Réunion du 6 décembre 2013 du CEOM – Paris
Dr R. Kerzmann, A.S. Sturbois
La réunion du CEOM qui s’est tenue à Paris le 6 décembre 2013 a été dense au plan des développements
récents en matière d’éthique médicale et des nombreux échanges qu’elle a permis entre les représentants de
quatorze délégations ordinales européennes à savoir celles de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Belgique, de
Chypre, de l’Espagne, de la France, de la Grèce, d’Italie, du Luxembourg, du Portugal, de la Roumanie, du
Royaume-Uni, de la Slovénie et de la Suisse. Des représentants de l’UEMS et de l’EJD avaient également tenu
à être présents.
Elle a été l’occasion pour le docteur Roland Kerzmann, président du CEOM et membre de la délégation belge,
de féliciter le secrétaire général du CEOM, le docteur Xavier Deau, pour son élection à la présidence de
l’Association médicale mondiale, ainsi que la délégation italienne cooptée auprès de cette même organisation
lors de la réunion de Fortaleza au Brésil.
Parmi les nombreux sujets présentés et débattus lors de cette réunion, seuls les points relatifs à la modification
de la Déclaration d’Helsinki, la démographie médicale en Europe, les médecines complémentaires ou
alternatives et la télémédecine seront brièvement développés dans le présent article.
La récente modification de la Déclaration d’Helsinki
Au cours de la table ronde consacrée à sa révision, adoptée lors de l'Assemblée générale de l'Association
Médicale Mondiale à Fortaleza en octobre 2013, son actualisation a été explicitée par le professeur André
Herchuelz, membre de la délégation belge, ainsi que par le docteur Fernando Gomes, membre de la délégation
portugaise, et par le professeur de droit Dominique Sprumont, Directeur adjoint de l'Institut de droit de la santé
de l'Université de Neuchâtel (Suisse), qui en a assuré l’analyse juridique détaillée.
La Déclaration d’Helsinki, élaborée par l’Association médicale mondiale, est le document de référence en
matière d’éthique de la recherche clinique; elle édicte les principes fondamentaux qui ont cours en cette
matière de la recherche médicale effectuée sur des êtres humains. Son texte, intentionnellement court, est
régulièrement révisé.
Parmi les modifications qui ont été adoptées, il faut d’abord noter sur la forme une meilleure structure du texte
pour en faciliter la lecture.
Sur le fond ensuite, la référence constante aux notions de bien-être, de droits et d’intérêt du patient
(consentement éclairé, information concernant les résultats de l’étude, assentiment des incapables…) y
renforce la position de ce dernier. Un ajout a été aussi introduit à propos de la nécessaire compensation et le
traitement adéquat en cas de dommages pour le patient ayant participé à une étude clinique. Les risques
doivent toujours être évalués et réduits au maximum. Le protocole de recherche doit préciser le traitement
auquel aura accès le patient à la fin de l’étude.
La recherche sur un groupe vulnérable, notion à définir, n’est admissible que si elle ne peut être effectuée sur
un groupe non vulnérable, si l’étude répond aux besoins de ce groupe vulnérable et si ce dernier peut en retirer
un bénéfice direct.
Le chercheur se voit attribuer un pouvoir d’appréciation concernant la poursuite d’une étude lorsqu’il apparaît
que les risques qui y sont liés sont supérieurs aux bénéfices escomptés.
Ce chercheur doit disposer d’une qualification en science mais également en éthique.
Le comité d’éthique doit recevoir non seulement le protocole mais aussi le rapport final de l’étude.