GLOSSAIRE DU RISQUE SISMIQUE ALÉA SISMIQUE L'analyse de l'aléa sismique étudie l'occurrence des tremblements de terre et les mouvements forts du sol qui en découlent. On distingue en général deux approches distinctes : l'analyse probabiliste de l'aléa sismique (en anglais PSHA pour Probabilistic Seismic Hazard Analysis) et l'approche déterministe. Ces deux approches sont complémentaires et sont souvent utilisées ensemble. L'approche déterministe permet de faire des études de scénario quand la plupart des paramètres du problème sont fixés. En pratique, elle permet de répondre à des demandes du type : « Quelles seraient les accélérations du sol attendues à Sion dans le cas d'un séisme de magnitude 6 sur la Faille su Simplon? ». La réponse à cette question se base souvent sur les connaissances acquises grâce à la sismicité historique. Si le scénario est inédit et n'a pas de réponse dans les bases de données, alors une simulation numérique du problème est requise. L'approche probabiliste fait intervenir la notion de temps et d'occurrence. Elle nécessite la connaissance de la variation du taux de sismicité sur le territoire. La demande typique est la suivante : « Quelles sont les chances de dépasser une accélération du sol de 2 m.s-2 à Sion dans les 50 prochaines années ? ». Cette approche permet aussi de réaliser une carte de l'aléa sismique quand la question est légèrement modifiée : « Quelle est l'accélération du sol en ce point ayant 10% de chance d'être dépassé dans les 50 prochaines années ? ». ÉPICENTRE Lors d'un séisme, on désigne par épicentre la projection en surface de la nucléation de la rupture ou hypocentre. Le travail consistant à déterminer la position du séisme s'appelle localisation. EFFET DE SITE L’effet de site correspond à une amplification locale des secousses sismiques. Trois cas sont classiques : a. la présence de sédiments lâches amplifiant les ondes ; b. l’existence d’une vallée comblée par des sédiments, où les ondes sont réfléchies ; c. une topographie accidentée. Exemples a) et c) d’amplification locale des séismes. (source : « Guide de construction parasismique », CREALP, 2000) FAILLE Les failles sont des discontinuités de la croûte terrestre qui permettent des déplacements relatifs des masses rocheuses. Toutes les failles ne sont pas le siège de mouvements. Les failles ont toutes les orientations possibles (horizontales, verticales, légèrement inclinées, raides). Leur dimension varie de quelques centimètres à plusieurs milliers de kilomètres. HYPOCENTRE Lors d’un séisme, on désigne par hypocentre le point de départ de la rupture sismique sur la faille. La projection de l’hypocentre sur la surface terrestre s'appelle l’épicentre. INTENSITÉ Valeur comprise entre I et XII que l’on assigne aux effets d’un tremblement de terre en se référant à une échelle donnée. L’intensité dépend notamment de la distance à l’épicentre, de la profondeur de l’hypocentre et du comportement sismique du sous-sol local. Plus les effets sont importants, plus l’intensité est élevée. Une intensité se réfère toujours à un périmètre donné (village, ville, région). « LIGNES DE VIE » Les « lignes de vie » (« lifelines ») sont des ouvrages d’infrastructure utilisés par une nombreuse communauté ou placés à son service. Leur défaillance peut avoir de graves conséquences pour cette communauté. Les « lignes de vie » se subdivisent en objets localisés (stations d’épuration des eaux usées, centraux téléphoniques,…) et en ouvrages linéaires (routes, réseau électriques, réseau d’approvisionnement en eau,… ). Certaines « lignes de vie » jouent un rôle crucial pendant et après un tremblement de terre, notamment en ce qui concerne les secours, la lutte contre le feu et le rétablissement de l’économie. MAGNITUDE La magnitude est une mesure de la quantité d’énergie libérée à l’hypocentre d’un tremblement de terre. Elle est déterminée au moyen de sismogrammes. ONDE SISMIQUE Les ondes sismiques sont habituellement produites lorsque des roches souterraines se détendent en se déplaçant de manière saccadée le long d’une zone de faille. Elles sont plus rarement générées par d’autres phénomènes naturels tels que volcanisme ou effondrement de cavités naturelles ou artificiels (minage). ONDES P Les ondes P ou ondes primaires appelées aussi ondes de compression ou ondes longitudinales. Le déplacement du sol qui accompagne leur passage se fait par des dilatations et des compressions successives. Elles se déplacent parallèlement à la direction de propagation de l'onde. Ce sont les plus rapides (6 km.s-1 près de la surface) et donc les premières à être enregistrées sur les sismogrammes. Elles sont responsables du grondement sourd que l'on peut entendre au début d'un tremblement de terre. ONDES S Les ondes S ou ondes secondaires appelées aussi ondes de cisaillement ou ondes transversales. À leur passage, les mouvements du sol s'effectuent perpendiculairement au sens de propagation de l'onde. Ces ondes ne se propagent pas dans les milieux liquides, elles sont en particulier arrêtées par le noyau externe de la Terre. Leur vitesse est de 4,06 km.s-1. Elles apparaissent en second sur les sismogrammes. PARASISMIQUE Qualifie la conception architecturale spécialement adaptée aux risques d'ébranlements par séismes. PLAQUE TECTONIQUE (OU LITHOSPHÉRIQUE) La croûte terrestre, nommée « lithosphère », a une épaisseur d’une centaine de kilomètres. Elle comprend 7 grands fragments, et une série de plus petits que l’on appelle « plaques ». RISQUE SISMIQUE Il est nécessaire de faire la distinction entre l'aléa sismique et le risque sismique. En effet le risque sismique est l'impact de l'aléa sismique sur l'activité humaine en général. Ainsi on parle d'un aléa sismique élevé pour une région ayant une activité sismique importante. Mais à un aléa sismique élevé ne correspond pas forcement un risque sismique élevé si la région est déserte et ne comporte pas de construction. En revanche même une zone ayant une sismicité modérée peut être considérée à haut risque dû à la densité de population, à l'importance du construit ou bien à la présence d'édifices sensibles (centrales nucléaires, usines chimiques, dépôts de carburants, ...). SÉISME (V. TREMBLEMENT DE TERRE) SÉISMOLOGIE (V. SISMOLOGIE) SISMIQUE La sismique est une méthode de prospection qui visualise les structures géologiques en profondeur grâce à l'analyse des échos d'ondes sismiques. Il ne faut pas confondre la sismique avec la sismologie, qui est l'étude des séismes. Les ondes sismiques étudiées peuvent avoir des causes naturelle (tremblement de terre), ou artificielles (camion vibreur, explosif, canon à air, etc.). Les ondes sismiques suivent les mêmes lois que les ondes lumineuses. Les deux grandes techniques de sismique sont la sismique réflexion et la sismique réfraction. SISMOGRAMME Un sismogramme (ou séismogramme) est une représentation graphique de l'enregistrement d'une onde sismique, c’est-à-dire d'un séisme, généralement réalisé au moyen d'un sismographe. L'abscisse du graphique représente habituellement le temps alors que l'ordonnée représente la valeur instantanée de l'accélération du point de mesure de l'onde sismique selon un ou des axes donnés (x, y, ou z). La forme générale de la courbe est classiquement celle d'un oscillateur harmonique (pendule) amorti, puisque le sismogramme matérialise en quelque sorte le « mouvement » ou l'accélération d'une particule du terrain soumise à la traversée de l'onde sismique sinusoïdale. SISMOGRAPHE Le sismographe est un appareil qui mesure le mouvement du sol et l'enregistre sur un support visuel. Un sismographe est constitué d'une masse très lourde placée sur une barre fixée à une de ses extrémités et qui pivote dans un plan horizontal (pour les deux sismographes mesurant les composantes horizontales du déplacement) ou dans un plan vertical (pour le sismographe mesurant la composante verticale). La masse, en raison de son inertie, ne bouge pas alors que le bâti de l'appareil, fixé au sol, accompagne les mouvements du séisme. La barre pivotante était reliée à un crayon qui enregistrait les mouvements sur un papier déroulant. Pour obtenir le mouvement tridimensionnel de l'onde sismique, il est nécessaire d'enregistrer trois directions différentes formant un trièdre (en général, une direction verticale, et deux directions horizontales perpendiculaires). Les sismographes étaient conçus pour enregistrer une seule composante verticale ou horizontale car la mécanique est différente. Les observatoires sismologiques étaient donc équipés de différents sismographes. Aujourd'hui, l'enregistrement moderne du mouvement du sol a évolué et le terme sismographe n'est plus utilisé. En effet, la détection des mouvements par un sismomètre (capteur) et l'enregistrement digital des données (l'acquisiteur) sont des opérations très distinctes (cet ensemble capteuracquisiteur est souvent appelé station sismique). La visualisation du sismogramme et son traitement sont effectués a posteriori en général sur ordinateur. SISMOGRAPHIE La sismographie est la science qui mesure les séismes à l'aide d'instruments appelés sismographes, qui mesurent les mouvements du sol dans une direction donnée. Il suffit donc de trois appareils, qui enregistrent les déplacements dans trois directions perpendiculaires les unes par rapport aux autres pour caractériser le mouvement global du sol. SISMOLOGIE La sismologie, ou séismologie, étudie les séismes (tremblements de terre) et plus généralement la propagation des ondes à l'intérieur de la Terre. La sismologie moderne utilise les concepts de la mécanique newtonienne appliqués à la connaissance de notre planète. Les différentes disciplines sont la sismogénèse, la sismotectonique, l'aléa sismique, la sismologie globale, la sismique active et la sismologie spatiale. SISMOMÈTRE Le sismomètre est un appareil de mesure sismologique qui est fixé à l'objet en mouvement (le sol). Le principe de base est une masse aimantée associée à un pendule ou à un ressort. Le mouvement de la masse est amortie afin de réduire la durée des oscillations (système introduit par Emil Wiechert en 1898). Le sismomètre le plus diffusé a une bobine qui entoure la masse. Le mouvement de cette dernière crée donc un courant électrique dont la tension est proportionnelle à la vitesse du sol. Ce type de sismomètre est appelé électromagnétique et a été proposé pour la première fois par Galitzin en 1914. Les sismomètres enregistrant la vitesse du sol sont appelés des vélocimètres. Un autre type de capteur est quant à lui sensible à l'accélération du sol et est appelé accélérométre. STATION SISMIQUE Une station sismique est l'ensemble constitué s'un capteur du mouvement (sismomètre) et d'un enregistreur (acquisiteur de données). TREMBLEMENT DE TERRE Un tremblement de terre, ou séisme, résulte de la libération d'énergie accumulée par les déplacements et les frictions des différentes plaques de la croûte terrestre (phénomènes regroupés sous le nom de tectonique des plaques). La majorité d'entre eux n'est pas ressentie par les humains. Le cœur d'un tremblement de terre est appelé hypocentre. Il peut se trouver entre la surface et jusqu'à une profondeur de 700 km. On parle plus souvent de l'épicentre du séisme, qui est le point de la surface de la Terre qui se trouve à la verticale de l'hypocentre. La puissance d'un tremblement de terre s'appelle sa magnitude, et elle est souvent mesurée selon l'échelle de Richter, théoriquement illimitée, mais prenant, en pratique, une valeur comprise entre 1 et 9. Il existe aussi d'autres échelles, dont l'échelle Rossi-Forel (aussi notée RF), l'échelle de Mercalli, l'échelle Medvedev-Sponheuer-Karnik (aussi notée MSK). Les deux dernières se fondent sur les conséquences du séisme sur les installations humaines. L'instrument d'étude principal des tremblements de terre est le sismographe. ZONE DE SUBDUCTION Elle correspond à l’endroit où une plaque tectonique passe sous une autre et s’enfonce dans le manteau terrestre.