Aves :: Les grands goélands de la région wallone

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Aves :: Les grands goélands de la région wallone
Les grands goélands de la région wallone
En dehors de l'une ou l'autre espèce occasionnelle (Goéland marin, bourgmestre, à ailes blanches, ...), il est loisible d'observer quatre
espèces de grands goélands en région wallonne :
le
le
le
le
Goéland
Goéland
Goéland
Goéland
brun (Larus fuscus),
argenté (Larus argentatus),
leucophée (Larus michahellis),
pontique (Larus cachinnans).
Goéland brun
Larus fuscus
Photo © Stéphane Moniotte
Goéland argenté
Larus argentatus
Photo © René Dumoulin
Goéland leucophée
Larus michahellis
Photo © Jacques Leclercq
Goéland pontique
Larus cachinnans
Photo © Gabriel Rasson
Si le Goéland brun avec son manteau sombre est relativement facile à reconnaître (à l'exception des oiseaux de premier hiver), la
distinction des autres espèces est plus délicate et rebute généralement les observateurs débutants. Afin d'aider ces derniers à rentrer
dans le "coin des branchés", voici quelques pages de descriptions comparatives et de photos.
Les oiseaux adultes
Le pattern des primaires des adultes
Les oiseaux de premier hiver (G. brun inclus)
Les oiseaux de deuxième hiver
Les oiseaux de troisième hiver
Tout ou presque sur le Goéland pontique (avec photos)
L'évolution du plumage avec l'âge
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file:///C|/Users/David/Desktop/1-Les%20grands%20goélands%20de%20la%20région%20wallone.html[2/12/2011 15:13:21]
Aves :: Critères principaux d'identification des grands goélands adultes
Critères principaux d'identification des grands goélands adultes
Goéland pontique
Goéland leucophée
Goéland argenté
Larus cachinnans
Larus michahellis
Larus argentatus
Photo Gabriel Rasson
Photo René Dumoulin
de la mer Egée à la mer Caspienne.
Remonte vers le nord le long des
fleuves jusqu'en Pologne
méditerranéen, de l'Océan atlantique à la
Grèce. remonte vers le nord le long des
côtes atlantiques jusqu'en Bretagne.
Niche depuis peu à la côte belge (2
couples)
Europe du nord, depuis la
Manche jusqu'à l'Océan
arctique. Sous-espèce
argenteus en Europe
occidentale, argentatus en
Scandinavie et au sud de la
Baltique.
de fin septembre à mars
principalement de juillet à décembre
toute l'année mais surtout
l'hiver
Origine
Période de
présence
Photo Jacques Leclercq
Allure
paraît avoir un long bec, de longues
allure fière et robuste avec forte poitrine et plus court sur pattes, plus
pattes, de longues ailes et un long cou; longues pattes
trapu que les 2 autres. L'oeil
se tient souvent bien vertical avec les
clair lui confère une mine
extrémités des ailes près du sol
patibulaire.
Tête
front fuyant, calotte plate, nuque carrée.
Entièrement blanche à partir de janvier.
Avant, peut avoir de fines sties sur la
nuque ou le cou et de grandes taches à
l'arrière du cou
forme carrée avec front pentu, calotte
plate; nuque carrée; blanche avec de
fines sties de l'oeil à l'arrière de la calotte,
parfois sur la nuque et les parotiques;
pour la plupart, blanche en décembre
front assez fuyant; forme
arrondie vue de l'arrière;
blanche en plumage nuptial,
fortement striée de sombre
en automne et hiver
Bec
semble pointu, long et mince (forme
d'un crayon); angle au gonys peu
marqué. Couleur jaune terne à jaune
verdâtre, parfois chair à la base; tache
au gonys terne à orange-rougeâtre,
restreinte à la mandibule inférieure; la
plupart ont une marque noire ou une
bande subterminale.
plus court et plus épais que les 2 autres;
culmen en pente au bout; angle au
gonys petit à moyen; souvent jaune
orangé vif, parfois plus terne; grande
tache rouge vif au gonys, débordant
souvent sur la mandibule supérieure; 80%
ont une marque ou une bande
subterminale noire en automne. long, à culmen arqué, jaune
assez vif avec tache au
gonys rouge; angle au
gonys assez marqué
Oeil
Photo Gabriel Rasson
Photo Charly Farinelle
iris jaune pâle à doré terne ou sombre;
cercle orbital orange vif ou rouge.
Paraît souvent sombre.
iris jaune gris mat à jaune citron vif;
rarement sombre; cercle orbital rouge
à rouge orangé
iris jaune pâle; cercle
orbital jaune à orangé
de jaune, jaune-verdâtre à chair terne
très souvent jaune orangé vif, rarement
chair pâle, jamais rose
roses, parfois jaunâtres chez
certains individus de la
Baltique.
Pattes
Photo Stéphane Moniotte
gris moyen habituellement plus pâle que gris moyen plus sombre qu'argenteus,
argenteus : gris pâle, un peu
michahellis et toujours plus foncé
comme le Goéland cendré. Plus pâle que comme une Mouette rieuse.
Dos/manteau
argentatus : gris moyen,
qu'argenteus le Goéland brun graellsii
comme le Goéland cendré.
Primaires
Au repos, P10 s'étend bien au delà de
P9, révélant un miroir et une longue
Au repos, taches apicales régulièrement
espacées de la taille de l'oeil sur P9-10;
argenteus : 2 miroirs, le plus
souvent subterminal sur P10,
file:///C|/Users/David/Desktop/2-Critères%20principaux%20d'identification%20des%20grands%20goélands%20adultes.htm[2/12/2011 15:13:22]
Aves :: Critères principaux d'identification des grands goélands adultes
langue pâle. Au vol, le noir a la forme d'un croissant.
Présence d'un grand miroir sur P10,
d'un miroir moyen à grand sur P9;
bande noire sur P5; 74% ont du noir
sur P4.
légèrement plus grandes sur P7-P8.
Au vol, grand triangle noir; miroir (peut
être terminal) grand à moyen sur P10;
50% ont un miroir sur P9; P5 a toujours
une bande noire; P4 et souvent P3
peuvent avoir des marques noires;
de taille moyenne et souvent
entouré de noir sur P9;
langues pâles sur primaires
externes courtes;un point noir
mais pas une barre complète
sur P5.
argentatus : 2 miroirs, généralement terminal sur
P10, large et traversant
complètement la plume sur
P9; taches apicales très
grandes; langues pâles plus
longues se terminant par de
larges taches blanches.
Lexique
Les termes utilisés dans la description des rémiges primaires sont définis dans la page correspondante.
culmen : arête de la mandibule supérieure.
gonys : arête de la mandibule inférieure au point où les 2 parties se rejoignent.
cercle orbital : cercle de peau nue autour de l'oeil. Ne pas confondre avec un cercle oculaire (plumes), présent totalement ou
partiellement chez certaines mouettes en plumage nuptial, dont la rieuse et la mélanocéphale.
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file:///C|/Users/David/Desktop/2-Critères%20principaux%20d'identification%20des%20grands%20goélands%20adultes.htm[2/12/2011 15:13:22]
Aves :: Illustration du pattern des primaires chez les Goélands
Illustration du pattern des primaires chez les Goélands
Notes préliminaires
Chez pratiquement tous les goélands, il y a a une certaine variabilité intra(sub)spécifique du pattern des primaires, liée à l'âge et au sexe des
oiseaux. Classiquement, les mâles ont plus de gris/blanc et moins de noir que les femelles et les oiseaux acquièrent de plus en plus de gris/blanc
et de moins en moins de noir quand ils prennent de l'âge. Les primaires sont, ici, comptées à partir de l'intérieur, suivant l'ordre dans lequel elles sont remplacées lors de la mue. La p1 est donc la
primaire la plus interne, la p10 est la primaire externe. Le vocabulaire utilisé est précisé en fin de page et est accessible par un lien. On peut obtenir la taille d'origine des photos par simple clic. Le Goéland pontique* est toujours à homologuer en Belgique, d'où l'étoile accompagnant son nom.
Goéland pontique (Larus cachinnans) Les photos de gauche (adulte, Visé, 11 février 2000) et de droite (mâle adulte à l'arrière, Visé, 11 février 2000) montrent un pattern sous-alaire classique
du cachinnans. La quantité totale de noir présente en pointe d'aile est réduite. Grande quantité de pâle sur la base des primaires externes, particulièrement sur les vexilles internes (longues langues pâles terminées par
des zones blanches ou blanchâtres). Présence d'un grand miroir terminal sur la p10, et d'un assez grand miroir, subterminal mais traversant complétement la plume sur la p9. En terme du nombre de primaires marquées, cependant, le noir est relativement étendu: la marque noire de la p5 est une barre complète,
souvent assez large, et une marque supplémentaire sur la p4 n'est pas rare. Au premier abord, le noir présent le long du vexille externe de la p10 n'apparaît pas de façon évidente, de sorte que le noir semble débuter au milieu de
cette primaire plutôt que de remonter jusqu'à sa base. Globalement, le noir affecte classiquement la forme d'un croissant, passant entre les longues
langues pâles de la base des primaires et les deux grands miroirs et pointant vers la base de l'aile le long de son bord de fuite. La photo du centre (adulte, Visé, 11 février 2000) montre un individu vu du dessus. Le noir est plus présent que sur la face inférieure de l'aile (vexilles
externes visibles). Quand l'aile est bien ouverte, une partie des vexilles internes est visible du dessus également, ce qui crée une alternance de noir
(vexilles externes) et de gris/blanc (langues pâles des vexilles internes) - des lignes pâles semblent "pénétrer" dans la pointe noire. Ce pattern a
cependant le défaut de dépendre du degré d'ouverture de l'aile, ce qui peut rendre son utilisation moins aisée que celle du pattern sous-alaire.
Goéland leucophée (Larus michahellis)
A gauche: Goéland leucophée adulte en plumage d'hiver, Sint Idesbald, 26 novembre 2000; à droite: mâle adulte en plumage nuptial, Avant-Port de
file:///C|/Users/David/Desktop/3-Illustration%20du%20pattern%20des%20primaires%20chez%20les%20Goélands.htm[2/12/2011 15:13:23]
Aves :: Illustration du pattern des primaires chez les Goélands
Zeebrugge, 4 juin 2001). Les vexilles internes portent beaucoup plus de noir que chez cachinnans, les langues pâles sont plus courtes, plus sombres et ne se
terminent pas par des zones blanches. Michahellis peut avoir 1 ou 2 miroirs, qui sont généralement plus petits que chez cachinnans. Chez les oiseaux à deux miroirs, le second ne
traverse que rarement complètement la plume. Le noir s'étend normalement sur le même nombre de plumes que chez cachinnans (nette barre complète sur la p5 et, sur l'oiseau de gauche,
tout petit point noir, à peine visible sur le scan, sur la p4). Du dessus comme du dessous, le dessin général est un triangle noir très plein dont la base de la p10 est un des sommets, avec très peu de gris et pas de
blanc "pénétrant" dans le noir.
Goéland argenté, race occidentale
(Larus argentatus argenteus)
La photo de gauche montre un Goéland argenté de la sous-espèce argenteus, qui pourrait être qualifié de "classique" (Sint Idesbald, 7 janvier 2001). Deux miroirs, celui de la p10 est le plus souvent subterminal, celui de la p9 est de taille moyenne et fréquemment entouré de noir. Les langues pâles sur les primaires externes sont relativement courtes et grises; la p10 est majoritairement noire. Chez la plupart des argenteus, le noir ne s'étend vers l'intérieur que jusqu'à un point ou une barre interrompue sur la p5 (mais une barre
complète n'a rien d'exceptionnel) et il est normalement absent sur la p4. La photo de droite montre un argenteus un peu moins typique (Sint Idesbald, 7 janvier 2001), présentant un pattern alaire s'approchant autant que faire se
peut de celui d'un michahellis. Cet oiseau a un seul miroir, des taches apicales plus petites que sur un adulte classique et une barre noire complète
sur la p5. L'ensemble de ces caractères, couplés à une marque rouge diffuse sur le bec et à la présence d'une légère marque brunâtre sur l'une des
grandes couvertures des primaires, en font assez probablement un oiseau de 4e hiver.
Goéland argenté, race nordique
(Larus argentatus argentatus) Deux photos prises à Sint Idesbald le 7 janvier 2001 d'un Goéland argenté de la sous-espèce argentatus typique. Le gris du manteau et du dessus des
ailes est plus sombre que chez argenteus. Deux miroirs sont présents, le premier généralement terminal, le second généralement large et traversant la plume complètement. Les taches
apicales sont très grandes. Les langues pâles sont beaucoup plus longues que chez argenteus et se terminent par de larges taches blanches, de façon similaire à celles
d'un Pontique, ce qui pourrait prêter à confusion. Le noir est cependant nettement plus limité sur les primaires plus internes que chez les trois autres taxons présentés ci-dessus (ici, un point à
peine visible sur la p5 au lieu d'une barre complète, rien sur la p4). On notera aussi la mue très tardive (ici, p10 encore en train de pousser le 7 janvier alors que cachinnans termine normalement de muer ses primaires en
file:///C|/Users/David/Desktop/3-Illustration%20du%20pattern%20des%20primaires%20chez%20les%20Goélands.htm[2/12/2011 15:13:23]
Aves :: Illustration du pattern des primaires chez les Goélands
novembre), qui indique clairement un oiseau venant du Nord. Le pattern alaire de cet oiseau est fort différent de celui des deux argenteus présentés ci-dessus, mais la variation entre les deux sous-espèces d'Argentés
est en fait clinale, de sorte que tous les intermédiaires sont concevables, et qu'il est très fréquemment impossible de déterminer avec certitude la sousespèce à laquelle un oiseau non nicheur appartient. De plus, la définition actuelle d'argentatus inclut des populations qui diffèrent par plus d'un aspect. Entre autres, les oiseaux de la Mer Blanche et ceux de
la Baltique sont relativement distincts. Un Argenté à pattes jaunes et à très longues ailes, présent en début 2001 dans la zone Visé-Lixhe, pourrait provenir
d'une de ces populations.
Lexique Vexille : "moitié" de la plume située d'un des côtés du rachis - une primaire a
un vexille interne (plus large) et un vexille externe (plus étroit). Vu la façon
dont les plumes se superposent, la face supérieure de l'aile montre principalement
les vexilles externes, la face inférieure montre les vexilles internes (et le vexille
externe de la p10). Sur la plupart des primaires portant du noir, ce noir est plus
étendu sur le vexille externe que sur le vexille interne. Sur une aile fermée, les
vexilles externes sont souvent les seuls visibles, mais le vexille interne de la p10
peut fréquemment aussi être observé sur la face inférieure de l'aile opposée à
l'observateur. Tache apicale : la tache blanche, habituellement présente à l'extrémité des
primaires d'un goéland. Ce sont les taches apicales qui forment la "suite de points
blancs" visibles sur l'aile fermée d'un goéland posé. Miroir : tache blanche située dans la partie noire de la plume en amont de la
tache apicale, sur les primaires les plus externes. Le nombre de miroirs d'une aile
de goéland varie de 0 à 3; sur un "type-Argenté" adulte, il y en a normalement 1
ou 2 (sur la p10 ou sur les p9-10). Le miroir est souvent séparé de la tache apicale
par une barre noire subterminale. Il arrive cependant que cette barre noire soit
absente, de sorte que le miroir et la tache apicale se confondent (miroir
terminal, par opposition à miroir subterminal). Langue pâle : zone pâle, généralement grise et parfois terminée par une zone
blanche, partant de la base de la plume et s'étendant sur le vexille interne vers la
pointe, en "pénétrant dans le noir". Sur les primaires portant un miroir, la pointe de
la langue pâle est normalement séparée de celui-ci par une zone noire qui traverse
complètement la plume. Quand la langue pâle et le miroir sont interconnectés via
le bord interne de la plume (le noir n'atteint alors pas du tout le bord interne), on
parle de "pattern de type thayeri" (parce que c'est le cas chez le Goéland de
Thayer Larus thayeri) - c'est possible chez cachinnans (peu fréquent) et chez
argentatus, normalement pas chez michahellis ni chez argenteus.
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file:///C|/Users/David/Desktop/3-Illustration%20du%20pattern%20des%20primaires%20chez%20les%20Goélands.htm[2/12/2011 15:13:23]
Aves :: Goélands de premier hiver
Goélands de premier hiver
Forme du
bec
Goéland brun (Larus fuscus)
Goéland argenté (Larus
argentatus)
Goéland leucophée (Larus Goéland pontique (Larus
michahellis)
cachinnans)
plus long et fin que le brun
et le leucophée; bout
courbé; angle au gonys
marqué
légèrement plus court et
plus épais qu'argenté;
culmen en pente au bout;
angle au gonys petit à
moyen
long et mince, parfois plus
court; petit angle au gonys;
culmen en courbe douce,
semble pointu.
front assez fuyant; forme
arrondie par derrière
plus anguleuse qu'argenté;
carré avec front pentu,
calotte plate; nuque carrée
front fuyant; calotte plate;
nuque carrée
plus petit et plus épais
qu'argenté; angle au gonys
petit à moyen; culmen en
pente douce jusqu'au bout
arrondie avec calotte
Forme de la
légèrement plate
tête
paraît habituellement plus
petit et plus gracieux que
l'argenté
plus trapu; moins haut sur allure fière et robuste avec
pattes que les leucophée et forte poitrine et longues
pontique
pattes; paraît avoir un long bec, de
longues pattes et un long
cou; se tient souvent bien
vertical avec les extrémités
des ailes près du sol
noir; pas de base pâle avant
l'été
noirâtre avec une grande
base pâle
noir; parfois légère base
chair à la mandibule
inférieure
noir; parfois la base de la
mandibule inférieure est
couleur chair
Couleur des rose terne
pattes
rosâtre terne
rose
rose
Oeil
très sombre
sombre
sombre
marquée de brun grisâtre;
palît en hiver
souvent blanche avec une
fine ligne derrière l'oeil;
d'autres avec calotte et
nuque rayées sur fond
blanc avec du blanc sous et
derrière les parotiques
souvent toute blanche; peut
avoir de fines lignes derrière
l'oeil ou de fines rayures sur
la calotte ou la nuque; cou
fortement rayé.
marbré noirâtre depuis la base sous-couvertures plus pâles franchement blanc avec une
de la nuque et le cou
que chez le brun
bande stiée sur poitrine et
jusqu'aux côtés de la poitrine
flancs; sous-couvertures
et les flancs; ventre pâle;
blanches avec de fines
sous-couvertures alaires
barres sombres
tachetées
blanc avec mouchetures des
côtés de la poitrine et des
flancs jusqu'aux barres des
couvertures sous-alaires
noirâtres
internes plus pâles que les
autres rémiges
noires
noires
noirâtres dessus et dessous
main pâle bien visible
externes sombres; fenêtre
pâle sur les internes due
aux vexilles internes pâles;
plus évident par dessous
que par dessus; 50% des
michahellis ont une petite
ovale pâle sur les vexilles
internes des primaires
internes
externes sombres avec une
fenêtre délavée pâle sur les
internes vues du dessus; gris
plus pâle vues du dessous
noirâtres dessus et dessous
avec étroit liseré pâle
sombre avec liseré pâle
dessus et dessous; souscouvertures plutôt sombres
sombres avec liseré pâle au
dessus; gris plus pâle du
dessous; couvertures sousalaires souvent toutes
blanches avec 2 rangs de
taches sombres
brun très sombre avec bord
blanc crépu; parfois plage pâle
diffuse près du bout ou petites
échancrures sur le côté
bord plus marbré que le G. nettement sombre presque
brun avec indentations
noir avec large bout pâle;
pâles; liseré pâle moins
émarginations blanches
marqué que chez le G.
possibles
Allure
Couleur du
bec
sombre
plutôt pâle avec marbrures
sombres ou des stries autour
de l'oeil, des parotiques et à
Marques de
l'arrière de la calotte; les
la tête
jeunes oiseaux ont des taches
noirâtres depuis le front
jusqu'à l'oeil et les parotiques
Dessous
Primaires
au repos
Primaires
en vol
Secondaires
Tertiaires
file:///C|/Users/David/Desktop/4-Goélands%20de%20premier%20hiver.htm[2/12/2011 15:13:23]
très foncées, pratiquement
noires avec bout ou bords
pâles
Aves :: Goélands de premier hiver
brun
brun sombre-noir avec un
externes moins
liseré pâle bien visible et une
contrastantes que chez le
tache subterminale; plus barré G. brun
et tacheté sur les internes;
Grandes
apparaissent comme une barre
couvertures
sombre en vol
externes franchement noires les plus externes sont
avec taches subterminales; carrément foncées avec des
internes plus marbrées
taches subterminales, les
internes plus tachetées; la
base est sombre donnant
l'impression d'une barre
sombre contrastant avec la
barre claire des couvertures
moyennes
plutôt brun sombre avec de
Petites et
bords pâles donnant une
moyennes
impression d'échelle (très
couvertures marqué chez jeunes oiseaux);
trouble plus tard en hiver
plutôt sombre avec liserés
pâles et barres internes
pâles
plutôt sombres avec franges
pâles (barre claire) et
quelques barres internes
pâles
comme les petites et
moyennes couvertures
de crème à blanc avec
grandes ancres
subterminales et base
sombre; semblent rayées
chamois crème pâle avec
une mince ancre
subterminale; ressemblent à
un châle gris anthracite
autour du noir
Dos
comme les petites et
moyennes couvertures
moins sombre que le brun
comme scapulaires; semble comme les scapulaires
rayé
Croupion
a l'air pâle; blanc avec
marbrures sombres
plus grisâtre et fortement
rayé que le brun
vraiment blanc avec fines
rayures
Queue
grande bande noire avec liseré moins de contraste avec la
pâle; toutes les rectrices
barre terminale que le brun
internes sont irrégulièrement
barrées pâle à la base; la
plupart des vexilles externes
ont des bandes sombres près
du bout
Scapulaires
tout blanc avec de légères
barres irrégulières
blanche avec bande
blanche avec fine barre
noirâtre, vexiles externes et subterminale noire
liserés blancs; certaines
rayées à la base
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file:///C|/Users/David/Desktop/4-Goélands%20de%20premier%20hiver.htm[2/12/2011 15:13:23]
Aves :: Goélands de deuxième hiver
Goélands de deuxième hiver
La forme du bec, de la tête ainsi que l'allure générale sont semblables à celles des individus de premier hiver et des adultes. En règle
générale, les oiseaux de second hiver sont intermédiaires entre ceux de premier hiver et l'adulte.
Goéland
Goéland leucophée (Larus
argenté (Larus michahellis)
argentatus)
Goéland pontique (Larus cachinnans)
Couleur du
bec
rosâtre ou
jaunâtre pâle
avec barre
subterminale
sombre
variable, souvent à base jaunâtre et bout
sombre
variable; habituellement, la base est jaune-verdâtre et le
bout sombre
Couleur des rosâtre terne
pattes
chair ou jaunâtre; jaune vif au printemps
chair à jaunâtre
le plus souvent sombre; cercle orbital
rouge en été
sombre
Oeil
très sombre
Blanche striée de blanc avec bavures sombres au front et
souvent toute blanche
Marques de sombre
sous l'oeil, une ligne à l'arrière; parfois de
la tête
fines rayures sur la calotte et la nuque;
collier tacheté
blanc plus ou
moins strié de
sombre
blanc avec côtés de la poitrine tachetés
blanc; parfois des gouttes sombres aux côtés de la
poitrine et sur le dessus des flancs
noires
noires
noires; parfois de minuscules taches
externes
noirâtres;
internes gris
pâle
externes noirâtres; internes avec fenêtre
pâle
externes noirâtres; parfois un miroir sur P10; vexilles
externes sombres; vexilles internes plus pâles sur les
primaires intérieures; blanc avec bout sombre sur les
externes vues du dessous
noirâtres avec liseré pâle; franchement
sombre par dessous; sous-couvertures
avec rayes sombres
noirâtres avec liseré pâle; plus pâle du dessous;
couvertures sous-alaires pratiquement toutes blanches
sombre avec les bouts irrégulièrement
marbrés pâles
sombre avec bouts pâles irrégulièrement marbrés
gris de l'adulte
Grandes
commençant à
couvertures
apparaître
pattern irrégulier de sombre et gris
pattern irrégulier avec du gris
Petites et
idem
moyennes
couvertures
moyennes souvent grises; petites
sombres avec liseré pâle
pattern irrégulier avec du gris
idem
la plupart grises
gris avec parfois des taches sombres au centre des
plumes
Dos
idem
gris pour la plupart
comme les scapulaires
Croupion
blanc strié de
sombre
blanc
blanc Queue
base blanche
avec base
subterminale
sombre
comme H1 mais à base plus blanche et
des marbrures sur rectrices internes;
barre terminale plus étroite
barre subterminale noire hâchée à la base; peut sembler
brisée sur la queue étalée
Dessous
Primaires
au repos
Primaires
en vol
Secondaires
Tertiaires
Scapulaires
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file:///C|/Users/David/Desktop/5-Goélands%20de%20deuxième%20hiver.htm[2/12/2011 15:13:24]
Aves :: Goélands de troisième hiver
Goélands de troisième hiver
La forme du bec, de la tête ainsi que l'allure générale sont semblables à celles des individus de premier hiver et des adultes. En règle
générale, les oiseaux de troisième hiver sont proches des adultes à l'une ou l'autre marque d'immaturité près. Seules les parties
différant du plumage adulte sont reprises.
Goéland argenté (Larus
argentatus)
Goéland leucophée (Larus
michahellis)
Goéland pontique (Larus
cachinnans)
Couleur du bec
plus pâle que l'adulte avec
vague barre subteminale
sombre
comme l'adulte avec marque noire
comme l'adulte mais marque ou bande subterminale plus grande
comme l'adulte
comme l'adulte
comme l'adulte
Couleur des
pattes
Oeil
Marques de la
tête
Dessous
souvent sombre
comme l'adulte ou sombre
comme l'adulte
comme l'adulte avec, plus souvent,de
fines rayures
comme l'adulte mais avec des
marques grises chez certains
individus
blanc
blanc blanc
noires avec de minuscules taches
noires; parfois de minuscules taches
noires avec un petit miroir sur la seule
P10 autrement, comme l'adulte
comme l'adulte
comme l'adulte
comme l'adulte
Primaires au
repos
Primaires en vol
Secondaires
Tertiaires
comme l'adulte
comme l'adulte
Grandes
couvertures
des marques brunes subsistent
comme l'adulte
comme l'adulte
Petites et
moyennes
couvertures
comme l'adulte
comme l'adulte
Scapulaires
comme l'adulte
comme l'adulte
comme l'adulte
comme l'adulte
Croupion
blanc
blanc Queue
blanche avec de minces bandes noires, ne blanche avec une bande ou des
s'étendant pas aux rectrices externes
marques irrégulières
Dos
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file:///C|/Users/David/Desktop/6-Goélands%20de%20troisième%20hiver.htm[2/12/2011 15:13:24]
Aves :: Illustration du goéland pontique
Illustration du goéland pontique
Trois images d'un couple de Goélands pontiques (Larus cachinnans) en parade, Visé, 11 février 2000. La femelle, plus petite, est à droite sur la photo de
gauche, devant sur les autres. Noter la posture du mâle sur la photo de droite: les ailes relevées sont typiques du pontique en parade. Elles mettent en
évidence le pattern classique de la primaire externe; la femelle a relevé les ailes et pris une posture similaire 1 à 2 secondes plus tard.
Un couple de Goélands pontiques (Larus cachinnans) adultes, Visé, 20
février 2001. La femelle est à l'avant-plan. L'oiseau de gauche est une
"Oie (future à l'instar) de Visé".
Trois Goélands pontiques adultes et un Goéland argenté (L. argentatus),
Visé, 8 janvier 2001. Comme le montre cette image, les différences de
structure et de posture peuvent être réellement flagrantes. Quel est l'Argenté
?
Goéland pontique (Larus cachinnans) adulte, Port Autonome de Liège, Ile
Goéland pontique (Larus cachinnans) adulte, Visé, 8 janvier 2001, sans
Monsin,11 février 2000. La taille indique sans doute une femelle. L'iris de
doute femelle, avec une Mouette rieuse adulte.
cet individu est relativement pâle mais pas anormal pour l'espèce.
Goéland pontique (Larus cachinnans) adulte, Visé, Goéland pontique (Larus cachinnans)
11 février 2000 - très probablement mâle étant
adulte (peut-être 4e hiver), Visé, 11
donné la taille de l'oiseau et de son bec.
février 2000 - sans doute femelle.
Goéland pontique (Larus cachinnans) adulte (peut-être 4e
hiver), Visé, 22 février 2000 - presque certainement le
même individu que sur la photo de gauche.
Goéland pontique (Larus cachinnans) adulte en vol, Visé,
file:///C|/Users/David/Desktop/7-Illustration%20du%20goéland%20pontique.htm[2/12/2011 15:13:25]
Aves :: Illustration du goéland pontique
Goéland pontique (Larus cachinnans) adulte en vol, Visé, 11 février 2000. Pattern sousalaire classique. Voir les commentaires sur la page décrivant ce pattern.
20 février 2001 - avec une Mouette rieuse H1. Cet oiseau
est l'un des deux adultes montrés ci-dessus en compagnie
de l'"Oie de Visé".
Pattern des primaires moins facilement détaillé sur cette
photo que sur la précédente, mais toujours clairement
caractéristique de cachinnans.
Deux images d'un 1er hiver de Goéland pontique (Larus cachinnans) en vol, Visé, 14 mars 2000 - même individu sur les deux photos (noter la patte
gauche cassée). Structure du bec classique, tête blanche, nuque striée, pattern de queue de type leucophée, poitrine, ventre, flanc et sous-alaire (photo
de droite) majoritairement blancs et très peu marqués de sombre.
Adulte, ou peut-être 3e hiver/été avancé, de Goéland
pontique (Larus cachinnans), Visé, 11 fevrier 2000.
« AR3 » - 2e hiver de Goéland pontique (Larus cachinnans), Visé, 11 février 2000 - sans
Structure très typique.
doute femelle. Bagué par Andreas Buchheim à Datteln dans la Ruhr, le 24 nov. 98 (alors en
Cet oiseau est très probablement adulte mais, sur la base
plumage de 1er hiver), cet individu a été relocalisé en Allemagne, en Suisse, en Belgique (5
de cette seule photo, l'âge ne peut être déterminé avec une
fois au moins au cours de l'hiver 1999-2000, une fois au moins l'hiver 2000-2001 et 2001certitude totale. La marque très forte sur le bec et
2002) et aux Pays-Bas. Noter la structure générale et la posture oblique, la tête et le dessous
l'absence presque totale de teinte jaune sur les pattes, à
blancs, la barre sombre assez uniforme sur les grandes couvertures, le fort pourcentage de
cette date, sont potentiellement des signes d'immaturité. La
gris dans le plumage des parties supérieures et la présence d'un petit miroir blanc visible sur
seule façon d'exclure certainement un H3/E3 avancé serait
le dessous de la primaire externe.
de voir les couvertures marginales et les couvertures des
primaires sur l'aile ouverte.
Photos et commentaires de Laurent Raty
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file:///C|/Users/David/Desktop/7-Illustration%20du%20goéland%20pontique.htm[2/12/2011 15:13:25]
Aves :: L'évolution du plumage des goélands avec l'âge
L'évolution du plumage des goélands avec l'âge
Texte et photos de Didier Vangeluwe (IRSNB)
La preuve en images
Les grands goélands, dont des critères d'identification ont été énumérés dans les deux derniers numéros d'Aves Contact, ont la
particularité de connaître une période d'immaturité relativement longue au cours de laquelle se succèdent au moins quatre types de
plumages et de coloration des parties nues (iris, bec et pattes). Connaître cette évolution est nécessaire avant d'aborder l'identification
des espèces difficiles.
Les laridés sont des espèces longévives : le record d'âge pour un Goéland argenté est de 32 ans et 1 mois. Une période d'immaturité
de 4-5 ans correspond probablement à une phase d'apprentissage général et de formation du couple en particulier, réputé fidèle tant
que les partenaires sont en vie (voir les travaux de Tinbergen sur le sujet). Le fait de présenter un plumage différent de celui des
adultes est, entre autres, une manière de signaler l'immaturité, donc l'absence de «prétention» reproductrice, et ainsi d'éviter une
compétition avec les nicheurs.
Au vu de la productivité actuelle, en Europe occidentale, des colonies de Goélands argentés et bruns, il s'avère qu'en moyenne au
moins la moitié des goélands observés sont des immatures. Leurs plumages présentent généralement plus de difficultés d'identification
que celui des adultes. Pour être efficace, l'étude des critères d'identification doit donc reposer sur une bonne compréhension des
mécanismes qui créent et modulent cet ensemble de milliers de plumes que l'on appelle le plumage.
Pourquoi muer ?
La mue est le phénomène physiologique qui organise à la fois la perte (la chute) et le renouvellement (la pousse) des plumes. Ce
processus poursuit deux grands objectifs. D'abord, il s'agit éventuellement de changer d'apparence externe selon la saison ou le statut
social. Ensuite, les plumes sont des structures fragiles qui s'usent mécaniquement (en frottant les unes contre les autres ou contre des
obstacles) ou chimiquement (par l'action des rayons ultraviolets). Comme un plumage de qualité est indispensable à la survie des
oiseaux (de par ses fonctions d'isolant thermique, d'accès au vol, de flottabilité, de camouflage), il s'agit de l'entretenir (en lissant les
plumes et en les enduisant des sécrétions de la glande uropygienne) et, avant que trop usé il ne perde ses fonctions, de le renouveler
en tout ou en partie.
Quand et comment muer ?
Il existe de nombreuses stratégies de mue parmi les oiseaux, mais revenons aux grands goélands d'Europe occidentale. Annuellement,
au cours des mois d'été, tous les individus renouvellent l'entièreté de leur plumage. On appelle cela la mue complète. Tous, vraiment
tous ? Non, pas ceux nés au cours de l'année, ils viennent à peine d'acquérir leurs premières plumes et n'entreprendront au cours de
leur premier automne que la mue d'une (petite) partie de leurs plumes de contour, c'est-à-dire celles qui recouvrent le corps à
l'exception des ailes et de la queue. Ce ne sera pas non plus le cas d'individus malades et affaiblis, qui ne s'en remettront très
probablement pas d'ailleurs.
La période exacte de la mue complète varie en fonction de l'espèce, de la région et de l'âge. Le principe étant que les immatures
muent plus tôt que les adultes. La durée du cycle complet atteint 4 mois pour un Goéland argenté.
Progressivement, et selon leur type, les vieilles plumes sont rejetées et de nouvelles apparaissent, d'abord gainées de kératine («le
tuyau»), pour ensuite, au fur et à mesure de la croissance, s'ouvrir complètement. La procédure est relativement simple, car peu
contraignante en terme de survie, pour les plumes de contour. La pousse de ce type de plumes modifie toujours l'apparence d'un
goéland. Lorsqu'il est encore immature, c'est relativement radical, par le fait qu'en moyenne le plumage devient de plus en plus gris
sur le dos et de plus en plus blanc sur la tête, le cou, la poitrine et le ventre. Lorsqu'il s'agit d'un adulte, l'apparence est modifiée au
niveau de la tête et éventuellement du cou et du dessus de la poitrine sur lesquels apparaissent des stries brun foncé caractéristiques
du plumage d'hiver.
C'est plus compliqué en ce qui concerne les rémiges, car ici toute perte de plume entraîne une diminution des capacités de vol. Le
processus est donc bien défini : les pertes sont toujours symétriques sur chaque aile, de manière à ne pas déséquilibrer le vol, et sont
limitées à une ou deux simultanément afin de ne pas diminuer la capacité de l'aile à «porter» l'oiseau en vol. La séquence schématisée
est donc la suivante en ce qui concerne le renouvellement des rémiges primaires chez le Goéland argenté : la primaire la plus interne
est perdue en premier, rapidement une nouvelle commence à apparaître, la deuxième tombe alors; pendant que la première continue
à croître, la seconde apparaît et la troisième tombe; lorsque la quatrième tombe, la première est complètement renouvelée et ainsi de
suite. Cela signifie qu'il est possible d'observer un contraste de mue entre plumes nouvellement poussées et anciennes pas encore
tombées. Observer le dessin et l'usure des anciennes sera souvent utile à la détermination de l'âge de l'individu. En ce qui concerne les
secondaires, le principe est le même, mais la mue se déroule des externes vers les internes et débute lorsque la mue des primaires en
est aux deux tiers environ. Voilà pour la mue complète, annuelle.
Les goélands effectuent également une mue prénuptiale, dite partielle. Dans ce cas, les rémiges ne sont jamais remplacées et la mue
concerne les plumes de contour, particulièrement de la tête et du cou.
En plus de ces deux catégories de mue bien organisées, on constate également une mue opportuniste qui peut apparaître à tout
moment de l'année et pour tout type de plume, il s'agit de remplacer la ou les plumes perdues accidentellement.
En schéma, la succession des mues et des plumages se présente comme dans le tableau ci-dessous.
Et l'usure ?
La mue des plumes modifie l'apparence de l'individu et donc les critères d'identification. L'usure est l'autre paramètre qui va influer sur
notre perception du plumage. Les effets de l'usure mécanique et chimique se traduisent de trois manières. En premier lieu l'abrasion de
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Aves :: L'évolution du plumage des goélands avec l'âge
la plume : l'extrémité des rémiges primaires externes, arrondie lorsqu'elles sont «neuves» ou «fraîches», devient pointue au fil du
temps. Cela sera particulièrement le cas chez les oiseaux de première année et de premier été dont les rémiges sont structurellement
bien moins solides que celles des classes d'âge supérieures.
Ensuite, le pâlissement dû à la dégradation par les UV : les plumes et zones noires ou brun foncé pâlissent au point de devenir brun
clair. Parfois cette dégradation sera encore plus intense sur le bord de la plume, donnant une impression de liseré. À nouveau, ce type
d'usure sera le plus marqué, et ce pour les mêmes raisons, chez les oiseaux de première année et de premier été.
Et enfin, la combinaison des deux : les zones pâles des plumes sont proportionnellement plus dégradées par les UV que les zones
sombres, cela les fragilise davantage et, usure mécanique aidant, on assiste à l'usure sélective de zones pâles par rapport aux zones
sombres de la même plume. Cela crée des indentations dans la plume.
En conclusion, identifier des goélands nécessite d'abord de comprendre les processus de mue et d'usure des plumes. À chaque moment
de l'année correspond un type de plumage particulier dans un état d'usure particulier. Cela implique un large spectre de variations chez
des espèces par ailleurs abondantes. Certains individus auront mué plus tôt que la moyenne, d'autres connu des conditions
d'ensoleillement telles que l'usure chimique sera plus prononcée, d'autres encore, malades, ne mueront pas et présenteront un
plumage dans un tel état d'usure qu'il paraîtra aberrant. La compréhension des principes d'évolution du plumage au fur et à mesure de
la vie de l'individu et de la saison permettra donc d'interpréter ce que l'on voit, de relativiser l'observation de tel ou tel critère, et
enfin, d'accepter qu'au vu de la complexité des plumages et des facteurs qui les affectent, il n'est pas prudent de systématiquement
«coller» un nom d'espèce sur un individu.
La preuve en images
Succession
des
Janv Fév Mars Avril Mai
plumages
1er année
Juin
naissance
2e année
3e année
4e année
5e année
1er
été
2e
été
3e
été
adulte
ou >4
Juillet Août Sep Oct Nov Déc
juvénile
1er
hiver
2e
hiver
3e
hiver
4e
hiver
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Aves :: Evolution du plumage avec l'âge
Evolution du plumage avec l'âge
La preuve en images
Pour illustrer les principes évoqués ci-avant, voici une série de clichés présentant les plumages des différentes classes d'âge
identifiables chez le Goéland argenté. Plusieurs variations interindividuelles sont également présentées. Par souci de clarté, seuls les
plumages observables en dehors de la période de nidification sont illustrés.
Le Goéland argenté sert ici de modèle, les remarques formulées étant valables pour la plupart des autres grands goélands. C'est aussi
un bon modèle de manière générale car sa familiarité sur les digues et embarcadères des côtes d'Europe occidentale permet
d'observer de près de nombreux détails du plumage tandis que son abondance permet d'évaluer directement l'étendue des variations.
Pour bien comprendre les explications données ci-dessous, il est conseillé au lecteur de se reporter à la topographie de l'oiseau, qu'il
trouvera dans tout bon guide de terrain.
1. Goéland argenté Larus argentatus, Ostende août 2002. Plumage juvénile.
Le plumage juvénile remplace directement le duvet alors que le jeune goéland est encore
incapable de voler. Toutes les plumes sont donc de la même génération; elles ont poussé en
même temps. La croissance du jeune mobilise l'essentiel des ressources énergétiques
disponibles, et ce, au détriment de la qualité intrinsèque des plumes juvéniles. Elles auront donc
tendance à s'user beaucoup plus rapidement que des plumes du même type mais d'une autre
génération. Le plumage est photographié à moins de deux mois mais l'effet de l'usure est déjà
bien visible au niveau des scapulaires, des rémiges tertiaires et des rectrices dont les
indentations et bordures pâles sont abrasées. Les rémiges primaires externes sont pointues. Le
plumage est d'apparence sombre, particulièrement au niveau de la tête, du cou et de la poitrine.
Le bec est entièrement noir. L'iris est brun foncé.
2. Goéland argenté Larus argentatus, Wenduine septembre 2002. Plumage de premier hiver.
L'effet de l'usure s'accentue au niveau des rémiges primaires, à l'extrémité desquelles apparaît
un liseré pâle dû à la dégradation par les UV, et se poursuit au niveau des scapulaires, des
rémiges tertiaires et des rectrices. La mue post-juvénile a cependant débuté, amenant le
renouvellement de l'essentiel des plumes du manteau, dont le marquage est maintenant
caractéristique de l'espèce. Les plumes de la tête, du cou et de la poitrine sont progressivement
remplacées par des plumes plus pâles, éclaircissant l'apparence générale du plumage. La base
du bec commence à rosir.
3. Goéland argenté Larus argentatus, Ostende décembre 1997. Plumage de premier hiver.
L'usure a atteint les couvertures alaires. Dégradées par les UV, elles contrastent distinctement
avec les plumes du manteau, de la poitrine et du cou, déjà muées. Les indentations pâles
marquant l'extrémité des tertiaires ont quasi disparu, il ne reste qu'un étroit liseré crème. La
base du bec est maintenant rose.
4. Goéland argenté Larus argentatus, Wenduine septembre 2002. Plumage de deuxième hiver.
Les rémiges primaires, qui au cours du printemps passé avaient été de plus en plus usées, sont,
pour la première fois, en cours de remplacement; les deux les plus externes doivent encore
apparaître mais les suivantes, parfaitement arrondies et entièrement brun noir (à l'exception
d'un petit liseré pâle à l'extrémité), sont bien visibles. Cet état de mue rend l'aile courte et
donne une apparence plus ramassée au corps. La mue complète, qui se déroule depuis le début
de l'été et touche maintenant à sa fin, ne concerne pas uniquement les primaires mais
l'entièreté du plumage. La plupart des plumes sont donc fraîches, c'est particulièrement visible
au niveau des tertiaires et des couvertures. Quelques plumes de la génération précédente sont
cependant encore visibles au milieu du manteau où elles contrastent par leur forme usée et leur
couleur dégradée. La tête, le cou et la poitrine sont clairs, c'est caractéristique de l'espèce dans
ce plumage, mais aucune plume grise n'est apparue sur le dos, ce qui l'est moins. Le bec est
rose tacheté de noir à l'extrémité. L'iris est brun clair.
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Aves :: Evolution du plumage avec l'âge
5. Goéland argenté Larus argentatus, Blankenberge septembre 2002. Plumage de deuxième
hiver.
Même date et stade de plumage que le précédent, mais plusieurs différences interindividuelles
sont visibles : plusieurs plumes du manteau sont teintées de gris, les grandes couvertures sont
presque essentiellement brunes, créant une barre sombre dans l'aile refermée, l'iris est ambre.
6. Goéland argenté Larus argentatus, Ostende septembre 2002. Plumage de deuxième hiver.
Même date et stade de plumage que les n° 4 et 5, mais nouvelles différences interindividuelles :
la plupart des plumes du manteau sont teintées de gris, certaines sont même entièrement
grises, toutes les couvertures alaires présentent le même type de dessin formé de fines
vermiculures, l'iris est brun foncé.
7. Goéland argenté Larus argentatus, Blankenberge septembre 2002. Plumage de deuxième
hiver.
Même date et stade de plumage que les n°4, 5 et 6, mais plusieurs différences interindividuelles
sont visibles : la tête, le cou et la poitrine sont fortement striés de brun, toutes les rémiges
primaires ont terminé leur développement, donnant l'aspect allongé caractéristique du corps, la
base du bec commence à peine à rosir.
8. Goéland argenté Larus argentatus, Ostende septembre 2002. Plumage de troisième hiver.
La nouvelle mue complète annuelle amène le remplacement des primaires, pour la première fois
marquées de blanc, mais surtout colore définitivement de gris la majorité des plumes du
manteau et les couvertures alaires. Les rectrices sont essentiellement blanches, terminées d'une
bande brun noir. La tête, le cou et la poitrine sont blanc plus ou moins strié de traits bruns.
L'iris est ambre.
9. Goéland argenté Larus argentatus, Ostende septembre 2002. Plumage de troisième hiver.
Même date et stade de plumage que le précédent, mais plusieurs différences interindividuelles
sont visibles : les plumes du manteau et les couvertures alaires sont pour la plupart grises. À
noter, l'alula, bien que muée, est bien brune; c'est souvent l'une des dernières plumes brunes
qui subsistera après la mue complète suivante. Le bas de la poitrine et le ventre sont blancs.
Les rectrices n'ont pas encore été muées et sont visiblement usées et pâlies. L'iris est ambre
diffusément ponctué de gris.
10. Goéland argenté Larus argentatus, Ostende septembre 2002. Plumage de quatrième hiver.
La mue complète est bientôt terminée et l'apparence générale du plumage rappelle celle d'un
adulte : dos gris et tête, cou et poitrine blancs. Mais ni la rémige primaire la plus externe, ni les
secondaires internes, ni les rectrices n'ont encore été renouvelées trahissant des dessins et un
stade d'usure correspondant à des plumes appartenant encore au plumage de troisième hiver. À
noter, le niveau d'usure de la rémige primaire non encore muée : brûlée par les UV, elle est
brun pâle et abrasée par le frottement des plumes les unes contre les autres, elle est effilée et
le bord du vexille interne est indenté. L'iris est ambre. Le bec est jaune, ponctué, à l'extrémité
de la mandibule inférieure, d'une tache orange. Il est cependant encore taché de noir.
file:///C|/Users/David/Desktop/9-L'évolution%20du%20plumage%20des%20goélands%20avec%20l'âge%20-%20image.htm[2/12/2011 15:13:25]
Aves :: Evolution du plumage avec l'âge
11. Goéland argenté Larus argentatus, Ostende septembre 2002. Plumage d'adulte, soit
supérieur au quatrième hiver.
Le manteau et les couvertures alaires sont entièrement de couleur grise; le ventre, la poitrine,
le cou et la tête sont blancs. Sur cette dernière apparaissent les quelques traits bruns
caractéristiques du plumage d'hiver. L'iris est ambre uni. Le bec est entièrement jaune, ponctué
de la tache orange typique. Mais attention, il pourrait s'agir d'un individu en plumage de
quatrième hiver particulièrement avancé et ayant en tous cas terminé sa mue. L'observation de
l'extrémité des rémiges primaires externes l'infirme : elles ne sont pas encore muées et
présentent le degré d'usure et le dessin typique des plumes adultes : tache apicale blanche
(partiellement usée), et couleur noire.
12. Goéland argenté Larus argentatus, Ostende septembre 2002. Plumage d'adulte, soit
supérieur au quatrième hiver.
Même date et stade de plumage que le précédent, mais plusieurs différences interindividuelles
sont visibles : les stries au niveau de la tête sont plus denses et le bec est plus terne. La
première différence est probablement liée au stade un peu plus avancé de la mue vers le
plumage d'hiver, la seconde indique peut-être un statut social inférieur ou un «jeune adulte»,
l'un étant par ailleurs souvent lié à l'autre. À noter que l'observation du dessin et de l'usure des
primaires externes permet d'arriver aux mêmes conclusions que pour le plumage précédent.
13. Goéland argenté Larus argentatus, Heligoland octobre 1999. Plumage d'adulte, soit
supérieur au quatrième hiver.
Nouvelle différences interindividuelles par rapport aux n° 11 et 12 : les stries sur la tête sont
très marquées, le bec semble de très grande taille. Il s'agit ici peut-être d'une différence liée à
l'origine géographique, les Goélands argentés nichant en Scandinavie et dans la mer Baltique
représentent une autre sous-espèce (Larus argentatus argentatus) que celle qui se reproduit en
Europe occidentale (Larus a. argenteus). Ces goélands se caractérisent précisément par un
plumage d'hiver plus prononcé, par une couleur de manteau gris plus sombre (pas visible sur
cette photo) et par une taille supérieure. Mais ce dernier paramètre est également lié au sexe,
les mâles étant de taille supérieure, et ce parfois très largement, aux femelles. À noter : il est
possible de distinguer l'état d'avancement de la mue des rémiges dans l'aile ouverte, tandis que
la queue semble muer complètement.
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file:///C|/Users/David/Desktop/9-L'évolution%20du%20plumage%20des%20goélands%20avec%20l'âge%20-%20image.htm[2/12/2011 15:13:25]
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