
Description du stage : donner un résumé (contexte, problématique, matériels et méthodes). 
 
Contexte 
Les infections bactériennes sont la cause de très nombreuses pathologies parfois 
mortelles et souvent extrêmement contagieuses. Certaines bactéries comme Mycobacterium 
tuberculosis sont responsables de deux millions de morts par an dans le monde. L’utilisation 
quasi-systématique et abusive d’antibiotiques durant les dernières décades a eu pour 
conséquence l’apparition rapide de souches bactériennes résistantes rendant inefficaces les 
antibiotiques actuels. L’utilisation combinée de plusieurs antibiotiques pouvait être dans un 
premier temps un moyen de palier au développement de résistance. Cependant, il existe de 
plus en plus de souches résistantes à plusieurs antibiotiques et les phénomènes de résistance 
apparaissent, la plupart du temps, extrêmement tôt après le début de l’utilisation clinique de 
ces agents thérapeutiques. Le développement des phénomènes de résistance engendre une 
menace vitale pour l’homme dans le cas notamment des bactéries telles que E. coli 
(entérohémorragique), M. tuberculosis, S. aureus ou encore P. aeruginosa. Les bactéries ont 
développé une panoplie de parades pour inactiver les antibiotiques. Les mécanismes de 
résistance mis en jeu par les bactéries sont de plusieurs sortes :  
1. Imperméabilité membranaire : l’antibiotique ne peut plus rentrer dans la 
bactérie et atteindre sa cible.  
2. Efflux actif : l’antibiotique est rapidement éjecté à l’extérieur de la bactérie 
par un système de pompes actives.  
3.  Cible non reconnue : par exemple l’ARN 16S cible peut être muté ou méthylé. 
4.  Inactivation enzymatique :  
- -lactamases qui dégradent les -lactames.  
- enzymes de modification des antibiotiques.  
C’est cette dernière voie qui nous intéresse. Dans le cas des aminoglycosides, il existe 
3 types de modifications par les AME (Aminoglycoside-Modifying Enzymes) : acétylation 
par les AAC, adénylation par les ANT, phosphorylation par les APH (1). Les 
aminoglycosides sont des antibiotiques à large spectre, produits par des bactéries du sol. Par 
exemple, la streptomycine, la kanamycine et l’amikacine sont des aminoglycosides qui ont 
été utilisés contre la tuberculose. Leur cible est l’ARN ribosomal 16S de la sous-unité 30S du 
ribosome bactérien. En se fixant spécifiquement au site aminoacyl (A), l’aminoglycoside 
stabilise l’état "On", ce qui entraîne une diminution de la vitesse de dissociation de 
l’aminoacyl-ARNt, une augmentation de la probabilité de mésappariement, et par 
conséquence des erreurs de traduction conduisant à la mort bactérienne (2).  
Cependant, ces antibiotiques sont devenus moins efficaces ces dernières années à cause 
principalement de l’acquisition par les bactéries de la capacité à les modifier 
enzymatiquement. La figure ci-dessous illustre les sites préférentiels de modification de la 
kanamycine B par les aminoglycoside nucléotidyltransférases (ANT), acétyltransférases 
(AAC) et phosphotransférases (APH) (3). Les chiffres suivant les abréviations des noms 
d’enzyme indiquent la position de l’atome de carbone de la kanamycine B portant la fonction 
modifiée. Certaines enzymes sont bifonctionnelles (duplication de gène) comme par exemple 
l’AAC(6’)-Ie/APH(2’’)-Ia qui peut à la fois acétyler l’amine en C6’ et phosphoryler 
l’hydroxyle en 2’’ (4).