Ley P, Steeghs L, Hamstra HJ, ten Hove J, Zomer B, van Alphen L. Modification of lipid A biosynthesis in Neisseria meningitidis IpxL mutants: influence on lipopolysaccharide structure, toxicity, and adjuvant activity. Infect.Immun. 2001; 69: 5981-5990. Via CS, Tsokos GC, Stocks NI, Clerici M, Shearer GM. Human in vitro allogeneic responses. Démonstration of three pathways of T helper cell activation. J.Immunol. 1990; 144: 2524-2528. Wang Y, Kelly CG, Singh M et al. Stimulation of Th 1-polarizing cytokines, C-C chemokines, maturation of dendritic cells, and adjuvant function by the peptide binding fragment of beat shock protein 70. J.Immunol. 2002; 169: 2422-2429. Weaver CT, Hawrylowicz CM, Unanue ER. T helper cell subsets require the expression of distinct costimulatory signais by antigenpresenting cells. Proc.Natl.Acad.Sci.U.S.A 1988; 85: 8181-8185. Weber JS, Mule JJ. How much help does a vaccine-induced T-cell response need? J.Clin.Invest 2001 ; 107: 553-554. Wendling U, Farine JC. Oral administration of HSP-containing E. coli extract OM-89 has suppressive effects in autoimmunity. Régulation of autoimmune processes by modulating peripheral immunity towards hsp's? Biotherapy 1998; 10: 223-227. WHO Vaccine Safety Advisory Committee. WHO Vaccine Safety Advisory Committee. Macrophagic myofasciitis and aluminiumcontaining vaccines. Wkly Epidemiol Rec. 1999; 41: 338-340. Wild J, Grusby MJ, Schirmbeck R, Reimann J. Priming MHC-l-restricted cytotoxic T lymphocyte responses to exogenous hepatitis B surface antigen is CD4-I- T cell dépendent. J.Immunol. 1999; 163: 1880-1887. Wybran J, Libin M, Schandene L. Activation of natural killer cells and cytokine production in man by bacterial extracts. Immunopharmacol.lmmunotoxicol. 1989; 11: 17-32. Wynn TA. IL-13 effector functions. Annu.Rev.Immunol. 2003; 21: 425-456. Xu-Amano J, Kiyono H, Jackson RJ et al. Helper T cell subsets for immunoglobulin A responses: oral immunization with tetanus toxoid and choiera toxin as adjuvant selectively induces Th2 cells in mucosa associated tissues. J.Exp.Med. 1993; 178: 1309-1320. Yamamura M, Uyemura K, Deans RJ et al. Defining protective responses to pathogens: cytokine profiles in leprosy lésions. Science 1991 ; 254: 277-279. Yasutomi Y, Reimann KA, Lord CI, Miller MD, Letvin NL. Simian immunodeficiency virus-specific CD8-r lymphocyte response in acutely infected rhésus monkeys. J.Virol. 1993; 67: 1707-1711. Yoshimoto T, Paul WE. CD4pos, NKl.lpos T cells promptly produce interleukin 4 in response to in vivo challenge with anti-CD3. J.Exp.Med. 1994; 179: 1285-1295. Zelle-Rieser C, Ramoner R, Bartsch G, Thumher M. A clinically approved oral vaccine against pneumotropic bacteria induces the terminal maturation of CD83-T immunostimulatory dendritic cells. Immunol.Lett. 2001 ; 76: 63-67. Zhou S, Liao X, Li X, Deng X, Li H. Poly-D,L-lactide-co-poly(ethylene glycol) microspheres as potential vaccine delivery Systems. J.Control Release 2003; 86: 195-205. Zinkemagel RM. On natural and artifîcial vaccinations. Annu.Rev.Immunol. 2003; 21: 515-546. Zou W, Duiioust A, Fior R et al. Increased f-helper-type 2 cytokine production in chrunic HIV infection is due lo interleukin (IL)-13 rallier than lL-4. AIDS 1997; 11:533-534. 102 Deuxième partie : Thèse annexe Comment maîtriser la transmission à l’hôpital du staphylocoque doré résistant à la méthicilline (MRSA). 103 1. Résumé Le staphylocoque doré résistant à la méthicilline (methicillin résistant Staphylococcus aureus - MRSA) est endémique dans de nombreux hôpitaux et institutions de soins chroniques. Il y est responsable d’un nombre élevé d’infections, elles-mêmes associées à une morbidité et une mortalité importantes [Cosgrove et al. 2003], Les facteurs favorisant la colonisation d’un patient par le MRSA comprennent notamment une antibiothérapie préalable et la présence de maladies ou de plaies chroniques [Rubinovitch and Pittet 2001]. Le contrôle de la transmission du MRSA vise à contenir la dissémination au départ du porteur, mais les mesures préventives sont d’efficacité et de niveau d’évidence variables [Marshall et al. 2004]. Notre hypothèse est que l’on pourrait réduire cette transmission en complétant les mesures de prévention par une prophylaxie spécifique proposée aux patients à risque d’acquérir le MRSA et hospitalisés dans des unités à prévalence élevée. Cette hypothèse repose sur l’expérience acquise à l’Hôpital Erasme. L’administration systématique aux patients hospitalisés en soins intensifs d’une prophylaxie associant mupirocine intra-nasale et toilette à l’aide d’un savon désinfectant a été accompagnée d’une réduction de l’incidence d’acquisition nosocomiale d’environ 50%. L’utilisation large de mupirocine est associée à l’émergence de MRSA résistant à ce produit, ce qui justifie de cibler au mieux les indications tant thérapeutiques que prophylactiques de son usage. La démonstration de l’efficacité et de la sécurité de ce schéma de prophylaxie dans un cadre plus large nécessite dans un premier temps que nous déterminions le niveau de risque au-delà duquel la probabilité d’acquisition du MRSA est suffisante pour justifier les mesures prophylactiques. Ce niveau de risque doit intégrer les risques d’acquisition liés au patient et ceux liés à l’environnement hospitalier. Dans un second temps, nous évaluerons l’effet de la prophylaxie limitée aux patients à haut risque séjournant dans des unités dans lesquelles le risque de transmission est élevé, dans le cadre d’une étude contrôlée en cross-over. Nous mesurerons l’impact de cette prophylaxie sur l’incidence d’acquisition nosocomiale et d’infections à MRSA ainsi que sur l’évolution du taux de résistance des MRSA à la mupirocine. Les facteurs suivants devront être également mesurés afin d’en contrôler l’effet sur l’incidence d’acquisition de MRSA pendant l’investigation : la prévalence du MRSA dans l’unité de soins, la quantité et la nature des antibiotiques prescrits dans l’unité, l’observance des précautions standards (hygiène des mains) et additiormelles (isolements), ainsi que des indicateurs d’activité des unités concernées. 104 2. Références Cosgrove SE, Sakoulas G, Perencevich EN, Schwaber MJ, Karchmer AW, Carmeli Y. Comparison of mortality associated with methicillin-resistant and methicillin-susceptible Staphylococcus aureus bacteremia: a metaanalysis. Clin.Infect.Dis. 2003; 36: 53-59. Marshall C, Wesselingh S, McDonald M, Spelman D. Control of endemic MRSA-what is the evidence? A Personal view. J.Hosp.Infect. 2004; 56: 253-268. Rubinovitch B, Pittet D. Screening for methicillin-resistant Staphylococcus aureus in the endemic hospital: what hâve we leamed? J.Hosp.Infect. 2001; 47: 9-18. 105 Annexe - Curriculum vitae abrégé ADRESSE PROFESSIONNELLE : Unité d’Epidémiologie et d’Hygiène Hospitalière, Hôpital Erasme 808, Route de Lennik ,1070 Bruxelles tél : 02/555 6643 fax : 02/555 3912 E mail : [email protected] Etudes universitaires Docteur en Médecine, Chirurgie et Accouchements, ULB, 1986. grande distinction Licence Spéciale en Médecine Interne, ULB, 1991 : grande distinction. Certificat Complémentaire en Hygiène Hospitalière: ULB, 1991. Certificat de Compétence particulière en maladies infectieuses ULB, 1994, la plus grande distinction Diplôme d’Etudes Approfondies en Sciences de la Santé, ULB, 2003 Prix et bourses - Prix de la Société Belge d'infectiologie et de Microbiologie Clinique, 1994. Bourses de la Fondation Erasme en 1994 et 1995. Educational Grant of MSD international, 1995. Situation actuelle Chef de Clinique adjoint, adjoint à la direction médicale en tant que médecin hygiéniste responsable de l’Unité d’Epidémiologie et d’Hygiène Hospitalière depuis octobre 1998. Consultant à la Clinique des Maladies Infectieuses depuis 1998. Publications Auteur ou coauteur de 34 publications, 4 chapitres de livres, et plus de 60 communications internationales. 106