avis sur le rapport au titre de l`Article IV/FMI sur l`Albanie, Lettre à

AMBASSADE DE FRANCE A MAURICE
SERVICE ECONOMIQUE
Le Chef de service
A Port-Louis, le 24/02/2016
Rédigé par : P. Lenette & J. Chastenet
Adresse : 5 Bis, Rue Champ de Lort,
Port-Louis
Tél. : +230 208 79 81 / Télécopie : +230 208 84 32
http://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/maurice
Le secteur du tourisme à Maurice
1- Avec près de 8% du PIB, le tourisme occupe une place significative, mais non prépondérante,
dans l’économie du pays
Le secteur du tourisme, un des principaux piliers de l’économie mauricienne, a contribué à hauteur de 7,7%
au PIB du pays en 2015 (contre 7,2% en 2014). En 2015, les revenus bruts générés par ce secteur étaient
estimés à 1,2 Md EUR (49,5 milliards roupies) contre 1,1 Md EUR en 2014 (44,3 Mds roupies).
Après le creux de 2009 consécutif à la crise économique mondiale, le rythme des arrivées a progressé
régulièrement. En 2015, le nombre de visiteurs s’est élevé à 1 151 723 touristes, en hausse de 11% par
rapport à 2014 (1 038 968), année où pour la première fois - la barre symbolique du million de touristes a
été franchie.
Source : Bureau Central des Statistiques (Maurice)
Au 31/12/2015, le parc hôtelier mauricien comptait 117 hôtels proposant un total près de 13 000 chambres.
Le nombre de salariés employés directement par le secteur touristique s’élèverait à près de 30 000 et n’aurait
que peu progressé au cours des dernières années. On estime généralement que les emplois indirects liés à
l’activité touristique représentent un nombre équivalent.
Selon l’AHRIM (Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’Île Maurice), à la suite de la nette reprise du
secteur en 2014 et 2015, plus de 1 200 postes seraient actuellement à pourvoir. Reste la difficulté récurrente
pour les opérateurs du secteur de trouver de la main d’œuvre qualifiée. NB : le groupe français VATEL (école
internationale d’hôtellerie) forme chaque année à Maurice, via un franchisé, plus de 300 étudiants.
906971 930456 871356 934827 964642 965441 993601 1038968 1151723
0
200000
400000
600000
800000
1000000
1200000
1400000
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Evolution des arrivées touristiques de 2007 à 2015
2
Un système de classification des hôtels selon des normes reconnues sur le plan international a finalement
été adopté par la « Tourism Authority » courant 2015. En janvier 2016, 62 établissements se sont vu attribuer
leurs « étoiles ». Lien vers la classification des hôtels (site de la Tourism Authority) :
http://ta.gov-mu.org/English/Hotel%20Classification/Pages/default.aspx
En plus des « campements » loués traditionnellement de façon informelle, le développement récent de
nombreux projets immobiliers (IRS, RES, appart hôtels, …) a créé pour les hôteliers une concurrence de plus
en plus sérieuse qui impacte leur rentabilité. Le parc de chambres disponibles hors hôtels est estimé à près
de 40% du total des capacités d’hébergement.
2- La France est, de très de loin, le premier pays émetteur à Maurice, avec plus du tiers des
arrivées
Arrivées touristiques par pays d’origine 2014-2015
PAYS
2014
2015
France
243 665
254 362
+4,4%
Réunion
141 665
143 834
+1,5%
Royaume Uni
115 326
129 796
+12,5%
Afrique du Sud
93 120
101 954
+9,5%
Chine
63 365
89 585
+41,4%
Allemagne
62 231
75 272
+21,0%
Inde
61 167
72 145
+17,9%
Suisse
29 285
30 697
+4,8%
Italie
29 557
29 250
+1,0%
Australie
17 529
17 900
+2,1%
Belgique
11 465
14 223
+24,1%
Malaisie
13 039
12 215
-6,3%
Suède
6 454
11 636
+80,3%
Russie
13 289
11 444
-13,9%
Autriche
8 303
11 439
+37,8%
Espagne
8 633
10 030
+16,2%
Emirats Arabes Unis
8 001
9 050
+13,1%
Autres pays
112 874
126 891
+12,4%
Total
1 038 968
1 151 723
+10,9%
Source : Bureau Central des Statistiques (Maurice)
Avec 34,6% des arrivées touristiques en 2015, la France (22,1% pour la métropole + 12,5% pour La Réunion),
est de très loin le premier pays pourvoyeurs de visiteurs à Maurice. Si la clientèle originaire de la métropole
s’est quelque peu tassée au cours des 5 dernières années, en revanche le nombre de visiteurs Réunionnais a
poursuivi sa progression au cours de la même période.
3
Source : Bureau Central des Statistiques (Maurice)
En nombre, les touristes français sont suivis traditionnellement par les Britanniques (11,3%) et les Sud-
Africains (8,9%). Il convient de noter la percée remarquable des visiteurs Chinois (qui devancent les
Allemands depuis 2014) et Indiens dont la progression atteint respectivement +41,4% et +17,9% en 2015.
3- En matière de stratégie touristique, les autorités mauriciennes recherchent une
diversification de la clientèle et un élargissement des activités proposées
En 2006, alors que le tourisme mauricien connaissait une croissance annuelle de 10%, les groupes hôteliers
se sont lancés dans d’importants travaux de rénovation et de construction. Il s’agissait de développer la
capacité d’accueil dans la perspective de recevoir 2 millions de touristes en 2015 ! Pas moins d’une dizaine
de projets hôteliers a vu le jour entre 2012-2013, augmentant ainsi la capacité d'accueil de quelque 1 100
chambres.
Toutefois, en 2008 le secteur touristique mauricien sera durement frappé par la crise de la zone euro, avec
une baisse significative des arrivées (notamment France, Royaume-Uni, Allemagne). L’évolution défavorable
du taux de change roupie / euro a eu un effet négatif au moment les hôteliers investissaient en roupies
et engrangeaient des recettes en euros, ce qui a contribué à un endettement croissant du secteur hôtelier
estimé à 1,2 Md EUR fin 2015.
En 2011 les professionnels du tourisme ont tenté de maintenir le cap avec une diversification des marchés
touristiques dirigée vers l’Asie (Chine et Inde) et la Russie à travers des campagnes de marketing agressives.
Ainsi des vols directs sur la Chine (Shanghai, Beijing) ont été introduits en 2013. Les résultats ont été plutôt
concluants en 2014 et 2015 avec +50% et +41% respectivement pour les arrivées touristiques en provenance
de Chine.
La plus grande ouverture de l’espace aérien, régulièrement réclamée par les professionnels du tourisme afin
de corriger l’inadéquation entre les sièges disponibles pour la destination Maurice et la capaci
d’hébergement de l’île, aboutira à l’arrivée d’Emirates en 2013, de Thomson Airways (filiale de l’allemand
TUI) en 2014, et de Turkish Airlines, de Lufthansa et d’Austrian Airways en 2015. En 2015, le nombre de sièges
disponibles à l’arrivée aurait augmenté de 7,4%.
0
100000
200000
300000
400000
500000
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Evolution des arrivées touristiques par principaux pays
d’origine de 2006-2014
France Métropole
Réunion
Royaume Uni
France (incl. Réunion)
4
A noter qu’Air France et Air Mauritius (cette dernière détenue à 8,5% par la compagnie française) exploitent
en commun (« Code Share ») tous leurs vols entre Paris-CDG et Maurice (14 fréquences / semaine). De son
côté, Corsair (groupe TUI) dessert Maurice à partir d’Orly à raison de 5 fréquences / semaine.
Accès aérien
2013
2014
Sièges disponibles à l’arrivée
1 879 000
1 919 000
Nombre de passagers à l’arrivée
1 390 248
1 458 445
Charge moyenne (%)
74%
76%
Source : Atol (Airport Terminal Operations Limited)
Les autres axes retenus pour dynamiser le secteur est de faire de Maurice une destination « toutes saisons »,
de diversifier les activités proposées et d’ouvrir davantage sur l’intérieur de l’île : croisières inter-îles (en
2015, 23 400 croisiéristes ont accosté à Port-Louis, dont la moitié sur des navires Costa ; la construction d’un
terminal dédié aux bateaux de croisière est à l’étude), tourisme médical (plus de 16 000 touristes se seraient
rendus à Maurice en 2015 pour des soins), tourisme du mariage (Chinois et Indiens sont particulièrement
friands de cérémonies de mariage et/ou lunes de miel), tourisme sportif (golf, pêche sportive, randonnées,
), éco-tourisme (Maurice fait partie des 35 destinations mondiales classées par « Green Global Travel »).
Des signaux positifs ont été notés en 2015 avec une reprise du marché européen et une poussée des marchés
chinois et indien (des actions de promotion renforcées sont prévues en 2016 en vue d’une optimisation de
ces marchés). La possibilité de capter plus de touristes originaires du Moyen-Orient est à l’étude.
4- Un bilan mitigé du concept « Îles Vanille » et un partenariat en devenir à travers l’UCCIOI
Le concept « Îles Vanille », mis en place en 2011 et dont l’objectif était de mettre en synergie les activités
touristiques des îles de la région (Comores, Madagascar, Maldives, Maurice, Mayotte, Réunion, Seychelles),
fait face après 4 années à un bilan mitigé. Le concept, qui a eu du mal à se matérialiser (concurrence entre
les îles, réglementations différentes pour les visas, ), a été relancé à travers l’accord « Alliance Vanille »,
signé fin 2015 entre les compagnies aériennes de l’Océan Indien, qui vise à l’amélioration de la connectivité
régionale.
Un accord de partenariat a été conclu en 2015 entre l’association « Îles Vanille » et l’Union des Chambres de
Commerce et d’Industrie des Iles de l’Océan Indien (UCCIOI) : il vise à permettre l’émergence de produits
touristiques équitables et écotouristiques, en complément de l’offre existante sur l’ensemble des îles de la
région. Pour la mise en œuvre de ce projet, l’Agence Française de Développement (AFD) s’est engagée à
apporter une contribution de 310 000 EUR sur 3 ans.
5
5- Les grands groupes mauriciens sont les principaux acteurs du secteur hôtelier
Même si certains acteurs mondiaux sont présents à Maurice (CLUB MED, ACCOR, HILTON, HOLIDAY INN,
STARWOOD, …), les groupes mauriciens parce qu’ils contrôlent le foncier sont sans conteste les principaux
acteurs du secteur hôtelier. Les « historiques » (SUN, BEACHCOMBER, VERANDA) et les groupes plus récents
(LUX, CONSTANCE, INDIGO, ATTITUDE) possèdent à eux seuls près de 60% du parc hôtelier de classe
internationale de l’île.
Face à l’étroitesse du marché, plusieurs d’entre eux n’ont eu d’autre choix, pour assurer leur croissance, que
de se déployer en dehors de Maurice : on dénombre ainsi une vingtaine d’établissements construits et/ou
gérés par des opérateurs mauriciens : Maldives (5), Seychelles (4), Chine (4), La Réunion (3), Madagascar (1),
Maroc (1), Turquie (1), Emirats Arabes Unis (1).
Malgré un taux d’occupation moyen relativement élevé (65% en 2014), la profitabilité des hôtels est affectée
par un endettement très élevé et une politique commerciale essentiellement axée sur les volumes alors que
la dépense/touriste a tendance à baisser. Par ailleurs, l’industrie hôtelière mauricienne a été contrainte, en
2015, à procéder à une révision des grilles salariales, ce qui a impacté sa rentabilité.
NEW MAURITIUS HOTELS / BEACHCOMBER (groupe ENL) :
NEW MAURITIUS HOTELS (NMH), qui opère sous le nom de BEACHCOMBER, est contrôlé par la famille
ESPITALIER-NOEL. Le groupe ENL vient d’accroitre sa participation au sein de NHM, en la portant à près de
30% du capital (nb : l’Etat mauricien détient environ 10% de NMH à travers le National Pensions Fund et la
State Investment Corporation).
Avec un CA d’environ 220 M EUR, il s’agit du premier acteur du secteur hôtelier mauricien. Le groupe est
toutefois particulièrement endetté. NHM détient 8 hôtels : 6 à Maurice, 1 aux Seychelles et 1 au Maroc, ce
dernier essuyant des pertes depuis son ouverture fin 2013. Un projet de construction d’un nouvel
établissement est à l’étude à Maurice (aux Salines, à Rivière Noire).
LUX* RESORTS & HOTELS (groupe GML) :
1er groupe d’affaires à Maurice, GML (famille LAGESSE) contrôle LUX* RESORTS & HOTELS qui détient 5
établissements sous la marque LUX* (3 à Maurice, 1 à La Réunion et 1 aux Maldives). Le groupe est aussi
propriétaire de 2 autres tels à Maurice qui, n’étant classés que 3* ou 4*, ne sont pas opérés pas sous la
marque LUX*. LUX* réalise un CA annuel de l’ordre de 130 M EUR.
LUX* a fait le choix stratégique d’orienter son veloppement vers la gestion d’hôtels à l’international (via
une filiale dédiée, LUX* HOSPITALITY LTD). LUX*, qui dispose déjà de 2 hôtels en gestion en Chine (2 autres
devraient ouvrir en 2017), a conclu récemment un contrat pour la gestion d’un 5* à Bodrum en Turquie et
un autre avec le groupe Al Zorah Development pour la gestion d’un hôtel de luxe aux Emirats Arabes Unis.
A noter que LUX* RESORTS & HOTELS, seul groupe hôtelier mauricien présent à La Réunion, détient le LUX*
St Gilles (5*) et opère l’hôtel Le Récif (3*), les murs de ce dernier ayant été cédés en 2015 au groupe
Hongkongais Asia Prosperous Holding Ltd. LUX* a conclu avec le même groupe hongkongais un contrat pour
la gestion d’un autre hôtel actuellement en construction à la Réunion (Saint Philippe), Le LUX* Sud Sauvage
(5*), dont l’ouverture est prévue courant 2017.
1 / 10 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !