Sous la direction d’Albert Cohen
Professeur au lycée Claude Monet, Paris
Cédric Passard
Professeur à l’IEP, Lille
Pierre-Olivier Perl
Professeur à l’école nationale de commerce, Paris
Paul Caron
Professeur au lycée Auguste Mariette, Boulogne-sur-Mer
Matthias Knol
Professeur au lycée Guy Mollet, Arras
Germain Maury
Professeur au lycée Sophie Germain, Paris
Sandrine Poirson-Clausse
Professeur au lycée international, Saint Germain-en-Laye
Franck Rimbert
Professeur au lycée Gabriel Guist’hau, Nantes
Olivier Thierry
Professeur au lycée André Malraux, Gaillon
Jérôme Villion
Professeur au lycée Claude Monet, Paris
Auteur du site compagnon http://ses.editions-bordas.fr
Estelle Cardon
Professeur au lycée Francisque Sarcey, Dourdan
collection albert cohen
Sciences
Économiques
Sociales
programme 2010programme 2010
2de
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2
Coordination éditoriale : Céline Martin-Robinot
Édition : Claire Hennaut et Caroline Lesellier
Iconographie : Laetitia Guillemin
Couverture : Valérie Venant
Conception graphique et réalisation : Laurent Romano
Coordination artistique : Pierre Taillemite
Infographie : Thomas Winock, Dominique Gueveneux
Photogravure : Irilys
Fabrication : Jean-Marie Jous
© Bordas/SEJER, Paris 2010
ISBN 978-2-04-732681-7
Toute représentation ou reproduction, intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur, ou de
ses ayants droit, ou ayants cause, est illicite (article L.122-4 du Code de la Propriété intellectuelle). Cette repré-
sentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon sanctionnée par l’article
L.335-2 du Code de la Propriété intellectuelle. Le Code de la Propriété intellectuelle n’autorise, aux termes de
l’article L.122-5, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées
à une utilisation collective d’une part et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple
et d’illustration.
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3
Ce manuel est conforme au nouveau programme et à une démarche – tant d’enseignement
d’exploration que d’enseignement qui permettra de continuer dans la fi lière ES – qui consiste
à donner du sens, en proposant des documents variés : photos, textes courts, qui vont à l’es-
sentiel, tableaux, graphiques.
Il est aussi conforme aux principes fondateurs des Sciences économiques et sociales (SES) :
pluralisme des doctrines, pédagogie active et esprit pluridisciplinaire, limité à l’écono-
mie et la sociologie, plus rarement à l’histoire et aux sciences politiques, que l’on retrouve
par exemple, lorsque cela est nécessaire. Là où les économistes prennent le marché pour un
fait acquis, les sociologues s’interrogent par exemple.
C’est dans cet esprit que nous avons maintenu une « introduction », centrée sur un
« objet », ici « la rencontre amoureuse » qui exprime ce que sont les SES. Cette introduction
n’est pas inscrite dans le programme, mais nous avons jugé utile de ne pas entrer de manière
abrupte dans la première question. Cette présentation de la démarche des SES – ici à travers
le regard du sociologue et de l’économiste — comme cela était fait traditionnellement, per-
mettra aux professeurs et aux élèves d’aborder les SES par un angle plus mobilisateur.
Ce manuel doit aider, guider et convaincre tous les utilisateurs. Nous espérons que de nom-
breux élèves se dirigeront vers la voie ES, voie d’excellence aux débouchés multiples et de
démocratisation puisque ceux qui la suivent chaque année sont de plus en plus nombreux.
Clarté, lisibilité et simplicité sont donc des maîtres mots qui structurent l’ouvrage : décou-
vrir, analyser, aller plus loin, l’essentiel, des exercices et un TD.
Après une double page, « Découvrir », qui incite l’élève à la découverte du thème (d’où vient
l’argent de poche par exemple pour le chapitre 1 ou l’entreprise « Apple » pour le chapitre 3),
trois ou quatre doubles-pages « Analyser » permettent d’approfondir et d’analyser le thème
au sens propre. Chacun débute ainsi par un document signalé comme tel (« Pour commen-
cer »), descriptif, simple d’accès qui permet à l’élève « d’entrer » dans la double page. Nous
avons choisi cette structure pour que l’enseignant soit libre de sa démarche et qu’il propose
aux élèves tout ou partie des chapitres. Les doubles-pages sont indépendantes de manière
à ce que la liberté pédagogique soit valorisée. Mais, leur ensemble forme aussi un tout qui
permet de traiter le chapitre en entier.
« Aller plus loin », le plus souvent sur une seule page, conduit soit à développer une ques-
tion plus ardue, à donner des statistiques sur un point précis (l’artisanat dans le chapitre 3
par exemple), soit à aborder une question différente (le marché est-il donné ou construit
dans le chapitre 5).
Chaque double ou simple page se clôt par un « faire le bilan » (une question la plupart
du temps) qui permet aux élèves de comprendre s’ils ont bien saisi les enjeux des doubles-
pages.
À la fi n de chaque chapitre, une synthèse reprend « l’essentiel » et des exercices permettent
aux élèves de vérifi er leurs connaissances. Les travaux dirigés (une page en général) sont
très divers : cela va « d’organiser un débat » à l’analyse « d’une publicité », d’une « enquête » à
un « jeu ».
Les ches méthode, y compris des fi ches informatiques, sont disponibles en fi n d’ouvrage.
Elles permettent de répondre aux questions posées après chaque document, de tirer une idée
d’un document (texte, tableau ou graphique), d’organiser un paragraphe, d’argumenter, de
faire un plan, de rédiger une introduction, ou de faire une synthèse.
Les auteurs
Avant-propos
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4
Un ou deux documents courts
et facilement accessibles
pour appréhender le sujet
Une ou deux
grandes photos
Un document « Pour commencer »,
descriptif, simple d’accès
permet à l’élève « d’entrer »
dans la double page.
Pour approfondir et analyser
les grands points du thème
Pour découvrir
le thème
Présentation de votre manuel
8
Le chômage :
des coûts salariaux trop élevés
ou une insuffi sance de la demande ?
Découvrir
Qu’est-ce qu’un chômeur ?
DOC 1
En recherche d’emploi…
Sur la pancarte, il est écrit : « Emploi recherché. Diplômé en histoire, Université du Kent.
Interrogez-moi. Prêt à travailler gratuitement le premier mois. Ensuite, embauchez-moi
ou licenciez-moi. Merci pour votre attention. David. »
Questions
1. Déduire. À partir de cette photo, donnez les caractér istiques de ce chômeur.
2. Expliquer. Pourquoi est-il prêt à travailler gratuitement le premier mois ?
Le saviez-vous ?
Le saviez-vous ?
La population active est composée
des personnes en âge de travailler
(15 ans et plus) qui ont ou qui re-
cherchent un emploi. Lorsqu’elles
possèdent un emploi, elles partici-
pent à la population active occupée,
et si elles en recherchent un, alors
elles appartiennent à la population
active inoccupée.
Formation et emploi
114
DOC 2
De la population totale au chômage
DOC 3
Quelques témoignages de chômeurs
Questions
1. Calculer. Quelle est la propor-
tion d’inactifs et d’actifs dans la
population française ?
D Voir Fiche méthode n
o
3 p. 154
2. Calculer. Après avoir calculé la
proportion d’actifs inoccupés dans
la population active, expliquez à
quoi correspond votre calcul.
3. Déduire. Pourquoi les chômeurs
sont-ils classés parmi les actifs ?
Questions
1. Lire. Citez tous les mots dans ces témoignages qui mon-
trent que le chômage est une expérience diffi cile à vivre.
2. Analyser. Pourquoi les chômeurs vivent-ils mal leur expé-
rience ?
D
⁄COUVRIR
Z Qu’est-ce qu’un chômeur ?
A
NALYSE R
1 Z Les emplois sont-ils en voie de disparition ?
A
NALYSE R
2 Z Peut-on réduire le chômage en baissant le coût du travail ?
A
NALYSE R
3 Z Augmenter les salaires permet-il de soutenir la demande et de créer des emplois ?
A
LLER
PLUS
LOIN
Z Comment baisser le coût du travail sans baisser le salaire ?
ESSENTIEL
ZüExpliquer l’ef fet du salaire sur le chômage
E
XERCICES
T
RAVAUX
DI RI G⁄ S
Z Comprendre une fi che de salaire
S
OMMAI R E
Population totale (au 1
er
janvier 2008)
62 131 000
Population inactive
31 147 000
Population active
27 984 000
Population active occupée
25 913 000
Population active inoccupée
2 070 000
Insee, 2010.
Témoignage 1 : « L’ouvrier du Nord n’a jamais pen-
sé à autre chose qu’au travail. […] C’est pas normal,
je ne peux pas m’y faire […]. On ne se sent plus un
homme. »
Homme, 52 ans, marié, sans enfant, ajusteur,
certifi cat d’études pr imaires (CEP).
Témoignage 2 : « Je me sens presque culpabilisée de ne pas
travailler. Je me sens gênée quand on me pose souvent la
question : alors tu as trouvé ? ou… Alors souvent je réponds :
Oh ! presque… Énormément ! C’est vrai hein, j’ai l’impres-
sion d’être… je ne sais pas… et d’ailleurs j’ai parlé souvent
avec des gens qui ne travaillent pas, ils disent aussi qu’ils
ont le sentiment d’être, je ne sais pas, dévalorisés, de se
sentir fautifs aussi dans cette situation, parce qu’il y a aussi
l’espèce d’idéologie qui veut que ceux qui veulent vraiment
trouver, ils en trouvent toujours. »
Femme, 31 ans, mariée, sans enfant, psychologue, maîtrise de lettres.
Témoignage 3 : « J’ai toujours peur d’être pris pour
un fainéant, parce que les chômeurs n’ont pas bien
d’amis, il faut reconnaître. Parce que d’après certai-
nes réfl exions, même dans ma famille, d’après cer-
taines réfl exions, le chômeur n’a pas bien d’amis, le
chômeur c’est un fainéant et pourtant, Dieu sait, un
chômeur cavale. »
Homme, 40 ans, marié, sept enfants, boulanger, sans diplôme.
Dominique iY^d Wff[h, L’Épreuve du chômage, Gallimard, [1981], 1994.
8. Le chômage : des coûts salariaux trop élevés ou une insuffi sance de la demande ? 115
Peut-on réduire le chômage
en baissant le coût du travail ?
P
e
Analyser 2
Pour commencer
Un coût du travail trop élevé en France ?
Coût de la main-d’œuvre en 2007,
en , par heure
1
Allemagne 27,80
Belgique 32,68
Bulgarie 1,89
Danemark 34,74
Espagne 16,39
France 31,24
Lituanie 5,09
Luxembourg 33,00
Pologne 6,78
Portugal 11,32
Royaume-Uni 27,19
Slovaquie 6,41
Slovénie 12,09
Suède 33,30
UE à 27
2
19,85
1. Coût de la main-d’œuvre dans l’industrie et les services
(hors administration publique).
2. Coût de la main-d’œuvre en 2006 pour l’ensemble de l’UE à 27.
Source : Eurostat, 2008.
Questions
1. Lire. Pourquoi le salarié français est-il remplacé par plu-
sieurs autres salariés provenant de pays étrangers ?
2. Observer. À partir du tableau, proposez des regroupe-
ments pertinents de pays, en les justifi ant.
3. Déduire. Comment ces disparités de salaire peuvent-
elles jouer sur l’emploi ?
4. Expliquer. Pourquoi est-il plus pertinent de comparer
le coût de la main-d’œuvre horaire et non mensuel ?
Questions
1. Calculer. Calculez la baisse
du coût horaire du travail en
euros, puis en pourcentage.
D Voir Fiche méthode n
o
4 p. 156
2. Expliquer. En quoi le coût
du travail saisonnier réduit-il
la compétitivité de la France ?
3. Conclure. Que pouvez-vous
en conclure sur les liens entre
le coût du travail et l’emploi ?
DOC 1
Baisser le coût du travail saisonnier
L
a baisse du coût du travail saisonnier sera appliquée par anticipation dès le
1
er
janvier 2010 dans le secteur agricole, a annoncé jeudi le ministre de l’Agriculture
Bruno Le Maire devant le congrès national des producteurs de fruits (FNPF). […]
Le taux horaire, fi xé à 9,29 euros (contre 12 euros en moyenne actuellement dans
l’agriculture), « a été basculé du projet de loi de modernisation de l’agriculture (LMA)
vers la loi de fi nances rectifi cative (LFR) afi n d’être appliqué dès le 1
er
janvier 2010 », a
déclaré M. Le Maire devant quelque 200 producteurs, adhérents de la FNPF, réunis
à Valence (Drôme). […]
Le ministre s’était engagé à faire baisser le coût du travail occasionnel cet été alors
que les producteurs de fruits étaient confrontés à une grave crise en raison de la
chute des prix.
Il avait alors souligné la nécessité d’améliorer la compétitivité du secteur agricole
par rapport à ses concurrents européens, comme l’Allemagne ou l’Espagne, où le
taux horaire est bien inférieur (entre 6 et près de 8 euros).
AFP, 28 janvier 2010.
Définition
Le coût du travail correspond à l’ensemble des
coûts engendrés par l’embauche d’un salarié,
dont le salaire.
Formation et emploi
118
L
e marché du travail est un marché
qui fonctionne comme les autres.
Une offre de travail, adressée par les
travailleurs qui cherchent un emploi,
et une demande de travail, adressée
par les entreprises, se rencontrent.
L’offre et la demande de travail dé-
pendent du niveau de salaire. L’offre
est logiquement croissante avec le
salaire, alors que la demande est dé-
croissante. Pour un niveau de salaire
inférieur au salaire d’équilibre, les
employeurs sont disposés à embau-
cher de nombreux travailleurs, alors
que ces derniers travailleront moins,
et que certains ne se présenteront pas
sur le marché du travail, préférant les
loisirs à un emploi qui rapporte peu.
Par contre, pour un niveau de salaire
supérieur au salaire d’équilibre, les
travailleurs sont disposés à travailler
davantage, et de nouveaux travailleurs
sont attirés sur le marché, alors que
les employeurs ne sont pas disposés
à embaucher trop de travailleurs, car
le coût du travail trop élevé limite la
rentabilité de la production. […] Au
niveau du salaire d’équilibre offre et
demande s’égalisent, et le plein-em-
ploi apparaît.
Si on introduit un salaire minimum,
le mécanisme de marché sera per-
turbé […] Pour le salaire proposé, les
agents économiques offrent une plus
grande quantité de travail, alors que
les employeurs demandent moins de
travail. Cela se traduit par le dévelop-
pement du chômage. La suppression
du salaire minimum permettrait par
conséquent de revenir au plein-em-
ploi.
Sous la coordination de Marc c
edjekii&
,
« Le salaire minimum », 50 débats sur le travail,
Bréal, 2008.
Questions
1. Lire. Pourquoi la fi xation du
salaire minimum (SMIC) par
l’État créerait du chômage, selon
ce texte ?
2. Déduire. À quelle condition le
salaire minimum (SMIC) pourrait
ne pas déséquilibrer le marché du
travail ?
3. Expliquer. Expliquez la phrase
soulignée.
Questions
1. Expliquer. Pourquoi la courbe
de demande de travail est dé-
croissante, et pourquoi la courbe
d’offre de travail est croissante ?
2. Déduire. Pourquoi un niveau
de salaire minimum, supérieur
au coût du travail d’équilibre, en-
traîne du chômage ?
3. Expliquer. Comment une sup-
pression du salaire minimum per-
mettrait de résorber le chômage ?
DOC 2
Le fonctionnement du marché du travail selon les néoclassiques
DOC 3
La représentation graphique du marché du travail
Coût du
travail
Salaire
minimum
Coût de travail
d’équilibre
Quantité de
travail
d’équilibre
Demande de travail au
niveau du salaire minimum
Population en emploi
lorsqu’il y a un salaire minimum Population au chômage pour
le niveau de salaire minimum
Offre de travail au niveau
du salaire minimum
Quantité
de travail
Offre
de travail
Demande
de travail
Lecture : par rapport au coût de travail d’équilibre, la mise en place d’un salaire minimum qui lui est supérieur
déséquilibre l’offre et la demande, de telle manière que davantage de travailleurs se présentent sur le marché
(l’offre de travail est plus élevée), que moins d’emplois sont proposés (la demande de travail est plus faible).
Finalement, la différence entre cette offre et cette demande constitue le chômage.
Faire le bilan
Comment une baisse du coût du travail permet-elle d’atteindre le plein-emploi ?
Le saviez-vous ?
Le salaire minimum est le salaire
en dessous duquel un employeur
n’a pas le droit de payer un sa-
larié. En France, c’est le salaire
minimum interprofessionnel de
croissance (SMIC).
8. Le chômage : des coûts salariaux trop élevés ou une insuffi sance de la demande ? 119
Découvrir
Analyser
en
en
bai
ssa
nt le coût du tr
et une demande de travail, adressée
le coût du travail trop
rentabilité de la production.
[…] Au
idé ilibre
offre et
salaire minimum (SMIC) par
l’État créerait du chômage, selon
Les emplois sont-ils
en voie de disparition ?
L
e
Analyser 1
Pour commencer Les chiffres du chômage sont-ils fiables ?
Questions
1. Déduire. Identifi er les deux personnages
de la caricature.
2. Expliquer. Que semble faire l’homme
à la cravate, et pourquoi ?
3. Analyser. Pourquoi, à votre avis, l’autre
personnage affi rme que tout dépend du
point de vue ?
20 000
21 000
22 000
23 000
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1995
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2001
2003
2005
2007
Évolution de la population active et de l’emploi en France de 1975 à 2007
Nombre d’individus (en %)
Champ : France métropolitaine, individus de plus de 15 ans.
Nombre de chômeurs
Nombre d’emplois
Insee, 2008.
DOC 1 Évolution de la population active, de l’emploi et du chômage
Le saviez-vous ?
Le saviez-vous ?
Il existe différentes façons de mesurer le chômage, en fonc-
tion de sa défi nition ou de la méthode utilisée pour comptabi-
liser les chômeurs.
Ainsi, le Bureau international du travail (BIT) défi nit comme
chômeur un individu ayant au moins 15 ans, sans emploi (il
ne faut même pas avoir travaillé une heure dans la semaine
précédente), disponible pour travailler (dans les 15 jours) et
à la recherche d’un emploi (la recherche doit être active).
Le Pôle Emploi, c’est-à-dire l’administration qui suit et aide
les chômeurs, comptabilise comme chômeurs les individus « de-
mandeurs d’emploi », c’est-à-dire ceux qui sont inscrits au Pôle
Emploi comme chômeurs.
Il n’est pas évident qu’un chômeur réponde aux deux défi ni-
tions. On peut être inscrit au Pôle Emploi sans être chômeur
au sens du BIT : comme un intérimaire par exemple, et inver-
sement : comme, par exemple, un chômeur découragé qui juge
inutile de s’inscrire sur les listes offi cielles, mais qui répond à
tous les critères du chômeur au sens du BIT.
Ne pas confondre…
Ne pas confondre…
Définition
Le nombre d’emplois ne correspond
pas à la population active car celle-
ci comprend tous les individus qui se
trouvent sur le marché du travail, soit
qu’ils occupent un emploi, soit qu’ils
en recherchent un (chômeurs).
Le taux de chômage mesure la part
des chômeurs dans la population
active.
Formation et emploi
116
Au sein de l’emploi salarié, les formes d’emploi se sont profondé-
ment transformées depuis le début des années 1980, avec une
augmentation des contrats « atypiques » d’emploi, tels que les CDD,
l’intérim, ou les emplois aidés. En 2007, 12,3 % des actifs occupés
étaient en CDD, en intérim, ou encore en emploi aidé ou en appren-
tissage. […]
L’emploi fl exible et temporaire fait désormais partie du paysage de
l’emploi salarié en France. Les CDD représentent la majorité des em-
bauches (près des trois quarts), et ont beaucoup contribué à augmen-
ter les mouvements de main-d’œuvre […]. Toutefois, cela ne signifi e
pas que le CDI ait disparu, puisqu’il représente toujours 77,2 % de
l’emploi […]. Ceci suggère une segmentation accrue du marché du
travail français, entre un noyau dur d’emplois stables et un ensemble
d’emplois précaires. […]
Le temps partiel s’est développé assez tardivement en France […].
Sa part dans l’emploi apparaît stabilisée depuis le début des années
2000, et se situe légèrement en dessous de la moyenne européenne.
Christine [^h[ b, « Les transformations de l’emploi en France », in « Travail, emploi,
chômage », Cahiers français, n° 353, La Document ation française, novembre-
décembre 2009.
Questions
1. Lire. Faites une phrase qui explique cha-
cune des deux données pour l’année 2007
dans les deux graphiques.
2. Déduire. À quoi correspond la zone jau-
ne dans le 1
er
graphique ?
3. Décrire. Comment a évolué cette zone
depuis 1975 ?
4. Calculer. À partir d’un calcul simple,
calculez l’évolution qu’a connue le taux de
chômage en France entre 1975 et 2008 dans
le 2
e
graphique.
D Voir Fiche méthode n
o
4 p. 156
Questions
1. Lire. Globalement, comment a évolué
le nombre d’emplois atypiques ?
2. Lire. Peut-on dire que les emplois aty-
piques représentent en France une grande
proportion de l’emploi ?
3. Expliquer. Que signifi e la phrase souli-
gnée ?
0
2
4
6
8
10
12
1975
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1981
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1985
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1993
1995
1997
1999
2001
2003
2005
2007
Évolution du taux de chômage en France de 1975 à 2007
Taux de chômage (en %)
Champ : France métropolitaine, individus de plus de 15 ans.
Insee, 2008.
DOC 2 Les transformations de l’emploi en France
Faire le bilan
Complétez les termes ou les effectifs manquants de ce schéma.
Population active occupée
25 1913 000
Emplois non salariés
....................
Intérimaires
548 000 Apprentis
347 000
dont Sous-emploi
1 247 000
dont Emplois aidés
1 363 000
Contrats à durée déterminée
(CDD)
....................
....................
23 183 000
....................
20 147 000
Notes : population active occupée au sens
du Bureau international du travail (BIT) ;
les données du sous-emploi sont de 2007.
Le saviez-vous ?
Le saviez-vous ?
Le saviez-vous ?
Le saviez-vous ?
Les contrats à durée indéterminée (CDI)
sont des contrats de travail dont le terme
n’est pas fi xé, alors qu’un contrat à durée
déterminée (CDD) prend fi n au bout d’une
certaine période. L’emploi typique est un em-
ploi qui respecte la norme de l’emploi : un
CDI à temps plein. Les autres emplois sont
classés parmi les emplois atypiques.
Le sous-emploi mesure l’ensemble des
actifs occupés à temps partiel, qui sou-
haiteraient travailler davantage, ainsi
que les personnes à temps partiel ou à
temps plein qui ont travaillé moins que
d’habitude.
8. Le chômage : des coûts salariaux trop élevés ou une insuffi sance de la demande ? 117
« Faire le bilan » pour savoir
si les élèves ont bien saisi
les enjeux des doubles-pages.
2
0 00
0
2
1
000
2
2
000
23 00
0
24 000
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1991
1993
1995
1997
1999
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2003
2005
2007
Cham
p
:
France m
é
tro
p
olitaine, individus de
p
lus de 15 ans.
I
nsee,
2008.
Défini
Défini
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Df
tion
tion
tion
tion
D
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fi
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f
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ni
ni
i
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L
e
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ans
l
a
p
o
p
u
l
at
i
on
active.
F
ormation et emp
loi
1
1
6
DOC 1
Une expérience paradoxale d’augmentation des salaires
Augmenter les salaires
permet-il de soutenir la demande
et de créer des emplois ?
A
p
Analyser 3
Pour commencer
Au cœur de l’activité économique, la consommation
Questions
1. Décrire. Pourquoi le personnage de ce dessin
semble déçu ?
2. Déduire. Que souhaitait faire le personnage de
l’argent obtenu du distributeur ?
3. Déduire. Pourra-t-il consommer beaucoup ?
4. Analyser. Expliquez pourquoi sa consommation
ne pourra pas créer beaucoup d’emplois.
L
e 1
er
avril 1992, le salaire minimum a brusquement
augmenté de près de 19 % dans l’État du New Jersey.
En revanche, il n’a pas bougé dans l’État voisin de
Pennsylvanie. David Card et Alan Krueger, alors profes-
seurs d’économie à l’Université de Princeton, ont profi
de cette expérience « naturelle » pour tenter d’évaluer les
effets d’une hausse du salaire minimum sur l’embauche
des personnes concernées par ce salaire. Pour cela, ils
ont comparé l’évolution du niveau de l’emploi dans les
fast-foods situés au New Jersey et en Pennsylvanie. […]
La rentabilité de ces restaurants dépend directement de
ce niveau de salaire, et l’on doit s’attendre à ce que l’em-
ploi de ce secteur soit particulièrement sensible à ses va-
riations. Le raisonnement élémentaire auquel adhéraient,
selon David Card et Alan Krueger, plus de 90 % des écono-
mistes professionnels aux États-Unis, aboutissait à un dia-
gnostic sans appel : l’augmentation du salaire minimum va
diminuer la rentabilité du secteur de la restauration ra-
pide au New Jersey et détruira donc des emplois dans les
fast-foods de cet État. Comme le salaire minimum n’a pas
été modifi é en Pennsylvanie, on aurait dû observer une
évolution de l’emploi dans les fast-foods beaucoup plus
favorable en Pennsylvanie qu’au New Jersey. […]
La hausse du salaire minimum n’a pas eu d’impact né-
gatif sur l’emploi dans les fast-foods du New Jersey. Elle
aurait peut-être même eu un impact faiblement positif.
Un résultat inimaginable pour beaucoup d’économistes.
Pierre Y
W^kY
, André p
obX[ h X[ h]
, Le Chômage, fatalité ou nécessité ?,
Flammarion, 2004.
Questions
1. Expliquer. Pourquoi l’e xpérience scientifi que de David
Card et Alan Krueger est-elle intéressante ?
2. Déduire. Expliquez la phrase soulignée.
3. Déduire. Sachant que les salariés des fast-foods sont ré-
munérés au salaire minimum, comment pourriez-vous ex-
pliquer qu’en augmentant ce revenu, l’emploi augmente ?
Formation et emploi
120
Faire le bilan
Comment des salaires élevés peuvent-ils favoriser l’emploi ?
DOC 2
Baisser les salaires, un risque pour l’emploi
D
ès les années 1930, Keynes contestait la capacité d’une baisse des
salaires à restaurer l’emploi dans une économie subissant une crise
des débouchés. Même si l’effet de substitution travail-capital existait, ex-
pliquait-il, il serait plus que compensé par un effet revenu négatif : la
chute du pouvoir d’achat des salariés accentuerait l’insuffi sance de la de-
mande et donc aussi le recul de la demande de travail. […]
Au milieu des années 1980, les théories du salaire d’effi cience […] sug-
gèrent [que] la productivité dépend des salaires. […] Libenstein (1957)
montrait [déjà [que, dans les pays pauvres, la hausse des salaires avait
des effets bénéfi ques sur la productivité globale, probablement via son
impact sur l’alimentation, la santé et l’éducation. […] L’effort et la qualité
du travail offert par l’individu sont d’autant plus forts que la rémunéra-
tion est élevée, et inversement.
Autrement dit, pour l’employeur, mieux vaut surpayer un peu des salariés
impliqués, fi ables et reconnaissants que sous-payer des salariés qui ne
manqueront pas d’ajuster leur effort à la baisse. […]
Le salaire n’est pas qu’un coût, c’est aussi un revenu qui conditionne la
survie, le niveau de vie et le sentiment d’être traité équitablement.
Jacques ]
&d&h [ k n
, Les Vraies Lois de l’économie, Seuil, 2002.
Questions
1. Expliquer. Pourquoi, selon Keynes,
une économie où la demande est faible
est une économie qui peut connaître le
chômage ?
2. Analyser. Pourquoi baisser les salai-
res dans une économie dont la demande
est faible aboutirait à amplifi er le chô-
mage ?
3. Expliquer. Expliquez la phrase souli-
gnée.
Questions
1. Lire. Pourquoi est-il perti-
nent de comparer les coûts du
travail en prenant en compte
leur productivité ?
2. Expliquer. Des salaires élevés
nuisent-ils nécessairement à
l’emploi ?
3. Déduire. À quelle condition
est-il possible d’augmenter les
salaires sans que cela nuise à
l’emploi.
DOC 3
Prendre en compte la productivité du travail
Se limiter à la comparaison des coûts horaires du travail est médiatiquement
très effi cace mais économiquement erroné : du point de vue de l’entreprise […],
tout dépend, en effet, de l’effi cacité de ces heures de travail, ce que l’économiste
appelle la productivité du travail. Partons d’un exemple fi ctif :
Du coût salarial au coût salarial unitaire
Pays Coût horaire Productivité horaire Coût salarial unitaire
Pays A 100 10 100/10 = 10
Pays B 20 2 20/2 = 10
Supposons que le coût horaire de la main-d’œuvre est de 100 dans le pays A et de
20 dans le pays B, autrement dit dans un rapport de 1 à 5. Supposons maintenant
que chaque heure travaillée en A permet de produire 10 unités d’un bien, contre
2 en B : la productivité en A est, sous cette hypothèse, 5 fois supérieure à celle
observée en B. Le coût salarial unitaire, qui est le rapport entre le coût salarial et
la productivité du travail, est alors de 10 par unité produite, et ce dans les deux
pays. Les différences de coût salarial sont, sous les hypothèses mentionnées, en-
tièrement compensées par le différentiel de productivité. Logiquement, c’est le
coût salarial unitaire que comparent les entreprises, et non pas le coût horaire
de la main-d’œuvre.
Olivier X
ekXW
×e
b] W
, Les Nouvelles Géographies du capitalisme.
Comprendre et maîtriser les délocalisations, Seuil, 2006.
Le saviez-vous ?
Le saviez-vous ?
Le saviez-vous ?
Le saviez-vous ?
John Maynard Keynes (1883-1946) est un économiste
britannique. Il révolutionna la théorie économique en ana-
lysant la grave crise économique qui débuta en 1929.
Les théories du salaire d’effi cience expliquent qu’en versant
des salaires plus élevés, les individus sont incités à faire plus
d’efforts pour conserver cet emploi bien rémunéré, et donc
travaillent plus effi cacement, et sont donc plus productifs.
8. Le chômage : des coûts salariaux trop élevés ou une insuffi sance de la demande ? 121
Des rubriques
« Définitions »,
« Le saviez-vous ? »
« Ne pas confondre »
scandent les documents.
04732681_001-011.indd 404732681_001-011.indd 4 06/07/10 09:5306/07/10 09:53
5
Des fiches sur les savoir faire à commencer à maîtriser en Seconde
À la fin de chaque chapitre,
une synthèse reprend
« l’essentiel », donnant
les définitions du programme
et des chiffres clés.
Des exercices permettent
aux élèves de tester
leur compréhension
des mécanismes.
Pour développer une question plus ardue,
donner des statistiques sur un point précis
ou aborder une question différente
Pour faire le point
Très divers : cela va « d’organiser un débat »
à l’analyse « d’une publicité »,
d’une « enquête » à un « jeu ».
DOC 2
Comment réduire le coût du travail ?
C
onstater que le coût du travail exerce un impact négatif sur l’emploi ne signifi e pas qu’il
faut nécessairement baisser le salaire. En France, l’écart entre le coût du travail et le salaire
est considérable. Il est parfaitement possible de réduire le premier sans diminuer le second.
En moyenne, lorsque l’employeur débourse 100 , le travailleur perçoit un salaire net de 55 ,
avant paiement de l’impôt sur le revenu. Cette différence entre le coût du travail et le salaire
net provient des « charges sociales », c’est-à-dire des cotisations salariales et patronales qui
servent à fi nancer les dépenses de santé, les retraites et les allocations chômage. Les politiques
de baisse des charges sociales mises en œuvre par des gouvernements aussi différents que
ceux d’Édouard Balladur, de Lionel Jospin et poursuivies par celui de Jean-Pierre Raffarin, ont
pour but de diminuer le coût du travail sans toucher au salaire net perçu par l’employé. Ces
politiques ont fait passer les cotisations patronales de 45 % à 25 % au niveau du SMIC.
Pierre YW^k Y, André pobX [ hX[ h] , Le Chômage, fatalité ou nécessité ?, Flammarion, 2004.
Comment baisser le coût du
travail sans baisser le salaire ?
C
t
Aller plus loin
COÛT DU TRAVAIL
(ou salaire super-brut)
Salaire net
Compte
du salarié Financement de la
protection sociale
Salaire brut
Cotisations salariales
Cotisations patronales
Allocations familiales, remboursements
de frais médicaux, pensions de retraite,
etc.
DOC 1
La décomposition du coût du travail
Questions
1. Lire. Montrez que ce que l’employeur
paye pour le travail de sa main-d’œuvre
ne correspond pas au salaire que le sala-
rié touche pour le travail effectué.
2. Déduire. Quelle partie du coût social
est-il possible de diminuer, sans que
cela affecte le salaire net touché par le
salarié ?
3. Lire. Montrez que les cotisations so-
ciales ne sont pas « perdues » pour le
salarié.
4. Discuter. Quel risque une baisse des
cotisations patronales peut-elle faire
peser sur les salariés ?
Questions
1. Déduire. Pourquoi est-il risqué de baisser le coût du travail en diminuant le salaire ?
2. Calculer. Avec des cotisations patronales qui sont passées de 45 % à 25 % du coût du
travail au niveau du salaire minimum, combien coûterait à l’employeur un travailleur qui
obtiendrait 55 de salaire net ?
3. Expliquer. Quel est l’effet recherché par les différents gouvernements au fi nal ?
Faire le bilan
Quels sont les enjeux de la baisse des cotisations patronales ?
Formation et emploi
122
L’essentiel
8. Le chômage : des coûts salariaux trop élevés ou une insuffi sance de la demande ? 123
Chiffres clés
1 997 : salaire moyen net pour un sa-
larié du secteur privé en France en 2007.
Le salaire brut s’élevait quant à lui,
à la même date, à 2 661 , auquel il f aut
ajouter les cotisations patronales afi n
d’obtenir le coût du travail entier.
8,86 : valeur du SMIC horaire brut en
2010. Soit 1 343,77 brut par mois (sur
la base de 35 heures par semaine).
9,9 % : taux de chômage (au sens du
BIT) pour la France (y compris les DOM-
TOM) au premier trimestre 2010.
Définitions des notions
au programme
Salaire : rémunération du salarié en
échange de la force de travail mise à
la disposition de son employeur.
Coût salarial : ensemble des coûts
supportés par l’employeur pour un
salarié.
Chômage : situation d’un individu en
âge de travailler (15 ans et plus), sans
emploi, mais en en recherchant acti-
vement un.
Expliquer l’effet du salaire
sur le chômage
Depuis quarante ans, le marché du travail est en crise. Il serait
possible de jouer sur le coût du travail pour la résoudre. La ques-
tion est de savoir s’il vaut mieux le diminuer, ou l’augmenter.
Les transformations du marché du travail depuis les années 1970
3 Analyser 1
O
Depuis la fi n des années 1960, le chômage passe de moins
de 3 % à plus de 9 % depuis les années 1980.
O
On constate que, depuis les années 1970, le nombre d’emplois
atypiques a progressé. Mais l’emploi typique reste encore lar-
gement majoritaire, et reste donc la norme.
Le chômage peut être la conséquence
d’un coût du travail excessif…
3 Analyser 2
O
La cause du chômage résiderait alors dans un coût du travail
excessif. Il serait nécessaire de le réduire, de façon à atteindre
le plein-emploi.
O
Réduire le coût du travail permet aux chefs d’entreprise de
substituer du travail au capital, et de créer des emplois.
O
En cas de baisse du salaire, certains travailleurs, dans ce cas,
vont réduire leur offre de travail alors que les chefs d’entreprise
vont augmenter leur demande de travail.
… ou d’une insuffisance de la demande
3 Analyser 3
O
Un chef d’entreprise paye un salaire d’autant plus élevé que
le salarié rapporte à l’entreprise plus qu’il ne lui coûte. Si les
travailleurs d’une économie sont productifs, alors ils peuvent
toucher un salaire élevé, sans que pour autant on assiste à un
niveau de chômage élevé.
O
Baisser le coût du travail revient à diminuer la consomma-
tion des ménages, et donc à diminuer la demande adressée
aux entreprises, et des emplois peuvent être détruits. À l’in-
verse, en maintenant un salaire de bon niveau, il serait pos-
sible de maintenir une demande suffi sante.
Baisser les cotisations patronales
permettrait de lutter contre le chômage…
3 Aller plus loin
O
Lutter contre le chômage en baissant les salaires est dan-
gereux, car si les ménages consomment moins, les entreprises
licencieront.
O
Les gouvernements préfèrent diminuer le coût du travail
en baissant les cotisations patronales, ce qui n’affecte pas la
consommation des ménages.
Travaux dirigés
8. Le chômage : des coûts salariaux trop élevés ou une insuffi sance de la demande ? 125
Voir fiche méthode n
o
3
Comprendre et calculer une
proportion p. 154.
Comprendre une fiche de salaire
Aidez-vous de la page « Aller plus loin : comment
baisser le coût du travail sans baisser le salaire ? »
p. 122 pour répondre à ces questions.
1. Comment est calculé le salaire brut du travailleur ?
2. À partir de cette fi che de paie, expliquez à quoi
correspond et à quoi est destinée la « part patronale »
des retenues de cette fi che de salaire.
3. Et pour la « part salariale » ?
4. À partir des montants du salaire net (1 456,56 ),
des cotisations salariales (378,63 + 52,82 = 431,45 )
et des cotisations patronales (644,04 ), retrouvez le
montant du coût du travail.
5. Quelle part du coût du travail représente le salaire
net ?
6. À la lumière de ce document, quels sont les
avantages et les inconvénients du travail au « noir »,
par rapport à l’emploi déclaré ?
FICHE DE PAIE DE JANVIER 2010
Convention collective des salariés des exploitations agricoles du Morbihan / Coeffi cient 410
Bulletin de paie du 1
er
janvier 2010 au 31 janvier 2010
Employeur
GAEC, EARL, SARL...
Adresse…
N° MSA (entreprise individuelle)
N° SIRET (société)
Code APE :
Code NAF :
Salarié
M Mme…
Adresse…
N° MSA :
Emploi : ouvrier qualifi é
Convention Collective Exploitations Agricoles Corse
Coeffi cient : 410
SALAIRE BRUT
SALAIRE DE BASE
Heures supplémentaires 25%
151,67 heures à 11,50
10 heures à 14,38
SALAIRE BRUT
1 744,21
143,80
1888, 01
RETENUES
Désignation Base Part patronale Part salariale
Taux Montant Taux Montant
Salaire brut mensuel 1888, 01
Assurance maladie 1888, 01 12,80% 241,66 0,75% 14,16
Assurance vieillesse plafonnée 1888, 01 8,30% 156,70 6,65% 125,55
Assurance vieillesse déplafonnée 1888, 01 1,60% 30,20 0,10% 1,88
Contribution Autonomie 1888, 01 0,30% 5,66
Allocations Familiales 1888, 01 5,40% 101,95
Chômage 1888, 01 4,00% 75,52 2,40% 45,31
AGS 1888, 01 0,40% 7,55
Aide au logement (FNAL) 1888, 01 0,10% 1,88
Régime complémentaire de retraite 1888, 01 3,75% 70,80 3,75% 70,08
AGFF 1888, 01 1,20% 22,65 0,80% 15,10
Service de santé au travail 1888, 01 0,42% 7,92
Accident du travail 1888, 01 3,25% 61,66
Formation professionnelle (FAFSEA) 1888, 01 0,55% 10,38
AFNCA - ANEFA - PROVEA 1888, 01 0,26% 4,90 0,01% 0,18
AEF - Bourse de l’emploi et COSSA 1888, 01 0,55% 10,38 0,05% 0,94
Agri Prévoyance Incapacité temporaire 1888, 01 0,29% 5,47 0,33% 6,23
Agri Prévoyance Incapacité permanente 1888, 01 0,04% 0,75 0,18% 3,39
Agri Prévoyance Décès 1888, 01 0,31% 5,85 0,02% 0,37
Agri Prévoyance Assurances Charges 1888, 01 0,09% 1,70
ANIPS Complémentaire santé 3,94 22,31
CSG Déductible 1821,27 5,10% 92,88
CSG et CRDS sur heures supp. 139,48 8,00% 11,16
Réduction de cotisations heures supp. 143,80 1,50 30,00 21,50% 30,92
Réduction Fillon 1888, 01 153,48
COTISATIONS PATRONALES 644,04
TOTAL COTISATIONS DEDUCTIBLES 378,63
Salaire fi scal de référence 1509,38
Cotis. non déductibles : CSG + CRDS Base = 1821,27 2,90% 52,82
Avantages en nature, acomptes, divers
NET A PAYER 1 456,56
NET FISCAL MENSUEL
1 367,80
(montant à retenir pour
la déclaration de revenu)
CONGES PAYES
Droits : 2,5
Pris : 0
Solde : 2,5
Repos compensateur
Payé le : 1
er
juillet 2010 Mode de paiement : virement bancaire
Ce bulletin de paie est à conserver sans limitation de durée.
Fiches méthode 157
Fiche méthode 5
Comprendre et calculer
un coeffi cient multiplicateur
Qu’est-ce qu’un coeffi cient multiplicateur ?
Un coeffi cient multiplicateur est un rapport entre deux valeurs.
Comment calcule-t-on un coeffi cient multiplicateur ?
Il s’agit simplement de calculer par combien il faut multiplier la première grandeur (la valeur de
départ, par exemple la taille de naissance d’un garçon) pour obtenir la seconde (celle d’un garçon
de 13 ans).
Coeffi cient multiplicateur = Valeur d’arrivée
Valeur de départ
Exemple
Taille atteinte par un garçon (en cm) à différents âges
Naissance 1 an 3 ans 13 ans 20 ans
50 74 93 154 176
La première année, la taille du bébé est passée de 50 à 74 centimètres, elle a donc été multipliée par 74/50 = 1,48.
Comment lire un coeffi cient multiplicateur ?
Pour utiliser un coeffi cient multiplicateur, il faut préciser le lieu, les dates des phénomènes observés
(par exemple, entre la naissance et 13 ans), ce par rapport à quoi vous mesurez l’évolution, c’est
à dire ce que représente la valeur de départ (la taille de naissance d’un garçon, ici).
À retenir
Z Le coeffi cient multiplicateur est la variation la plus facile à utiliser puisque son calcul nécessite
seulement une division.
Z Le coeffi cient multiplicateur s’utilise pour des variations importantes.
- Lorsque le coeffi cient multiplicateur est supérieur à 1, la valeur de la variable étudiée a augmenté.
- Lorsque le coeffi cient multiplicateur est inférieur à 1, la valeur de la variable étudiée a baissé.
- Lorsque le coeffi cient multiplicateur est égal à 1, la valeur de la variable n’a pas changé.
Exercice
Population de la France entière (en milliers)
1999 2000 2001 2002 2003 2004
60 123 60 508 60 941 61 385 62 041 62 251
2005 2006 2007 2008 2009
62 731 63 186 63 578 63 937 64 303
Insee, 2010.
1. Calculez le coeff icient multiplicateur de la population française entre 1999 et 2000.
Présentez votre résultat.
2. Faites de même pour les années 2007- 2008, 2008- 2009, et enfin 1999-2009.
Vous présenterez vos résultats.
age : des coûts salariaux trop élevés ou une i
nsuffi
sance de
la deman
de ?
123
la base de 35 heures par semaine
).
9
,9
%
:
taux de chômage
(
au sens d
u
B
IT
)
pour la France
(
y compris les D
OM-
TOM
)
au premier trimestre 2010
.
coût
du
t
r
a
v
a
il
n
a
ff
ecte pas la
Exercices
Formation et emploi
124
EXERCICE
EXERCICE
1
Répondez par vrai ou faux à chacune des affirmations suivantes en justifiant votre choix :
1. Le nombre de chômeurs augmente en France
depuis les années 1970.
2. Les seules victimes de la crise du marché du travail
sont les chômeurs.
3. La demande de travail est croissante en fonction
du coût du travail.
4. Des salaires trop élevés favorisent le chômage.
5. Le coût de la main-d’œuvre en France est trop
élevé par rapport aux autres pays européens.
EXERCICE
2
L es choix du chef d’entreprise lorsque le coût du travail augmente :
L’entreprise Bômeuble produit des meubles. Son chef d’entreprise a fi xé la quantité à produire. Pour at-
teindre cet objectif, il a le choix entre plusieurs techniques de production différentes, et chacune d’entre
elles fait appel à deux facteurs de production : le capital et le travail. Chaque unité de capital (disons une
machine) coûte 1 000 euros, et chaque unité de travail (disons un travailleur) coûte 100 euros.
Voici les techniques de production suivantes :
Technique de production Nombre d’unités de capital Nombre d’unités de travail
110110
21280
31555
42050
EXERCICE
Replacez dans le schéma ci-contre
les expressions suivantes :
• Création d’emplois
• Hausse de la compétitivité
• Hausse de la consommation
• Baisse des coûts de production
• Baisse du coût du travail
1. Quel est le coût de chaque technique de production ?
2. Quelle technique de production sera choisie par le
chef d’entreprise ?
3. Le gouvernement a décidé d’augmenter le coût du
travail. Celui-ci passe de 100 euros à 130. Quel sera le
nouveau coût de production de chaque technique ?
4. Cette augmentation du coût du travail modifi e-
t-elle le choix du chef d’entreprise, et si oui, quelle
sera la nouvelle technique de production choisie ?
5. Quel sera la conséquence sur l’emploi dans
l’entreprise de l’augmentation du coût du travail ?
Substitution du travail
au capital
Hausse de la demande
adressée à l’entreprise
Hausse des salaires
Baisse des prix
Hausse de la productivité
.....................................
....................... .............................
................................
..............................
3
Fic
h
es mét
h
o
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d’un garçon, ici
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antes.
la variable étudiée a augmenté
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e
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2003 2004
62 041 62 251
2
009
64 303
I
nsee, 2010
.
entre 1999 et 2000.
i
n 1999-2009.
164
Fiche méthode 11
Comprendre et analyser
un diagramme de répartition
Z Les diagrammes de répartition (ou cercles ou camemberts ou diagrammes circulaires) et les
demi-cercles sont souvent utilisés pour représenter une structure (répartition en pourcentage
des sous-ensembles d’un ensemble).
Exemple Emploi total (en équivalent temps plein) par secteur d’activité en 2008 en France
Répartition de la population totale par groupe d’âge en 2009, en France
Moins de 20 ans De 20 à 64 ans 65 ans ou plus
24,8 58,7 16,5
Insee, Estimations de population, 2009.
On transforme chaque pourcentage en degrés en multipliant sa valeur par 3,6 (car 360 degrés re-
présentent 100 %) : la surface de chaque portion du cercle est proportionnelle à la part qu’elle
représente. Puis on trace un cercle avec un compas et on délimite les parts avec un rappor teur avant
de préciser la légende.
Transformez les données suivantes en diagramme circulaire.
Entreprises artisanales selon le nombre de salariés au 1
er
janvier 2010, en %
0 salarié 48,5
1 salarié 12,9
2 à 3 salariés 16,38
4 à 5 salariés 8,17
6 à 10 salariés 8,41
11 à 15 salariés 2,58
16 à 19 salariés 0,94
20 salariés ou plus 1,71
TOTAL 100
Insee, 2010.
Source : Insee, Estimations de population, 2010
Répartition de la population totale par groupe d’âge en France, en 2009
Moins de 20 ans
De 20 à 64 ans
Plus de 65 ans
24,8 %
58,7 %
16,5 %
Exercice
Aller plus loin L’essentiel
Travaux dirigés
Fiches Méthode
04732681_001-011.indd 504732681_001-011.indd 5 06/07/10 09:5306/07/10 09:53
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