d’extraction du pétrole et du gaz prenaient de l’ampleur au Nunavut, cela ne ferait qu’empirer la
tragédie climatique mondiale qui s’y joue, car le niveau de la mer augmenterait, la glace de mer
disparaîtrait, les mouvements migratoires des poissons et des animaux changeraient, le pergélisol
fondrait et les connaissances écologiques traditionnelles se perdraient.
Dans le présent rapport, nous mettons en évidence quelques idées de développement proposées
par des dirigeants du gouvernement du Nunavut, des chercheurs et des organismes
communautaires et à vocation environnementale qui reconnaissent que le Nunavut peut laisser
l’extraction des ressources derrière elle et montrer au monde entier à quoi ressemble le
développement durable après l’ère d’extraction de combustibles fossiles et d’autres types de
ressources.
Peu importe la voie choisie, il faudra faire face à une multitude de problèmes sociaux et
économiques qui rongent la culture locale et inuite traditionnelle au Nunavut.
Quelle que soit la voie de développement empruntée par les décideurs du Nunavut, elle devra
comprendre des solutions efficaces à un certain nombre de problèmes sociaux et économiques
causés par des siècles de colonisation, de réinstallation et d’érosion de l’économie inuite. Ces
problèmes comprennent la pauvreté, la sécurité alimentaire, la pénurie de logements,
l’analphabétisme, l’aliénation culturelle, le suicide et les problèmes de santé. Ces problèmes sont
plus importants au Nunavut que n’importe où ailleurs au Canada.
La tuberculose est une des nombreuses maladies qui touche les populations inuites canadiennes
et son taux d’incidence, qui ne cesse d’augmenter, était de 157,5 sur 100 000 en 2008,
comparativement à 2 sur 100 000 dans l’ensemble du Canada.
Comme le Nunavut part de zéro en matière de changement climatique, les solutions doivent
aussi aider le territoire à s’adapter à l’élévation du niveau des mers, à la fonte des glaces et
aux changements drastiques dans les écosystèmes.
Le Nunavut part de zéro en matière de changement climatique. Même si l’on prévoit que la
température globale augmentera de 6 °C dans l’Arctique dans un scénario de maintien du statu
quo, il est plus probable qu’elle augmente de 13 °C ou plus. Nous pouvons déjà constater les
perturbations causées par le changement climatique sur ce territoire, par exemple la hausse
spectaculaire de la fréquence et de la gravité des feux de forêt, le retrait glaciaire, la fonte du
pergélisol, l’élévation du niveau des mers, le réchauffement des eaux, ainsi que les changements
dans l’abondance et la répartition des espèces d’animaux et de poissons essentielles. Au
Nunavut, le changement climatique menace la subsistance de façon importante.
Les plans d’adaptation au changement climatique proposés par différentes communautés du
Nunavut font état de nombreuses préoccupations communes, notamment : 1) l’insécurité
hydrique et alimentaire; 2) les problèmes de gestion de la santé et de la sécurité publique et des
situations d’urgence provoquées par les changements de température et les conditions
météorologiques exceptionnelles; 3) les problèmes d’infrastructure et de logement causés par
l’augmentation du niveau de la mer, les inondations, la fonte du pergélisol et l’affaissement du
sol; 4) les changements dans les mouvements migratoires des animaux, des poissons, des