Protection du site et mise à ban La nidification du faucon pèlerin sur les falaises de Cartigny, au cœur du territoire formé par les réserves et les sites protégés du Moulin-deVert, des Teppes de Verbois et de l'Allondon, est un succès pour la protection de la nature genevoise. La renaturation du site des Teppes et les mesures de gestion du public mises en place dans tout le secteur ont certainement contribué à cet heureux développement. En 2005, la nidification du couple de faucons pèlerins n’a pas abouti. En 2006, le couple s’est réinstallé sur la même aire de nidification. Recommandations Le couple de faucons pèlerins de la falaise de Cartigny se laisse observer dans des conditions exceptionnelles si les règles suivantes sont respectées: • Les observations doivent se faire depuis la rive droite du Rhône, sur le chemin de berge dans la réserve des Teppes de Verbois (à la hauteur des étangs Blanchet et Burnier). • Des jumelles sont nécessaires, mais un télescope est préférable. • Seul un comportement discret permettra de belles observations. Pour éviter les dérangements des faucons nicheurs et assurer la réussite de la reproduction, les falaises, la forêt et les rives entourant l’aire de nidification dans les falaises de Cartigny sont mises à ban durant la période de reproduction. Un arrêté du Conseil d’Etat en précise les termes (se référer aux panneaux posés sur le terrain ou à l’information en ligne www.ge.ch/nature). Pour toute information Domaine nature et paysage (DNP) Département du territoire (DT) 7, rue des Battoirs 1205 Genève Tél. 022 388 55 40 e-mail : [email protected] site web : www.ge.ch/nature Faites passer l'information et si vous constatez une menace pour les faucons, prévenez la centrale des gardes de l'environnement au 022 388 55 00. Pour en savoir plus Le faucon pèlerin (2000) R.-J. Moneret, éd. Delachaux et Niestlé Guide des rapaces diurnes d'Europe (2005) B. Génsbol, éd. Delachaux et Niestlé Le saviez-vous ? • Le hiéroglyphe égyptien pour exprimer le verbe « voir » représente une tête stylisée de faucon pèlerin. • Le faucon pèlerin est capable de repérer un pigeon en mouvement à plusieurs kilomètres. • La femelle, appelée "forme" par les fauconniers, est nettement plus grande que le mâle, appelé "tiercelet" Le Faucon pèlerin niche à nouveau à Genève Quelques informations pour mieux comprendre, mieux observer et mieux protéger Sites web: www.ornitho.ch Visites didactiques: www.ge.ch/nature/decouverte Impressum Texte: David Bärtschi (La Libellule) et SFPNP Graphisme : Avalon - Cédric Tardivel Dessins : Pierre Baumgart Avril 2005 – actualisé Avril 2006 Dépliant et infos disponibles en ligne : www.ge.ch/nature/faune Comment reconnaît-on un faucon pèlerin? L'adulte à un dos gris, au dessous blanc avec de fines barres, une calotte et de grandes moustaches noires, de grands yeux noirs, du jaune vif autour des yeux et à la base du bec. En vol, sa taille, sa queue relativement courte et ses ailes pointues, permettent de le distinguer des autres rapaces. Carte d’identité Faucon pèlerin, Wanderfalke, Pellegrino, Peregrine Falcon Nom scientifique : Falco peregrinus (famille des Falconidés). Taille : Mâle, 35-40 cm ; femelle, 45-50 cm Envergure : Mâle 89-100 cm ; femelle 104-113 cm Poids : Mâle 500-680 g ; femelle 800-1200 g Maturité: Les jeunes prennent le plumage adulte à l'âge d'un an. La plupart ne nicheront que dans leur 2ème année. Longévité : Le record est de 18 ans en liberté. Distribution : Tous les continents (sauf dans le pôle Sud) Cris : On distingue trois catégories: "kiiiiiii-kiiiiiiikiiiiii" traînants (cris territoriaux ou «mendiements»); «rèkh-rèkh-rèkh…» enroués et hachés (inquiétude et alarme), "tsick" explosifs (salutations et autres contacts sociaux). Statut : figure dans la liste rouge, en catégorie 3 "Vulnérable". Nicheur rare, mais régulier, sur les falaises des montagnes entourant le bassin genevois, sa nidification en 2005 au cœur du canton est une première ! Comment distingue-t-on les sexes? Le mâle est nettement plus petit que la femelle, mais aussi plus compact, avec des yeux proportionnellement plus grands. Le gris est plus bleu (pas de brunâtre), le noir plus intense, le jaune plus vif et le blanc pur de la gorge s'étend sur le haut de la poitrine (qui est plus striée chez la femelle) Chez le couple des falaises de Cartigny, ces différences sont bien marquées. Entraînez-vous à les reconnaître ! Et les jeunes? Le jeune est beaucoup plus terne, le plumage est brunâtre, le dessous est strié de grosses taches en forme de gouttes, le tour de l'œil et la base du bec sont gris. Il niche dans les falaises rocheuses à même le sol ou dans des nids construits par d'autres oiseaux, comme les corbeaux ou les aigles (à l’instar des autres faucons, le pèlerin ne construit pas de nid avec des branches). Le choix des falaises de Cartigny est remarquable, car elles ne sont pas hautes. Heureusement, ils ont bénéficié du vieux nid des grands corbeau ! En revanche, la région est riche en proies et propice à la chasse. Son mode de vie C’est le plus grand spécialiste de la chasse aérienne. Les proies sont presque toujours des oiseaux, de la taille des moineaux à celle de canards, avec une nette préférence pour les pigeons. Mais à la tombée de la nuit, les chauve-souris sont aussi convoitées ! Cet habile chasseur aérien plonge sur sa proie à très grande vitesse (100 à 300 km/h) ce qui en fait l'un des oiseaux les plus rapides au monde. A l'impact, la proie est soit "liée" (saisie avec les serres), soit "buffetée" (percutée avec les serres, puis rattrapée en vol). Lors de la parade nuptiale, le mâle simule des attaques sur sa partenaire et effectue des acrobaties diverses et variées afin de la séduire… puis il lui offre des L’agenda de l’observateur de faucon pèlerin proies que celle-ci rattrape février formation des couples, joutes aériennes, accouplements souvent en vol. Les mi-mars ponte, 15 jours après l'accouplement, couvaison accouplements sont nombreux, mi-avril éclosion des 3 à 5 œufs tachetés de brun puis la femelle pond 3 à 5 œufs, environ un chaque période de fin mai envol des jeunes, apprentissages 48 heures. La femelle assure la fin juillet les jeunes quittent le site à la recherche de nouveaux plus grande partie de la territoires, les adultes restent dans la zone couvaison. Le mâle ne relaie la femelle que lorsque elle part manger et se Cet agenda est indicatif puisque le couple des dégourdir les ailes, car il ne possède pas de falaises de Cartigny a pris deux semaines de plaques incubatrices et sa petite taille ne retard en 2005 ainsi qu’en 2006. permet pas un recouvrement optimal des œufs. Son habitat Les premières semaines, le mâle chasse pour Le faucon pèlerin fréquente tous les habitats toute la famille, mais c'est la femelle qui donne ouverts, à condition qu’ils offrent des sites de la becquée aux jeunes. reproduction valables (falaises) et des proies en suffisance : montagnes (alt. max. 1 760 m, en Suisse), falaises côtières ou de l’intérieur, campagnes cultivées, toundras ou même villes. Quand les jeunes atteignent une certaine taille, la femelle chasse aussi. Après l'envol des jeunes, les parents assurent l'apprentissage des techniques de chasse en laissant tomber en vol des proies. Les juvéniles devront être suffisamment habiles pour les rattraper! Et la cohabitation avec les autres espèces ? L’espèce a peu de prédateurs, le hibou grandduc étant le plus dangereux. Une relation particulière existe entre le grand corbeau et le faucon pèlerin, véritables ennemis héréditaires qui se chamaillent sur bien des falaises. Les faucons squattent souvent un nid des corbeaux, mais ces derniers récupèrent les restes de repas du faucon et peuvent même s'en prendre à sa couvée s'ils parviennent à tromper sa vigilance (surtout quand les faucons sont dérangés). En 2005 comme en 2006, sur les falaises de Cartigny, les faucons ont réussi à investir le nid des grands corbeaux après plusieurs semaines de cohabitation houleuse. Les causes de déclin et l’état actuel des populations Autrefois répandue, cette espèce a subi une très forte régression surtout due aux pesticides (DDT, etc.…) employés dans les années 1950 et 60, mais aussi à cause des persécutions comme la fauconnerie et la chasse. Depuis les années 1980, les faucons pèlerins recolonisent progressivement leurs anciens sites de reproduction, bénéficiant de mesures de protection et de l’interdiction des pesticides organochlorés. La population suisse est actuellement estimée à plus de 250 couples. Les populations du nord de l'Europe sont migratrices et hivernent en Afrique, alors que nos oiseaux se déplacent sur de plus petites distances à la recherche de proies. Dans le canton de Genève, des individus sont signalés chaque hiver en ville, au bord du lac et le long du Rhône, mais leur origine exacte n'est pas connue.