Extraits pour Israël Magasine - Bienvenue sur le site d`Israël

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La Deuxième étape du Sionisme – Justice restauratrice – Editions Erem
(Suite de l’article paru au n° 3/85 de mars 2008, p. 38-39)
Israël Feldman
La deuxième étape du Sionisme n’est pas loin de s’enclencher, contrairement à ce que les
pessimistes pensent. Cependant, il y a un « verrou » qui l’en empêche ; c’est le
comportement agressif de l’Islam arabo-musulman à notre encontre, avec comme fer de
lance utilisé par lui, le problème palestinien, vécu comme une suprême humiliation.
L'échec de Fayçal fut ressenti par les Arabes comme une profonde humiliation."(1)
Les Juifs, ont toujours évité au cours de l'Histoire, d'être les contempteurs de la religion
islamique, bien que cette dernière, soit elle aussi, comme le Christianisme, un avatar du
Judaïsme. Jusqu'à l'époque du Sionisme moderne, il était courant de considérer l'Islam
comme une religion très tolérante à l'égard du peuple juif. En effet, que ce soit en Orient
ou en Occident, (Espagne musulmane), le Juif avait un statut de "protégé" ("dhimmi", en
arabe), comme le Chrétien, en terre islamique. Dans l'ensemble, sa vie y a été plus aisée
que dans les pays chrétiens. En effet, tant qu'Israël n'a pas retrouvé sa souveraineté
nationale, le musulman a été pour lui un maître plus ou moins bienveillant.
Les Juifs vivant en terre d'Islam résumaient ce statut par le verset biblique suivant:
"Que le visage du roi s'éclaire, c'est un gage de vie (ou: "dans la lumière du visage du roi
est la vie"); sa faveur est comme une nuée chargée de pluie printanière".
(Proverbes 16, 15)
Aussi longtemps que l'Arabe musulman a eu autorité sur le Juif, comme un roi sur son
serviteur, il lui a manifesté une certaine condescendance "favorable".
Cette assertion est, cependant, à nuancer en fonction des persécutions sanglantes qu'ont
connues également, périodiquement, les Juifs en pays musulmans.
De plus, le statut de "dhimmi" n'est pas de tout repos!
Le Juif et le Chrétien sont, entre autres, soumis au paiement d'un tribut personnel (ou
"jaziya", symbolisant leur soumission à l'Islam) et d'un impôt commercial et foncier, à la
différence des "paiens" (les autres non-musulmans), qui doivent être combattus et mis à
mort s'ils ne se convertissent pas. Ils n'ont pas le droit de construire des synagogues, ou
églises, et maisons qui dépassent en hauteur celles de leurs voisins musulmans, ni de
restaurer celles qui existent. Ils vivent dans des lieux réservés, à part, et doivent pratiquer
leurs religions non publiquement. De même il leur est interdit de boire de l'alcool en
public. Les mariages, ou relations sexuelles entre Juifs et Musulmanes, sont interdits et
punis de mort.
Les dhimmis n'ont pas le droit de témoigner en Cours de Justice contre un musulman, ni
de porter des armes. Ils doivent se vêtir de façon distinctive, ce qui les conduit souvent à
être humiliés dans la rue. Ils doivent enterrer leurs morts avec discrétion, sans faire
entendre lamentations et prières. Il leur est interdit de posséder des montures nobles telles
que le cheval.
Ils sont condamnés à mort, si on les accuse de se moquer de l'Islam ou de falsifier le
Coran, de parler en termes désobligeants ou insultants à propos du Prophète.
(1) Ali MERAD: "L'Islam contemporain", chapitre VII "Le Temps des Epreuves", chapitre 4 "Le règne éphémère de Fayçal" , Presses
Universitaires de France.
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Si, au départ, la "dhimma" fut un traîté dit de “bienveillance” (selon les musulmans)
conclu entre Mahomet et ses vaincus juifs et chrétiens, il devint rapidement un systême de
tyrannie légale, ressemblant à celui imposé aux femmes (le Coran ne dit-il pas: “ les
hommes sont supérieurs aux femmes d’un degré”?). Néanmoins, comme indiqué plus
haut, la tolérance vis-à-vis des Juifs a été plus importante dans l'Islam que dans la
Chrétienté. Mais tout a changé avec l'avènement du Sionisme en Palestine. Pourtant,
Mahomet n'avait-il pas écrit dans le Coran:
"Nous dîmes ensuite aux enfants d'Israël: Habitez la Terre (de Palestine). Lorsque la
promesse de la vie future sera venue, nous vous rassemblerons tous."?
(Sourate 17, verset 106).
[Il est vai que beaucoup de commentateurs musulmans ajoutent à ce verset: "nous vous
rassemblerons tous pour le jugement"]
Quoi qu'il en soit, la première étape du Sionisme (l’étape politique) a perturbé
considérablement la situation, jusque là plus ou moins étale, des relations judéo-
musulmanes. Pour les Arabes, elle a représenté "le temps des épreuves" (Ali MERAD 1).
Cela explique comment leurs leaders, qui se sont opposés le plus violemment à l'Etat
d'Israël, ont pu faire figure de héros nationaux ayant acquis une large popularité dans tout
le monde arabe (tel le président égyptien Gamal Abdel Nasser). Détruire l'Etat juif est
devenu le leitmotiv rassembleur de tous les pays arabes. Pour comprendre cette évolution
dramatique des relations des Juifs avec les Arabes, nous devons nous pencher sur les
débuts de l'Islam et envisager, avec courage, notre responsabilité, à nous les Juifs, dans la
naissance de cette religion. C’est ce que j’ai fait dans mon ouvrage. Je ne reviendrai pas
sur l'origine de la tradition orale juive, développée par le parti des "Prushim (ou
"Pharisiens"en français). Nous rappelerons néanmoins que ces commentaires avaient
pour but de conserver le peuple juif au milieu des nations.
Mahomet est né (probablement) en 572. Vers 610, “il a reçu ses premières révélations”.
Cette époque (fin du VIème siècle/début du VIIème siècle) représente le terme de la mise
en place du "Talmud", somme des commentaires très conservateurs du parti des
Prushim”, devenue la Loi orale . Le peuple juif avait dès lors ses frontières de feu
religieuses. Il pouvait survivre dans les nations. Mais il avait perdu une de ses plus
grandes fonctions, être un peuple de prêtres et de prophètes au service des nations, décrite
dans la "Thorah" ainsi: "Mais vous, vous serez pour Moi une dynastie de pontifes et une
nation sainte".
(Exode 19, 6).
Replié sur lui-même à cause des dangers de la Diaspora, le peuple juif perdit, en grande
partie, la possibilité de guider spirituellement les autres nations.
Un Mahomet a pu prendre cet essor, à cause du repli douloureux spirituel de la religion
juive. On lit d'ailleurs dans le Coran:
"Lorsque Dieu fit un pacte avec ceux qui avaient reçu le Livre (les Juifs) pour que vous
l'expliquiez aux hommes et que vous n'en cachiez rien, ils l'ont jeté par-dessus leur dos et
ils ont acheté (pour son prix) une chose de peu de valeur. Mais c'est le mal qu'ils ont
acheté."
(Sourate 3, verset 184).
Cette accusation est liée au fait qu'Israël n'a pas divulgué la "Thorah", car, caché au fond
de ses synagogues, il semblait vouloir la garder pour lui tout seul.
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En fait, une espèce de "frimas religieux" s'était abattu sur Israël. Il etait une sorte de
“mort vivant” au milieu des nations qui le haïssaient de manière féroce.
Mahomet a pu alors développer sa nouvelle doctrine et l'imposer au quart de la Terre,
tout en s'inspirant du modèle juif de l'époque, car “l'élection d'Israël” est ainsi faite que,
même replié sur lui-même, son influence religieuse sur le monde entier reste puissante!
Là est la part de "responsabilité" (et non de culpabilité) des Juifs dans la naissance de
l'Islam. Le milliard de musulmans auraient dû en fait adorer le Dieu d'Israël, si la
Diaspora n'avait pas victimisé les Juifs, s'ils avaient été sur leur terre et dans la pleine
possession de leurs moyens politiques et spirituels.
Au lieu de cela, Mahomet semble s'être embourbé dans un syncrétisme pagano-judéo-
chrétien, faisant penser à la "Tour de Babel" de la Bible. De fait, à la lecture du Coran,
lorsqu'on le compare à la Bible, on a cette impression de confusion. C'est ainsi que, par
exemple, Haman (du livre d'Esther dans la Bible) est introduit ex abrupto par Mahomet
dans son écrit sur Moïse:
"Nous voulions leur assurer une habitation sur la terre, et déployer aux yeux de Pharaon,
d'Haman et de toutes leurs armées, les prodiges qu'ils redoutaient."
(Sourate 28, verset 5)
Ou encore:
"Seigneurs, dit Pharaon à ses courtisans, je ne pense pas que vous ayez d'autres dieux
que Moi. Haman, prépare des briques, et qu'on bâtisse une tour élevée, afin que je monte
vers le Dieu de Moïse, quoique cet homme me semble un imposteur."
(Sourate 28, verset 38)
De même, pour Mahomet, Jésus est le neveu de Moïse et d'Aaron, donc le fils de
Myriam; cette dernière étant à la fois la soeur de Moïse et Marie, dans le Nouveau
Testament:
"Elle alla vers lui (Jésus) auprès de son peuple, elle le portait. (On lui dit): "Myriam, tu
as fait une chose extraordinaire! Ô soeur d'Aaron! ton père n'était pas un méchant
homme, et ta mère n'était pas une prostituée"
(Sourate 19 (dite de Marie), versets 28-29)
Et ainsi, "ad libitum".
Etant donné qu'il n'est pas dans mes intentions de lancer des brocards contre la religion
islamique, nous arrêterons là, pour l'instant, ces citations, pour ne parler que de la
comparaison avec l'épisode de la "Tour de Babel" dans la Bible. Le désir de construire un
ensemble où tous les hommes pourraient avoir un même langage (religieux) n'est donc
pas nouveau! Bill Gates et son "Microsoft" n'ont rien innové…
Malgré son apparente cohérence aux yeux de beaucoup de non-musulmans, il s'agit d'un
système extrêmement confus, qui risque de se "disperser sur toute la face de la terre",
maintenant qu'Israël est retourné sur son sol ancestral, pour entrer (enfin!) dans sa
mission de "prêtres des nations".
De nos jours trois grands ensembles idéologiques se sont livrés une lutte sans merci:
-le Vatican (et à sa suite tout l'Occident)
-l'Islam,
-le Marxisme.
"Tours de Babel" persuadées, par projection, qu'Israël ne peut que vouloir truster la terre
entière (cf. "Le Protocole des Sages de Sion", diffusé à grande échelle en terres
islamiques, catholiques, comme en Amérique latine, ou ex-communistes).
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Bien sûr, la prophétie biblique suivante, lue dans toutes les synagogues, semble leur
donner raison:
"Il arrivera, à la fin des temps, que la montagne de la maison du Seigneur sera affermie
sur la cime des montagnes et se dressera au-dessus des collines, et toutes les nations y
afflueront. Et nombre de peuples iront en disant : "Or ça, gravissons la montagne de
l'Eternel pour gagner, la maison du Dieu de Jacob, afin qu'll nous enseigne Ses voies et
que nous puissions suivre Ses sentiers, car c'est de Sion que sort la doctrine (ou: que
sortira la "Thora") et de Jérusalem la parole du Seigneur"".
(Esaïe 2, 2-3).
Cependant, c'est méconnaître la pensée juive, qui veut que chaque peuple - ou chaque
individu - subsiste dans l'identité qui lui a été départie ("toutes les nations", "nombre de
peuples"...). Il y a dans ce texte unité et non uniformité.
Le désir d'uniformité ne peut que conduire à la confusion (à "Babel" ou Babylone,
symbole du mal dans la Bible).
Si I'lslam semble avoir dévié dès le départ vers la confusion, c'est, sans doute, parce que
Mahomet, s'étant senti humilié, repoussé avec dédain par les Juifs, a décidé de créer sa
nouvelle religion pour restaurer sa dignité. Une des caractéristiques de l'âme arabe, c'est
la sensitivité, et Mahomet en est le type.
Ce caractère donne aux Arabes un charme certain (que de nombreux Juifs, entre autres,
savent apprécier), mais aussi les handicape à souhait. La plupart des autres nations ne
savent pas comment se comporter avec eux, à cause de cette susceptibilité endémique, et
se retrouvent, en général, toutes marries de les avoir peinés, sans savoir pourquoi, du
reste. Ce qui est sûr, c'est que, rapidement, Mahomet, en proie à ses "révélations", tente
de se présenter comme le Messie auprès des Juifs. Mais ces derniers n'ont pas reconnu
dans ce simple citoyen mecquois non-juif le Messie de gloire qu'ils attendaient. En
conséquence, ils rejetèrent ses doctrines et ne s'en laissèrent pas accroire. Meurtri, blessé
dans son âme arabe, Mahomet écrit à ce propos:
"II a permis à ceux qui ont reçu des outrages de combatte et Il est puissant pour les
défendre."
(Sourate 22, verset 40)
C'est ainsi que, résolu à ne pas laisser une seule place forte aux Juifs d'Arabie (qui y
étaient puissants et armés à l'époque), il leur livra de nombreux assauts et les obligea à
céder par la force. Il jeta l'effroi parmi toutes ces tribus juives, les emmena en captivité,
les dépouilla de leurs richesses, les réduisit en esclavage. Et sur son lit de mort, il s'écria
même: "Que les Juifs soient maudits d'Allah!"
Ainsi apparait en filigrane, tout au long du Coran, cette haine contre les Juifs, à cause du
vécu de l'affront initial. Les Juifs y sont accusés de toutes sortes de crimes et de défauts!
Ces sourates donnent l'essentiel de l'image des Juifs, développée par Mahomet, et qui a
imprégné la mentalité des musulmans, surtout arabes.
Comme les Chrétiens, Mahomet s'est trouvé confronté à la question de l'autorité
religieuse du peuple juif, à la doctrine de son élection. Cependant, si les Chrétiens ont cru
dans un Messie juif (Jésus) et pouvaient donc garder la Bible (ou "Ancien Testament")
comme base de leur foi, Mahomet s'est vu dans l'obligation, quant à lui, de créer une
nouvelle "Bible", le Coran, pour affirmer sa messianité.
Le Christianisme est une interprétation des prophéties la Bible.
L'Islam est une refonte totale des Saintes Ecritures.
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Ceci explique les différences entre les antisémitismes chrétien et musulman :
La présence juive en terre chrétienne ne pouvait qu'aviver la jalousie des non-Juifs, car
les textes bibliques étaient là pour leur rappeler sans cesse l'antériorité de l'élection
d'Israël.
Pour les Musulmans, par contre, le Judaïsme (et donc la Bible) était une religion périmée,
dont le fondateur, Moïse, avait été remplacé par Mahomet.
Ceci explique, qu'en terre d'Islam, on a moins persécuté le Juif, tant qu'il s'est montré féal
envers l'Arabe, et tant qu’il ne s’est pas retrouvé souverain sur sa terre, considérée par les
Musulmans comme terre d’Islam.
Le peuple juif était donc devenu un peuple “maudit”, dépassé par l'Islam triomphant.
Il ne représentait donc plus un grand danger pour les musulmans!
Mais tout ceci a changé avec la création de l'Etat d'Israël.
S'il est possible de convaincre des Chrétiens des fondements bibliques, prophétiques de
notre Etat, cela s'avère presqu'impossible de le tenter auprès des Musulmans, car, pour
beaucoup d'entre eux, l'existence de l'Etat d'Israël contredit totalement le Coran.
C'est pourquoi beaucoup d'Arabes peuvent dire avec l’Algérien Ben Bellah:
"L'être sioniste représente le non-être arabe!"
C'est là pour eux un obstacle rédhibitoire au rétablissement de la paix entre Juifs et
Arabes. Au-delà de l'Islam, du problème des réfugiés palestiniens, c'est donc bien le
tempérament sensitif arabe et sa mégalomanie religieuse musulmane qui sont la cause
profonde du conflit du Moyen-Orient.
Le conflit est d’ailleurs d'abord et surtout arabo-juif ou "ismaélo-israélite".
La meilleure preuve en est l'attitude des Arabes chrétiens à l'égard d'Israël.
Bien sûr, ils ont subi et subissent encore l'influence des systêmes chrétiens, à commencer
par celle du Vatican. Ils véhiculent donc, eux aussi, l'antisémitisme chrétien. Néanmoins,
leur réaction à l'établissement de l'Etat d'Israël va au-delà de la simple opposition
théologique. C'est aussi une opposition viscérale, comme celle de leurs "frères
musulmans".
Beaucoup de Juifs sincères, résidant en Israël ou non, sont gênés, peinés, malheureux à
cause de la tournure qu'ont prise les événements, dans la guerre qui les oppose aux
Arabes. Ce qui est le plus douloureux pour eux, c'est de vivre avec le fait que les Juifs ont
dû chasser, de leurs terres, des Arabes, (environ 700 000 personnes), les Palestiniens,
pour pouvoir enfin retourner dans leur patrie ancestrale.
Comme le montre Malka HILLEL SHULEWITZ, dans son livre "The Forgotten
Millions", "Les millions oubliés", (1), on oublie aussi trop souvent l'exode massif des
Juifs des pays arabes vers Israël, à la même époque, à cause des persécutions qu'ils y
enduraient.
De plus, cette époque (après la deuxième guerre mondiale) a été extrêmement propice
en déplacements de populations, à cause de la tourmente nazie. Le problème des réfugiés
palestiniens, certes douloureux, est donc à mettre dans des proportions justes, même si
l'ensemble des nations a décidé d'en faire le symbole de la Souffrance, pour se
déculpabiliser de la Shoah. La joie d'être "un peuple libre sur notre terre” est donc
mélangée, entachée, d'une culpabilité d'autant plus profonde que l'Etat Juif s'est constitué
pour lutter contre toute forme "d'Auschwitz".
(1) HILLEL SHULEWITZ, Malka, The Forgotten Millions, The Modern Jewish Exodus from Arab Lands, Cassel London and
New York, 1999.
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