
Introduction
Jusque fin 2012, la digue de Sangatte était gérée par le Syndicat des Digues et Dunes du Calaisis. Celui-ci
disposait d'une concession d'endigage délivrée par l’État jusqu'au 3 décembre 2013 autorisant l'occupation
du Domaine Public Maritime (DPM). Ce syndicat n'ayant plus les capacités d'entretenir correctement la digue,
il a sollicité le 29 octobre 2012 la résiliation de la concession d'endigage.
La digue est donc devenue la propriété de l'État, déjà propriétaire du sol. La Direction Départementale
des Territoires et de la Mer du Pas-de-Calais (DDTM 62) est chargée du pilotage de la gestion
administrative de la digue dans l'attente d'un transfert à l'autorité chargée de gérer les ouvrages
hydrauliques sous l'autorité du Préfet du Pas-de-Calais. Avant ce transfert, il a été décidé de reconstruire
cet ouvrage avec au préalable la réalisation des dossiers d’enquête publique.
Dans ce cadre, la DDTM 62 et Egis Eau ont confié au bureau d’études Biotope la réalisation des études
relatives au milieu naturel, à la faune et à la flore.
Les inventaires menés entre 2014 et 2015 ont permis de mettre en évidence un certain nombre d’enjeux
écologiques et la présence de plusieurs espèces protégées constituant une contrainte réglementaire
potentielle vis-à-vis du projet.
Les différents textes de loi relatifs à la protection des espèces protégées stipulent qu’il est interdit de
détruire, mutiler, déplacer, etc. ces espèces protégées. La réglementation relative à certains groupes
faunistiques tel que les oiseaux, implique également l’interdiction de perturber intentionnellement les
espèces et détruire les sites de reproduction et les aires de repos des espèces faunistiques protégées, « pour
autant que la destruction, l'altération ou la dégradation remette en cause le bon accomplissement de ces
cycles biologiques ». Au regard des espèces protégées mises en évidence au cours du « Volet faune flore
milieux naturels de l’étude d’impact » (Biotope, 2015) et de la nature du projet, le maître d’ouvrage a mis
en œuvre des mesures destinées à éviter et à réduire les impacts sur ces espèces. Or, des impacts résiduels
subsistent sur certaines d’entre-elles. Compte tenu de l’intérêt public majeur du projet et de l’absence de
solution alternative satisfaisante, un dossier de demande de dérogation au titre de l’article L. 411-2 du code
de l’Environnement a été sollicité par les services de l’Etat pour les espèces suivantes :
trois espèces végétales protégées :
le Chou marin (Crambe maritima) ;
l’Elyme des sables (Leymus arenarius) ;
la Panicaut maritime (Eryngium maritimum).
24 espèces d’oiseaux nicheurs protégés dont le Grand Gravelot (Charadrius hiaticula) ;
Cette demande, instruite par la DREAL Nord – Pas-de-Calais, sera soumise au Conseil Scientifique Régional
du Patrimoine Naturel (CSRPN), puis au Conseil National pour la Protection de la Nature (CNPN) qui donnera
son avis sur l’opportunité du projet vis-à-vis de la préservation du bon état de conservation des espèces
protégées recensées. C’est in fine le Préfet de Département, sur la base des différents avis, qui donnera ou
non l’autorisation de déroger au Code de l’Environnement.
Dans le but de donner une vision globale des enjeux liés au projet aux services instructeurs, le présent
dossier reprend l’état initial du volet faune flore de l’étude d’impact et la démarche d’évitement et de
réduction des effets prévisibles du projet. In fine, des mesures de compensation et d’accompagnement
seront proposées.