Linguissimo 2009-2010
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Gregorio Lucena
L’aventure commençait, une gorgée de coca zéro pour que tout devienne possible et me
voilà parti. J’avais peu de temps, cinq minutes tout au plus, pour trouver ce que je
cherchais. Je sautai dans ma Citroën C4 et éteignis le mode Transformers pour être plus
discret. Après la traditionnelle danse de transformation, je partis en roulant à travers la
ville, je savais où j’allais grâce à mon Tom-tom intégré à mon Iphone 3GS toute dernière
génération.
Je me dirigeais vers ma destination, lorsqu’à un feu rouge, mon intention fut attirée par un
homme et une femme se rentrant dedans brutalement. Le choc de cette rencontre fut si
violent que les deux protagonistes firent un beau vol plané dont l’atterrissage fut sûrement
la partie la moins réussie. Je sortis rapidement de ma voiture afin de porter secours aux
deux sinistrés, sans oublier bien sûr d’éteindre mon moteur pour dégager le moins possible
de CO2 car ma voiture n’est pas une Volkswagen SW BlueMotion. J’étais ébranlé mais je
n’avais pas de temps à perdre, je composai rapidement le 1818 car je ne me souvenais plus
du numéro des urgences. L’opérateur très efficace me le rappela et je pus enfin appeler les
secours. Lorsque ceux-ci m’assurèrent de leur arrivée, je m’agenouillai aux cotés de
l’homme. Il était en mauvais état et ne tiendrait pas longtemps. Il me tendit dans un
dernier geste sa carte de donneur d’organes car personne ne sait mieux que lui ce qu’il
veut. Sa mort me fit un grand choc mais je devais encore m’occuper de la femme. Elle allait
mieux que l’homme car elle portait un casque SuvaCare au moment du choc. Elle me dit
qu’elle s’appelait Alice et que je devais appeler sa sœur Cerise qui travaillait dans les
assurances. J’allais le faire lorsqu’elle me tendit son propre téléphone et me dit de l’utiliser
car avec Optima de Orange, le numéro de sa sœur étant dans ses trois favoris, cela lui
permettait de l’appeler gratuitement à toute heure de la journée. J’avertis Cerise qui
m’assura que Groupama allait s’occuper de tout. Lorsque les secours arrivèrent, Alice me
tendit un sachet contenant des piles usagées et me demanda de l’amener au centre de
récupération pour elle car personne ne la croirait si elle racontait cette histoire.
En tout cas cet accident m’avait ouvert les yeux et lorsque je remontai dans ma voiture
j’attachai précautionneusement ma ceinture. Toute cette histoire m’avait mis en appétit et
je sentais que j’avais besoin d’énergie. Je me remis quand-même en route. Toutefois je
n’avais vraiment plus d’entrain. Soudain, comme une réponse à mes prières silencieuses,
l’hélicoptère de Mister T passa au dessus de ma voiture et largua une quinzaine de
Snickers. Quelle chance, car je venais de voir Jo-Wilfried Tsonga prendre le dernier Kinder
Bueno au Sélecta, vers lequel je me dirigeais. Une fois mes batteries encore plus chargées
que celles des lapins Duracell, je repris la route. J’en venais presque à me dire que mes
tribulations étaient enfin terminées et que j’allais finalement pouvoir atteindre ma
destination, lorsque je vis George Clooney qui sortait d’un magasin Nespresso, des paquets
plein les mains. Je me parquai en quatrième vitesse pour être sur d’avoir un autographe. Je
m’approchais de lui lorsque je vis avec effroi qu’un piano allait lui tomber dessus et que
George n’avait rien vu ! Alors, prenant mon courage à deux mains, je courus et arrivai juste
à temps pour soustraire George à la trajectoire du piano. Malheureusement ce faisant je me
retrouvai moi-même sous ce damné piano. Voilà que je me retrouvais devant un Saint-
Pierre avec des faux airs de John Malkovitch qui me regardait d’un air amusé. Je lui dis :