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Codev Toulouse Métropole / document de travail
1 / COMMENT MESURER L'ATTRACTIVITÉ DE NOTRE MÉTROPOLE ?
De nombreux travaux existent – comme le souligne la saisine de Toulouse Métropole – qui
classent les villes et les métropoles selon des méthodes de "ranking". Qu'il s'agisse du nombre
d'emplois créatifs, de dessertes aériennes, de festivals, de siège sociaux, de musées, d'étudiants,
de laboratoires de recherche, de galeries d'art et tant d'autres encore, et les combinaisons de ces
critères semblent innombrables…
Pour comparer les métropoles européennes, la DATAR utilise ainsi 25 critères : on y retrouve le
nombre de siège sociaux, le PIB, mais aussi un indicateur sur les enseignes internationales de
mode de luxe ou encore le nombre de lobbyistes auprès de l'Union Européenne… Selon ce
classement, Toulouse est ainsi une métropole "de type 6" (tout comme Lyon, Marseille, Nice et
Strasbourg), soit une aire urbaine "à dominante affaires".
Voir l'étude de la DATAR
Les indicateurs liés au développement durable sont devenus également très fréquents
(Agenda 21, Plan climat énergie territorial). L'Union européenne en distingue notamment une
douzaine : le changement climatique, les transports locaux, le "non-gaspillage" du foncier, la
biodiversité, la qualité de l'air et de l'environnement sonore, la gestion des déchets, la gestion de
l'eau, la performance énergétique ou encore la gouvernance environnementale locale…
Ces critères sont déterminants pour obtenir le titre de Capitale verte de l'Europe (à l'instar de
Nantes en 2013). La "qualité de vie" est ainsi devenu un enjeu dans la concurrence que se livrent
les métropoles, mais les classement qualitatifs, plus rares, se basent souvent sur des sondages à
la représentativité aléatoire : "la ville préférée" des étudiants, des cadres, des retraités, des
investisseurs…
Plusieurs communes de la Métropole ont engagé un Agenda 21, et un Plan climat énergie a été
mis en oeuvre en 2012 par la communauté urbaine. Mais les indicateurs qui servent à les évaluer
ne sont pas totalement harmonisés et ne sont pas forcément corrélés aux ressentis de bien-être
dans la vie quotidienne des métropolitains.
Où vit-on le mieux en France, en Haute-Garonne… ? Ces enquêtes, désormais banalisées,
constituent sans doute un matériau de base tendanciel mais ne peuvent se substituer à un réel
travail de co-élaboration d'indicateurs sur le territoire.
Parallèlement à ce travail, le Codev a engagé une réflexion sur ce qui fait l'identité, les spécificités
de la métropole toulousaine, qui doit se poursuivre et s'enrichir.
2/ UNE BRÈVE HISTOIRE DES INDICATEURS…
Du PIB… aux indicateurs de bien-être
L'histoire du PIB commence trois ans après le krach de la bourse de Wall Street de 1929, en
même temps que le lancement du fameux "New Deal" de Roosevelt.
Le Congrès américain demande alors à un jeune économiste, Simon Kuznets, d'évaluer l'ampleur
du désastre et de mettre au point une "boussole" pour l'avenir. Celui-ci établit le premier outil
macroéconomique qu'il appelle le "revenu national". L'ancêtre du PIB était né et, avec lui, le
concept de croissance.
Simon Kuznets indique en effet que son indicateur allait servir pour remettre en marche la machine
économique et mesurer la croissance. Dès son lancement, il précise cependant que cet indicateur
pouvait difficilement servir à évaluer le bien-être de la nation.
Pendant longtemps, croissance du PIB et augmentation du "bien-être" des populations ont été
corrélés. Dans les années 70, plusieurs chercheurs ont démontré que l'augmentation du PIB
s'accompagnait d'un accroissement de plus en plus faible, voire nul, de la satisfaction de la
population… Au-delà d'un certain seuil de revenus, un découplage apparaissait entre revenu par
habitant et sentiment d'être "heureux".