ACCIDENT AVEC EXPOSITION AU SANG

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FICHE SURVEILLANCE DE SANTE
Sommaire :
1.
2.
3.
4.
5.
Définition d’un accident avec exposition au sang
Quels sont les travailleurs concernés
Risques encourus par le travailleur victime d’un tel accident
► Hépatite B ;
► Hépatite C ;
► HIV.
Mesures de prévention
► Respect des précautions « standard » ;
► Information et formation des travailleurs ;
► Choix du matériel de sécurité et de son
implantation ;
► Politique générale de prévention.
Références
1. DEFINITION D’UN ACCIDENT AVEC EXPOSITION AU SANG
On appelle AES, Accidents avec Exposition au Sang, les accidents impliquant un contact avec du sang humain ou un liquide
biologique contaminé par le sang humain et comportant une effraction de la peau (piqûre, coupure) ou une projection sur une
muqueuse (essentiellement dans les yeux) ou sur une peau lésée.
2. QUELS SONT LES TRAVAILLEURS CONCERNES ?
Les AES représentent une des principales causes d’accident de travail dans les établissements de soins. Plusieurs catégories de
travailleurs peuvent être concernées dans ce secteur (personnel médical et paramédical, personnel technique et d’entretien).
Ces accidents peuvent également survenir dans d’autres secteurs d’activités : services d’incendie et de police, agents d’entretien des
espaces verts, institutions pour personnes handicapées, établissements d’enseignement spécial, etc.
3. RISQUES ENCOURUS PAR LE TRAVAILLEUR VICTIME D’UN TEL ACCIDENT
En principe, de nombreux microorganismes sont transmissibles par voie sanguine, mais dans la pratique, les contaminations les plus
préoccupantes, en terme de gravité et de fréquence sont :
- le virus de l’hépatite B ;
- le virus de l’hépatite C ;
- le virus de immunodéficience humaine (HIV).
La transmission éventuelle de ces maladies dépend bien sûr du statut (présence ou absence de risque de contamination) de la
personne à l’origine de l’accident (personne source), de la nature de l’accident (piqûre, coupure ou projection de sang, profondeur
de la plaie éventuelle, type de liquide biologique, etc.)
Une évaluation rapide du risque doit être effectuée le plus tôt possible tout en sachant que le statut de la personne source est
parfois inconnu.
► Hépatite B
Le risque de transmission de l’hépatite B, après un AES est élevé chez une victime non vaccinée, pouvant aller jusque 40% de
transmission si le sujet source a une hépatite B active.
Le risque est nul si la victime est vaccinée de façon complète contre l’hépatite B et que son taux d’anticorps mesuré
1 mois après la dernière injection est supérieur ou égal à 10 mUI/ml.
Cette protection est définitive si ce taux a été atteint, même s’il diminue au fil du temps.
Il est donc important de mentionner le taux d’anticorps contre l’hépatite B sur la carte de vaccination.
► Hépatite C
Le risque de transmission du virus de l’hépatite C après un AES, au départ d’un patient source porteur du virus, serait, de 2 à
3%, soit beaucoup plus faible que l’hépatite B. Une étude récente indique même un risque encore plus faible de l’ordre de 0,5%
(5 contaminations pour 1000 accidents avec du sang contaminé par le virus).
Il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C, mais un dépistage précoce de l’infection permet d’instaurer un traitement efficace.
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ACCIDENT AVEC
EXPOSITION AU SANG
4. MESURES DE PREVENTION
La prévention des AES doit s’intégrer dans la politique de gestion des risques.
Elle repose sur 4 axes :
-
le respect des précautions « standard » ;
l’information et la formation des travailleurs ;
le choix du matériel de sécurité et de son implantation ;
Politique générale de prévention.
► Respect des précautions « standard »
Ces précautions générales d’hygiène concernent essentiellement le milieu médical.
Elles doivent être prises pour tous les patients, dans tous les services.
Certaines d’entre elles peuvent s’appliquer dans d’autres milieux professionnels (aides familiales, services d’incendie, entreprises
d’entretien du linge, etc.).
Contact avec du sang
ou un liquide biologique


Si effraction de la peau, lavage et désinfection de la plaie.
Si projection, rinçage abondant.
Lavage et/ou désinfection des mains

Entre 2 patients, 2 activités.
Port de gants

Si risque de contact avec du sang ou autre liquide biologique, avec les
muqueuses ou la peau lésée d’un patient, lors des soins à risque de
piqûre, lors de la manipulation de prélèvements, de linge et de matériel
souillé.
Lors des soins, lorsque les mains du soignant comportent des lésions.

Port de surblouse, lunettes et masque

Risque de projection et/ou aérosolisation de sang ou tout autre produit
biologique humain (aspiration, endoscopie, actes opératoires,
manipulation de matériel et linge souillé).
Matériel souillé

Eliminer le matériel piquant ou tranchant à usage unique dans un
conteneur adapté situé à portée de mains : ne pas recapuchonner les
aiguilles, ne pas les désadapter à la main !
Matériel réutilisable souillé à manipuler avec précaution.

Surfaces souillées

Nettoyer avec un désinfectant recommandé les surfaces souillées par du
sang ou autre produit biologique humain.
Evacuation de prélèvements, de linge
et de matériel souillés

Les prélèvements biologiques, les instruments et le linge souillés doivent
être évacués dans un contenant étanche, fermé et qui ne peut être
rempli qu’au 2/3.
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► HIV
Le risque de transmission du HIV après un AES, au départ d’un patient source porteur du virus, a été estimé à 0,3%
(3 contaminations pour 1000 accidents avec du sang contaminé par le virus), après piqûre ou coupure (effraction de
la peau) et 0,03% (3 pour 10 000) après projection sur muqueuse ou peau lésée.
Le risque est d’autant plus élevé que le patient source a une charge virale élevée et si l’accident est très vulnérant, par exemple,
une piqûre profonde avec une aiguille de gros calibre.
Un traitement antiviral précoce administré après un AES à risque permet d’éviter la contamination.
► Choix du matériel de sécurité et de son implantation
Le conteneur d’objets piquants ou tranchants souillés doit être à portée de main et ce systématiquement lors d’un geste pouvant
provoquer un risque, par exemple une effraction cutanée.
Il existe des dispositifs médicaux avec système de sécurité intégré permettant la neutralisation de la partie piquante ou tranchante.
Le port de masque à visière ou de lunettes de protection permet de limiter fortement les AES par projection (bloc opératoire,
dentisterie, etc.).
Le port de 2 paires de gants est recommandé au bloc opératoire.
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► Information et formation des travailleurs
Information et formation doivent être données pour tout nouvel employé, une mise à jour régulière doit être assurée. Les
responsables doivent s’impliquer dans la politique de prévention.
Les accidents sont moins fréquents dans un service bien organisé !
► Politique générale de prévention
Chaque établissement devrait disposer d’un système d’analyse des AES et d’une procédure de suivi claire, actualisée et correctement
diffusée à l’ensemble des services. Tout ceci participe à la politique générale de prévention.
5. REFERENCES

VAN DAMME P., VAN HERCK K. Hépatites A et B, protection de longue durée après vaccination. Info Vax, mai 2003, n°36,
p.1-2.

PEYRETHON C. Hépatite B : prévention, réparation. Archives des maladies professionnelles et de l’environnement, juin
2005, vol. 66, n° 3, 263-273.

ABITEBOUL D. Risques infectieux pour le personnel de santé. EMC. Pathologie professionnelle et de l’environnement,
2006,
N° 16-546-A-10

DE CARLI G., PURO V., IPPOLITO G. Risk of hepatitis C virus transmission following percutaneous exposure in healthcare
workers. Infection, décembre 2003, vol. 31, n°2, p. 22-27.

Guide Eficatt : Exposition fortuite à un agent infectieux et conduite à tenir en milieu de travail [en ligne]. INRS, février
2008. Disponible sur le Web : <http://www.inrs.fr>
Dr Cécile SURLERAUX,
Conseiller en prévention – Médecin du travail
Cellule scientifique
Commission scientifique
Dernière mise à jour le 20 novembre 2008
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