Exploitation de la dictée Mourir pour des idées. Corrigé I. VOCABULAIRE A/ Expliquer le sens des mots suivants : ‐ muse : inspiratrice d’un poète, d’un artiste. ‐ insolente : impertinente ‐ se rallier à : adhérer à l’opinion du groupe ‐ abjurer : renoncer publiquement à ses idées ‐ hécatombe : massacre, disparition d’un grand nombre de personnes ‐ «grands soirs » : allusion à des nuits funestes dans l’Histoire, où beaucoup de gens sont morts parce qu’un mouvement idéologique a utilisé la violence pour s’imposer (exemple : la Saint‐Barthélémy, …) On pense en particulier à la Révolution française, où « les têtes tombaient » au sens littéral (guillotine). ‐ l’âge d’or : le temps béni, le paradis ‐ céder le pas : laisser la priorité, s’effacer pour laisser passer quelqu’un devant soi ‐ boutefeu : personne qui attise les passions ou les querelles, qui « met le feu aux poudres » ‐ apôtre : disciple (dans le domaine de la religion), quelqu’un qui propage la foi, et par extension : défenseur d’une doctrine ou d’une opinion ‐ morbleu : juron exprimant la colère, l’impatience, … B/ Notez ci‐dessous les autres mots que vous avez cherchés au dictionnaire et leur définition C/ Dans le contexte, on pourrait remplacer l’expression en italique par : (choisissez la bonne proposition) : multitude accablante multiple désolation majorité écrasante foule consternée avec un soupçon de réserve avec une pointe de suspicion avec un doute en réserve avec une petite restriction se rallie à leur foi adopte leur point de vue commence à croire en Dieu se trompe de croyance en flânant en chemin sans nous presser en accélérant le pas sans nous tromper de route Exploitation de la dictée Mourir pour des idées. le fameux sacrifice le célèbre sacrifice le sacrifice en question le sacrifice fameux tant de têtes tombent tant de gens s’endorment tant de gens perdent la tête tant de gens meurent tourne autour du tombeau se suicide hésite à mourir honore les morts Elle n’a pas besoin qu’on lui tienne la faux qu’on fasse son travail à sa place qu’on la croie dans l’erreur qu’on lui en tienne rigueur D/ Donner un synonyme/une expression synonyme des mots/expressions en italique : ‐ il n’y a pas péril en la demeure il n’y a pas de danger à attendre, il ne faut pas se presser ‐ à forcer l’allure à vouloir aller trop vite ‐ des idées n’ayant plus cours des idées dépassées, obsolètes ‐ en aparté à part soi, pour soi‐même, sans être entendu des autres (comme au théâtre) ‐ s’attardent ici‐bas sur la Terre ‐ l’âge d’or est remis aux calendes est reporté à l’infini, n’arrivera jamais ‐ les sectes de tout poil de tout type, toutes les sectes ‐ les dieux ont toujours soif veulent toujours plus de sang, de sacrifices ‐ en offrent des séquelles des traces, des répercussions, des conséquences (négatives) Ou (sens vieilli, mais très possible chez Brassens) : suite de gens attachés aux intérêts de quelqu’un, suiveurs… D/ A qui fait‐on allusion quand on parle de : ‐ la Camarde la mort Quels indices t’ont mis(e) sur la voie ? la faux, la danse macabre D’où provient ce terme ? vient de l’adjectif « camard » qui signifie « nez plat ». La mort est souvent représentée par un squelette : le crâne n’a pas de nez. A quelle figure de style a‐t‐on ici recouru ? personnification Cherche 2 autres façons de la nommer : la (Grande) Faucheuse, la Parque Exploitation de la dictée Mourir pour des idées. ‐saint jean bouche d’or Qui est Saint Jean bouche d’or, en réalité ? Jean Chrysostome (littéralement, en grec ancien : bouche d’or), un des pères de l’église grecque. Pourquoi est‐il cité dans cette strophe ? Il était célèbre pour son éloquence, d’où son surnom bouche d’or. Il est cité ici comme exemple de prédicateur éloquent et convaincant. Pourquoi l’auteur écrit‐il : les saint jean bouche d’or (au pluriel et en minuscules) ? Ce nom propre est devenu un nom commun. Tout comme on peut dire un don juan pour désigner un séducteur. C’est pourquoi il s’écrit avec une minuscule. Dans le langage courant, un saint jean bouche d’or désigne une personne qui s’exprime avec éloquence, qui est capable de convaincre les autres. Ici, l’auteur désigne tous les prédicateurs, c’est pourquoi il est au pluriel. ‐Mathusalem : Qui est‐ce ? Mathusalem est un personnage de la Bible, de l’Ancien Testament. Il est censé avoir atteint l’âge de 969 ans. Que veut dire ce nom, littéralement ? en hébreu, ce nom signifie littéralement : celui qui congédie la mort Que signifie l’expression « vieux comme Mathusalem » ? Le nom de Mathusalem est devenu synonyme de longévité. D’où l’expression « vieux comme Mathusalem », qui veut dire « très très vieux ». II. ORTHOGRAPHE D’USAGE Voici des mots du texte à remarquer pour le doublement de la consonne : accablant, attarder, supplanter, ressemblant. Y a‐t‐il une règle ou une astuce qui peut vous permettre de le retenir ? Accablant : les mots qui commencent par ac‐ doublent, majoritairement, le c Exemple : accord, accaparer, accumuler, acculer, accordéon, etc. Attarder : la plupart des verbes qui commencent par « at » prennent 2 t Attacher, attirer, atterrir, attendrir, attendre, attaquer, attester, atténuer, attiser, attraper, … Supplanter : la plupart des verbes qui commencent par « sup » prennent 2 p (sauf si c’est le préfixe super) Supposer, supplier, suppléer, supporter, supprimer, supputer, … Exploitation de la dictée Mourir pour des idées. Ressembler : quand le préfixe « re » se joint à un radical qui commence par « s », il y a généralement doublement du « s » (pour conserver la prononciation « s ») Resservir, ressortir, resserrer, ressentir, ressauter, ressasser, ressaisir, ressourcer, … Notez trois fois les autres mots du texte qui pourraient vous poser des difficultés, en termes de double ou de simple consonne. Liste personnelle Notez trois fois les mots du texte qui vous posent d’autres problèmes orthographiques (graphie « an » ou « en », lettres muettes, finales de mots, …) Liste personnelle III. GRAMMAIRE A/ Identifier les référents : * Moi j’ai failli mourir de ne l’avoir pas eue (§ 1) Le pronom l’ remplace : l’idée de mourir pour des idées * Ils ne s’en privent pas (§3) Le pronom en remplace : de vivre * Et comme toutes sont entre elles ressemblantes (§4) Le pronom elles remplace : les idées * Quand il les voit venir, avec leur gros drapeau (§4) Le pronom il remplace : le sage Le pronom les remplace : les idées * Elle n’a pas besoin qu’on lui tienne la faux (§6) Le pronom lui remplace : pour elle (pour la Camarde) Exploitation de la dictée Mourir pour des idées. B/ Identifiez les sujets * En hurlant à la mort me sont tombés dessus (§1) Le sujet du verbe sont tombés est : tous ceux qui avaient eu cette idée * Abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi (§1) Le sujet du verbe se rallie est : ma muse insolente * Jugeant qu’il n’y a pas péril en la demeure (§2) Le sujet de jugeant est : nous C/ Justifier l’accord des formes suivantes : ‐ Moi j’ai failli mourir de ne l’avoir pas eue. (§1) Ce participe passé s’accorde avec : le pronom l’, mis pour « cette idée » Parce que (énoncer la règle d’accord) : le participe passé employé avec avoir s’accorde avec le CDV s’il précède le verbe. Dans ce cas‐ci, le CDV est l’, mis pour « cette idée », et il précède le verbe. On accorde donc le pp au féminin singulier. ‐ En hurlant à la mort me sont tombés dessus (§1) Ce participe passé s’accorde avec : le sujet « tous ceux qui l’avaient » Parce que (énoncer la règle d’accord) : le participe passé employé avec l’auxiliaire être s’accorde avec le sujet du verbe. Dans ce cas‐ci, le sujet est masculin pluriel. ‐ Qu’on a fait fausse route, qu’on s’est trompé d’idée (§2) Ce participe passé s’accorde avec : le pronom s’, qui renvoie au sujet « on » Parce que (énoncer la règle d’accord) : verbe pronominal « se tromper » suivre la règle d’accord avec l’auxiliaire avoir : le participe passé s’accorde avec le CDV s’il précède le verbe. Dans ce cas‐ci, le CDV est le pronom s’ (on a trompé qui ? soi‐même), qui renvoie au sujet « on » : accord au masculin singulier. Exploitation de la dictée Mourir pour des idées. - Et c’est la mort, la mort toujours recommencée (§5) Ce participe passé s’accorde avec : la mort Parce que (énoncer la règle d’accord) : le participe passé employé sans auxiliaire s’accorde avec le nom auquel il se rapporte. Ici, féminin singulier. - Et la question se pose aux victimes novices (§4) Cet adjectif s’accorde avec : victimes Quelle est sa fonction grammaticale ? : épithète ‐ Mourir pour des idées, c’est bien beau mais lesquelles ?(§4) Pourquoi ce mot est‐il féminin pluriel ? il remplace « quelles idées » Quelle est sa nature ? pronom relatif - Car, enfin, la Camarde est assez vigilante (§6) Nature : adjectif Fonction : attribut du sujet. S’accorde avec : la Camarde IV. CONJUGAISON A/ Complétez le tableau ci‐dessous : avoir eue (§1) en hurlant (§1) sont tombés (§1) mourons conclus (§3) suffisait (§5) infinitif avoir hurler tomber mourir conclure suffire mode infinitif gérondif indicatif impératif indicatif indicatif temps passé passé composé présent présent imparfait arrangeât (§5) serait (§5) cédons (§6) tienne (§6) arranger être céder tenir subjonctif conditionnel indicatif subjonctif imparfait présent présent présent personne e 3 p. pl 1e p. pl 1e p. sg 3e p. sg (impersonnel) 3e p. sg 3e p. sg 1e p. pl 3e p. sg Exploitation de la dictée Mourir pour des idées. B/ Citez le mode et le temps utilisés et justifiez leur emploi dans la phrase Il arrive qu’on meure : subjonctif présent Les tournures impersonnelles qui indiquent une possibilité («il est possible que », « il arrive que », « il se peut que », …) exigent le subjonctif. Ce mode est utilisé, entre autres, pour marquer l’incertitude, par opposition à l’indicatif, qui « indique » des faits. Pour qu’enfin tout changeât : subjonctif imparfait La subordonnée de but, introduite par une conjonction de subordination telle que « pour que », « afin que », « de sorte que », exige le subjonctif. Comme le verbe de la phrase prinicpale est au passé, la concordance des temps exige que l’on conjugue le verbe de la subordonnée au subjonctif imparfait (en langue soutenue). Mourez donc les premiers : impératif présent Il s’agit d’un « ordre », d’une demande, adressée directement aux personnes qu’il apostrophe : « ô vous les boutefeux, ô vous les bons apôtres ». C/ Complétez le tableau de conjugaison du verbe mourir Imparfait Futur simple je nous elles mourais mourions mouraient mourrai mourrons mourront Conditionnel présent mourrais mourrions mourraient Subjonctif présent meure mourions meurent V. COMPREHENSION A/ De façon générale, l’auteur défend, dans ce texte, l’idée : qu’il faut aller jusqu’à mourir pour défendre ses idées qu’il ne faut pas mourir pour des idées dépassées qu’il ne faut jamais mourir pour des idées qu’il faut mourir pour ses idées, à condition que la mort soit lente Subjonctif passé sois mort soyons morts soient mortes Exploitation de la dictée Mourir pour des idées. B/ Citez trois arguments que l’auteur utilise à l’appui de son propos ‐ on risque de mourir pour une idée qui ne perdure pas, qui « passe de mode » (voir § 2) ‐ toutes les idées se ressemblent en fin de compte (voir §4) ‐ s’il suffisait de sacrifier des vies pour créer un monde meilleur, la terre serait un paradis depuis longtemps, vu le nombre de morts dont les idéologies ont déjà été la cause (voir §5) ‐ la mort n’épargnera de toute façon personne, elle fait suffisamment bien son travail toute seule, il n’est pas nécessaire de l’aider en hâtant son trépas (voir § 6) C/ Dans le premier vers, l’auteur emploie deux fois le mot « idée ». Mais ce mot ne revêt pas la même signification dans ces deux emplois. Remplacez le mot par un synonyme pour chacun des cas, pour mettre en évidence la distinction. Mourir pour des idées = des opinions, une idéologie L’idée est excellente = la suggestion, le projet D/ Dans ce 1er vers, quand l’auteur dit « l’idée est excellente », il est : sincère ironique E/ Choisissez, parmi les deux propositions ci‐dessous, celle qui reformule le plus adéquatement le premier paragraphe Un très grand nombre de gens pensent qu’il faut pouvoir sacrifier sa vie pour ses opinions. Ils ont failli me lyncher, parce que je n’adhérais pas à cette vision des choses. Maintenant, je reconnais m’être trompé et je rejoins leur point de vue, mais quand même pas totalement : mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente. Je n’avais pas pensé à mourir pour des idées, mais maintenant que je vois les autres le faire, je comprends mon erreur, et je rejoins les rangs de ceux qui sont prêts à se sacrifier. Au fond, je suis d’accord de mourir pour des idées, à condition que ce soit de mort lente. F/ Retrouvez dans le 2e paragraphe la formulation exacte de l’auteur pour dire : si on accélère les choses : à forcer l’allure sans se dépêcher : en flânant en chemin au moment de mourir : en rendant l’âme à Dieu Exploitation de la dictée Mourir pour des idées. on peut prendre son temps : il n’y a pas péril en la demeure la mort, l’au‐delà : l’autre monde on s’est fourvoyé : on a fait fausse route G/ Complétez la phrase suivante, qui synthétise l’idée du 3e paragraphe : Les gourous/ fanatiques/ prédicateurs qui incitent les autres à se sacrifier pour la cause vivent eux‐mêmes très vieux D/ Dans le 3e paragraphe, de quels camps s’agit‐il lorsque l’auteur dit : « dans presque tous les camps » ? Dans tous les camps idéologiques, dans tous les mouvements qui s’affrontent pour défendre leur cause. Pensons par exemple aux différentes religions qui invitent au martyre et à la « guerre sainte ». Dans chacun de ces « camps », il y a des leaders, des fanatiques qui poussent les autres à se sacrifier, mais ne se sacrifient pas eux‐mêmes. E/ 3e paragraphe : « J’en conclus qu’ils doivent se dire en aparté : mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente ». Expliquez ces vers. Puisque ceux qui prêchent le martyre vivent eux‐mêmes très vieux, l’auteur conclut qu’ils pensent (tout bas) autre chose que ce qu’ils disent (tout haut) : ils préfèrent mourir de mort lente, c’est‐à‐dire ne pas mourir avant leur heure naturelle. F/ Dans le 4e paragraphe, l’auteur détourne deux expressions. Retrouvez les expressions qui se cachent derrière celles de l’auteur et donnez leur signification : Il les voit venir avec leur gros drapeau : voir venir avec des gros sabots Signification : quand quelqu’un arrive avec ses gros sabots, il n’est pas très subtil, on devine clairement ses intentions Tourner autour du tombeau : tourner autour du pot Signification : hésiter, tergiverser, ne pas aller droit au but G/ Ces propositions correspondent–elles à la pensée de l’auteur dans le paragraphe 5 ? Il y a déjà eu beaucoup de morts au nom d’idéologies qui prétendent instaurer un monde meilleur OUI X NON Exploitation de la dictée Mourir pour des idées. Quelques hécatombes suffisent pour revenir à l’âge d’or Le monde est encore loin d’être idéal, malgré le nombre de vies sacrifiées à une grande cause X X H/ Dans le 6e paragraphe, pourquoi l’auteur apostrophe‐t‐il les « boutefeux » et les « bons apôtres » en leur disant « Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas » ? Expliquez. Il apostrophe les ardents défenseurs d’une cause, les fanatiques et les querelleurs, qui incitent les autres à sacrifier leur vie pour le bien de la cause. Il leur reproche d’engager la vie des autres et non la leur. Puisqu’ils estiment le sacrifice nécessaire, ils n’ont qu’à se sacrifier eux‐mêmes et les gens plus sages leur cèderont la place. C’est pourquoi il dit « Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas ». I/ Relevez dans le texte tous les mots ou phrases appartenant au champ lexical de : - - La mort Hurler à la mort ‐ L’autre monde ‐ Rendre l’âme à Dieu Le tombeau – Hécatombes ‐ Tant de têtes tombent Le paradis ‐ La Camarde ‐ La faux ‐ La danse macabre ‐ L’échafaud + éventuellement : le fameux sacrifice, les victimes Le fait de prendre son temps de mort lente il n’y a pas péril en la demeure en flânant en chemin à forcer l’allure + conséquence négative s’attarder ici‐bas supplanter Mathusalem dans la longévité tourner autour du tombeau céder le pas J/ Les vers « Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente », qui reviennent tout au long du texte, doivent‐ils être pris au pied de la lettre ? Que veut dire l’auteur, en fait ? Ces vers ne doivent pas être pris au pied de la lettre. L’auteur ne veut pas dire qu’il faut mourir lentement, mais qu’il ne faut pas mourir du tout pour des idées. Il veut dire qu’il faut vivre (la mort lente = la vie, qui se clôture naturellement par la mort).