LES
ORCHIDÉES
DU
PAIYS
MESSIN
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L'Orchis
mâle à l'épi allongé est très fréquent dans les bois
des collines de la rive gauche. Prenons la direction de Scy et gra-
vissons les flancs du Saint-Quentin jusqu'aux glacis du fort. Après
avoir reconnu les deux stations de
Buis
qui avaient tant intéressé
M.
le conservateur Noël, nous atteignons le col de Plappeville, et
de là, sur les coteaux herbeux jusqu'à Châtel-Saint-Germain, par-
tons à la recherche de l'Orchis pyramidal, qui n'est pas rare dans
le
Pays messin. Ses fleurs, d'un
pourpre
vif, odorantes, sont en épi
court globuleux, très caractéristique. Leur long éperon reçoit la
visite de la trompe d'un papillon Acontia qui se garnira des pol-
linies
et
prendra
un curieux aspect. On l'appelait autrefois la
«.
maladie des cornes ». On
peut
répéter le phénomène à l'aide d'un
crin de Florence.
L'Orchis
singe est assez commun aux lisières des bois et sur
les
coteaux de Lorry, Saulny, Châtel, Vaux, Rozérieulles, Novéant.
Chaque fleur, finement mouchetée de rose, rappelle très curieuse-
ment l'aspect d'un petit singe suspendu. La grappe s'épanouit du
sommet à la base de la hampe, qui est haute de 30 à 40 centimètres.
L'Orchis
militaire fleurit au contraire de bas en
haut.
Il se
rencontre également au bois de Châtel, à Rozérieulles, à Vaux, dans
la
vallée de la Mance, dans la montée d'Ancy à la Croix Saint-
Clément. Cette
jolie
Orchidée, assez commune,
répandue
dans le
Pays messin, est facilement reconnaissable à son casque rose cendré,
légèrement
lilacé,
et à son lobe médian fendu.
L'Orchis
à deux feuilles est fréquent dans les bois ombragés
d'Ars, de Moyeuvre, Neufchef et sur le versant est du Saint-Quentin.
Son
éperon arqué, très long et étroit, est visité par la trompe des
Sphinx
crépusculaires. Ses fleurs blanches, légèrement verdâtres,
sont odorantes; elles exhalent, surtout le soir, une odeur douce et
agréable de fleur d'oranger. Il en est de même de l'Orchis mou-
cheron, qui est encore une fort belle espèce.
Elle
se rencontre dans
les
mêmes stations que l'Orchis singe et l'Orchis militaire, mais elle
fleurit un peu plus tard (fin juin-début juillet) ; les fleurs, petites,
sont d'un beau rose tendre ou violettes purpurines, et l'éperon est
beaucoup plus long que l'ovaire.
L'Orchis
pourpre, de grande taille, pouvant atteindre 80 centi-
mètres de hauteur, est, si je puis dire, la « reine de nos Orchidées
indigènes ». Sa hampe porte des fleurs pourprées piquetées de
points plus foncés. Assez
répandu
dans les bois des environs de