D’ EVELYNE DE LA CHENELIÈRE
AVEC SOPHIE CADIEUX ET ENRICA BOUCHER +MIREILLE DEYGLUN +DIANE LAVALLÉE +HUBERT PROULX +
ANDRÉ ROBITAILLE +ISABELLE ROY +MANI SOLEYMANLOU +ERWIN WECHE
MISE EN SCÈNE ALICE RONFARD
DU 31 MARS AU 25 AVRIL 2009
UNE PRODUCTION ESPACE GO
PARTENAIRE
DE SAISON
NOTRE MAISON À
TOUS ET CHACUN!
Le Théâtre ESPACE GO tente de rendre compte des métamorphoses
de sa société et des recherches de son temps.
Marie rédige une thèse de doctorat sur
l’apparition des pieds des anges dans l’art de
la Renaissance. Plus elle tente de comprendre,
de raisonner et d’analyser, plus elle glisse vers
l’incertitude et la mélancolie. Marie va-t-elle
se mettre à croire aux anges? Pour reprendre
pied dans la réalité, elle décide de s’inscrire
à un cours de danse, plaque tournante de
destinées et de corps hétéroclites, loisir
de l’intimité accidentelle et encadrée,
rassemblement d’une collectivité qui se
surprend à rêver ensemble…
LES PIEDS DES ANGES
ou
De l’inquiétude existentielle à travers
la représentation des anges, et de
l’apparition de leurs pieds dans l’art
de la Renaissance
Texte d’Evelyne de la Chenelière
Mise en scène d’Alice Ronfard
Avec Enrica Boucher + Sophie Cadieux +
Mireille Deyglun + Diane Lavallée +
Hubert Proulx + André Robitaille +
Isabelle Roy + Mani Soleymanlou +
Erwin Weche
Assistance à la mise en scène et régie :
Guillaume Cyr
Décor : Gabriel Tsampalieros
Costumes : Maryse Bienvenu
Lumières : Caroline Ross
Musique : Simon Carpentier
Maquillages : Jacques-Lee Pelletier
Coiffures : Matthieu Tessier
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Nous nous passionnons pour les écritures neuves. Pour les artistes, nous sommes un
espace de liberté; pour le public, un lieu de découvertes et d’étonnements.
ESPACE GO est un lieu de paroles. L'auteur y est considéré comme le premier artisan du
renouveau de notre Art. L'endroit provoque la recherche de formes nouvelles inspirées par
les textes, imaginées par des metteurs en scène chevronnés et des créateurs en vue. Notre
salle de spectacle se transforme. La rencontre comédien/spectateur s'invente d'individu à
individu, même à plusieurs, et doit pouvoir continuer de se risquer de création en création.
Vivant d'une vie imaginaire le temps de la représentation, de retour dans la « vraie
vie », nos regards gardent cette ouverture d'esprit acquise dans la rencontre. La
scène s'étend au monde.
Le projet d'ESPACE GO, c'est tout cela ensemble : le désir de s’élancer vers des
positions imprévisibles, bousculer les certitudes, prendre de la hauteur pour être plus
proche de soi, plus humain, plus attentif à l'Autre.
Ginette Noiseux
« Écoutez, je vais être obligée
d’arrêter, ça a rien à voir avec vous,
c’est juste que je suis inconfortable
avec la proximité. Je suis pas faite
pour ça, moi, la danse, j’ai aucun
abandon, aucun lâcher prise, je suis
perpétuellement crispée, d’ailleurs
c’est la même chose avec le sexe, ça
se passe très mal à ce niveau-là, et
je vous remercie d’avoir eu la
délicatesse de faire comme si de
rien était, je veux dire comme si
tout était normal. »
Marie
Une production
ESPACE GO
EVELYNE DE LA CHENELIÈRE
AUTEURE
Auteure et comédienne, Evelyne de la Chenelière est l’une des figures les plus significatives de sa génération et
de la dramaturgie québécoise actuelle. Ses textes, débordants d’inventivité, d’humour, d’émoi, de réflexions
inattendues sur la condition humaine et la fragilité du monde, sont des rendez-vous attendus par le public.
Evelyne de la Chenelière trouve rapidement sa famille théâtrale au sein du Nouveau Théâtre Expérimental. Elle y
crée quatre spectacles : HENRI & MARGAUX (2002), NICHT RETOUR, MADEMOISELLE (2004) et LE PLAN
AMÉRICAIN (2008), tous trois élaborés avec la complicité de Daniel Brière; ainsi qu’APHRODITE EN 04 (2004),
conçu en collaboration avec le regretté Jean-Pierre Ronfard et mis en scène par Jacques L’Heureux.
Plusieurs des pièces d’Evelyne de la Chenelière ont été présentées au Québec et à l’étranger, et ont été traduites
en plusieurs langues. DES FRAISES EN JANVIER, traduite en anglais, en espagnol et en allemand, fut présentée,
entre autres, au Festival d’Édimbourg de 2006. En 2000, cette pièce avait permis à son auteure de remporter le
Masque du meilleur texte original de l’Académie québécoise du théâtre (ex æquo avec celui de Suzanne Lebeau).
BASHIR LAZHAR, pièce créée au Théâtre d’Aujourd’hui en 2007 sous la direction de Daniel Brière, a fait l'objet de
traductions anglaise, espagnole et allemande. Il en va de même pour L’HÉRITAGE DE DARWIN, mis en scène en
2005 par Sylvain Scott du Théâtre Le Clou, et présenté avec succès à de jeunes publics de nombreux pays.
Au Théâtre ESPACE GO, Evelyne de la Chenelière a fait partie du collectif d’auteurs du spectacle d’ouverture de la
saison 2004-2005, LES HOMMES AIMENT-ILS LE SEXE, VRAIMENT, AUTANT QU’ILS LE DISENT? En 2006, la metteure
en scène Alice Ronfard y présentait DÉSORDRE PUBLIC, texte pour lequel Evelyne de la Chenelière a reçu, la même
année, le prix littéraire du Gouverneur général du Canada.
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© Dominique Malaterre
ALICE RONFARD
METTEURE EN SCÈNE
La curiosité insatiable et la vaste culture artistique de la metteure en scène Alice Ronfard l’engagent dans une
recherche théâtrale audacieuse. À chacune de ses mises en scène, elle convie le public à un nouvel étonnement.
À travers la trentaine de pièces qu'elle a dirigées, elle a exploré les auteurs classiques (Molière, Rostand,
Marivaux), ceux du répertoire (Schiller, Claudel), les contemporains (Gombrowicz, Koltès, Vinaver), de même que les
dramaturges québécois (Chaurette, Garneau, Dubois, Harrison).
De 1976 à 1980, Alice Ronfard participe à toutes les créations collectives du Théâtre Expérimental de Montréal
(TEM) à titre de comédienne, scénographe, éclairagiste et auteure. En 1987, elle signe sa première mise en scène,
UNE HISTOIRE SE RÉPÈTE, au Nouveau Théâtre Expérimental (NTE), l’une des troupes issues du TEM.
En 1988, Ginette Noiseux l’invite à créer LA TEMPÊTE de Shakespeare au Théâtre ESPACE GO. Un lien solide est alors
créé. Suivront L’ANNONCE FAITE À MARIE de Claudel (1989), DANS LA SOLITUDE DES CHAMPS DE COTON de Koltès
(1991), LA SECONDE SURPRISE DE L’AMOUR de Marivaux (1997), QUAI OUEST de Koltès (1997), LA VOIX HUMAINE
de Cocteau (1998) et DÉSORDRE PUBLIC d’Evelyne de la Chenelière (2006). En 2004, Alice fait partie du collectif de
metteurs en scène à l’origine de LES HOMMES AIMENT-ILS LE SEXE, VRAIMENT, AUTANT QU’ILS LE DISENT?,
spectacle d’ouverture de la 25esaison d’ESPACE GO. En 2008, Alice y mettait en scène LA COMPLAINTE DE
DULCINÉE, spectacle de l’artiste multidisciplinaire Dulcinée Langfelder.
Le travail d’Alice Ronfard fut maintes fois récompensé. On pense, entre autres, au Masque de la meilleure mise en
scène pour YVONNE, PRINCESSE DE BOURGOGNE de Gombrowicz (Théâtre du Trident, 1998), au Prix de la meilleure
mise en scène décerné par l’Association québécoise des critiques de théâtre pour L’ANNONCE FAITE À MARIE de
Claudel (ESPACE GO, 1989), et au Grand Prix du Conseil des arts de la Communauté urbaine de Montréal pour
LA TEMPÊTE de Shakespeare (ESPACE GO, 1988).
De 1994 à 2001, Alice Ronfard a occupé le poste d’adjointe à la direction artistique de la section française de
l’École nationale de théâtre du Canada. Depuis, elle enseigne régulièrement le jeu, la production et la scénographie
dans les différentes écoles de théâtre et d’opéra.
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© Dominique Malaterre
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19 février 2009, 22 h 06
Chère Alice,
On me demande souvent si mon écriture est volontairement « lumineuse », comme un geste d'opposition à la
morosité ou à la noirceur généralement associées au théâtre.
Cette question m'embête beaucoup, je n'aime pas l'idée d'être lumineuse (quelle responsabilité accablante), et je ne
trouve pas que le théâtre des autres soit particulièrement noir ou morose.
Si tu pouvais trouver une réponse pratique à ce genre de question piège, et que tu me donnais la permission de
l'utiliser à loisir, je t'en serais éternellement reconnaissante.
Merci d'avance.
Evelyne
21 février 2009, 8 h 02
Chère Evelyne,
À la question que tu me poses, je répondrais que ce que l'on peut évoquer par écriture « lumineuse » c'est l'idée
que, dans ta dramaturgie, tes personnages cherchent toujours une certaine forme de bonheur. L'amour et la
compassion pour l'autre (qui englobe la tolérance) deviennent un passage vers « la lumière ». Une sorte de quête
d'absolu. Il n'y a pas de grande lutte au sens classique, telle Hécube dans LES TROYENNES, ou Yves dans BEING AT
HOME WITH CLAUDE, ou Albertine dans ALBERTINE, EN CINQ TEMPS, qui sont pris dans une spirale d'où ils ne
sortiront pas vainqueurs. Ils seront même accablés par leur destin, prisonniers de leur histoire. D'où peut-être cette
idée de morosité... et de noirceur associées au théâtre.
La lucidité et l'intelligence que tu prêtes à tes personnages les empêchent de tomber dans le gouffre implacable du
désenchantement. L'espoir, c'est la vie dans toute la beauté de son anonymat.
Car c'est bien des anonymes dont tu parles, de ceux qui ne parlent jamais ou peu. Tu leur donnes une parole qui
n'est jamais triste ou revendicatrice ou glorieuse. Non, tu déposes la vie au centre de la scène, par bribes, par
morceaux, par fragments, et tous ces morceaux accrochés les uns aux autres forment un récit qui nous conduit
toujours vers la joie simple. Le bonheur. La lumière.
Je te renvoie la balle : j'entends souvent dire que je suis la metteure en scène de la « transgression ». Je n'ai
toujours pas bien compris de quoi il s'agit. Aurais-tu une idée sur la question?
Je t'embrasse.
Alice
22 février 2009, 19 h 21
Chère Alice,
Je remets donc en question cette tendance à vouloir à tout prix nommer l'art et les artistes.
Parce que nommer donne l'illusion d'exercer un contrôle sur l'acte créateur. « Écris-nous quelque chose de lumineux.
Fais-nous quelque chose de transgressif. »
Nommer sous-entend aussi une sorte de garantie que l'on vante à ceux qui abordent l'art comme un produit de
consommation. « Chers clients, venez voir ce spectacle! Vous serez inondés de lumière et, en plus, vous vous
sentirez hors-la-loi! »
Nommer donne enfin le pouvoir de prendre les artistes en défaut : « Mais qu'est-ce que vous avez fait? Ton œuvre
n'est pas lumineuse! Et la tienne n'est pas transgressive! »
Cette réflexion peut sembler loin des PIEDS DES ANGES, et pourtant, il est encore question du regard que l'on pose
sur le monde et sur la représentation du monde, parce que, quelles que soient les épithètes que l'on daigne attribuer
à notre art, celui-ci demeure, quand il est véritable, une toute petite extraction du monde tel qu'on le voit, dans la
grandeur de nos limites.
À bientôt Alice.
Evelyne
S’ÉCRIRE
ENTRE EVELYNE DE LA CHENELIÈRE
ET ALICE RONFARD
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