plus d’espaces à bureaux. Ces faits complétés par une immigration 4 fois plus importante sont des
facteurs décisifs pour l’avenir d’une ville. Ces indicateurs témoignent des problèmes structurels que
connaît la ville. La combinaison de la faible localisation de sièges sociaux et une immigration aussi
timide illustrent l’état de l’attractivité de la capitale économique de la province de Québec. Ainsi, tous
ces éléments combinés désavantagent la métropole et se posent dans la productivité des citoyens de la
région métropolitaine montréalaise. Dans la période de 2002 à 2007, la productivité, par heure
travaillée, de Montréal a diminué de 0,2 %.
Ces facteurs témoignent de l’un des problèmes fondamentaux que connaît Montréal depuis
près de 20 ans, soit sa faible productivité. Dans ce domaine, la métropole se situe quasiment à la
traîne en Amérique du Nord. Plus précisément, elle se situe à la 29e place sur un palmarès de 30 villes,
juste avant Riverside… une banlieue de Los Angeles.
Par contre, il est admis que la région a réussi à légèrement améliorer son sort au cours des
années, notamment en diminuant son taux de chômage. En effet, celui-ci est dorénavant plus bas que
celui d’une ville comme Toronto. Cette situation permet d’affirmer que la ville a réussi à améliorer la
situation de son marché du travail. Cependant, cette situation ne suffit pas à produire un phénomène
d’attractivité. Ceci peut se confirmer par un facteur clé, soit la hausse des prix des logements. Cet
indicatif leur permet de témoigner de la demande pour le sol que la ville subit. Donc, si le prix par
mètre carré augmente faiblement, il en résulte nécessairement une demande faible, ce qui est
sensiblement le cas de Montréal.
Pronostic d’une situation
L’explication classique de cette situation reviendrait à la base économique moins dynamique
de la région face à ses concurrents. En effet, Montréal se retrouve à être le lien central d’un des
hinterlands les plus pauvres du pays, soit la province du Québec. Ceci expliquerait la perte de
principaux centres d’affaires du Canada.
À ce premier problème s’ajoute l’enjeu primordial de la métropole, soit celui de l’éducation.
En effet, normalement, on considère Montréal comme une capitale du savoir et une ville d’étudiants
avec ses nombreux centres universitaires, mais dans les faits, la métropole connaît un des taux de
scolarité les plus bas en Amérique du Nord. Dans un contexte de productivité, c’est un élément
essentiel pour assurer à un milieu les outils nécessaires pour se développer. En effet, une population
instruite est à même de connaître les techniques et les processus pour produire efficacement et
rapidement des biens tangibles ou des services.
À ces éléments s’ajoute une immigration faible vue la taille de la métropole. L’immigration est
incontestablement un élément incontournable à la productivité d’une ville puisque ces nouveaux
arrivants amènent avec eux un ensemble de savoirs et de techniques potentiellement utiles à
l’émancipation de la région en termes de rendement de temps ou d’innovations scientifiques,
bureautiques ou manufacturières. Avec la situation présentement en cours au Québec, soit le problème
de la reconnaissance des acquis de ces populations, la région ne peut tirer au maximum les bénéfices
que cette tranche de la population pourrait apporter à la société.
Enfin, la région montréalaise est affectée par un facteur important qui est sa singularité
linguistique. Celle-ci représente un coût inhérent à Montréal au niveau des investissements au sein de
l’Amérique du Nord anglaise puisqu’elle rebute à un nombre important de compagnies. La barrière de
la langue continue après des décennies d’efforts de constituer un frein au développement économique
de la métropole au sein du continent. Les entreprises sont toujours aussi frileuses à venir faire des
affaires dans une région largement dominée par la langue française.
En somme, on observe un indice de globalisation assez faible. Cet indicateur illustre les liens
qu’entretient une région avec le reste du monde. Celui de Montréal se situe au 86e rang selon le GaWC