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Article de synthèse
RMC-2013 4 2
A
ujourd’hui, dans les pays où le traitement est largement accessible, la mortalité est
devenue faible (de l’ordre de quelques dizaines de personnes par an en Belgique)
et non plus liée nécessairement à une infection opportuniste mais souvent à d’autres
causes : des cancers non clairement liés au VIH, la co-infection par le VHC (hépatite C),
des accidents cardio-vasculaires, des troubles métaboliques dont le diabète et l’hyperli-
pémie, des suicides,….. Meurent encore réellement du Sida, c’est-à-dire d’une infection
opportuniste, les personnes qui arrivent très tardivement dans les structures de soins, en
général parce qu’elles ont été dépistées tardivement ou parce qu’ils ont été perdus de
vue et non traités.
A
u sens strict, le dépistage est destiné à mettre en évidence un état (en l’occurren-
ce ici une infection) chez une personne qui n‘en a aucun signe ou symptôme. On
élargit cette définition aux situations où les personnes ont éventuellement des signes
ou symptômes suggérant l’infection mais n’en sont pas conscientes.
Un test de dépistage doit être sensible (ne pas passer à côté d’une infection) mais
peut être non spécifique (avoir un faux positif).
Le test classiquement utilisé en Belgique reste l’Elisa sur un échantillon sanguin, com-
prenant la recherche d’anticorps et éventuellement d’une partie du virus (l’antigène
p24). Un test positif doit être confirmé par une autre batterie de tests (dont le Western
Blot), réservés aux laboratoires de référence.
Les délais de réponse sont de l’ordre de quelques jours à 15 jours dans la pratique
courante.
Le test peut être positif 2 à 3 semaines après le geste contaminant (relation sexuelle ou
partage de seringues) mais peut ne l’être que quelques semaines plus tard mais de
toute façon moins de 2 à 3 mois. Les tests de 4
ème
génération (qui recherchent anti-
corps et antigène p24) sont plus précoces que les tests de 3
ème
génération (qui ne re-
cherchent que les anticorps).
Le dépistage comprend la réalisation d’un test de dépistage encadré dans une prati-
que qui peut être fort variable : à l’insu ou à la demande, systématique ou ciblé, isolé
ou dans le cadre d’un chek up,…
Ce test peut être demandé en routine, entouré d’une consultation pré et post-test
(counselling), accompagné ou non de conseils de prévention plus généraux. Ceux-ci
peuvent aller du simple conseil d’utilisation du préservatif ou de l’abstinence jusqu’à
une réelle promotion d’une sexualité épanouie et responsable.
La politique de dépistage vise à organiser les dépistages en accord avec des objec-
tifs généraux de santé publique… et de soins individuels.
L’évaluation de cette politique ne peut se limiter à la constatation des augmentation
et diminution des cas dépistés chaque année.