
STV, vol. 28, no 5, septembre-octobre 2016
210
P = 0,007). Par contre, il n’y a qu’une 
tendance non signifi cative à la réduc-
tion des infarctus et AVC non mor-
tels ainsi qu’une réduction non signi-
fi cative du nombre d’hospitalisation 
pour insuffi sance cardiaque dans le 
groupe liraglutide. Ceci est rassurant 
car c’était un signal intrigant des 
premières études de sécurité cardio-
vasculaire des inhibiteurs de DPPIV 
(dipeptidyl peptidase-4 – autres 
incrétinomimétiques [saxagliptine, 
étude SAVOR]). Cette réduction du 
risque d’événement cardiovasculaire 
semble apparaître après un an de 
traitement.
Toutefois, il faut retenir des différences 
signifi catives entre les deux groupes en 
fi n d’études : notamment une réduc-
tion de l’HbA1c plus importante dans 
le groupe liraglutide de -0,4 %, -0,45-
0,34), une perte de poids plus impor-
tante dans le groupe liraglutide 2,3 kg 
(2,5-2,0), une diminution plus impor-
tante de la pression artérielle systolique 
dans le groupe liraglutide 1,2 mmHg 
(1,9-0,5) et une augmentation de la fré-
quence cardiaque de 3,0 battements par 
minute (2,5-3,4). De plus, il y a eu un 
recours plus important dans le groupe 
placebo aux traitements diurétiques.
Au total, le nombre de patients à 
traiter pour prévenir un événement 
cardiovasculaire en trois ans serait 
de 66 pour le critère principal et de 
98 pour la mortalité toute cause.
Cette étude est la première à montrer 
un effet bénéfi que  cardiovasculaire 
pour cette classe thérapeutique. En 
effet, l’étude de sécurité cardiovas-
culaire ELIXA, comparant l’effet 
du lixisénatide (analogue du GLP1 
de courte durée d’action et de struc-
ture différente du liraglutide) au pla-
cebo n’avait pas montré de bénéfi ce 
cardiovasculaire chez des patients 
diabétiques ayant présenté un 
événement coronaire récent (moins 
de 30 jours), de même que les autres 
études impliquant des inhibiteurs de 
DPPIV (autres incrétinomimétiques). 
Toutefois, l’étude ELIXA était de 
plus courte durée (deux ans de suivi) 
et les patients étaient mieux équili-
brés sur le plan glycémique à l’entrée 
dans l’étude. Aucune explication de 
cette différence n’a été proposée pour 
l’instant par les auteurs hormis une 
puissance statistique supérieure. On 
ne peut donc pas conclure pour l’ins-
tant à un effet « classe ».
Cette étude est la deuxième à mon-
trer un effet bénéfi que cardiovascu-
laire des antidiabétiques. En effet, 
l’étude de sécurité cardiovasculaire 
EMPA-REG, comparant l’effet de 
l’empaglifl ozine (inhibiteur sélectif 
de SGLT2) au placebo a montré une 
réduction de 14 % du risque cardio-
vasculaire. Toutefois, les effets du 
liraglutide semblent moins impor-
tants cliniquement et surtout moins 
précoces (12 mois versus 3 mois) 
que ceux de l’empaglifl ozine.
L’hypothèse physiopathologique 
des bénéfi ces cardiovasculaires du 
liraglutide, proposée par les auteurs, 
serait le ralentissement de la pro-
gression de la maladie vasculaire et 
non un effet hémodynamique.
Les effets indésirables, les plus rap-
portés sont digestifs (nausées, vo-
missements, douleurs, abdominales 
et diarrhées) ce qui est classique 
avec cette classe thérapeutique. Il 
faut souligner aussi l’augmentation 
signifi cative de la fréquence des 
lithiases vésiculaires (3,1 % versus 
1,9 %, p < 0,001) ce qui est moins 
connu. Il y a eu moins d’hypogly-
cémies dans le groupe liraglutide 
que dans le bras placebo, mais les 
patients sous liraglutide ont reçu 
moins de traitement insulinosécréteurs 
et moins d’insulinothérapie ont été 
introduites au cours de l’étude. Il y 
a une tendance non signifi cative  à 
l’augmentation des cancers toutes 
causes confondues et en particu-
lier pancréatique (13 cas confi rmés 
histologiquement dans le groupe 
liraglutide versus 5 dans le bras pla-
cebo, p = 0,06). Il semblerait après 
analyse des causes de décès, qu’il 
faille imputer quatre décès supplé-
mentaires par néoplasie pancréa-
tique dans le bras placebo (soit 13 
versus 9), ce qui tempère le signal. 
Il faut ajouter que le diabète en soi 
augmente le risque de développer un 
cancer du pancréas. Concernant la 
sécurité de ce médicament, il faudra 
surveiller en pharmacovigilance la 
survenue de cancers pancréatiques.
En conclusion, on peut retenir que le 
liraglutide est dans une population à 
très haut risque cardiovasculaire, le 
deuxième traitement antidiabétique à 
montrer un bénéfi ce  cardiovasculaire, 
relativement précoce, sans lien direct 
évident avec le contrôle glycémique, 
sans effets indésirables majeurs et 
s’accompagnant même d’une réduction 
pondérale. C’est donc un antidiabétique 
qui devrait satisfaire les exigences des 
diabétologues et des cardiologues !
Liens d’intérêts : l'auteur déclare 
n'avoir aucun lien d'intérêt en rapport 
avec cet article.
Références
1. Marso SP. LEADER. N Engl J Med 
2016 ; 375 : 311-22.
2.  Pfeffer MA. ELIXA. N Engl J Med 2015 ; 
373 : 2247-57.
3.  Scirica BM. SAVOR-TIMI. N Engl J Med 
2013 ; 369 : 1317-26.
4. Zinman B. EMPA-REG. Cardiovasc 
Diabetol 2014 ; 13 : 102.
Actualités
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017.