Mardi 4 mars 2008 - Médiathèque Valais

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Médiathèque Valais St-Maurice
Mardi 4 mars 2008
12.30-13.30
Guy Ducrey,
ANCIEN AMBASSADEUR DE SUISSE
DOSSIER
Guy Ducrey naît en Valais en 1936.
Après ses études au Collège de l’Abbaye de St-Maurice, il fréquente l’Université
de Lausanne et obtient sa licence en science politique.
Etudiant aussi à la London School of Economy .
1963, il réussit ses examens d’entrée au Département politique fédéral. C’est
alors, le début d’une riche carrière politique :
1964 : attaché à Vienne
1965-68, à Berne, intégré au service des finances
1969-73, Secrétaire d’ambassade à Bucarest
1973-76, premier Secrétaire à Washington
1976-80, Conseiller à Pékin
1980-83, Chef de service économique et ministre à Paris
1983-87, ambassadeur en Arabie Saoudite, accrédité également à Oman et
au Yemen
1989, Chef du secrétariat politique au DFAE
1995-99, ambassadeur en Inde (Delhi), accrédité également au Bhoutan, au
Népal et au Bangladesh.
Aujourd’hui, à la retraite il est membre du comité du Forum Suisse de politique
internationale à Genève.
R/ Le Forum suisse de politique internationale est une institution indépendante d’information et de réflexion sur
les relations internationales, fondée en 1997, dont le siège est à Genève.
Rassemblant des personnalités de multiples nations, il entend promouvoir Genève comme l’une des principales
places diplomatiques du monde, et l’action de la Confédération suisse comme un facteur de réconciliation, de
négociation et de paix. Son Comité est constitué d’une trentaine de personnalités qui travaillent tous
bénévolement. Les principaux modes de travail du Forum suisse sont les suivantes:
des conférences-débat (une vingtaine/année), ouvertes à un vaste public; et des débats de haut niveau sur
l’actualité politique internationale.
Profession ambassadeur
R/
Depuis 1956, l’ambassadeur est recruté par concours d’admission.
Un ambassadeur, c’est qui ?
« ambassadeur », terme dont les origines sont gothes : andbahti signifie service ;
d’où le mot allemand Amt, fonction, office.
Autre explication étymologique : ambo latin, amphi grec, signifie double, ce qui
relève de deux mondes. (cf. dis de diplomate)
Un ambassadeur est donc le représentant d'
un État auprès d'
un autre, ou
auprès d'
une organisation internationale.
Subordonné d'
un gouvernement, il tient son pouvoir de lui, et ne l'
exerce qu'
en
son nom et sur sa demande expresse (sauf, pour des affaires courantes qui ne
nécessitent pas un message ministériel).
Pour ce faire l’ambassadeur doit faire preuve d’une grande capacité d’ adaptation,
en s’effaçant tout en restant présent et prudent : le diplomate n’est pas au service
de ses propres ambitions et doit rester conscient de ce qui, dans des
circonstances données, est utile et possible.
L’ambassadeur vit dans l’ambassade, considérée comme faisant partie du
territoire national du pays à qui elle appartient, elle est inviolable. En
conséquence, le pays hôte ne peut en aucun cas y pénétrer pour effectuer une
perquisition ou n'
importe quelle intrusion, ce qui serait considéré comme une
déclaration de guerre.
La vie d’un ambassadeur...
« Le temps passe….puis l’aube se lève, s’étend, les cailles et les perdrix s’en mêlent… et on
s’empresse de couler cet instant souverain comme un corps mort au fond de sa mémoire, où on ira le
rechercher un jour. »
« Ce jour-là, j’ai bien cru tenir quelque chose et que ma vie s’en trouverait changée. Mais rien de cette
nature n’est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous
prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu’on porte en soi, devant cette espèce
d’insuffisance centrale de l’âme qu’il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement,
est peut-être notre moteur le plus sûr. »
Nicolas Bouvier, l’Usage du monde
Le quotidien d’un ambassadeur n’est autre que la découverte du pays de
résidence et de ses habitants, l’observation de la vie politique, les contacts avec
les autorités, les institutions et la société , les devoirs de représentation, la
promotion économique et culturelle, les relations avec le Suisses établis dans le
pays, les responsabilités en tant que chef d’une équipe de collaborateurs
diplomatiques, consulaires et administratifs.
Ainsi tend-il à « comprendre et faire comprendre » : comprendre le contexte
politique, le pays d’accréditation, faire comprendre son propre pays, tout ce qui
fait la nation et le peuple.
1. La vie d’ambassadeur s’articule entre deux réalités : partir et arriver.
« Avançant de poste en poste, l’ambassadeur se détache des endroits
apprivoisés pour adopter une nouveau cadre de vie, s’ajuster aux coutumes d’un
nouveau pays. A chaque déplacement, c’est une remise en cause au contact de
la nouveauté et un enrichissement, même si il y a aussi le regret de toutes les
occasions manquées, de toutes les richesses inexplorées, du temps parfois
perdu. »
2. La procédure classique d’agrément des ambassadeurs :
La lettre de créance remise par l’ambassadeur au chef du pays, signée par le
président et le Chancelier de la Confédération, au nom du Conseil Fédéral.
L’ambassadeur ensuite se fait le porte-parole de son pays et définit les objectifs
sur lesquels il va travailler.
Ambassadeur, une mission…
«Le succès immédiat, c’est la sociabilité. On va aux hommes, ils vous accueillent. Le vrai
er
succès c’est quand les hommes viennent à vous »
(C.-F Ramuz, Journal, 1 mai 1912)
L’ambassadeur est un homme public, un interlocuteur d’hommes politiques ou de
hauts fonctionnaires. Il doit savoir s’intégrer au milieu dans lequel il gravite, sans
perdre son identité.
L’ambassadeur fréquente en effet nombre de personnalités, politiques,
journalistes, artistes, écrivains, universitaires, hommes d’affaires, hauts
fonctionnaires….
Présent, l’ambassadeur doit savoir :
• Observer la vie politique de son pays de résidence constitue la première tâche
de l’ambassadeur
• Ecouter (congrès, colloque, discours, concert, invitation…)
• Parler (médias, table ronde, cours, discours officiels).
• Il faut alors parler sans trop dire et être clair sans provoquer.
« Il faut dire carrément les choses. Les apparences sont éphémères, les réalités restent. S’agiter
dans le monde des apparences, ça veut dire sacrifier ce qui compte à ce qui ne compte pas, ça veut
dire faire de la démagogie. Pourquoi craindre de dire les choses ? On nous respecte d’autant plus
que nous les disons. » (Général De Gaulle).
• Lire la presse, parce ce que c’est aussi l’opinion publique, qu’elle résume
parfois bien une situation et sert ainsi l’ambassadeur dans son travail
d’analyse.
• Le travail des correspondant permanents et leurs conditions de vie
ressemblent à ceux des diplomates. Parfois une collaboration se développent
entre les deux corps. Sources d’informations de grande valeur.
• Ecrire les rapports politiques sur un moment de l’histoire, sur un acteur, un lieu,
et expliquent le pourquoi. Ecrire les dépêches diplomatiques, des interviews
pour des revues …
Présence suisse à l’étranger, pourquoi ?
Le diplomate tisse une toile de relations professionnelles et personnelles. L’enjeu,
connaître et se faire connaître.
Le but, défendre les intérêts de la suisse et en donner une image positive.
« Sans frontières pas d’ambassades ! Malheureusement, les frontières dites nationales, ces épaisses
lignes sur nos cartes géographiques qui découpent notre bonne terre d’Europe en une multitude de
lambeaux, ont durablement altéré notre vision des choses au point de nous cacher les liens et les
similitudes entre les régions, fussent-elles voisines ; ou alors elles nous ont fait oublier la signification
d’autres transitions et d’autres différences qui ne coïncident pas avec les frontières politiques. »
(Bénédict de Tscharner)
Enjeu pas toujours facile si l’on s’arrête aux polémiques autour des fonds en
déshérences, au rôle joué par la Suisse et par ses banques au cours de la
Seconde Guerre mondiale, qui ont donné à l’opinion internationale une vision peu
flatteuse de notre pays, l’absence de la Suisse dans les Nations Unies ou l’Union
Européenne.
La Suisse à l’étranger ?
« Berne, 17 août 1836. Il y a des cantons, il n’y a pas de Suisse. Petit pays. Pas de très grandes
richesses ni de grandes pauvretés. Mœurs tranquilles. Caractère lent. Peu d’intérêt des voisins à
l’attaquer. Aucun intérêt à attaquer lui-même. Toutes raisons qui peuvent lui rendre insupportable
l’absence d’un gouvernement… Institutions, habitudes et mœurs libres en Suisse. » (Tocqueville, Journal)
Le principal attrait de la Suisse est la qualité de la gestion des avoirs, la gamme
des services offerts, un cadre légal qui inspire confiance, une monnaie
traditionnellement ferme et convertible, et la stabilité politique du pays.
L’ambassadeur qui a mandat de soigner l’image de son pays dans le monde, doit
développer une connaissance très complète de sa patrie….
« Mon expérience m’enseigne qu’au cours d’une carrière diplomatique qui s’étend sur plusieurs
décennies, l’on finit par se faire une opinion à la fois plus critique et plus positive de la Suisse que les
habitants du pays eux-mêmes : plus critique dans la mesure où l’on ressent plus douloureusement
l’indifférence ou la méconnaissance des Suisses à l’égard des problèmes de ce monde ou l’absence de
la Suisse dans certaines enceintes politiques, de la concertation transnationales ou de l’action
commune… En même temps, l’ambassadeur suisse a une vue nettement plus flatteuse de son propre
pays que les autochtone, de sa démocratie authentique, de sa stabilité politique, de sa diversité et de la
créativité artistique, scientifique ou économique qui le caractérisent. La spécificité helvétique est plus
visible de l’extérieur. » (Bénédict de Tscharner)
Parmi les défis politiques d’un ambassadeur Suisse à
l’étranger…
• défenses des intérêts économiques
• action humanitaires
• promotion culturelle
L’Europe et l’intégration de la Suisse
Parmi les arguments -plus politiques qu’économiques- les plus souvent cités par
les « eurosceptiques »….
Le rétrécissement du champ d’application de la démocratie directe
La diminution des compétences et des droits des Cantons
Des engagements politiques potentiellement contraires à une neutralité
La domination des petits pays par les grands dans les décision de l’Union
Des lourdes contributions directes à la caisse commune
La fin du franc suisse
La hausse des taux d’intérêt
La disparition du secret bancaire
La fin d’un contrôle efficace de l’immigration
Et si l’Europe c’était….
« Nous aurons l’esprit de conquête transfiguré en esprit de découverte ; nous aurons la
généreuse fraternité des nations au lieu de la fraternité féroce des empereurs ; nous aurons la
patrie sans la frontière, le budget sans le parasitisme, le commerce sans la douane, la
circulation sans la barrière, l’éducation sans l’abrutissement, la jeunesse sans la caserne, le
courage sans le combat, la justice sans l’échafaud, la vie sans le bâillon, la conscience sans le
joug, la vérité sans le dogme,….
Il y aura sur la monde un flot de lumière. Et qu’est-ce que c’est que toute cette lumière ? C’est
la liberté. Et qu’est-ce que c’est que toute cette liberté ? C’est la paix. »
Victor Hugo, Lettre aux membres du Congrès de la paix, réuni à Lugano, en septembre 1872
Guy Ducrey, ex-ambassadeur en Inde de 1995 à 1999
RELATIONS BILATÉRALES ENTRE L'INDE ET LA SUISSE
1. Relations diplomatiques, représentations.
• L'
Inde et la Suisse entretiennent de bonnes relations bilatérales.
Le 14 août 1948, soit un an après l'
Indépendance, la Suisse fut le premier pays
avec lequel le Premier ministre Nehru conclut un traité d'
amitié.
Il considérait la "vieille République" comme un modèle d'
Etat démocratique et
envoya même sa fille Indira dans un pensionnat pour jeunes filles à Bex.
Par ailleurs, de nombreux Indiens de la classe dirigeante se sont rendus une fois
ou l'
autre en Suisse, contribuant ainsi à transmettre une image positive de notre
pays en Inde.
Les relations indo-suisses ont un caractère traditionnel, c'
est-à-dire qu'
elles sont
marquées par la coopération au développement.
De plus, depuis l'
ouverture économique de l'
Inde au début des années 90, les
contacts dans ce domaine n'
ont cessé de se multiplier.
Les visites, de part et d'
autre, de responsables de haut niveau, constituent quant
à elles une marque certaine de l'
intensification des relations entre nos deux pays.
• La Suisse a reconnu la République indienne le 15 août 1947.
La représentation commerciale établie le 1er avril de la même année fut
transformée en mission dès 1948 et en ambassade dès 1957, avec pour siège La
Nouvelle Delhi.
M. Guy Ducrey est ambassadeur de Suisse en Inde (depuis le début 1995; il
est également accrédité au Népal, au Bhoutan et au Bangladesh).
Le Consulat général de Suisse à Mumbai (Bombay) est dirigé par le Consul
général Max Heller. Des consuls honoraires sont en place à Calcutta et à Madras.
L'
Inde a ouvert une mission à Berne en 1948, qui fut promue au rang
d'
ambassade en 1954, avec un ambassadeur résidant dès 1955. S. Exc. M.
Kizhakke Pisharath Balakrishnan est actuellement ambassadeur d'
Inde en Suisse
(depuis le 1er septembre 1994).
L'
Inde dispose en outre d'
un Consulat général à Genève (dirigé par Rish Pal
Singh, consul général depuis 1995) et à Zurich (direction: Thomas Adolph Wach,
consul honoraire depuis juin 1989).
Au 30 juin 1998, on recensait 660 Suisses en Inde, dont 478 de nationalité suisse
uniquement et 182 double-nationaux.
Au 31 août 1998, on relevait au total la présence de 4378 Indiens en Suisse, dont
2564 résidents à l'
année et 1814 établis.
2. Relations économiques
Par rapport à l'
économie indienne dans son ensemble, le volume des échanges
avec la Suisse représente une part plutôt modeste. Il existe notamment un
important potentiel de développement dans les secteurs des biens de
consommation et des services.
En raison des conditions restrictives qui ont prévalu en Inde dans ce domaine
jusqu'
en 1991, de nombreux investissements ont été limités à
des contrats de licences et autres formes de collaboration qui n'
entraînaient pas
d'
importants flux de capitaux.
Pour la période 1991-1997, la Suisse se situait au 9ème rang de tous les pays
considérés ayant effectivement réalisé des investissements dans ce
pays. Initialement, les projets suisses se sont concentrés dans la région de
Mumbai/Bombay, puis par la suite, dans la zone industrielle entourant Dehli, et
enfin, tout récemment, aux environs de Bangalore, la "Silicon Valley" indienne.
3. Coopération au développement
L'
Inde est le principal pays de concentration de la Direction du développement et
de la coopération (DDC) (en 1997, le financement de
projets était de l'
ordre de CHF 28 mio; le budget 1998 est de CHF 32,2
mio et le budget 1999, de CHF 33,8 mio).
En novembre 1996, c'
était au tour du Premier ministre de l'
Etat du Kerala, une
des principales régions dans laquelle la DDC est active, de venir à Berne. La
même année, un nouveau programme fut établi pour l'
Inde: la coopération
comprend aujourd'
hui des domaines tels que le "développement institutionnel et
humain", la "gestion des ressources naturelles", les "petites et microentreprises/sériculture", ainsi que l'
"énergie et l'
environnement".
La Suisse a accordé plusieurs crédits à l'
Inde (crédits de transfert en 1960-63,
1966 et 1973; crédit d'
aide financière en 1973; crédits mixtes de chacun CHF 100
mio en 1983 et 1991).
Et depuis mi-1997, l'
Office fédéral des affaires économiques extérieures (OFAEE)
est également présent en Inde dans le cadre de sa nouvelle politique de
développement axée sur la promotion du secteur privé, notamment dans les
"projets de soutien aux infrastructures publiques et privées", les projets de
"promotion du secteur privé par les investissements dans les intermédiaires
financiers", les projets de "promotion financière" et de "promotion commerciale
générale".
4. Réaction de la Suisse aux essais nucléaires de mai 1998
Le Conseil fédéral a déploré les essais atomiques effectués par l'
Inde (et le
Pakistan) et a ordonné que la DDC et l'
OFAEE réexaminent de leur côté leur
coopération au développement. Pour le moment, aucun nouveau crédit autorisé
n'
est accordé, ni aucun nouveau projet conclu avec le gouvernement central
indien et les prestations financières pour 1998/1999 ont été réduites de CHF 3
mio. L'
exportation de matériel de guerre est interdite. Les demandes de licence à
l'
exportation pour les biens "dual-use" (usage civil et militaire), conformément aux
dispositions du régime de contrôle à l'
exportation, sont quant à elles traitées avec
la plus grande précaution.
5. Relations culturelles
Les relations culturelles entre les deux pays ont été marquées par le festival
"l'
Inde en Suisse", qui a eut lieu en été 1997 dans diverses villes de Suisse et
amena l'
organisation d'
un autre événement, la "Suisse en Inde 1991“. Depuis lors,
les relations culturelles ont pu être approfondies dans de nombreux domaines. En
1997 s'
est aussi déroulé dans notre pays une exposition "Voir l'
Inde - Looking at
India" (à l'
issue de laquelle la Bibliothèque nationale suisse a publié un livre du
même nom).
En matière de musique, les artistes de nos deux pays entretiennent des contacts
réguliers. Pour fêter le 50ème anniversaire de l'
accord d'
amitié signé entre l'
Inde et
la Suisse en 1948, l'
Ambassade et le Consulat général de Suisse à Mumbai ont
organisé en 1998 un concert avec 5 musiciens indiens et 5 musiciens suisses; ce
dernier a eu un écho très positif et a été diffusé plusieurs fois à la télévision
indienne.
Par ailleurs, Pro Helvetia soutient régulièrement des projets impliquant des
artistes indiens vivant en Suisse ou en tournée dans notre pays. Mais la
participation à des festivals de films internationaux en Inde (par exemple
Calcutta), dans lesquels des films suisses sont présentés, constituent sans doute
le principal échange culturel entre nos deux pays. Fin 1998 et début 1999, une
rétrospective de Claude Goretta sera ainsi présentée (10 films seront projetés
dans 10 villes différentes).
6. Principaux accords bilatéraux
Traité d'
Amitié et d'
Etablissement du 14 août 1948 entre la Confédération suisse
et Sa Majesté le Roi du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et de l'
Irlande et des
Dominions au delà des mers, au nom du Dominion de l'
Inde, entré en vigueur le 5
mai 1949.
Echange de lettres du 20 février 1989 entre la Suisse et l'
Inde concernant
l'
entraide judiciaire en matière pénale.
Convention du 2 novembre 1994 entre la Confédération suisse et la République
de l'
Inde en vue d'
éviter les doubles impositions en matière
d'
impôts sur le revenu, entrée en vigueur le 29 décembre 1994.
Accord du 4 avril 1997 entre la Confédération suisse et la République
de l'
Inde concernant l'
encouragement et la protection réciproques des
investissements (signé à l'
occasion de la visite en Inde du Conseiller fédéral JeanPascal Delamuraz, mais pas encore en vigueur).
7. Visites
Visites suisses en Inde
1986
1987
1991
1995
1997
CF Pierre Aubert
CF Otto Stich
CF René Felber
CF Jean-Pascal Delamuraz (Délégation commerciale mixte)
CF Jean-Pascal Delamuraz (Délégation commerciale mixte)
Visites indiennes en Suisse
1981 Ministre des affaires étrangères Narasimha Rao
1982 Indira Gandhi (visite privée)
1985 Rajiv Gandhi (en qualité de Premier ministre à Genève)
1987 Vice-Président Venkataraman
1989 Ministre du commerce Dinesh Singh
1992 Premier ministre Narasimha Rao au Forum de Davos
1994 Premier ministre Narasimha Rao au Forum de Davos
1997 Premier ministre Deve Gowda et Ministre des finances Chidambaram
rencontrent les Conseillers fédéraux F. Cotti et J.-P. Delamuraz au Forum de
Davos.
M. Flavio Cotti est le premier président de la Confédération à effectuer une visite
officielle en Inde.
Visite officielle du président de la Confédération Flavio Cotti en Inde, 20-24
novembre 1998
DES AFFAIRES ETRANGERES
Berne, le 12 novembre 1998
Communiqué de presse
Le Président de la Confédération Flavio Cotti, chef du Département fédéral des
affaires étrangères, se rendra en Inde pour une visite officielle du 20 au 24
novembre 1998. Il sera accompagné d'
une délégation de représentants de haut
rang de l'
administration fédérale et de l'
économie suisse.
La délégation suisse arrivera tard dans la soirée du 20 novembre à Mumbai. Le
lendemain, elle rencontrera le gouverneur et le chef du gouvernement de l'
Etat du
Maharashtra; un discours sera prononcé devant les représentants suisses et
indiens du monde économique. Dans la soirée du 21 novembre, la délégation
poursuivra sa visite vers Bangalore où elle rencontrera le gouverneur de l'
Etat du
Karnataka.
Le 22 novembre, la délégation visitera différents projets de la Direction du
développement et de la coopération (DDC) du DFAE réalisés dans le
domaine de la production agricole (fabrication de la soie notamment) ainsi que de
groupes d'
entraide locaux (organismes de crédit aux particuliers, caisses
d'
épargne).
Après une rencontre avec le chef du gouvernement de l'
Etat du Karnataka, la
délégation se rendra le 23 novembre à La Nouvelle Delhi où, le lendemain, aura
lieu la partie officielle de la visite avec la rencontre du Président indien et du
gouvernement central. Les pourparlers avec le Premier ministre Vajpayee ainsi
qu'
avec les différents ministres porteront principalement sur la situation politique
et économique en Inde, le rôle régional et international de l'
Inde, la nouvelle
donne en matière de politique de sécurité après les tests nucléaires indiens et
pakistanais, les relations bilatérales. La visite se clôturera par la réception offerte
par le Président indien.
DEPARTEMENT FEDERAL DES AFFAIRES ETRANGERS Berne, le 12 novembre 1998
p
LES RELATIONS SUISSE-INDE
L’Inde est actuellement le 8ème partenaire de la Suisse en ordre d’importance.
Les officiels suisses considèrent que le renforcement de ces liens représente un
but prioritaire pour les années à venir.
De vieux amis
• Mais les bons rapports entre la Suisse et l’Inde remontent à plus loin que
cette visite d’Etat. Leurs relations datent en fait de 1948. La Suisse avait
alors été le premier Etat étranger avec lequel l’Inde, qui venait d’obtenir son
indépendance, avait signé un «traité d’amitié».La Suisse était alors
désignée sous le terme d’«Antique République de Suisse» selon les termes
du Premier ministre de l’époque, Jawaharlal Nehru, qui louait «les valeurs et
les traditions démocratiques» de l’Etat alpin.
• Suite à l’utilisation de mercenaires suisses au 18ème siècle, les deux pays
ont débuté une longue histoire de relations commerciales avec
l’établissement simultané de deux maisons du commerce à Zurich et à
Bombay. Ces établissements facilitaient alors le négoce de produits comme
les épices et le coton.
On dit que l’Inde a joué un rôle capital dans le développement de l’industrie
textile suisse, à l’époque très renommée.
•
Pour la Suisse, l'
Inde représente un intérêt prioritaire. Il s'
agit en effet d'
une
puissance régionale et internationale de premier plan, d'
une puissance
émergente dans les domaines de l'
économie et de la science, ainsi que d'
un
pays faisant face à de grands défis en matière de développement.
«L'
Inde est un marché qui connaît actuellement un développement rapide, mais nous n'
y avons pas fait de visite
de haut niveau depuis un certain temps. C'
est donc vraiment le moment de faire un tel voyage officiel»
«L'
Inde est l'
un des deux marchés asiatiques qui ont le plus rapidement progressé par rapport à la Suisse. Nos
exportations y ont augmenté de 34% en 2004.»
«Nous entrevoyons un bon potentiel dans le domaine de la biotechnologie, précise-t-elle. Un autre secteur avec de
bonnes perspectives est celui des automobiles dont la production en Inde se développe rapidement.»
«L'
industrie textile indienne se modernise, afin de produire des biens de qualité et d'
être plus compétitive sur le
marché international. Dans ce contexte, l'
Inde est un marché important pour l'
industrie suisse des machines
textiles.»
«La Suisse jouit d'
une très bonne réputation en Inde, mais pas nécessairement dans le domaine de la haute
technologie ou de l'
industrie. L'
idée est donc de montrer à l'
Inde et à ses entrepreneurs une autre facette de notre
pays. »
déclare Anne-Pascale Krauer Müller, responsable de la section Asie et Océanie auprès du
Secrétariat d'Etat à l'économie (seco).
• Berne et New Dehli entretiennent une coopération non seulement dans le
secteur de la science et de la technologie, mais aussi en matière de
commerce, de finances et d'
aide au développement.
Le Secrétariat d'
Etat à l'
économie, qui a consacré 52 millions de francs à
l'
Inde au cours des dernières années, est surtout actif dans la coopération
avec le secteur privé.
En 2003, lors d’un voyage de six jours en Inde, du président de la Confédération,
Pascal Couchepin, on a signé deux accords bilatéraux, sur la coopération
scientifique et l’aide en cas de catastrophe devraient stimuler les relations
économiques entre les deux pays.
Un accord-cadre dans le domaine scientifique doit tout d’abord permettre à Berne
et à New Dehli de renforcer leur collaboration dans des projets de
nanotechnologie, de biotechnologie et de la technologie de l’information. Les
deux pays misent notamment sur les échanges entre leurs hautes écoles.
En 2004, les exportations suisses vers l'
Inde (avant out des machines et des
produits chimiques) ont atteint 1,2 milliard de francs (+ 37% par rapport à 2003).
Les importations (surtout des produits textiles, chimiques et des bijoux) ont
totalisé 548 millions de francs (+ 9,6%).
Les investissements directs suisses en Inde se sont montés à 165 millions de
francs.
Pour l'
aide au développement, la Suisse finance avec un budget annuel de 25 à
30 millions de francs des projets dans les domaines de l'
environnement, de
l'
énergie et du social.
En 2005, la Suisse et l’Inde vont maintenir leurs bonnes relations, en particulier
dans les sciences et les techniques. Tel est le bilan de la visite d’Etat du
président indien Abdul Kalam, physicien et spécialiste en aéronautique, en
Suisse.
«Nous devons développer notre coopération dans le domaine des sciences et des techniques,
en créant des canaux directs entre partenaires indiens et suisses.»
De son côté, Samuel Schmid, président de la Confédération, a mis l’accent sur
l'
ouverture de l'
économie indienne : «Nous allons faire en sorte que cet élan ne s’arrête
pas, car nous sommes convaincus que les relations économiques» entre les deux pays n'
ont
pas encore atteint leur «plein potentiel. »
En 2006, le ministre suisse de l'
Economie Joseph Deiss, en visite en Inde….
A New Dehli, Joseph Deiss doit s'
entretenir avec le ministre indien du Commerce
et de l'
Industrie, Kamal Nath, et avec le ministre des Finances P. Chidambaram.
Une rencontre avec le Premier ministre Manmohan Singh est également prévue.
«En Inde, ajoute Kamal Nath, nous avons une force de travail de qualité et la Suisse, elle, a la
technologie. C'
est une bonne chose.»
«Nous avons aussi besoin de préserver des emplois en Suisse et nous souhaitons la
bienvenue, bien sûr, à tout investissement indien en Suisse. »
« Notre pays a intérêt à être partenaire de sociétés indiennes qui cherchent à investir à
l'
étranger, en particulier dans les services et la haute techonologie».
Et cependant…. une Inde à deux vitesses
Jospeh Deiss a notamment pu constater qu'
il existait effectivement bien deux
Indes: l'
une développée et prospère, l'
autre encore très en retrait.
«Cela signifie que nous avons encore les secteurs traditionnels de l'
industrie où les gens vivent
dans de très mauvaises conditions, dit-il, mais qu'
il existe aussi des entreprises modernes très
efficaces qui se développent et qui font partie des meilleures du monde.»
«Cette visite a confirmé ma conviction que l'
Inde a décollé et qu'
elle a pris une route sans retour
vers une économie plus riche et développée», conclut le ministre, tout en soulignant que les
défis qui attendent cette nation 150 fois plus peuplée que la Suisse étaient énormes. »
Ainsi, lors de sa visite en Suisse, en 2005, le président M. Kalam a ensuite pris la
parole pour exposer les défis qui attendent l'
Inde en matière de développement. Il
a estimé que pour éradiquer la pauvreté dans son pays, la croissance devrait
atteindre 10% par an pendant plus d'
une décennie. Il a ainsi invité la Suisse à
accueillir les investisseurs indiens, notamment dans le domaine des hautes
technologies.
M. Kalam a estimé que la Suisse et l'
Inde pouvaient «travailler ensemble» aider à
développer les régions rurales et les 260 millions d'
Indiens qui vivent en-dessous
du seuil de pauvreté.
Le président indien a aussi réaffirmé que son pays devait absolument «obtenir
un siège permanent au Conseil de sécurité de l'
ONU». Par ailleurs, «il serait
approprié que nos deux pays prennent la tête d'
un mouvement international
pour la paix», a-t-il affirmé, sans donner plus de précisions.
10/11/2004
Europe: une sorte d’allégeance consentie au leadership de Washington
Guy Ducrey, ancien ambassadeur en Arabie saoudite et en Inde, et ancien chef du secrétariat
politique au DFAE à Berne, estime que plutôt que de s’abandonner à une jérémiade collective
contre l’hyperpuissance américaine, l’Europe ferait mieux d’apprendre à assumer sa
responsabilité planétaire
Un événement comme des élections présidentielles aux Etats-Unis peut susciter de la part de l’Europe un
intérêt légitime, mais cette année, cet intérêt a tourné à la fascination médiatique. Un tel engouement aurait
été explicable à l’époque de la guerre froide, où les libertés civiles et notre sécurité militaire dépendaient
largement du parapluie nucléaire américain. Mais aujourd’hui, il n’y a plus de camp occidental; l’Europe
accélère son intégration, elle n’a plus d’ennemi immédiat et devient un pouvoir économique capable de faire
largement contrepoids aux Etats-Unis. Elle est en outre héritière d’une histoire et a généré une richesse
culturelle incomparable.
Elle devrait donc apprendre à se tenir droit face aux Américains et à s’interroger peut-être sur sa
responsabilité dans l’origine de leur prépondérance, fruit de deux guerres mondiales et de deux idéologies
meurtrières générées par notre continent.
Or que fait l’Europe aujourd’hui? Plutôt que de se considérer comme l’égale des Etats-Unis, elle se comporte
comme ces pays du tiers-monde qui, un demi-siècle après la décolonisation, continuent de remplir leurs
médias d’informations sur leurs anciens maîtres pour les vilipender, mais aussi pour perpétuer à leur égard
une dépendance admirative. Il y a aujourd’hui une forme d’allégeance, une soumission consentie a priori
envers le «leadership» de Washington, quitte à donner parallèlement libre cours au dépit.
Nous sommes désormais confrontés pour quatre ans à un président américain au sommet de son pouvoir.
Cette fois-ci, son mandat n’est pas contesté, sinon par quelques idéologues. N’ayant pas à se soucier de sa
réélection, il n’a plus à ménager l’opinion ou les lobbies: ce devrait être l’occasion, dans un contexte nouveau,
d’imposer une issue dans le conflit israélo-palestinien. Assuré d’une majorité des deux Chambres du Congrès,
il pourra faire passer son programme. Chef d’une armée seule capable d’être engagée rapidement à l’échelle
planétaire, il pourra faire prévaloir la défense des intérêts américains, lesquels auraient été du reste les
mêmes avec un président démocrate. George Bush sera tenté de donner à son action une légitimité biblique; il
pourra oublier la pédagogie brutale d’un Michael Moore et n’aura pas trop à se soucier des autres nations, car
il est vrai que le respect du droit international est inversement proportionnel à la puissance d’un pays.
Dans les débats de ces dernières semaines, les Européens se lamentaient en disant «Bush a négligé
l’Europe». Sans se demander si ce n’est pas parce que, stratégiquement, elle n’a plus besoin de nous, les
relations transatlantiques étant avant tout celles d’investissements croisés entre deux partenaires
économiques par ailleurs concurrents.
Plutôt que de continuer à faire à George Bush un procès d’intention pour les années à venir, par Guignols de
l’Info interposés; plutôt que de s’abandonner à une jérémiade collective contre «l’hyperpuissance» et laisser
George Bush dépenser seul son capital politique, notre continent doit apprendre à assumer une responsabilité
planétaire à la hauteur de sa dimension. Il n’est pas inutile de le répéter, car c’est peut-être le meilleur moyen
d’éviter un divorce transatlantique, en méritant le respect de l’autre.
source: letemps.ch
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