4
Bien sûr, la prophétie biblique suivante, lue dans toutes les synagogues, semble leur
donner raison:
"Il arrivera, à la fin des temps, que la montagne de la maison du Seigneur sera affermie
sur la cime des montagnes et se dressera au-dessus des collines, et toutes les nations y
afflueront. Et nombre de peuples iront en disant : "Or ça, gravissons la montagne de
l'Eternel pour gagner, la maison du Dieu de Jacob, afin qu'll nous enseigne Ses voies et
que nous puissions suivre Ses sentiers, car c'est de Sion que sort la doctrine (ou: que
sortira la "Thora") et de Jérusalem la parole du Seigneur"".
(Esaïe 2, 2-3).
Cependant, c'est méconnaître la pensée juive, qui veut que chaque peuple - ou chaque
individu - subsiste dans l'identité qui lui a été départie ("toutes les nations", "nombre de
peuples"...). Il y a dans ce texte unité et non uniformité.
Le désir d'uniformité ne peut que conduire à la confusion (à "Babel" ou Babylone,
symbole du mal dans la Bible).
Si I'lslam semble avoir dévié dès le départ vers la confusion, c'est, sans doute, parce que
Mahomet, s'étant senti humilié, repoussé avec dédain par les Juifs, a décidé de créer sa
nouvelle religion pour restaurer sa dignité. Une des caractéristiques de l'âme arabe, c'est
la sensitivité, et Mahomet en est le type.
Ce caractère donne aux Arabes un charme certain (que de nombreux Juifs, entre autres,
savent apprécier), mais aussi les handicape à souhait. La plupart des autres nations ne
savent pas comment se comporter avec eux, à cause de cette susceptibilité endémique, et
se retrouvent, en général, toutes marries de les avoir peinés, sans savoir pourquoi, du
reste. Ce qui est sûr, c'est que, rapidement, Mahomet, en proie à ses "révélations", tente
de se présenter comme le Messie auprès des Juifs. Mais ces derniers n'ont pas reconnu
dans ce simple citoyen mecquois non-juif le Messie de gloire qu'ils attendaient. En
conséquence, ils rejetèrent ses doctrines et ne s'en laissèrent pas accroire. Meurtri, blessé
dans son âme arabe, Mahomet écrit à ce propos:
"II a permis à ceux qui ont reçu des outrages de combatte et Il est puissant pour les
défendre."
(Sourate 22, verset 40)
C'est ainsi que, résolu à ne pas laisser une seule place forte aux Juifs d'Arabie (qui y
étaient puissants et armés à l'époque), il leur livra de nombreux assauts et les obligea à
céder par la force. Il jeta l'effroi parmi toutes ces tribus juives, les emmena en captivité,
les dépouilla de leurs richesses, les réduisit en esclavage. Et sur son lit de mort, il s'écria
même: "Que les Juifs soient maudits d'Allah!"
Ainsi apparait en filigrane, tout au long du Coran, cette haine contre les Juifs, à cause du
vécu de l'affront initial. Les Juifs y sont accusés de toutes sortes de crimes et de défauts!
Ces sourates donnent l'essentiel de l'image des Juifs, développée par Mahomet, et qui a
imprégné la mentalité des musulmans, surtout arabes.
Comme les Chrétiens, Mahomet s'est trouvé confronté à la question de l'autorité
religieuse du peuple juif, à la doctrine de son élection. Cependant, si les Chrétiens ont cru
dans un Messie juif (Jésus) et pouvaient donc garder la Bible (ou "Ancien Testament")
comme base de leur foi, Mahomet s'est vu dans l'obligation, quant à lui, de créer une
nouvelle "Bible", le Coran, pour affirmer sa messianité.
Le Christianisme est une interprétation des prophéties la Bible.
L'Islam est une refonte totale des Saintes Ecritures.