Cette che a été réalisée par la Fédération Départemantale des Groupements de Défense contre les Ennemis des Cultures de Martinique - Pointe des Sables -
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550 - 97205 Fort de France Cédex - Tél. 05 96 73.58.88 - Fax : 05 96 71.77.42 - E. mail :
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en collaboration avec le Service de la Protection des Végétaux de Martinique - Pointe des Sables - BP 438 - 97205 Fort de France Cédex - Tél. 05 96 70.27.62 -
Avec la participation nancière de la Communauté Européenne (FEOGA), du Conseil Régional de Martinique et du Conseil Général de Martinique.
Les parcelles martiniquaises d’anthurium sont attaquées par
des bactéries qui peuvent provoquer d’importants dégâts (photo 1). Selon
la bactérie en cause, des symptômes peuvent être observés simultanément
ou non sur les différents organes de la plante : feuilles, tiges, eurs et sys-
tème racinaire.
Bactériose due à Acidovorax anthurii (anciennement
Pseudomonas sp)
Cette bactériose présente des symptômes le plus souvent loca-
lisés sur les feuilles et les eurs. Le plant est rarement complètement
atteint.
ó Sur feuille :
Ø Sur la face inférieure du limbe, présence de taches d’aspect hui-
leux vert bouteille, soit en bordure du limbe, soit le long des ner-
vures, et évoluant en taches noires nécrosées (photo 2) ;
Ø Taches noires nécrosées bordées d’un halo jaune assez mince
en face supérieure du limbe et d’une marge d’aspect huileux en face
inférieure.
ó Sur eur :
Ø Nécroses partielles de certaines eurs, quelquefois avant leur
développement complet ;
Ø Taches noires bordées d’un halo violet (photo 2).
Bactériose due à Xanthomonas axonopodis pv
dieffenbachiae
Cette maladie grave reste pour l’instant localisée sur quelques
foyers en Martinique. Elle se développe sur tout le plant et entraîne un
dépérissement rapide des plants atteints.
ó Sur feuille :
Ø Sur la face inférieure, présence de zones huileuses vert bouteille
en bordure du limbe ou à partir de blessures ;
Ø Jaunissement diffus partant de la bordure ou d’une blessure du
limbe évoluant en nécrose (photo 3) ;
Ø Nécrose marginale brun clair à halo jaune diffus ; taches hui-
leuses en étoile à la face inférieure, autour du halo ou le long de la
nervure centrale ;
Ø Nouvelles feuilles présentant une coloration orangée ou jaune
commençant par le centre de la feuille.
ó Sur tige :
Ø Lésions brunes entourant la base des pétioles qui se détachent
facilement (chute des feuilles) ; pourrissement des jeunes pousses
orales dont les gaines protectrices présentent des zones brunâtres ;
Ø Présence d’un exsudat jaune clair en coupant la tige (photo 4).
ó Sur système racinaire :
Ø Ralentissement du développement du système racinaire, avec
des racines dont il ne reste que le cylindre central.
Bactériose due à Ralstonia solanacearum
Cette maladie a été détectée pour la première fois en avril 1999.
Elle a provoqué la destruction de plusieurs parcelles (dépérissement com-
plet des plants) et est en progression sur le territoire martiniquais.
ó Sur feuille :
Ø Taches d’aspect huileux le long des nervures (photo 5) ;
Ø Jaunissement (pouvant être généralisé) du limbe ;
Ø Nécroses sur la surface du limbe et bordées d’une marge hui-
leuse à la face inférieure (photo 6) ;
Ø Nécrose au point d’insertion du pétiole (photo 6) ;
ó Sur tige et rhizome :
Ø Pourrissement avec présence d’un exsudat bactérien (photo 4).
Caractéristiques et facteurs favorables à la maladie
Ø Présence possible de la maladie sans symptômes visibles (durée
entre contamination et expression des symptômes longue) ;
Ø Conservation des bactéries plusieurs années dans le sol et dans
les débris végétaux (sources de contamination) ;
Ø Sols ferralitiques ;
Ø Pratiques culturales (forte densité de plantation, excès d’eau,
mauvais drainage, fréquents passages liés aux interventions néces-
saires à la culture, …).
Mesures prophylactiques
A ce jour, aucun moyen de lutte chimique (y compris le cuivre)
n’est homologué sur anthurium. Il convient donc d’employer un ensem-
ble de mesures permettant d’empêcher l’apparition de la maladie ou de
freiner l’évolution de la contamination dans une parcelle :
Ø Eliminer les plantes malades ou présentant des symptômes
en les sortant de la parcelle dans des sachets en plastique (type sac
poubelle) et en les incinérant ;
Ø Désinfecter les outils de taille avec de l’alcool à 70 ° ou de
l’eau de Javel diluée (12,5 cl dans un litre d’eau) après chaque
coupe de eur ou feuille, surtout quand le plant taillé présente des
symptômes de bactériose (taches, nécroses, pourrissement, …) ;
Ø Réaliser les opérations culturales en partant des zones saines
de l’exploitation vers les zones malades, et non l’inverse ;
Ø Eviter de manipuler les plantes quand elles sont mouillées (pluie
ou arrosage) ;
Ø Supprimer les zones d’eau stagnante et assurer un drainage
efcace de la parcelle ;
Ø Ne pas échanger de plants provenant de parcelles contaminées
(même les plants qui paraissent sains peuvent héberger la maladie) ;
Ø Eviter de cultiver des plantes-hôtes (anthuriums, aracées,
musacées, solanées) sur les parcelles contaminées ;
Ø Préférer si possible une culture hors sol (container sur bâches
plastiques ou tablettes, allées cimentées).
Prélèvement
En cas de doute sur des symptômes, ne pas hésiter à contacter
vos techniciens ou les agents du laboratoire de diagnostic phytosanitaire.
Vous pouvez également apporter des échantillons prélevés de la manière
suivante :
Ø Une ou deux plantes entières présentant des symptômes (sys-
tème racinaire compris) prélevées le jour même par parcelle et par
variété ;
Ø Entre le prélèvement de chaque plant, désinfecter les outils uti-
lisés avec de l’alcool ou de l’eau de Javel ;
Ø Enfermer les plants dans un grand sachet en plastique (type sac
poubelle) et identier chaque sachet (nom de la parcelle, du produc-
teur, de la variété) ;
Ø Les transmettre rapidement au laboratoire en les conservant si
possible au frais ;
Ø Ne pas apporter d’échantillons ( donc ne pas prélever) le ven-
dredi car pour des raisons techniques, ils ne pourront être traités le
jour même.