LA VEINE JUGULAIRE EXTERNE

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2002-2003
UNIVERSITE DE NANTES
LA VEINE JUGULAIRE EXTERNE
Par
Mathilde BURILLON
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE
NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. Y. HELOURY
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. O. RODAT
Ceran :
Mlle M. GARCON – Assistant Ingénieur
Laboratoire :
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2002-2003
UNIVERSITE DE NANTES
LA VEINE JUGULAIRE EXTERNE
Par
Mathilde BURILLON
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE
NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
•
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•
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. Y. HELOURY
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. O. RODAT
Ceran :
Mlle M. GARCON – Assistant Ingénieur
Laboratoire :
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
Je tiens à remercier tout particulièrement
Monsieur le professeur J. LE BORGNE
pour ce sujet intéressant qu’il m’a donné et ses conseils lors de la
réalisation de ce travail.
Le personnel du laboratoire d’anatomie
Mr Lagier Stéphane
Mr Blin Yvan
pour leur disponibilité et leur soutien.
Mes camarades « MSBMeurs »
pour la bonne humeur qu’ils ont su entretenir tout au long de ce
travail.
PLAN
1. INTRODUCTION
2. ORGANOGENESE
3. RAPPELS ANATOMIQUES
a.
b.
c.
d.
e.
Origine
Trajet
Terminaison
Branches collatérales
Rapports
4. CONDUITE DES DISSECTIONS
a.
b.
c.
d.
Matériel et méthode
But de l’étude
Voie d’abord et plan superficiel
Région sterno-cléido-mastoïdienne
• Rapports musculaires
• Rapports nerveux
• Rapports vasculaires
e. Région parotidienne
• Branches d’origine
• Rapports
• Branches collatérales
f. Région sus-claviculaire et terminaison
• Rapports
• Branches collatérales
5. APPLICATIONS CLINIQUES ET CHIRURGICALES
6. CONCLUSION
7. BIBLIOGRAPHIE
1. INTRODUCTION
La veine jugulaire externe est un vaisseau superficiel de la face latérale du
cou, généralement assez volumineux.
Elle naît dans l’épaisseur de la parotide, se poursuit dans la région sternocléido-mastoïdienne pour enfin se terminer à la base du cou dans la région susclaviculaire où elle s’ouvre dans la veine sous-clavière près de sa terminaison,
dans le confluent de Pirogoff.
Son territoire est assez étendu, drainant le sang des régions occipitale,
temporale et faciale, elle collecte le sang de la plus grande partie des parois
crâniennes, des régions profondes de la face et enfin des plans superficiels des
régions postérieure et latérale du cou.
2. ORGANOGENESE
A l’origine, le réseau systémique est assuré par quatre veines cardinales,
deux antérieures et deux postérieures qui donneront le système cave, et est
accompagné d’un réseau nutritionnel représenté par les veines ombilicales et
vitellines.
A la huitième semaine, une grosse anastomose dévie le sang de la veine
cardinale antérieure gauche vers la cardinale antérieure droite : c’est
l’anastomose intercardinale antérieure, futur tronc brachiocéphalique gauche.
Les veines antérieures de la région mandibulaire donneront naissance aux
veines jugulaires externes.
3. RAPPELS ANATOMIQUES
a. Origine
La veine jugulaire externe naît dans la parotide, derrière le col du condyle du
maxillaire inférieur. Elle est issue, selon les auteurs classiques (Poirier, Charpy,
Testut), de la réunion des veines temporale superficielle et maxillaire interne.
D’autres auteurs ont décrit différents modes d’origine, on peut citer parmi eux
Launay et Faraboeuf, qui considèrent que la veine jugulaire externe est l’une des
branches d’un confluent parotidien formé par la réunion des veines temporale
superficielle et maxillaire interne, formant le tronc temporo-maxillaire
(antérieur) d’une part et des veines auriculaire postérieure et occipitale, formant
le tronc auriculo-occipital (postérieur) d’autre part.
b. Trajet
Dès son origine, dans la parotide, la veine jugulaire externe suit un trajet oblique
en bas et en arrière. Puis à sa sortie de la glande, presque verticale, elle croise la
face externe du muscle sterno-cléido-mastoïdien, traverse le triangle susclaviculaire puis devenue profonde, décrit une crosse à concavité antérieure qui
l’amène en avant et en dedans, sous le chef claviculaire du muscle sterno-cléidomastoïdien.
c. Terminaison
La veine jugulaire externe, profonde sous le muscle sterno-cléido-mastoïdien,
s’ouvre dans la veine sous-clavière près de sa terminaison avec la veine
jugulaire interne, au niveau de l’angle veineux de Pirogoff. Elle se termine
isolément ou bien avec la veine jugulaire antérieure par un tronc commun.
d. Branches collatérales
La veine reçoit tout au long de son trajet :
• les veines auriculaire postérieure et occipitale (branches d’origine selon
certains auteurs),
• plusieurs rameaux sous-cutanés dépendant de la veine cervicale
superficielle (ou veine sous-cutanée postérieure),
• les veines scapulaires postérieure (ou veine transverse du cou) et
supérieure (ou veine sus-scapulaire).
Il existe également de nombreuses branches anastomotiques :
• avec le système de la veine jugulaire interne via la veine communicante
intraparotidienne,
• avec la jugulaire antérieure (une veine jugulaire oblique antérieure de
Kocher peut exister de façon inconstante),
• assez souvent avec la veine céphalique par l’anastomose céphalojugulaire.
e. Rapports
Les rapports principaux de la veine jugulaire externe sont :
• la parotide, au sein de laquelle se trouve la naissance de la veine,
• le maxillaire inférieur, rapport antérieur de son origine,
• le muscle platysma sous lequel elle chemine,
• le muscle sterno-cléido-mastoïdien, rapport successivement interne puis
externe de la veine,
• le muscle trapèze en arrière,
• les branches du plexus cervical superficiel émergeant contre le bord
postérieur du muscle sterno-cléido-mastoïdien,
• la clavicule limitant en bas la veine jugulaire externe,
• la veine jugulaire interne, rapport antérieur et profond,
• et enfin plusieurs ganglions lymphatiques.
Veine
auriculaire
postérieure
Veine
temporale
superficielle
Veine
communicante
intraparotidienne
Veine jugulaire
interne
Veine souscutanée
postérieure
Veine scapulaires
postérieure et
supérieure
Tronc thyrolingo-facial
Veine jugulaire
antérieure
Muscle trapèze
Veine oblique
antérieure de
Kocher
Anastomose
céphalojugulaire
Muscle
sterno-cléidomastoïdien
4. CONDUITE DES DISSECTIONS
a. Matériel et méthode
Les dissections ont porté sur quatre sujets, trois hommes et une femme.
La première pièce était une extrémité céphalique formolée.
Les deux sujets suivants ont été injectés au latex par voie rétrograde, à partir de
la veine brachiocéphalique la première fois et de la veine sous-clavière la
deuxième, après ligature des troncs veineux non concernés par l’étude.
Cependant malgré une procédure bien menée, la veine jugulaire externe n’a pu
être injectée de cette façon. Ces échecs peuvent être expliqués par l’existence de
valves bicuspides qui, bien qu’insuffisantes gênent la progression du liquide
passant à contre sens et ce d’autant plus sur les sujets décédés (du fait de la
présence probable de caillots sanguins au niveau de ces valves). De plus
l’orientation de la jonction entre la veine jugulaire externe à sa terminaison et la
veine sous-clavière rend difficile le passage du produit venant de la partie plus
distale de cette dernière.
La dernière pièce a donc été injectée par voie antérograde au niveau de son
origine (immédiatement sous la glande parotide pour la pièce concernée).Cette
technique a permis l’opacification du tronc de la jugulaire externe mais pas de la
plupart de ses branches. Cette pièce a été ensuite travaillée à l’état frais.
Le produit utilisé pour les injections était le Néoprène latex 671 avec colorant
bleu ainsi que de l’acide acétique pour durcir ce produit une fois injecté.
b. But de l’étude
L’objectif de ces dissections a été de mettre en évidence la veine jugulaire
externe dans son ensemble afin d’étudier ses rapports avec les structures de
voisinage. Les injections effectuées ont quant à elles permis de s’intéresser plus
précisément aux branches constituant la veine jugulaire externe ainsi qu’a ses
différentes collatérales.
c. Voie d’abord et plan superficiel
Une incision cutanée est effectuée au bistouri le long du bord inférieur du
maxillaire inférieur et prolongée jusqu’au lobe de l’oreille (à sa partie
inférieure).
Une deuxième incision est pratiquée allant de la ligne médiane à l’épaule en
longeant le bord supérieur du sternum et de la clavicule. Ces deux incisions sont
ensuite réunies par une troisième sur la ligne médiane. Le lambeau cutané ainsi
obtenu est alors détaché et rabattu en dehors.
Cet abord met à jour le plan superficiel de la région antéro-latérale du cou
représenté principalement par le muscle platysma (ancien muscle peaucier) qui
s’étend du bord inférieur de la mandibule au bord supérieur de la clavicule et des
premières côtes. On aperçoit ainsi, sous le bord postérieur de ce muscle, la partie
moyenne de la veine jugulaire externe située entre la face externe du muscle
sterno-cléido-mastoïdien et la face interne du platysma.
Veine
jugulaire
externe
Glande
parotide
Muscle
sterno-cléidomastoïdien
Muscle
platysma
d. La veine jugulaire externe dans sa partie moyenne :
région sterno-cléido-mastoïdienne.
Rapports musculaires
Le muscle platysma, rapport superficiel de la veine, est sectionné dans sa partie
inférieure, le long du bord supérieur de la clavicule, et récliné vers le haut. Ceci
permet de mettre directement en évidence la veine jugulaire externe dans toute
sa partie moyenne.
On observe ainsi que la veine, quasi verticale (légèrement oblique en bas et en
arrière), croise obliquement la face externe du muscle sterno-cléido-mastoïdien.
Ce muscle sépare la veine du paquet vasculo-nerveux contenu dans la gouttière
carotidienne.
Rapports nerveux
Dans cette région la veine entre en rapport avec les branches du plexus cervical
superficiel émergeant contre le bord postérieur du muscle sterno-cléidomastoïdien.
On peut distinguer :
• les rameaux terminaux mastoïdiens (2) qui se dirigent en haut et en arrière
et assurent l’innervation des téguments des régions mastoïdiennes et
occipitales
• les rameaux auriculaires qui cheminent en haut et en avant et qui se
distribuent aux téguments du pavillon de l’oreille, de la région
mastoïdienne et de la région parotidienne
• les rameaux sus-claviculaires, plus profonds, qui se dirigent vers le bas et
se destinent à la peau des régions sterno-cléido-mastoïdienne et sternale,
sus et sous claviculaires et aux téguments du moignon de l’épaule. Ces
rameaux apparaissent sur la dissection étudiée comme rapports de la face
interne de la veine jugulaire externe. En revanche, les données de la
littérature les présentent généralement plus superficiels, précroisant la
face externe de la veine jugulaire externe dans sa partie sus-claviculaire
• Une branche transverse qui se dirige en avant, croise à angle droit et le
plus souvent par en dessous la veine jugulaire externe et se distribue aux
téguments des régions sus et sous-hyoïdiennes est également décrite dans
la littérature mais n’a pu être retrouvée dans cette étude.
On retrouve également comme rapport nerveux plus éloigné, plus postérieur, de
la veine jugulaire externe, la branche externe du nerf spinal (XI) qui émerge du
bord postérieur du muscle sterno-cléido-mastoïdien et se dirige vers le bas et
l’arrière vers la région scapulaire.
Rapports vasculaires
La veine jugulaire externe peut de façon inconstante donner naissance dans sa
partie haute à la veine jugulaire oblique antérieure de Kocher. Elle a lorsqu’elle
existe un trajet oblique vers l’avant et s’éloigne de la veine jugulaire externe en
suivant le bord antérieur du muscle sterno-cléido-mastoïdien pour se terminer
dans la veine jugulaire antérieure. Cette veine n’a pas été retrouvée dans les
dissections effectuées.
La veine jugulaire antérieure est un rapport antérieur plus éloigné de la veine
jugulaire externe. Elle descend près de la ligne médiane, superficielle dans sa
partie moyenne et se dirige ensuite vers la région sus-claviculaire.
Branches
mastoïdiennes du
plexus cervical
superficiel
Branches auriculaires
du plexus cervical
superficiel
Veine
jugulaire
externe
Muscle
platysma
récliné
Veine
jugulaire
antérieure
Muscle
trapèze
Nerf
spinal
(br. ext.)
Branches susclaviculaires du
plexus cervical
superficiel
Muscle
sterno-cléidomastoïdien
e. Origine : région parotidienne
La veine jugulaire naît dans la
région parotidienne et son
origine est masquée par la
glande salivaire (parotide).
Le tronc de la veine apparaît
avec un trajet vertical sous la
glande et croise le bord
antérieur du muscle sternocléido-mastoïdien. A sa sortie
de la glande la veine jugulaire
externe reçoit la veine
auriculaire postérieure.
Conduit auditif
externe
Glande
parotide
Veine
auriculaire
postérieure
Veine
jugulaire
externe
Muscle
sterno-cléidomastoïdien
Branches d’origine
La résection de la glande parotide est alors effectuée pour mettre en évidence la
naissance de la veine jugulaire externe.
La veine jugulaire externe naît dans l’épaisseur de la glande parotide, en arrière
de la branche montante du maxillaire inférieur (doublée en dehors par le muscle
masséter), de la réunion des veines temporale superficielle et maxillaire interne.
Ici le schéma des auteurs classiques (cf rappels anatomiques) semble être
confirmé. En effet, la veine auriculaire postérieure apparaît comme un affluent
plus distal de la veine jugulaire externe et ne contribue donc pas à sa naissance.
La veine temporale superficielle provient d’un réseau veineux qui occupe tout le
cuir chevelu et descend en avant du tragus et en arrière de l’articulation
temporo-maxillaire pour se terminer dans la parotide.
La veine maxillaire interne suit la face antéro-externe du ptérygoïdien externe
suivant l’artère homonyme puis pénètre dans la parotide.
Dissection sur sujet frais injecté
Muscle
masséter
Veine
temporale
superficielle
Veine
maxillaire
interne
Veine
jugulaire
externe
Muscle
sterno-cléidomastoïdien
Rapports
A son origine, dans la région parotidienne, la veine jugulaire externe a pour
rapport superficiel le nerf facial et plus précisément ses branches terminales
issues de sa division (branches temporo-faciale, transverso-faciale et cervicofaciale). Ces branches sont étroitement intriquées avec la veine.
On retrouve également à ce niveau, issus des rameaux auriculaires du plexus
cervical superficiel, des filets nerveux parotidiens qui pénètrent dans la glande
et, pour certains, s’anastomosent avec des branches du nerf facial. Ces filets sont
en contact étroit avec la veine jugulaire externe.
La veine a pour rapport antérieur principal la branche montante du maxillaire
inférieur doublée du masséter (elle est située à environ un centimètre de ce
dernier).
Branches collatérales
La veine jugulaire externe reçoit dans sa partie haute la veine auriculaire
postérieure qui descend, longeant le bord antérieur du muscle sterno-cléidomastoïdien.
La veine occipitale, affluent habituel de la veine jugulaire externe dans la région
parotidienne, n’a pas été retrouvée.
La veine communicante intraparotidienne, vaisseau anastomotique entre veines
jugulaires externe et interne, naît, dans la parotide, de la veine jugulaire externe
et descend se jeter dans le tronc thyro-lingo-facial (tronc issu de la réunion des
veines faciale, linguale et thyroïdienne supérieure et qui se termine dans la veine
jugulaire interne).Cette veine communicante est parfois remplacée ou bien
coexiste avec une veine carotide externe de Launay satellite de l’artère carotide
externe (d’après la littérature).
Veine
auriculaire
postérieure
Branches du
rameau auriculaire
du plexus cervical
superficiel
Veine
jugulaire
externe
Tronc thyrolingo-facial
Veine
temporale
superficielle
Veine
maxillaire
interne
Veine
communicante
intraparotidienne
Branches
terminales du
nerf facial
Veine faciale
f. Terminaison : région sus-claviculaire.
Après son trajet quasi vertical dans la région sterno-cléido-mastoïdienne, la
veine jugulaire externe se poursuit dans le triangle sus-claviculaire dont les
limites sont :
• en bas la clavicule
• en avant le muscle sterno-cléido-mastoïdien
• en arrière le muscle trapèze.
La veine y est d’abord superficielle puis s’enfonce plus profondément, un peu
au-dessous du muscle homo-hyoïdien, en formant une courbe vers le bas et le
dedans pour aller se terminer sur la face supérieure de la veine sous-clavière.
Veine
jugulaire
externe
Triangle susclaviculaire
Muscle
trapèze
Muscle
sterno-cléidomastoïdien
Clavicule
(sectionnée)
Veine sousclavière
Rapports
Dans le triangle sus-claviculaire, la veine jugulaire externe répond :
• superficiellement, au muscle platysma ainsi qu’aux branches du
rameau sus-claviculaire du plexus cervical superficiel.
• profondément, au muscle homo-hyoïdien et au muscle scalène
antérieur (qui la sépare des éléments nerveux du plexus
brachial).
• en avant, au bord postérieur du muscle sterno-cléido-mastoïdien
et à la veine jugulaire interne (située sous ce dernier muscle)
• en arrière, le bord antérieur du muscle trapèze et la branche
externe du nerf spinal (plus éloignés).
Veine
jugulaire
externe
Branche
externe du
nerf spinal
Muscle
trapèze
Muscle homohyoïdien (ventre
postérieur)
Muscle
sterno-cléidomastoidien
Branches du rameau
sus-claviculaire du
plexus cervical
superficiel
Le muscle sterno-cléido-mastoïdien a été réséqué.
Veine jugulaire
interne injectée
Muscle scalène
moyen
Muscle homohyoïdien
Clavicule
Veine jugulaire
externe injectée
A sa terminaison dans la veine sous-clavière la veine jugulaire externe a pour
rapports :
• en avant, le muscle sterno-cléido-mastoïdien, l’extrémité
médiale de la clavicule et en dedans, le confluent formé par la
veine jugulaire interne se jetant dans la veine sous-clavière. La
veine jugulaire antérieure vient également rejoindre à ce niveau
la veine jugulaire externe avec laquelle elle se termine. (Cette
veine peut cependant se terminer isolément dans la veine sousclavière, en avant de la veine jugulaire externe.)
• en arrière et en bas, la veine sous-clavière et l’artère de même
nom, sus-jacente à la veine et passant en dehors du muscle
scalène antérieur. Cette artère est accompagnée des éléments
nerveux du plexus brachial.
(Le muscle sterno-cléido-mastoïdien a été réséqué)
Veine
jugulaire
externe
Veine jugulaire
interne
Muscle
scalène
antérieur
Veine sousclavière
Artère sousclavière
Plexus
brachial
(Le muscle sterno-cléido-mastoïdien a été réséqué)
Veine
Jugulaire
externe
Clavicule
sectionnée
Veine
jugulaire
interne
Veine
jugulaire
antérieure
Branches collatérales
Dans sa partie distale et par sa face postérieure, la veine jugulaire externe
reçoit :
• une veine sous-cutanée postérieure du cou ou veine cervicale
superficielle qui chemine verticalement, un peu en arrière du
muscle sterno-cléido-mastoïdien et s’ouvre à angle aigu dans la
veine jugulaire externe, à proximité de sa crosse. Elle collecte le
sang des téguments de la nuque et du trapèze
• une veine scapulaire postérieure ou veine transverse du cou
• une veine scapulaire supérieure (sus-scapulaire). Ces deux
dernières veines collectent le sang des muscles périscapulaires,
du scapulum et des téguments de la région scapulaire et de
l’épaule. Elles s’abouchent à la veine jugulaire externe, au
niveau de sa crosse, souvent par un tronc commun.
• une anastomose issue de la veine céphalique, l’anastomose
céphalo-jugulaire, qui le plus souvent, passe au-dessus de la
clavicule.
La dissection effectuée sur pièce formolée (non injectée) permet de remarquer
une morphologie particulière de la veine jugulaire externe qui se dédouble dans
sa partie moyenne, en avant du muscle sterno-cléido-mastoïdien, puis redevient
unique au-dessus de la clavicule avant de se jeter dans la veine sous-clavière.
Cette disposition n’est pas habituelle, la veine reste généralement simple tout au
long de son trajet, comme le montre la dissection sur pièce injectée.
On peut également observer sur la première dissection que toutes les branches
collatérales précédemment citées se terminent dans la veine jugulaire externe par
un tronc commun, ce qui n’est pas le cas général. De plus, le tronc veineux
réunissant les trois dernières branches (veine transverse du cou, veine susscapulaire et anastomose céphalo-jugulaire) est anastomosé avec la veine sousclavière, en amont de la terminaison de la jugulaire externe, par une branche de
dérivation.
Veine souscutanée
postérieure du
cou
Veine
transverse du
cou
Veine susscapulaire
Anastomose
céphalojugulaire
Veine
jugulaire
externe
Dédoublement de
la veine jugulaire
externe
(inhabituel)
Anastomose
avec la veine
sous-clavière
Veine
jugulaire
externe
Muscle
sterno-cléidomastoïdien
Anastomose
céphalojugulaire
Veine
transverse du
cou
Clavicule
Par sa face antérieure, à la face profonde du muscle sterno-cléido-mastoïdien, la
veine jugulaire reçoit également :
• la veine jugulaire antérieure qui, depuis la ligne médiane, se
coude à angle droit et se porte en dehors pour se jeter dans la
veine jugulaire externe au niveau de sa terminaison. Cette veine
peut également se terminer isolément dans la veine sousclavière.
• on peut également observer sur la dissection du sujet formolé,
l’existence de branches anastomosées avec la veine jugulaire
interne, ainsi qu’avec la veine jugulaire antérieure. Ces branches
sont inconstantes et ne sont pas présentes sur la pièce injectée.
Le muscle sterno-cléido-mastoïdien a été réséqué, ainsi que la clavicule
sectionnée.
Veine
jugulaire
interne
Branches
d’anastomose
avec la veine
jugulaire interne
Veine
jugulaire
externe
Veine sousclavière
Branches
d’anastomose avec
la veine jugulaire
antérieure
Veine
jugulaire
antérieure
On remarque sur cette dissection que la veine sus-scapulaire se termine, de
façon inhabituelle, isolément dans la veine sous-clavière.
Veine
jugulaire
interne
Veine
jugulaire
antérieure
Veine sousclavière
ligaturée
Veine
jugulaire
externe
Veine
transverse du
cou
Veine susscapulaire
5. APPLICATIONS CLINIQUES ET CHIRURGICALES
Outre le fait que la veine jugulaire externe peut être spontanément visible en cas
de turgescence jugulaire ou bien être le siège de reflux hépato-jugulaire dans
certaines pathologies (insuffisance cardiaque droite, cirrhose hépatique…), cette
veine ne présente pas beaucoup d’intérêts cliniques.
En revanche, du point de vue pratique, l’accès au système veineux central par
cathéterisation de la veine jugulaire externe est une technique reconnue. Elle
présente un minimum de complications mais possède toutefois un taux
relativement élevé d’échecs, comparé à l’accès via la veine jugulaire interne ou
la veine sous-clavière. Ces échecs sont en partie dus au passage difficile dans le
thorax, au travers de la jonction entre veine jugulaire externe et veine sousclavière. De plus, la déviation terminale, en crosse, de la veine jugulaire externe
lorsqu’elle rejoint la veine sous-clavière, les variations fréquentes de sa
terminaison, ainsi que la distribution et morphologie de ses valves contribuent
également à rendre difficile cette pratique.
La veine jugulaire externe est ainsi utilisée pour la mise en place de cathéter
veineux à long terme chez les patients cancéreux ou bien pour la mesure, chez
des patients ventilés, de la pression veineuse centrale, dont la pression dans la
veine jugulaire externe est une bonne approximation.
Considérant la pathologie, les thromboses de la veine jugulaire externe sont
parfois rencontrées, associées à la mise en place d’un cathéter central, à des
infections des régions de la tête et du cou, à une toxicomanie intraveineuse ou
bien à une compression du site affecté.
6. CONCLUSION
Cette étude a permis l’observation et la description de la veine jugulaire externe
dans son ensemble, de son origine dans la glande parotide, à sa terminaison dans
la veine sous-clavière. Celle-ci a pu être analysée dans son environnement, ce
qui a permit de constater la richesse de cette région latérale du cou en éléments
nerveux qui sont directement en rapport avec cette veine.
Les structures observées au cours des dissections effectuées n’étant pas toujours
en complète concordance avec les données retrouvées dans la littérature, on a pu
ainsi également remarquer la variabilité de ce système veineux d’un sujet à
l’autre.
Enfin, on a pu comprendre les difficultés que présentent en pratique la
morphologie et la direction de la veine jugulaire externe, particulièrement dans
sa partie terminale, lors de la mise en place d’un cathéter central.
En revanche, l’exploration de cette veine par les techniques d’imagerie
médicale, ne présentant pas un grand intérêt pratique, n’a pas été envisagée dans
cette étude.
7. BIBLIOGRAPHIE
o ROUVIERE H .
Précis d’anatomie et de dissection
Ed. Masson
o ROUVIERE H., DELMAS A.
Anatomie humaine, descriptive, topographique et fonctionnelle.
Tête et cou. Tome 1. 14ème édition.
Ed. Masson
o BOUCHET A., CUILLERET J.
Anatomie topographique, descriptive et fonctionnelle.
Tome 2.
Ed. Simep
o PATURET G.
Traité d’anatomie humaine.
Tome III. Fascicule II.
Masson & Cie
o BEN PANSKY
Embryologie humaine
Ed. Ellipses
o DOR X., CORONE P.
Embryologie cardiaque
Ed. Techn. EMC. Cardiologie et angéiologie.
o COLOMINA M.J., GODET C., BAGO J., PELLISE F., PUIG O.,
VILLANUEVA C.
Isolated thrombosis of the external jugular vein.
Surg. Laparosc. Endosc. Percutan. Tech. 2000 Aug ; 10(4) : 264-7
o SEGURA-VASI AM., SUELTO MD., BOUDREAUX AM.
External jugular vein cannulation for central venous access.
Anesth.Analg 1990 Mar ; 88(3) : 692-3
o NISHIHARA J., TAKEUCHI Y., MIYAKE M., NAGAHATA S.
Distribution and morphology of valves in the human external jugular vein :
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J. Oral Maxillofac. Surg. 1996 Jul ; 54(7) : 879-82.
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Comparison of external jugular and central venous pressures in mechanically
ventilated patient.
Anaesthesia 2002 Jun ; 57(6) : 596-600
o Complications of central venous catheter placement
Am. J. Roentgenol 169 : 339-341.
o Quality improvement guidelines for central venous access
The Standards of Practice Committee of the Society of Cardiovascular and
Interventional Radiology.
J. Vasc. Interv. Radiol. 8 : 475-479
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