Un pasteur malien face à l’islam radical au Sahel
ActualitéLes groupes islamistes radicaux mettent sous pression la région sahélienne.
Pour le souligner, la section suisse de l'ONG Portes ouvertes a invité le pasteur Bouya de
Tombouctou et le journaliste nigérien Illia Djadi. Rencontre.
Écrit par LaFREE - Admin| le mercredi, 25 septembre 2013 |
La menace islamiste incarnée par différents groupes armés s'est amplifiée ces dernières années
dans la région du Sahel. Le Malien Yattara Mohamed Ag Mossa, dit pasteur Bouya, a d'ailleurs dû
fuir en avril 2012 Tombouctou et se réfugier dans la capitale Bamako. Invité par la section suisse
de l'ONG Portes ouvertes, il a raconté jeudi 19 septembre en conférence de presse la précarité de
ses fidèles réfugiés dans le sud du pays : « On a connu des moments de persécution très graves, a-
t-il déclaré. En 2012, on a compris que l'islam est une menace réelle. Les combattants d'Ansar Dine
(ndlr : qu'on peut traduire par « Défenseurs de la religion ») ont dit qu'ils allaient égorger tous les
chrétiens de Tombouctou. J'ai alors commencé à inciter la communauté à quitter le nord du pays.
»
Islam radical en progression
Portes ouvertes affirme que l'islam radical progresse aujourd'hui dans toute la zone sahélienne.
Elle appuie ses craintes sur l'index mondial de persécution qu'elle publie chaque année. Pour le
Djadi – qui séjourne à Londres – les différents groupes islamistes armés ont une
interprétation rigoriste du Coran et mènent dans la région la chasse à tout ce qui ne cadre pas
avec leur vision de l'islam. Cela se traduit par la destruction de mausolées soufis, par exemple,
comme à Tombouctou, ou par la conversion forcée à l'islam y compris de chrétiens. La menace
concerne au final l'ensemble des populations de la région. Le journaliste a également souligné
que la pauvreté généralisée fait le nid de ces mouvements qui recrutent facilement les jeunes
désœuvrés.
Islam tolérant auparavant à Tombouctou
« Avant l'arrivée d'Ansar Dine, on vivait en bonne intelligence avec les musulmans de la ville, car
l'islam était tolérant, a expliqué le pasteur Bouya en aparté. Des musulmans nous ont d'ailleurs
aidés à partir, ma communauté et moi. » A évoquer la difficulté de vivre en réfugié à Bamako, le
pasteur a parlé de grand contraste : « Il pleut beaucoup et nous, nous ne sommes pas habitués à
Un pasteur malien face à l
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