Printemps 2015 Deltanews Vaud www.reseau-delta.ch/canton-vaud Article Michel Eddé Co-fondateur de VidyMed Réseau Delta : fabrique de centres médicaux ? Les centres médicaux ? Une association, une collaboration entre médecins autour d’un objectif professionnel commun… Modèle à la mode, décrit comme CELUI que choisiront de préférence nos futurs collègues désirant s’installer en privé... Quel modèle privilégier ? Comment se structurer ? Quels outils de gestion fautil avoir pour créer une petite (ou grande) entreprise ? En ai-je les compétences ? A qui puis-je confier un mandat de gestion ? Et dans quelles conditions ? Beaucoup de modèles existent, du modèle précurseur de Cité Générations à Onex, celui de Vidy Med à Lausanne, aux modèles « micro » comme le centre médical d’Y Parc à Yverdon récemment ouvert par 2 jeunes collègues enthousiastes (téméraires, mais - pas encore - delta…) il y en a pour toutes les épaules… Et c’est là que la notion de réseau prend toute sa valeur, grâce au partage des expériences et des compétences. Je ne ferai pas ici l’apologie du travail de réseau phénoménal que Philippe Schaller et Marc-André Raetzo ont accompli pour créer un outil de travail ô combien riche en possibilités de développement et d’actions, et cela au bénéfice des médecins y participant, et, in fine, des patients. La philosophie Delta, vous la connaissez, vous la pratiquez dans votre quotidien de praticiens, en cabinet individuel pour la plupart d’entre vous. Mais Delta, c’est aussi la possibilité de permettre, grâce à l’expérience des « anciens », la création de centres médicaux, en fournissant si nécessaire le cadre administratif et les outils organisationnels nécessaires. S’installer dans une structure où le souci principal est de se consacrer à son art médical, sans devoir se soucier de la gestion d’entreprise, gestion possiblement confiée à des administrateurs médecins et non à des technocrates ou des financiers ne réfléchissant qu’en terme de rentabilité... Voilà qui peut être pertinent. La synergie entre ces 2 aspects du réseau Delta est évidente : augmenter le nombre de médecins Delta « heureux» et de là, le nombre de patients Delta, à la faveur du développement indéniable de ce nouveau modèle de pratique médicale… Dans ces modèles, nous pouvons certainement faire valoir encore p l u s n o s co m p é t e n ce s , n o n seulement de médecins, mais aussi de gestionnaires, d’interlocuteurs puissants et organisés face au monde politique, aux assurances… Au delà de ces considérations, rappelons ici que pour toutes celles et tous ceux qui exercent en pratique individuelle, Delta permet de se retrouver « moins seul », entre autres, grâce aux cercles de qualité... Et pourquoi pas un instrument d’aide pour la reprise de cabinet, pour tous nos collègues à l’aube d’une retraite bien méritée… Réf l é c h i ss o n s à l a m é d e c i n e d’aujourd’hui pour optimaliser notre confort de travail, et pensons à la relève qui semble se poser tant de question sur son avenir professionnel… Editorial Ce numéro de Printemps aborde deux thématiques chères à Delta, la recherche d’efficience et la qualité ! L'organisation du travail du médecin aujourd'hui est bien plus lourde « qu'avant » puisqu'en tant que médecin de famille, vous êtes, non seulement « soignant » mais aussi « coordinateur » des soins et parfois « prescripteur » de certificats, d'ordonnances et… de bons de délégation ! Si les programmes informatiques facilitent le travail, ils ne suffisent pas toujours à juguler le torrent d'administration et de gestion que représente un cabinet médical. Delta peut, veut initier et soutenir des projets de centres médicaux permettant ainsi la passation d'expériences des anciens médecins et l'installation des nouveaux. Parce qu'il est très important que ces Thématique Editorial suite projets soient menés par des professionnels de santé et non des administrateurs, afin de conserver un leadership clinique dans l'organisation des soins ambulatoires, clé de voûte du système ! Les centres et les groupes médicaux, c'est bien, mais si les médecins qui y travaillent suivent des cercles de qualité Delta, c'est mieux ! Il faut savoir que les assurances rémunèrent, en partie, le réseau Delta en fonction d’un certain nombre de critères basés sur la qualité, l’organisation des soins, le développement de filières, la bonne utilisation des génériques et des processus de prise en charge des patients. Récemment, la fondation EQUAM a validé la certification du logiciel d'analyse décisionnelle VIPS, créé par Marc-André Raetzo. Les cercles thématiques Delta sont en bonne voie de reconnaissance de critère de qualité également. Le réseau Delta est connu pour ses cercles de qualité qui sont autant de lieux (12 cercles vaudois en mars 2015) au sein desquels chacun peut trouver des réponses à ses questions, les dernières études scientifiques mais aussi des points de vue différents amenant une nouvelle réflexion et une thérapie parfois meilleure... Si l'analyse décisionnelle pratiquée dans les cercles de qualité Delta a montré son efficience (notre réseau affiche une diminution des coûts réelle de 16%, en excluant la sélection des risques), les cercles de qualité pharmaciens – médecins ont également montré leur pertinence... Trois points de vue se rejoignent et confirment la valeur du travail qu'accomplissent vos collègues pharmaciens. Joëlle Coclet coordinatrice du réseau Cercles de qualité médecins-pharmaciens Prof Olivier Bugnon Pharmacien chef de la PMU de Lausanne La prescription médicamenteuse est tellement quotidienne que le médecin oublie parfois qu’il en partage la responsabilité avec le pharmacien qui valide et délivre, avec l’infirmière qui administre, avec le patient qui accepte le choix de traitement et l’intègre dans son contexte de vie personnelle et avec le système d’assurance qui paie la facture… Pas évident toutefois pour le prescripteur d’avoir un retour sur ses habitudes (fréquence de prescription, choix, volume, coût, génériques, etc.) et encore moins de comparer sa pratique à ses collègues et aux recommandations cliniques. Dès l’origine des premiers cercles de qualité médecins-pharmaciens fribourgeois en 1998, l’idée était de trouver ensemble des réponses à ces questions au lieu de céder aux luttes corporatistes. Un cercle de qualité médecinspharmaciens ambulatoire, c’est en fait un groupe d’au moins cinq médecins de famille volontaires, s’engageant à participer à au moins trois réunions par an animées par un pharmacien, selon une démarche structurée, accréditée par la Société suisse des pharmaciens (pharmaSuisse). Méthode de travail analogue et cercle élargi aux infirmières ont depuis séduit également les professionnels travaillant dans les établissements médico-sociaux (EMS) des cantons de Fribourg (depuis 2002), du Valais (depuis 2007) et de Vaud (depuis 2010). Là encore, une fois les barrières dépassées, l’impact positif sur la qualité globale de la pharmacothérapie est largement reconnu. Qu’en disent les participants eux-même ? La conclusion d’un poster présenté au congrès Swissfamilydocs en 2011 par les participants médecins-pharmaciens du cercle de qualité Rolle-Aubonne illustre parfaitement l’impact de cette approche : « Les médecins du cercle appliquent sans contrainte les consensus établis après discussion des données de la littérature en regard de la pratique. Cette approche interdisciplinaire locale permet une meilleure application des recommandations nationales ou internationales et génère des économies, tout en garantissant l’individualisation des traitements médicamenteux. Au vu de ces résultats et de la satisfaction des participants, cette démarche pourrait constituer la base d’un réseau interdisciplinaire local. » Et l’avenir des cercles se trouve bien dans ce témoignage : en apprenant à se faire confiance, les préjugés tombent et le changement de culture indispensable à l’éclosion des modèles de soins coordonnés peut se mettre en place. Les cercles de qualité médecinspharmaciens sont un tremplin magnifique qui permet actuellement les premiers pas des programmes interdisciplinaires SISCare® qui visent, dans le même esprit, la recherche de solutions pragmatiques au défi majeur de santé publique que sont la sécurité des patients polymorbides et l’adhésion thérapeutique. L’appel est ici lancé à participer à cette nouvelle aventure professionnelle et humaine… Thématique Cercles de qualité médecins-pharmaciens Dr Jotterand Médecin à Aubonne et Animateur d'un cercle de qualité Basés sur la collaboration régionale entre médecins de famille et pharmaciens, les cercles de qualité médecinspharmaciens (CQMPH) pour la prescription médicamenteuse visent l’amélioration continue de la qualité des prescriptions en termes d’efficience, de sécurité et d’économicité. Ils sont soutenus par pharmaSuisse, la société suisse des Pharmaciens et les assurances maladies ne participent pas à leur financement. C’est donc votre pharmacien de quartier qui va vous proposer de faire partie d’un cercle. Depuis 2006, 22 CQ vaudois se sont formés, dont celui de Rolle-AubonneGimel (CQRAG) constitué actuellement d’une quinzaine de médecins et de 4 pharmaciens d’officine indépendants de la région. Conformément au processus détaillé ci-contre, le Cercle établi des consensus de prescription pour 11 classes thérapeutiques. Au-delà des résultats chiffrés, les impressions des participants qualifient l’intérêt de cette démarche (voir ci-dessous). Déroulement d’un cercle Le CQRAG se réunit 5x/an à midi pour une durée d’une heure et demi selon la formule des «lunches pratiques». Un certificat de formation continue est délivré chaque année par les pharmaciens organisateurs. Le choix du sujet (une classe thérapeutique, par ex. analgésiques) est annoncé à l’avance. Le pharmacien animateur de la séance présente d’abord les résultats du cercle tiré de la banque de données de pharmaSuisse à partir du n° de concordat de chacun. Les données sont anonymes, chaque médecin étant représenté par un numéro chiffré connu de lui seul. Par exemple pour les analgésique, les coûts et fréquences de prescriptions varient de 50 francs en moyenne par d’un nouveau médicament, cher, qu’un sympathique délégué médical nous aura présenté récemment lors d’une de ses visites au cabinet, et qui s’avérera n’amener, d’après la littérature indépendante (NICE, Prescrire, etc), aucun avantage par rapport aux traitements connus et même souvent moins de preuve d’efficacité ou de profil de sécurité. Bien sûr, tous ne sont pas d’accord et la discussion Processus de développement de la qualité utilisé par les cercles de s’engage souvent qualité médecins-pharmacien pour la prescription médicamenteuse spontanément ou (schéma adapté de pharmaSuisse®)1 sous la stimulation de l’animateurpharmacien sur les mille et une façons de prescrire un traitement taillé sur mesure pour nos patients ! On y apprend souvent plein de trucs et astuces issus de l’expérience patient pour le membre « le moins cher » partagée des participants. à presque 300 francs pour « le plus cher », dépendant des habitudes de En résumé donc, ces cercles sont prescription, mais aussi des populations l’occasion d’avoir accès à une traitées ! formation indépendante de l’industrie Cependant, ces facteurs ne sont que pharmaceutique, selon une méthode peu ou pas discutés vu la volonté et un formalisme éprouvé, dans une de garder les résultats anonymes : ambiance conviviale et avec les le benchmarking est en fait un moyen collègues installés dans la région... de feedback pour soi et le membre (appliqué !) va chercher à améliorer ses chiffres d’une année à l’autre souvent en améliorant encore la qualité de sa prescription. En effet, il n’est pas rare que l’on parle Avec la satisfaction d’obtenir une reconnaissance de crédit pour notre formation continue et d’avoir participé un peu à la lutte contre l’augmentation des coûts de la santé et au renforcement de la qualité de notre pratique. les impressions des médecins et pharmaciens impliqués 1 «Le groupe est l’un des seuls endroits où le médecin installé, assez isolé, peut comparer sa prescription avec celle d’autres collègues.» «Les informations fournies par les pharmaciens, sans tenir toujours compte des contraintes du médecin installé, donnent des pistes de réflexion fondées et intéressantes.» « La participation au CQ permet de résister à la pression imprimée par l’industrie pharmaceutique: c’est un contrepoids nécessaire.» «J'apprécie beaucoup ces groupes qualité, qui nous apportent une information de qualité, avec le moins possible d'influence des grosses pharma. Le suivi des prescriptions est aussi très intéressant.» «Les CQ sont une occasion concrète de collaborer entre professionnels de santé, dans un but commun d’optimisation des traitements.» Sources : S. Jotterand, A. Niquille, C. Cuendet, P.-H. Leresche, D. Bossard, P.-A. Robert, J.-M. Bourgeois, A.-C. Rivier, F. Beffa, O. Estoppey, A.-B. Maillard, F. Desaules8et C. Rossier, "Impact d’une collaboration interdisciplinaire entre médecins et pharmaciens au niveau local: l’exemple du Cercle de Qualité de Rolle-Aubonne", swiss family doc conférence, 2011 . 1 Thématique Cercles de qualité médecins-pharmaciens Je me souviens d’un médecin qui me disait il y a une dizaine d’années : « Moi, le pharmacien, j’ai un contact avec lui seulement lorsqu’il n’arrive pas à déchiffrer une de mes ordonnances ». Quelques temps après, j’animais avec un peu de stress ma première séance de Cercle de qualité (CQ) au centre médical de Vidy-Med en compagnie de 8 médecins. Très rapidement, j’ai été rassuré par leur ouverture d’esprit, leur motivation à toujours s’améliorer, les discussions et les échanges interdisciplinaires riches et constructifs. Je sentais les médecins très intéressés tant par leurs statistiques de prescription que par la revue critique de publications - parfois bonnes mais aussi mauvaises - mises en avant dans les publicités de l’industrie pharmaceutique. Après 2 ans et une dizaine de séances, nous avions passé en revue toutes les classes thérapeutiques dont le poids économique est le plus important : antihypertenseurs, hypolipémiants, antidiabétiques, médicaments contre l’asthme et la BPCO, antidépresseurs, etc… La plupart du temps, en fin de séance, un consensus de prescription avait été décidé par les médecins. Médicaments de première intention, médicaments à éviter ; dans la jungle (terrible jungle…) des remèdes à disposition, il est pratique de pouvoir parfois se référer à un choix discuté avec ses collègues sur la base d’une littérature indépendante. Après cette première phase, vint celle de l’analyse de l’évolution des prescriptions. Au début des séances je sentais une certaine fébrilité des médecins à recevoir « les résultats ». Les consensus avaientils été suivis ? L’enthousiasme des séances s’était-il cristallisé dans un changement des habitudes de prescription? Avait-on abandonné les sartans pour les IECA moins chers? Bien sûr, tout n’est pas si simple et si, globalement, l’objectif d’une meilleure efficacité, sécurité et économicité a été atteint, l’application stricte du consensus de prescription n’est pas aisée. Résistance au changement ? Peutêtre un peu... Nous sommes des humains! Qui prend le risque de changer ce traitement de Januvia qui fonctionne (semble-t-il) si bien chez ce patient ? Qui veut changer le traitement de Mme Richard 86 ans dont l’adhésion thérapeutique est déjà incertaine ? La réalité du terrain des médecins tempère quelque peu les envies concrétisées dans les consensus de prescription. Et cela prend du temps finalement pour observer un changement significatif. Mais cela en vaut la peine : les résultats sur le long terme sont bien là. Séances après séances, nous avons appris aussi à nous connaître, base de la confiance mutuelle qui permet la collaboration constructive. Car, au-delà d'une prescription plus efficace, plus sûre et plus économique, recherchée dans les CQ, cette confiance rend aussi plus agréables, efficaces et professionnels les quelques contacts téléphoniques que nous avons en dehors des séances. Huit ans après la première séance, nous continuons à nous retrouver trois à quatre fois par année environ avec, pour ma part en tout cas, le même plaisir. Un plaisir que je partage depuis 2014 avec les médecins d’un 2ème CQ que j’anime, au Centre Médical de Renens Alexander Lo Russo pharmacien à Lausanne et Prilly Cercles de qualité Delta Vaud 2015 Retrouvez toutes les informations en allant sur la page d’accueil de Delta-data dans “Documents utiles” sous la rubrique “Informations générales”. Lausanne Olivier VERHILLE [email protected] Nyon Milan Sevaljević et Serge Clément [email protected] [email protected] Alain Michaud [email protected] [email protected] Sarra Inoubli et Serge Clément [email protected] [email protected] Aigle J.-F. Anex et A. Bocherens [email protected] [email protected] Clarens Michel Dafflon [email protected] Gland Sandra Haenni et Elisabeth Hennel [email protected] [email protected] Vevey Karin Anderegg [email protected] Rennaz Robert Bourgeois [email protected] Renens Antonio Petrillo, Rebiha Marthe et Timo Birkmaier [email protected] Rolle Sébastien Jotterand [email protected] Oron Michaël Klay et Jean Perdrix [email protected] [email protected] Carte blanche à... Phillipe Vuillemin Né en 1953, ce sont les récits de ma grand-mère maternelle évoquant le souvenir de mon aïeul, médecin généraliste, décédé dans le Wisconsin en 1876 lors d’une campagne de vaccination contre la variole auprès de tribus Sioux, qui m’ont décidé très tôt à embrasser la carrière de médecin. Très tôt également, j’ai voulu endosser un mandat politique et naturellement exercer des responsabilités militaires. Mes années de jeunesse à Caen dans une Basse-Normandie profondément marquée par la Guerre m’ont convaincu que les libertés se défendent en se mettant au service de la cause de ses concitoyens. Diplômé de la Faculté de Médecine de Lausanne en 1979, je me suis formé comme médecin généraliste marquant l’effort en psychiatrie, psychogériatrie et médecine interne gériatrique. Payant mes études comme étudiant veilleur, j’ai acquis une compréhension bien utile des servitudes des autres professions soignantes. Depuis 30 ans j’exerce la médecine générale dans un quartier des hauts de Lausanne, très multiculturel, et dont les jeunes de moins de 30 ans représentent près de 40% de la population. Je m’occupe aussi d’EMS et d’handicapés à la Fondation Eben-Hezer. J’exerce depuis 33 ans des mandats politiques ; je suis député, membre de la commission de Santé Publique du Grand Conseil vaudois. Très tôt je me suis intéressé aux réseaux de soins, celui de l’Avenir, puis COSAMA devenu OPTIMED, puis Delta. Dans le réseau, j’apprécie le côté humaniste mais aussi la liberté thérapeutique responsable, qui permet à la fois de respecter le patient et ses besoins et les exigences citoyennes de notre état de droit. Pour moi, le Réseau est la seule réponse crédible aux pressions incessantes de l’Etat qui veut dire la Santé, au nom d’un bien de tous qu’il se croit autorisé à définir seul Carte blanche à ... vous ? Vous souhaitez vous exprimer librement dans le prochain numéro ? Deltanews Vaud vous donne carte blanche ! Transmettez-nous votre texte (~1500 caractères), une photo (haute définition), ainsi qu'une adresse e-mail de contact. Écrire à : [email protected] A vos agendas L'assemblée générale aura lieu Le mardi 9 juin, dès 19h CASINO DE MORGES Place du Casino 4 CH-1110 MORGES www.reseau-delta.ch/canton-vaud