Cette entente de financement permettra au Nunavut d’investir 15 MCAD au cours des cinq prochaines années pour la construction de logements abordables neufs,
l’incertitude qui entoure les impacts sociaux et environnementaux de leur mise en
œuvre. A titre d’exemple, le projet d’exploitation d’uranium de Kiggavik, mené par Areva
Resources Canada et couvrant plus de 33 000 hectares, a finalement été refusé par le
Ministère fédéral des Affaires autochtones et du Nord, en raison de la décision d’Areva
de repousser la date du démarrage de l’exploitation afin de se trouver en adéquation
avec les conditions de marché. Le Ministère a suivi dans ce dossier les
recommandations de la CNER (Commission du Nunavut chargée de l’examen des
répercussions), chargée d’évaluer les répercussions éventuelles des projets proposés
avant la délivrance de permis.
Dans le contexte des cours des matières premières mal orientés, les compagnies
minières sont aujourd’hui affectées par la rareté du capital. La rentabilité des projets est
impactée par la faiblesse des prix et les sociétés tentent de s’adapter à cette nouvelle
donne, comme la société Baffin Land (Mary River) qui a renoncé à transporter son
minerai par voie de chemin de fer, solution trop coûteuse, au profit de la route.
Les coûts pour le développement d’un site minier sont considérables. Ils dépassent
régulièrement 1MdCAD selon l’estimation communiquée lors du « Nunavut Economic
Forum », à cause de la nécessité en particulier d’y inclure le coût des infrastructures de
transport (routes – chemins de fer – installations maritimes). Une étude de l’Association
minière du Canada chiffre le surcoût, s’agissant des projets les plus isolés, à près de
400 CAD le mètre s’agissant des infrastructures à mettre en place.
Le Nunavut dispose de nombreuses réserves pétrolières et gazières (ces ressources
rivalisent avec celles de Terre-Neuve-et-Labrador, et les possibilités de nouvelles
découvertes représentent jusqu’à 20% des ressources du Canada), mais elles sont
inexploitées à ce jour. La production s’est arrêtée en 1996 sur le site de Bent Horn,
exploité depuis les années 19705, et depuis ce secteur d’activité attire encore peu les
investisseurs. Le Nunavut Oil & Gaz Summit en janvier 2015 a souligné que le Nunavut
n’était pas encore prêt pour d’éventuels développements.
Construction
La construction a représenté près de 14% du PIB territorial en 2015. Les besoins sont
nombreux, malgré le repli des travaux de génie civil. Le secteur minier est fortement
demandeur de ces ouvrages de construction (bases-vie), toutefois l’activité est
également soutenue par les besoins de rénovation des villes et des communautés, mais
aussi et surtout par une forte demande de logements. Avec près de 57% de la population
vivant dans des logements sociaux, le Nunavut fait face à une surpopulation de ses
infrastructures résidentielles, et à des coûts d’exploitation très élevés. 175 habitations
seraient nécessaires chaque année d’ici 2032 pour combler les besoins, une tâche
impossible pour le gouvernement du Nunavut seul, qui sollicite donc largement l’appui
du gouvernement fédéral6.
Services
Les industries productrices de services représentent une part bien plus importante du
PIB que les biens (63,2% contre 36,8%). Pour une grande partie il s’agit de services
publics (distribution d’énergie, santé, éducation, administration publique), néanmoins les
services immobiliers, les transports, ou encore le commerce de gros ou de détail
génèrent une activité économique croissante à l’échelle du Territoire.
Chasse, pêche, piégeage, artisanats et activités traditionnelles
La valeur des produits de la chasse (viande, fourrures, peaux, os…) est estimée à
environ 40 MCAD par an. Le Nunavut est notamment connu pour la chasse aux
phoques, et le nombre de phoques chassés chaque année est estimé à plus de 40 000.
La valeur de la viande de phoque est d’environ 5 MCAD, et les produits fabriqués en
peau de phoque rapportent 1 MCAD au secteur des arts et de l’artisanat. La décision de
l’Union Européenne d’interdire l’importation des produits dérivés du phoque a été