INTRODUCTION À
L'ÉVANGILE SELON LUC
Nous reprenons la lecture de l’évangile selon Luc dont nous avons
parcouru les deux premiers chapitres du 20 au 27 décembre, dans le
troisième tome de Partage. Dès l’introduction de son livre, l’auteur
précise son intention de fournir une information rigoureuse et
authentique au sujet des événements entourant Jésus.
Luc connaît le travail qu’ont fait les autres évangélistes (1.1) mais en tant
que médecin et non-Juif, il entend ajouter une perspective particulière à
leur témoignage. Il est le seul à relater certains faits, comme la visite de
Jésus au Temple à l’âge de douze ans, et certaines paraboles, comme
celle du fils prodigue et celle de l’homme riche et du pauvre Lazare.
Après avoir mentionné l’œuvre fructueuse que le Seigneur a entreprise
dans toute la Galilée (4.14-15), Luc entame le récit du ministère de
Jésus dans la ville où ce dernier a grandi, Nazareth. Malheureusement,
le traitement hostile que les compatriotes réservent au « fils de Joseph »
laisse présager l’accueil qu’Israël fera à son Messie : le Serviteur qui
vient au nom du Seigneur sera rejeté par les siens. Par contre, ceux qui
le reconnaîtront recevront la guérison et une nouvelle dignité. De fait, les
infirmes, les malades, les lépreux et même les étrangers (le centurion et
les Samaritains) et les personnes de mauvaise réputation (les péagers)
seront bénis par son ministère.
Luc, plus que les autres évangélistes, apporte des précisions historiques
aux événements qu’il raconte. Il prend aussi le temps d’expliquer les
coutumes juives, certainement pour favoriser la compréhension des
lecteurs qui ne seraient pas familiers avec le judaïsme. De plus, il fournit
des détails et mentionne des faits qui lui sont propres parce qu’il est
médecin. Par exemple, dans l’épisode angoissant de Gethsémané, Luc
est le seul à préciser que la sueur de Jésus « [...] devint comme des
grumeaux de sang, qui tombaient à terre » (22.44). Méditons
attentivement cet évangile qui nous présente Jésus, le Serviteur de
l’Éternel.
Luc 3.1-14
1 La quinzième année du règne de Tibère César, –– alors que
Ponce Pilate était gouverneur de la Judée, Hérode tétrarque de la
Galilée, son frère Philippe tétrarque de l’Iturée et du territoire de la
Trachonite, Lysanias tétrarque de l’Abilène,
2 et du temps des souverains sacrificateurs Anne et Caïphe, la
parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert.
3 Et il alla dans toute la région du Jourdain ; il prêchait le baptême de
repentance, pour le pardon des péchés,
4 selon ce qui est écrit dans le livre des paroles du prophète Ésaïe :
C’est la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du
Seigneur, Rendez droits ses sentiers.
5 Toute vallée sera comblée, Toute montagne et toute colline seront
abaissées, Les passages tortueux deviendront droits, Et les chemins
raboteux seront nivelés,
6 Et toute chair verra le salut de Dieu.
7 Il disait donc à ceux qui venaient en foule pour être baptisés par
lui : Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ?
8 Produisez donc des fruits dignes de la repentance, et ne vous
mettez pas à dire en vousmêmes : Nous avons Abraham pour père.
Car je vous déclare que de ces pierres Dieu peut susciter des enfants
à Abraham.
9 Déjà même la cognée est mise à la racine des arbres : tout arbre
donc qui ne produit pas de bon fruit est coupé et jeté au feu.
10 Les foules l’interrogeaient : Que ferons nous donc ?
11 Il leur répondit : Que celui qui a deux tuniques partage avec celui
qui n’en a pas, et que celui qui a de quoi manger fasse de même.
12 Il vint aussi des péagers pour être baptisés, et ils lui dirent :
Maître, que ferons nous ?
13 Il leur dit : N’exigez rien au–delà de ce qui vous a été ordonné.
14 Des soldats aussi lui demandèrent : Et nous, que ferons nous ? Il
leur dit : Ne faites violence à personne, et ne dénoncez personne à
tort, mais contentez vous de votre solde.
LE FRUIT DE LA REPENTANCE
Il est intéressant de souligner que tous les évangélistes présentent le
ministère de Jean-Baptiste en précisant qu’il prépare celui de Jésus. Par
contre, Luc est le seul à rapporter les réponses que Jean donne à ceux
qui se préoccupent des conséquences de leur repentance sur leur
métier : la tentation n’est pas la même pour un soldat que pour un
péager. De toute façon, seul celui qui se repent vraiment peut résister
aux pressions extérieures.
Le salut de Dieu (v. 1-6) Luc est aussi le seul évangéliste qui cite
Ésaïe pour décrire le ministère du Baptiste (Es 40.3-5). La perspective
universelle du salut déjà annoncée à la naissance de l’Enfant-Dieu
(2.31-32) transparaît aussi dans le message du prédicateur. En effet,
la gloire de l’Éternel (Es 40.5) devient le salut de Dieu (Lc 3.6), car pour
l’homme, c’est dans la grâce de ce salut que se manifeste la gloire de
Dieu dans toute sa splendeur.
… pour les descendants d’Abraham… (v. 7-9) La Bonne Nouvelle du
salut est d’abord parvenue à la lignée d’Abraham. Cependant, celle-ci ne
doit pas s’imaginer être sauvée du seul fait d’appartenir à la race élue.
Son orgueil aussi doit être abaissé, et sa méchanceté, redressée (v. 5).
… comme pour tous les autres (v. 10-14). Jean répond maintenant à
ceux qui veulent porter du bon fruit malgré les tentations auxquelles leur
métier les expose. Les solutions qu’il leur suggère sont conséquentes à
leur transformation spirituelle.
Réfléchissons : Notre appartenance religieuse n’est pas ce qui nous
démarque comme chrétiens. Quelles que soient nos tentations au travail
(mensonge, fraude, exploitation des autres, égoïsme, etc.), c’est notre
comportement qui porte les fruits de la justice et de la grâce de Dieu.
Appliquons-nous donc à honorer Dieu où que nous soyons.
Luc 3.15-22
15 Comme le peuple était dans l’attente, et que tous se demandaient
intérieurement si Jean n’était pas le Christ,
16 il leur répondit à tous : Moi, je vous baptise d’eau, mais il vient,
celui qui est plus puissant que moi, et je ne mérite pas de délier la
courroie de ses sandales. Lui, il vous baptisera d’Esprit Saint et de
feu.
17 Il a son van à la main, puis il nettoiera son aire, il amassera le blé
dans son grenier, mais brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint
pas.
18 Jean annonçait la bonne nouvelle au peuple avec beaucoup
d’autres exhortations.
19 Mais Hérode le tétrarque, à qui Jean faisait des reproches au
sujet d’Hérodiade, femme de son frère, et au sujet de toutes les
mauvaises actions qu’Hérode avait commises,
20 ajouta encore à toutes les autres celle d’enfermer Jean dans la
prison.
21 Tandis que tout le peuple se faisait baptiser, Jésus fut aussi
baptisé ; et, pendant qu’il priait, le ciel s’ouvrit,
22 et l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle,
comme une colombe. Et il vint une voix du ciel : Tu es mon Fils bien
aimé, objet de mon affection.
LE COÛT DE LA REPENTANCE
La puissance d’un message met souvent en avant le messager lui-
même. Cette vérité se confirme ici, puisque tous se demandent si Jean
est le Messie attendu. Alors, le Baptiste met un terme à toutes ces
interrogations en attirant l’attention sur celui qui vient après lui. Avec
humilité, il se déclare indigne d’accomplir pour Jésus une tâche
normalement effectuée par un esclave, celle d’enlever les sandales de
son maître.
Bonne nouvelle et jugement (v. 15-20). La « bonne nouvelle » (v. 18)
annoncée par Jean inclut aussi un jugement. Le Messie baptisera
d’Esprit Saint et de feu ceux qui répondent à son appel, les purifiant de
toutes souillures. Ce feu purificateur séparera aussi le vrai du faux.
Hérode n’y échappera pas, car sa résistance à la vérité (par son mariage
adultère et ses actes pernicieux) l’expose à se retrouver dans le feu qui
ne s’éteint pas.
Le baptême du Fils bien-aimé (v. 21-22). Bien qu’il soit innocent de
toute faute, Jésus accepte d’être baptisé par Jean. En s’identifiant ainsi
totalement au peuple qu’il vient sauver, il accepte le prix que ce baptême
représente pour lui : le sacrifice de sa propre vie (12.50). L’ouverture du
ciel et la venue de l’Esprit Saint confirment sa consécration, tandis que la
voix céleste témoigne de l’approbation souveraine du Père à la mission
de son Fils.
Progressons : La repentance change radicalement notre manière de
vivre, nous amenant à confier la direction de notre vie à notre Sauveur.
Sans ce renoncement à nous-mêmes, notre foi n’a pas plus de valeur
que la paille brûlant rapidement dans le feu du jugement. Soumettons-
nous à l’Esprit Saint pour devenir le blé précieux que le Maître amassera
dans son grenier céleste et demandons-lui de nous indiquer comment
faire pour mieux le servir.
Lecture complémentaire : Luc 3.23-38
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