Pourquoi un dépistage ?
Actuellement, plus de 8.000 nouveaux cas de cancers
colo-rectaux sont diagnostiqués par an en Belgique.
Ils touchent autant les hommes que les femmes.
Ils surviennent dans plus de 90 % après 50 ans.
75 % d’entre eux touchent une population ne présentant pas
de facteurs de risque autre que l’âge (avec 5 % de risque de
développer un cancer colo-rectal au cours de la vie).
Malheureusement, lors du diagnostic, seul un tiers
des patients sont à un stade précoce associé à un meilleur
pronostic de survie.
La majorité des tumeurs colo-rectales résultent de la
transformation maligne de polypes.
Les polypes sont fréquents (25 à 40 % de la population après
50 ans) et répartis sur l’ensemble du côlon, mais surtout sur
le côlon gauche avant l’âge de 55 ans. Après 65 ans, la moitié
des polypes et/ou cancers sont localisés au niveau du côlon
droit et transverse, et donc non diagnostiqués par une
recto-sigmoïdoscopie simple.
Environ 5% des polypes se cancérisent. Cette évolution
nécessite 5 à 10 ans. Etant donné ce risque de
transformation, l’ablation de tout polype est recommandée.
Le dépistage par endoscopie diminue le risque de
développer un cancer et réduit la mortalité de celui-ci de
50 %. Il doit être considéré au même titre que le dépistage
du cancer du sein chez la femme et du cancer de la prostate
chez l’homme.
Les buts du dépistage sont :
1 un diagnostic précoce et un retrait des polypes au stade
bénin dans le but de prévenir le développement de cancer.
2 un diagnostic du cancer au stade le plus précoce possible
avec un meilleur pronostic de survie.
A qui s’adresse le dépistage ?
A toute personne présentant des symptômes d’alarme :
la modication persistante du rythme de défécation, du
sang dans les selles, des douleurs abdominales d’apparition
récente ou une perte de poids inexpliquée. Dans ces cas,
il vous est vivement conseillé de consulter.
Sur base des données épidémiologiques, 3 catégories de
personnes à plus ou moins haut risque développeront un
cancer colo-rectal.
1 La population à risque moyen
Toute personne de plus de 50 ans.
2 La population à risque élevé
Toute personne présentant :
• des antécédents personnels de polypes et/ou cancer
colo-rectaux.
• des antécédents personnels de maladie inflammatoire
(recto-colite ou maladie de Crohn colique) du tube digestif.
• des antécédents familiaux au 1er degré de polypes et/ou
cancer colo-rectaux. Plus nombreux et plus jeunes sont les
membres de la famille à avoir été atteints, plus le risque est
élevé pour l’entourage.
3 La population à risque très élevé
Toute personne présentant une histoire familiale de :
• polypose familiale multiple.
• de cancer colique héréditaire :
- au moins 3 membres du 1er ou 2ème degré atteints
(dont au moins 1 du 1er degré).
- au mois 2 générations consécutives atteintes
- un membre ayant développé un cancer avant 50 ans.
Comment se faire dépister ?
Essentiellement en passant les examens suivants :
• La recherche de sang invisible dans les selles (Hemoccult®)
Examen simple sans préparation. Contactez votre médecin
généraliste.
• La recto-sigmoïdoscopie
Examen bref (5 à 10 minutes) bien toléré avec une
préparation simple. Il se limite à l’examen de la partie
distale du côlon (rectum et sigmoïde). Cependant, il risque
de manquer 25 à 50 % des cancers, surtout après 65 ans.
• La coloscopie totale
Examen le plus complet, permettant le diagnostic et
l’ablation des polypes de l’ensemble du côlon.
C’est un examen plus lourd dont la préparation et la durée
sont plus longues. Il semble le plus ecient à titre
individuel et chez les patients à risque élevé et très élevé.
• La coloscopie virtuelle
Examen radiologique non invasif. Il nécessite le même
type de préparation que la coloscopie totale.
Il ne permet pas de réaliser l’ablation des polypes.
En resumé
Le dépistage du cancer colo-rectal doit être conseillé chez :
• Toute personne présentant des symptômes d’alarme.
• Toute personne de plus de 50 ans.
• Toute personne présentant :
• des antécédents personnels de maladie inflammatoire du
tube digestif (recto-colite ou maladie de Crohn colique).
• des antécédents personnels de polypes et/ou cancer
colo-rectaux.
• des antécédents familiaux au 1er degré de polypes et/ou
cancer colo-rectaux.
• une polypose multiple.
• une histoire de cancer colique héréditaire.
colorectal.indd 2 15/12/11 11:34